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I. Éléments biographiques
II. Contexte
B. Contexte littéraire
Le romantisme
Origine : Fin XVIII – Rejet du rationalisme des lumières
En France au XIX : recherche introspection, Analyse de son « moi » profond/chef de file : Victor
Hugo
Le mouvement se fait, l’écho du « Mal du siècle »
-> déception de la jeunesse (guerre, brutalité, pouvoir…)
-> « poètes maudits » - pas acceptés par la société
Parnasse ou « l’Art pour l’Art »
Créé par Théophile Gautier
Démarche uniquement esthétique
- Recherche perfection stylistique
- Référence pointue à la culture Gréco-latine
Le symbolisme
Mouvement artistique de la fin du XIXème
Baudelaire est un précurseur du symbolisme
Le rêve, ésotérisme (ensemble de savoir/connaissance/enseignements secrets réservés à des initiés) ;
(franc-maçonnerie (signification déviée)), les secrets, les mystères, la mélancolie, les figures de la
femme fatale
III. L’œuvre
A. La structure de l’œuvre
La structure de l'édition de 1861 comprend six sections : Spleen et idéal (85 poèmes) ; Tableaux
parisiens (18 poèmes) ; Le Vin (5 poèmes) ; Fleurs du Mal (9 poèmes) ; Révolte (3 poèmes) ; La
Mort (6 poèmes)
- Les femmes et l’amour : elles incarnent beauté, vis, péché -> ce sont elles les fleurs du mal,
tout cela mène à la déchéance, sentiment amoureux : tendresse, passion, sensualité,
souffrance…
- La quête d’ailleurs, le voyage, l’exotisme…
- Spleen : mélancolie profonde, angoisses, visions cauchemardesques…
- La mort, misérables conditions humaines, fascination pour la mort
C. L’alchimie poétique
Alchimie : science ésotérique née au moyen âge qui avait deux buts :
- Découvrir la pierre philosophale
- Le secret de la transmutation de la matière (plomb en or)
Image métaphorique pour transformer le réel (le monde) en quelque chose de supérieur c’est-à-dire
en poésie (or poétique)
Prendre la boue pour en faire de la poésie (or) grâce au langage poétique
Le processus alchimique temps vers une spiritualisation du monde sensible permet la naissance
d’un nouveau type de beauté. Mais l’alchimie peut aussi échouer et cet échec devient la matière lui-
même du poème.
Gout pour bizarre, l’artificiel, le beau (Celui-ci semble naître de la souffrance qui transfigure et
sublime le réel).
F. Baudelaire, un dandy ?
- En Angleterre, début du XIXème, le dandy est un jeune homme en haute société
- En France, à l’époque romantique, un personnage dont le raffinement est anticonformiste,
recherche éthique, fondée sur le mépris des conventions sociales et de la morale
G. Décadentisme
Le décadentisme est un courant de la fin du XIXème siècle auquel appartiennent des poètes
marqués par un sentiment de déliquescence. Cela se traduit par un attrait pour la mort, l’irrationnel,
le mystère, le rejet de la science.
Syncrétisme : le syncrétisme c’est une fusion d’influences de doctrines disparates et de religions, de
mythes…
Texte 1 : « Alchimie de la douleur », Spleen et idéal, LXXXI.
Analyse
Introduction :
signification titre :
- la douleur va se transform grâce à alchimie poétique
- la douleur permet alchimie poétique
Mouvement 1 :
Vers 1/2: opposition vie/mort : - alternance de pronoms qui s’opposent (l’un /l’autre)
- Antithèse avec Éclaire/ardeur/vie/splendeur\\Deuil/sépulture
apostrophe→ nature sacralisée par antonomase (Nature)
Vers 3/4 : opposition vie/mort : - jeu de position « l’un, l’autre »
- opposition entre la vie et la mort avec « Sépulture » et « Vie » mis en évidence par
l’antonomase → sacralisation
mais 1 unité : - parallélismes, répétitions, allitération en « r »,et parfaite symétrie avec « : » ; « ! »
Mouvement 2 :
Vers 5, 6 : Hermès : ici dieu syncrétique (hermès trismégiste), dieu des alchimistes
associé au terme « inconnu » peut surprendre car Hermès n’est pas une figure inconnue au
contraire mais il est plus à prendre au sens de « mystérieux »/ obscur (psychopompe)
invocation des divinités : - apostrophe « Hermès »
- oxymore Hermès/inconnu → Hermès n’est pas inconnu (car dieu et ici nommé)
- invocation de 3 personnages : Hermès, Midas, et Baudelaire (représenté par le « m’ »).
soumission de Baudelaire à Hermès : - deux subordonnées relatives : « qui m’assistes » ; « qui
toujours m’intimidas », B représenté par m’ de « m’assiste » ; « m’intimidas ».
- verbes pronominaux assister et intimider mis en valeur en fin de vers
Vers 7/8 : B soumis : voie passive , reçois les enseignements d’Hermès
B maudit : - « Le plus triste » : Hyperbole, superlatif relatif de supériorité, B=Midas
- alchimie inversée : cause la souffrance, incapacité d’atteindre son idéal, change « l’or en fer »
plainte à H : - B accuse H de sa souffrance/malédiction
- assonance plaintive en « i »
Vers 9 à 11 : Alchimie ratée : - métaphore filée alchimie ( mais jeu sur le sens → ici inversée car
or→fer)
- homophonie à la rime « en fer » et « enfer » → malédiction poète, incapacité à dire le monde
(parole poétique → aporétique) , poésie B profane : corrompt ce qu’elle touche (or→ fer )
- échec → source d’inspiration, matière du poème
Omniprésence de la mort : - isotopie de la mort
- métaphore aérienne + antithèse « le suaire des nuages » : nuage = beauté&éphémère =
corps humain = mort / poète condamné à la fascination de la mort&contemplation beauté
inatteignable
modernité : - Enjambement rejoins les deux tercets
- Unité : syntaxe (sizain), sonorité avec l’allitération en « r », champ lexical de la mort, la
réflexion sur la création
Vers 12/14 : vers symboliques → inspiration/création/souffrance
cadavre cher = cher à son cœur = son cadavre + se représente avec le « je »
hyperbole « de grands sarcophages » : construction = écriture poétique
Travail poétique = bénédiction (don) contempler & créer la beauté
= malédiction mange, incapacité d’atteindre l’idéal
Mais souffrance = échec = matière première d’inspiration
Conclusion :
Ouverture du Bellay, Les regrets – perte inspi = matière première => Las ! Où est maintenant ce
mépris de fortune ?
