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1- Définitions
2- Objet de la sémantique
3- Histoire de la sémantique
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7- Les différents sens d’un mot
a/ sens propre
b/ sens figuré
c/ évolution de sens
8- L’analyse du sens
a/ champs sémantiques et sèmes
b/ constitution des champs sémantiques
c/ description des champs sémantiques (la grille sémique)
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Bibliographie
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LA SEMANTIQUE
La morphologie sémantique
Introduction
Les unités lexicales peuvent être étudiées sous deux angles : l’angle morphologique (ou
étude du signifiant) qui a fait l’objet de la première partie de l’étude, et l’angle
sémantique (ou étude du signifié) que nous allons voir dans cette deuxième partie
de cours.
Dans l’analyse morphologique, nous avons décrits la création lexicale par les
différents procédés en vigueur dans la langue française ainsi que les différentes
sortes de mots qui composent le lexique de la langue française : les mots
monomorphématiques (mots à un seul morphème) ou mots simples et les mots
construits par dérivation mais aussi par composition.
Nous avons par ailleurs étudié d’autres procédés de création du lexique par
l’emprunt à d’autres langues, par abréviation/troncation et par siglaison des unités
existantes dans la langue elle-même. La néologie est également un autre moyen
parmi d’autres de créer du lexique.
L’analyse sémantique des mots fait également intervenir l’analyse des diverses
relations qui existent entre le lexique et la syntaxe.
Les descriptions morphologiques et sémantiques étudient les classes de mots
semblables au niveau paradigmatique.
L’étude des relations entre le lexique et la syntaxe concerne les relations que les
mots entretiennent en contexte donc au niveau syntagmatique.
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Définition de la sémantique
Le mot sémantique vient du grec semantikos, lui-même dérivé de semainein qui veut dire
« signifier ».
La sémantique est donc l’étude scientifique du sens des mots, des phrases et des énoncés.
La description du sens des unités linguistiques d’une langue a toujours été la
préoccupation des grammairiens. En revanche, la sémantique en tant que science
n’a été établie qu’à la fin du 19ème siècle par Michel Bréal (1832-1915). Celui-ci a
installé les fondements de cette science du sens qu’est la sémantique.
Historique de la sémantique
Les lexicologues distinguent trois phases dans l’histoire de la sémantique : la période
évolutionniste, la période dite mixte et la période des modèles linguistiques.
1- La période évolutionniste ou étude de l’histoire des mots
Cette période est datée entre la fin du 19ème siècle et s’étend jusqu’aux années trente.
C’est la période où les études de type comparatiste et d’orientation historicisante
ou évolutionniste battent leur plein. A cette époque, l’étude de la sémantique
s’appuie sur trois principes :
- La sémantique étudie l’évolution des significations dans les langues
- Cette évolution est commandée par des lois générales
- Ces lois propres aux phénomènes sémantiques doivent être dégagées à partir
de l’observation des faits de sens.
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approche défendent l’idée que le sens doit être identifié à des relations internes à
un système, lesquelles lient les différents éléments de la langue.
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En synchronie, les relations sémantiques qui relient les unités lexicales entre elles
sont diverses ; ce sont des relations d’identité, (synonymie) d’opposition
(antonymie), de ressemblance (homonymie/paronymie) et d’implication sémantique
(hyperonymie/hyponymie).
Par ailleurs, une unité lexicale peut avoir deux ou plusieurs sens suivant le contexte
d’emploi, elles seront de ce fait polysémiques.
L’ensemble du lexique se présente sous la forme de sous-ensembles organisés, de
microsystèmes lexicaux dont les éléments ont un dénominateur commun, appelés
« champs sémantiques ».
Par ailleurs, les unités lexicales peuvent être étudiées à partir de leur insertion dans
un cadre syntaxique. Nous verrons dans quelle mesure, le lexique et la syntaxe sont
des secteurs interdépendants, les propriétés syntaxiques d’un terme c’est-à-dire les
constructions dans lesquelles il est possible de l’employer, peuvent être un moyen
de faire apparaître les différences de sens.
