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La linguistique – définition

– rapport langue / langage/ parole


- branches de la linguistique

La lexicologie ˂ grec : lexis (mot) + logos (science)


- branche de la linguistique
- objet d’étude – les unités lexicales
– définition des différents types d’unités lexicales
– étude des règles de formation de ces unités

La lexicologie science de frontière


1. définie par rapport à la sémantique
2. définie par rapport à la phonologie
3. définie par rapport à la morphologie → la morpho-lexicologie etudie la
composition formelle des unités lexicales.
4. définie par rapport à la syntaxe
La linguistique. Introduction.( Définitions, historique du terme)

La linguistique est la science qui a pour objet l'étude du langage, des langues
envisagées comme systèmes sous leurs aspects multiples phonologiques,
syntaxiques, lexicaux et sémantiques.
Plusieurs définitions sont à prendre en considération pour envisager l’objet d’étude
de cette discipline :
a) La définition proposée par A. Martinet dans son ouvrage Eléments de
linguistique générale (1967, p. 6.): La linguistique est l'étude scientifique du
langage humain. Une étude est dite scientifique lorsqu'elle se fonde sur
l'observation des faits et s'abstient de proposer un choix parmi ces faits au nom de
certains principes esthétiques ou moraux. « Scientifique » s'oppose donc à «
prescriptif ». Dans le cas de la linguistique, il est particulièrement important
d'insister sur le caractère scientifique et non prescriptif de l'étude : l'objet de cette
science étant une activité humaine, la tentation est grande de quitter le domaine de
l'observation impartiale pour recommander un certain comportement, de ne plus
noter ce qu'on dit réellement mais de dicter ce qu’il faut dire.
La même direction dans la définition de la linguistique est à remarquer chez E.
Coşeriu « lingvistica este ştiinţa care studiază din toate punctele de vedere limbajul
uman articulat, în general şi în formele sale specifice de realizare, adică în actele
lingvistice şi în sistemele de izoglose, care, tradiţional sau convenţional, se numesc
limbi. » (Dicţionar al ştiinţelor limbii, 2001: 293).
b) La linguistique comme description des langues. Linguistique générale1,
entendue comme partie composante de la linguistique en tant que telle, est la

1
Suivant le modèle de Saussure dont les cours ont été rassemblés dans Cours de linguistique générale, le syntagme
«linguistique générale » commence à être utilisé pour les ouvrages visant un traitement théorique des études sur la
langue. Nous rappelons en ce sens: A. Meillet, Linguistique historique et linguistique générale (1921), A. Martinet,
Eléments de linguistique générale (1967), R.Jakobson, Essais de linguistique générale.
science se proposant de dégager la synthèse des études faites sur les différentes
langues, de déterminer les conditions générales de fonctionnement des langues et
du langage. Selon cette conception, la linguistique générale considère, d'une part,
que les langues sont conventionnelles, d'autre part, qu'elles sont soumises aux
conditions naturelles des phénomènes humains (LEIF 1974, in TLF).
Les deux définitions mentionnées ci-dessus font comprendre le fait que cette
discipline a pour objet étudié, qu’il faut connaître au départ, le langage et pour
objet spécifié, visé en dernière analyse, la langue. Autrement dit, elle part de
l’étude du langage et en arrive surtout à s’occuper des langues.
En fait, les deux directions de la linguistique coexistent :(a) la linguistique comme
description des langues entendues comme système de signes linguistiques et (b) la
linguistique comme étude du fonctionnement du langage.
La linguistique est définie comme l’étude scientifique du langage humain,
tel qu’il se réalise par une langue conçue comme système de signes linguistiques
et/ou systèmes de règles. Faire une étude des plus complètes de la langue signifie
prendre en considération tant le système que l’usage du système de la langue.
Les deux volets de l’étude de la langue sont représentés couramment de la manière
suivante ( J.Moeschler, A.Reboul,1994:25):