Pour conclure, Baudelaire est l’un de ces poètes qui lorsqu’ils n’ont plus d’inspiration, ils
expliquent ce qu’ils ressentent et donc avec cela créent du contenu et de l’inspiration, le poème
résume cette sensation, avec les oppositions des vers entre eux et la manière dont le poète a
construit son poème. De plus il explique son sentiment en faisant référence à deux grandes
personnalités plutôt connues dans cette époque qui sont Midas et Hermès, il leur fait référence en
citant ses ressentis. Baudelaire se créé de l’inspiration et s’inspire des « plus grands » pour s’y
référer.
Texte 2 : « Les deux bonnes sœurs », Fleurs du Mal, CXII
Analyse
Introduction :
Problématique: Dans quelle mesure le poète opère-t-il une inversion subversive des valeurs en
dressant le portrait d’une humanité déchue côtoyant la débauche et la mort ?
Mouvement 1 :
Vers 1 : allégories débauche/mort : - antonomases Débauche & Mort
- adj qual épithète mélio lié à « filles »: désigne prostituées
- paradoxe car 2 filles renvoient aux 2 bonnes sœurs du titre
connotation morbide & déchéance :vers 1 au présent de vérité général
Vers 2 : abondance : - termes prodigues et riches mis en valeur par // construction (adj + CN)
- pluriels + conj coord « et »
Vers 3/4 : paradoxe pauvreté&vices/richesse&bonne conduite : - synecdoque « le flanc » : symbole
de vie
- associé à « toujours vierge »& amplifié par « n’a jamais enfanté » : virginité des prostituées
- oxymore « drapé de guenilles » : drapé=beau/toge \\ guenilles=déchiré/travail du tps
accompagnent l’humanité : sont éternelles : « éternel »
Mouvement 2 :
Vers 5/6 : poète maudit : - adj épithète « sinistre » lié à « poète »:destin tragique
- périphrases désignant le poète, structure //, « ennemi des familles » : poète ≠ modèle bourgeois
- énumération : insistance => fin statut privilégié poète
Vers 7/8 : expression Mort/Débauche : - antithèse tombeaux/lupanars
- chiasme sémantique bière,tombeau/alcôve,lupanars + enjambement qui lie les 2 vers
- vers reliés au début du poème : chiasme + même construction poétique (ac 1 enjambement)
- forme antithétique charmilles / bière&alcôve
- polysémie de lit (lit de mort ou lit de plaisirs)
Mouvement 3 :
premier tercet :
unité : - allitérations en f et r + enjambement
caractère subversif du poème : - polysémie bière (alcool/cercueil) & alcôve (tombeau/lupanar)
- hypallage : attribue à bière&alcôve d’être fécondes en blasphèmes
- « fécondes »= prodigalité v 2 ≠ virginité v 3/4 associé à « blasphème » (subversivité)
- vb offrir = cadeau irrévérencieux = prodigalité
- comp « comme 2 bonnes sœurs » = allégorie débauche/mort → paradoxe : 2 sœurs pas fécondes
- polysyndète « et » : insiste sur bière&alcôve, rythme
complexité émotions poète : - 2 oxymores v10 reliés par construction 6/6
deuxième tercet :
adresses à la débauche et la mort : - 2 interrogations + allégories, antonomases => personnification
Vers 12 : mort inéluctable : - vb m’enterrer : B subit l’act°
- Débauche personnifiée « bras immondes » ≠ début poème, Débauche = aimable fille, prostituées
- synecdoque : les bras = la Débauche tout entière => fascination B pour mort
Vers 13 : apostrophe à la mort : - Ô lyrique mis en valeur début de v
- isotopie de la mort + allitération en r
Vers 14 : jeu vie/mort : - vb « entrer »= greffer = fusion → boue et or ; vie et mort
- ici cyprès et myrte associés à adjs epithètes « infects »&« noirs » => mort
- ds grèce antique myrte = beauté, richesse & cyprès = vie éternelle => vie
Conclusion : Le poète sublime le mal, l’horreur, la laideur, la mort, qui devient beauté grâce à la
poésie. Il joue sur la transgression en inversant bien, mal ; vis, vertu. On retrouve l’idée de
l’alchimie poétique avec la transformation de la laideur en quelque chose de beau. Cette fois
l’alchimie passe par quelque chose de subversive, il y a dans ce poème une dimension méta
poétique puisque dans ce poème, le poète réfléchi à son statut de poète.
Ouverture : texte 1 / l’ile des morts ; A. Böcklin
Texte 3 : « Spleen », Spleen et idéal, LXVIII
Analyse
Introduction :
spleen → état pathologique ⇒ vide intérieur/tragique condition humaine/peut conduire à la folie
Idéal→ envol de l’esprit vers des valeurs supérieures ⇒ transcrit par des images de l’envol, de
liberté, de verticalité, ascension, pureté
Problématique : Dans quelle mesure ce texte évoque-t-il une lutte tragique et inégale entre deux
allégories qui symbolisent les tourments du poète ?