L’étude du sens peut être également abordée dans une perspective diachronique
notamment si l’on veut décrire l’évolution du sens des mots à travers le temps. Le
sens des mots fluctue au gré des emplois ; certains mots vont connaître des
extensions ou élargissements de sens, d’autres vont perdre du sens ou restriction de
sens, d’autres encore vont subir des changements de sens.
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DEFINITIONS DE QUELQUES NOTIONS DE BASE
1- Le signe linguistique
Il ne peut y avoir de sens sans signe linguistique puisque sans signe, il ne saurait y avoir
de langage du tout. D’après Ferdinand de Saussure, père de la linguistique
moderne, le signe linguistique se caractérise entre autres par les traits suivants :
1- l’association d’une « image acoustique » ou signifiant (Sa) et d’un concept
ou signifié (Sé). Sa et Sé sont indissociables comme les deux faces d’une
même pièce. Ces deux faces sont solidaires. Le signe linguistique réfère à un
objet du monde, extralinguistique appelé « référent » (R).
2- arbitrarité du lien entre le Sa et le Sé qui est par contre nécessaire. Il n’y a
pas de relation interne entre le concept et l’ensemble des sons qui le
représente, preuve en est la variété de dénominations qui existe d’une langue
à une autre pour une même réalité signifiée. Le Sa est librement choisi par
rapport à l’idée qu’il représente. Mais par rapport à la communauté qui
l’emploie, il n’est pas libre mais imposé.
3- le référent (R) est différent du signifié Sé
Le référent est un fragment de la réalité, le Sé est une représentation de cette
réalité. Le Sé est une abstraction, une espèce de réalité psychologique. Il est
plus pauvre et mieux organisé que la réalité. Il simplifie la complexité du
réel et met en évidence l’essentiel en donnant un premier classement des
éléments du monde :
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Ex : le Sé « cheval » ne tient pas compte de la diversité des chevaux qui existent
mais ne retient que ce qui est commun à tous (crinière, sabots, queue…)
2- Sens et signification
Ces deux notions sont difficiles à délimiter et certains linguistes ne les dissocient pas.
On peut distinguer la valeur qu’un terme prend par rapport aux autres termes de
l’ensemble dont il fait partie. On peut considérer que le Sé du terme comprend la
valeur qui est purement relationnelle et un certain nombre de traits abstraits des
objets du monde.
On peut également parler de « représentation sémantique » qui diffère toujours plus ou
moins d’un individu à un autre en fonction du vécu et des expériences de chacun.
Le Sé est ainsi considéré comme une forme virtuelle de traits disponibles qui peut
évoluer dans le temps.
L’actualisation, l’enrichissement de ces traits par le contexte constitue le sens. Chaque
signe prend un sens particulier dans une phrase mais le sens général de la phrase
est donné par sa construction syntaxique.
La signification peut être considérée comme un processus. Elle est beaucoup plus large
que le sens linguistique et suppose la mise en relation du texte ou du discours avec
les éléments qui lui sont extérieurs. La signification implique donc des
considérations pragmatiques (la pragmatique est l’étude des sens en situation) et
débouche sur l’interprétation.
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3- Dénotation et connotation
L’opposition entre deux concepts, qui se définit dans le cadre du sens reste assez confuse.
La dénotation est souvent définie comme l’aspect sémantiquement stable du Sé. C’est tout
ce qui est commun à tous les usagers de la langue. La dénotation est la
signification de base d’un mot.
La connotation est censée désigner ce qu’il y a de variable dans le même Sé, tout ce qui
relève des associations d’idées, de l’affectivité, de la création individuelle. La
connotation est la valeur particulière attribuée au mot par le contexte situationnel
(connotation savante, argotique, populaire, familière, courante, soutenue,
littéraire…).
Ainsi la dénotation serait du domaine de la langue alors que la connotation appartiendrait
au discours.
