Vous êtes sur la page 1sur 17

Liste de lecture

Note : Les résumés sont ceux des éditeurs, mais j’ajoute parfois quelques commentaires.

Table des matières


CULTURE DU VIOL...........................................................................................................................1
FÉMINISME.....................................................................................................................................2
FÉMINISME ET IMMIGRATION........................................................................................................5
RACISME ET IMMIGRATION............................................................................................................5
SANTÉ MENTALE.............................................................................................................................8
ENVIRONNEMENT.........................................................................................................................11
LGBTQ+.........................................................................................................................................13
HAÏTI.............................................................................................................................................15
PALESTINE.....................................................................................................................................16

CULTURE DU VIOL

1 – MENEGAUX, Mathieu, Je me suis tue


Un dîner en ville. Au menu, nourriture bio, affaires et éducation des enfants.
Claire s'ennuie et décide de rentrer seule à vélo. Elle ne le sait pas encore, mais
sa vie vient de basculer. Tour à tour victime puis criminelle, Claire échoue en
prison et refuse obstinément de s'expliquer. À la veille de son jugement, elle se
décide enfin à sortir de son mutisme…

C’est un roman qui a reçu beaucoup de prix. Un véritable événement.

2 – POITRAS, Marie-Hélène, Soudain le Minotaure


Novembre, un soir de neige et de violence. Dans un appartement de Montréal,
une rencontre qui n'aurait jamais dû avoir lieu. Le quotidien bouleversé par
l'arrivée d'un être venu apporter la peur en cadeau. Quelques mois plus tard,
depuis le fond de sa cellule, Mino Torrès décharge son fiel. Quant à Ariane, c'est

1
entre Munich et Berlin qu'elle renoue avec ses sens. Deux histoires qui se
complètent, deux versions d'un brusque corps à corps.

3- OATES, Joyce Carol, Viol, une histoire d’amour


Ils étaient cinq. Complètement ivres, drogués, l'ordinaire de leurs samedis soirs...
Peut-être encore plus excités ce samedi-là, un 4 juillet. Et, vers minuit, la belle
Tina Maguire, après avoir célébré la fête nationale chez des amis, a eu le
malheur de couper court à travers le parc pour rentrer plus vite chez elle avec sa
gamine Bethie, 12 ans. Ils l'ont laissée pour morte dans le hangar à bateaux.
Une tournante comme on n'ose pas en imaginer, une abomination à laquelle a
assisté Bethie, réfugiée derrière un tas de vieux canoës, avant de se traîner
jusqu'à la route pour appeler au secours, et ainsi sauver sa mère.
Sauver? En fait, dès l'avant-procès, l'attitude du juge et les propos de l'avocat
des voyous ont massacré Tina une seconde fois.

4– SPRINGORA, Vanessa, Le consentement

« Depuis tant d'années, je tourne en rond dans ma cage, mes rêves sont peuplés de
meurtre et de vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente enfin, là, sous mes
yeux, comme une évidence : prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans un
livre. »Séduite à l'âge de quatorze ans par un célèbre écrivain quinquagénaire, Vanessa
Springora dépeint, trois décennies plus tard, l'emprise que cet homme a exercée sur elle
et la trace durable de cette relation tout au long de sa vie de femme. Au-delà de son
histoire intime, elle questionne dans ce récit magnifique les dérives d'une époque et la
complaisance d'un milieu littéraire aveuglé par le talent et la notoriété. Le livre est une
autofiction.

FÉMINISME

1 – ATWOOD, Margaret, La servante écarlate


Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée
par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes
encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d'autres, à qui l'on a
ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son
épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps
où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle
va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

2
NOTE : Si vous avez vu la série, ne choisissez pas ce livre par paresse. Avoir vu la série
ne vous dispensera pas de le lire, car la série prend beaucoup de libertés et fait des
ajouts. Pour faire le travail, il vous faudra avoir lu le livre.

2 – ERNAUX, Annie, L’événement

L'occasion d'un banal examen dans un cabinet médical replonge la narratrice


plus de trente ans en arrière, en janvier 1964, au moment de son avortement
clandestin. Si le souvenir apparaît lointain, l'événement n'en est pas moins
indélébile. À la fois égarée et démunie, pendant deux mois, la jeune femme
d'alors a caché sa grossesse, à ses parents comme à ses amis proches, cherché
désespérément une "faiseuse d'anges". C'est à Paris, rue Cardinet, que la
narratrice trouvera l'infirmière clandestine qui lui plongera dans le sexe la sonde
nécessaire. Et c'est à Rouen, dans sa chambre d'étudiante, banale et dérisoire,
en compagnie de sa voisine, qu'elle sera "assise sur le lit, avec le fœtus entre les
jambes", véritable "scène de sacrifice". Pour la narratrice, il s'agit "d'entraîner
l'interlocuteur dans la vision effarée du réel".
Récit autobiographique terrifiant et sensible, à valeur d'exorcisme, raconté dans
la simplicité violente et cruelle des faits, L'Événement rappelle une société
engoncée dans ses principes, ses tabous et ses préjugés de classe, en même
temps qu'il révèle un événement vécu comme une initiation.