Mouvement 1 :
mal-être du poète : - anaphore « Quand » : son état d’âme dépend des conditions météorologiques
- 3 éléments ds les 3 strophes : terre, eau , air => forment de la boue, B collé à 7 boue
- ns empêche d’atteindre l’idéal : moestra et errabunda : la boue est faite de nos pleurs
Strophe 1 :
expression d’un écrasement et rétrécissement de l’espace : - isotopie de l’enferment
- vb peser mis en valeur (début du 2eme hémistiche) + couvercle
- ciel = idéal mais lié aux adj épithètes bas et lourds : idéal inatteignable
- comp comme 1 couvercle : renforce
- couvercle (prosaïque) = cercle (poétique) = obstacle à l’élevat° du poète
plainte et mélancolie : - adj épithète longs lié à ennuis (v17 → au pluriel = encore + long)
- assonance en i
Strophe 2 :
enfermement : - métaphore terre → cachot
- isotopie enfermement
- « se cognant »+« plafond », liés par 1 enjambement
- allitérations en b,t,d : consonnes dures
expression du spleen : - allég + antonomase Espérance v6 → idéal qui « s’en va » v7 : inatteignable
- assonance en « an » → spleen + plainte
- « tête » = esprit & plafond = condit° humaine
- assonance en i ds 4 mots à la rime : 4 termes péjoratifs
bestiaire fantastique & hideux : - Chauve-souris (comparée à espérance et désignée par synecdoque
« aile timide »(=vol frêle)) puis araignée
- associé à 3 vertus du christianisme (espérance, foi, charité):blasphème
Strophe 3 :Vers 9 : la pluie est exagérée, elle donne l’image d’une prison formée par les gouttes
d’eau→ lien avec la métaphore du cachot+personnification de la pluie avec « étalant»
Vers 9-10 :limite entre métaphore et personnification car la pluie « imite », elle est active.Les
éléments du paysage ont une activité angoissante pour l'Esprit, qu'ils enferment. La nature entière
devient une prison.
Vers 11/12 : araignée = spleen et la mélancolie ⇒ fait référence au monde pourri + inquiètent par
leur nombre (« un peuple »), et son côté prédateur (« filets »). + métaphore faisant référence à la
prison vu → Baudelaire est emprisonné dans ses émotions et donc dans ce monde pourri, araignées
est également personnifié avec « muet » = rien ne rompt le silence
Menace → intérieure ⇒ esprit de CB envahi par des monstres (avoir une araignée dans le
cerveau=être fou)→ matérialisent l’angoisse et la mélancolie
1ère personne du pluriel → condition humaine ⇒ englobe tout le monde
accentuation de l’enfermement + remplacement de son entourage par des animaux hideux
Mouvement 2 :
Strophe 4 : vers 13 et 14 : cloches → dimension religieuse = inattendue
« avec furie »→folie, dérangement, action débridée
CCL « ciel »= impossibilité d’atteindre cet idéal
hyperbole « affreux » ⇒ renvoie aux monstres S3
nombreuses allitérations (d,c,t,i)= harmonie imitative qui reproduit les cloches et le vacarme
Vers 15 et 16: polysémie du mot « esprits » ⇒ ne trouvent pas le repos = tourments du poète + poète
exilé, marginal
plainte, tourments→ rappelle gémissement S1 ⇒ geindre + diérèse opiniâtrement ( 6 syllabe) =
long, ennui,...
⇒ basculement dans la folie et l’angoisse
Mouvement 3 :
Strophe 5: apparition 1ère personne du singulier = rétrécissement de l’espace
Vers 17 et 18 : Longs corbillards → renvoi longs ennuis + au CL macabre du poème⇒ accentué par
personnification « défilent lentement »
double négation « sans tambours ni musique » ⇒ souligne le silence funèbre = contraste avec
cloches S4
allégorie espoir ⇒ isolée en fin de ver en contre-rejet par point virgule = il n’y a plus d’espoir
Vers 19 et 20 : CL tristesse → ambiance macabre + asyndète (0 conj. de coord.) ⇒ fait penser à des
sanglots car rythme des virgules frénétique
allégorie hyperbolique angoisse → adj atroce et despotique reliés par allitération S ⇒ prend
possession de CB en plantant son drapeau noir (couleur funèbre) sur son crâne (enfermement, rond,
couvercle/ angoisse→ vient de « angustus » = resserrement, défilé étroit)
Conclusion: Ainsi, dans ce poème, le ciel « pèse » sur l’esprit mais il y a aussi une angoisse sourde,
matérialisée par l’image d’une série d’enfermements successifs et par le rétrécissement de l’espace.
Ce dernier est d’autant plus angoissant que les limites sont floues, boueuses, fangeuses. c’est pour
Baudelaire l’image même de notre condition sur terre : nous sommes dans la boue. L’élan de
l’espoir est voué à l’échec, même si il tente une lutte inégale contre une fatalité écrasante, inhérente
à la condition humaine mais décrite de plu en plus personnellement à mesure qu’on se rapproche de
la fin. L’angoisse ravage l’individu jusqu’à le mener à la folie, qui fait irruption à la strophe 3. Le
spleen est un malaise existentiel profond, qui suppose un combat intérieur et une défaite inéluctable.
Ouverture : On peut opposer « spleen » et « élévation », autre poème du livre 1, où l’esprit,
contrairement à ce qui se passe ici, parvient à s’envoler vers l’idéal.
Parcours 1 : « J’aime l’araignée », Livre 3, Les Contemplations, V. Hugo, 1856
Analyse
Introduction :
(plan normal d’introduction/absence de données)
problématique : Dans quelle mesure Victor Hugo cherche-t-il à réhabiliter deux êtres rebutants et
invite par les mots son lecteur à une contemplation romantique et chrétienne du monde ?
Mouvement 1 : 4 premières strophes : les raisons d’un amour paradoxale pour des êtres repoussants
Mouvement 2 : 3 dernières strophes : incitation à l’amour et à la rédemption
Mouvement 1 :
Vers 1 : parallélisme de construction = pronom + VB + GN x2 → fait apparaître la subjectivité du
poète ⇒ amour paradoxal car amour pour des choses repoussantes.
Vers 2 : PSConjonctive circonstancielle de cause introduite par « parce que »→complète le verbe
aimer + surprenante car antithèse entre « aimer » et « haïr » = il aime les créatures repoussantes car
personnes les aime.
Hétérométrique ⇒ rapprochement entre le boiteux (pentasyllabe) et le conventionnel(Décasyllabe)/
entre aimé et mal-aimé (selon opinion publique désignée par « on »).
Vers 3 :subordonnant « que » → nouvelle cause →permet d’exprimer leur grand malheur +
parallélisme qui repose sur antithèse rien/tout.
Vers 4 : morne souhait = oxymore→permet une personnification des araignées qui ont des souhaits.
contraste tristesse/espoir ⇒ Insister sur tristesse/désespoir
Vers 5 : anaphore →reprend la PSC circonstancielle de cause →énumère ce qui fait que l’A et l’O
sont mal-aimés, et donc ce qui fait que V.H. les aime.
