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Plan de dissertation

Introduction
Accroche
Si, depuis l'Antiquité, étaient organisées des expositions de collections de curiosités et de
savoirs rassemblés par les érudits et les philosophes, c'est au XVIIIème siècle que l'on peut
parler de l'apparition des musées modernes, tels que nous les connaissons aujourd'hui. Ils
sont créés pour permettre à un public plus large d'accéder à la culture et aux connaissances.
Parmi les musées les plus célèbres de cette époque, on peut citer le British Museum à
Londres, ouvert en 1753, et le Louvre à Paris, ouvert en 1793. Ces musées sont
généralement créés par les États et sont destinés à être des lieux de diffusion de la culture et
de l'éducation pour tous.
Au XIXème siècle, de nombreux autres musées sont créés dans le monde entier, tels que le
Métropolitain Museum of Art à New York, ouvert en 1870, et le Musée d'Orsay à Paris,
ouvert en 1886. À cette époque, les musées sont de plus en plus considérés comme des lieux
de conservation et de transmission de la culture et du patrimoine, et non plus seulement
comme des lieux de distraction.
Au XXème siècle et au XXIème siècle, les musées continuent d'évoluer et de se développer,
et leur place dans la société aussi. Tout au long de cette étude, nous nous questionnerons
sur le rôle des musées.
1ere idée, réponse évidenet
Dans un premier temps, nous analyserons ce qu’est vraiment un musée dans nos sociétés. Il
semblerait que ce soit un lieu crée spécialement pour la conservation d’œuvres, que l’on
visite pour avoir accès à la culture. Il sera question de se rendre compte de l’intrication de
l’art et de la culture et de la nécessité de créer un lieu afin de conserver les œuvres.
Difficulté de cette première idée
Mais, nous nous rendons compte qu’il existe un réel enjeu dans la sélection des œuvres
d’une exposition. Cette tache permettra, semble-t-il, aux âmes de s’élever par une meilleure
connaissance de l’histoire, construction d’une identité collective et démocratiser l'accès à la
culture. Il faut, pour cela, réfléchir au statut ontologique de l’œuvre.
Enoncé du pb
Nous nous demanderons alors comment l’accumulation artificielle d’objets permet la
conservation et la transmission de la culture, de l’histoire et du patrimoine d’une société ?
Enjeux
L’enjeu sera alors de mieux regarder notre monde et de voir comment transmettre au mieux
notre histoire aux prochaines générations. A l’heure où internet est un réseau dense
d’informations, il est important de comprendre l’intérêt réel du musée. Regarder les musée
dirait quelque chose aussi, semblerait il, de notre conception du monde.
Plan
Pour se faire, nous regarderons la question au point de vue artistique : afin de définir une
sociologie de l’art (I), puis, nous analyserons le rôle du musée dans nos sociétés modernes,
tout particulièrement du point de vue historique (II). Finalement, nous porterons notre
regard sur l’ouvre en elle-même afin de comprendre sa place (III).

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Partie I : L’art et la culture
Intro
L'art occupe une place importante dans les musées, car ils sont souvent consacrés à la
conservation et à la transmission des œuvres d'art, c’en était, originairement, le but. Les
musées d'art présentent généralement une grande variété d'œuvres, allant des peintures,
des sculptures et des dessins anciens aux œuvres contemporaines. Ils peuvent également
présenter des expositions temporaires sur des artistes ou des mouvements artistiques
spécifiques.

Idée A : L’art
Thèse Références Exemple
La confrontation à l’art dit quelque Hegel Muséothérapie
chose de soi
D’abord, pour Hegel, spécialiste éminent de l’esthétique, le musée est le lieu où l'on peut
contempler l'art dans toute sa plénitude et sa richesse, et où l'on peut se nourrir de l'esprit
de l'art. Selon lui, le musée est donc un lieu de contemplation et de découverte qui permet
de se cultiver et de s'élever grâce à l'art.

L’art renvoie d’abord à l’idée d’un savoir-faire. Pour les Grecs, l’art était d’abord une
technique, la bonne façon de s’y prendre dans un domaine donné. Ainsi, l’Antiquité ne
faisait pas de différence stricte entre le métier de l’artisan et l’activité de l’artiste et
considérait que le potier et le poète étaient tous deux des hommes de l’art. Cependant, au fil
des siècles, la différence entre l’artiste et l’artisan devient plus marquée. Au XVIIIème siècle,
on parle désormais de Beaux-Arts pour désigner exclusivement les productions de l’artiste,
mais aujourd’hui, c’est bien de l’art dont il s’agit : l’émergence de l’artisanat d’art et le
changement de destination de l’art, son but a été transformé au XXème siècle, par
l’émergence de l’abstraction qui a revu les fondements de cette pratique.

L'art peut élever les individus car il peut les amener à réfléchir sur des questions profondes,
à éprouver des émotions intenses, à découvrir de nouvelles perspectives et à se développer
personnellement et intellectuellement. La contemplation de l'art a pour but de permettre à
l'individu de réaliser sa propre conscience de soi en se confrontant à l'esprit objectivé, qui
est l'expression de la conscience absolue.
Ainsi, pour Hegel, elle est un moyen pour l'individu de se rapporter à l'esprit absolu, qui est
l'essence de la réalité. En contemplant une œuvre d'art, l'individu peut se rapporter à l'idée
qui est à l'origine de l'œuvre, qui est l'expression de la conscience absolue. Cette idée est ce
qui donne un sens à l'œuvre.
Selon Hegel, l'art est un moyen de réalisation de soi, c'est-à-dire que l'individu peut se
comprendre lui-même en se confrontant à l'expression de la conscience absolue que l'art
permet de contempler. L'art permet également de se rapporter à l'universel, c'est-à-dire à
l'essence de la réalité, ce qui permet de comprendre le monde qui nous entoure. L'art nous
permet de comprendre notre propre place dans le monde. L’art est un média extérieur qui
fait comprendre qui l’on est. C’est dans la rencontre et la confrontation avec la chose, autre,
que nous allons nous rendre compte de qui nous sommes.

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Il peut aider les individus à comprendre leur propre expérience et leur propre histoire en les
connectant à des réalités culturelles et historiques plus vastes. Selon Roger Fry, critique et
théoricien de l’art du XXème siècle : "l'art est la capacité d'éveiller les sentiments les plus
nobles, les plus nobles et les plus nobles de l'humanité." En interagissant avec des œuvres
d'art, les individus peuvent être inspirés, émus, interpellés et stimulés à une réflexion plus
profonde sur eux-mêmes et sur le monde qui les entoure.

