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Français interro premier chapitre

Le « je » poétique ne renvoit pas à l'auteur

1. La poésie un art du langage Du grec poein (fabriquer, produire), le mot « poésie » a désigné
l’art du langage « fabriqué », c’està-dire différent, et de ce fait, rythmé. En ce sens, la poésie
s’oppose à la prose même si des poètes proposent au XIXe siècle des poèmes de ce type
comme Aloysius Bertrand (Gaspard de la nuit, 1842) ou Baudelaire (Petits poèmes en prose,
1869). On peut parler aussi de prose poétique pour un passage d’un texte particulièrement
rythmé, mélodieux et travaillé comme c’est le cas de la cinquième promenade des Rêveries
du promeneur solitaire de Rousseau. On reconnait la poésie par son travail sur les mots
comme matière sonore en jouant sur la répétition de sons comme la rime ou les allitérations
(répétition de sons consonantiques) ou les assonances (répétition de sons vocaliques). Elle
est apparentée à la musique en ce qu’elle est marquée par des effets rythmiques liés au
nombre de syllabes et aux coupes opérées dans le vers. La poésie sollicite aussi la dimension
visuelle par sa disposition dans la page avec les retours, mais aussi par les images créées
(métaphore, comparaison, allégorie). Elle met aussi en place un jeu sur le sens des mots :
polysémie (sens propre et sens figuré) et connotations (associations d’idées, souvenirs et
échos affectifs).

2. la poésie: énonciation et visées Elle peut avoir plusieurs fonctions : célébrer les Grands
(registre épidictique), exprimer des sentiments et sensations (registre lyrique), raconter une
fable (dimension narrative), défendre un point de vue (registres didactique, satirique,
polémique). Le « je » du poète ne renvoie pas à sa personne, mais à une voix qui s’exprime
dans le texte. On l’appelle le « je » lyrique. Mais le poète peut faire parler d’autres voix
notamment avec la figure de la prosopopée quand il fait s’exprimer par exemple un animal,
un objet, un mort et peut employer d’autres pronoms personnels : « on », « nous », « tu »...

Versifications :

Strophe = un groupe de vers (un vers = une ligne). 2 vers : distique 3 vers : tercet 4 vers : quatrain
10 vers : dizain Rappel : un sonnet est une forme fixe composée de deux quatrains et de deux
tercets.

Vers = nombre de syllabes. 12 syllabes : alexandrin. 10 syllabes : décasyllabe. 8 syllabes :


octosyllabe. 6 syllabes : hexasyllabe. Diérèse : 2 voyelles qui se suivent et qui comptent pour 2
syllabes (Ex : li-on) Synérèse : 2 voyelles qui se suivent et qui comptent pour une syllabe (Ex : ciel)
Pour identifier correctement un mètre, il faut maitriser la règle du -e muet (fin de vers ou quand le
mot suivant commence par une voyelle : « A des parfums de vigne et des parfums de bière »)

Rythme : les vers longs se scindent en deux moitiés.


• Hémistiche : moitié d’un alexandrin ou d’un décasyllabe.
• Césure : endroit où le vers est scindé en deux moitiés. Traditionnellement, une phrase = un vers,
mais ce rythme est variable.
• Rejet : la fin de la phrase est rejetée au début du vers suivant.
• Contre-rejet : la phrase commence à la fin d’un vers et se poursuit sur le vers suivant.
• Enjambement : la phrase se poursuit sur plusieurs vers.

Sons Il faut y prêter attention car ils créent une harmonie.


• Rime : reprise de mêmes sons en fin de vers.
• Richesse de la rime : pauvre (un son en commun), suffisante (2 sons en commun), riche (3 sons et
plus en commun).
• Organisation des rimes : suivies (aabb), croisées (abab), embrassées (abba).
• Allitérations : répétition d’un même son consonantique (exemple le son « s »)
• Assonance : répétition d’un même son vocalique (ex : le son « a).

