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CHPITRE 1 :

INTRODUCTION À LA
COMMUNICATION
Prof : Khalil Mahmoud IDRISSI
Introduction à la communication

Chapitre 1 :
Introduction à la communication

Introduction :
La survie des êtres vivants dépend dans une large mesure de l'information,
convenable ou non, qu'ils reçoivent, et transmettent à leur environnement.
L'échange de tous les messages forme ce que nous appelons la communication.
L’étude de la communication permet de fournir les moyens de mieux
comprendre sa façon d’interagir avec l’environnement et d’être en mesure de
prédire les résultats de sa communication. Ce qui vaut aussi bien dans la vie
personnelle que dans la vie professionnelle.
La survie, au travail ou en vie sociale, dépend de la capacité à communiquer
tant les sentiments que les informations et à déchiffrer ceux en provenance de
l’environnement. Il suffit de savoir qu’une personne passe en moyenne 76% de
chaque journée à communiquer, dont 54.93% à écouter, 23.19% à parler,
13.27% à lire et 8.4% à écrire.
L’étude des systèmes de communication permet de :
1. Apprendre qui nous sommes et apprendre à nous connaître davantage.
2. Connaître le monde qui nous entoure.
3. Partager ce monde avec d'autres d’une manière optimale
4. Satisfaire les besoins sociaux d’affiliation
5. Persuader, influencer l'autre, changer ses comportements et ses
croyances.

« La communication est un pouvoir. Ceux qui en maîtrisent l’emploi


peuvent modifier la notion qu’ils ont du monde et la notion que le monde a
d’eux » Anthony Robbins

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Introduction à la communication

I- Définition :
La communication est l'action, le fait de communiquer, d'établir une relation
avec autrui, c’est l'ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion et
la réception d'un message.
La communication est le processus d’échange d'informations. Ce terme
provient du latin « communicare » qui signifie « mettre en commun ». La
communication peut donc être considérée comme un processus pour la mise en
commun d'informations et de connaissances.
Elle concerne aussi bien l'homme (communication interpersonnelle,
groupale...) que l'animal (communication intra- ou inter- espèces) ou la machine
(télécommunications, nouvelles technologies...), ainsi que leurs hybrides :
homme-animal; hommes- technologies...
La science de la communication a pour objet de conceptualiser et de
rationaliser les processus d'échange, de transmission d'information entre deux
entités
La communication interpersonnelle va au-delà de « la mise en commun »
d’une information. C’est le partage. La notion d’intérêt disparaît au profit de la
notion du respect de l’autre. L’individu devient plus important que l’information/
objet de l’échange.

Processus : Suite d'activités corrélées ou interactives qui ont un but commun et


précis.

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Introduction à la communication

II- Les types de la communication :


A- Selon La forme du message :
On distingue La communication verbale et la communication non verbale.
 La communication verbale est la communication à l'aide de signes
linguistiques, des mots. Elle peut être orale ou écrite.
 La communication non verbale Est dite « non verbale » une
communication basée sur la compréhension implicite de signes non
exprimés par un langage : l'art, la musique, la kinesthésie, les
couleurs, voire les vêtements ou les odeurs. Ces signes, leur
assemblage et leur compréhension ou leur interprétation sont dans
leur grande majorité dépendants de la culture.
C’est l'échange de messages sans passer par la parole, mais au
moyen des expressions du corps (gestes, mimiques, expressions du
visage, posture...).

B- Selon le nombre d'intervenants :


Selon le nombre de personnes qu'elle met en relation, on distingue :
 La communication bilatérale (individuelle) : elle met en relation deux
personnes, un seul émetteur et un seul récepteur.
Exemple : entretien, négociation…
 La communication unilatérale (de masse) : Elle met en relation un
seul émetteur et un groupe de récepteurs.
Exemple : une conférence, un journal télévisé…
 La communication de groupe (intercommunication) : Elle met en
relation un groupe d'émetteurs et un groupe de récepteurs.
Exemple : un débat entre deux groupes, réunion de travail entre deux
sociétés…

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Introduction à la communication

C- Selon la nature d’intervenants :


Une situation de communication peut mettre en relation diverses natures
d’intervenants :
 Homme / Homme (communication interpersonnelle)
 Homme / Machine,
 Homme / Animal
 Entre animaux (on parle de la communication animale).