De plus, l'art peut également inspirer les individus à développer leur propre créativité et leur
propre expression. L'expérience de l'art peut aider les individus à découvrir de nouvelles
façons de percevoir le monde et de s'exprimer eux-mêmes, en leur donnant les moyens de
s'exprimer de manière unique et personnelle. C’est d’ailleurs ce qui est visé en
musicothérapie : une pratique qui se démocratise de plus en plus, notamment au Canada.
Après l’art thérapie, qui était un média de création pour faire ressortir ce qui est en soi, la
musicothérapie aide les patients à se positionner par rapport à eux et au monde. L’art
contribue ainsi à la formation des individus en les aidant à développer leur sens esthétique
et leur capacité à apprécier la beauté. L'expérience de l'art peut aider les individus à élargir
leur univers culturel et à donner plus de sens à leur vie en les aidant à apprécier les choses
belles et nobles.

+ question
L’art est gratuit, libéral mais permet aux âmes de s’élever vers quelque chose de plus grand
qu’elles. L’activité artistique est propre aux Hommes car elle présuppose la conscience. Elle
leur permettra de se situer dans le monde. Mais, nous évoquons ici seulement une
conception individualiste du positionnement à l’art, qui dira quelque chose de soi par la
confrontation aux œuvres. L’art a une part de subjectivité, mais, aurait-elle aussi un coté
objectif ?
Idée B : La culture
Thèse Références Exemple
La culture est le ciment d’uyne Platon, Les langues, le monde sans culture
société + le monde sans culture
Ensuite
Dans ses conférences sur l'Art, Martin Heidegger, le philosophe allemand, soutient que l'art
joue un rôle important dans la révélation de l'être (dasein) et de la vérité.
Heidegger considère que l'art est une forme de "révélation de l'être", c'est-à-dire que l'art
permet de révéler les choses telles qu'elles sont vraiment, en dévoilant leur véritable nature.
Heidegger considère également que l'art est un moyen de "dévoiler" l'être humain, c'est-à-
dire de nous montrer la réalité : notre propre nature et notre propre place dans le monde. Il
soutient que l'art peut nous aider à comprendre notre propre existence en nous montrant
les choses sous un jour différent. Il souligne également que l'art est un moyen de révéler la
vérité sur le monde, en nous montrant les choses telles qu'elles sont réellement. Selon lui,
l'art peut nous aider à comprendre la vérité sur la réalité en nous montrant les choses sous
un jour différent. Il considère également que l'art est une forme de "vérité poétique", c'est-
à-dire qu'il permet de révéler la vérité sur le monde de manière poétique, en utilisant des
métaphores et des symboles pour exprimer des idées profondes de manière esthétique.
Ainsi, pour Heidegger, l'art est un moyen de révéler la vérité.

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L'art peut dire beaucoup sur la culture d'où il est issu. Les œuvres d'art sont souvent des
reflets des croyances, des valeurs, des pratiques et des aspirations d'une société donnée. En
examinant les œuvres d'art, les historiens de l'art et les anthropologues peuvent apprendre
sur les croyances religieuses, les normes sociales, les relations de pouvoir, d'une société
donnée. Les œuvres d'art peuvent également révéler les tensions et les conflits dans une
culture. Par exemple, elles peuvent refléter les luttes pour la justice et la liberté
d'expression, ou les conflits entre les différentes cultures et les différentes classes sociales.
De plus, l'art peut également servir de miroir pour une culture en reflétant les aspirations et
les rêves d'une société. Les œuvres d'art peuvent également être utilisées pour exprimer des
idéaux esthétiques, moraux ou politiques. L’art peut également être considéré comme un
reflet des progrès techniques et scientifiques d'une culture. Les œuvres d'art peuvent
refléter les avancées dans les domaines de la peinture, de la sculpture, de l'architecture et
de la photographie, ainsi que les développements dans les sciences et les technologies.

La culture est l'ensemble des connaissances, des croyances, des arts, des coutumes, des
droits, des lois, des mœurs et des habitudes qui caractérisent une société ou une
communauté humaine. Elle est le fruit de l'histoire et de l'expérience collective d'un groupe
et est transmise de génération en génération par l'éducation, la transmission orale et la
transmission matérielle (objets, œuvres d'art, artefacts, etc.).
La culture est importante pour plusieurs raisons. Tout d'abord, elle permet de maintenir la
cohésion et l'identité d'un groupe en lui donnant une culture commune à partager et à
transmettre. Elle contribue également à la création de liens sociaux et à la construction de la
communauté. Elle est un vecteur de développement et de progrès social. Elle permet de
produire et de transmettre des connaissances, des idées et des innovations qui peuvent être
mises en œuvre pour améliorer la vie des individus et de la collectivité. C’est une source de
richesse et de diversité. Elle permet de découvrir et de comprendre les différentes cultures
et les différentes manières de vivre, de penser et d'agir qui existent dans le monde. Elle
contribue à la création de lien entre les différents peuples et à la promotion de la paix. Il est
donc important de préserver et de valoriser la culture, afin de pouvoir en profiter
pleinement et de la transmettre aux générations futures. Selon Kant, la culture est un
élément essentiel de la vie de l'homme. Dans son ouvrage « Anthropologie au point de vue
pragmatique », il écrit que la culture permet à l'homme de s'élever et de s'épanouir en
développant ses talents et ses connaissances, s’élevant moralement : « La culture est ce qui
élève l'homme au-dessus de sa condition animale et lui donne les moyens de se
perfectionner et de se développer. »

Platon considère que la culture est un élément de la cité et qu'elle doit être organisée de
manière à contribuer au bien commun. Selon lui, la culture doit être enseignée et pratiquée
de manière à promouvoir les vertus morales et à former des citoyens vertueux et
responsables (République, livres IV à VI). Il met en avant l'importance de la culture pour la
transmission des valeurs et des connaissances de génération en génération. Selon lui, la
culture est un moyen de perpétuer et de transmettre les traditions et les savoirs d'une
société, afin de maintenir sa cohésion et son identité. Platon est méfiant envers la poésie et
la musique parce qu’ils leur reconnaît une grande influence sur l’âme, elles façonnent le
caractère et le physique, donc il ne les admet pour l’éducation des gardiens que dans une
perspective morale, si elles aident les hommes à devenir plus vertueux : « La culture est
donc un élément essentiel de la cité et doit être organisée de manière à contribuer au bien

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commun. » (Livre II). Son but est toujours de permettre à l’homme de parvenir à la
contemplation des Idées, du Vrai, du Bien en soi. La culture serait qu’une propédeutique
pour apprendre à contempler les Idées.
La culture permet d’avoir des bases communes, la langue en fait partie, si on n’avait pas de
langue commune, personne ne se comprendrait. Aussi, la régulation des langues régionales
est une considération politique car crée une réelle identité dans une segmentation du
territoire.
Sans culture, il n'y aurait pas de créations artistiques, de littérature, de musique, de théâtre,
de cinéma, d'architecture, de danse. Il n'y aurait pas non plus de monuments, de musées, de
bibliothèques, de centres culturels, etc. Il n'y aurait pas de traditions, de croyances, de
rituels, de festivals. Il n'y aurait pas de langue, de système de communication. Sans culture, il
n'y aurait pas de mémoire collective, pas de repères historiques, pas de patrimoine, pas de
moyen de se connecter à ses racines, à son histoire, à sa communauté. Il n'y aurait pas de
moyen de comprendre les autres cultures, les autres peuples, les autres époques, les autres
formes de vie. Sans culture, l'humanité serait réduite à un état de survie pure, où les
individus ne se soucieraient que de leurs besoins fondamentaux, sans aucun but, sans aucun
sens, sans aucun épanouissement. Les individus seraient moins créatifs, moins curieux,
moins informés, moins cultivés, et donc moins capables de s'adapter, de résoudre des
problèmes, de développer des technologies, de s'élever.

