Vous êtes sur la page 1sur 34

L’écriture

du
réel
Un ange cornu avec des ailes de tôle

Dans le Montréal populaire des années cinquante,


Michel Tremblay, par la magie des mots et le jeu des
signes, découvrait qu'au fond des livres bat le coeur
du monde. Dans la compagnie de Saint-Exupéry,
Eschyle, Jules Verne, Victor Hugo, Gabrielle Roy ou
Hergé, il entrait en littérature - avec la complicité de
sa mère, cette Rhéauna aux reparties si
savoureuses qui allait devenir la Grosse Femme des
Chroniques du Plateau-Mont-Royal.Un ange cornu
avec des ailes de tôle prolonge et amplifie, à travers
la mémoire, un véritable chant d'amour à l'unique
passion d'une vie : les livres.
La familia Grande
Camille Kouchner

A travers l'histoire de Victor, adolescent


abusé sexuellement par son beau-père à
partir de la fin des années 1980, l'auteure
relate l'histoire de sa propre famille et de
l'inceste subi par son frère jumeau.
Rien ne s’oppose à la nuit
Delphine de Vigan

Rien ne s'oppose à la nuit

Ma famille incarne ce que la joie a de plus


bruyant, de plus spectaculaire, l'écho inlassable
des morts, et le retentissement du désastre.

Aujourd'hui je sais aussi qu'elle illustre, comme


tant d'autres familles, le pouvoir de destruction
du verbe, et celui du silence. D. de V.
Borderline
Marie-Sissi Labrèche
Je suis borderline. J'ai un problème de limites. Je ne fais pas
de différence entre l'extérieur et l'intérieur. C'est à cause de ma
peau qui est à l'envers. C'est à cause de mes nerfs qui sont à
fleur de peau. Tout le monde peut voir à l'intérieur de moi, j'ai
l'impression. Je suis transparente. D'ailleurs, tellement
transparente qu'il faut que je crie pour qu'on me voie.

Sissi est borderline, sans doute, c'est-à-dire à la limite de la


raison et de la folie, mais on devine que, bardée d'humour et
gardant une grande aptitude à la tendresse, elle saura tomber
du bon côté des choses, non sans faire un joli pied de nez aux
méchantes fées qui se sont penchées sur son berceau.

Réginald Martel, La Presse


Ma vie rouge Kubrick
The Shining, de Stanley Kubrick, cette histoire étrange
située dans un hôtel où s'installent hors saison un
écrivain, sa femme et leur garçon aux pouvoirs
extrasensoriels, a impressionné une foule de spectateurs
depuis sa sortie en 1980. C'est à l'âge de dix ans que
Simon Roy a découvert ce film, médusé par une réplique
: « Tu aimes les glaces, canard ? » Depuis, il l'a revu au
moins quarante-deux fois, sans doute parce qu'il «
contient les symptômes tragiques d'une fêlure » qui
l'habite depuis des générations. La relation méticuleuse
entretenue avec le maléfique récit lui aura permis
d'intégrer les éléments troubles de sa « généalogie
macabre », d'en accuser le coup. Un ouvrage singulier,
stupéfiant.
Thelma, Louise & moi
Martine Delvaux
«Il me fallait un dispositif, une provocation, peut-être un
garde-fou pour continuer d'observer cet objet à la fois banal
et étrange qu'est ma vie. L'observer en suivant de
nouvelles lignes : le chemin que me propose le film
"Thelma & Louise". Mon film choisi, mon film aimé, le film
qui a marqué ma vie, le film qui encore aujourd'hui me fait
pleurer. J'ai voulu remonter le cours du temps en
m'installant dans la Thunderbird avec Thelma et Louise,
pour retrouver celle que j'étais en 1991, cette jeune femme
qui n'est pas si différente de la femme que je suis
aujourd'hui. J'ai suivi le scénario du film à la manière de
marques topographiques sur le chemin de ma propre vie :
deux femmes, une voiture, un voyage, un viol, un révolver.»
Martine Delvaux Avec «Thelma, Louise & moi»,
l'écrivainese love au plus près de ses héroïnes en cavale
pour offrir un cinquième roman haletant et nécessaire.
Le consentement
Vanessa Springora
« Depuis tant d'années, je tourne en rond dans ma
cage, mes rêves sont peuplés de meurtre et de
vengeance. Jusqu'au jour où la solution se présente
enfin, là, sous mes yeux, comme une évidence :
prendre le chasseur à son propre piège, l'enfermer dans
un livre. »