4 – DJAVANN, Chahdortt , Les putes voilées n’iront jamais au paradis!


Ce roman vrai, puissant à couper le souffle, fait alterner le destin parallèle de
deux gamines extraordinairement belles, séparées à l’âge de douze ans, et les
témoignages d’outre-tombe de prostituées assassinées, pendues, lapidées en
Iran.

Leurs voix authentiques, parfois crues et teintées d’humour noir, surprennent,


choquent, bousculent préjugés et émotions, bouleversent. Ces femmes sont si
vivantes qu’elles resteront à jamais dans notre mémoire.

À travers ce voyage au bout de l’enfer des mollahs, on comprend le non-dit de la


folie islamiste : la haine de la chair, du corps féminin et du plaisir. L’obsession
mâle de la sexualité et la tartufferie de ceux qui célèbrent la mort en criant «
Allah Akbar ! » pour mieux lui imputer leurs crimes.

Ici, la frontière entre la réalité et la fiction est aussi fine qu’un cheveu de femme.

3
(le titre se veut subversif et non fondamentalement insultant. C’est une charge
contre les autorités religieuses et non contre l’islam, l’autrice étant elle-même
musulmane).
5- DELVAUX, Martine, Le monde est à toi, (ESSAI)
Je ne sais pas si ce livre est une liste de conseils, de consignes, de
recommandations ou d'explications. Si c'est mon regard sur le monde, sur toi,
sur moi, ou sur nous. Si ce sont des morceaux d'avenir ou des fragments de
mémoire. Ou si, tout simplement, c'est une lettre d'amour, la suite du geste que
je pose quand je te prends dans mes bras, ton long corps élancé que je ne peux
plus attraper en entier, et que je te dis que je t'aimerai toujours... Dans ce texte
sensible, écrit à l'orée de l'essai, Martine Delvaux interroge son rapport à sa fille.
Elle ausculte l'amour et réfléchit à ce qu'il y a de féministe en lui. Comment le
féminisme l'informe, et comment cet amour (entre une mère et sa fille) informe la
pensée féministe. Car peut-on penser le féminisme, demande-t-elle, sans penser
l'amour ?

6 - AMAL, Djaïli Amadou, Les impatientes


Trois femmes, trois histoires, trois destins liés.
Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son
amour pour être mariée à l'époux de Safira, tandis que Hindou, sa sœur, est
contrainte d'épouser son cousin.
Patience ! C'est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage,
puisqu'il est impensable d'aller contre la volonté d'Allah. Comme le dit le
proverbe peul : « Au bout de la patience, il y a le ciel. » Mais le ciel peut devenir
un enfer. Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se
libérer ?
Mariage forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman de Djaïli
Amadou Amal brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et
nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites
aux femmes.
7 – MCWATT, Tessa, Anatomie de ma honte
Ouvrant chaque chapitre sur une partie de son corps - le nez, les lèvres, les
yeux, les cheveux, les os, le cul, la peau, le sang -, Tessa McWatt livre un
récit qui aborde de front l’identité féminine, porteuse des blessures et des
stigmates subis par sa famille originaire du Guyana : colonisation,
anéantissement du peuple autochtone des Arawaks, esclavage... Anatomie de
ma honte pose un regard aussi novateur que percutant sur le corps, en relation
avec les pays - Guyana, Canada, Grande-Bretagne, Brésil, etc. - où Tessa
McWatt a vécu et voyagé.

4
FÉMINISME ET IMMIGRATION

8 – ADICHIE, Chimamanda Ngozi, Americanah


En descendant de l'avion à Lagos, j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire.
»
Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et
inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel
admirateur de l'Amérique qui compte bien la rejoindre.
Mais comment rester soi lorsqu'on change de continent, lorsque soudainement la
couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez
jamais donnés?
Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux États-Unis, un pays
profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en
réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez
elle, au Nigeria.

À la fois drôle et grave, doux mélange de lumière et d'ombre, Americanah est


une magnifique histoire d'amour, de soi d'abord, mais également des autres, ou
d'un autre. De son ton irrévérencieux, Chimamanda Ngozi Adichie fait valser le
politiquement correct et les clichés sur la race ou le statut d'immigrant, et
parcourt trois continents d’un pas vif et puissant.

NOTE : C’est le livre le plus long de la liste. Mais si vous aimez lire, et que les
thèmes et la description vous interpellent, ne vous laissez pas arrêter par ce
détail, c’est réellement un roman puissant, d’une de mes nouvelles autrices
préférées.

