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Théodore de Banville

Biographie

Naissance

14 mars 1823

Moulins (Allier)

Décès

13 mars 1891 (à 67 ans)

6e arrondissement de Paris

Sépulture

Cimetière du Montparnasse

Nom de naissance

Étienne Jean Baptiste Claude Théodore Faullain de Banville

Nationalité

française

Formation

Lycée Condorcet

Activités

Poète, critique littéraire, écrivain, journaliste, dramaturge, critique dramatique

Rédacteur à

L'Artiste (revue)

Autres informations

A travaillé pour

Le Charivari

Mouvement

Romantisme, symbolisme, Parnasse


Genre artistique

Poésie

Œuvres principales

Odes funambulesques (1857)

Les Exilés (1867)

signature de Théodore de Banville

Signature

Plaque commémorative apposée sur le domicile parisien de Théodore de Banville au n° 10 de la rue de


l'Éperon.

Vue de la sépulture au cimetière du Montparnasse

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Théodore Faullain de Banville, né le 14 mars 1823 à Moulins (Allier) et mort le 13 mars 1891 à Paris 6e
arrondissement, est un poète, dramaturge et critique dramatique français.

Célèbre pour les Odes funambulesques et Les Exilés, il est surnommé « le poète du bonheur »1.

Ami de Victor Hugo, de Charles Baudelaire et de Théophile Gautier, il est considéré de son vivant comme
l’un des plus éminents poètes de son époque.

Biographie

Théodore de Banville.

Fils du lieutenant de vaisseau Claude Théodore Faullain de Banville et de Zélie Huet, Théodore de
Banville a fait ses études au lycée Condorcet à partir de 1830. Encouragé par Victor Hugo et par
Théophile Gautier, il se consacra à la poésie, et fréquenta les milieux littéraires parmi les plus
anticonformistes. Il méprisait la poésie officielle et commerciale, fut l’adversaire résolu de la nouvelle
poésie réaliste et l’ennemi de la dérive larmoyante du romantisme.
Il collabore aussi comme critique dramatique et chroniqueur littéraire aux journaux le Pouvoir (1850),
puis le National (1869) ; il devient une figure très importante du monde littéraire et participe à la Revue
fantaisiste (1861), où se retrouvent les poètes qui furent à l’origine du Parnasse et de tous les
mouvements de ce siècle.

Il rencontre Marie-Élisabeth Rochegrosse (1828-1904)2 en 1862 (ils se marieront treize ans plus tard, le
15 février 1875), et organise la première représentation de Gringoire en 1866. Il publie Les Exilés en
1867, recueil qu’il dédie à sa femme et qu’il considéra comme le meilleur de son œuvre. Il adopte son
beau-fils, Georges-Antoine Rochegrosse, et contribue à la culture littéraire et artistique de celui qui
deviendra un des peintres les plus en vue de la IIIe République.

Le 2 septembre 1867, il a fait l'éloge de Baudelaire sur sa tombe au cimetière du Montparnasse (6e
division), en présence de moins de cent personnes. Banville s'est aussi occupé, avec Asselineau, de la
troisième édition des Fleurs du mal de Baudelaire.

En 1870, Arthur Rimbaud, âgé de 16 ans, initié à la poésie de son temps par la revue collective Le
Parnasse contemporain, lui envoie une lettre (datée du 24 mai 1870), en y joignant plusieurs poèmes
(Ophélie, Sensation, Soleil et chair), dans l’espoir d'obtenir son appui auprès de l’éditeur Alphonse
Lemerre. Banville répond à Rimbaud, mais les poèmes ne sont pas publiés.

En novembre 1871, Théodore de Banville héberge Arthur Rimbaud, mais dès le mois de mai, ce dernier
dans ses lettres dites « du voyant » exprime sa différence et, en août 1871, dans son poème parodique
Ce qu'on dit au poète à propos de fleurs, exprime une critique ouverte de la poétique de Banville.

En 1872, avec son Petit Traité de poésie française, Banville rompt avec le courant symboliste.

Il publie presque une œuvre par an tout au long des années 1880.

Il meurt à Paris le 13 mars 1891, la veille de ses 68 ans, peu après la publication de son seul roman,
Marcelle Rabe. Il est inhumé au cimetière du Montparnasse (13e division).

Appréciation

Théodore de Banville a particulièrement travaillé, dans son œuvre, les questions de forme poétique3, et
a joué avec toutes les richesses de la poésie française. Il lui a été reproché d'avoir manqué de sensibilité
et d'imagination, mais son influence salutaire permit à de nombreux poètes de se dégager de la
sensiblerie mièvre qui survivait au véritable romantisme.

Théodore de Banville unit dans son œuvre le romantisme et le parnasse, dont il fut l’un des précurseurs.
Il professait un amour exclusif de la beauté et la limpidité universelle de l’acte poétique, s’opposant à la
fois à la poésie réaliste et à la dégénérescence du romantisme4, contre lesquels il affirmait sa foi en la
pureté de la création artistique.

