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Initiation à la sémantique
Anul III
Semestrul I
2011 / 2012
Initiation à la sémantique
I. LA SEMANTIQUE
Définition
Sémantique est un mot qui a été inventé par le linguiste
français Michel Bréal pour designer « les lois qui président à la
transformation des sens »1.
Bréal invitait le lecteur à le suivre dans une étude qui est
« d‟espèce si nouvelle qu‟elle n‟a même pas encore reçu de nom. En
effet, c‟est sur le corps et sur la forme des mots que la plupart des
linguistes ont exercé leur sagacité : les lois qui président à la
transformation des sens, au choix d‟expressions nouvelles, à la
naissance et à la mort des locutions, ont été laissées dans l‟ombre ou
n‟ont été indiquées qu‟en passant. Comme cette étude, aussi bien que
la phonétique et la morphologie, mérite d‟avoir son nom,
l‟appellerons la sémantique (du verbe sēmaínō) c‟est-à-dire la
science des significations »2.
La sémantique s‟occupe avec le sens des mots. Le mot
sémantique est formé à partir du grec sēmaínō, dérivé du séma
(signe). Donc un changement sémantique est un changement de sens,
la valeur sémantique d‟un nom c‟est son sens.
1
Michel Bréal, 1883, « Les lois intellectuelles du langage. Fragment de
sémantique », apud Christian Touratier, La sémantique, Paris, Armand
Colin, 2000, p. 8.
2
Extrait de « Les lois intellectuelles du langage. Fragment de sémantique »
in Anuaire de l‟Association pour l‟encouragement des études grecques en
France, XVII, 1883, p. 133, apud Christian Touratier, op.cit., p. 8.
Initiation à la sémantique 3
3
J. Lyons, Eléments de sémantique, Paris, Larousse, 1978, p. 9.
4
P. Guiraud, La sémantique,, Paris, PUF, 1955, p. 5.
5
Tamba, Irène, La sémantique, Paris, PUF, 1988, p. 7.
Initiation à la sémantique
6
Mariana Tuţescu, Précis de sémantique française, Bucureşti, Editura
Didactică şi Pedagogică, 1978, p. 14.
Initiation à la sémantique 5
Le sens
Saint Augustin (IV-III siècle a.J.C.) parlait de la difficulté de
définir le sens, car le sens est fluide et difficilement saisissable.
Wittgenstein considérait que le mot est défini par son emploi
dans la langue
Valéry aussi trouvait que le texte est toujours clair. Les mots
sont clairs seulement dans le texte.
Jakobson disait que le sens des mots n‟est palpable que dans le
langage concret, c‟est-à-dire dans le processus de la communication.
Hans Martin Gauger dans Le mot et le langage (1969)
affirmait que le sens des mots est une image de notre réminiscence,
le sens se forme par l‟expérience de communication. Le sens c‟est un
acte non pas une substance. Il se basait sur une affirmation de
Mallarmé.
Le sens se forme à l‟aide d‟une définition ostensive (< lat.
ostendere) ; grâce à la définition du signe indicateur le sens devient
plus exacte et plus dense. La représentation est complète quand la
représentation individuelle du référé se superpose (est identique)
avec celle typique et idéale.
Le sens est le résultat d‟un rangement répété, situationnel et
contextuel, le résultat d‟une habitude.
Le sens des mots se densifie parce que celui qui apprend la
langue commence à mieux comprendre le système de la langue.
La densification du sens se réalise par trois moyens :
- l‟emploi situationnel et contextuel du mot
Initiation à la sémantique 9
Sens et signification
Mariana Tuţescu montre que « la distinction sens / vs/
signification est de nature à éclairer la spécificité de la sémantique et
celle de la pragmatique »7.
Les deux notions ont reçu des définitions différentes en
fonctions des chercheurs qui les ont utilisées et des écoles
linguistiques.
F.de Saussure et les structuralistes identifient le sens au
signifié et le conçoivent comme l‟image mentale attachée au
signifiant dont il serait porteur.
Ex. le sens du signe table est son signifié, le concept « objet
en bois, de forme précise, servant à des buts précis ».
L. Bloomfield et les descriptivistes américains considèrent
que le sens d‟un mot est son emploi dans la langue.
Z. Harris et les distributionnalistes trouvent que le sens est
une fonction de la distribution, l‟environnement lexical et syntaxique
des éléments concourant à l‟établissement de leur sens.
Ce qui unit toutes ces approches différentes est le fait que le
sens est considéré comme étant propre au système linguistique de
chaque langue naturelle. L. Hjelmslev définissait le sens comme
« une grandeur qui n‟est définie que par la fonction qui la lie au
principe de structure de la langue et à tous les facteurs qui font que
les langues diffèrent les unes des autres »8.
7
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 60.
8
L. Hjelmslev, Prolégomènes à une théorie du langage, Paris, Editions de
Minuit, 1968, p. 74, apud Mariana Tuţescu, op.cit., p.61.
Initiation à la sémantique
9
Mariana Tuţescu, op.cit., p.61.
Initiation à la sémantique 11
10
M.Cavazza, apud Teodora Cristea, Structures signifiantes et relations
sémantiques en français contemporain, Bucureşti, Editura Fundaţiei
România de Mâine, 2001, p. 36.
Initiation à la sémantique
1. LE SEME
Dans le cadre de l‟analyse sémique, les traits distinctifs sont
appelés sèmes ; ils sont de nature sémantique (au lieu d‟être de
nature phonique ou articulatoire, comme c‟est le cas pour les traits
distinctifs des phonèmes).
La découverte du sème a permis à la sémantique de devenir
une discipline structurale.
11
Cf. Alain Polguère, Lexicologie et sémantique lexicale. Notions
fondamentales, Les Presses de l‟Université de Montréal, 2003, p. 161-162.