RACISME ET IMMIGRATION

1- LAKE, Ayavi, Le marabout (NOUVELLES)


Marianne Potvin multiplie les escapades dans Parc-Extension, à Montréal.
Émoustillée par cet étrange quartier rempli d'« étranges », la bourgeoise
d'Outremont va y faire une rencontre qui la changera du tout au tout… Les
personnages du Marabout se croisent et se recroisent sous la plume d'une

5
auteure qui les torture en mâchouillant sa pipe, déguisée en homme, au son de
ses enregistrements de Serge Bouchard. Ayavi Lake manie l'ironie avec délice,
en jouant sur les voix, les Moi, les Je, déroutant malicieusement les lecteurs pour
mieux leur montrer tous les chemins qu'ils n'ont jamais empruntés.
Dans son recueil de nouvelles Le Marabout, elle prend un malin plaisir à jouer
des effets de miroirs pour renvoyer au lecteur une image pas toujours reluisante
des préjugés que les Québécois dits de souche entretiennent face aux nouveaux
arrivants, et vice-versa.

2 - ADICHIE, Chimamanda Ngozi, Autour de ton cou (Nouvelles)


Lauréate de la loterie des visas, Akunna quitte le Nigeria pour les États-Unis ;
elle y découvre un pays qui a bien peu à voir avec celui de ses attentes. À Kano,
dans le nord du Nigeria, une violente émeute intercommunautaire réunit deux
femmes que tout sépare : une marchande d’oignons musulmane et une
étudiante issue de la bourgeoisie chrétienne de Lagos. Dans Nsukka blanchie
par l'harmattan, James Nwoye, ancien universitaire au soir de sa vie, repense au
rêve biafrais et attend, la nuit, les visites de sa femme défunte, qui vient caresser
ses jambes fatiguées…

Voici quelques-uns des personnages des nouvelles d’Adichie ; ils composent


une image complexe et riche de la réalité nigériane d’aujourd’hui, qui prend ses
racines dans le passé et se prolonge dans l'expérience de l’émigration, une
plongée émouvante, souvent poignante, tour à tour terrible et drôle, toujours
vibrante d’humanité.
Note : C’est une écrivaine nigérienne absolument fascinante. Une de mes
nouvelles écrivaines préférées. Mais le livre est quelque peu volumineux.
Toutefois si vous avez le courage de plonger, vous allez découvrir une plume
magnifique.

3 – COATES, Ta-Neshi, Le grand combat


«Je me réveillais enfin, avide de comprendre.»À West Baltimore dans les années
1980, les gangs et le crack sont le seul horizon des gosses du quartier. Ta-
Nehisi est voué lui aussi à devenir un bad boy. Mais son père Paul, ancien Black
Panther passionné de littérature, lui fait découvrir Malcolm X et James Baldwin.
C'est une révélation. L'adolescent rêveur, égaré dans les frasques d'une famille
hors norme, se jure d'échapper à son destin.Épopée lyrique aux accents hip-hop,
portée par l'amour et l'ambition, Le Grand Combat est l'histoire magnifique d'un
éveil au monde, un formidable message d'espoir.

6
4 – COATES, Ta-Neshi, Une colère noire : lettre à mon fils
Voilà ce qu'il faut que tu saches : en Amérique, la destruction du corps noir est
une tradition ? un héritage.

Je ne voudrais pas que tu te couches dans un rêve. Je voudrais que tu sois un


citoyen de ce monde beau et terrible à la fois, un citoyen conscient. J'ai décidé
de ne rien te cacher.« Je me suis demandé qui remplirait le vide intellectuel
après la mort de James Baldwin.

Sans aucun doute, c'est Ta-Nehisi Coates?

Une lecture indispensable. »Toni Morrison, Prix Nobel de Littératur et National


Book Award 2015

5 – Rodney Saint-Éloi et Yara El-Ghadban. Les racistes n’ont jamais vu la mer


Deux écrivains racisés pensent le racisme dans une conversation à bâtons
rompus. Sans animosité ni complaisance. Ils font appel à leurs expériences et à
leur vécu. Ils invoquent la traversée de leurs pays d’origine au Québec. Un livre
coup de poing où tout se dit entre vous, entre nous, ces sujets délicats qu’on
n’ose pas aborder. Ils essaient de tout nommer, même ces mots tabous que l’on
se chuchote, pour dépasser l’entre-soi et trouver le langage qui permet de
regarder demain et de construire un vivre ensemble.

6 - FAYE, Gaël. Petit Pays


En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur,
sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier
d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une
joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une
enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays »
d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire.
Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se
profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues
successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait
un enfant, il va se découvrir métis, Tutsi, Français…
« J’ai écrit ce roman pour faire surgir un monde oublié, pour dire nos instants
joyeux, discrets comme des filles de bonnes familles: le parfum de citronnelle
dans les rues, les promenades le soir le long des bougainvilliers, les siestes
l’après-midi derrière les moustiquaires trouées, les conversations futiles, assis
sur un casier de bières, les termites les jours d’orages...