Présent de vérité général ⇒ affirme l’opinion commune + énumération d’adj qualificatif péjoratif→
CL de la laideur/provoque leur répulsion. VB ramper = ref biblique → serpent = mal
Assonance « i » ⇒ plainte
Vers 6 : CL obscurité, tristesse,mélancolie, dégoût, mal ⇒ description de ces êtres et de leur vision
Vers 7/8 : « captive »+ « guet-apens » ⇒ paradoxe → prisonnières de leur réputation, de leurs
propres armes ⇒ poète → prisonnier de son travail, marginal.
Vers 9 : voie passive → elles subissent, elles sont victimes
« œuvre » = polysémique : œuvre d’art, toile d’A ⇒ poète = porte-parole des exclus
Vers 10 : « O » lyrique + deux phrases non verbales exclamative + CL du destin = dimension
tragique/impossibilité d’y échapper→ cela révolte le poète
Vers 11/12 : 2 métaphores ⇒ ortie = couleuvre →serpent inoffensif victime de sa
réputation/araignée = gueux →personne pauvre exclue de la société ⇒ but de déconstruire les
préjugés + les mettre en évidence
Vers 13 : pléonasme → renforce obscurité + métaphore ombre = mal
Vers 14 : fuir = caractère repoussant de ces créatures → CL du dégout
Vers 15/16 : A = victimes de la sombre nuit (pléonasme → obscurité +++) + encadrement strophes
par pléonasme métaphorique = enfermement dans le mal et la noirceur ⇒ piégeur piégé = paradoxe.
Reprise assonance [i] ⇒ plainte
Mouvement 2 :
Vers 17 : apostrophe = rupture → suivi impératif = ordre/suplique + polysémie « grâce » = CL de la
religion mais renvoi de l’O dans le sombre malgré cette grâce avec périphrase « plante obscure »
Vers 18 : périphrase « le pauvre animal » → incite à la pitié + Au = O lyrique→ élève l’A
Vers 19 : parallélisme graduel → renvoi aux principales raisons de leur rejet
Vers 20 : Oh=O lyrique⇒incite à une miséricorde chrétienne paradoxale car miséricorde pour le mal
Vers 21 : présent de vérité générale+ double négation= +de force de mélancolie et appelle à l’amour
Vers 22 : antithèse rien/tout + CL mélancolie = désir d’amour + échelle de valeur + noirceur
regard chrétien sur le monde ⇒ incite à l’amour universel
Vers 23-24 : CC d’état ⇒ bestialité + double concessive ⇒ nécessaire pour entendre la voix de ces
créatures
Vers 25 : On + VB jeter→ tout le monde (= valeur d’inclusion) les méprise ⇒ renforcé par adj
superbe = orgueil → VH incite à s’en départir avec synecdoque, « pour peu » et « moins »
Vers 26 : tout bas/loin du jour = CCL → nous disent ou écouter → polysémie tout bas = profond et
à voix basse ⇒ renforce la noirceur de ces créatures
Vers 27 : parallélisme = 2 périphrases avec adj qual péjoratif → désignent l’A et l’O
Vers 28 : Murmurent = humanisation (+ facile à aimer) + bassesse de la voix
Césure→ ponctuation forte = introduit une antonomase brève, percutante ⇒ DD + sentiment
humain= encore plus percutant → mot paradoxal avec adj péjo d’avant
paradoxe murmurent/ Amour ! ⇒ mot crié mais murmuré
allitération en [m] = sons chaleureux → amour ⇒ épanadiplose narrative (même mot en début et en
fin de poème)
Conclusion : ouverture : « Le pou » de Lautréamont prend aussi la défense du laid et du repoussant
Parcours 2 : « Les usines » (extrait), Les Villes tentaculaires, Emile Verhaeren,
1884
Analyse
Introduction :
Émile Adolphe Gustave Verhaeren, né à Saint-Amand dans la province d'Anvers (Belgique) le 21
mai 1855 et mort accidentellement à Rouen le 27 novembre 1916 Cette œuvre s'inscrit dans le cadre
du parcours de la « modernité poétique
La modernité en poésie est un temps et une forme de poésie dont les représentants apparaissent en
France dans la deuxième moitié du XIXᵉ siècle avec Baudelaire, Arthur Rimbaud ou Gautier qui
remettent en question le romantisme et ouvrent les voies vers le Parnasse et le symbolisme
Problématique : Dans quelle mesure cet extrait, aux accents lyriques, porte-t-il un regard à a fois
critique et poétique sur une société en pleine mutation ?
Mouvement 1 : Vers 1 à 9 : esthétique poétique de la condition ouvrière misérable
Mouvement 2 : Vers 10 à 19: la langue poétique au service de la démesure industrielle
Mouvement 1 :
Structure particulière : VB → antéposé (début du vers) = mise en valeur ⇒ idem pour sujet → fin
de strophe
6 1ers vers= CCM reliés par anaphore « ET »
V1 à 6 : portraits des faubourgs et ses habitants = CL de la misère → fusion entre ville et habitants
⇒ allitérations [r]et[tr] = dures comme les gens qui y vivent + assonances en [ou] et [i] = lourdeur et
plainte → renforcé par homéotéleutes (mêmes sons en fin de mots)
V.1 : pléonasme « par à travers » = plongée du lecteur dans milieu méconnu→périphéries de la ville
« lourds »→ péjo = atmosphère en adéquation avec le lieu→ polysyndète= insistance sur lourdeur
V.2 : personnification misère → pleure + métonymie faubourgs = ses habitants ⇒ lourdeur en +.
répétition faubourgs = invitation poète à regarder ceux qui les habitent et ce qui les abrite + tous
faubourgs sont pareils avec « ces » et « les »
V.3 à V.6 : bcp de synonymes pour parler des habs. = promiscuité + conflits entre groupes ET au
sein des groupes
parallélismes de construction = association troubles et mornes et voisinages et gens et ménages
hétérométrie= liberté et modernité
adj épithètes = plongée dans trivialité du quotidien des habs → générée par laideur + participes
présent = lourdeur + superposition rivalités
Vers 6 : pointe ironique → l’advb « Même » en incise = vol entre indigents incongru. Gradation
dans la misère / paroxysme de la laideur morale.
