Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Étymologie
Historique
« Sous l'Empire, tout un groupe d'écrivains, dont Madame de Staël est le plus
célèbre représentant, plaident la cause allemande aux dépens de la tragédie et du
poème classiques. Le Nord c'est la nostalgie, les sentiments sombres, l'infini. «
Ce que l'homme a fait de plus grand, comme l'écrit en 1800 Madame de Staël, il le
doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. […] Le sublime de
l'esprit, des sentiments et des actions doit son essor au besoin d'échapper aux
bornes qui circonscrivent l'imagination »14. »
Thématiques
Article détaillé : Thèmes récurrents du romantisme.
Décrire le Mal du siècle, thématique chère aux romantiques, commence par Alfred de
Musset qui en 1836 dans La Confession d'un enfant du siècle résume le mal dont
souffre la jeunesse française :
« Toute la maladie du siècle présent vient de deux causes ; le peuple qui a passé
par 1793 et par 1814 porte au cœur deux blessures. Tout ce qui était n’est plus ;
tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux.
»
Le romantisme en littérature
Le romantisme allemand
Article détaillé : Romantisme allemand.
Article connexe : Littérature de langue allemande # Le romantisme (vers 1796-1835).
Portrait de Novalis
Le premier romantisme, appelé Frühromantik, naît en Allemagne à Iéna. Le cercle de
Iéna est très cosmopolite. Il est composé de figures telles que Novalis, Ludwig
Tieck, Frédéric Schlegel qui se réclamaient proches de la pensée de Fichte. Ce sont
eux qui élaboreront la doctrine romantique et le romantisme politique. Après 1804,
le romantisme allemand prend une nouvelle direction, c'est la Hochromantik de
l'école de Heidelberg avec des noms tels que Clemens Brentano, Joseph von
Eichendorff, Achim von Arnim et les Jacob et Wilhelm Grimm. La dernière période, la
Spätromantik (romantisme tardif), s'étend de 1815 à 1848.
Le romantisme britannique
Article détaillé : Romantisme britannique.
En 1764, Horace Walpole avec son roman Le château d’Otrante, créé un nouveau
genre : le roman gothique (The Gothic Novel). Repris par Ann Radcliffe, dont Les
Mystères d’Udolfe, le Roman de la forêt et L’Italien connaissent un vif succès, ces
romans noirs exaltent le goût pour le morbide, le terrifiant, le mystère, autant
que l'inquiétante étrangeté des ruines médiévales.
Avec son Pèlerinage de Childe Harold paru en 1813, Lord Byron connaît une célébrité
foudroyante. Son héros qui traîne sa mélancolie désenchantée à travers l’Europe et
l’Orient devient le modèle du héros byronien que l’on retrouve dans ses poèmes
orientaux : Le Corsaire, le Giaour, La Fiancée d’Abydos… Sa vie scandaleuse et sa
mort en 1824 à Missolonghi, pour la cause de l’indépendance grecque, le transforme
en mythe. Son influence poétique et politique sur toute la jeunesse européenne est
immense : les auteurs veulent écrire comme Byron, les révolutionnaires veulent
mourir pour la liberté comme Byron20, phénomène qualifié de « byronisme »21.
Le romantisme français
Articles détaillés : Romantisme français et Romantisme frénétique.
Articles connexes : Théâtre romantique, Drame romantique, Poésie romantique et
Roman romantique.
Le Grand Chemin de la postérité. Monté sur le Pégase romantique, Hugo, « roi des
Hugolâtres, armé de sa bonne lame de Tolède et portant la bannière de Notre-Dame de
Paris », emmène en croupe Théophile Gautier, Cassagnac, Francis Wey et Paul Fouché.
Eugène Sue fait effort pour se hisser à leur niveau et A. Dumas presse le pas,
tandis que Lamartine, dans les nuages, se « livre à ses méditations politiques,
poétiques et religieuses. » Gravure satirique de Benjamin Roubaud.
Si le romantisme a été en Allemagne en partie un retour aux fonds primitif et
indigène, en France, ce fut au contraire une réaction contre la littérature
nationale. Les littératures anglaise et allemande ne s'étaient asservies que
momentanément à la discipline du classicisme, sous l'influence prédominante de
notre grand siècle ; et ce qu'on appelle proprement romantisme outre-Manche et
outre-Rhin c'est la période littéraire où le génie septentrional, reprenant
conscience de lui-même, répudie l'imitation française. En France, au contraire,
pays de culture et de tradition gréco-latines, la littérature était classique
depuis la Renaissance, et l'on appelle romantiques les écrivains qui, au début du
xixe siècle, se sont affranchis des règles de pensée, en opposition au classicisme
et au réalisme des philosophes du xviiie siècle.
Pas plus qu'en Allemagne, cette révolution ne s'est accomplie d'un seul coup en
France. À cause de son caractère de rupture avec la tradition nationale, et non
avec des habitudes passagères, d'importation étrangère, elle a été plus tardive et
a eu plus de peine à se réaliser. Commencée en réalité vers 1750, elle n'a atteint
son terme qu'un siècle plus tard. Préparée au xviiie siècle, contenue et même
refoulée pendant la Révolution et l'Empire, elle n'est arrivée à maturité que sous
la Restauration et son triomphe ne s'est affirmé vers 1830 qu'après des luttes
ardentes et passionnées.
En 1927, on fête le centenaire du romantisme, en prenant comme référence la
publication de la Préface de Cromwell de Victor Hugo en 182722. À Bagnères-de-
Luchon, on baptise alors les rue Lamartine, rue Alexandre-Dumas et rue Victor-Hugo
que l'on pare de plaques de marbres commémoratives.
Le romantisme italien
Article détaillé : Romantisme italien.
Le romantisme espagnol
Article détaillé : Littérature romantique espagnole.
Le romantisme dans les arts
Musique
Article détaillé : Musique romantique.
En musique, le romantisme prend des formes variées, mettant au premier plan
l'expression de l'émotion. De nombreux compositeurs célèbres s'illustreront dans
cette longue période, aussi bien dans la musique instrumentale et orchestrale que
dans l'art lyrique et vocal.
Danse
Article détaillé : Ballet romantique.
Le ballet romantique apparaît au début du xixe siècle, et succède au ballet
d'action dont Jean-Georges Noverre fut le grand théoricien. La période du ballet
romantique dure une trentaine d'années, de 1815 à 1845-1850.
Peinture
Article détaillé : Peinture romantique.
Articles détaillés : Romantisme russe en peinture et Peinture romantique
brésilienne.
La première période du romantisme (1780-1810) se développe en opposition au
néoclassicisme (1760-1800). Là où le néoclassicisme prône une beauté idéale, le
rationalisme, la vertu, la ligne, le culte de l’Antiquité classique et de la
Méditerranée ; le romantisme s’oppose et promeut le cœur et la passion,
l’irrationnel et l’imaginaire, le désordre et l’exaltation, la couleur et la
touche, et des mythologies de l’Europe du Nord.
Sculpture
Article détaillé : Sculpture romantique.
Antoine Étex, Caïn et sa race maudits de Dieu, 1839, Lyon, musée des Beaux-Arts.
La sculpture au xixe siècle est d'abord un art institutionnel et académique,
encadré précisément, qui répond à des normes officielles ou officieuses édictées
par des institutions liées au régime politique de l’époque, et les artistes doivent
se plier à des codes académiques. Pour devenir un sculpteur reconnu, la voie
traditionnelle est de passer par l’école des Beaux Arts de Paris, fondée en 1817.
La sculpture est majoritairement un art de commandes publiques réalisées pour le
compte de l'État et un art financé à titre privé par des mécènes. La sculpture au
xixe siècle est très marquée par l’apprentissage académique, demeure attachée aux
traditions et notamment à celle du beau idéal. L’enseignement académique perpétue
une tradition très idéalisé du corps que l’on peut notamment retrouver dans les
œuvres de James Pradier. Les femmes en tant qu’artistes n’ont pas accès à
l’académie des beaux-arts avant 1897.