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Introduction à la communication

III- Le processus de la communication :

Bruits
Cadre de
Cadre de référence R
référence E

Récepteur
Informations à
transmettre
Message

Décodage
Encodage
Emetteur
Canal

Feed- back

Toute communication suppose l'existence d'un émetteur qui encode dans un


message l'information qu'il désire transmettre (opération d'encodage).
Le processus de communication démontre que la communication commence
toujours par un encodage, c’est-à-dire par la traduction d’une idée ou d’une
pensée en un message.
Le message est donc un assemblage d'idées/ sentiments que l'émetteur veut
transmettre. Il est constitué de symboles verbaux, (écrits ou oraux) ou non
verbaux (comme les gestes). Ces symboles verbaux ou non verbaux qui
composent le message sont appelés : les codes.

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Le message est ensuite transmis par un ou divers canaux de communication.


Le canal est donc le moyen, la voie de transmission du message de l’émetteur
vers le récepteur.
Le processus de communication ne s’arrête pas une fois le message envoyé.
Pour qu’un sens soit attribué à ce message, il faut que le récepteur le décode. Il
s’agit pour le récepteur de déchiffrer le message. Le décodage est la lecture, la
compréhension des codes qui composent le message afin de le comprendre.
Le rôle du récepteur ne se limite pas au décodage du message. Le récepteur
donne une réponse à l’émetteur. C’est le feed-back.
Le feed-back est la réaction du récepteur au message de l'émetteur.
L'émetteur et le récepteur construisent leurs messages selon le cadre de
référence propre à chacun d'eux.
L’ensemble des idées, des opinions, des croyances, des valeurs, des
connaissances que possède un individu et qui donnent un sens au message est
appelé « cadre de référence ». En d’autre termes, c’est une toile de fond à tout
ce qu’un personne et qui conditionne ses attitudes à l’égard des autre
Le processus de communication est souvent altéré par des bruits qui
déforment le message transmis et empêchent le récepteur de bien le
comprendre.

Les composantes du processus de la communication :


 L'émetteur : On l'appelle également "locuteur" ou "la personne
source".l'émetteur est celui qui initie la communication et produit le premier
message destiné à être communiqué. C'est lui qui choisit l'information à
transmettre, sa mise en signes (encodage) et le canal par lequel elle sera
transmise.

 Le récepteur : Appelé également "destinataire", le récepteur est celui qui


doit recevoir le message de l'émetteur. Il décode les signes de l'émetteur pour

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les transformer en un message compris, et adresse par la suite un réponse à


l'émetteur sous forme de feed-back..

 Le message : C'est l'ensemble particulier de signes qu'adresse l'émetteur


au récepteur. Le message est l'objet de la communication, il est constitué par le
contenu des informations codées et transmises par l'émetteur. Le message a
plusieurs fonctions.

 Le code : C'est l'ensemble de signes et symboles qui composent le


message. pour communiquer, l'émetteur et le récepteur doivent disposer d'un
code commun.

 Le canal : Il correspond à la voie de circulation du message de l'émetteur


vers le récepteur. On distingue le canal visuel, le canal auditif, le canal tactile, le
canal olfactif et le canal gustatif.

 Le feed-back : appelé également "la rétroaction". C'est la réaction ou la


réponse du récepteur au message de l'émetteur. Le feed-back est sous forme
d'un nouveau message que récepteur construit et transmet à l'émetteur. Il
permet à l'émetteur de vérifier si son message est bien transmis compris, et donc
de le réajuster si nécessaire.
Le feed-back peut servir, suivant les cas, à:
 confirmer la réception du message ;
 infirmer la réception du message ;
 demander des précisions ;
 relancer la discussion ;
 terminer la discussion.

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 Les bruits : Ils représentent tous les parasites qui empêchent la


transmission du message. Ils peuvent être d’ordre environnemental, sémantique,
psychologique ou technique.
- Les bruits environnementaux sont liés à l'entourage de l'émetteur et /ou du
récepteur. Exemple : des coups de klaxon, les autres qui parlent fort..
- Les bruits sémantiques apparaissent lorsque l'émetteur et le récepteur ne
donnent pas le même sens aux codes qui composent le message.
- Les bruits psychologiques sont liés au comportement psychologique et
affectif de l'émetteur et /ou du récepteur.
Exemple : attitude de sympathie ou d'antipathie, timidité, crainte de l'autre...
- Les bruits techniques sont généralement liés au canal.
Exemple : coupure d'électricité, déchargement du téléphone portable.