Mais, des siècles plus tard, en 1968, dans « Asphyxiante culture », Jean Dubuffet critique la
culture qu'il considère comme dominante, qu'il appelle la « culture légitime », c'est-à-dire
celle qui est considérée comme valable et respectable par les institutions et les élites
culturelles. Il soutient que cette culture est inauthentique et stérilisante, qu'elle ne reflète
pas la diversité et la richesse de l'expérience humaine, et qu'elle étouffe les formes
alternatives de création. Il décrit la culture légitime comme un système qui exerce une
pression pour conformité, qui érige des normes artistiques et culturelles arbitraires, et qui
réprouve tout ce qui ne se conforme pas à ses normes. Il soutient que la culture populaire
est plus authentique, car elle reflète les aspirations et les désirs des gens ordinaires, et
qu'elle est plus créative, car elle donne naissance à des formes alternatives de création. Il
appelle à une réhabilitation de la culture populaire et à une reconnaissance de la diversité
des formes de création.
+ question
Pour Heidegger, l’art est un moyen de révéler la vérité, le da sein des choses. L’art dit
quelque chose d’une culture, il est le miroir des préoccupations et du monde de vie d’une
civilisation. Il est son ciment. Mais cette culture est donnée, transmise et, selon Dubuffet,
peut être asphyxiante car dominante. La culture désigne l'ensemble des croyances, des
normes, des valeurs, des pratiques, des symboles et des matériaux produits par une société
ou un groupe de personnes. Elle comprend les aspects de la vie sociale tels que l'art, la
littérature, les médias, la religion, la cuisine, les coutumes et les traditions. La culture est un
élément fondamental de la vie sociale qui définit les comportements, les valeurs et les
croyances des individus. Si cette culture peut être refusée ou remise en cause, c’est bien du
côté sociologique qu’il faut se tournée pour comprendre le rôle du musée. Existe-t-il une
sociologie de l’art ? Si le musée ressence des œuvres qui représentent une culture, qu’est-ce
que cela signifie d’une société ?

Idée C : Sociologie de l’art


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Thèse Références Exemple
l'art comme une "production Nathalie Heinich
sociale", elle veut dire que
l'art n'est pas un phénomène
isolé, mais qu'il est lié à la
société dans laquelle il est
créé.
Enfin, la culture et la sociologie sont deux termes qui ont des significations et des domaines
d'application distincts, mais qui sont étroitement liés.
La sociologie est une science sociale qui étudie les phénomènes sociaux, les relations
sociales et les structures sociales. Elle s'intéresse à la façon dont les individus et les groupes
interagissent et à la manière dont les sociétés évoluent. La sociologie s'intéresse également
aux relations entre les différents groupes sociaux, aux dynamiques de pouvoir et aux
inégalités sociales. La culture est un sujet d'étude important pour la sociologie, car elle est
un élément fondamental de la vie sociale qui influence les comportements, les croyances et
les valeurs des individus et des groupes. Les sociologues s'intéressent à la façon dont la
culture est produite, diffusée et reçue, à la façon dont elle est utilisée pour structurer les
relations sociales et à la façon dont elle change au fil du temps.

Une société est un groupe d'individus qui partagent une culture, une histoire et des valeurs
communes, et qui interagissent entre eux. Une société peut être caractérisée par des
institutions, des normes et des valeurs qui régissent les relations entre les individus et les
groupes, et qui déterminent la manière dont ils vivent ensemble. La place de l'art dans une
société dépend des normes et des valeurs de cette société. Dans certaines sociétés, l'art est
considéré comme un moyen de réfléchir sur les problèmes sociaux et politiques, de célébrer
les traditions culturelles, ou de questionner les normes et les valeurs de la société. Dans
d'autres sociétés, l'art est principalement utilisé pour divertir ou pour exprimer les émotions
individuelles. L'art peut aussi avoir une fonction religieuse, sociale ou esthétique. Il peut
également jouer un rôle dans la construction de l'identité collective, en célébrant les
symboles et les héros de la société, ou en questionnant les normes et les valeurs qui
régissent la société.
En général, la place de l'art dans une société varie selon les normes et les valeurs de cette
société, et les fonctions qu'elle lui attribue. L'art peut être utilisé pour divertir, pour exprimer
les émotions individuelles, pour réfléchir sur les problèmes sociaux et politiques ou pour
célébrer les traditions culturelles. Il peut également jouer un rôle dans la construction de
l'identité collective.

Nathalie Heinich, dans sa sociologie de l'art, étudie les relations entre l'art et la société. Elle
s'intéresse à la manière dont l'art est produit, réceptionné et valorisé dans une société
donnée. Elle soutient que l'art est un phénomène social et que sa valeur dépend de son
contexte culturel et historique. L’art est une production sociale qui est influencée par les
normes et les valeurs de la société dans laquelle il est créé. Elle étudie comment les
institutions culturelles, comme les musées, les académies et les critiques d'art, ont un rôle
important dans la définition de ce qui est considéré comme de l'art et dans la détermination
de sa valeur. Lorsque Nathalie Heinrich parle de l'art comme une « production sociale », elle
veut dire que l'art n'est pas un phénomène isolé, mais qu'il est lié à la société dans laquelle il
est créé. Elle soutient que les normes et les valeurs de la société ont une influence sur la

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création de l'art, sur ce qui est considéré comme de l'art et sur la manière dont il est
valorisé. Elle parle aussi de la « réception de l'art comme une activité sociale », elle veut dire
que la façon dont les gens perçoivent et interprètent l'art est liée à la société dans laquelle
ils vivent. Elle soutient que les normes et les valeurs de la société ont une influence sur la
réception de l'art, sur les publics qui sont exposés à l'art, et sur la manière dont l'art est
interprété.
Heinich soutient également que la réception de l'art est une activité sociale qui est
influencée par les normes et les valeurs de la société dans laquelle elle se produit. Elle étudie
comment les publics perçoivent et interprètent l'art et comment ils sont influencés par les
institutions culturelles et les médias.