Initiation à la sémantique 13
12
Teodora Cristea, op.cit., p. 37.
Initiation à la sémantique
16
Teodora Cristea, op.cit., p. 43.
17
Bernard Pottier propose cette définition au virtuème : « est virtuel tout
élément qui est latent dans la mémoire associative du sujet parlant et dont
l‟actualisation est liée aux facteurs variables des circonstances de
communication. Le virtuème représente la partie connotative du sémème. Il
est très dépendent des acquis socioculturels des interlocuteurs. Il est, donc,
instable, mais se situe dans la compétence à un moment donné » (B.Pottier,
op.cit., p. 74-75).
Initiation à la sémantique 17
18
Teodora Cristea, op.cit., p. 44.
Initiation à la sémantique
19
Teodora Cristea, op.cit., p. 46.
Initiation à la sémantique 19
Sème/vs/lexème
Entre le sème et le lexème il y a une différence de niveau de
manifestation:
Le sème Le lexème
- unité minimale du plan - unité minimale du plan lexical
sémantique de la langue, du de la langue, du plan de
plan du contenu l‟expression
- une virtualité, il est antérieur - morphèmes lexicaux dont la
à toute manifestation dans le totalité constitue le lexique
discours d‟une langue
- le sème s‟actualise dans le - est une manifestation concrète
lexème dans le discours
- ensemble de sèmes reliés entre
eux par des relations
hiérarchiques
2. LE CLASSEME
Mariana Tuţescu21 définit les classèmes comme des traits
sémiques combinatoires, des sèmes contextuels dus à
l‟environnement syntagmatique. Les classèmes appartiennent à
l‟univers manifeste de la langue. Ils sont un fait de l‟axe
syntagmatique.
20
Alain Polguère, op.cit., p. 162.
21
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 79.
Initiation à la sémantique 23
22
Mariana Tuţescu, op.cit. p. 80.
Initiation à la sémantique
L‟homme miaule.
Homme Miauler
---------------------------------- ---------------------------------
[+personne], [+action],
[+ayant la capacité de parler] [+cri], [+propre à un chat]
23
Mariana Tuţescu, op. cit., p. 82-83.
Initiation à la sémantique
3. LE SEMEME
Mariana Tuţescu24 définit le sémème comme l‟ensemble des
sèmes et des classèmes, des traits inhérents et des traits contextuels
formant le sens d‟un lexème ou d‟une lexie. Le sémème représente le
sens global d‟un mot, renfermant toutes les marques sémiques
pertinentes pour la signification du mot. Le sémème est ainsi le sens
dénotatif, explicite d‟une lexie, mais aussi son sens connotatif.
Ex. le sémème de chaise est formé par les sèmes [+ objet], [+ en
matière rigide], [+ pour s‟asseoir], [+ avec pieds], [+ pour
une personne], [+ dossier], [- bras].
Ex. le sémème du verbe savoir [+ action], [+ d‟appréhender par
l‟esprit], [+ être en mesure de pratiquer, d‟exécuter, grâce à
des connaissances théoriques], [+ auxiliaire avoir],
[+résultatif], [+ duratif], [+ sujet humain]. Les marques 1, 2,
3, 5, 6 sont des sèmes nucléaires, les marques 4, 7 sont des
classèmes.
Greimas25 considère que le sémème représente la combinaison
d‟un noyau sémique (des sèmes nucléaires avec des sèmes
contextuels) : sémème Sm = Ns + Cs (le Ns est le noyau sémique et
le Cs ce sont les sèmes contextuels). Le noyau sémique est
l‟invariant du sens et les sèmes contextuels sont les classèmes
(restrictions sélectives).
24
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 84.
25
A.J.Greimas, Sémantique structurale, Paris, Larousse, 1966, p .45.
Initiation à la sémantique 27
Meuble Caisse
Boîte
Récipient
Ustensile
Objet
Chose
Ce qui est
26
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 86.
Initiation à la sémantique
27
A.J.Greimas, apud Mariana Tuţescu, op. cit., p. 86-87.
28
A.J.Greimas, op. cit., p. 50-54.
Initiation à la sémantique 29
29
Cf. Mariana Tuţescu, op.cit., p. 87.
Initiation à la sémantique
4. L‟ARCHISEMEME
L‟archisémème est un trait sémique généralisateur, commun à
tous les sémèmes qui forment un ensemble de lexies.
L‟archisémème est inclut dans le sémème : toute chaise, tout
fauteuil est un siège, mais non inversement.
On doit faire la distinction entre l‟archisémème, ensemble de
traits sémiques communs à plusieurs sémèmes, et l‟archilexème,
unité du plan lexical, du discours.
Ex. l‟archisémème « siège » est à la fois un mot de la langue,
donc un archilexème, et un faisceau de significations, un
archisémème.
Suivant l‟interprétation de B.Pottier, Mariana Tuţescu30
affirme que l‟archisémème apparaît le plus souvent comme un signe
linguistique, tandis que le sème et le classème sont des métasignes,
c‟est-à-dire des unités (signes) qui se rapportent à un autre signe.
Pour le sens des verbes, les archisémèmes seraient « action »,
« état ».
Pour la classe adjectivale, les archisémèmes seraient
« qualité », « état ».
Pour la classe nominale l‟archisémème le plus général est
« chose », les archilexèmes qui l‟actualisent étant truc et machin.
Mariana Tuţescu31 donne l‟exemple de l‟archisémème
« prendre » comme trait sémique commun aux verbes
- Acheter: Il est interdit de prendre de grandes quantités de
marchandises.
- Pêcher: La baleine fut prise par l‟équipage.
