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Analyse linéaire :
1er mouvement :
V.1/ Je m’en allais, les poings dans mes poches crevées ;
. Rythme irrégulier : la césure doit se trouver au milieu du vers, 6/6 alors que là 4/8
. Utilisation du pronom personnel « je » : texte d’inspiration autobiographique – il souligne aussi la solitude : seule
personne qui apparaît dans le texte
. Présence d’un déplacement avec un verbe de mouvement : aller conjuguer à l’imparfait : expérience passé – une
action répétitive et qui dure
. Le mot « poings » est utilisé au lieu de main : évocation de la révolte du poète
. Echos sonore avec l’allitération en [p] qui met en valeur le mot « poings »
. L’adjectif « crevées » renvoie également à l’idée de violence + langage familier + mis en valeur à la rime
. Opposition entre « crevées » et « rêvées »
V.2/ Mon paletot aussi devenait idéal ;
. Retour de l’allitération [p]
. Répétition des mêmes sons : [p] et [t] : effet de cacophonie, le poète ne suit pas les règles de la poésie : modernité
(surprend et choque)
. Déterminant possessif singulier « mon » souligne ses possessions matérielles pauvreté : pas de malles / va-
lises : il possède que ce qu’il porte sur lui : peu de choses
. Le poète joue sur les mots avec l’adjectif positif « idéal » qui est censé être valorisant mais ici il y a un double
sens ; il n’en existe plus que l’idée, il est tellement usé et abimé qu’il ne le couvre / protège plus idée de pauvre-
té
V.3/ J’allais sous le ciel, Muse ! et j’étais ton féal ;
. Répétition dans un texte aussi court : modernité ; langage simple et répéter
. Verbe de mouvement « allais » qui renvoie à l’idée de mouvement et de voyage
. Absence de but précis avec « sous le ciel », c’est une errance plus qu’un voyage. Le parcours du poète ne semble
pas avoir de fin, de limites, de direction, il est infini et immensité avec le ciel
. Le mot « Muse » est mis en valeur (triplement) par une césure, le point d’exclamation et la virgule juste avant. La
nature semble être la muse du poète. Il se rapproche de la tradition car les Muses font référence aux arts (filles de
Zeus : mythologie) –
. Le poète s’adresse directement à sa muse grâce à une apostrophe (+tutoiement), une interpellation. Il s’adresse di-
rectement à elle traditionnel
. Sa seule interlocutrice est sa Muse : il est seul dans cette expérience
. Proximité et intimité avec la nature et l’art poétique avec le tutoiement « ton » : ambition littéraire
. Le poète voue une total obéissance à la nature ; la poésie avec « féal » qui au Moyen-Age était un fidèle serviteur
. Point d’exclamation au milieu du vers : irrégularité
. Césure pas au milieu : 5/1/6
. Lieu imprécis
V.4/ Oh ! là ! là ! que d’amours splendides j’ai rêvées !
. Rime crevées et rêvées. Opposition entre la destruction, négatif, familier et un thème récurrent en poésie, positif,
idéal. Cela provoque un effet inattendu
. Le rythme est complètement irrégulier : 3 points d’exclamation ; pas de césure ; (1/1/1/9)
. Exclamation + interjection qui se suivent « Oh ! là ! là ! » renvoient à une forte émotion : joie, enthousiasme et
nostalgie, renvoie à l’oralité et à du langage oral et non pas écrit
. Langage soutenu et plus littéraire avec « que d’amours splendides » : amour au féminin, marque du registre; valo-
risation de l’amour avec l’adjectif « splendides » (mot qui contient le plus de syllabe, trois syllabes) + le rêve ; par-
ticipe passé « rêvées », amour : thème essentiel
. Sa poésie est liée au déplacement et au voyage
. Ambitions littéraires : rêve d’être publié et d’égaler les poètes qu’il idolâtre.
2/ dénuement et solitude
Dénuement :
- Métaphore du « Petit-Poucet »
- Le singulier « Mon paletot », « Mon unique culotte » + adjectif
- Usure de ses vêtements : « souliers blessés » + « poches crevées » + « Mon paletot aussi devenait idéal »
Solitude :
- Uniquement le pronom personnel « je » : le seul personnage présent / seul être décrit
- Pas de présence humaine seulement des « ombres » + « au milieu des ombres » (seul)
- « j’étais ton féal » : dévouement à la nature : relation amoureuse
- Aucun autre interlocuteur que la nature : la tutoie + apostrophe (Muse)
3/ activité poétique : se décrit lui-même faisant des vers et poésie présente dans son texte
- Métaphore « j’égrenais des vers »
- « rimes » et « rimant » : répétition de deux mots de la même famille = un ISOLEXISME ou un
POLYPTOTE
- Jeu de mots / double sens : « pied »
- Référence à un instrument « lyres » : référence à Orphée et Apollon des représentants des poètes.
II/ Qu’est-ce qui inspire le poète ?
1/ la nature (synesthésie)
- Le champ lexical de la nature
- Tous ses sens sont éveillés par la nature et se confondent (directement ou par le bais de métaphore)
- Confusions des sens avec des images
2/ l’amour et le rêve
- Valorisation « amours splendides j’ai rêvées » : pluriel + adjectif
- « j’étais ton féal » : relation amoureuse avec la nature (Muse)
- Répétions « rêveur », « rêvées : isolexisme
- « un pied près de mon cœur » : amour de la poésie
- Jeu de mots « des lyres » / délire
3/ pour créer une poésie nouvelle / brise les codes classiques
- Embellit le quotidien le plus prosaïque : métaphores ou comparaison : « souliers » = « lyres » / « sueur » =
« vin de vigueur » (comparaison) et « rosée » (métaphore)
- Ne respecte pas complètement la forme du sonnet classique
- Brise le rythme de l’alexandrin (césure pas marquée)
- Crée des cacophonies
- Mélange le vocabulaire prosaïque et familier avec le vocabulaire soutenu, poétique