Par exemple, tous les mouvent artistiques disent quelque chose d’une société. Si
l’abstraction a émergé au XXème siècle, par exemple dans l’action painting avec Pollock aux
États-Unis, c’est bien parce qu’il existait une nécessité de repenser l’art, ce qui donna lieu à
un nouveau courant artistique, repris en Europe sous le nom d’abstraction lyrique puis
fondement d’autres courants.

Ainsi, l'art est un produit social, lié à la société dans laquelle il est créé. Il est important de
considérer les normes et les valeurs de la société dans l'analyse de l'art et sur le rôle des
institutions culturelles dans la définition de ce qui est considéré comme de l'art et dans la
détermination de sa valeur. La réception de l'art est une activité sociale qui est liée à la
société dans laquelle elle se produit. Elle ne se fait pas sans considérer les normes et les
valeurs de la société dans l'analyse de la réception. Les expériences, connaissances et
attentes des publics pour comprendre la réception de l'art est importante dans la
compréhension de l’art.

Ainsi, nous nous demandions ce que représentait la culture pour une société. Nous avons vu
que la confrontation à l’art dit quelque chose de soi et d’une culture. Or, la culture est le
ciment d’une société. Ainsi, l’art est le ciment d’une société : s’y cristallisent tous les intérêts
de celle-ci. L'art est une "production sociale", donc non pas un phénomène isolé, mais est lié
à la société dans laquelle il est émerge. Le musée est le lieu par excellence de conservation
de l’art, nous pouvons nous demander quel est le rôle d’un musée pour une société :
ressence t-il une multitude d’ouvre ou l’enjeu est-il plus grand ?

Partie II : Le rôle du musée


Intro
Les musées présentent généralement une grande variété d'objets et de documents qui
reflètent les différents aspects de la culture, de l'histoire et des sciences. Les objets peuvent
inclure des œuvres d'art, des artefacts archéologiques, des objets ethnographiques, des
objets historiques, des objets scientifiques et des objets techniques. Les documents peuvent
inclure des peintures, des sculptures, des photographies, des dessins, des manuscrits, des
cartes, des livres, des films et des enregistrements sonores. Les musées peuvent également
présenter des expositions temporaires et permanentes, des programmes éducatifs, des
visites guidées et des publications pour aider à transmettre les connaissances et les
significations associées à ces objets. Si, le musée est une création relativement nouvelle,
nous nous questionnerons sur son rôle et son but.

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Idée A : La construction d’une collection
Thèse Références Exemple
La construction d’une collection ne IL ME MANQUE UNE REF Dom Robert
se fait pas par-dessus la jambe
D’abord, il n’existe pas seulement que des musées d’art : il existe de nombreux types de
musées, chacun ayant un objectif et une collection spécifiques. Parmi les plus répandus et
les plus importants, nous trouvons les musées d'art, consacrés aux œuvres d'art (comme les
peintures, les sculptures, les photographies, les dessins, les gravures, les objets d'art
décoratifs, les meubles…), les musées d'histoire, qui présentent des artefacts et des objets
historiques qui documentent les événements et les aspects de l'Histoire, les musées
ethnographiques , qui présentent des objets et des artefacts qui documentent les cultures et
les sociétés des différents peuples à travers le monde, Les musées d'histoire naturelle qui
présentent des expositions sur les animaux, les plantes, les minéraux, les fossiles et les
phénomènes naturels. Nous trouvons aussi les musées d'archéologie, les musées de
sciences, les musées d'art contemporain…Il existe bien d'autres types de musées qui
peuvent être spécifiques à une thématique ou à un domaine d'intérêt particulier.

L’art occupe une place importante dans les musées, car ils sont souvent consacrés à la
conservation et à la transmission des œuvres d'art. Mais tous les musées sont concernés par
l’art, celle -ci dit ce qu’est la société dans laquelle elle a été conçue. Pour n’importe quel
sujet, l’art sera un média pour dévoiler quelque chose et ainsi permettre au public de mieux
saisir la complexité du sujet présenté.

Selon Ivan Karp et Steven Lavine (Multiculturalisme et musées, 1991), le musée est « un lieu
de classification, de hiérarchisation, de sélection » qui permet de choisir ce qui est considéré
comme digne d'intérêt et de préservation. La création d'une exposition dans un musée est
un processus qui implique plusieurs étapes et plusieurs professionnels, tels que les
conservateurs, les commissaires, les historiens de l'art, les designers, les techniciens et les
éducateurs. Une exposition se monte en plusieurs étapes. Premièrement, la sélection du
thème de l'exposition. Il peut s'agir d'une thématique générale, comme l'histoire de l'art ou
la science, ou d'un sujet plus spécifique. Puis, les conservateurs et les commissaires
d'exposition effectuent des recherches pour identifier les objets appropriés pour
l'exposition. Ils peuvent utiliser les collections du musée ou emprunter des objets à d'autres
musées ou institutions. Les objets sont sélectionnés en fonction de leur pertinence pour le
thème de l'exposition et de leur état de conservation. Une fois les objets sélectionnés, les
conservateurs et les commissaires d'exposition élaborent un plan pour présenter les objets
de manière efficace. Ils déterminent la disposition des objets dans l'espace d'exposition, les
groupes d'objets ensemble et les informations à fournir au public. Les designers et les
techniciens sont ensuite chargés de mettre en place cette conception. Les conservateurs et
les commissaires d'exposition rédigent les textes d'accompagnement pour les objets
exposés, les panneaux explicatifs, les brochures. Finalement, les techniciens et les
éducateurs assurent la mise en place de l'exposition et les derniers réglages avant
l'ouverture au public. En parallèle, un plan de communication est élaboré pour promouvoir
l'exposition auprès du public cible.
Le but principal d'une exposition est de présenter des objets et des documents importants
de manière informative, pédagogique et esthétique pour le public, de manière à transmettre

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des connaissances sur un sujet particulier. Les expositions peuvent également avoir des
objectifs spécifiques tels que sensibiliser les visiteurs à une cause ou à une question sociale
ou encore pour inciter à l'acquisition d'œuvres d'art par les visiteurs.

Ainsi, la création d’une exposition est un processus long et compliqué qui nécessite de vastes
connaissances dans un domaine. Le musée n’est donc pas un amas d’objets, pas un garde-
œuvre comme il existe des gardes meubles. Il est un lieu de classification, de hiérarchisation,
de sélection qui permet de choisir ce qui est considéré comme digne d'intérêt et de
préservation. Le musée est donc un lieu de sélection qui reflète les préoccupations et les
valeurs de l'époque à laquelle il est. Lors d’une exposition, chaque ouvre est sélectionnée
non seulement car elle entre dans le thème mais aussi car elle apporte un regard, une
conception, un regard sur le thème de l’exposition. L’exposition « Tisser la Nature », qui a eu
lieu au Musée Dom Robert en 2021, montrait un regard historique sur l’évolution des motifs
végétaux dans les tapisseries. Il était donc nécessaire que le catalogue présente des œuvres
du XVème au XXIème siècle, allant d’une grande œuvre flamande, du XVème siècle, La
nativité, jusqu’à une œuvre abstraite du XXème siècle : les gentianes, l’Alain Clément.