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LA LEXICOGRAPHIE
L’objectif des dictionnaires est avant tout pédagogique et didactique. Ce sont des outils
didactiques. Ils sont produits dans le but d’améliorer la connaissance du monde par
les locuteurs d’une langue donnée. Ils permettent aux locuteurs d’acquérir une
meilleure maîtrise de leur langue maternelle ou d’une langue étrangère.
Les dictionnaires en tant qu’objets linguistiques, développent un métalangage (c’est-à-
dire qu’ils parlent de la langue en utilisant la langue elle-même). Ce sont
également des objets culturels de référence pour une communauté linguistique.
La lexicographie est une discipline qui a pour but de mettre en œuvre les techniques qui
proposent une réflexion sur les méthodes qu’exige la confection des dictionnaires.
La lexicographie est à la fois une pratique, à dimension utilitaire et une science.
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2- Les différents types de dictionnaires
Il existe différents types de dictionnaires suivant l’objectif qu’on lui affecte :
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Les dictionnaires de mots ou dictionnaires de langue énumèrent les particularités
linguistiques du signe linguistique. Ils donnent des informations sur la nature
et le genre grammatical des mots, leur forme graphique et sonore, leur
étymologie, leur signification etc…
On peut trouver des dictionnaires de langues spécialisés dans un domaine précis de
la langue ainsi les dictionnaires de synonymes, des difficultés de la langue,
les dictionnaires analogiques, les dictionnaires des contraires, des citations
…
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dira-t-on, à pas de loup, au fur et à mesure, ne se trouvent pas en entrée.
En entrée, nous trouvons la forme infinitive du verbe. Les noms propres ne figurent pas
dans le dictionnaire de langue, exceptés les dérivés lexicaux comme marxisme,
léninisme, gaullisme, freudien, sadisme… Dans les dictionnaires de langue
modernes, les noms propres sont généralement répertoriés dans un tome à part.
Les mots polymorphes du type col pour cou, fol pour fou, bel pour beau, vieil pour
vieux… ne se trouvent pas en entrée.
Les mots d’entrée du dictionnaire sont des unités définies arbitrairement. Il faut donc
faire attention à ne pas confondre la nomenclature d’un dictionnaire et le lexique
d’une langue. Certains dictionnaires seront plus exhaustifs que d’autres. Ainsi le
Robert intègre plus facilement des mots nouveaux que le dictionnaire Larousse
plus conservateur.
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- Viennent ensuite les synonymes et les antonymes du mot traité.
- Les différents emplois sont illustrés par des exemples qui présentent le mot
en situation dans des phrases ou syntagmes.
- Les expressions stéréotypées sont considérées comme des termes uniques.
- Les sens fonctionnels c’est-à-dire les significations particulières du terme
dans une langue technique ou science déterminée constituent aussi des sous-
entrées. Chaque sous-ensemble technique et scientifique est suivi de la
paraphrase synonymique qui définit cette acception particulière.
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4- La définition dans le dictionnaire de langue
Les procédures de définition sont beaucoup plus rigoureuses et homogènes dans le
dictionnaire de langue que dans une encyclopédie. La définition du mot consiste à
donner une paraphrase qui lui soit sémantiquement équivalente. La structure du
dictionnaire repose sur une relation de synonymie entre le mot d’entrée et la
définition qui lui correspond :
Ex : plumard : lit
mourir : cesser de vivre
Les mots monomorphématiques, les dérivés et les composés ne sont pas définis de la
même manière, d’où différents types de définition.
Nous avons :
- la définition morphosémantique (par ex. fillette : petite fille)
- la définition par inclusion (par ex. fille : personne de sexe féminin,
considérée par rapport à son père et à sa mère ou à l’un des deux seulement)
- la définition par opposition (par ex. impossible : qui n’est pas possible)
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La définition par opposition est la moins fréquente.
Cette définition comporte le mot à partir duquel le dérivé a été formé et un syntagme qui
traduit l’affixe. On définit la relation qui unit le mot défini dérivé à sa base mais on
ne donne aucune définition du mot de base. Il faut aller la chercher à la place
alphabétique du mot de base.