Séduite à l'âge de quatorze ans par un célèbre écrivain


quinquagénaire, Vanessa Springora dépeint, trois
décennies plus tard, l'emprise qui fut exercée sur elle et
la trace durable de cette relation tout au long de sa vie
de femme. Au-delà de son histoire intime, elle
questionne dans ce récit les dérives d'une époque et
d'un microcosme littéraire aveuglé par le talent et la
notoriété.
Le plongeur
Stéphane Larue
Nous sommes à Montréal au début de l'hiver 2002. Le
narrateur n'a pas vingt ans. Il aime Lovecraft, le métal, les
comic books et la science-fiction. Étudiant en graphisme,
il dessine depuis toujours et veut devenir bédéiste et
illustrateur. Mais depuis des mois, il évite ses amis, ment,
s'endette, aspiré dans une spirale qui menace
d'engouffrer sa vie entière : c'est un joueur. Il joue aux
loteries vidéo et tout son argent y passe. Il se retrouve à
bout de ressources, isolé, sans appartement. C'est à ce
moment qu'il devient plongeur au restaurant La Trattoria,
où il se liera d'amitié avec Bébert, un cuisinier
expérimenté, ogre infatigable au bagou de rappeur,
encore jeune mais déjà usé par l'alcool et le speed.
Mille secrets mille dangers
Alain Farah
Alain épouse Virginie en la crypte de l’oratoire Saint-Joseph du
Mont-Royal. En apparence, ce sera le plus beau jour de sa vie –
de leur vie. Tout le monde est là, les parents de la mariée, la
grande amie, les parents du narrateur – Libanais d’Égypte
immigrés au Québec il y a trente ans, divorcés depuis vingt, qui
ne se parlent plus depuis dix. Mais, à l’approche de la
célébration, Alain va plus mal que jamais. Les insomnies sont de
retour, l’angoisse et la maladie aussi. Et aujourd’hui, son cousin
Édouard, son garçon d’honneur, son frère, perd pied, emporté
par la mécanique folle d’un déni aux proportions bibliques.

Alain prie pour que le sort les épargne, pour que ce grand jour
en soit un de fête et de guérison. Or un nom resurgit au détour
d’une phrase, un nom maudit remonté du fond de sa mémoire,
là où gisent la honte et la douleur des années sombres, un nom
que rejoignent bientôt une voix, un corps, une histoire. Un
fantôme se fait chair, qui a plusieurs visages. Et tout ce qu’on a
voulu oublier, tout ce qu’on a refusé de voir, tout ce qu’on a
détesté vient réclamer son dû.
Maquillée
Daphné B.
J'ai été plus qu'une follower. J'ai débordé de mon rôle, je me
suis répandue ailleurs. Mon coeur s'est serré devant la
vibrance d'une poudre orange censée rendre hommage aux
Cheetos. J'ai souhaité aux deux acolytes d'amasser 10
millions de profit, je leur en ai même souhaité plus. J'ai
pensé qu'au bout de la palette, j'allais trouver quelque chose
moi aussi, quelque chose comme le fantôme de ma
grand-mère Ghislaine. Elle m'apparaîtrait dans un nuage de
poudre de petit-lait au goût de fromage pour me dire juste un
mot, « tendresse ». Ma journey serait mythique.