Ainsi, la construction d’une collection est un processus long et complexe, qui relève d’une
véritable sélection et classification. Mais, nous pouvons nous demander comment est-ce que
les commissaires choisissent ce qui est réellement digne d’intérêt et ce que cela dit d’une
civilisation ?

+ question
Idée B : Lieu de mémoire, et d’oubli ?
Thèse Références Exemple
Mémoire collective Ricoeur PAS D EXEMPLE
Ensuite, le musée est un lieu de mémoire, un lieu de savoir, un lieu de reconnaissance. Il
permet de conserver les traces du passé et de les rendre accessibles au public, afin que
chacun puisse se représenter et comprendre les événements, les pratiques et les valeurs de
l'époque à laquelle ils appartiennent. Le musée montrera l'histoire, dévoilant par l’objet des
événements qui se sont produits dans le passé, pour étudier les événements passés et les
comprendre, à la lumière de notre société actuelle, grâce au recul sur les événements mais
aussi les conceptions contemporaines. Ainsi, si le musée dévoile quelque chose du passé, il
est un lieu de mémoire. Mais, il semblerait qu’il serve aussi de témoignage et d’espérance.

Paul Ricoeur réfléchit à cette question dans son ouvrage « La mémoire, l'histoire, l'oubli »,
qui explore les relations entre la mémoire, l'histoire et l'oubli. Premièrement, il examine la
nature de la mémoire individuelle et collective, et souligne l'importance de la mémoire pour
la compréhension de soi et de la communauté. Puis, il étudie la nature de l'histoire et les
relations entre la mémoire et l'histoire. Il montre comment la mémoire peut être utilisée
pour comprendre le passé, le présent et l'avenir d'une société. Ensuite, il examine les raisons
pour lesquelles certaines choses sont oubliées et les conséquences de cet oubli. Il montre
comment l'oubli peut être utilisé pour créer une identité collective et comment il peut être
utilisé pour effacer les souvenirs désagréables. La quatrième partie, intitulée « La mémoire
collective », étudie les relations entre la mémoire individuelle et la mémoire collective, et
souligne l'importance de la mémoire collective pour la compréhension de soi et de la
communauté. Finalement, il examine les relations entre la mémoire de l'histoire et

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l'historiographie. Il montre comment la mémoire de l'histoire peut être utilisée pour
comprendre le passé, le présent et l'avenir d'une société. Il est très important pour tous les
français d’avoir la Joconde conservée au musée du Louvre, même si Léonard de Vinci était
un peintre italien et que tout le monde ne l’a jamais vue, cela peut paraître paradoxal mais la
joconde est devenue une fierté nationale.
A la lumière de « La mémoire, l'histoire, l'oubli » de Paul Ricoeur, un musée peut un musée
peut être considéré comme un lieu de mémoire collective, où les objets et les histoires
présentés permettent aux individus de se rappeler le passé, de comprendre les expériences
et les traditions qui ont conduit à la création des institutions et des croyances.
Un musée peut également être considéré comme un lieu d'histoire, où les objets présentés
permettent aux individus de comprendre le passé, le présent et l'avenir d'une société. Il peut
également être considéré comme un lieu de l'oubli, où certaines histoires et certaines
perspectives sont absentes ou minimisées, permettant ainsi la création d'une identité
collective qui efface les souvenirs désagréables. Finalement, il peut être considéré comme
un lieu de la mémoire de l'histoire, où les objets et les histoires présentés permettent aux
individus de comprendre les relations entre la mémoire de l'histoire et l'historiographie.

Dans la crise et la culture, Hannah Arendt affirme que « la mémoire est l'avenir de
l'expérience, l'histoire est le passé de l'expérience ». Elle aussi étudie les relations entre la
mémoire, l'histoire et l'oubli et soutient que les individus et les sociétés ont besoin de la
mémoire pour comprendre leur passé et leur présent, et qu'ils ont besoin de l'histoire pour
comprendre les événements passés et leur signification. Elle soutient également que l'oubli
est nécessaire pour laisser derrière soi les événements douloureux et pour se concentrer sur
l'avenir.
Hannah Arendt soutient également que la tradition est un élément important de la mémoire
collective, car elle permet de transmettre les valeurs et les connaissances d'une génération à
l'autre, elle est un moyen de maintenir une continuité culturelle et de comprendre les
racines de la société. Finalement, Arendt étudie également les limites de la mémoire et de
l'histoire, et souligne que la mémoire peut être manipulée et que l'histoire peut être réécrite
pour servir les intérêts de certains groupes. Elle soutient que pour comprendre le passé, il
est nécessaire de considérer les perspectives de différents groupes et de ne pas se contenter
d'une seule version de l'histoire.

+ question
Ainsi, l'histoire et l'oubli sont des éléments importants pour comprendre le passé, le présent
et l'avenir des individus et des sociétés. La tradition est un élément important de la mémoire
collective et permet de transmettre les valeurs et les connaissances d'une génération à
l'autre. Elle met également en avant les limites de la mémoire et de l'histoire et souligne
qu'il est nécessaire de considérer les perspectives de différents groupes pour comprendre le
passé. Alors, le musée sera un lieu de transmission et d’éducation, mais une question se
pose : comment décide-t-on de ce que l’on montre dans un musée ? Un choix éthique se
pose.

Idée C : Un lieu qui élève : transmission, conservation,


histoire
[Date]
10
La contemplation/ la pensée + des questions éthiques
Thèse Références Exemple

Enfin, comme nous l’avons vu, le musée est un lieu qui élève les âmes et éduque : ils
permettent aux visiteurs de découvrir et de comprendre des œuvres d'art et des objets
culturels qui ont de l'importance pour notre histoire, notre patrimoine et notre culture. Cela
permet aux visiteurs de développer leur connaissance et leur compréhension de la culture.
De plus, les musées sont souvent des lieux de médiation culturelle, où des guides et des
conservateurs peuvent expliquer les œuvres d'art aux visiteurs et les aider à les interpréter,
ce qui permet aux visiteurs de développer leur esprit critique et leur capacité à comprendre
les œuvres d'art. Les musées peuvent également être des lieux de rencontre et de débat
social et culturel, où les visiteurs peuvent découvrir des perspectives différentes sur les
œuvres d'art et les sujets abordés, ce qui peut les aider à développer leur pensée critique et
leur capacité à comprendre les différentes perspectives. Ils sont aussi des lieux
d'épanouissement personnel, où les visiteurs peuvent découvrir de nouvelles formes
d'expression artistique et culturelle qui les inspirent et les élèvent.