Œuvre

Proses et poésies

Distique placé par Théodore de Banville au bas d'une lithographie de Manet :

Féroce & rose, avec du feu dans sa prunelle,

Effronté, saoul, divin, c'est lui, Polichinelle5.

Les Cariatides, poésies, 1842

Querelle, poésie, Roses de Noël

Les Stalactites, poésies, 1846

Odelettes, poésies, 1856

Odes funambulesques et Le Sang de la Coupe, poésies, 1857. Ces recueils lui apportent la consécration
et marquent une évolution vers plus de souplesse et de charme.

Esquisses parisiennes, poésies, 1859

Améthystes, poésies, 1863

La Mer de Nice - Lettres à un ami, Poulet-Malassis, 1865

Contributions au Parnasse contemporain, 1866, 1871, 1876

Les Camées parisiens, 1866 (en trois séries indépendantes, parues séparément, à petit nombre, entre
1866 et 1873 chez René Pincebourde)

Les Exilés, poésies, 1867

Nouvelles odes funambulesques, poésies, 1869

Idylles prussiennes, 1870-1871

Petit traité de poésie française, 1871. Texte à partir duquel il se détourne peu à peu de la poésie
contemporaine à la suite d'un violent désaccord avec le symbolisme.
Théophile Gautier, ode, 1872

Trente-six Ballades joyeuses, 1873

Rondels composés à la manière de Charles d'Orléans et Les Princesses, sonnets, 1874

Les Occidentales et Rimes dorées, 1875

Roses de Noël, 1878

Contes pour les Femmes, 1881

Contes féeriques, 1882

Mes souvenirs, 1882

Petites Études : La Lanterne magique, G. Charpentier, éditeur, 1883

Nous tous, 1883

Contes héroïques, 1884

Contes bourgeois, 1885

Lettres chimériques, 1885

Les Servantes, 1885.

Le Forgeron, poème, 1887

Madame Robert, contes, 1887

Les Belles Poupées, 1888

Marcelle Rabe, roman, 1891

Sonnailles et clochettes, 1891

Théâtre

Le Feuilleton d'Aristophane, en collaboration avec Philoxène Boyer, Théâtre de l'Odéon, 26 décembre


1852

Le Beau Léandre, Théâtre du Vaudeville, 27 septembre 1856

Le Cousin du Roi, Théâtre de l'Odéon, 4 avril 1857

Diane au bois, Théâtre de l'Odéon, 16 octobre 1863

Les Fourberies de Nérine, Théâtre du Vaudeville, 15 juin 1864

La Pomme, Théâtre Français, 30 juin 1865

Gringoire, comédie historique, Théâtre Français, 23 juin 1866. Dédiée à Victor Hugo, qui avait mis en
scène un jeune poète dans Notre-Dame de Paris, publié en 1899 à la librairie Conquet-Carteret et Cie,
1899, avec des illustrations de Jacques Clément Wagrez.
Florise, comédie en quatre actes, 1870

Deïdamia, Théâtre de l'Odéon, 18 novembre 1876

La Perle, Théâtre Italien, 17 mai 1877

Riquet à la houppe, 1884

Socrate et sa femme, Comédie-Française, 2 décembre 1885 [lire en ligne [archive]]

Le Baiser, Théâtre-Libre, 23 décembre 1887

Ésope, 1893

Œuvres posthumes

Dans la fournaise, poésies, 1892

Critiques, 1917.

Hommages

Statue de Théodore de Banville à Moulins.

Théodore de Banville par André Gill, revue Les Hommes d'aujourd'hui no 63.

Moulins, sa ville natale, lui a dédié une avenue, ainsi qu'un parc (près de la gare) où trône sa statue de
bronze, œuvre du sculpteur Jean Coulon. Le plus ancien lycée de la ville porte son nom.

Un square est dédié à Théodore de Banville dans le quartier du port de Nice, face à la mer. Citation
gravée dans la pierre du square : « Les villes ont leur destinée écrite et le sort de Nice est de régner sans
partage parmi ces filles de la Méditerranée qui sont vêtues de flots transparents et de roses fleuries. »

Son buste, sculpté par Jules Roulleau, est exposé dans le jardin du Luxembourg, à Paris.

Georges Brassens a mis en musique son poème Le Verger du roi Louis.

Sur son album Momente en 2012, le groupe autrichien L'Âme Immortelle a mis en chanson L'étang
Mâlo, poème tiré des Stalactites.

Une rue du 17e arrondissement de Paris porte son nom, une autre rue à Toulouse.