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Ex : utile vs inutile, gracieux vs disgracieux
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LES RELATIONS LEXICALES
I- SYNONYMIE/ANTONYMIE
La morphologie sémantique étudie les relations sémantiques plus ou moins étroites qui
existent entre les différentes unités de la langue. Ce présent cours va étudier les
relations d’identité ou synonymie et les relations d’opposition ou antonymie.
I-1. La synonymie
La synonymie désigne la relation que deux ou plusieurs formes différentes (deux ou
plusieurs signifiants) ayant le même sens entretiennent entre elles.
La procédure de substitution permet d’établir la synonymie (la substitution est le procédé
qui consiste à remplacer un mot par un autre dans un même contexte sans changer
le sens).
Les synonymes doivent cependant appartenir à la même classe grammaticale :
Ex : soit la phrase « la sauce est épicée ». L’adjectif qualificatif « épicée » peut être
remplacé par un équivalent sémantique ou synonyme, de même classe
grammatical « forte ». Je dirai donc que la phrase « la sauce est forte »
signifie la même chose que la phrase « la sauce est épicée ».
De même, dans la phrase « cette fille est grosse », je peux remplacer l’adjectif
qualificatif « grosse » par « forte ». La phrase « cette fille est forte » a la
même signification que la phrase précédente.
La synonymie parfaite n’existe pas car les mots dits synonymes ne commutent pas entre
eux dans tous les contextes. On parlera dans ce cas de parasynonymie ou
synonymie partielle.
Avec le même mot, on peut construire des phrases où la synonymie disparaît :
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Ex : dans les phrases « cette femme est grosse » et « cette sauce est épicée », je ne
peux pas intervertir les deux adjectifs. Les expressions « cette femme est
épicée » et « cette sauce est grosse » sont incorrectes sémantiquement.
Une distinction doit être faite entre synonymes absolus qui sont substituables dans
n’importe quel contexte (extrêmement rares ; on peut les trouver dans le langage
scientifique et technique ainsi « ictère » est un synonyme absolu de « hépatite »)
et les synonymes approximatifs ou partiels qui commutent uniquement dans
quelques contextes déterminés (les synonymes partiels sont les plus courants dans
la langue française).
La plupart des mots étant polysémiques (c’est-à-dire possédant plusieurs sens), la
synonymie ne concerne généralement qu’un partie du sens.
Ex : le morphème polysémique « fort » a par exemple plusieurs signifiés :
sé1 : dont l’intensité a une grande action sur les organes du sens : épicé
sé2 : qui a une grande force intellectuelle, de grandes connaissances :
intelligent
sé3 : qui est considérables par les dimensions : gros
Les mots synonymes ne fonctionnent pas toujours dans le même registre. Le choix de
l’un et de l’autre est souvent conditionné par des paramètres socioculturels ou
stylistiques.
Ex : les morphèmes lexicaux migraine et céphalée sont synonymes mais ils ont des
contextes d’emplois différents : migraine est d’un usage courant, céphalée est
le terme scientifique. De même pour sel et chlorure de sodium.
Dans les séries lexicales suivantes : voiture/bagnole ; fille/gonzesse ; avare/
parcimonieux ; ennuyeux/emmerdant, le premier terme appartient au registre
courant tandis que le second terme est plutôt du registre familier et même
vulgaire dans le dernier cas.
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Généralement le premier terme est neutre tandis que le second est connoté, familier,
populaire, vulgaire, scientifique ou encore littéraire.
Ex : le morphème lexical ivre a pour synonymes possibles saoul, enivré, bourré,
cuit, jeté, plein, rond, rouge, éclaté, mort…
Certains mots sont synonymes uniquement dans des emplois métaphoriques ainsi pain,
vie, bifteck et croute sont synonymes en tant que complément du verbe gagner :
gagner son pain, gagner son bifteck, gagner sa croute sont autant d’expressions
synonymes de gagner sa vie.