Mais, pour construire une exposition, au-delà du problème de la sélection, une question
éthique se pose dans les musées. Y sont exposées des œuvres d'art et des objets culturels
qui ont une grande valeur artistique, historique, culturelle et esthétique. Ces œuvres d'art et
ces objets culturels peuvent être considérés comme des biens culturels précieux qui ont une
valeur inestimable, émotionnelle, pour les communautés qui les ont créés et qui les ont
conservés. Cela pose des questions éthiques sur la propriété de ces objets, leur préservation,
leur accès et leur utilisation. Par exemple, des objets culturels provenant de cultures
autochtones, de communautés déplacées ou de communautés ayant subi des violences
historiques, peuvent être considérés comme des symboles importants de leur identité
culturelle et de leur histoire. Cela pose des questions éthiques sur la manière dont ces objets
sont exposés, comment ils sont présentés, et comment ils sont accessibles à ces
communautés.

Les musées, en raison de leur rôle dans la conservation et la présentation de l'histoire et de


la culture, ont eu une place importante dans le problème du dé colonialisme. Ils peuvent
jouer un rôle important dans la réparation des torts causés par le colonialisme en présentant
les perspectives des peuples colonisés et en reconnaissant leur histoire et leur culture. Les
musées peuvent également contribuer à la décolonisation de la pensée en mettant fin à la
présentation unilatérale de l'histoire qui a souvent été utilisée pour justifier le colonialisme.
C’était par exemple le sujet de l’exposition « Le modèle noir », qui présentait l’évolution de
la peinture des noirs de Géricault à Matisse, qui a eu lieu au musée d’Orsay en 2019. Mais, si,
dans son discours sur le colonialisme, aimé Césaire écrit « Non, jamais dans la balance de la
connaissance, le poids de tous les musées du monde ne pèsera autant qu'une étincelle de
sympathie humaine. », c’est bien parce qu’il pense que les musées peuvent également
perpétuer des stéréotypes et des représentations négatives des peuples colonisés, en
présentant leur histoire et leur culture de manière partiale et déformée. Les objets culturels

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qui ont été prélevés lors de la colonisation pourraient être vus comme des reliques de
civilisations primitives, qui ont été présentées comme inférieures aux sociétés occidentales.
Il est important que les musées prennent en compte les perspectives des peuples colonisés
et qu'ils reconnaissent leur histoire et leur culture, tout en soulignant les conséquences
négatives de la colonisation. Il est également important de s'assurer que les objets culturels
soient présentés de manière équitable et respectueuse, sans les dénigrer ou les réduire à
des reliques d'une époque révolue. Les musées doivent également s'efforcer de montrer le
coté objectif de l’histoire.

Pour cela, les musées sont souvent des lieux de médiation culturelle, où les guides et les
conservateurs peuvent expliquer les œuvres d'art aux visiteurs et les aider à les interpréter.
Cela pose des questions éthiques sur la manière dont ces explications sont données, sur la
représentation des œuvres d'art, et sur les discours qui sont utilisés pour les présenter, mais
cette vulgarisation sera importante pour que chacun puisse comprendre le message qui veut
être transmis. Il est important de s'assurer que les explications ne soient pas simplistes, ne
soient pas réductrices et qu'elles soient respectueuses des contextes culturels et historiques.
Mais il est également important de faire attention que les musées ne soient pas des lieux
d’idéologie. Ce qui sera le cas si l’exposition promouvoit une vision particulière de l'histoire,
de la culture et de la société, qui peut être oppressives et discriminatoires. Il est important
pour les musées de prendre en compte ces considérations éthiques et de veiller à présenter
les œuvres d'art et les objets culturels de manière équitable, et respectueuse de toutes les
sociétés.

Ainsi, les musées jouent un rôle important dans l'éducation et l'élévation des individus en
leur permettant de découvrir et de comprendre des œuvres d'art et des objets culturels
importants pour l'histoire, le patrimoine et la culture. Les musées sont également des lieux
de médiation culturelle, où les guides et les conservateurs peuvent aider les visiteurs à
interpréter les œuvres d'art et à développer leur esprit critique. Et de découvrir des
perspectives différentes sur les œuvres d'art et les sujets abordés. Cependant, la
construction d'une exposition pose des questions éthiques sur la propriété, la préservation,
l'accès et l'utilisation des objets culturels exposés. Les musées ont également un rôle
important à jouer dans la décolonisation en présentant les perspectives des peuples
colonisés et en reconnaissant leur histoire et leur culture.
Transition : Bilan 2 + Question
Nous avons vu que la construction d’une collection est un processus long et complexe qui ne vise pas
seulement à exposer des objets mais dire quelque chose d’une réalité historique et sociologie. Il sera ainsi
le dépositaire de l’identité collective d’une civilisation et permet de comprendre le passé, le présent et
d’écrire l’avenir. Ainsi, le choix des œuvres présentées sera surtout une question éthique et
représentative de la politique et de la considération de l’homme. Ainsi, les objets d’art et artefacts
exposés présentent le fondement de la pensée, de l’art et de l’histoire, parfois sur plusieurs siècles. Nous
pouvons ainsi nous demander comment un objet peut dire quelque chose. Comment l’objet porte-t-il
témoignage ?

Partie III : La place de l’œuvre d’art


Intro
Lorsqu'une œuvre d'art est créée pour un musée ou lorsqu'elle est mise dans un musée, il
peut y avoir un certain nombre de changements qui s'opèrent. Ces changements peuvent

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être liés à la façon dont l'œuvre est perçue, conservée et présentée au public. Elle est perçue
comme étant un objet précieux, rare et important qui mérite d'être préservé et présenté au
public. Les œuvres d'art dans les musées sont généralement des pièces de grande valeur
artistique, culturelle ou historique qui ont été sélectionnées pour leur importance. Elles sont
protégées contre les dommages physiques, les altérations et les vols en utilisant des
techniques de conservation et de sécurité appropriées. Tout le musée est fait et conçu pour
présenter au mieux ces œuvres. Nous terminerons cette étude en réfléchissant à la place de
l’œuvre.
Idée A : L’œuvre et l’objet
Thèse Références Exemple
L’œuvre est nécéssaire

