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Naissance
7 décembre 1862
3e arrondissement de Paris
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Nationalité
française
Activités
Autres informations
Distinctions
Paul Auguste Marie Adam2, né le 7 décembre 1862 à Paris où il est mort le 1er janvier 19203, est un
écrivain français et critique d'art.
Biographie
Issu d'une famille d'industriels et de militaires originaires de l'Artois, fils d'un directeur des Postes sous
le Second Empire, Paul Adam fait ses études secondaires au lycée Henri-IV à Paris avant de se lancer
dans la carrière littéraire dès 1884.
Il collabore à La Revue indépendante avant de publier en Belgique son premier roman, Chair molle
(1885), qui est accusé d'immoralité, provoque le scandale et vaut au jeune auteur une condamnation à
quinze jours de prison avec sursis et une lourde amende.
Délaissant le naturalisme, Paul Adam se tourne vers le symbolisme. Il contribue à diverses revues liées à
ce mouvement, anime Le Symboliste et La Vogue et fonde avec Paul Ajalbert Le Carcan. En 1886, il
collabore avec Jean Moréas dans Le Thé chez Miranda et Les Demoiselles Goubert et publie un roman
intimiste, Soi. Sa notoriété est établie avec le roman Être (1888). Cette même année, sous le
pseudonyme de Jacques Plowert — nom d'un personnage des Demoiselles de Goubert —, il rédige avec
Félix Fénéon un Petit glossaire pour servir à l’intelligence des auteurs décadents et symbolistes qui passe
pour un modèle de la préciosité décadente4.
En 1889, il se présente, à la députation à Nancy, aux côtés de Maurice Barrès, sous l'étiquette
boulangiste et est battu5. Mais plus tard il se désolidarise de Barrès en étant Dreyfusard6.
« De tous les actes de Ravachol, il en est un plus symbolique peut-être de lui-même. En ouvrant la
sépulture de cette vieille et en allant chercher à tâtons sur les mains gluantes du cadavre le bijou
capable d'épargner la faim, pour des mois, à une famille de misérables, il démontra la honte d'une
société qui pare somptueusement ses charognes, alors que, pour une année seule, 91 000 individus
meurent d'inanition entre les frontières du riche pays de France, sans que nul y pense, hormis lui et
nous7. »
Paul Adam est aussi proche du milieu occultiste de la Belle Époque et son œuvre en est imprégnée.
Ainsi, pour connaître le destin de ses personnages au fur et à mesure qu'ils venaient hanter son
imagination, Paul Adam leur « tirait les cartes ». Il était en effet un excellent cartomancien. Voici un
extrait de la lettre qu'il écrit à son ami Victor-Emile Michelet en juin 19198 :
« (…) Oui, le Tarot m'a, chaque jour, inspiré, suggéré beaucoup de mes essais. Je dois à l'Ermite, au
Bateleur, à la Papesse, selon leurs postures au milieu de leurs pareils, dans la figure du pentagramme,
mille intuitions. Et je leur suis reconnaissant surtout de m'avoir prodigué une force par laquelle vous
aurez été séduit au point d'écrire ces pages, pour lesquelles je demeure un disciple docile ayant reçu la
plus haute récompense de son zèle, celle de votre approbation9. »
Il fut l'un des témoins de Jean Lorrain lors de son duel, à Meudon, avec Marcel Proust le 6 février 1897.
Ils restèrent amis. Aux obsèques de Lorrain, en 1906, les cordons du poêle étaient tenus par Paul Adam
et par le peintre Antonio de La Gandara.
En 1904, il est le co-président, avec Auguste Rodin et Vincent d'Indy de l'Union internationale des beaux-
arts, des lettres, des sciences et de l'industrie (Paris), qui a pour organe officiel la revue mensuelle Les
Tendances nouvelles dirigée par Alexis Mérodack-Jeaneau jusqu'en 191410.
En 1906, il est le vice-président de l'Académie des sports, nouvellement créée ; puis, dans Vues
d'Amérique, Paul Adam synthétise son approche de l'art : « L'art est l'œuvre d'inscrire un dogme dans
un symbole ».
Partisan du général Boulanger, il milite dans les mouvements nationalistes et traditionalistes et, pendant
la Première Guerre mondiale, il se rend auprès des troupes pour soutenir leur moral et fonde la Ligue
intellectuelle de fraternité latine.