7
J’ai écrit ce roman pour crier à l’univers que nous avons existé, avec nos vies
simples, notre train-train, notre ennui, que nous avions des bonheurs qui ne
cherchaient qu’à le rester avant d'être expédiés aux quatre coins du monde et de
devenir une bande d’exilés, de réfugiés, d’immigrés, de migrants. »
Avec un rare sens du romanesque, Gaël Faye évoque les tourments et les
interrogations d’un enfant pris dans une Histoire qui le fait grandir plus vite que
prévu. Nourri d’un drame que l’auteur connaît bien, un premier roman d’une
ampleur exceptionnelle, parcouru d’ombres et de lumière, de tragique et
d’humour, de personnages qui tentent de survivre à la tragédie.

7 – SLAOUI, Nesrine. Illégitimes


Depuis un quartier populaire d'Apt, elle rêvait de journalisme, de Paris, de
Science Po. Avec une mère femme de ménage, un père maçon et un nom à
consonance " étrangère " , elle savait qu'elle devrait redoubler d'efforts. Elle les a
faits. De retour dans la petite ville de son enfance à l'heure où le pays tout entier
a été sommé de ne plus bouger, elle mesure à la fois tout ce qui la sépare
désormais des siens, de son histoire, et tout ce qui l'y rattache encore, qui la
constitue, et qu'elle essaie de préserver.
Pourquoi faut-il que certains rêves vous arrachent à vous-même ? Quelle couleur
de peau faut-il avoir, et quel nom faut-il porter pour pouvoir décider de son avenir
?
C'est le récit d'une réussite mélancolique. Critique, aussi. À l'égard de toute la
violence qu'elle a dû et doit encore affronter, simplement pour trouver sa place
sans être obligée de devenir quelqu'un d'autre. C'est aussi un hommage à tous
ceux pour qui la légitimité demeure un combat permanent.

SANTÉ MENTALE

1- COTTON, Marie-Ève, Pivot


Dans l'unité psychiatrique de l'hôpital Sainte-Marie, à Montréal, Hadrien Jalbert,
alias Pivot, attend la fin d'un énième enfermement injustifié manigancé par
l'organisation secrète qui le persécute depuis des années. Ses compagnons
d'infortune, eux, sont bel et bien fous. Il y a Jésus, un jeune Haïtien persuadé
d'être le Christ, le Chat de ruelle, clochard sans âge qui converse avec des
gnomes invisibles, Jonathan Livingston, interné après avoir voulu s'envoler du
pont Jacques-Cartier et, surtout, Mary, une Inuite du Nunavik hantée par les
mourants qu'elle entend hurler dans les murs. Pivot, qui doit son surnom à son

8
éloquence, ne trouve pas les mots pour la réconforter.

Quand Jésus arriva à sa hauteur, Pivot détourna le regard pour éviter toute
interaction. Il n'en était pas à son premier Christ, et il savait d'expérience que les
discussions avec n'importe lequel des membres de la Sainte Trinité n'étaient
jamais reposantes.

2- VIGAN, Delphine de, Rien ne s’oppose à la nuit


De quoi est-il question dans ce nouveau roman? De la mère de l’auteure,
dépressive, qui s’est suicidée dernièrement. Delphine de Vigan plonge alors le
récit dans les ténèbres de la maladie mentale afin de l’éclairer : un cheminement
ardu entre vécu commun, passé familial, journaux intimes au cœur des secrets
de famille. Ne vous y trompez pas, ce n’est pas la lourdeur qui est au rendez-
vous, c’est un parcours éclairant, celui d’une fille qui aime sa mère, déteste sa
maladie, ressuscite la défunte le temps de l’écrire plus que de la décrire.

Delphine de Vigan interroge cette histoire, qui lui est proche et douloureuse, en
alternant le récit de la vie de sa mère, Lucile, et le récit de sa propre écriture.
Dans le style pur qui la caractérise, l’auteure nous entraîne dans une plongée
nocturne éblouissante. On a l’habitude d’évoquer le deuil, que vit un artiste
lorsqu’il offre son œuvre au public. Ici, c’est le lecteur, qui vit un véritable deuil
lorsqu’il quitte le livre. Rien ne s’oppose à la nuit. Un des plus beaux livres de
cette rentrée littéraire! – Marie-Pierre Laens

Note : c’est un autre roman des plus longs de la liste, mais c’est une œuvre qui a
été saluée et appréciée un peu partout. Je doute fort que celles ou ceux qui
auront l’envie de le choisir le regrettent.

3- KEANE, Mary Beth, Aujourd’hui comme hier


Installés à Gillam, petite ville de banlieue américaine, Francis Gleeson et Brian
Stanhope travaillent tous les deux pour la police de New York. Leurs enfants respectifs,
Kate et Peter, sont inséparables jusqu'au jour où une tragédie survient, mettant à mal
leur relation. Brutalement séparés à l'âge de 14 ans, ils apprennent à vivre loin l'un de
l'autre dans des foyers détruits. SUPERBE ROMAN, mais volumineux.