D’abord, nous pouvons nous demander qu’est-ce qu’une œuvre ? Comment considérer toutes
ces « choses » rassemblées dans un même lieu ? Selon Hannah Arendt, une œuvre est tout produit
de l'action humaine, (objet, bâtiment…) qui a une utilité pratique ou une fonction. Par
exemple, un toit est une œuvre car il remplit une fonction pratique de protéger des
intempéries, mais il n'est pas une œuvre d'art. L’œuvre, c’est-à-dire le travail des mains de
l’homme, se caractérise quant à elle par la durabilité des objets produits. Au contraire des
produits du travail qui sont immédiatement consommés pour subvenir aux besoins de la vie
humaine, les produits de l’œuvre possèdent une durée de vie supérieure et se maintiennent
dans le monde, indépendamment de l’homme qui les a fabriqués. Ces objets constituent ainsi
l’artifice humain, autrement dit le monde dans lequel nous vivons. Les produits de l’œuvre
sont le résultat d’une réification. L’homo faber donne aux modèles, aux images, aux plans
qu’il aperçoit une certaine solidité en les réalisant dans la matière. L’artisan transforme l’idée
de table – idée absolue à laquelle il accède par la pensée – en une table unique, solide et
tangible. La solidité de ce nouvel objet vient de ce que l’homme a auparavant soustrait, par la
force, le matériau dont il avait besoin, au cycle naturel. Pour construire une table, il est
nécessaire que l’artisan se procure du bois en coupant un arbre. L’œuvre témoigne donc de la
capacité de l’homme à se rendre maître de la nature, mais aussi de maître de lui-même, dans
la mesure où le travail de fabrication qu’il a entrepris ne lui a pas été dicté par la nécessité.
L’œuvre révèle donc à la fois la capacité de l’homme a soumettre la nature et sa capacité
d’entreprendre librement l’acte de fabrication. L’œuvre est en outre caractérisée par
l’espace public qu’elle crée, bien qu’il ne s’agisse pas du domaine politique crée par l’action
(au sens Arendtien). En effet, si le processus de fabrication ne comporte aucune dimension
relationnelle, l’homo faber ne se situe pas pour autant hors-du-monde. L’artisan s’isole pour
accomplir son ouvrage, mais une fois sa production achevée, il se rend sur le marché pour
exposer les œuvres de ses mains aux yeux de ses semblables. Il reçoit ainsi une certaine
estime pour le travail accompli et entre en relation avec d’autre en échangeant les produits de
son œuvre. La disparition des caractéristiques propres de l’œuvre, dans la pensée moderne,
mettent ainsi en danger le marché, monde commun ou les hommes reconnaissent l’habileté de
leurs semblables et échangent les fruits de leur ouvrage.

En revanche, l'œuvre d'art est un produit de l'action humaine qui a une signification
en soi, c'est-à-dire qu'elle n'a pas besoin d'une utilité pratique. Pour Arendt, l'œuvre d'art
est un acte de création qui est produit par l'humanité de l'artiste. Elle exprime la liberté de
l'artiste, c'est-à-dire sa capacité à créer quelque chose de nouveau et d'original. Elle décrit
l'œuvre d'art comme étant un miroir de la vie humaine, qui révèle les aspects les plus
profonds de l'expérience humaine. Elle considère également que l'œuvre d'art est un reflet
de la condition humaine, qui permet de comprendre les aspects les plus fondamentaux de

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l'humanité, tels que la liberté, la dignité et l'individualité. Selon Hannah Arendt, l'œuvre d'art
est un miroir de la condition humaine, qui révèle les aspects les plus fondamentaux de
l'humanité. Prenons par exemple « les vieux souliers », de Van Gogh. Tableau qui a fait
grande polémique à l’époque de sa création. Son but, à longuement été recherché. Il n’est
pas spécialement beau, harmonieux, esthétique pour les normes de l’époque. Il ne dit rien
de nouveau techniquement et n’est pas particulièrement remarquable. Mais Heidegger,
dans L’origine de l’œuvre d’art, dans Les Chemins qui ne mènent nulle part, écrit : « A
travers ces chaussures passe l’appel silencieux de la terre, son don tacite du grain mûrissant,
son secret refus d’elle-même dans l’aride jachère du champ hivernal. A travers ce produit
repasse la muette inquiétude pour la sûreté du pain, la joie silencieuse de survivre à
nouveau au besoin, l’angoisse de la naissance imminente, le frémissement sous la mort qui
menace. Ce produit appartient à la terre, et il est à l’abri dans le monde de la paysanne. Au
sein de cette appartenance protégée, le produit repose en lui-même. Tout cela, peut-être
que nous ne le lisons que sur les souliers du tableau. Quand tard au soir, la paysanne bien
fatiguée met de côté ses chaussures, quand chaque matin à l’aube elle les cherche, ou
quand, au jour de repos, elle passe à côté d’elles, elle sait tout cela, sans qu’elle ait besoin
d’observer ou de considérer quoi que ce soit… Nous n’avons rien fait que nous mettre en
présence du tableau de Van Gogh. C’est lui qui a parlé. Dans la proximité de l’œuvre, nous
avons soudainement été ailleurs que là où nous avons coutume d’être. L’œuvre d’art nous a
fait savoir ce qu’est en vérité la paire de souliers. »

Au-delà de sa signification très importent par son essence, l’œuvre dit quelque chose de
l’artiste qui l’a créé et peut avoir plusieurs niveaux de signification, et les explications
fournies par le musée peuvent aider les visiteurs à comprendre ces différents niveaux de
signification. Les explications peuvent fournir des informations sur l'histoire de l'œuvre, sur
l'artiste et sur le contexte culturel et historique de l'œuvre. Elles peuvent aider les visiteurs à
apprécier l'œuvre à un niveau technique et formel, et, à un niveau plus profond,
comprendre les idées et les sentiments que l'artiste a voulu exprimer. Enfin, les explications
peuvent également aider les visiteurs à comprendre le contexte historique et culturel dans
lequel l'œuvre a été créée. Cela peut aider les visiteurs à mieux comprendre les influences
qui ont contribué à la création de l'œuvre et les idées qui ont été en jeu à l'époque, tout
comme le texte d’Heidegger nous a aidé à mieux comprendre et apprécier le tableau de Van
Gogh.

+ question
Une œuvre d'art, au point de vue ontologique est donc quelque chose très important et très
fort. Priver quelqu’un de la possibilité de créer des œuvres, c’est le primer d’un moyen
d’expression qui laissera un témoignage de son passage sur la terre, le priver de son
humanité. Elle dévoile la vérité de quelque chose et est nécessaire à la marche du monde.
Mais les œuvres sont diverses et si chacune unique, comment peut-on exposer autant
d’objets singuliers dans un même espace ?