langue

système usage du système

syntaxe sémantique pragmatique

règles de bonne règles de bonne lois de discours


formation composition

forme de surface forme logique interprétation


Rapport langage, langue, parole

L’étude d’une langue doit débuter par une réflexion sur le langage sur ses
particularités, sur ce qu’il représente, sur ses fonctions ainsi que les rapports qu’il
entretient avec la langue.
Le langage est une activité et une aptitude humaine innée qui se développe sous
l’influence et la pression de l’existence sociale. Cette aptitude humaine est orientée
vers la transmission et l’interprétation des messages utilisés par tous. Il s’ensuit
que la communication est fonction essentielle du langage. Le langage sert de
support à la pensée ce qui permet de dire que le langage a aussi une fonction
cognitive. Le langage, comme toute institution humaine, n’est pas immuable
(donné une fois pour toutes). Malgré son caractère stable, le langage est susceptible
de changer sous l’influence de la pratique collective; il peut être influencé par
d’autres communautés, par des besoins divers. Le langage, selon Ferdinand de
Saussure, se compose de la langue et de la parole. La formule ci-dessous rend
compte de cette équivalence.
Le langage = langue + parole
« La langue, affirme Saussure, est un tout en soi, un principe de classification »
(CLG, p.27). La langue est à la fois un produit social de la faculté du langage et un
ensemble de conventions nécessaires. Autrement-dit, la langue est un corps de
prescriptions et d’habitudes commun à une collectivité humaine, un instrument de
communication. La langue fait l’unité du langage. « Pour attribuer à la langue la
première place dans l’étude du langage, on peut enfin faire valoir cet argument,
que la faculté –naturelle ou non – d’articuler les paroles ne s’exerce qu’à l’aide
d’un instrument crée et fourni par la collectivité. » (CLG, p. 27)
La langue est forme et non pas substance. Pour montrer que l’essence de la langue
reste indépendante des « substances » que celle-ci met en jeu, Saussure met en
discussion les deux plans de la langue: celui de l’expression sonore et celui du
contenu conceptuel. Si l’on considère séparément les deux plans, ceux-ci
apparaissent comme des zones amorphes et continues. Les deux plans forment les
substances dont la langue a besoin mais, séparés, n’en font pas l’essence. La
langue est le lien entre la zone amorphe de l’expression sonore et la zone amorphe
du contenu conceptuel. Nous arrivons ainsi à l’une des thèses fondatrices pour
l’étude scientifique du phénomène langage/ langue, à savoir: la langue est un
système de signes.
La parole est une manifestation particulière, orale ou écrite, de l’exercice de la
langue (système général, commun à une collectivité donnée). La langue est donc
un ensemble d’éléments et de règles que les usagers mettent en fonctionnement
chaque fois qu’ils prennent la parole, c’est-à-dire quand ils réalisent des actes de
parole. La langue n’existe qu’en tant que virtualité, toute manifestation linguistique
particulière de la langue est un acte de parole irrépétable, reproductible mais jamais
de la même façon, car les conditions dans lesquelles il est produit ne se répètent
jamais.
Les champs d’étude de la linguistique.
L’objectif général de la linguistique est la description scientifique du phénomène
langage, mais celui-ci présente plusieurs aspects. La conséquence en est que cette
science comprend plusieurs champs d’étude.
Toute langue implique une émission de sons organisés en unités plus grandes ayant
une forme fixe ou variable, douée de sens et combinées selon certaines règles. Les
sons en tant que tels sont étudiés par la phonétique, leur fonctionnement à
l’intérieur du système de la langue relève de la phonologie. L’étude de la structure
du mot, de l’organisation du vocabulaire, de l’enrichissement de celui-ci, etc., fait
l’objet de la lexicologie. La morphologie s’occupe des classes de mots (appelés
aussi parties du discours) et des catégories grammaticales qui règlent leur
fonctionnement. Les possibilités combinatoires des mots à l’intérieur de la
proposition et de la phrase constituent le domaine de la syntaxe. L’étude du
système signifiant que constitue la langue revient à la sémantique.
Les phénomènes phonologiques, lexicologiques, sémantiques, etc., sont
étroitement liés en un fonctionnement global, c’est pourquoi une délimitation nette
entre les branches de la linguistique est difficile à concevoir. Il y a pratiquement
une dépendance systématique entre les divers compartiments de la langue, d’où le
chevauchement des champs d’étude.

Pour exemplifier ce que nous venons de dire, nous prendrons en considération


l’énoncé2 Bonne continuation ! qui peut être analyse comme il suit :
1. Du point de vue morphologique – c’est un énoncé elliptique qui se présente
en structure de surface comme un groupe nominal (GN) à fonction de
complément d’objet direct. A l’intérieur du GN, la syntaxe repère aussi la
présence du phénomène d’accord en genre et en nombre qui s’établit entre
les éléments et la morphologie en décèle les morphèmes qui les composent.
2. Du point de vue sémantique – l’énoncé présente certaines propriétés qui
rendent possible un cumul de signifiés, un calcul sémantique, qui conduit à
sa signification globale.
3. Du point de vue pragmatique – il peut être un acte de langage direct (acte de
souhait) ou un acte de langage indirect (exprimer l’ironie) ; son
interprétation dépend lu contexte : de la situation de communication, du
statut des interlocuteurs, de l’intention du locuteur, de l’horizon d’attente de