Le sonnet :

Poème à forme fixe, très répandu dans la littérature française à l’époque de la Renaissance, employé
par des poètes tels que Ronsard, Du Bellay ou Louise Labé. Il comporte quatorze vers composant
deux quatrains et deux tercets. Le schéma des rimes et le type de vers varient suivant le type de
sonnet. Le plus souvent les rimes sont embrassées dans les quatrains (ABBA/ABBA) puis suivies et
embrassées (CCD/EED) dans les tercets. Le sonnet est une forme-sens c’est-à-dire que les quatrains
et les tercets sont souvent mis en opposition, laquelle débouche sur un effet final appelé « chute ».
Mais le sonnet peut aussi faire progresser une seule idée par étapes jusqu’à l’amplification finale.
Dans Les Cahiers de Douai, on trouve 11 sonnets : « Vénus Anadyomède », « Morts de Quatre-
vingtdouze », « Rages de Césars », « Le Mal, » « Le Châtiment de Tartufe », « Au Cabaret-Vert », «
La Maline », « L’Éclatante victoire de Sarrebruck », « Rêvé pour l’hiver », « Le Buffet », « Ma
Bohême ».

La poésie au XIXe siècle :

Le Romantisme occupe toute la première moitié du siècle de 1820 à 1850. Les auteurs majeurs sont
Hugo, Lamartine, Musset, Vigny. Ce mouvement esthétique européen met en avant le lyrisme et
l’expression du « moi » marquée par la mélancolie. Les sujets de prédilection sont la mort, Dieu,
l’amour, la fuite du temps, la nature et la fonction de la poésie. Leur perception du monde peut
s’accompagner d’une dimension fantastique comme chez Nerval et Nodier. Mais leur innovation
porte surtout sur leur affranchissement de l’expression versifiée et la recherche d’une plus grande
musicalité. C’est à cette époque que des poètes choisissent le poème en prose comme Aloysius
Bertrand (Gaspard de la nuit, 1842), mais aussi Baudelaire (Le Spleen de Paris, 1869). Le Parnasse
s’écarte des effusions romantiques pour recentrer la poésie sur le travail formel du poète et
développe la théorie de « l’art pour l’art ». Héritiers de Théophile Gautier, les poètes qui constituent
ce mouvement sont Leconte de Lisle (Poèmes antiques, 1852-1874), Théodore de Banville
(Odelettes, 1857) et José-Maria de Heredia (les Trophées, 1893). Le symbolisme a pour objectif de
fonder l’art sur une conception spirituelle du monde en établissant des correspondances entre les
différentes sensations pour le représenter. Baudelaire est considéré comme un précurseur de ce
mouvement. Il prône une « alchimie poétique » en alliant le laid et le beau, le bonheur et la
souffrance, « la boue et l’or » notamment à travers le recueil des Fleurs du Mal (1857) qui sera
victime d’un procès pour « outrage à la morale publique ». Les figures de Verlaine et de Rimbaud
prolongent le type du poète maudit par leur vie marginale. Rimbaud est associé à la figure du «
voyant », au « voleur de feu » écrivant une poésie faite de fulgurances et de révolte (Une Saison en
Enfer, 1873) tandis que Verlaine privilégie une écriture musicale et un lyrisme mélancolique
influencé par les impressionnistes (Les Fêtes galantes, 1869). L’œuvre de Lautréamont (Les Chants
de Maldoror, 1868) est marquée par son travail flamboyant sur la prose et l’expression de la révolte
contre Dieu et la société. Mallarmé quant à lui est connu pour développer une poésie concise et
parfois hermétique (Un coup de dés jamais n’abolira le hasard, 1897) qui influencera Paul Valéry.
Les poètes « fin de siècle » tels que Tristan Corbière (Les Amours jaunes, 1873) ou Jules Laforgue
(Les Complaintes, 1885) exprimeront un certain désenchantement marqué par de l’autodérision.

Rimbaud et la poésie du XIXe siècle

Dès ses quinze ans, Rimbaud cherche à rencontrer les Parnassiens notamment en leur envoyant des
lettres. Les Cahiers de Douai sont écrits alors qu’il n’est qu’un collégien. Cette première « œuvre »
est la preuve de son talent et de sa volonté de produire un ensemble cohérent. Grand lecteur, il
s’inspire des grands auteurs du XIXe siècle inscrits dans le réalisme et le romantisme, tout en
formulant déjà ses premières critiques sur une poésie trop sentimentale. La remise en question de
ces modèles est postérieure et est formulée notamment dans les « lettres du voyant » datant de 1871.
On a souvent considéré Rimbaud comme un précurseur du symbolisme et du surréalisme.
Cependant, son arrêt précoce de l’écriture remet en question ce jugement. C’est Verlaine qui
participera activement à la publication de cette œuvre de jeunesse.