Une compagnie de théâtre porte le nom d'un de ses célèbres poèmes : Le Saut du tremplin6., de

Poèmes mis en musique

Aimons nous et dormons, Le Rossignol, Les Fées (1892) de Camille Saint-Saëns

Aimons nous et dormons, Dernier vœu, L'air, La nuit, Le jour, La paix, La pêche, Les étoiles, L'automne,
Le printemps, L'énamourée de Reynaldo Hahn
Aimons-nous et dormons, Caprice, Les Baisers, Nuit d'étoiles, Pierrot, Fête galante, Le Lilas, Les Roses,
Sérénade, strophes d'Hymnis (Il dort encore), Triolet à Philis (Zéphyr), de Claude Debussy

Aimons nous, de Pierre de Bréville

L'Enamourée, de Charles Gounod

Le verger du roi Louis de Georges Brassens

Citations

« Théodore de Banville n'est pas précisément matérialiste ; il est lumineux. Sa poésie représente les
heures heureuses. » Baudelaire, Fusées, 9.

Notes et références

Charles Baudelaire, dans la revue Fusées.

Marie-Élisabeth Rochegrosse, née Bourotte, est la mère du peintre Georges-Antoine Rochegrosse. Son
premier mari, Jules Jean Baptiste Rochegrosse, meurt en 1874.

Dans la préface de son Anthologie de la Poésie Française, Gide cite une phrase de Banville qui lui semble
une définition parfaite de ce qu'est la poésie : « cette magie, qui consiste à éveiller des sensations à
l'aide d'une combinaison de sons… cette sorcellerie grâce à laquelle des idées nous sont nécessairement
communiquées, d'une manière certaine, par des mots qui cependant ne les expriment pas. »

On reprochait à l'époque à Alphonse de Lamartine d'engager le romantisme sur la voie de la mièvrerie.

Histoire d'Édouard Manet et de son œuvre par Théodore Duret.

Site de la compagnie [archive].

Bibliographie

Éditions critiques

Œuvres poétiques complètes, Édition critique publiée sous la direction de Peter J. Edwards, Éditions
Honoré Champion, en 9 volumes :

Les Cariatides, textes établis, notices, variantes et notes par Peter S. Hambly, préface à l’édition critique
par Edgard Pich, 2000 (ISBN 978-2-7453-0352-3)

Les Stalactites. Odelettes. Le sang de la coupe, édition critique par Eileen Souffrin-Le Breton, Peter S.
Hambly, Rosemary Lloyd, 1996, (ISBN 978-2-85203-575-1)

Odes funambulesques, édition critique par Peter J. Edwards, 1995 (ISBN 978-2-85203-420-4)

Les Exilés. Améthystes. Les Princesses, édition critique par François Brunet et Eileen Souffrin-Le Breton
1994 (ISBN 978-2-85203-343-6)

Occidentales. Rimes dorées, textes établis, notices, variantes et notes par Peter J. Edwards, 1998, TLMC
25, 560 p. (ISBN 978-2-85203-900-1)
Idylles prussiennes ; Trente-six ballades joyeuses ; Rondels ; Roses de Noël, édition critique par Ph.
Andrès et R. Lloyd, 1999 (ISBN 978-2-7453-0102-4)

Nous tous. Sonnailles et clochettes, édition critique par Peter S. Hambly, 1997 (ISBN 978-2-85203-690-1)

Dans la Fournaise, texte établi, notice, variante et notes par Peter S. Hambly, poèmes non recueillis et
inédits, 2001 (ISBN 978-2-7453-0438-4)

Compléments. Poèmes et manuscrits retrouvés, réception critique de l'œuvre poétique, texte établi,
variantes et notes par Peter J. Edwards et Peter S. Hambly, 2009 (ISBN 978-2-7453-1876-3)

Lettres à Auguste Poulet-Malassis, établissement du texte et annotation par Peter J. Edwards, avec la
participation de Peter S. Hambly, introduction par Eileen Souffrin-Le Breton, Éditions Honoré Champion,
2006 (ISBN 978-2-7453-1235-8)

Critique littéraire, artistique et musicale choisie, Tome I : Poésie et poètes, beaux-arts, musique. Tome
II : Romanciers, prosateurs, théâtre, préfaces et lettres, choix de textes, introduction et notes par Peter
J. Edwards et Peter S. Hambly, Éditions Honoré Champion, 2003, 2 vol (ISBN 978-2-7453-0783-5)

Études

Philippe Andrès, Théodore de Banville. Un passeur dans le siècle, Éditions Honoré Champion, 2009 (ISBN
978-2-7453-1816-9).

La biographie de Victor Barrucand

Raymond Lacroix, Théodore de Banville. Une famille pour un poète, éd. Pottier, Moulins, 1990

Raymond Lacroix, La saga d'un Banville au xixe siècle, éd. Pottier -CSP, Creuzier-le Vieux, 2007

Philippe Andres, La femme et ses métamorphoses dans l'œuvre de Théodore de Banville, Éditions
Honoré Champion, 1994

Jean-Pierre Bertrand, « La poétique du fil : Odes funambulesques de Théodore de Banville », Études


françaises, vol. 43, no 2, 2007, p. 73-83 (lire en ligne [archive]).

Barbara Bohac, « Poésie lyrique et caricature dans les Odes funambulesques de Théodore de Banville »,
Études françaises, vol. 51, n° 3, 2015, p. 27-52 (lire en ligne [archive]).

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