Parallèlement, il publie de très nombreux ouvrages : essais, romans, nouvelles, récits de voyage, parmi
lesquels on peut citer les romans de son cycle napoléonien : La Force (1899), L'Enfant d'Austerlitz (1901),
Au soleil de juillet (1903), ainsi que La Ruse (1903) et Stéphanie (1913), curieux plaidoyer en faveur des
mariages arrangés par rapport aux mariages d'amour. Le guide Paris-Parisien, qui le considère en 1899
comme une « notoriété des lettres », note qu'il a des « conceptions audacieuses » auxquelles il donne
une « forme très audacieuse »11. Remy de Gourmont disait de lui :
« J’ai pensé à Balzac — M. Paul Adam en sera flatté, j’espère — en lisant, dans la biographie que l’on
vient de donner de l’auteur de la Ruse, la liste de ses œuvres. Il y a en effet quelque chose de balzacien
dans la fécondité de ce jeune romancier qui, en dix-sept ans de travail, nous aura donné trente-cinq
volumes, et souvent des volumes énormes, qui en valent deux ou trois par la compacité. Quelle est sa
méthode de travail, je ne l’ignore pas absolument ; elle est plus raisonnable que celle de Balzac et, par
conséquent, elle durera sans doute plus longtemps12. »
Hommage
Un monument en son honneur, sculpté par Paul Landowski, a été érigé contre le mur du palais de
Chaillot, au croisement de l'avenue du Président-Wilson et de l'avenue Albert-de-Mun.
En son hommage, une rue Paul-Adam à Reims célèbre son action en faveur de la ville martyr, ainsi
qu'une avenue Paul-Adam dans le 17e arrondissement de Paris.
Sa tombe, installée dans la septième division de l'ancien cimetière de Boulogne Billancourt (Hauts-de-
Seine), comprend une belle Piéta en bas-relief de Paul Landowski.
Détail de la sépulture.
Œuvres
Le Thé chez Miranda (avec Jean Moréas), Tresse et Stock, Paris, 1886.
Les Demoiselles Goubert, Mœurs de Paris (avec Jean Moréas), Tresse et Stock, Paris, 1886.
L'Essence de soleil, Tresse et Stock, Paris, 1890 (réimprimé avec le remaniement minimal sous le titre
Les Puissances et l'Amour, Albert Méricant, 1908).
En décor, Albert Savine, Paris, 1891 (réimprimé avec suppression de quatre derniers chapitres intitulés
Finale mystique sous le titre Jeunesse et Amours de Manuel Héricourt, Albert Méricant, 1913).
Trilogie L'Époque :
L'Automne : drame en trois actes, co-écrit avec Gabriel Mourey, E. Kolb, Paris, 1893. Interdit par la
censure le 3 février 1893.
Le Cuivre, co-écrit avec André Picard, P. Ollendorff, Paris, 1896 (adaptation des Cœurs utiles représentée
au Vaudeville).
La Force du mal, A. Colin, Paris, 1896. (À partir de La Force du mal, nombreux comptes rendus [archive]
de Rachilde dans le Mercure de France).
Lettres de Malaisie, La Revue Blanche, Paris, 1898 (réimprimé sous le titre La Cité prochaine,
Bibliothèque des auteurs modernes, Paris, 1905) ; réédition Séguier, « Bibliothèque Décadente », 1996
(ISBN 2-84049-100-1)
Le Vice filial, Paris, Librairie Borel, 1898, illustré par Jan Dědina.
Basile et Sophia, Société d'éditions littéraires et artistiques, Paris, 1900, illustré par Clémentine-Hélène
Dufau.
Les Impérialismes et la morale des peuples, Boivin & Cie, Paris, 1908.
"Les trois Noëls d'Eisheim", Le Figaro illustré, (spécial Noël) n°237, Décembre 1909
Dix ans d'art français : Orné de reproductions d'oeuvres d'art d'après les Maîtres, Albert Méricant, Paris,
1909.
Le Serpent noir, Pour Les Cent bibliophiles, Paris, 1913, aux-fortes et pointes-sèches en couleurs de
Malo-Renault.
La Victoire de la vie, pensées choisies et précédées d'une introduction par Jean Héritier, E. Sansot, Paris,
1913.
La Guerre 1914-1920 :
Dans l'air qui tremble, Georges Crès & Cie, Paris, 1916.
Publications posthumes :
Le Culte d'Icare, E. Flammarion, 1923, roman inachevé, ajout tardif à la série Le Temps et la Vie.
Mademoiselle Dhamelincourt (Illustr. d'après les aquarelles de Dutriac), Arthème Fayard et Cie, Paris,
1923.
Théâtre