Vous êtes sur la page 1sur 6

Le romantisme est un mouvement culturel apparu à la fin du xviiie siècle en

Allemagne et en Angleterre et se diffusant à tout l'Occident au cours du xixe


siècle, jusqu’aux années 1850. Il s’exprime dans la littérature, la peinture, la
sculpture, la musique, la politique et la danse et se caractérise par une volonté
de l'artiste d'explorer toutes les possibilités de l'art afin d'exprimer ses états
d'âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le
mystère et le fantastique et cherchant l'évasion et le ravissement dans le rêve, le
morbide et le sublime, l'exotisme et le passé, l'idéal ou le cauchemar d'une
sensibilité passionnée et mélancolique. Ses valeurs esthétiques et morales, ses
idées et thématiques nouvelles ne tardent pas à influencer d'autres domaines, en
particulier la peinture et la musique.

Étymologie

Delacroix, Combat de chevaliers dans la campagne


L'adjectif romantic est attesté dans la langue anglaise dès le xviie siècle1,
qualifiant « ce qui est caractéristique du genre littéraire du roman et parle à
l'imagination2». C'est un dérivé de romance, « roman », lui-même issu de l'ancien
français romanz, romans, désignant les romans du Moyen Âge, les récits versifiés en
langue romane, par opposition aux ouvrages rédigés en latin : « Romantic est proche
de médiéval ou de gothique d'un côté, de romanesque, merveilleux, fabuleux,
imaginaire ou fictif de l'autre »3. Traduit en romantisch, et romantique l'adjectif
passe en France4 et en Allemagne à la fin du xviie siècle, où cette idée de « qui
est semblable au roman » prend une connotation péjorative pour « éveiller dans
l'âme le goût dangereux des chimères »5. Au cours du xviiie siècle, il prend la
signification de « comme dans un tableau », devenant synonyme de pictural car «
dans l'expérience romantique, la nature est perçue à travers le prisme de l'art
(originellement, le roman) »6. C'est dans cette acception que le mot fait son
entrée dans la langue française avec Les Rêveries du promeneur solitaire de Jean-
Jacques Rousseau où il donne le qualificatif de romantique aux rives sauvages du
lac de Bienne. Coïncidant avec la mode du jardin anglais organisant la nature comme
dans un tableau, il s'associe à la notion de pittoresque.

À la fin du xviiie siècle en Allemagne, le romantisme revient sur la valeur


accordée au Moyen Âge et à sa littérature, par opposition aux éléments littéraires
hérités de l'Antiquité et du classicisme7. Dans les années 1797-1798, Novalis forge
le mot romantisieren ("romantiser"), désignant un processus de poétisation du monde
: « Le monde doit être romantisé. […] Cette opération reste totalement inconnue. En
conférant aux choses secrètes une haute signification, au quotidien un mystérieux
prestige, au connu la dignité de l'inconnu, au fini l'apparence de l'infini, je les
romantise »8. August Wilhelm Schlegel, dans ses Cours de littérature dramatique,
diffuse le concept de romantique en Europe, ramenant la poésie romantique à la
poésie moderne, marquée par la tradition chrétienne, progressive, ouverte aux
mélanges des genres. Germaine de Staël écrit ainsi dans De l'Allemagne : « Le nom
de romantique a été introduit nouvellement en Allemagne, pour désigner la poésie
dont les chants des troubadours ont été à l'origine, celle qui est née de la
chevalerie et du christianisme9. »

Historique

Caspar David Friedrich, Falaise de craie sur l’île de Rügen, 1818.