4- DRAPEAU, Sylvie, L’enfer

9
Parti de la Côte-Nord rejoindre ses sœurs et étudier à l’université, Richard, le
petit dernier, le frère adoré, se met à agir de façon de plus en plus étrange.
Alertée, la meute se rallie, l’entoure d’amour. Mais rien n’y fait. Un jour, il avoue
l’impensable : des gens s’adressent à lui dans sa tête. Il n’est plus seul à
l’intérieur. Commence alors la descente aux enfers.
Par quel tour d’alchimie Sylvie Drapeau réussit-elle à transformer en art cette
matière noire et brûlante qu’est la maladie mentale ? Car il y a de la beauté à
travers cette douleur. De la lumière dans cette nuit. L’amour indéfectible des
sœurs ; la famille aux liens incassables ; la sagacité des tout-petits. Comme sa
narratrice, pour tenir l’horreur à distance, Sylvie Drapeau sort ses crayons de
couleur et dessine des soleils..

5- JOMAIN, Sophie, Quand la nuit devient le jour


"On m’a demandé un jour de définir ma douleur. Je sais dire ce que je ressens
lorsque je m’enfonce une épine dans le pied, décrire l’échauffement d’une
brûlure, parler des nœuds dans mon estomac quand j’ai trop mangé, de
l’élancement lancinant d’une carie, mais je suis incapable d’expliquer ce qui me
ronge de l’intérieur et qui me fait mal au-delà de toute souffrance que je connais
déjà.

La dépression. Ma faiblesse.

Le combat que je mène contre moi-même est sans fin, et personne n’est en
mesure de m’aider. Dieu, la science, la médecine, même l’amour des miens a
échoué. Ils m’ont perdue. Sans doute depuis le début.

J’ai vingt-neuf ans, je m’appelle Camille, je suis franco-belge, et je vais mourir


dans trois mois.

Le 6 avril 2016. Par euthanasie volontaire assistée."

6- DE VIGAN, Delphine, Les heures souterraines


Chaque jour, Mathilde prend la ligne 9, puis la ligne 1, puis le RER D jusqu’au
Vert-de-Maisons. Chaque jour, elle effectue les mêmes gestes, emprunte les
mêmes couloirs de correspondance, monte dans les mêmes trains. Chaque jour,
elle pointe, à la même heure, dans une entreprise où on ne l’attend plus. Car
depuis quelques mois, sans que rien n’ait été dit, sans raison objective, Mathilde
n’a plus rien à faire. Alors, elle laisse couler les heures. Ces heures dont elle ne
parle pas, qu’elle cache à ses amis, à sa famille, ces heures dont elle a honte.
Thibault travaille pour les Urgences Médicales de Paris. Chaque jour, il monte

10
dans sa voiture, se rend aux adresses que le standard lui indique. Dans cette
ville qui ne lui épargne rien, il est coincé dans un embouteillage, attend derrière
un camion, cherche une place. Ici ou là, chaque jour, des gens l’attendent qui
parfois ne verront que lui. Thibault connaît mieux que quiconque les petites
maladies et les grands désastres, la vitesse de la ville et l’immense solitude
qu’elle abrite.
Mathilde et Thibault ne se connaissent pas. Ils ne sont que deux silhouettes
parmi des millions. Deux silhouettes qui pourraient se rencontrer, se percuter, ou
seulement se croiser. Un jour de mai. Autour d’eux, la ville se presse, se tend,
jamais ne s’arrête. Autour d’eux s’agite un monde privé de douceur.
Les heures souterraines est un roman sur la violence silencieuse. Au cœur d’une
ville sans cesse en mouvement, multipliée, où l’on risque de se perdre sans
aucun bruit.

7- JOSSE, Gaëlle, Ce matin-là


Ce roman est comparé à une caresse sur l’épaule.
Douze ans plus tôt c’était son père qui s’écroulait terrassé par un AVC, et Clara a
géré puisque sa mère en était incapable. Depuis Clara gère tout, très bien : une
femme forte qui résiste au stress, aux emplois du temps surchargés, aux
réflexions déstabilisantes de sa boss… Mais ce matin-là la voiture refuse de
démarrer et c’est Clara qui s’écroule avec tout ce qui fait sa vie. Le burn-out est
aussi une histoire de reconstruction, mais que c’est difficile de mettre sa vie à
plat pour faire un bilan et les choix qui seront les bons.