 Le cadre de référence : c'est l'ensemble des variables qui influencent le


comportement de l'émetteur et du récepteur à un moment donné.
Le cadre de référence est constitué par plusieurs éléments dont les principaux
sont :
- Le statut : désigne la position hiérarchique qu'occupe une personne,
- L'expérience : c'est l'ensemble des situations vécues,
- La personnalité : c'est l'ensemble de traits de caractères propres à une
personne,
- La culture : c'est l'ensemble d'habitudes, croyances, traditions et valeurs
partagées par un groupe d'individus.

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Introduction à la communication

IV- Les fonctions de la communication :


Il s'agit de fonctions remplies par les messages, que Jakobson distingue en
fonction de l'élément du schéma de la communication qui est le plus sollicité par
le message. On les appelle également "les fonctions du langage ", et sont au
nombre de six : La fonction expressive, conative, phatique, métalinguistique,
référentielle, et poétique.

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Introduction à la communication

La fonction expressive : La fonction expressive centre le message sur le


locuteur qui cherche à exprimer ses sentiments. C’est ce qui distingue par
exemple une phrase exclamative telle que "Il fait chaud !" d’une phrase
déclarative telle que "Il fait chaud." Dans le premier cas, le locuteur est
impliqué dans le message, il a sans doute lui-même chaud. Le second
message est lui une simple déclaration, constatation, un renvoi à une
réalité.

La fonction conative : La fonction conative centre le message sur le


destinataire. Le locuteur cherche à produire un effet sur son interlocuteur :
obtenir quelque chose de lui (dans le cas d’un ordre, par exemple) ou
l’impliquer (lorsqu’on l’appelle, par exemple). Cette fonction est
essentiellement représentée par l’emploi de l’impératif et du vocatif.
Elle est utilisée par le destinateur pour agir sur le destinataire, et
l'influencer. C'est évidemment une fonction privilégiée par la publicité.

La fonction phatique : La fonction phatique est celle qui permet d’établir,


de maintenir ou d’interrompre le contact entre deux interlocuteurs elle est
donc centrée sur le canal. Le message n’a pas de contenu informationnel.
Généralement très présente à l’oral (allô ?, n’est-ce pas, euh, etc.), mais
on peut également la retrouver à l’écrit. Ainsi des textes tels que les
sommaires, les index, voire les titres servent de lien entre l’auteur et le
lecteur.

La fonction métalinguistique : La fonction métalinguistique est celle qui


centre le message sur la langue elle-même en prenant le code utilisé
comme objet de description. L’émetteur au travers d’expressions telles que
c’est-à-dire, en d’autres termes, ce qui signifie, etc. se livre à une analyse
du discours.
Avant d'échanger des informations il peut être important que l'échange
porte d'abord sur le codage utilisé pour le message. Ainsi les partenaires

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vérifient qu'ils utilisent un même code. Cette fonction consiste donc à


utiliser un langage pour expliquer ce même langage ou un autre langage.
On l'appelle parfois « fonction de traduction ».
Exemples :  « 日本語, c'est du japonais », « le verbe manger est un verbe
du premier groupe », « quand il a parlé de Pierre, c'est bien entendu de
Pierre Dupont qu'il voulait parler, et non de pierre Durand ».

La fonction référentielle : La fonction référentielle permet de parler de


toutes les réalités de l’univers (réalités extra-linguistiques), qu’il s’agisse
d’objets concrets ou d’idées abstraites, d’actions, de qualités ou qu’il
s’agisse de réalités ou de concepts imaginaires. Le mot renvoie à un
référent (la chose nommée).
Le référent d'une communication peut être par exemple la table qui se
trouve dans l’environnement des interlocuteurs (dans le même
« contexte »), ou alors une culture, un pays.

La fonction poétique : La fonction poétique accorde une importance


particulière à l’aspect « esthétique » du message transmis. Elle utilise des
procédés qui permettent de mettre le langage lui-même en valeur et cela
aussi bien dans des œuvres en vers que des œuvres en prose. . Cette
fonction permet de faire du message un objet esthétique, même de façon
minimale. Les efforts liés à l'euphonie et à l'ordre des mots concernent la
fonction poétique. Le niveau de langue, le ton, la hauteur de la voix
construisent aussi la fonction poétique d'un message oral.

Il est important de signaler que la plupart des messages cumulent plusieurs de


ces fonctions.
Il considère d'ailleurs que ces fonctions « ne s'excluent pas les unes les
autres, mais que souvent elles se superposent ». Le langage peut ainsi servir à
plusieurs choses à la fois : maintenir le contact (fonction phatique) tout en

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prenant pour objet le code du message (fonction métalinguistique), par exemple,


dans as-tu entendu ce que je t'ai dit ?.