Rimbaud et le romantisme

S’il reconnait dans la « lettre du voyant » écrite à Demeny en 1971 que « Les premiers romantiques
ont été voyants sans trop bien s’en rendre compte », c’est la seconde génération (celle des
Parnassiens) qui pour lui se rapproche le plus de sa conception de la poésie: « Les seconds
romantiques sont très voyants: Th. Gautier, Lec. de Lisle, Th. De Banville. Mais inspecter
l’invisible et entendre l’inouï étant autre chose que reprendre l’esprit des choses mortes, Baudelaire
est le premier voyant, roi des poètes, un vrai Dieu. »

Rimbaud et l’influence du réalisme

Le réalisme ne s’oppose pas au romantisme: ces mouvements s’entremêlent aussi bien


temporellement qu’esthétiquement comme le prouvent Les Misérables (1860) d’Hugo ou Le Rouge
et le Noir (1830) de Stendhal. Le réalisme se développe contre un certain idéalisme romantique.
Comme on l’observe dans la peinture de Courbet (Un enterrement à Ornans, 1851), Caillebote (Les
Raboteurs de parquet, 1975) ou Millet (Un Vanneur, 1848), le réalisme fait entrer le monde ouvrier
ou paysan dans les représentations. Baudelaire en 1957 allie les contraires dans son recueil Les
Fleurs du Mal à l’image de l’esthétique défendue par Hugo dans sa préface de Cromwell. Mais il
ajoute à cette alchimie du spleen et de l’idéal, la notion de désenchantement à travers la présence du
laid, de la boue et de la trivialité au côté de la beauté dans le monde décrit. Rimbaud s’inspire de
cette démarche comme dans son sonnet « Vénus anadyomène », réécriture du blason traditionnel à
la chute provocante et crue. L’attitude insolente de Rimbaud prônant « la dérégulation de tous les
sens » et son œil satirique sur le monde bourgeois appartiennent à la même veine que les œuvres
mises en procès en 1957 que sont Madame Bovary de Flaubert et Les Fleurs du Mal de Baudelaire.

Rimbaud et le Parnasse

Rimbaud écrit le 24 mai 1870 à Théodore de Banville, chef de file du mouvement parnassien: «
Anch’io (moi aussi), messieurs du journal, je serai Parnassien ». Il y joint trois poèmes intégrés aux
Cahiers de Douai: « Sensation », « Ophélie » et « Credo in unam » qui deviendra « Soleil et chair ».
Verlaine le fait venir à Paris en 1871 et débute une relation littéraire et amoureuse houleuse avec
son jeune protégé. Il lui présente les cercles littéraires de l’époque: les « Vilains Bonshommes » et
les Zutistes, dirigés par Charles Cros. Rimbaud crée des scandales par son attitude provocante et
sera rapidement exclu. Il reprend sa liberté et finit par arrêter d’écrire. Il demeure inclassable même
si son œuvre inspirera les symbolistes et les surréalistes.

Arthur Rimbaud et son temps

1854 : Naissance de Jean-Nicolas-Arthur Rimbaud le 20 octobre à Charleville dans les Ardennes.


Ses parents se séparent et il ne reverra jamais son père. Il se réfugie dans la lecture.

1865 : Il entre au collège de Charleville. C’est un élève brillant. Le directeur dira de lui: « Rien de
banal ne germe dans cette tête. Ce sera le génie du mal ou celui du bien. » Certains de ses poèmes
sont publiés comme « Les Etrennes des orphelins » dans La Revue pour tous le 2 janvier 1870.
Janvier 1870: Rimbaud rencontre Georges Izambard, un jeune professeur qui lui fait découvrir les
poètes de son temps.

24 mai 1870: Rimbaud écrit à Théodore de Banville, poète parnassien afin de l’aider à se faire
publier.

29 août 1870: Rimbaud fugue pour Paris sans argent. Il est incarcéré à la prison de Mazas (le poème
« Morts de Quatre-vingt-douze et de Quatre-vingt-treize… » est écrit pendant son
emprisonnement). Izambard l’aide à le rejoindre à Douai.

1er novembre 1870: Izambard remet Rimbaud à la police et il retourne chez sa mère. Il ne passera
jamais son baccalauréat et erre avec son ami Ernest Delahaye à Charleville pendant cette période
marquée par la guerre.