Vers 7 à 9 : reliés par enjambement → préposition principale
V7 toujours = hyperbate
Vers 7 : arrivée du VB → effet de retardement (suspens) pour lier l’ouvrier à la machine ⇒
accentué par hyperbate « toujours » = inconfort dans la vie des ouvriers
Vers 8 : unité sonore avec le vers 7 et 9 grâce aux assonances en [ou] / [on] /[i] et les allitérations en
[gr] / [tr] / [br] : dureté : VB = rappelle un monstre et animalisation se poursuit sur le vers suivant et
les ronflements de la machine qui halète comme une bête. = métaphore filée → vision menaçante de
la vie ouvrière et de la machine
Vers 9 : usine et fabrique = quasi synonymes associés à « symétriques » : paysages industriels =
tous pareil. L’hyperbole marquée par l’emploi des pluriels donne peu à peu l’impression de
démesure d’un monstre qui dévore tout → les paysages ruraux et la dignité des hommes.
Mouvement 2 :
V.10 à 12 : « Ici » → introduit un CCL : dureté / austérité → suivi d’un CCM: surprise / révélation.
⇒ s’oppose au « là-bas » (absent de l’extrait) du travail du textile (délicatesse)→ métaphore filée de
la puissance virile avec image d’une érection ⇒ hypotypose avec vb d’action et Unité sonore =
allitérations en [r] / assonances en [E :]
L’adjectif « Altière » donne une noblesse inattendue au processus industriel
⇒ effet de retardement
V.13 : métaphore filée des vers 7 et 8 du monstre menaçant, images très visuelles → dimension
fantastique
Vers 14-15 : gigantisme + démesure avec adj hyperboliques,pluriels, sonorités dures en [r] et
assonances et [o] et [ɔ] ⇒ ref monde industriel = précise et réalistes par lexique des outils et
matériaux puis transmutation matière : or créé à partir de matériaux vils par démesure et puissance
V.16 et 17 : « dans un coin » = vers 7 « au fond des cours » → actes des machines = indépendants
sauf fin du vers 17 avec « dompte » = rapport de force entre homme et matière
virilité retrouvée V.17 + apparition lumière = espoir + or poétique né du poète = éloge au milieu
ouvrier
V.18 et 19 : hétérométrie et vers libres sans chercher la rime → modernité poétique retrouvée =
métamorphose → ombre = brume d’or, acier = or ⇒ acte industriel = éclaire l’humanité
Conclusion :
La laideur devient beauté
Verhaeren dénonce une condition sociale difficile avec la naissance de la classe ouvrière
misérable et pourtant actrice indispensable à la modernité.
Le lecteur peut faire le parallèle avec le poète à la recherche d’une modernité qui donne de
la beauté et une dimension fantastique à un paysage marqué par la dureté et la misère.
Ouverture : le forgeron, Arthur Rimbaud ⇒ bienfait et éloge du travail de la forge, transformation
grâce à ce travail de l’acier en or et virilité retrouvée
Séquence II : Gargantua, Rabelais, 1534
Parcours associé : Rire et savoir
Analyse
Introduction :
Situation du chapitre 20 dans l’œuvre :
chapitre 15 : Grandgousier →donne à son fils un précepteur sophiste = mauvaise éducation ⇒
change pour ponocrates (humaniste)
Chapitre 17/19 : Gargantua vole les cloches de Paris pour en faire un collier pour sa jument =
sophiste (maître janotus) ⇒ chargé de les reprendre = harangue burlesque + satire sophisme
Janotus de bragmardo = Jeannot (simplet) / Braquemard (pénis) = le simplet qui bande
Ponocrates = le bourreau de travail = travail pénible, c’est le précepteur humaniste de Gargantua
Eudémon = heureux : Page/ compagnon de gargantua
Problématique : Dans quelle mesure cette scène organiste-t-elle le portrait de Janotus, portrait a la
fois trivial et drôle malgré lui, poursuivant ainsi les critiques des maîtres de la sorbonne ?
Harangue : discours pompeux et ennuyeux
Mouvement 1 : l.1 à 9 jusqu’à Orateur : le rire provoqué par la harangue
Mouvement 2 : l. 9 à 20 jusqu’à drap : les cadeaux destinés à janotus
Mouvement 3 : l.20 à 33 jusqu’à bribe : la confiscation
Mouvement 1 :
Paragraphe 1 : 2 périphrases pour commencer (désigne janotus par qualiT d’orateur + sophisme) +
négation (immédiat) = satire, moquerie ⇒ renforcé par hyperbole avec vb et PSR = mourir de rire→
cite Deux exemples célèbres Crassus et Philémon → mort de rire en voyant leurs ânes manger des
chardons et des figues = insistance sur âne car âne = janotus + montre sa grande culture (promotion
humanisme) idiotie J +++ car J rit avec eux de lui même + gradation du rire avec à qui mieux mieux
prop sub conj circ de conséquence introduite par « si bien que »= explication anatomique de pleurer
de rire → sérieux contraste avec sujet = promotion éduca° humaniste
Chiasme humoristique →antonomase + allit T et R → associe 2 personnages antithétiques =
mélange des deux références, rire/pleur, sagesse/folie, raison/passion
Paragraphe 2 : « consulta ces gens » = collégialité de la décision
proposition de P → met en valeur caractère ludique/abscon du discours de Janotus →veut + de
divertissement prop sub « qu’on fasse reboire ce bel orateur » ⇒ prolongement lexical avec « re ».
périphrase → rappelle le début du texte → satire de J par sa qualiT d’orateur
Mouvement 2 :
Paragraphe 2 : prop sub conj circ de cause ⇒ donne importance au rire + CL divertissement + ref
célèbre bouffon = drôlerie de J → rend légitime le don de G →exagérés par énumération de biens
triviaux (quotidien) liés à son confort ⇒ grandes quantités + CL de la quantité + asyndète = montre
la générosité de G PSR = ponctue cette énumération
Paragraphe 3 : rep de la collégialité + ironie vb douter → ils s’amusent avec J
Énumération + polysyndète + // de construction (CL mode + but du vêtement = humour scato/
métaphore grivoise du pont levis →J est vieux) = rythme + insistance
rep générosité de G avec CL vêtement
Chiasme = produit en croix : forme passive/active + Critique des maîtres de la sorbonne → triviaux
« vouloir » montre un souhait qui ne s’est pas réalisé : on lui vole les cadeaux.