« Le romantisme qui fut un phénomène de portée révolutionnaire dans tous les arts
plonge ses racines au cœur même du siècle des Lumières. Ses principes constitutifs
furent formulés pour la première fois en Allemagne entre 1770 et 1780 par les
représentants du Sturm und Drang (Tempête et Passion), le nom du mouvement,
emprunté au titre d'un drame de Friedrich Maximilian Klinger, trahissait la portée
contestataire de son programme idéologique. Mû par un sentiment de révolte à
l'égard de la culture dominante des Lumières, le Sturm und Drang célébrait la force
irrépressible du sentiment et le culte de l'individualité, considérés comme les
préalables nécessaires à toute activité créatrice. Il ne s'agissait pas d'une
rupture brutale avec le présent, mais d'une élaboration du culte du sentiment et du
grand mythe de la nature énoncés par Jean-Jacques Rousseau au milieu du xviiie
siècle. […] Une des idées les plus novatrices de ce mouvement fut le concept de
génie artistique, irrationnel et créatif, non plus discipliné par la raison comme
pour les Lumières, mais animé d'une liberté intérieure capable de briser le carcan
des codes et des conventions, puisant au contraire dans la subjectivité et prêtant
l'oreille à l'inspiration divine, à l'intuition, aux passions. Ainsi s'esquissait
le portrait de l'homme révolté, d'un surhomme se mesurant avec Dieu. Ainsi
naissait, surtout, une nouvelle conception de l'art, compris comme liberté absolue
de création, qui refusait les contraintes imposées par les règles et les
traditions, et qui revendiquait le droit de l'imagination individuelle à s'exprimer
selon son propre langage10,11. » Si le Sturm und Drang ouvre la voie au romantisme,
par le déferlement des passions et la spontanéité de l'individu, leurs modèles de
beauté se référaient encore aux canons classiques, aux œuvres de l'Antiquité.

Le Songe d’Ossian, par Ingres, 1813


Le véritable rejet du classicisme fut exprimé par les collaborateurs de la revue
Athenaeum, fondée en 1798 par les frères Schlegel. Avec Ludwig Tieck, Schelling et
Novalis ils formèrent le « groupe d'Iéna ». « Rejetant les modèles grecs et romains
à l'époque où triomphait l'esthétique néo-classique, cette conception privilégiait
l'expression de l'irrationnel et le mysticisme, le sentiment de l'infini et de
l'immensité, le rapport entre la nature et le sentiment intérieur12. » En
Angleterre, l'essai d'Edmund Burke, Recherche philosophique sur l'origine de nos
idées du sublime et du beau, paru en 1756, eut une influence considérable, sur la
peinture du sublime et sur le mysticisme du paysage, tel que l'illustra Caspar
David Friedrich. « En interprétant le sentiment du sublime comme un état d'âme
provoqué par les violentes manifestations de la nature qui, par les cataclysmes ou
les visions troublantes, frappent l'homme de stupeur, Edmund Burke rompait avec la
conception classique de la nature, source d'harmonie et de sérénité12… » En 1762,
James Macpherson publiait ses Poèmes d'Ossian, dont le succès provoqua une vague de
celtomanie dans toute l'Europe. Inspiré d'ancien poèmes Gaëlique, Macpherson les
réécrit et les attribue à un barde écossais du iiie siècle. En 1764, Le Château
d'Otrante d'Horace Walpole inaugurait le genre du « roman noir », dont le décor
ténébreux et les atmosphères effrayantes correspondaient à ce que Burke avait
défini comme le « sublime ».

La tourmente de la Révolution française puis de l’Empire provoque un


bouleversement, politique, social et culturel dont les effets se font sentir dans
l’Europe entière.

« L'embrasement du romantisme qui enflamme l'Europe au début du xixe siècle est de


nature essentiellement politique et reflète l'aspiration profonde des peuples à
voir des régimes plus démocratiques remplacer les dynasties autoritaires. » « La
Révolution française, en l'espace de quelques années, a paru réaliser
instantanément et miraculeusement l'idéal romantique de nation libre, consciente
d'elle-même et maîtresse de son destin. […] Cette circonstance explique à elle
seule la force et l'éclat du romantisme français. Sans ce séisme politique, il est
probable que la France, nourrie de culture classique et arc-boutée sur ses
certitudes aristocratiques, n'aurait jamais pu faire un tel accueil à l'esprit du
romantisme. » En France, « la Révolution amplifie les ferments du romantisme »13.

La diffusion des idées du romantisme allemand joue un rôle important dans


l'histoire du romantisme :

« Sous l'Empire, tout un groupe d'écrivains, dont Madame de Staël est le plus
célèbre représentant, plaident la cause allemande aux dépens de la tragédie et du
poème classiques. Le Nord c'est la nostalgie, les sentiments sombres, l'infini. «
Ce que l'homme a fait de plus grand, comme l'écrit en 1800 Madame de Staël, il le
doit au sentiment douloureux de l'incomplet de sa destinée. […] Le sublime de
l'esprit, des sentiments et des actions doit son essor au besoin d'échapper aux
bornes qui circonscrivent l'imagination »14. »

Les révolutions européennes du xixe siècle manifestent l'alliance de l'idée de


démocratie avec l'affirmation nationale qui porte en elle une quête des origines
afin que les peuples puissent fonder leur cohésion nationale sur des éléments
littéraires et iconographiques puissants (littérature et historicisme médiéval) :
écrivains et artistes romantiques cherchent une réhabilitation du Moyen Âge15
chrétien, méprisé par philosophes du siècle des Lumières, substituant le sentiment
et l'esthétique comme champ privilégié de l'investigation au modèle rationnel issu
de ces philosophes16.