- Saisir: Le lutteur prit son adversaire par le cou.
- Acquérir: Les nobles prirent de nouveaux droits féodaux.
30
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 88.
31
Idem, p. 89.
Initiation à la sémantique 31
- Puiser: Cet écrivain n‟a fait que prendre dans les livres de ses
contemporains.
- Attraper: L‟hirondelle prend les insectes au vol.
- Enlever: Les Romains prirent les filles des Sabins.
32
Cf. Christian Baylon, Paul Fabre, La sémantique, Paris, Nathan, 1978, p.
313.
Initiation à la sémantique
Ca ne fait a de rien
l‟importance
Cela fait il y a un mois
33
Apud Teodora Cristea, op.cit., p. 146.
34
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 90.
Initiation à la sémantique
35
Bernard Pottier, op.cit., p. 74-75.
36
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 91.
37
Mariana Tuţescu, Du mot au texte, Bucureşti, Editura Cavaliotti, 1996, p.
25.
Initiation à la sémantique 35
38
Mariana Tuţescu, Du mot au texte, Bucureşti, Editura Cavaliotti, 1996, p.
26.
Initiation à la sémantique
39
Teodora Cristea, op.cit., p. 152.
Initiation à la sémantique
Ex. battre son plein («son» substantif est devenu possessif), jolie à
croquer («dessiner» est devenu «manger»).
- il y a des expressions qui ont complètement perdu leur
motivation d‟origine, qui n‟a pas été remplacée :
Ex. croquer le marmot « attendre avec impatience »
Tirer le diable par la queue « vivre misérablement »
Découvrir le pot aux roses «découvrir le secret d‟une
affaire ».
d. la probabilité séquentielle. Mariana Tuţescu affirme que
« les contraintes sémantiques révèlent des associations lexicales
structurées selon un certain modèle de dérivation »40.
Ex. il est bavard comme une PIE
Il est triste comme une PORTE DE PRISON
Il obéit au doigt et A L‟ŒIL
Cela lui a coûté les yeux DE LA TETE
prendre ses cliques ET SES CLAQUES
40
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 93.
41
Jacqueline Picoche, Précis de lexicologie française. L‟étude et
l‟enseignement du vocabulaire, Paris, Nathan Université, 1992, p. 162-163.
Initiation à la sémantique
42
Teodora Cristea, op.cit., p. 157.
Initiation à la sémantique 41
être aux abois Ŕ le cerf est aux abois lorsqu‟il ne peut plus et
s‟arrête, réduit à endurer, sans pouvoir fuir davantage, les abois
des chiens qui l‟entourent. (fig.) « être dans une situation
désespérée »
être d‟attaque - on nomme chien d‟attaque un chien destiné à
faire lever le gros gibier, à le lancer. (fig.) « être vigoureux »
rompre les chiens Ŕ empêcher les chiens de suivre la voie. (fig.)
« interrompre une conversation dont le sujet est délicat ou
dangereux ».
soulever / lever le lièvre (fig.) soulever à l‟improviste une
question généralement embarrassante ou compromettante pour
autrui ».
- la vie militaire :
battre en brèche Ŕ attaquer à coups de canon pour ouvrir une
brèche, (fig.) attaquer
mettre quelqu‟un sur la brèche, être toujours sur la brèche (fig.)
être toujours à combattre ou prêt au combat »
tirer à boulets rouges sur quelqu‟un (fig.) « l‟attaquer
violement »
battre la chamade (se dit du cœur) « être affolé » (la chamade =
appel de trompettes et de tambours).
6. LE METASEMEME
Le métasémème est « la figure qui remplace un sémème par un
autre, donc qui modifie les groupes de sèmes de degré zéro »43. Ce
type de figure suppose qu‟un mot est un ensemble de sèmes
nucléaires sans ordre interne et n‟admettant pas la répétition. Pour
comprendre cette définition on doit dire que le sème est une unité
infralinguistique de nature qualitative et que le mot est un découpage
43
Le Groupe μ. Rhétorique générale, Paris, Larousse, 1970, p. 34.
Initiation à la sémantique
-le chemin du
codificateur
voile navire
le chemin du décodificateur
Mais le schéma est pourtant incomplet, parce que le
codificateur arrive au mot “navire” en passant par son sens. Donc, le
chemin du codificateur sera:
voile navire
[+rond].
Il y a plusieurs types de décompositions sémantiques:
1) décomposition exocentrique:
- du type Π (et)
arbre = racine (et) tronc (et) feuilles (et) branches (et) fleurs.
2) décomposition endocentrique du type ξ (ou)
arbre = olivier (ou) pommier (ou) prunier.
Le métasémème relève de l‟axe syntagmatique, ne pouvant
être perçu que dans un énoncé.
44
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 95.
Initiation à la sémantique
45
Christiana, Baylon, Paul, Fabre, op.cit., p. 195.
Initiation à la sémantique 47
46
Cf. Georges Molinié, Dictionnaire de rhétorique, Paris, Librairie
Générale Française, 1992.
Initiation à la sémantique
Henriette-Anne
d‟Angleterre)
Anadiplose (reprise d‟un élément Je n‟écoute plus rien ; et
situé en fin de phrase au début de la pour jamais, adieu. / Pour
phrase suivante) jamais! (Racine, Bérénice).
Chiasme (juxtaposition ou Un roi chantait en bas, en
coordination de deux syntagmes haut mourait un Dieu.
dont les termes sont inversés) (Hugo, La légende des
siècles).
Les figures de Métaphore (élabore un rapport de Ce mur de brume (Hugo,
sens ou tropes ressemblance) Les travailleurs de la mer)
Métonymie (fondée sur un rapport Léonard fut un grand
de simple contiguïté logique) pinceau.