Mouvement 3 :
Paragraphe 4 : Maitre jousse bandouille = celui qui bande faiblement (onomastique)→maîtres de la
sorbonne = ridicule →deux personnages = reliés par l’humour et désignés par le pénis.
Double négation →arguments spécieux ⇒ justifie le vol des cadeaux + introduit quiproquo comique
au DD en mauvais latin et français = Confrontation entre deux sophistes comique car langue
savante pour sujet trivial⇒ J parle de scolastique et se moque de son confrère avec « baudet »
(cf.1er paragraphe) et fait ref à des ouvrages de logique à propos de la logique du tissu. Bandouille:
répond avec des termes de logique → pense qu’on lui pose une question de logique. J répond avec
négation absolue, incompréhension entre les deux, insistance sur bétise de B, décalage comique
entre la question et la réponse ⇒ FR se moque des sophistes → censés enseignés mais pas
capable de se comprendre. Rse conclut par ref peu flateuse à une pièce du Xvème sièce comique.
adj « tapinois » = sournoiserie de Janotus.
Paragraphe 5 : décalé→J demande ses cadeaux = refus/vol ⇒ gradation depuis discours → tout de
plus en plus drôle→paroxysme du ridicule ⇒ J se vante d’avoir réussi sa harangue = orgueil déplacé
pour obtenir ses trucs = justification rigoureuse + joue sur générosité de G
chausses et saucisses = confort et nourriture + lien renforcé avec allit en S→trivial = satire
J = victime→confiscation sans justification + réponse péremptoire +« raison » = vide de sens car
aucune raison cité + désigne arguments fallacieux
Conclusion : Ce chapitre forme diptyque avec la harangue de Janotus et souligne la vanité de ces
professeurs sophistes qui s’expriment en latin dans des conversations triviales. Janotus = alcoolique
soucieux de son confort et vaniteux et enfin, ses confrères sont aussi avides que janotus et utilisent
la rhétorique avec des arguments spécieux pour justifier la confiscation des cadeaux de Janotus.
Ouverture :« les précieuses ridicules » de Baudelaire, comédie du XVIIeme dans lequel deux
femmes complexifient à outrance leur langage pour se donner un air d’importance et de subtilité =
ridicule.
Texte 2 : Gargantua (chapitre 27)
« Écoutez, messieurs, vous autres qui aimez le vin, corps Dieu, suivez-moi donc! car
hardiment, que saint Antoine me brûle si ceux qui n'ont pas secouru la vigne tâteront de la
bouteille ! Ventre Dieu, les biens de l’Église ! Ah non, non, diable ! Saint Thomas Becket voulut
bien mourir pour eux, si je meurs, ne serais-je pas saint, tout pareil ? Je n'y mourrai pourtant pas,
c’est moi qui le ferai aux autres. »
Ce disant, il mit bas son grand habit et se saisit du bâton de la croix, qui était en cœur de
cormier, long comme une lance, rond à plein poing et quelque peu semé de fleurs de lis presque
toutes effacées. Ainsi il sortit en casaque, mit son froc en écharpe, et avec son bâton de croix il
donna si brusquement sur les ennemis qui, sans ordre ni drapeaux, sans tambour ni trompette,
vendangeaient parmi les clos […] il choqua donc si rapidement sur eux sans crier gare qu'il les
renversait comme porcs, frappant à tort et à travers selon la vieille escrime.
Aux uns, il écrabouillait la cervelle, aux autres il cassait bras et jambes, aux autres disloquait
les spondyles du cou, aux autres démoulait les reins, écrasait le nez, pochait les yeux, fendait les
mandibules, enfonçait les dents dans la gueule, écroulait les omoplates, marbrait les jambes,
déboîtait les hanches, débezillait les abattis.
[…]
Les uns mourraient sans parler. Les autres parlaient sans mourir, les uns mourraient en
parlant, les autres parlant en mourant. Les autres criaient à haute voix « Confession, confession, je
me confesse, ayez pitié, Entre vos mains Seigneur… »
Analyse
Problématique : ds q mesure 7 scène d’affrontement violent est-elle une satire de l’Église et une
parodie des romans de chevalerie ?