ENVIRONNEMENT
1- GAGNÉ, Mireille, Le lièvre d’Amérique
L'organisme de Diane tente de s'adapter doucement. Elle dort moins, devient
plus forte et développe une endurance impressionnante. L'employée modèle
qu'elle était peut encore plus se surpasser au travail. Or des effets insoupçonnés
de l'intervention qu'elle vient de subir l'affolent. L'espace dans sa tête se
resserre, elle sent du métal à la place de ses os. Tout est plus vif - sa vision, son
odorat, sa respiration. Comble de la panique, ses cheveux et ses poils
deviennent complètement roux en l'espace d'une nuit. Et puis les mâles
commencent à la suivre.
Quinze ans plus tôt, Diane connaît un été marquant de son adolescence à l'Isle-
aux-Grues, ces jours de grosse mer où Eugène bravait les dangers, la
fascination de son ami pour les espèces en voie d'extinction et - comment s'en
remettre - le soir de l'incendie.

11
Ce roman, une fable animalière néolibérale, s'adresse à celles et ceux qui se
sont égarés.
2- FROMM, Pete, Indian creek
Le garde commença à parler de bois à brûler. Je hochais la tête sans arrêt,
comme si j'avais abattu des forêts entières avant de le rencontrer.
- Il te faudra sans doute sept cordes de bois, m'expliqua-t-il. Fais attention à ça.
Tu dois t'en constituer toute une réserve avant que la neige n'immobilise ton
camion.
Je ne voulais pas poser cette question, mais comme cela semblait important je
me lançai :
- Heu... C'est quoi, une corde de bois?
Ainsi débute le long hiver que Pete Fromm s'apprête à vivre seul au cœur des
montagnes Rocheuses, et dont il nous livre ici un témoignage drôle et sincère,
véritable hymne aux grands espaces sauvages.
« Indian Creek" est un captivant récit d'aventures et d'apprentissage, un Walden
des temps modernes. Ce classique contemporain a établi Pete Fromm comme
une des grandes voix de l'Ouest »

3- DELVAUX, Martine, Pompières et pyromanes (livre qui aborde les combats


à mener pour l’environnement, mais aussi le féminisme, la jeunesse et
l’espoir. C’est un essai et non un roman).
Face à la crise climatique, Martine Delvaux refuse l’abattement et choisit le
combat, celui que mène la génération de sa fille, qui tient tête aux décideurs et
réclame avec force la protection de la vie sur Terre. Solidaire, elle offre ici un
livre-collage tissé de catastrophes, mais surtout d’espoir, où le feu occupe une
place centrale. Feu sacré des militant.es, bûchers où tant de femmes ont péri,
feux follets, feux de forêt dévastateurs, rage incendiaire et feux de joie : certaines
flammes nous détruisent, quand d’autres nous éclairent. Les pompières
pyromanes qui habitent ce livre savent lesquelles entretenir amoureusement.

4- MURZEAU, Jennifer, La désobéissance


Paris, 2050. Bulle découvre, catastrophée, qu’elle est enceinte. Autour d’elle, le
monde est un naufrage. Sous des dômes, les plus riches se calfeutrent, ignorant
les misérables qui se débattent au-dehors, rendus inutiles par l’automatisation.
Le chômage a atteint 70%, la violence envahit les rues. Les plus dociles gobent
leur Exilnox, les yeux voilés par des implants connectés. Sur les holordis, les
murs, partout, brillent les pubs et les flashs info anxiogènes. Alors un enfant, là-
dedans… Pourtant le garder, c’est refuser de se résigner. Avec une poignée de

12
hackers, Bulle choisit la lutte. C’est bien de notre époque dont il est question
dans ce roman. Aussi acide et apocalyptique que lumineux et optimiste, il est
une célébration du libre arbitre.

5 – COURNUT, Bérengère, De pierre et d’os


Une nuit, une fracture de la banquise sépare une jeune femme inuit de sa
famille. Uqsuralik se voit livrée à elle-même, plongée dans la pénombre et le
froid polaire. Elle n’a d’autre solution pour survivre que d’avancer, trouver un
refuge. Commence alors, dans des conditions extrêmes, une aventure qui va
faire d'elle une femme.

C’est un roman de survie dans une nature sauvage.

LGBTQ+
1 - KORNELIUSSEN, Niviaq. Homo sapienne
Révélant une voix exceptionnelle, Homo sapienne suit la vie de cinq jeunes dans
la ville de Nuuk, capitale du Groenland. Ils vivent des changements profonds et
racontent ce qui, jusqu'à maintenant, a été laissé sous silence : Fia découvre
qu'elle aime les femmes, Ivik comprend qu'elle est un homme, Arnaq et Inuk
pardonnent et Sara choisit de vivre. Sur « l'île de la colère », où les tabous
lentement éclatent, chacune et chacun se déleste du poids de ses peurs. Niviaq
Korneliussen manie une langue crue, sensible et indomptée. Elle parle du désir
universel d'être soi, socialement, intimement, confiante que les c?urs et les corps
sauront être vrais.¸

2 - BOULIANNE-TREMBLAY, Gabrielle. La fille d’elle-même


Dans un village à la lisière d'une forêt de conifères, une petite fille se sent
différente, tout le monde croit qu'elle est un garçon. Souliers toujours trop petits,
coupe champignon, elle se fait traiter de fille manquée, fume des cigarettes pour
ne plus grandir et traîne pendant toute son adolescence un garçon mort dans
son portefeuille jusqu'à ce qu'elle se donne naissance en quittant la terre à
l'origine de sa tristesse. Épopée identitaire, quête tant amoureuse que sociale,
La fille d'elle-même s'insère dans la littérature de la transidentité, une lignée qui
va des Métamorphoses d'Ovide à Orlando de Virginia Woolf, mais offre ici le

13
paysage québécois avec son fleuve salé qui avale le mal et la douleur des filles
rêvant de mettre le feu.

3 – BINNIE, Imogen, Nevada


Maria, jeune libraire habitant à New York, porte un prénom féminin depuis
quelques années seulement. Depuis qu'elle a eu le courage de fuir la ville
paumée de Pennsylvanie où elle a grandi. Depuis qu'elle s'est enfin affranchie du
corps assigné à sa naissance pour vivre en tant que femme, au grand jour.
Cependant, malgré sa transition si libératrice, Maria ne peut s'empêcher de sentir
que sa vie lui échappe.
C'est alors que sur un coup de tête, elle décide de prendre la route, direction le
Grand Ouest. Et si partir à l'improviste pouvait lui permettre de mieux se
retrouver ? Premier roman devenu culte aux États-Unis, Nevada nous embarque
dans un foisonnant et explosif voyage intérieur qui explore toute la complexité
d'une transition, avec sensibilité et mordant.

4 - GARDELL, Jonas. N’essuie jamais de larmes sans gants


Rasmus fuit son village et l'étouffant nid familial pour se jeter à corps perdu dans
sa nouvelle vie à Stockholm, où brille l'espoir d'être enfin lui-même. Benjamin,
lui, est déchiré entre le lumineux chemin tracé d'avance par son appartenance
aux Témoins de Jéhovah et son simple désir d'aimer quelqu'un qui l'aimera en
retour. C'est Paul, folle rassembleuse, mère poule pour les gais égarés, qui les
réunit par hasard une nuit de Noël. Ils repartiront main dans la main sans savoir
que leur pas de deux enfiévré les mènera au bord de l'abîme. Que l'un d'eux
tombera sous la lame d'une faucheuse que personne ne connaît encore : le sida.
Magistral hymne à la vie et à la tolérance vendu à plus d'un demi-million
d'exemplaires et adapté à la télévision, N'essuie jamais de larmes sans gants
documente parfois crûment une époque incandescente et trouble dans une
prose sans compromis. Un témoignage aussi déchirant que nécessaire, pour ne
pas oublier le chemin parcouru et pour continuer d'avancer, ensemble.

(CE ROMAN EST LE DEUXIÈME PLUS LONG DE LA LISTE, MAIS IL EST


SUBLIME, PUISSANT)

14
HAÏTI

DANTICAT, Edwidge, Haïti noir


Tragiquement connue pour son histoire chaotique et violente, ainsi que pour la
catastrophe qui l’a frappée en 2010, Haïti est le pays le plus pauvre des
Amériques – et l’un des plus riches sur le plan littéraire.
Cette anthologie de dix-huit nouvelles, projet lancé avant le tremblement de
terre, réaffirme le talent des auteurs contemporains haïtiens, qu’ils vivent sur
place ou qu’ils soient issus de la diaspora, sur un terrain où ils ne sont pas
forcément attendus : le genre noir. Ce sont des nouvelles écrites par plusieurs
auteurs et autrices haïtien.ne.s

LAHENS, Yanick, Bain de lune


Après trois jours de tempête, un pêcheur découvre, échouée sur la grève, une
jeune fille qui semble avoir réchappé à une grande violence. La voix de la
naufragée s’élève, qui en appelle à tous les dieux du vaudou et à ses ancêtres,
pour tenter de comprendre comment et pourquoi elle s’est retrouvée là. Cette
voix expirante viendra scander l’ample roman familial que déploie Yanick
Lahens, convoquant les trois générations qui ont précédé la jeune femme afin
d’élucider le double mystère de son agression et de son identité.
Les Lafleur ont toujours vécu à Anse Bleue, un village d’Haïti où la terre et les
eaux se confondent. Entre eux et les Mésidor, devenus les seigneurs des lieux,
les liens sont anciens, et le ressentiment aussi. Il date du temps où les Mésidor
ont fait main basse sur toutes les bonnes terres de la région.
Quand, au marché, Tertulien Mésidor s’arrête comme foudroyé devant l’étal
d’Olmène (une Lafleur), l’attirance est réciproque. L’histoire de ces deux-là va
s’écrire à rebours des idées reçues sur les femmes soumises et les hommes
prédateurs.
Mais, dans cette île également balayée par les ouragans politiques, des rumeurs
de terreur et de mort ne tardent pas à s’élever. Un voile sombre s’abat pour
longtemps sur Anse Bleue.