Synecdoque (fondée sur un rapport Donnez-nous notre pain
d‟inclusion logique) quotidien !
Figures macrostructurales
Les figures de Antiphrase (ironie) (employer une
pensée expression dans un sens contraire à
son sens littéral)
Litote (atténuer l‟expression de sa « il est brave » pour dire
pensée pour faire entendre le plus « il est idiot »
en disant le moins)
Les tropes sont des cas particuliers des figures qui désignent
les figures de mots (l‟emploi d‟un mot ou d‟une expression dans un
sens figuré).
Todorov47 fait une distinction importante entre figure et trope ;
il nomme figure toute expression pouvant être décrite; il nomme
anomalie une sous-classe de figures, plus précisément les infractions
à des règles de la langue.
Pour Todorov, les anomalies représentent des tropes qui reposent
sur une déviation explicite ou non d‟une règle du langage qui
concerne:
Initiation à la sémantique 49
I
D A
47
Tz.Todorov, Littérature et signification, Paris, Larousse, 1967, p.91-118.
48
Georges Molinié, op.cit., p. 217.
Initiation à la sémantique
49
Le Groupe μ. Rhétorique générale, Paris, Larousse, 1970, p. 106.
Initiation à la sémantique 53
D I A
50
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 98.
51
Appelée aussi catachrèse, la catachrèse étant une métaphore destinée à
combler une lacune du lexique.
52
Mariana Tuţescu, Du mot au texte, Bucureşti, Editura Cavallioti, 2001, p.
193.
Initiation à la sémantique
53
Franck Evrard, Jeux linguistiques. Un mot peut en cacher un autre …,
Paris, Ellipses, 2003, p. 115.
54
Idem, p. 197.
Initiation à la sémantique 55
55
Cf. Nicolas Laurent, Initiation à la stylistique, Paris, Hachette Supérieur,
2001, p. 57 et Christian Tourantier, op.cit., p. 81-82.
56
Cf. M.Riffaterre, “La métaphore filée dans la poésie surréaliste” dans
Langue française, No. 3, septembre 1969 et La production du texte, Paris,
Seuil, 1979.
Initiation à la sémantique
VECTEUR OU
TERME DE DEPART TERME D‟ARRIVEE
I
a) «oiseau» => (de muraille) => «commutateur»
b) «étincelle» => (emmurée) => «commutateur»
c) «bec => prisonnier du => «commutateur»
d‟oiseau» mur en chaux
d) «déclic» => prisonnier du => «commutateur»
mur en chaux
57
Mariana Tuţescu, op.cit., p.101.
58
Idem, ibidem.
Initiation à la sémantique 57
VECTEUR OU
TERME DE DEPART TERME D‟ARRIVEE
I
a) «mère» => (berce) => «mer»
59
Cf. Mariana Tuţescu, op.cit., p.101.
60
Franck Evrard, op.cit., p. 68.
61
Idem, p. 119.
Initiation à la sémantique
62
Cf. Georges Molinié, op.cit., p. 318.
63
Idem, ibidem.
64
Bernard Dupriez, Gradus. Les procédés littéraires (Dictionnaire), Paris,
UGE, 1984, p. 441.
Initiation à la sémantique
65
Christian Baylon, Xavier Mignot, Sémantique du langage. Initiation,
Paris, Nathan, 1995, p. 215.
66
On peut parler du génie du mal, mais, dans ce cas, c‟est le contexte qui
entraîne l‟inversion sémantique.
67
Ullmann, St., The Principles of Semantics¸ Basil Blackwell, Oxford,
1963, p. 171-257, apud Christian Baylon, Paul Fabre, La sémantique, Paris,
Nathan, 1978, p. 206.
Initiation à la sémantique
69
Apud Christian Baylon, Paul Fabre, op.cit., p. 207.
Initiation à la sémantique
70
Christian Baylon, Paul Fabre, op.cit., p. 207.
Initiation à la sémantique 65
Causes psychologiques :
1. La loi du moindre effort entraîne des phénomènes comme:
- l‟ellipse
Ex.: Un verre de vin de Bordeaux → un verre de
Bordeaux → un Bordeaux.
Chemin de fer métropolitain → métro
- la troncation:
Ex.: un véhicule automobile > un automobile, une auto.
- l‟abréviation:
Ex. B. B., C.G.T., T.G.V.
2. La recherche de l’expressivité
- nomination (cognitive ou expressive) par la métaphore
(procédé qui consiste à donner à un objet un nom qui
désigne déjà un autre objet, auquel on le compare : bras de
la rivière, feuille de papier, étoile de mer, bras de rivière).
3. La recherche de la civilité, aspect très important dans la
communication.
Ex. On sue → on transpire ou bien le petit coin, aller à
la selle, décéder,
La recherche de la civilité peut facilement engendrer la
préciosité.
71
Christian Baylon, Paul Fabre, op.cit., p. 210.
Initiation à la sémantique 67
72
Christian Baylon, Paul Fabre, op.cit., p. 211.
Initiation à la sémantique 69
Otto Duchacek73 propose une analyse très fine des causes des
changements de sens :
73
Apud Christian Baylon, Paul Fabre, op.cit., p. 212-213.
Initiation à la sémantique
coquin
3. des - substitution des Clérical = appartenant au
facteurs externes signifies clergé → partisan du
rapport entre - dégradation de sens clergé et de sa
l‟histoire du peuple - amélioration de sens prépondérance politique
et l‟évolution du - dénomination des Libertinage = incrédulité
lexique nouvelles notions religieuse→ dérèglements
(néologismes) des mœurs
- passage de mots des Ministre = serviteur →
langues spéciales dans directeur d‟un ensemble
la langue commune de service
- passage de mots de la Gauchiste, hippy
langue commune dans Flegme=mucosité, pituite
les langues spéciales → sang-froid
Acide = aigre → composé
- hydrogéné
Initiation à la sémantique
Les champs lexicaux ont été établis par Jost Trier qui, en 1930,
a publié Les champs lexicaux. Ses champs lexicaux sont susceptibles
d‟une interprétation diachronique. Il considérait qu‟il existait une
équivalence entre le monde des idées et la réalité linguistique.