Mouvement 1 :
discours engagé et blasphématoire + alcoolisme frr jean: - DD + jurons
- Apostrophe « Ecoutez »
- périphrase « vous qui aimez le vin » (= les autres moines → alcoolisme)
- impératif exclamatif « suivez-moi donc » => implique l’auditoire
- modalisateur « car hardiment » : hardiment=adverbe d’intensité
- subjonctif présent « que saint antoine me brûle » : ref à l’ergotisme : punition en cas d’inaction
- isotopie religion
- métonymie « la vigne » : désigne l’église + périphrase « les biens de l’Eglise » : désigne la vigne
- chp lex alcool
- épanalepse (__Α,A__) « ah non, non diable » : inaction = diable
- comparaison à St thomas Becket(défenseur des biens de l’église)
- phrase interro négative : souligne pertinence raisonnement
- polyptote « mourir, meurs, mourraient » → jeu sur le tps
- présent hypothétique « si je meurs » rejeté par futur+négation totale
- adv « pourtant » : évidence : frr Jean actif ≠ passivité Thomas becket « voulut mourir pour eux
- discours héroicomique ( décalage entre profondeur indignation et raison de celle-ci (vin))
Mouvement 2 :
frr Jean passe à l’action + parodie épopée chevaleresque: - passé simple + vbs d’action guerriers
- participe présent « ce disant »
- armes (lance) ; advs (brusquement) ; lexique guerrier (ennemis)
- isotopie bataille (drapeaux, tambours, trompettes)
- // « sans/ni » + anaphore sans + répétition ni => rythme
- adv intensif « si » + adv « rapidement » + « sans crier gare »
frr Jean se défait de la religion pour devenir guerrier: - chp lex vêtement
- périphrase « grand habit » (robe des moines) + vb action « mis bas »
- comparaison « bâton de la croix » / arme (« lance ») => désacralisation
- « fleurs de lis effacées » : ref à utilité bâton de croix (défendre le vin ≠ valeur chrétienté)
animalisation des ennemis : - prop sub relat intro par « qui » : intro comparaison « comme porcs »
ouverture dans l’oeuvre : le moine se bat sans raffinement ≠ apprentissage des armes par G chap 23
Mouvement 3 :
tableau vivant et imagé : - hypotypose burlesque: scène de violence crue et sanglante
parodie romans de chevalerie : - voc macabre
- asyndète + // « aux uns/aux autres » => effet d’accumulation
- vb d’action violents
- lexique corps humain → R médecin => critique de la guerre
Mouvement 4 :
condamnation à 1 mort inéluctable + effet comiq de confusion: - DD = dernières paroles
- succession de chiasmes parfaits (antimétaboles) : inversion vbs (mourir & parler )x4 + reprise
alternée expressions « les uns/les autres »
- pléonasme « crier à haute voix » : désespoir, insistance sur force ultime de la supplication
- aposiopèse ( … ) : suspens : paroles au DD coupées par l’instantanéité de la mort
paradoxe entre violence des actes et religion : - polyptote « confession »x2 + « confesse »
- supplication « ayez pitié » sans effet : frr Jean sans merci
Conclusion :
- satire de la religion
- parodie des romans de chevalerie
- caractère héroique de son action remis en quest par sa nature ( défendre le vin )
- violence et cruauté
ouverture : - Yvain, le chevalier au lion , chrétien de troyes
- traité de bon usage du vin, rabelais
- passage de « la dive bouteille » dans Gargantua
Texte 3 : Gargantua (chapitre 52)
La demande plut à Gargantua et il lui offrit tout le pays de Thélème au bord de la rivière de
Loire à deux lieues de la grande forêt du Port Huault. Et le moine demanda à Gargantua de faire le
règlement de son couvent à l'inverse de tous les autres.
« Premièrement donc, dit Gargantua, il ne faudra pas bâtir de murailles autour car toutes les
abbayes sont solidement murées.
- Certes, dit le moine. Et pour des tas de bonnes raisons, là où il y a un mur devant et mur
derrière, il y a force murmure, envie et conspiration réciproque. »
De plus, vu qu’en certains couvents de ce monde, il est en usage que si une femme y entre
(j'entends des prudes et pudiques) on nettoie la place par où elle est passée, il fut ordonné que si un
religieux ou une religieuse entrait par hasard, on nettoierait soigneusement tous les lieux par où ils
seraient passés. Et parce que dans les couvents de ce monde tout est mesuré, limité et réglé par des
heures, il fut décrété qu'il n'y aurait là ni horloge ni cadran solaire. Mais les actes seraient tous
exécutés selon les occasions et les opportunités. « Car, disait Gargantua, la plus réelle perte de
temps qui soit et de compter les heures. Quel bien en vient-il ? Et la plus grande absurdité du monde
était de se gouverner au son d'une cloche, et non à ce que dicte le bon sens et la raison. »
Item, parce qu'à cette époque on ne mettait au couvent les femmes, que borgnes, boiteuses,
bossues, laides, usées, folles, insensées, infirmes et tarées, ni les hommes que malades, mal nés,
niais et fardeau familial...
« À propos, dit le moine, une femme qui n'est ni belle ni bonne, à quoi vaut-elle ?
- À mettre au couvent, dit Gargantua.
- Oui, dit le moine, et à faire des chemises ? »
… Il fut ordonné qu'on ne recevrait là que les belles, bien formées et bien constituées, et les
beaux, bien formés et bien constitués.
Item, parce que les hommes n'entrent pas dans les couvents des femmes sinon en douce et
clandestinement, il fut décrété qu'il n'y aurait pas de femme sans que n'y fussent les hommes, ni les
hommes sans que n’y fussent les femmes.
Analyse
Introduction :
Dans le chapitre 52 de gargantua, Pour remercier frère jean, gargantua lui fait construire une abbaye
peu conventionnelle, L’abbaye de Thélème, un lieu utopique dans lequel règne l’harmonie→idéal
de vie en communauté/valeurs humanistes = confiance de l’homme + importance de l’éducation.
contexte : même que le texte d’avant
situation du chapitre dans l’œuvre : après la guerre picrocholine : les chapitres 50 à 58 sont
consacrés à l’abbaye de thélème = lieu utopique, fonctionnement nouveau chapitre 52, architecture
originale chapitre 53 à 55 ou la seule règle est fais ce que voudra chapitre 57
enjeux de l’extrait : création abbaye genre nouveau, architecturalement et symboliquement ouverte
ou sont réconciliés le corps et l’âme. Exclusion des mauvaise passions = seules caractéristiques
d’une abbaye traditionnelle, tout le reste est chamboulé. Pour FJ il faut s’appliquer à sois même ce
qu’on veut pour autrui. Abbaye humaniste tolérante pour les libertés de chacun.
Problématique : Dans quelle mesure l’abbaye de Thélème se présente-t-elle comme une utopie
renversant le modèle monacal traditionnel et son fonctionnement ?