La différence entre deux synonymes peut être géographique. Ainsi, on dira septante,
nonante en Suisse pour soixante-dix et quatre-vingt en France.
La langue produit sans cesse des associations stéréotypées ou collocations qui vont
devenir avec le temps des synonymes.
Ex : Un esclave affranchi est un esclave libéré
Une branche ployée est une branche pliée
Nous abrégeons nos vacances est synonyme de nous raccourcissons nos
vacances.
Ainsi, les morphèmes mourir, décéder et s’éteindre sont synonymes. Le
dernier morphème est un euphémisme pour atténuer une réalité fâcheuse,
douloureuse.
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I-2. L’antonymie
L’antonymie est en quelque sorte le contraire de la synonymie. Elle désigne une relation
d’opposition entre deux termes de sens contraires. Les mots mis en opposition
doivent avoir en commun quelques traits qui permettent de les mettre en relation de
façon pertinente.
Ex : jeune vs vieux ; mort vs vivant ; vie vs trépas ; blanc vs noir (la relation
d’antonymie est ici totalement arbitraire).
Les mots qui représentent des qualités ou des valeurs : beau vs laid ; bon vs
mauvais ; vrai vs faux
Les mots qui renvoient à des quantités : peu vs beaucoup ; aucun vs tous
Les mots qui renvoient à des dimensions : grand vs petit ; long vs court
Les mots qui renvoient à des déplacements : haut vs bas ; droite vs gauche, devant
vs derrière
Les mots qui renvoient à des relations chronologiques : jeune vs vieux ; avant vs
après
L’antonymie est universelle. Elle joue un rôle essentiel dans toutes les langues et reflète
ce qui semble être une tendance générale chez l’homme à catégoriser l’expérience
en termes de contrastes dichotomiques. La relation d’opposition n’est pas toujours
de nature identique.
Dans les antonymes suivants mort vs vie ; présent vs absent, il existe une relation
d’exclusion, ce sont donc des antonymes absolus
Dans les antonymes grand vs petit, il s’établit une relation de modulation et dans blanc
vs noir, une relation d’intensité, il s’agit ici d’antonymie partielle.
L’antonymie est diverse. Elle peut se mesurer à différents niveaux. Nous avons ainsi
l’antonymie complémentaire, gradable et réciproque.
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I-2.1. Les antonymes complémentaires
Ils sont dits également non-gradables. Ce type d’antonymes divise l’univers en deux
sous-ensembles complémentaires. La négation de l’un implique l’affirmation de
l’autre. Ils sont non-gradables ; on ne peut pas les employer ni au comparatif ni au
superlatif.
Ex : homme vs femme ; mâle vs femelle ; célibataire vs marié
La gradation repose sur la comparaison. Les antonymes gradables peuvent être employés
au comparatif et au superlatif. La négation de l’un n’implique pas obligatoirement
l’affirmation de l’autre de même que l’affirmation de l’un n’implique pas
forcément la négation de l’autre.
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I-2.4. Les termes incompatibles
On peut décrire la relation de sens qui unit les mots dans les ensembles à plusieurs
éléments tels que [rouge, bleu, vert, gris, blanc…] et [dimanche, lundi, mardi….
samedi] comme une relation d’incompatibilité. Ces ensembles peuvent être
ordonnés en série ou en cycle. Les termes exprimant les grades dans l’armée est un
exemple d’ensemble ordonné en série : [maréchal, général, colonel….caporal,
simple soldat]. Les deux éléments extrêmes contiennent d’autres éléments
intermédiaires.
Les ensembles cycliques sont :
1. ceux des saisons : printemps, été, automne et hiver
2. ceux des mois : janvier, février, mars, avril……décembre
3. ceux des jours de la semaine : lundi, mardi, mercredi, jeudi……..dimanche
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Sur le plan du signifiant, les antonymes peuvent être exprimés par des mots sans relation
morphologique l’un avec l’autre ainsi bon vs mauvais, gros vs petit, jeune vs vieux.