Les champs lexicaux de Trier sont des configurations qui ont
une structure particulière. L‟idée de Trier est que les concepts
recouvrent le champ du réel sans laisser de vide et sans se
chevaucher. Il en résulte que tout changement dans les limites d‟un
concept entraîne des changements des concepts voisins.
Trier a une conception spiritualiste qui n‟envisage que les
éléments intellectuels du langage, ses champs lexicaux coïncidant
avec les champs conceptuels. Son idée que l‟histoire d‟une langue est
une lutte pour l‟ordre est des plus discutables. Mais la théorie de
Trier, sa conception des champs lexicaux est un premier pas pour la
structuration du lexique.
74
E. Coşeriu, Pour une sémantique diachronique structurale, Paris,
Klincksieck, 1964, p. 139-186, apud Christian Baylon, Paul Fabre, op.cit.,
p. 217.
75
Christian Baylon, Paul Fabre, op.cit., p. 217.
Initiation à la sémantique
76
E. Coşeriu, Pour une sémantique diachronique structurale, Paris,
Klincksieck, 1964, p. 139-186, apud Christian Baylon, Paul Fabre, op.cit.,
p. 218.
Initiation à la sémantique 75
III-e phase
b) modification ou changement lexical fonctionnel ou
changement sémantique proprement dit, qui concerne le signifié.
Dans ce cas, les rapports lexicaux changent. Nous sommes en
présence d‟un véritable changement sémantique et il ne s‟agit plus
d‟un simple changement de signifiant :
chef
→
chef
tête
« Une structure sémantique Ŕ affirme Coşeriu Ŕ peut se
maintenir en dépit des remplacements des signifiants, mais le
contraire n‟est pas vrai, puisqu‟une modification de la structure
sémantique se reflète toujours aussi sur le plan de l‟expression […]
c‟est la structure du contenu qui détermine le rapport expression-
contenu »77.
Les rapports lexicaux changent. Le changement d‟un élément
entraîne des changements sémantiques dans tout le système de la
langue.
2. Les types de changements sémantique. Comme dans la
phonologie on a:
a) la constitution d‟une opposition nouvelle
Ex.: le remplacement du lat. peur par deux unités en portugais
menino et rapaz. Dans ce cas, on assiste à l‟apparition d‟un trait
77
E. Coşeriu, Pour une sémantique diachronique structurale, Paris,
Klincksieck, 1964, p. 171, apud Christian Baylon, Paul Fabre, op.cit., p.
219.
Initiation à la sémantique
2. L‟opposition
Mariana Tuţescu considère que “Le principe de l‟opposition
concerne la façon dont les unités linguistiques existent du point de
vue fonctionnel »79. Pour que les oppositions puissent fonctionner il
faut qu‟il y ait une partie identique et une autre non identique.
Ex. : beau et éléphant : on ne peut pas établir une opposition.
3. La neutralisation
Au niveau de la phonologie, la neutralisation concerne les
doublets: sourd-sonore.
78
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 71-72.
79
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 72.
Initiation à la sémantique
Ex.: t/ d
Mariana Tuţescu affirme que « le principe de la
neutralisation concerne une exception importante dans le
fonctionnement des oppositions linguistiques dans la parole, dans le
discours. Il s‟agit du fait que, dans certains cas de nature
syntagmatique, les oppositions pertinentes sont suspendues au profil
de l‟un des deux termes de l‟opposition »80.
Au niveau de la sémantique le principe de la neutralisation
fonctionne fréquemment:
Ex.: zi/ noapte; jour/nuit
frate/soră
dépenser/gaspiller
dominer/maîtriser
décéder - mourir [+humain]
- crever [+animal].
dépenser zi frate
4. La systématicité
C‟est le dernier principe qui vise la tentative de démontrer la
régularité au niveau de la diachronie des transformations et des
changements sémantiques.
Ex. la différence qui existe entre riche Ŕ richesse Ŕ enrichir se
retrouve dans pauvre Ŕ pauvreté Ŕ appauvrir, triste Ŕ tristesse Ŕ
attrister, affligé Ŕ affliction Ŕ s‟affliger.
On retrouve dans tous ces exemples l‟axe sémique « celui qui
est dans un état de » - « l‟état lui-même » - « l‟action ».
80
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 72.
Initiation à la sémantique 79
1. Les taxinomies
La découverte des unités constitutives de la signification a
permis une structuration de la substance lexicale en systèmes
sémiques.
Les traits sémiques peuvent être divisés en:
1. agglomérations ou marques non-ordonnées qui
correspondent aux unités qui forment le sens des
lexèmes.(correspondant aux sémèmes).
2. configurations ou faisceaux de marques ordonnées qui
correspondent aux unités ordonnées qui forment les champs
sémio-lexicaux.
L‟analyse du sens en ces unités constitutives a permis
l‟établissement des taxinomies.
Les taxinomies sémiques sont des inventaires sémio-lexicaux
qui groupent des marques se plaçant sur le même axe sémique.
L‟axe sémique est le dénominateur sémique commun qui sous-
tend plusieurs unités lexicales.
81
Apud Teodora Cristea, op.cit., p. 99.