2
En linguistique énonciative, branche de la pragmatique, l’énoncé est défini
comme «  unité minimale de la communication » pourvu d’une structure et d’un
sens. L’exemple que nous donnons est emprunté à Sofia Dima, Les catégories
grammaticales. Le genre et le nombre, Ed. Ars Longa, Iaşi
l’allocutaire qui peut attribuer à cet énoncé un jugement favorable ou non
favorable.
4. Du point de vue de la théorie de l’énonciation – cet énoncé s’inscrit dans la
modalité d’énoncé injonctive et dans la modalité d’énonciation du souhait.
5. Du point de vue de la grammaire textuelle – on peut le traiter comme un
énoncé –texte car à l’intérieur on a décelé des éléments cohésifs nécessaires
pour former une suite de mots parfaitement intelligible en tant que tout.
6. Du point de vue cognitif – cet énoncé nous conduit à une représentation -
type qui déclenche dans notre mémoire une théorie sur le monde réel ou un
monde possible, un modèle mental selon lequel une personne doit quitter
une autre qui était en train de faire quelque chose et qui avait été
interrompue ; celui qui part souhaite à l’autre Bonne continuation ! Ou bien,
le locuteur n’est pas du tout satisfait du travail que l’autre est en train de
faire et l’en avertit de façon indirecte, ironique ou malicieuse.
Les champs d’étude de la lexicologie. La lexicologie – science de frontière
Toute langue implique une émission de sons organisés en unités plus grandes ayant
une forme fixe ou variable, douée de sens et combinées selon certaines règles (v.
supra).
La lexicologie (gr.< lexis = mot et logos=science)est une branche de la linguistique
qui étudie les éléments du vocabulaire, plus précisément, les mots et leurs
équivalents. La lexicologie a pour objet l’étude des unités lexicales. Cette branche
de la linguistique se propose de définir les différents types d’unités lexicales et
leurs règles de formation.
La lexicologie est une science de frontière car elle se définit mieux en la rapportant
aux autres branches de la linguistique.
a) Elle peut être définie par rapport à la sémantique dont l’objet est l’étude des
significations linguistiques. (à son tour la sémantique fait partie d’une
science plus vaste, la sémiologie, science générale qui étudie la signification
des signes et des codes). Avant le structuralisme, les linguistes étudiaient les
valeur de sens des mots pris individuellement dans leur évolution. La
sémantique était incluse dans la lexicologie historique. Le structuralisme qui
s’occupe de l’étude des relations entre les éléments constitutifs du système
de la langue, a isolé la sémantique qui est devenue discipline à part.
b) Elle peut être aussi définie par rapport à la phonologie dont l’objet est
l’étude du système signifiant (les phonèmes, qui forment le signifiant des
mots). Les phonèmes sont des unités distinctives (dans le sens que leur
présence ou absence peut déterminer des changements dans la signification
des mots: père/mère; raison maison.) Quant à la lexicologie, elle n’aurait
d’existence réelle sans prendre en considération la totalité du signe, forme et
sens (Sa et Sé). Cette distinction s’avère pertinente dans la définition de
l’unité minimale dans le plan du lexique et, implicitement, du mot.
c) La lexicologie peut être définie par rapport la morphologie dont l’objet est
l’étude des unités grammaticales (parties du discours, catégories
grammaticales, désinences…). Les unités morphologiques expriment des
catégories générales de la pensée telles: genre, nombre, personne, temps,
relations spatiales et rendent possible la combinaison en un discours
cohérent des unités dont s’occupe la lexicologie.
d) La lexicologie peut se définir aussi par rapport à la syntaxe dont l’objet est
l’étude des relations que les signes entretiennent entre eux dans la phrase.
La morpho-lexicologie constitue un domaine spécifique de la lexicologie, étudiant
les types de mots du point de vue de leur composition formelle, les caractéristiques
et les rapports mutuels des éléments qui entrent dans ces structures (radicaux et
affixes, radicaux de composition). Cette branche de la lexicologie construit des
schémas de dérivation et de composition à la manière dont la morpho-syntaxe
décrit les mécanismes relationnels des mots dans le discours.
Ainsi la lexicologie peut être considérée comme une science de frontière qui étudie
généralement trois catégories de faits :
a) La délimitation et le statut du mot-signe.
b) Les groupements de sens (les systèmes sémantiques) et les groupements
formels (la formation des mots).
c) La production des structures sémantiques à partir des structures de la
pensée, ces dernières déterminées par des facteurs sociaux.
Alain Ray (La lexicologie des signes, 1970) définit cette science de la manière
suivante: « La lexicologie est la discipline linguistique qui s’attaque au statut du
signe-mot en tant que mot, à l’ensemble complexe des systèmes formés par ces
signes, ensemble capable d’assurer la communication linguistique à l’intérieur du
système global de la langue. »
La lexicologie se propose de résoudre quelques problèmes, à savoir :
- préciser quelle est l’unité lexicale de base (autrement-dit, les problèmes de la
définition du mot) ;
- le problème de l’inventaire des mots d’une langue ainsi que les instruments
nécessaires pour une telle opération ;
- le rapport entre le lexique d’une langue et l’univers, entre le nombre limité de
mots et une réalité infinie ; le découpage de la réalité opéré par le lexique de la
langue ; les données universelles qui permettent la traduction d’une langue à
l’autre ;
- l’aptitude des mots à s’associer entre eux sur le plan syntaxique et sémantique ;
- les rapports Sé-Sa à l’intérieur d’un mot donné ainsi que les rapports mot-
contexte ;
La démarche de l’étude lexicologique peut toucher deux dimensions : une étude
synchronique (étude des mots dans un état de langue donné, à une certaine
époque); une étude diachronique (enrichissement et appauvrissement du lexique,
évolution des sens des mots et de leurs relations, variations dans la façon dont le
lexique structure l’univers).

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