Février-Mars 1871: Il séjourne à Paris et travaille ensuite pour un journal local de Charleville.
Insurrection des Parisiens et proclamation de la « Commune ». Il écrit des poèmes d’inspiration
communarde, contre le gouvernement de Thiers et contre l’église: « Chant de guerre parisien », «
Paris se repeuple ».

Mai 1871: Lettres à Izambard et Demeny appelées « lettres du voyant ».

Juin 1871: Il demande à Demeny de détruire les Cahiers de Douai, mais l’ami poète les conserve.

Été 1871 : début de la relation houleuse avec Verlaine à la fois amoureuse et artistique.

Juillet 1872: Après une première dispute violente en mars, Rimbaud persuade Verlaine de quitter
Paris pour Charleville, Bruxelles puis l’Angleterre. Mais leur histoire se terminera mal, Verlaine
tirera deux coups de revolver sur Rimbaud blessé au poignet et il sera condamné à deux ans de
prison.

Printemps 1873 : Rimbaud retourne vivre chez sa mère à la ferme de Roche et écrit Une Saison en
enfer sous l’emprise de l’alcool.

Octobre 1873: Une Saison en enfer est publié à Bruxelles, mais les parnassiens le rejettent en raison
de l’incarcération de Verlaine.

1874 : Rimbaud retourne à Londres avec Germain Nouveau et s’attelle à l’écriture des
Illuminations.

1875-1886: Verlaine rejoint Rimbaud en Allemagne et lui confie le manuscrit des Illuminations
publié en 1886. « L’homme aux semelles de vent » effectue de nombreux voyages. Il abandonne
progressivement la poésie pour le commerce alors que Verlaine publie Les Poètes maudits dans
lequel il lui rend hommage.

10 novembre 1891: Rimbaud meurt d’un cancer des os à trente-sept ans à Marseille. Il a travaillé
auparavant dans le commerce des armes à Aden au Yémen.

« Vénus anadyomène » -

Proposition de lecture linéaire


Introduction
Comme son titre l’indique « Vénus anadyomène » renvoie à la figure mythologique de Vénus
sortant des eaux, représentée par de nombreux peintres tels que Raphael et Botticelli au XVIe
siècle, mais aussi par Ingres et Cabanel au XIXe siècle. On sait que Rimbaud a écrit ce poème dans
sa jeunesse aux alentours des années 1870 et que le recueil des Cahiers de Douai exprime son désir
de liberté physique, morale, mais aussi poétique. En effet, ce sonnet irrégulier dans la disposition de
ses rimes (composé de deux quatrains et de deux tercets d’alexandrins aux rimes
croisées/embrassées/suivies/croisées) témoigne de sa volonté de rompre avec une tradition poétique
et de bousculer ses représentations, notamment en suscitant la surprise par le traitement qu’il fait du
mythe. Le texte emprunte au blason, genre littéraire qui désigne la description élogieuse des parties
du corps de la femme, pour mieux le détourner en mettant l’accent sur la laideur du modèle décrit. Il
s’agira de voir comment Rimbaud parodie1 le mythe de Vénus. On pourra dès lors décomposer
l’étude du texte en trois mouvements. Nous étudierons dans un premier mouvement, correspondant
au premier quatrain, l’apparition effrayante de Vénus, puis nous analyserons le développement du
portrait de la « déesse » sous la forme d’un contre-blason. Enfin, nous mettrons en évidence ce qui
caractérise la « chute » du sonnet présentée comme une provocation.

Conclusion
Pour conclure, le poète se livre dans ce sonnet à une violente caricature du mythe initial. Ce sonnet
parodique est la manifestation de son émancipation de la poésie classique en parodiant l’un des plus
grands mythes. Mais plus que la prostituée, c’est donc le texte lui-même qui suscite l’étrangeté par
sa beauté. Rimbaud s’inscrit dans l’héritage baudelairien incarné par le recueil des Fleurs du Mal.

Les propositions subordonnées conjonctives circonstancielles


Rappel I. Qu’est-ce qu’une subordonnée ?

Dans une phrase complexe réunissant plusieurs propositions, on peut repérer des propositions
coordonnées, juxtaposées ou subordonnées. Dans le cas de la proposition subordonnée, la relation
entre la principale et la subordonnée est une relation de dépendance syntaxique car la proposition
subordonnée ne peut exister seule.

II. Qu’est-ce qu’une subordonnée circonstancielle ?


• Elle peut généralement être supprimée ou déplacée.
• Elle a en général la même fonction qu’un groupe prépositionnel complément circonstanciel.

III. La syntaxe des différents types de subordonnées circonstancielles

1. On distingue 3 principaux types de constructions de subordonnées circonstancielles :

• la subordonnée circonstancielle conjonctive est introduite par une conjonction de subordination


ou une locution conjonctive. (Nous déjeunons dehors dès qu’il fait beau)
• la subordonnée circonstancielle conjonctive corrélative, introduite par une conjonction de
subordination indissociable d’un mot (adjectif, adverbe ou déterminant) qui se trouve dans la
principale : c’est un système corrélatif. (Il faisait si beau que nous avons déjeuné dehors)
• la subordonnée participiale se construit sans connecteur. Son verbe est un participe présent ou
passé. Son « sujet » est toujours différent de celui du verbe de la principale. (La météo s’y prêtant,
nous avons déjeuné dehors)

2. On peut également classer les subordonnées circonstancielles selon le sens.


La subordonnée circonstancielle de cause exprime le motif à l’origine de l’action exprimée dans
la principale. Elle est introduite par un mot subordonnant : puisque, parce que, étant donné que,
sous prétexte que, comme, vu que…
La proposition subordonnée circonstancielle de but renvoie à l’intention qui oriente l’action de
la principale. Elle est introduite par un mot subordonnant : pour que, afin que, de peur que, de
crainte que.
La subordonnée circonstancielle de condition exprime l’hypothèse et est introduite par un mot
subordonnant : si, pourvu que, soit que, à supposer que, selon que, suivant que, en admettant que, à
condition que…
La subordonnée circonstancielle de concession exprime un fait qui aurait pu s’opposer à la
réalisation de celui qui est exprimé dans la principale. Elle est introduite par un mot subordonnant :
quoique, bien que, encore que, alors que, même si, quand bien même, tout… que, si… que,
quelque… que, au lieu que, loin que, à moins que, au cas où…
La subordonnée circonstancielle de conséquence exprime un fait qui est la conséquence réelle ou
possible de l’action exprimée dans la principale. Elle est introduite par un mot subordonnant : si
que, tant que, tellement que, si bien que, de telle sorte que, en sorte que, trop pour que, assez pour
que, de telle manière que, de telle façon que, au point que…
La subordonnée circonstancielle de temps permet d’indiquer une donnée temporelle
(simultanéité, antériorité, postériorité, etc.). Les conjonctions de subordination et locutions
conjonctives sont les suivantes : quand, lorsque, au moment où, pendant que, après que, depuis que
(+ indicatif), avant que, jusqu’à ce que, en attendant que (+ subjonctif).
La proposition subordonnée circonstancielle d’opposition permet d’exprimer une différence
entre deux êtres, choses, situations ou idées opposés. Elle est introduite par : alors que, tandis que,
sans que.
La subordonnée circonstancielle de comparaison présente un rapport de ressemblance, de
dissemblance ou de proportion entre deux faits. Les mots subordonnants qui l’introduisent : comme,
ainsi que, aussi… que, autant… que, tel que, de la même façon que, de même que, moins… que,
plus… que, à mesure que, comme si, d’autant plus que.
• La subordonnée conjonctive corrélative peut exprimer : — Le temps : À peine m’a-t-il aperçue
qu’il a couru vers moi. — La cause : Il vient nous voir d’autant plus souvent qu’il habite tout près.
— La conséquence : Il est si spontané qu’il s’attire toutes les sympathies. — La comparaison : Le
voyage est moins long que je le craignais.
• La subordonnée participiale peut exprimer : — Le temps : Mon stage fini, je chercherai du
travail. — La cause : Les CDI se faisant rares, j’ai accepté un CDD. — La condition : Ma
candidature retenue, il me resterait à passer un entretien.

« Le Dormeur du val »
– Proposition de lecture linéaire

introduction

En mai 1870, Rimbaud a quinze ans et dans une lettre à Théodore de Banville, poète
parnassien, il formule son ambition de devenir poète. Quelques mois plus tard, il quitte
Douai et expérimente une vie d’errance et de dénuement afin de nourrir ses aspirations
poétiques. À son retour, il consigne les poèmes qu’il a créés notamment certaines pièces qui
sont inspirées de l’actualité. En effet, la guerre franco-prussienne a été déclarée au mois de
juillet, et le 2 septembre la France capitule et Napoléon III est fait prisonnier. Ce sonnet
s’apparente à un tableau présentant, comme le titre nous l’indique: « un val », c’est-à-dire
une petite vallée, et « un dormeur », soldat couché à terre. La nature comme le jeune homme
semblent sereins, mais cette première image dissimule la dure réalité dévoilée à la fin du
sonnet: le soldat est mort comme le montrent les « deux trous rouges » du dernier vers. On
pourra se demander comment la chute du sonnet invite à relire le poème comme une
dénonciation de la guerre. Nous pourrons montrer la mise en place du cadre bucolique
présent dans le premier mouvement constitué du premier quatrain. Puis, nous analyserons le
portrait ambivalent du dormeur développé dans les deux strophes suivantes. Enfin, nous
étudierons la chute du sonnet au dernier tercet frappant l’esprit du lecteur.

Conclusion
Ce sonnet présente deux aspects. D’une part, le cadre bucolique évoque la poésie lyrique
traditionnelle et d’autre part, la relecture du poème à l’aune de sa chute lui confère un registre
tragique. Dès lors, le poème a une fonction esthétique par sa dimension picturale, mais aussi
politique en dénonçant la violence de la mort sur ce jeune soldat innocent. Cette double
interprétation est relayée par des jeux sur les couleurs et les images évoquées.

SYNTHÈSE Arthur Rimbaud,


Les Cahiers de Douai

Les Cahiers de Douai, (aussi appelés Le Cahier de Douai, Recueil de Douai ou Recueil Demeny) est
un recueil poétique constitué de poèmes que Rimbaud a recopiés à Douai chez son professeur
Georges Izambard, entre septembre et octobre 1870. La rédaction de ces manuscrits s’effectue lors
de deux fugues du jeune homme. Remis à Paul Demeny, poète parnassien, on peut penser que le
jeune poète a espéré être publié, avant de lui demander de brûler les feuillets. Ils se répartissent en
deux liasses respectivement de 15 et 7 poèmes et constituent en quelque sorte la genèse de la poésie
rimbaldienne.

Un recueil influencé par les maitres de Rimbaud

Alors que Rimbaud est connu pour sa théorie du « voyant » qu’il expose dans deux lettres adressées
à Izambard et Demeny en 1871, ce premier recueil est encore marqué par une poésie assez classique
comme le montre la récurrence de la forme du sonnet employé dans ces pièces poétiques. Il est
aussi encore influencé par les modèles hugolien, baudelairien et les chantres du Parnasse que sont
Banville et Leconte de Lisle. Ainsi, il reprend le souffle poétique des romantiques pour défendre le
peuple lors de la guerre contre la Prusse et les évènements de la Commune de Paris. Il dénonce
l’esprit bourgeois par des images inattendues et la parodie à l’instar de l’auteur des Fleurs du Mal.
Enfin, il s’inspire des théories de « l’art pour l’art » en privilégiant une poésie de la sensation.

Un recueil embryon de ce que deviendra la poésie de Rimbaud

Si la révolution poétique du jeune homme reste modeste dans ce recueil, puisqu’elle apparait
essentiellement dans des choix lexicaux plus audacieux (notamment dans leur valorisation dans les
rimes) et un travail sur le rythme du vers, ce sont les thèmes abordés qui expriment une nouvelle
vision du monde à travers son regard aiguisé. En effet, les poèmes mettent en scène un « je »
adolescent et ses expériences personnelles. Dans « A la musique », il raille les bourgeois ridicules
sur la place de la gare de Charleville et dans « Au cabaret-vert », il relate la vie de bohème qu’il a
menée sur les routes de France. Sa révolte est aussi politique, quand il s’attaque de manière
virulente aux conséquences de la guerre sur les civils et quand il dresse des portraits à charge des
grands. Enfin, il réinvestit le thème lyrique de la nature pour faire surgir une poésie de la sensation
annonçant « le dérèglement de tous les sens » formulé dans « les lettres du voyant ».

En cela Les Cahiers de Douai amorcent les émancipations créatrices de Rimbaud.

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