Initiation à la sémantique
+ temps
- itération + itération
Niveau
-extension +extension sémique
82
La notion de champ sémantique recouvre une pluralité d‟acception en
fonction des écoles linguistiques et des chercheurs qui l‟emploient. Voir à
ce sujet Christian Baylon, Xavier Mignot, op. cit., p. 114 -121.
83
J.Dubois et al, Dictionnaire de linguistique et des sciences du langage,
Paris, Larousse, 1994, p. 423.
84
Alain Polguère, op.cit., p. 157.
Initiation à la sémantique
85
Appelés « banalités du discours » par Jacqueline Picoche, op.cit., p. 91.
Initiation à la sémantique 83
86
O.Soutet, La linguistique, Paris, PUF, 1995, p. 269.
Initiation à la sémantique
+spatialité
perspectivité latéralité
long/court large/étroit
objet
+ comestible + comestible
Initiation à la sémantique 87
VEHICULE
MOBILITÉ NON-MOBILITÉ
INANIMÉ ANIMÉ
objet fabriqué
87
Apud Teodora Cristea, op.cit., p. 57.
88
Alain Polguère, op.cit., p. 118-119.
Initiation à la sémantique 91
89
Alain Polguère, op.cit., p. 119.
Initiation à la sémantique
90
Voir aussi Nicolas Laurent, op.cit., p.27.
91
Le terme hyperonymie provient du grec huper « au-dessus » et ônumos
« nom ».
Initiation à la sémantique 93
92
Le terme hyponyme provient du grec hupo « en dessous » et ônumos
« nom ».
93
Teodora Cristea, op. cit., p. 101.
Initiation à la sémantique
Diviser
Couper
DEMANDER
94
Exemple analysé par Teodora Cristea, op.cit., p. 102.
Initiation à la sémantique 95
DALMATIEN
95
Alain Polguère, op.cit., p. 121.
Initiation à la sémantique
96
Nicolas Laurent, op.cit., p. 27.
97
Teodora Cristea, op.cit., p. 105.
Initiation à la sémantique 97
Corps
avant-bras main
paume doigt
Un autre exemple :
Voiture
98
Nicolas Laurent, op.cit., p. 28.
Initiation à la sémantique
L‟HOMONYMIE
99
Bernard Pottier, Sémantique générale, Paris, PUF, 1992, p. 43.
Initiation à la sémantique 99
HOMOPHONIE
Des signes sont déclarés homophones lorsque leurs signifiants
phoniques respectifs sont identiques, mais ne s'écrivent pas pour
autant de la même manière.
Ex. : appréhender
1. appréhender quelque chose (craindre) : Elle appréhendait
de laisser les enfants seuls à la maison.
2. appréhender quelqu‟un (l‟arrêter) : Les inspecteurs l‟ont
appréhendé au moment où il s‟enfuyait.
Ex. : cuisinière
1. [+ humain]
2. [- humain] [+objet] [+ustensile]
La cuisinière est enrhumée.
La cuisinière est émaillée.
Cette différence sémique impose une utilisation discursive différente.
Ex. : carcan
1. collier de fer fixé poteau pour y attacher par le cou des
condamnés à l‟exposition publique.
2. mauvais cheval (gloabă)
Il a subi la peine du carcan.
Il a été condamné au carcan.
Le carcan de la discipline est dur à supporter.
Ex. : fruit
1. organe végétal - fruitier, fruiterie
2. résultat (l‟homonymie est importante à ce 2ème niveau,
celui de la dérivation; elle fournit des dérivés tout à fait
différents).
Résultat fructueux; infructueux.
La dérivation à partir des homonymes est très importante.
Ex. collège
1. une école, un établissement scolaire > collégien
2. corps de personnes qui ont la même profession et la même
préoccupation.
Initiation à la sémantique 101
LA PARONYMIE
Les paronymes sont des mots dont les signifiants (phoniques
et/ou graphiques) respectifs sont relativement proches alors que leurs
signifiés sont distincts.
affectation - affection
allocation - allocution - élocution
amnistie - armistice
Dans certains cas, la ressemblance formelle peut
s'accompagner d'une certaine proximité sémantique.
amoral - immoral
endémique - épidémique
obstruer - obturer
vénéneux - venimeux
Initiation à la sémantique 103
LA POLYSÉMIE
La polysémie est la relation sémantique selon laquelle une
même entrée lexicographique recouvre des sens différents. La
polysémie a été définie par Michel Bréal dans son livre inaugural
pour la sémantique Essais de sémantique comme „un phénomène
diachronique qui consiste dans l‟addition d‟acceptions nouvelles au
sens fondamental du mot.”
La polysémie est « la réalisation de deux (ou plusieurs)
sémèmes distincts, qui présentent au moins un sème inhérent
commun par un seul lexème. La polysémie est donc un rapport
d‟intersection sémémique, elle implique l‟existence d‟un noyau
sémique commun dans toutes les occurrences et un (ou plusieurs)
sème(s) différenciateur(s) »100.
Selon les sémanticiens traditionnels, les sources de la
polysémie sont:
1. les convergences phoniques
2. le passage du concret à l‟abstrait
3. les emprunts
4. la spécialisation sémantique
La sémantique moderne, Ullmann en particulier, considère que
les sources de la polysémie sont:
1. les glissements de sens
2. les expressions figées
3. l‟étymologie étrangère.
4. les influences étrangères
100
Teodora Cristea, op.cit., p. 60.
Initiation à la sémantique
Ex.
Noyau sémique commun
guide
Ex. : couverture
couverture de livre
couverture d‟assurance
noyau commun [+protection]
Ex. : état
état d‟âme, état de santé, civil, état national
état roumain, état français, chinois
noyau commun- statut
Ex. : se lever
Il se lève [+sujet animé]
Le soleil se lève. [+ sujet inanimé]
Une idée se lève. [+sujet abstrait]
Le vent se lève. [+ sujet concret].