Ils peuvent également être formés par un dérivé construits à l’aide d’un préfixe négatif
comme sain vs malsain, armé vs désarmé, cohérent vs incohérent, lisible vs
illisible.
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II- L’HYPERONYMIE/L’HYPONYMIE
Après les relations d’identité et d’opposition qui lient les mots, nous allons étudier la
relation qui associe un terme plus spécifique à un terme plus général.
Ex : le moineau appartient à la classe des oiseaux. Ayant le même référent,
moineau et oiseau peuvent être employés comme synonymes. Cette relation
peut se décrire en termes de genre et d’espèce.
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III- L’HOMONYMIE/LA POLYSEMIE
D’autres relations existent entre les unités lexicales ainsi celles d’homonymie et de
polysémie.
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Les conditions d’emploi, le contexte lèvent les ambiguïtés quant au sens des mots
homophones.
Ex : Le savon (nom accompagné d’un article) de Marseille est bon pour la peau. Nous
savons (verbe « savoir » accompagné d’un pronom personnel) qu’il est bon.
III-2. La polysémie
Le terme de polysémie est utilisé pour décrire le fait qu’une unité lexicale correspond à
deux ou plusieurs significations.
Ex : le terme = la fin = le but
Etymologiquement, pour qu’un terme soit polysémique, il faut généralement que ses sens
remontent à un étymon commun. Mais ce n’est pas toujours si évident que cela.
Avec un même étymon, les termes peuvent avoir des sens si éloignés que l’on ne
peut pas en synchronie poser une seule unité polysémique.
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Ex : le latin volate a donné voler d’où dérivent deux unités sémantiquement
totalement différentes, vol « mode de déplacement dans l’air » et vol « action
de dérober ».
Le latin grava a donné lieu à deux formations sémantiquement différentes
grève « bande de terrain au bord de l’eau et grève « arrêt de travail ».
Dans les deux exemples ci-dessus, la relation sémantique de filiation de l’un à l’autre
s’est estompée.
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IV- LA PARONYMIE ET L’AUTONYMIE
Un autre type de relation sémantique est la paronymie et l’autonymie.
IV-1. La paronymie
Les paronymes consistent en des termes dont les signifiés sont différents mais dont les
signifiants sont presque identiques.
Ex : collision [kolisjõ] et collusion [kolysjõ] sont deux termes différents
formellement (par une seule lettre) et sémantiquement. De même pour
allocation [alokasjõ] et allocution [alokysjõ], recouvrer [rkuvre] et recouvrir
[rkuvrir] et conjoncture [kõjõktyr] et conjecture [kõjεktyr].
IV-2. L’autonymie
Elle ne concerne pas le rapport d’un signe avec un autre signe mais seulement un usage
très particulier d’un signe considéré isolément.
Un signe est dit autonyme quand il se désigne lui-même comme signe dans le discours, en
parlant d’un mot ou d’un énoncé. Il n’est donc pas utilisé pour renvoyer aux
référents ainsi les mots enfant et turbulent n’ont pas le même comportement dans
les phrases :
1- Cet enfant est turbulent.
2- Enfant est un nom ; turbulent est un adjectif.
3- Il y a une assonance entre enfant et turbulent.
Dans la première phrase, enfant dénote un être humain dans l’âge de l’enfance et
turbulent une propriété alors que dans les deux autres phrases, les mêmes mots se
désignent eux-mêmes. Dans la deuxième et la troisième phrase, il y a donc
autonymie et nous dirons que enfant et turbulent sont des autonymes dans ces
phrases.
L’autonymie est l’un des aspects du métalangage. En permettant de citer les formes
linguistiques, elle en rend possible la description.
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V- SENS PROPRE ET SENS FIGURE
Les mots sont susceptibles de deux sortes de sens, le sens propre et le sens figuré.