Thématiques
Article détaillé : Thèmes récurrents du romantisme.

Grand combat entre le Romantique et le Classique à la porte du musée, 1827.


Lithographie. BNF, Paris.
Le romantisme est une nouvelle sensibilité, s'opposant au classicisme, aux Lumières
et à la rationalité. Elle proclame le culte du moi, l'expression des sentiments
jusqu'aux passions. « Issu de bouleversements politiques et sociaux sans précédent,
il met l'homme et l'artiste devant un destin, improbable, inquiétant. Cette vision
dramatique de l'humanité est alors commune à tous les arts, même au théâtre et à
l'opéra, sous la magnificence des décors… Le réel, que les romantiques rendent
expressif, dramatique, l'emporte sur le beau idéal »17. Neuve et subversive, cette
sensibilité se manifeste dans la littérature et les arts plastiques par un
renouvellement thématique, le Moyen Âge18, l'Orient, l'époque napoléonienne, la
littérature étrangère, etc.

Décrire le Mal du siècle, thématique chère aux romantiques, commence par Alfred de
Musset qui en 1836 dans La Confession d'un enfant du siècle résume le mal dont
souffre la jeunesse française :

« Toute la maladie du siècle présent vient de deux causes ; le peuple qui a passé
par 1793 et par 1814 porte au cœur deux blessures. Tout ce qui était n’est plus ;
tout ce qui sera n’est pas encore. Ne cherchez pas ailleurs le secret de nos maux.
»

— Alfred de Musset, Confessions d'un enfant du siècle, Première partie, chapitre II


(1836)

Selon le philosophe Michael Löwy, la vision romantique constitue une « autocritique


de la réalité » qui porte sur cinq thèmes principaux : le désenchantement du monde,
sa quantification, sa mécanisation, l'abstraction rationaliste et la dissolution
des liens sociaux19.

Le romantisme en littérature
Le romantisme allemand
Article détaillé : Romantisme allemand.
Article connexe : Littérature de langue allemande # Le romantisme (vers 1796-1835).

Portrait de Novalis
Le premier romantisme, appelé Frühromantik, naît en Allemagne à Iéna. Le cercle de
Iéna est très cosmopolite. Il est composé de figures telles que Novalis, Ludwig
Tieck, Frédéric Schlegel qui se réclamaient proches de la pensée de Fichte. Ce sont
eux qui élaboreront la doctrine romantique et le romantisme politique. Après 1804,
le romantisme allemand prend une nouvelle direction, c'est la Hochromantik de
l'école de Heidelberg avec des noms tels que Clemens Brentano, Joseph von
Eichendorff, Achim von Arnim et les Jacob et Wilhelm Grimm. La dernière période, la
Spätromantik (romantisme tardif), s'étend de 1815 à 1848.

Le romantisme britannique
Article détaillé : Romantisme britannique.

Lord Byron en tenue albanaise.


Dans les années 1760 les Graveyard Poets (« les Poètes du cimetière »), en
particulier Gray et son Élégie d'un cimetière de campagne, sondent les sentiments
liés au deuil, à la perte et à l'anéantissement, voire à l'horreur de la
putréfaction des corps, les émotions malséantes.

En 1764, Horace Walpole avec son roman Le château d’Otrante, créé un nouveau
genre : le roman gothique (The Gothic Novel). Repris par Ann Radcliffe, dont Les
Mystères d’Udolfe, le Roman de la forêt et L’Italien connaissent un vif succès, ces
romans noirs exaltent le goût pour le morbide, le terrifiant, le mystère, autant
que l'inquiétante étrangeté des ruines médiévales.