Noyau commun - parution
Ex. : la moisson
- action, fête à la fin de l‟époque de moisson
- céréales. La moisson est bonne cette année.
- les résultats de l‟action > La moisson a été bonne.
Noyau commun- activité utile faite pendant une saison de l‟année.
Ex. : valeur
Initiation à la sémantique
101
Franck Evrard, op.cit., p. 113.
Initiation à la sémantique
102
Jacqueline Picoche, op.cit., p. 80-82.
Initiation à la sémantique 109
103
Jacqueline Picoche, op.cit., p. 170.
Initiation à la sémantique 111
Humour et polysémie
Franck Evrard résume le fonctionnement de la polysémie
montrant que « l‟emploi d‟un mot polysémique permet
d‟actualiser simultanément deux sens d‟un signifiant, l‟un par la
phrase qui le contient, l‟autre par la phrase qui succède. La
polysémie fait ainsi entendre les mots dans leur sens originaire
Initiation à la sémantique
LA SYNONYMIE
107
L‟abbé Girard affirmait dans sa Préface : « Pour acquérir la justesse, il
faut se rendre un peu difficile sur les mots : ne point s‟imaginer que ceux
qu‟on nomme synonymes le soient dans toute la rigueur d‟une ressemblance
parfaite, en sorte que le sens soit aussi uniforme entre eux que l‟est la
saveur entre les gouttes d‟eau d‟une même source. Car en les considérant de
près, on verra que cette ressemblance n‟embrasse pas toute l‟étendue et la
force de la signification ; […]. La ressemblance que produit l‟idée générale
fait donc les mots synonymes ; et la différence qui vient de l‟idée
particulière qui accompagne la générale, fait qu‟ils ne le sont pas
parfaitement, et qu‟on les distingue comme les diverses nuances d‟une
même couleur » (apud Herbert E. Brekle, Sémantique, Paris, Armand Colin,
1974, p. 69).
108
Herbert E. Brekle, Sémantique, Paris, Armand Colin, 1974, p. 69.
Initiation à la sémantique
109
Nicolas Laurent, op.cit., p. 25.
Initiation à la sémantique 115
Types de synonymes
- la synonymie parfaite représente une classe qui renferme
les unités substituables dans tous leurs contextes syntagmatiques.
Cette classe renferme les unités monosémiques.
Ex.: les termes techniques: semi-voyelle = semi-consonne
„e” muet = caduque, féminin, instable.
- la synonymie partielle renferme les unités affectées de la
relation de synonymie dans quelques-unes de leurs valeurs d‟emploi.
Ces unités sont appelées des parasynonymes ou synonymes
approchés110. Ce sont des unités lexicales qui ont le même noyau
sémique, mais qui diffèrent par un ou plusieurs sèmes contextuels.
Ces sèmes contextuels relèvent soit du sens dénotatif, soit connotatif
ou bien soit du niveau linguistique.
La synonymie est un phénomène componentiel. Quand on
parle de synonyme componentiel on pense à une équivalence de sens
110
Cf. Vincent Nyckees, La sémantique, Paris, Belin, 1998, p. 181.
Initiation à la sémantique 117
Synonymes
en langue en discours
(neutralisation des traits
différentiels en vertu de
relatifs partiels l‟existence d‟un trait
sémique commun)
111
Teodora Cristea, op.cit., p. 114.
Initiation à la sémantique 119
socioculturels subjectifs
112
Idem, ibidem.
Initiation à la sémantique
113
Voir aussi Vincent Nyckees, op.cit., p. 182-183.
114
Christian Baylon, Paul Fabre, op.cit., p. 168-170.
Initiation à la sémantique 121
115
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 144-145.
Initiation à la sémantique
L‟ANTONYMIE
Introduction
L‟antonymie ou le fait d‟être contraire quant au sens est
reconnue depuis longtemps comme l‟une des relations sémantiques
les plus importantes. Malgré le fait qu‟elle a été remarquée comme
phénomène par les philosophes de l‟antiquité grecque, pour une
assez longue période de temps elle n‟a pas fait l‟objet des
investigations linguistiques. De nos jours, le linguistes (O. Duchaček,
Sapir, Lyons, J. P. Boons, Bucă, Sîrbu, Bidu-Vrânceanu) se sont
penchés sur l‟analyse de ce phénomène pour démontrer son
fonctionnement et son importance dans le système de la langue.
Définition:
O. Duchaček interprète l‟antonymie comme le “rapport
généralement binaire entre les mots dont au moins les dominantes
Initiation à la sémantique 123
Types d‟antonymes:
Il y a trois types d‟antonymes;
1. Antonymie scientifique:
L‟opposition scientifique entre deux éléments:
Ex. infra-rouge ≠ ultra-violet.
Ex. : Notre maison est plus grande que la vôtre. > Votre maison
est plus petite que la nôtre./
Votre maison n‟est pas si grande que la nôtre.
Jean est célibataire. > Jean n‟est pas marié.
Il n‟est pas sot. > Il est même intelligent.
Sain ≠ malsain
Conformiste ≠ non-conformiste
Potable ≠ non-potable
Bien portant ≠ mal portant
L1 ≠ L2
s1 s1+ s2+ s3
Opposition
L1 L2
s1+ s2+ s3 s1+s2+s3
Opposition
116
Teodora Cristea, op. cit., p. 138.