Dans un monde oculaire troué de selfies et bouleversé par


une industrie de l'influence, Daphné B. propose une réflexion
nuancée, féministe et personnelle sur l'univers de la beauté.
Objet littéraire hybride, à cheval entre le récit de soi, le
poème et l'essai, Maquillée est une méditation lyrique sur un
secteur économique en pleine croissance.
Déterrer les os
Fanie Demeule
Déterrer les os est une plongée en huis clos entre la
narratrice et son corps fautif, ce corps qui déborde et
réclame toujours davantage et qu'elle tente de rejeter. Ce
corps qui est en fait un scaphandre, une cage qu'il faut
détruire en secret. « En classe, je me révèle capable d'une
concentration jamais rencontrée. Pour la première fois de ma
vie, je me sens d'une extrême intelligence. Je m'inscris au
gym, où je me transforme en guerrière. J'entreprends deux
heures de machines elliptiques et une heure de musculation
par jour. Je me permets une clémentine supplémentaire
après l'effort. Dans ma tête comme dans mon ventre, un vide
grandit, un vide sédatif et délectable. Plus rien ne vient
déranger mon esprit. Les désirs meurent en même temps
que la faim. C'est la grande paix qui commence. Tout se
simplifie. De semaine en semaine, je retourne au fond des
choses. » Fanie Demeule est née en 1990 à Longueuil, où
elle vit encore. Détentrice d'un diplôme de maîtrise en
recherche et création littéraire de l'Université de Montréal,
elle poursuit un doctorat en études littéraires à l'UQAM. Elle
collabore à plusieurs publications, dont la plateforme
Pop-en-Stock et le magazine Spirale. Déterrer les os est son
premier roman.
Stupeur et tremblement
Amélie Nothomb
Au début des années 1990, la narratrice est
embauchée par Yumimoto, une puissante firme
japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l'implacable
rigueur de l'autorité d'entreprise, en même temps que
les codes de conduite, incompréhensibles au profane,
qui gouvernent la vie sociale au pays du Soleil levant.
D'erreurs en maladresses et en échecs, commence
alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la
descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie.
Une course absurde vers l'abîme - image de la vie -,
où l'humour percutant d'Amélie Nothomb fait mouche
à chaque ligne. Entre le rire et l'angoisse, cette satire
des nouveaux despotismes aux échos kafkaïens a
conquis un immense public et valu à l'auteur
d'Hygiène de l'assassin le Grand Prix du roman de
l'Académie française en 1999.
Burgundy
Mélanie Michaud
Nous sommes au milieu des années 80. La petite Mélanie
se tient droite devant la misère, la cruauté et l’injustice qui
règnent dans son quartier de la Petite-Bourgogne, qu’on
appelle « Burgundy ». Avec ses cheveux en bataille et sa
moustache de jus de raisin, elle enfile les réparties
effrontées et hilarantes. Lorsqu’elle et sa famille
déménagent sur la Rive-Sud, Mélanie s’aperçoit bien vite
que ses manières de ruelles ne s’accordent pas avec l’art
de vivre en banlieue. Dans son nouveau milieu, l’enfant
maigrichonne cumule les situations cocasses ; des amers
arrière-goûts de sa pauvreté. La route de l’épanouissement
est longue. Avec Burgundy, Mélanie Michaud signe une
œuvre à la fois drôle et brutale, qui nous permet de
replonger avec délectation dans l’époque des Grocery
Steinberg, des photos scolaires aux arrière- plan futuristes,
du Chef Boyardee et des céréales Fraisinette.
Pompières et pyromanes
Martine Delvaux