Avec son Pèlerinage de Childe Harold paru en 1813, Lord Byron connaît une célébrité
foudroyante. Son héros qui traîne sa mélancolie désenchantée à travers l’Europe et
l’Orient devient le modèle du héros byronien que l’on retrouve dans ses poèmes
orientaux : Le Corsaire, le Giaour, La Fiancée d’Abydos… Sa vie scandaleuse et sa
mort en 1824 à Missolonghi, pour la cause de l’indépendance grecque, le transforme
en mythe. Son influence poétique et politique sur toute la jeunesse européenne est
immense : les auteurs veulent écrire comme Byron, les révolutionnaires veulent
mourir pour la liberté comme Byron20, phénomène qualifié de « byronisme »21.

Le romantisme français
Articles détaillés : Romantisme français et Romantisme frénétique.
Articles connexes : Théâtre romantique, Drame romantique, Poésie romantique et
Roman romantique.

Le Grand Chemin de la postérité. Monté sur le Pégase romantique, Hugo, « roi des
Hugolâtres, armé de sa bonne lame de Tolède et portant la bannière de Notre-Dame de
Paris », emmène en croupe Théophile Gautier, Cassagnac, Francis Wey et Paul Fouché.
Eugène Sue fait effort pour se hisser à leur niveau et A. Dumas presse le pas,
tandis que Lamartine, dans les nuages, se « livre à ses méditations politiques,
poétiques et religieuses. » Gravure satirique de Benjamin Roubaud.
Si le romantisme a été en Allemagne en partie un retour aux fonds primitif et
indigène, en France, ce fut au contraire une réaction contre la littérature
nationale. Les littératures anglaise et allemande ne s'étaient asservies que
momentanément à la discipline du classicisme, sous l'influence prédominante de
notre grand siècle ; et ce qu'on appelle proprement romantisme outre-Manche et
outre-Rhin c'est la période littéraire où le génie septentrional, reprenant
conscience de lui-même, répudie l'imitation française. En France, au contraire,
pays de culture et de tradition gréco-latines, la littérature était classique
depuis la Renaissance, et l'on appelle romantiques les écrivains qui, au début du
xixe siècle, se sont affranchis des règles de pensée, en opposition au classicisme
et au réalisme des philosophes du xviiie siècle.

Pas plus qu'en Allemagne, cette révolution ne s'est accomplie d'un seul coup en
France. À cause de son caractère de rupture avec la tradition nationale, et non
avec des habitudes passagères, d'importation étrangère, elle a été plus tardive et
a eu plus de peine à se réaliser. Commencée en réalité vers 1750, elle n'a atteint
son terme qu'un siècle plus tard. Préparée au xviiie siècle, contenue et même
refoulée pendant la Révolution et l'Empire, elle n'est arrivée à maturité que sous
la Restauration et son triomphe ne s'est affirmé vers 1830 qu'après des luttes
ardentes et passionnées.
En 1927, on fête le centenaire du romantisme, en prenant comme référence la
publication de la Préface de Cromwell de Victor Hugo en 182722. À Bagnères-de-
Luchon, on baptise alors les rue Lamartine, rue Alexandre-Dumas et rue Victor-Hugo
que l'on pare de plaques de marbres commémoratives.

Le romantisme italien
Article détaillé : Romantisme italien.
Le romantisme espagnol
Article détaillé : Littérature romantique espagnole.
Le romantisme dans les arts
Musique
Article détaillé : Musique romantique.
En musique, le romantisme prend des formes variées, mettant au premier plan
l'expression de l'émotion. De nombreux compositeurs célèbres s'illustreront dans
cette longue période, aussi bien dans la musique instrumentale et orchestrale que
dans l'art lyrique et vocal.

Le piano-forte, en remplaçant le clavecin, permet désormais d'exploiter de


puissants contrastes de dynamique. De la même façon, l'orchestration devient de
plus en plus audacieuse et élaborée, d'autant plus que certains instruments, comme
le cor, sont modifiés par les facteurs d'instruments de manière à devenir plus
maniables. Les sonorités inventées par les romantiques sont particulièrement
colorées et évocatrices, davantage en tout cas que chez des classiques comme Joseph
Haydn ou Wolfgang Amadeus Mozart. À la jonction de ces deux courants se situe la
puissante personnalité de Ludwig van Beethoven, dont les premières œuvres se
rattachent à l'esthétique classique tandis que celles de sa maturité sont
considérées comme le début du romantisme musical.

Tout au long du xixe siècle, la musique romantique conservera dans ses


caractéristiques une certaine continuité, une homogénéité temporelle de style, que
les autres formes artistiques du romantisme ne connurent pas. À la base de cette
continuité se trouve peut-être une idéologie philosophique : la musique devenait
enfin une réelle forme d'art. La musique commençait à prendre une tout autre
dimension : elle n'était désormais plus considérée comme un art mineur, œuvre
d'artisans. Par conséquent, ce qui caractérise la musique romantique est surtout
l'individualité dans les styles. Cette époque incarne avant tout la liberté.

Danse
Article détaillé : Ballet romantique.
Le ballet romantique apparaît au début du xixe siècle, et succède au ballet
d'action dont Jean-Georges Noverre fut le grand théoricien. La période du ballet
romantique dure une trentaine d'années, de 1815 à 1845-1850.

Peinture
Article détaillé : Peinture romantique.
Articles détaillés : Romantisme russe en peinture et Peinture romantique
brésilienne.
La première période du romantisme (1780-1810) se développe en opposition au
néoclassicisme (1760-1800). Là où le néoclassicisme prône une beauté idéale, le
rationalisme, la vertu, la ligne, le culte de l’Antiquité classique et de la
Méditerranée ; le romantisme s’oppose et promeut le cœur et la passion,
l’irrationnel et l’imaginaire, le désordre et l’exaltation, la couleur et la
touche, et des mythologies de l’Europe du Nord.

Néanmoins, le romantisme en peinture ne se définit pas qu’en termes d’opposition,


et développe ses propres caractéristiques, influencées par le baroque :

l'individualisme, le sentimentalisme, le mysticisme ;


le culte du Moyen Âge, des « brumes du Nord » et de l’exotisme ;
l'intérêt pour le drame, le combat, la folie et la violence en général.
Eugène Delacroix, La Mort de Sardanapale, 1827, Musée du Louvre,
Eugène Delacroix, La Mort de Sardanapale, 1827, Musée du Louvre,

Caspar David Friedrich, Abbaye dans une forêt de chênes, 1809-1810.


Caspar David Friedrich, Abbaye dans une forêt de chênes, 1809-1810.

Sculpture
Article détaillé : Sculpture romantique.

Antoine Étex, Caïn et sa race maudits de Dieu, 1839, Lyon, musée des Beaux-Arts.
La sculpture au xixe siècle est d'abord un art institutionnel et académique,
encadré précisément, qui répond à des normes officielles ou officieuses édictées
par des institutions liées au régime politique de l’époque, et les artistes doivent
se plier à des codes académiques. Pour devenir un sculpteur reconnu, la voie
traditionnelle est de passer par l’école des Beaux Arts de Paris, fondée en 1817.
La sculpture est majoritairement un art de commandes publiques réalisées pour le
compte de l'État et un art financé à titre privé par des mécènes. La sculpture au
xixe siècle est très marquée par l’apprentissage académique, demeure attachée aux
traditions et notamment à celle du beau idéal. L’enseignement académique perpétue
une tradition très idéalisé du corps que l’on peut notamment retrouver dans les
œuvres de James Pradier. Les femmes en tant qu’artistes n’ont pas accès à
l’académie des beaux-arts avant 1897.

La sculpture romantique apparaît au Salon de 1831. Marqué par le Roland Furieux de


Jehan Duseigneur, ce nouveau style se caractérise par une certaine expressivité et
une recherche d'un aspect plus naturel que la sculpture néoclassique tandis que les
thèmes changent pour davantage s'inspirer de littérature du Moyen Âge ou de la
Renaissance. Le romantisme tarde à se manifester en sculpture et son développement
est rapidement contrarié par le jury du Salon qui commence à refuser des œuvres dès
1834, jusqu'en 1844 où les œuvres refusées sont plus nombreuses que les œuvres
acceptées. La Tuerie d'Auguste Préault marque ce tournant puisque Jean-Pierre
Cortot entend « accrocher cet ouvrage au Salon comme on suspend le malfaiteur au
gibet », il souhaite en faire un exemple de ce qu'il ne faut pas faire en
sculpture, un exemple effrayant pour la jeunesse23,24. Ce n'est qu'à partir du
Salon libre de 1848 que les sculpteurs romantiques peuvent exposer à nouveau, c'est
finalement le Second Empire qui consacre la reconnaissance officielle du romantisme
en sculpture.

Les sculpteurs représentatifs de cette école sont Pierre-Jean David d'Angers,


François Rude, Auguste Préault, Antoine-Louis Barye, Antonin Moine et Antoine Étex.

Vous aimerez peut-être aussi