Initiation à la sémantique
finesse »
avant demain
aujourd‟hui
après hier
Initiation à la sémantique
a se bucura a se intrista
a se entuziasma a se dezumfla
partir/ venir
s‟approcher/s‟éloigner
a se apropia/ a se îndepărta
monter/ descendre
sortir/ entrer
gagner/perdre
donner/recevoir
offrir/recevoir
La variété thématique des antonymes
- grande variété thématique. Les antonymes peuvent être
groupés selon le champ sémantique en:
qualité des objets, des phénomènes;
phénomènes de la nature;
temps;
durée;
espace;
quantité;
traits de caractère, de comportement;
aptitudes, qualités intellectuelles, volitives;
sentiments, émotions;
états psychologiques;
catégories et relations sociales;
catégories éthiques, philosophiques, esthétiques.
La neutralisation antonymique
Le phénomène de la neutralisation affecte les antonymes:
Ex.: Bine ai mai răcit!
Rău ai mai răcit!
Bine Rău
[sens positif] [sens négatif]
[intensité] [intensité]
le premier sème se neutralise:
- longueur/ petitesse
Quelle est la longueur du fleuve?
Initiation à la sémantique 135
- largeur/ étroitesse
Quelle est la largeur de la planche?
- santé/ maladie
On demande des nouvelles sur l‟état de santé de qqn, jamais
de sa maladie.
- old / young
How old are you?
La neutralisation antonymique opère différemment dans les
différentes langues:
-roum. gazda ≠ musafir
- fr. hôte
- roum. a împrumuta
- fr. prêter emprunter
VIII. LA PRÉSUPPOSITION
117
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 217.
Initiation à la sémantique
118
Mariana Tuţescu, op.cit., p. 218.
Initiation à la sémantique 139
Opérateurs de présupposition
Les opérateurs (les embrayeurs) de présupposition sont des
moyens linguistiques de nature très variée à partir du contenu des
lexèmes et jusqu‟aux structures syntaxiques-phrastiques.
119
Ce couple a été étudié par O.Ducrot, mais aussi par les représentants de
la linguistique guillaumienne. Cf. Mariana Tuţescu, op.cit., p. 248.
Initiation à la sémantique 147
ANNEXES
Traits Tra- Ou- oeuvre La- pei Be- thâche cor- bou- tur- Brico- veilles
sémantiques de vail vrage beur ne sogne vée lot bin lage
Effort + + + + + + + + + + + +
Résultat + + + + + + + + + + + +
Utilité + + + + + + + + + + + +
Rémunération + - - - - - - - + + - -
Pénible + - - + + - - - - + - -
Imposé par ± - - - - + - - - - - -
besoin
Imposé par ± - - - - - + + - - - -
obligation
Imposé par ± - - - - - + - - - - -
devoir
Initiation à la sémantique 151
Important par - - - + - - - - - - - -
quantité
Important par ± ± + - - - - - - - ± -
qualité
Manquant - - - - - + - - - - + -
d‟importance
Bas - - - - - + - - - - - -
Manquant de - - - - - + - - - - - -
considération
Fait pendant la ± ± ± ± ± ± ± ± ± ± ± +
nuit
Affectivité ± ± ± - - - - - - - + -
positive
Affectivité - - - - - + - + - - - -
négative
Nuance - - - + - - - - - - - +
sociostylistique
élevée
Nuance - - - - - - - - + + - -
sociostylistique
basse
Ex. lapin
Lapin
Nom
Abstrait Concret
Promesse de
rendez-vous animé inanimé
non tenue
Animal
comestible vêtement
mâle en peau de
viande de
petit rongeur
mammifère
Ex. livre
Livre
[+nom]
[+poids] [+monnaie]
spatialité
dimentionalité non-dimentionalité
perspective latéralité
Sèmes/Mots S1: lieu où l‟on vend S2: S3: S4: où on y vend des S5: où on y
des produits fixe couvert produits alimentaires vend des
fabriqués objets
halle - + + + -
marché - ± ± + -
bazar + + ± - +
souk + + + = +
Sème/Lexème S1: ouvrier qui fait des S2: S3: menuiserie S4: menuiserie
travaux sur bois charpente utilitaire décorative
Charpentier + + - -
Menuisier + - + -
ébéniste + - - +
Initiation à la sémantique
120
Tableau proposé par Teodora Cristea, op.cit., p. 46.
Initiation à la sémantique 155
Entraînez-vous!
Je n‟ai pas pu résister à l‟attraction que ces lieux exerçaient sur mon
âme.
Comment expliquer l‟attrait spécial que présente pour moi la
peinture?
Le profile de la jeune femme exerçait sur les autres une véritable
attraction.
Dommage qu‟elle ne sait pas s‟habiller. Car son visage ne serait pas
sans attrait.
Un spectacle de cirque offre aux enfants bien des attractions.
L‟attirance de la nouveauté a toujours paru irrésistible.
- Fantastique/fantasque/fantaisiste
[+qualité]
[+intensité] > [± positif]
[+positif] > [± réalité]
[- réalité]
Le film que nous venons de voir avait pour héroïne une jeune fille
capricieuse, fantasque, pleine d‟imprévu.
La bibliographie prévoit aussi les Contes fantastiques de
Maupassant.
Votre argument n‟a aucun fondement logique, il est fantaisiste.
Cette règle d‟orthographe est tout à fait fantaisiste. Où l‟avez-vous
trouvée?
Le héros de la pièce est un être bizarre, fantasque, qu‟on ne peut
arriver le connaître.
Il a payé une somme fantastique pour son meuble.
On ne peut pas compter sur ton frère; il est tellement fantaisiste.
8. Expliquez à l‟aide des présuppositions le sens des énoncés:
Même René regarde la télé.
René regarde la télé même régionale.
Même Colette a acheté une poupée.
Initiation à la sémantique
121
Cf. Pierre DesRuisseaux, Dictionnaire des expressions québécoises,
Montréal, Bibliothèque Québécoise, 1990.
Initiation à la sémantique
BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE