Vous êtes sur la page 1sur 4

TEXTE 3 : Alcools « 

Chanson du Mal-Aimé », Guillaume Apollinaire – 1 913

– du vers 31 : « Juin ton soleil ardente lyre »


– à la fin : « Et des chansons pour les sirènes »

INTRODUCTION :

Guillaume Apollinaire est un poète du XXème siècle né à Rome en 1880 sous le nom
de Wilhelm de Kostrowitzky . Il publie en 1913 un recueil de poèmes nommé Alcools. Dans
ce recueil, chaque poème est inspiré d'une page, souvent douloureuse de sa vie. L’alcool
renvoie à l’ivresse poétique mais aussi à la saveur amère de l’alcool et par extension de la
vie. Ce recueil se présente comme un recueil à la composition éclatée, comme un collage sur
une toile cubiste.

La « Chanson du Mal-Aimé » est un long poème de 59 quintils et d'octosyllabes,


inspiré par la rupture avec Annie Playden, jeune gouvernante rencontrée sur les bords du
Rhin. Dans ce poème, Apollinaire conte son errance de « Mal-Aimé » dans Paris. Ce poème
chante ses amours malheureuses, comme le plus souvent, mais fait aussi l'éloge de la
modernité de son époque. Dans les 5 dernières strophes que nous étudierons, le poète
réécrit le mythe d'Orphée, qui comme lui, après la mort de son épouse Eurydice,
déambulante sans but en Thrace.

● En quoi peut-on dire que qu'Apollinaire s'apparente à un Orphée moderne ?

I- Un amant malheureux
A) L’expression de la souffrance
B) Le décor urbain comme le reflet de l'état d'âme du poète

II- Un poème lyrique qui mêle tradition et modernité


A) La reprise de l'image d'Orphée
B) Un poème de la modernité
I- Un amant malheureux

A) L'expression de la souffrance

– Souffrance
→ physique
→ « doigts endoloris »
→ morale
→ « Triste »

– Sentiment de lassitude
→ « sans avoir le cœur d'y mourir »

– Origine
→ amour passé
→ « Viens toi, toi que j'ai tant aimé »
→ Annie Playden occupe son esprit
→ répétition du pronom « toi »

B) Le décor urbain comme le reflet de l'état d'âme du poète

– Projette sa mélancolie sur les lieux où il erre


→ dimanches à Paris « s’éternisent »
→ symbole d’une ville morte
→ « cours grises »
→ les « fleurs » « Penchent comme la tour de Pise »

– Se plonge dans l’ivresse pour oublier


→ « tramways » « ivres de gin » sont pris de « folie »
→ les « cafés » « crient tout l'amour » que le poète ressent
→ les « orgues » de Barbaries « sanglotent »
→ rejette sa souffrance sur les choses personnifiées
II- Un poème lyrique qui mêle tradition et modernité

A) La reprise de l'image d'Orphée

Apollinaire devient un nouveau Orphée, et on peur retrouver les allusions au mythe :

– Évoque la perte de la fille aimée


→ Eurydice devient Annie Playden

– « lyre » associée au « soleil »


→ renvoie à Apollon
→ dieu des arts
→ père d'Orphée selon certaines versions de la légende

– « murènes »
→ image du serpent dont la morsure tue Eurydice

– « sirènes »
→ Orphée les avait amadouées par son chant
→ sauver et épargner Jason lors de la conquête de la toison d'or

– Musique
→ « les orgues de Barbarie »
→ néologisme « musiquent
→ mépahore : → « tramways » = instrumentds
→ « rails » = portées musicales
→ Orphée était musicien

– Différents genres poétiques


→ « complaintes » ; « hymnes » ; « romance » ; « chansons »
→ Orphée est un « dieu » de la poésie lyrique »

B) Un poème de la modernité

– Absence de ponctuation
→ ambiguïtés
→ nécessaires relectures
→ recréation du sens

– Italique
→ en mouvement
→ thème de l'errance
– Rimes atypiques
→ rime masculine avec une rime féminine
→ « gin » / « échine »

– Néologisme
→ verbe musiquer
→ « musiquent »

– Vocabulaire
→ « feux verts » ; « électricité »;tramways »

=> Paysage urbain transfiguré par la modernité de l'écriture

CONCLUSION :

Cette chanson d'Amour perdu est une complainte qui joue sur les éléments
traditionnels de la poésie antique, romantique, mais aussi sur des indices probant du
caractère nouveau de l'écriture d'Apollinaire.
On peut ajouter que le thème de la rupture est récurrent dans l'ouvrage, souvenons nous
de « Sous le Pont Mirabeau », où le poète faisait référence à une autre déception
amoureuse, celle de Marie Laurencin.

Vous aimerez peut-être aussi