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va provoquer sa chute (il refuse de mener contre le prolétariat la guerre ouverte que l’Assemblée
conservatrice attendait de lui.
Sa pensée religieuse :
Il évolue du catholicisme au déisme.
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L’EPITRE A FELIX GUILLEMARDET (1837)
Cette épître se compose de trois sizains, contenant chacun cinq alexandrins et un octosyllabe. Les
rimes sont du type suivant : A – A- B – C – C – B dans toutes les strophes.
Il s’adresse à son ami Félix Guillemardet en l’apostrophant ainsi : « frère ». Cette apostrophe est
particulièrement efficace, car elle permet la généralisation : le poète veut parler à ses frères, à ses
semblables, à tout le peuple. Dans cette nouvelle phase de sa carrière poétique, il voit la poésie
comme un moyen pour arriver au peuple. La poésie doit être populaire et le poète doit être engagé :
il doit devenir le porte-parole du peuple, soutenir le peuple, l’aider, contribuer avec sa plume au
progrès de l’humanité.
Dans les deux premiers sizains il prend conscience que le temps a changé : maintenant il ne va plus
écrire des poèmes centrés sur ses sentiments personnels, sur ses problèmes personnels : c’est
l’occasion pour décrire en la critiquant la première phase de sa carrière poétique, celle des
Méditations poétiques (1820-1823) où il se sentait au centre de la création : lui, petite fourmi, qui
pensait embrasser tout l’univers ; ses poèmes nostalgiques (« chants de deuil ») allaient
« multipliant, comme un écho qui pleure, Les angoisses d’un seul esprit. ». Maintenant, il comprend
qu’il a été égoïste, égocentrique, inutile aux autres.
Dans le dernier sizain, il exprime l’intention de changer de sujet dans sa poésie : il ne va plus parler
de ses propres problèmes, mais des problèmes de ses frères. Maintenant il va souffrir, mais en
sympathie, en syntonie avec ses frères : « L’âme d’un seul, ouverte aux plaintes de la foule, / A
gémi toutes les douleurs. » Et comme en passant, il évoque certaines compositions de sa première
phase (en particulier « Le lac » ), mais en l’adaptant à la nouvelle phase « le lac de mes pleurs. »
A noter la présence de comparaisons : « Comme une faible femme », « Comme un écho qui
pleure. », « comme un grand linceul que la pitié déroule. »
De l’égoïsme de la première phase, le poète est passé à l’altruisme, à la générosité, à la pitié, à la
compassion, au sens de la fraternité. Voilà alors justifié l’adjectif qui ouvre la composition.
L. D.