Mouvement 1 : L.1-L.10 : Une nouvelle conception de l’espace monastique
Mouvement 2 : L.11-L.15 : Une nouvelle conception du temps monastique
Mouvement 3 : L.16-L.26 : Renouvellement même de la conception des religieux
Mouvement 2 :
Paragraphe 2 : « et parce que » = retour argu G au DD→structurée par parallélisme avec début de
paragraphe + par VBs de parole et d’autorité + par sub conj complétive pour dire le règlement de
l’ABI ⇒ introduit suppr heures canoniales qui structurent le vie des moines avec CL de la structure
et CCM « par des heures » contraste avec triple négation → insiste sur l’abs d’horaires avec CCM
« selon les occasions et selon les opportunités » ⇒basé sur la liberté et le Kairos (le bon moment)
- // met en valeur 2 hyperboles au superlatif «plus réelle perte de tps»/«plus grde absurdité »
- isotopie du tps + quest réthorique de G → inutilité du comptage des heures
- tournure pronominale « se gouverner[…] cloche » + « non » ≠ évidence («[…] raison&bon sens)
ouverture dans l’oeuvre : - paradoxe avec chap 57 : fait apparaître 1 communauté synchronisée
- thélémites font les mêms choses ac leurs libertés: êtres parfaits=êtres utopiques = abbaye utopique
Mouvement 3 :
liste caractéristiques monacales négatives : - prop sub conj circ intro par « parce que »
- // « ne /les femmes/ que »/« ni/ homme/ que » + 2 prop négatives
- ascyndète
- CCM « en douce et clandestinement » : désirs illégaux
beauté interne & externe des thélémites : - négat° restrict « ne que »
- // « belles […] »/« beaux […] »
- polysyndète « et » => eugénisme
dialogue prosaïque interrompant la réflex° de G : - DD
- quest triviale de J : prop sub relat ac antécédent « femme » + double négat° + vb « valoir »
- réponse laconique de G ac phrase nn-vb : entraine nvlle quest° triviale & nn pertinente de J
discours structuré de G : - tournure imperso constituées vb parole & autorité &intro sub complet
- anphore « item » + prop sub conj circ de cause
renversement des règles monacales : - antimétabole finale intro par comp « il fut décrété que »
- négation restrictive « ne que » : relat° H/F+ amour&sexualité ≠ piété monacale → remplacement
Conclusion :
ouverture : - « l’Utopie », Thomas More
- « Le meilleur des mondes », A.Huxley (utopie qui a dégénérée en dystopie)
Parcours 1 : Les Caractères, « De la société et de la conversation », « Arrias », 1688, J. de La
Bruyère
Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi ; c'est un homme universel, et il se
donne pour tel : il aime mieux mentir que de se taire ou de paraître ignorer quelque chose. On
parle à la table d'un grand d'une cour du Nord : il prend la parole, et l'ôte à ceux qui allaient dire
ce qu'ils en savent ; il s'oriente dans cette région lointaine comme s'il en était originaire ; il
discourt des mœurs de cette cour, des femmes du pays, de ses lois et de ses coutumes ; il récite
des historiettes qui y sont arrivées ; il les trouve plaisantes, et il en rit le premier jusqu'à éclater.
Quelqu'un se hasarde de le contredire, et lui prouve nettement qu'il dit des choses qui ne sont
pas vraies. Arrias ne se trouble point, prend feu au contraire contre l'interrupteur : « Je n'avance,
lui dit-il, je ne raconte rien que je ne sache d'original : je l'ai appris de Sethon, ambassadeur de
France dans cette cour, revenu à Paris depuis quelques jours, que je connais familièrement, que
j'ai fort interrogé, et qui ne m'a caché aucune circonstance. » Il reprenait le fil de sa narration
avec plus de confiance qu'il ne l'avait commencée, lorsque l'un des conviés lui dit : « C'est
Sethon à qui vous parlez, lui-même, et qui arrive fraîchement de son ambassade. »
Parcours 2 : Eloge de la folie, Erasme, 1509
LIV. — Aussitôt après le bonheur des théologiens, vient celui des gens vulgairement appelés
Religieux ou Moines, par une double désignation fausse, car la plupart sont fort loin de la religion et
personne ne circule davantage en tous lieux que ces prétendus solitaires. Ils seraient, à mon sens, les
plus malheureux des hommes, si je ne les secourais de mille manières. Leur espèce est
universellement exécrée, au point que leur rencontre fortuite passe pour porter malheur, et pourtant
ils ont d’eux-mêmes une opinion magnifique. Ils estiment que la plus haute piété est de ne rien
savoir, pas même lire. Quand ils braient comme des ânes dans les églises, en chantant leurs psaumes
qu’ils numérotent sans les comprendre, ils croient réjouir les oreilles des personnes célestes. De leur
crasse et de leur mendicité beaucoup se font gloire ; ils beuglent aux portes pour avoir du pain ; ils
encombrent partout les auberges, les voitures, les bateaux, au grand dommage des autres mendiants.
Aimables gens qui prétendent rappeler les Apôtres par de la saleté et de l’ignorance, de la
grossièreté et de l’impudence !
Le plus drôle est que tous leurs actes suivent une règle et qu’ils croiraient faire péché grave
s’ils s’écartaient le moins du monde de sa rigueur mathématique : combien de nœuds à la sandale,
quelle couleur à la ceinture, quelle bigarrure au vêtement, de quelle étoffe la ceinture et de quelle
largeur, de quelle forme le capuchon et de quelle capacité en boisseaux, de combien de doigts la
largeur de la tonsure, et combien d’heures pour le sommeil ! Qui ne voit à quel point cette égalité
est inégale, exigée d’êtres si divers au physique et au moral ? Ces niaiseries, pourtant, les
enorgueillissent si fort qu’ils méprisent tout le monde et se méprisent d’un ordre à l’autre. Des
hommes, qui professent la charité apostolique, poussent les hauts cris pour un habit différemment
serré, pour une couleur un peu plus sombre. Rigidement attachés à leurs usages, les uns ont le froc
de laine de Cilicie et la chemise de toile de Milet, les autres portent la toile en dessus, la laine en
dessous. Il en est qui redoutent comme un poison le contact de l’argent, mais nullement le vin ni les
femmes. Tous ont le désir de se singulariser par leur genre de vie. Ce qu’ils ambitionnent n’est pas
de ressembler au Christ, mais de se différencier entre eux. Leurs surnoms aussi les rendent
considérablement fiers : entre ceux qui se réjouissent d’être appelés Cordeliers, on distingue les
Coletans, les Mineurs, les Minimes, les Bullistes. Et voici les Bénédictins, les Bernardins, les
Brigittins, les Augustins, les Guillemites, les Jacobins, comme s’il ne suffisait pas de se nommer
Chrétiens !
Leurs cérémonies, leurs petites traditions tout humaines, ont à leurs yeux tant de prix que la
récompense n’en saurait être que le ciel. Ils oublient que le Christ, dédaignant tout cela, leur
demandera seulement s’ils ont obéi à sa loi, celle de la charité.