En gros, le sens propre est le sens premier du mot. Le sens figuré est le sens
second, qui, parfois ne peut se comprendre que dans un contexte particulier.
Ex : Un vaisseau comprend une coque et des voiles (tissu tiré et qui, sous l’effet du
vent permet au voilier de voguer).
Je vois cent voiles à l’horizon (bateaux).
Il s’est fait les voiles (il s’est enfuit).
J’ai acheté du voile pour mes rideaux (tissu fin).
Le voile de la mariée est blanc (symbolise la pureté).
Le passage du sens propre au sens figuré s’obtient par différents moyens qui
donnent lieu à différents types de figures de style telles que les métaphores, les
métonymies et la synecdoque.
V-1. La métaphore
C’est une figure de style fondée sur la ressemblance, la similitude. Elle s’appuie
sur des analogies existant dans le réel ou construites par le sujet parlant.
Ex : 1-Les ailes de l’oiseau (membres de l’oiseau, sens propre)
2-Les ailes du nez
4-Les ailes d’un bâtiment
5-Les ailes d’un moulin
6-Le malheur lui a coupé les ailes
Les emplois de « ailes » en 2-3-4 et 5 sont figurés.
La ressemblance entre les deux éléments concerne parfois la forme (les dents d’une
scie par rapport aux dents de la bouche), la situation (les pieds d’une table par
rapport aux pieds d’une personne), la fonction (une machine marche par rapport à
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une personne qui marche), une propriété réelle ou supposée (un jeune loup = un
jeune homme ambitieux ; un renard = une personne rusée ; un mouton = une
personne crédule et passive). Ici, la métaphore est basée sur une caractéristique qui
symbolise ces animaux.
Parfois, on substitue un terme abstrait par un terme concret : un cœur de pierre est
un cœur insensible, un alibi en béton est un alibi inattaquable mais l’analogie peut
concerner également deux termes concrets : le phare de la nuit désigne la lune, la
petite lucarne est la télévision.
Parfois encore, une réalité n’a de dénomination que figurée. Certains emplois
apparemment figurés sont originellement des extensions d’emplois pour dénoter un
signifié nouveau. Ce phénomène s’appelle catachrèse. Ainsi, depuis le latin, les
dents d’une scie étaient désignées du même nom que les dents des êtres animés, de
même que la bouche d’égout, la tête d’un clou et le chariot d’une machine à
écrire.
V-2. La métonymie
C’est un procédé par lequel un terme est substitué à un autre terme avec lequel il
entretient un rapport de contiguïté :
1- Du contenant pour le contenu : boire un verre (boire le contenu du verre),
terminer son assiette (terminer le contenu de l’assiette)
2- Du lieu pour l’objet fait dans ce lieu : le jean pour la toile de gênes, le
camembert pour le fromage fait à camembert
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3- De l’objet pour la matière dont il est fait : un jean pour un pantalon fait en
jean (toile de Gênes), un fer pour une épée
4- De la cause pour l’effet (ou l’inverse) : refroidir et descendre pour tuer
5- De l’abstrait pour le concret : cet orgueil (individu orgueilleux) mourut en
héros.
V-3. La synecdoque
Elle joue sur les relations de contiguïté entre objets (individus ou événements) qui
existent dans le monde. Les deux objets, à la différence de ce qui se passe dans la
métonymie, ne sont pas indépendants l’un de l’autre et sont liés par un lien de type
définitionnel. On peut distinguer :
1- La synecdoque de l’espèce (le nom de l’espèce est pris pour celui du genre) :
la saison du lilas pour la saison des fleurs.
2- La synecdoque du genre (le nom du genre est pris pour celui de l’espèce) :
quel don Juan ! pour un séducteur sans scrupule, Judas pour un traître.
3- La synecdoque de la partie pour le tout : voile pour bateau, toit ou murs pour
logement et lame pour épée.
4- La synecdoque joue sur les relations du concret et de l’abstrait : la jeunesse
renvoie à l’ensemble des jeunes. C’est une propriété que les individus jeunes
possèdent forcément.
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L’EVOLUTION DU SENS
Le sens des unités lexicales peut être étudié d’un point de vue diachronique car le sens
évolue également dans le temps. Actuellement, la plupart des unités lexicales n’ont
pas le même sens qu’autrefois.
Ex : Prenons l’unité lexicale bureau. Ce morphème lexical dérive du mot bure par
adjonction du suffixe eau. Autrefois, le mot bureau signifiait « une étoffe de
laine foncée et grossière portée par les gens pauvres et qui servait aussi à faire
des tapis de table autour desquelles s’asseyaient les gens pour délibérer, pour
examiner une question, pour juger ».
Par métonymie, du tapis qui couvrait la table, le nom est passé à la table elle-même
(un bureau en bois de chêne), puis à la pièce où se trouve cette table (j’ai
aménagé mon bureau au grenier), puis aux personnes qui travaillent dans
cette pièce (le bureau est en deuil d’un de leurs amis) et enfin au service
administratif (adressez-vous au bureau qui traite ce genre de dossier).
Tous ces sens, venus les uns après les autres subsistent aujourd’hui alors que le sens
propre a disparu depuis longtemps.
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La métaphore consiste à donner à un mot un sens qui ne lui convient qu’en vertu d’une
comparaison sous-entendue.
Ex : les ailes de l’oiseau par analogie métonymique, on a créé les ailes de l’avion.
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L’ANALYSE DU SENS
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De même, il faut distinguer entre champ dérivationnel et famille de mot.
On parle de famille de mots lorsque, en diachronie, on se trouve en présence d’un
ensemble de mots provenant d’un même étymon.
Ex : du latin scola, sont dérivés les mots école, écolier, scolaire et scolastique.
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âne, ânesse, ânon, ânier…., à partir des critères suivants : mâle, femelle, petit
et gardien.
La démarche onomasiologique : on part de la notion et on examine les mots qui lui
correspondent. Ici tous les termes disponibles dans toutes les séries : terme
générique/mâle/femelle/jeune/local/spécifique/cri particulier/nourriture
/habitation….
Ex : la série siège, chaise, fauteuil, tabouret, canapé, banc et pouf ont pour trait commun
« pour s’asseoir ». Ce qui les distingue, ce sont les traits avec/sans dossier, pour
une personne ou plusieurs personnes….
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Pour qu’un ensemble d’unités lexicales soient pourvues de significations, il faut que leurs
contenus diffèrent par au moins un trait sémantique.
Chaise + + + + + -
Fauteuil + + + + + +
Tabouret + + + + - -
Canapé + + - + + 0
Pouf + - + - - -
L’objectif de ce type d’analyse est de préciser la place, la valeur des termes les uns par
rapport aux autres. Les traits pertinents sémantiquement sont appelés sèmes ou
traits sémantiques ou encore traits lexicaux. Ils sont issus de la comparaison de la
signification des mots du champ étudié et ne retiennent qu’une succession
d’opposition.
Parmi les sèmes, il y a les sèmes génériques qui caractérisent toute classe sémantique
mais aussi des sèmes spécifiques qui permettent de distinguer, à l’intérieur d’une
classe, les mots.
Dans l’exemple suscité, le sème « pour s’asseoir » est commun à tous les mots et indique
leur appartenance à la classe. Les autres sèmes servent à opposer les mots les uns
aux autres dans la classe. Chaque ligne horizontale représente le sémème c’est-à-
dire l’ensemble des sèmes d’un mot donné.
Ex : le mot « tabouret a pour sème générique « pour s’asseoir » et sèmes
spécifiques « matériau rigide, pour une personne et sur pieds ».
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Le mot siège a pour sème « pour s’asseoir ». On dira que siège est l’hyperonyme
ou archilexème des autres mots de la liste qui sont des hyponymes de siège.
La classe des sièges appartient à celle des meubles qui appartient à son tour à celle
des objets fabriqués qui est incluse dans celle des objets physiques.
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