VI- Les principes de la communication :


P1 : La communication est inévitable
On ne peut pas ne pas communiquer parce que tout comportement est porteur
d'un message; même le silence est une forme de communication.

P2 : La communication est intentionnelle :


On communique pour faire passer un message, il y a toujours une intention,
un but derrière chaque message émis (découvrir, se rapprocher, persuader..).

P3 : La communication est un ensemble de signaux


Tout acte de communication se présente sous forme d'ensemble de
comportements ou messages verbaux et non verbaux. Ces messages
constituent des signes qu'échangent l'émetteur et le récepteur et qui nécessitent
une interprétation (un décodage).

P4 : La communication est un processus transactionnel :


La communication est une transaction, c'est-à-dire une séquence d'émissions
et de réceptions de messages, et dont tous les éléments sont interreliés et
toujours en mouvement.
L'interaction des éléments se traduit par les rapports entre eux : un message
ne peut exister sans émetteur, un récepteur ne peut exister sans émetteur.
Ainsi, chaque modification de n'importe quel élément entraîne
automatiquement une modification des autres éléments.
La communication est un processus, c'est-à-dire un enchaînement d'actions
(Idée (1)- Codage –émission de message- réception – décodage – Idée (2) –
feed-back). Cet enchaînement est actif du fait du changement permanent des
paramètres de la situation de communication.
Les transactions peuvent être symétriques ou complémentaires.

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Introduction à la communication

Dans une relation symétrique les partenaires sont sur un pied d'égalité, le
comportement de l'une reflète celui de l'autre. Si l'une manifeste sa colère, l'autre
manifeste également sa colère, si l'une est agressive, l'autre l'est également. Il
s'agit d'une relation en miroir.
Dans une relation complémentaire, la relation est basée sur la différence. Il y a
complémentarité entre les partenaires.

P5 : La communication comporte un contenu et un aspect relationnel :


Chaque situation de communication met en évidence deux aspects :
- Le contenu du message qui concerne les rapports subjectifs entre émetteur
et récepteur.
- La relation qui concerne la façon de se comporter en face de l'interlocuteur.
Par exemple, un patron dit à son employé "venez me voir après la réunion".
Ce message comporte un contenu et un aspect relationnel.
Le contenu concerne la réaction souhaitée en termes de comportement, à
savoir que l'employé se présente au patron après la réunion. L'aspect relationnel
touche la relation entre le patron et l'employé, il indique comment se comporter
compte tenu de la différence de statut entre les deux parties. Ainsi, le patron peut
commander à son employé sans que ce dernier puisse le faire.
Beaucoup de conflits interpersonnels naissent de l'incapacité à faire la
distinction entre le contenu et les aspects relationnels de la communication.
Les conflits reliés au contenu assez faciles à régler (on peut facilement vérifier
les faits objet des conflits). Les conflits reliés à l'aspect relationnel sont par contre
beaucoup plus difficiles à régler.

P6 : La communication est un processus d'ajustement


La véritable communication n'a lieu que dans la mesure ou les gens
comprennent leurs systèmes mutuels de signaux, mais ceci n'est pas facile du
moment ou chacune des parties dispose de son propre cadre de référence. Il

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faut donc faire l'effort d'apprendre le système de communication de chacun et y


adapter sa communication. C'est le processus d'ajustement.

P7 : La communication est irréversible :


Quand on a communiqué quelque chose, on ne peut revenir en arrière. On
peut certes essayer d'atténuer les effets de son message sans pour autant
pouvoir annihiler cet effet (en présentant des excuses par exemple).
Ce principe implique qu'en situation de communication interpersonnelle, il faut
veiller à ne pas dire des choses que l'on risque de regretter plus tard.

Conclusion :
Dans un monde qui se veut être celui de la communication, nous sommes loin
d’être performants. Bien que les outils de communication ne cessent de
s’accroître et de se diversifier, la qualité de la communication reste controversée.
Nous avons souhaité à travers ce chapitre de faire découvrir un cadre général
de la communication et de mettre les prémices d’une réflexion constructive
personnelle permettant à chacun de repenser ses stratégies
communicationnelles.
Les prochains chapitres seront consacrés à la présentation de moyens et
techniques susceptibles de faire de la communication un outil de développement
personnel et professionnel.

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