Face à la crise climatique, Martine Delvaux refuse l’abattement et choisit


le combat, celui que mène la génération de sa fille, qui tient tête aux
décideurs et réclame avec force la protection de la vie sur Terre.
Solidaire, elle offre ici un livre-collage tissé de catastrophes, mais
surtout d’espoir, où le feu occupe une place centrale. Feu sacré des
militant.es, bûchers où tant de femmes ont péri, feux follets, feux de
forêt dévastateurs, rage incendiaire et feux de joie : certaines flammes
nous détruisent, quand d’autres nous éclairent. Les pompières
pyromanes qui habitent ce livre savent lesquelles entretenir
amoureusement.
Croc fendu
Tanya Tagaq
Elle grandit au Nunavut dans les années 1970. Elle
connaît la joie, l'amitié, l'amour des parents, l'art du
camouflage et de la survie. Elle connaît l'ennui et
l'intimidation. Elle connaît les ravages de l'alcool, la
violence sourde, le courage d'aimer les petites peurs. Elle
connaît le pouvoir des esprits. Elle scande en silence le
pouvoir brut, amoral, de la glace et du ciel. Dans ce récit
venu de loin, d'un espace intime et profond où les
frontières s'effacent, Tanya Tagaq chronique les jours
terribles d'un village écrasé sous le soleil de minuit,
laissant dans la blancheur de la page l'empreinte sauvage
d'une mythologie enchanteresse. Savant collage de
descriptions hallucinées et de plongées intimistes, Croc
fendu nous lance à la suite d'une héroïne inoubliable pour
reconsidérer la différence entre le bon et le mauvais,
l'animal et l'humain, le vrai et l'imaginé. Ici, la réalité se
révèle aussi étrange que la fiction, à moins qu'il n'y ait
jamais eu de différence entre les deux.
Just kids
Patti Smith
C'était l'été de la mort de Coltrane, l'été de
l'amour et des émeutes, quand une rencontre
fortuite à Brooklyn guida deux jeunes gens dans
la vie de bohème, sur la voie de l'art.

Patti Smith et Robert Mapplethorpe avaient vingt


ans ; elle deviendrait poète et performeuse, il
serait photographe.

À cette époque d'intense créativité, les univers


de la poésie, du rock and roll et du sexe
s'entrechoquent. Le couple fréquente la cour
d'Andy Warhol, intègre au Chelsea Hôtel une
communauté d'artistes et de marginaux hauts en
couleur, croise Allen Ginsberg, Janis Joplin, Lou
Reed...
Si c’est un homme
Primo Levi
« Si la géographie des bourreaux a permis l'extermination de
millions d'êtres humains, il ne reste d'elle que ruines et
musées. À l'opposé, la géographie du texte de Si c'est un
homme ne cesse de vivre et de vivre encore, à mesure que
des mains de lecteurs se saisissent du livre, et le lisent, s'en
saisiront dans le futur et le liront, géographie donc ô combien
vivante, innervée, nourrie, palpitante, humaine. Humaine
parce que jamais le texte ne parle d'autre chose, même en
creux, que d'humanité. C'est l'humanité qui s'enfuit. C'est
l'humanité que l'on malmène. C'est l'humanité que l'on broie
comme un grain dans un mortier. C'est l'humanité que l'on
nie. C'est l'humanité que l'on tente d'effacer, mais c'est
l'humanité qui demeure. Elle demeure dans la voix de Primo
Levi qui ne cède que rarement à la colère et qui fait le choix
d'une description posée des faits, des actes, des lieux, des
états et des sentiments. Exempt de hargne, vide de rage et
d'esprit de vengeance, le récit accueille les ombres, les
silhouettes, les visages, les souffrances de ceux dont "la vie
est courte mais le nombre infini". »Philippe Claudel
Miley Cyrus et les malheureux du siècle
Thomas O. St-Pierre
Ceci est un livre sur notre rapport à notre
époque - mais aussi à la jeunesse qui
incarne, dans notre esprit, ses carences et
ses excès. Une époque que nous détestons,
de manière générale. Pas toujours sans
raison, bien entendu, mais avec une paresse
intellectuelle qu'on réserve habituellement à la
condamnation des frasques des chanteuses
populaires. Constitué d'une série
d'observations ayant Miley Cyrus comme
pivot, cet essai n'a pas pour ambition de
montrer que notre époque est au-dessus de
tout reproche, mais seulement que cette
autoflagellation en dit plus long sur nous que
sur elle.
Filles corsaires
Camille Toffoli croit que les serveuses
de diners, les chanteuses country, les
sad girls et les championnes de rodéo
ont quelque chose de fondamental à
nous apprendre sur les rapports de
genre et les privilèges de classe. Filles
corsaires construit une pensée qui a
les deux pieds dans la vie, qui jette
son dévolu sur les figures oubliées et
les angles morts d’un certain
féminisme universitaire.
Pas pleurer
Lydie Salvayre

Deux paroles, deux visions qui


résonnent étrangement avec notre
présent et font apparaître l'art
romanesque de Lydie Salvayre
dans toute sa force, entre violence
et légèreté, entre brutalité et
finesse, porté par une prose tantôt
impeccable, tantôt joyeusement
malmenée.
Taqawan
Il avait démissionné, une jeune Mi'gmaq se trouvait sous sa
protection, deux hommes étaient morts et une partie du Québec
voulait qu'on en finisse une fois pour toutes avec les Indiens. Cette
histoire commence en Gaspésie, le 11 juin 1981. Cette histoire
commence il y a des millénaires, avant les Vikings, avant les
Basques, avant Cartier. Cette histoire commence avec les Mi'gmaq.
Pour eux, c'est la fin des terres, Gespeg. Pour d'autres, c'est le début
d'un nouveau monde. Alors que trois cents policiers de la Sûreté du
Québec débarquent sur la réserve de Restigouche pour saisir les
filets des pêcheurs mi'gmaq, un agent de la faune change de camp,
une adolescente affronte ceux qui ont humilié son père, un vieil
ermite sort du bois, une jeune enseignante s'apprête à retourner dans
son pays – pendant que le saumon devenu taqawan, au retour de
son long périple en mer, remonte la rivière jusqu'au lieu de sa
naissance. Taqawan est une histoire de pêche et d'affrontements.
Une histoire de crimes et d'accointances, d'injustice et de droits
bafoués. Taqawan est une histoire de rencontres et de
recommencements, de survie et de résistance.
Charlotte (David Foenkinos)
Devenue adolescente puis jeune
adulte, Charlotte subira la
transformation de son Berlin.
L'intolérance précède le
fanatisme avant que ne s'y
installe l'ignominie. Pour
échapper au piège qui menace
de se refermer sur elle, Charlotte
Salomon se résignera à fuir son
propre pays.
La prière de l’épinette noire
-Serge Bouchard L’épinette noire, gloire de la préhistoire, est
une antenne qui nous relie à l’éternité. Elle
nous insuffle une sagesse morose, une
mélancolie du long cours. C’est l’arbre sur
lequel je m’appuie, là où je repose mon
esprit, mon dos brisé, mes jambes mortes.
L’arbre sous lequel je bois ma tasse de thé,
résolu, fatigué, heureux devant le petit feu qui
sent si bon. Épinette noire de la
Sainte-Corneille, épinette de l’écho du
corbeau, bois de chauffage, épinette morte,
perche de la maison conique, épinette de la
boucane rassurante, bois dense et précieux
qui consume le carburant des rangs solaires:
tu es le Nord dans toute sa vérité épineuse.
Je suis une maudite sauvagesse
-An Antane Kapesh
An Antane Kapesh signe un
réquisitoire accablant contre les
Blancs : « Quand le Blanc a voulu
exploiter et détruire notre
territoire, il n’a demandé de
permission à personne, il n’a pas
demandé aux Indiens s’ils étaient
d’accord. »
La dame à la camionnette
Miss Shepherd, vieille dame excentrique, vit dans
une camionnette aux abords de la résidence
londonienne d'Alan Bennett. Victime de
l'embourgeoisement du quartier et de quelques
vauriens, elle finit par installer son véhicule dans la
propriété de l'auteur. Commence alors une
incroyable cohabitation qui durera près de vingt ans.
Entre disputes, extravagances et situations
drolatiques, la dame à la camionnette n'épargne
rien à son hôte ni au lecteur.

En excellent conteur, Bennett livre, au-delà des


anecdotes, un tableau très juste du Londres des
années 1970 et 1980, de sa bourgeoisie
progressiste et de ses exclus. Un récit d'une grande
humanité qui croque avec humour les travers de la
société britannique contemporaine.
Aline et les hommes de guerre
-Karine Silla
Aline Sitoé Diatta naît en 1920, au beau milieu des forêts luxuriantes de la Casamance, dans le sud du
Sénégal. Enfant déterminée, puis adolescente indépendante, solitaire et douce, elle quitte la brousse pour se
rendre à Dakar afin d'y travailler comme gouvernante dans une famille de colons. C'est là qu'elle entend, pour
la première fois, des voix qui lui ordonnent de rentrer chez elle pour libérer son peuple. Prônant la
désobéissance civile et la non-violence, Aline appelle les Sénégalais à lutter pour leurs terres et le respect qui
leur reviennent de droit. S'entourant des anciens, comme le veut la tradition diola, écoutant les conseils de son
sage ami Diacamoune, la jeune femme est vite érigée en icône de la résistance, magnétique et insoumise, et
est sacrée reine. Menaçant l'ordre établi et mettant à mal l'administration française, Aline, la « Jeanne d'Arc
du Sénégal », devient l'ennemie à abattre, mettant, dès lors, sa jeune vie en danger.