LAHENS, Yanick, La couleur de l’aube


Angélique se lève tous les matins la première, dans la petite maison des
faubourgs de Port-au-Prince qu’elle partage avec sa mère, sa sœur Joyeuse, et
son jeune frère Fignolé. Dans l’aube grise de février, l’inquiétude l’étreint: Fignolé
n’est pas rentré et toute la nuit les tirs n’ont cessé de gronder au loin…
Angélique la sage est une fille soumise, une sœur exemplaire, une femme de

15
trente ans en apparence résignée. Sa famille, le fils qu’elle a eu par accident, les
malades de l’hôpital, constituent son unique horizon. Joyeuse, la belle, la
sensuelle, n’a pas abdiqué, elle, sa liberté, sa révolte, son désir de bonheur et
d’une vie meilleure, malgré la misère, la violence, les rackets et les enlèvements
qui sont leur lot quotidien. Épaulées par leur mère, figure protectrice et pivot du
foyer, à l’image de ses chères divinités vaudou, les deux femmes tentent de
retrouver la trace du jeune homme.
Au fil de la journée et de leur enquête, Angélique et Joyeuse, en réalité les deux
visages du même désespoir, dessinent de la ville une géographie apocalyptique.
Fignolé, militant déçu du parti des Démunis, s’est perdu dans les méandres
d’une impossible lutte, dans les hasards du désordre absolu.
Yanick Lahens, en dépeignant avec une remarquable économie de moyens le
destin d’une famille hélas ordinaire, construit l’allégorie d’un pays où la
monstruosité voudrait se faire loi. Mais son livre est poignant parce qu’à chaque
page sourd la révolte et éclate la volonté de vivre.

PROPHÈTE, Emmelie, Les villages de Dieu

Cécé. Célia. Je suis une fille avec une histoire très ordinaire. Ma mère fut ma
grand-mère. De famille je nai eu quelle. Retranchées dans des cités qui tirent
leur nom de la légende biblique – Puissance Divine, Bethléem – des gangs de
bandits pillent, violent et assassinent, en toute impunité. Celia, adolescente,
cherche à survivre, tantôt en se prostituant, tantôt en faisant la chronique des
femmes de la cité sur les réseaux sociaux, où elle devient influenceuse. Les
villages de Dieu dit l’effondrement et la banalité du mal dans cette ville de Port-
au-Prince livrée à ses démons.

PALESTINE

BADR, Liana, Un seul ciel


Écrites pendant ou juste après la seconde intifada, ces quinze nouvelles illustrent
la vie quotidienne de la population palestinienne à travers les portraits d'une
paysanne, d'un matelassier ou encore d'une chanteuse. Beau livre, qui aide à
comprendre la réalité des Palestiniens, toutefois il faut se le procurer en version
numérique. La version papier est dispendieuse et ne peut être disponible
rapidement.

16
NASSIB, Sélim et Asmaa ALGHOUL, L’insoumise de Gaza
Que devient une fille de Gaza qui grandit à l'ombre d'un oncle responsable
important des services de sécurité du Hamas à qui elle s'oppose violemment ?
Que devient-elle quand des soldats israéliens font régulièrement irruption au
milieu de la nuit pour obliger son grand-père et d'autres vieillards à sortir en
pyjama effacer les graffitis que des jeunes ont tracé sur les murs ?
Que devient-elle avec un père musulman libéral aimant la lecture, un grand-père
bienveillant qui la cache sous son édredon, dans une société dominée par
l'enfermement, la corruption, le machisme, mais aussi par une incroyable
humanité ?
Elle écrit pour vider ce trop-plein de sentiments contradictoires, elle dresse sur
un ton à la fois joyeux et grave le portrait sensuel d'un pays natal passionnément
aimé, devenu au fil des ans chaudron des guerres et des intégrismes.
Écrivaine, voilà ce qu'elle devient. LIVRE UNIQUEMENT EN FORMAT
NUMÉRIQUE. La version papier n’est pas disponible rapidement.
ABULHAWA, Susan, Les matins de Jénine
Comme son père, et comme le père de son père, Hassan vit de la culture des
olives dans le petit village palestinien d'Ein Hod. Mais en 1948, lors du conflit qui
suit la création de l'État d'Israël, Ein Hod est détruit et ses habitants conduits
vers un camp de réfugiés. Pour Hassan, cet exil s'accompagne de la douleur de
voir l'ancestral cycle familial brisé à jamais. Son jeune fils Ismaïl a été enlevé par
des Israéliens qui lui cacheront ses origines. L'aîné, Youssef, grandira dans la
haine des Juifs, prêt à toutes les extrémités. Quant à Amal, sa fille, elle tentera
sa chance aux États-Unis, inconsolable cependant d'avoir fui les siens.
La guerre les a séparés. Elle seule pourra les réunir...

C’est un superbe roman, un peu long, mais il vaut vraiment la peine.

17

Vous aimerez peut-être aussi