À travers Aline, Karine Silla renoue avec l'histoire de ses origines et fait entendre la musique de tout un pays
grâce à son écriture aussi envoûtante et inspirante que la voix de cette femme de lutte et de coeur qui, plus
jamais, ne nous quittera.
La liste de Schindler
- Thomas Keneally C'est la lecture de ce roman vrai qui a inspiré
Steven Spielberg pour réaliser son célèbre film La
Liste de Schindler. Comme l'a écrit le Guardian,
«c'est une chose de rassembler des documents
historiques et des témoignages. C'en est une autre
de les ramener à la vie comme l'a fait Thomas
Keneally». Et en effet, l'auteur reconstitue l'histoire
d'Oskar Schindler - industriel allemand qui dirigeait
une usine rattachée à un camp de concentration
durant la Seconde Guerre mondiale - dans des
termes si précis que l'on devient le témoin de
l'extraordinaire acte de bravoure que ce dernier a
accompli en sauvant des centaines d'ouvriers juifs.
Qui a vu le film de Spielberg n'en a pas oublié les
images ; les pages du roman de Keneally, elles,
résonneront longtemps dans la mémoire de leurs
lecteurs.
L’espèce fabulatrice
-Nancy Huston Pourquoi et comment l'histoire de
l'individu et celle du roman
s'entrelacent-elles dans ce noeud qu'est
la fiction ? Voilà la question à laquelle
répond Nancy Huston dans cet ouvrage
mené avec une joyeuse impertinence et
une grande liberté d'esprit. « Pour nous
autres humains, la fiction est aussi
réelle que le sol sur lequel nous
marchons. Elle est ce sol. Notre soutien
dans le monde. (...) La conscience
humaine est une machine fabuleuse et
intrinsèquement fabulatrice. »
Les villes de papier
-Dominique Fortier Elle est tour à tour visage, masque, maison, ville
tout entière, énigme, absence. Figure mythique des
lettres américaines, Emily Dickinson demeure
encore aujourd’hui un mystère. Celle que l’on
surnommait « la dame en blanc » a toujours refusé
de rendre sa poésie publique ; on s’entend pourtant
maintenant à voir en elle un des écrivains les plus
importants du dix-neuvième siècle. Les villes de
papier explore son existence de l’intérieur, en mode
mineur, à travers ses livres, son jardin et ses
fantômes. Autour de moments de la vie d’Emily,
Dominique Fortier (Au péril de la mer, prix littéraire
du Gouverneur général) trace un roman à la fois
grave et cristallin, et nous offre une réflexion d’une
profonde justesse sur les mondes qui nous
construisent, sur les lieux que nous habitons et qui
nous habitent aussi.
Femme Vie Liberté
Marjane Satrapi
Avoir vingt ans en Iran et mourir pour le droit des
femmes Le 16 septembre 2022, en Iran, Mahsa
Amini succombe aux coups de la police des mœurs
parce qu'elle n'avait pas «bien» porté son voile. Son
décès soulève une vague de protestations dans
l'ensemble du pays, qui se transforme en un
mouvement féministe sans précédent. Marjane
Satrapi a réuni trois spécialistes: Farid Vahid,
politologue, Jean-Pierre Perrin, grand reporter,
Abbas Milani, historien, et dix-sept des plus grands
talents de la bande dessinée pour raconter cet
événement majeur pour l'Iran, et pour nous toutes et
nous tous.
Sept femmes
-Lydie Salvayre
Sept femmes. Sept allumées pour
qui l'écriture n'est pas un supplément
d'existence mais l'existence même.
Sept oeuvres dont la force et la
beauté ont marqué Lydie Salvayre et
décidé pour beaucoup de sa vie.
Sept parcours, douloureux pour la
plupart, dont elle suit les élans, les
angoisses, les trébuchements et les
fragiles victoires.
Déterrer les os
-Fanie Demeule Déterrer les os est une plongée en huis clos entre la narratrice
et son corps fautif, ce corps qui déborde et réclame toujours
davantage et qu'elle tente de rejeter. Ce corps qui est en fait un
scaphandre, une cage qu'il faut détruire en secret. « En classe,
je me révèle capable d'une concentration jamais rencontrée.
Pour la première fois de ma vie, je me sens d'une extrême
intelligence. Je m'inscris au gym, où je me transforme en
guerrière. J'entreprends deux heures de machines elliptiques
et une heure de musculation par jour. Je me permets une
clémentine supplémentaire après l'effort. Dans ma tête comme
dans mon ventre, un vide grandit, un vide sédatif et délectable.
Plus rien ne vient déranger mon esprit. Les désirs meurent en
même temps que la faim. C'est la grande paix qui commence.
Tout se simplifie. De semaine en semaine, je retourne au fond
des choses. » Fanie Demeule est née en 1990 à Longueuil, où
elle vit encore. Détentrice d'un diplôme de maîtrise en
recherche et création littéraire de l'Université de Montréal, elle
poursuit un doctorat en études littéraires à l'UQAM. Elle
collabore à plusieurs publications, dont la plateforme
Pop-en-Stock et le magazine Spirale. Déterrer les os est son
premier roman.
La civilisation, ma Mère!...
-Driss Chraïbi
Deux fils racontent leur mère, à laquelle ils vouent un
merveilleux amour. Le plus jeune d'abord, dans le
Maroc des années 30. Menue, fragile, gardienne des
traditions, elle est saisie dans des gestes ancestraux, et
vit à un rythme lent, fœtal. Radio, cinéma, fer à repasser,
téléphone deviennent des objets magiques, prétexte d'un
haut comique. Puis Nagib, le frère aîné, prend le relais.
Durant les années de guerre, la mère s'intéresse au
conflit, adhère aux mouvements de libération des
femmes et, globalement, de son peuple et du Tiers
Monde. Elle en est même le chantre. Elle sait conduire,
s'habille à l'européenne, réussit tous ses examens. Elle
est toujours semblable : simple et pure, drôle, et toujours
tendre.

Vous aimerez peut-être aussi