Idée B : La juxtaposition d’oeuvres


Thèse Références Exemple
A la Tate Modern, à Londres, les œuvres de Mark Rothko (1903/ 1970) et de Titien (1466 -
1576) sont exposées dans la même salle. Pourtant, ses deux artistes ne sont pas de la même
époque, leurs peintures sont très différentes et n’ont, semblerait-il pas grand-chose qui les

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relie. Cependant, Mark Rothko se disant disciple de Titien, est ce que cela suffit pour les
exposer cote à cote ? Nous l’avons vu, lors de la conception d’une exposition, rien n’est
laissé au hasard. Alors, exposer des plus grands coloristes de l’histoire de la peinture côte à
côte, ne révèle rien sur leurs époques ou leurs mouvements, mais bien sur la couleur elle-
même.
Cependant, si trouver un lien entre deux objets est quelque chose d’aisé, trouver une
classification qui répertorie une pluralité d’objets différents l’est moins. Mais une telle
classification existe-t-elle ? Un but réel dans l’assemblage d’objets dans un même lieu existe-
t-il vraiment ? N’est ca pas artificiel de rassembler une multitude d’objets différents dans un
lieu crée spécialement pour cela ? Est-ce que cela ne relèverait pas de la syllogomanie, cette
pathologie qui définit les accumulateurs compulsifs ?

C’est peut-être ce que pense Paul Valéry, poète du XXème siècle qui explique dans ses
œuvres que le musée est « maison de l’incohérence » (Le problèmes des musées, Œuvres,
Pièces sur l’art). Il relève ainsi trois problématiques propres au musée : le musée comme
confrontation des œuvres dans un chaos général, le sentiment d’étouffement pour le
spectateur prit dans tous les chefs d’œuvres et le musée comme qui devient un lieu sacré au
lieu d’être seulement un lieu d’exposition.
Car oui, selon Paul Valéry, le musée n’est pas le lieu de la transmission, de l’accès à la culture
et à l’histoire mais bien « un lieu de chaos où tout est jeté pêle-mêle : les œuvres d'art, les
curiosités, les objets d'histoire naturelle, les antiquités, les souvenirs, les imitations, les
copies. ». C’est donc un lieu où l’on peut voir des œuvres d’art mais l’on ne peut pas le
regarder car il devient impossible, dans le bruit visuel de trouver du sens à chacune des
œuvres. On ne saurait apprécier deux opéras s’ils étaient proposés à notre oreille en même
temps, alors comment pouvons-nous le faire avec cet autre sens ? Les musées sont des lieux
de chaos en raison de la grande quantité d'œuvres d'art et d'objets culturels qu'ils
contiennent, ce qui peut rendre difficile pour les visiteurs de les comprendre et de les
apprécier pleinement. Il est possible aussi que le choix des objets exposés, la mise en scène,
les commentaires ou encore les dispositifs de médiation peuvent contribuer à une
perception de chaos. L’absence de critères clairs pour évaluer les œuvres d'art et les objets
culturels qu'ils contiennent ou le trop plein empêche de comprendre leur valeur.

Le visiteur est alors pris dans un sentiment d’étouffement entre tous les chefs d’œuvre, le
musée est un lieu où l'on peut voir les œuvres d'art, mais où l'on ne peut ni les aimer, ni le
comprendre, ni les vivre. Ils prennent alors une dimension inhumaine car la réification de
l’action arendtienne prend une dimension consommatrice et cette mémoire n’est plus
conçue à sa juste place. Dans un monde où l’or pousse sur les arbres, il n’est pas aussi
précieux aussi grande que lorsqu’il est un métal rare.
Le musée représente un certain désordre. Il expose trop de confrontations de sculptures
différentes, de tailles, de styles, de thèmes différents dans un même lieu. Il nous explique
que les œuvres se confrontent les unes aux autres tous en s’ignorant. Elles cherchent toutes
à attirer notre attention pour nous faire oublier la sculpture voisine et exister enfin. C’est un
lieu froid où le spectateur se sent mal à l’aise, de trop, comme si sa capité à penser ou à agir
était étouffé et le déshumanisait. Le produit humanisant de l’homme prend le pas sur lui
même. Lorsqu’il atteint la salle des peintures, la même sensation s’empare de lui. Là encore,
les confrontations le surprennent. Ces œuvres se veulent toutes indépendantes et uniques.
Mais en les réunissant, ici, elles deviennent adverses, ennemies surtout si elles ont le même

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thème. Le visiteur doit osciller d’un chef d’œuvre à l’autre. L’attitude du visiteur alors
change : il sacralise le lieu, ne sait pas où il se trouve ? Dans un temple ? Un cimetière ? Une
école ? Et quelle est la position à adopter face à cela ? C’est un grand vertige que nous
pouvons vivre au British muséum : moi, sujet si petit, ayant une idée sur le monde qui
m’entoure face aux immenses œuvres millénaires rapportées dans ce lieu lumineux pour
moi, que je puisse les regarder, sans comprendre le lien entre elles, harcelé par leur
immensité et leur diversité, fatigué par les bruits de pas et paroles échangées par les
centaines et visiteurs et seul face à qui je suis et ce que je pensais de la civilisation. Le choc
est rude : ennui, tristesse, accablement face à tout cet art « seul contre tant d’art» mais
aussi admiration pour tout ce travail accompli par ces artistes.
Comment le spectateur réagit alors ? Comment peut-il gérer tout cela ? Il se sent submergé
par le sentiment qu’il est superficiel : il en fait le spectateur de toutes ces expériences, de
tout ce génie auquel il n’appartient pas, et jamais n’arrivera à la hauteur de ce qui a été
accompli avant lui. Il n’est qu’une goutte d’eau dans multitude, la seule réponse est alors un
sentiment d’angoisse existentielle. Le spectateur peut aussi se sentir érudit à la sortie d’un
musée, ayant mieux comprit quelque chose, auquel cas, il ne fait finalement aucune
distinction entre ce qui a de la valeur ou pas.

Ainsi, pour Paul Valéry, le musée est un lieu de déshumanisation, lieu d’incohérence et
source d’angoisse si on appréhende bien un musée. Il nous renvoie à notre finitude et
dévalue nos œuvres propres, notre façon de laisser un témoignage de notre trace sur cette
Terre. Le musée est symptomatique de notre société de surconsommation, où les goûts et
les modes changent. On préfère accumuler un maximum de choses même ce que l’on aurait
dédaigné. L’homme moderne cherche à montrer toutes les œuvres créées, produites sans
sélection.
+ question
Mais cette conception est assez singulière peu rependue. Suffit-elle a expliquer le manque
général de culture ? La désertion des musées ? Est-ce que les hommes se retrouvent
vraiment face à leur angoisse existentielle ?

Idée C : La désertion des musées ? Le musée n’a de sens que


si l’on y va
Thèse Références Exemple

Enfin, en 2014, seuls 40% des français était allées une fois dans l’année dans un musée. C’est
une segmentation faible de la population, qui provient d’un milieu sociologique précis. Si les
écoles amènent de plus en plus les enfants dans les musées, ce n’est pas une habitude prise
par toutes les familles.
Peut-être est-ce un des effets de la télévision, néfaste sur la pensée critique et la
participation citoyenne, comme l’explique Karl Popper, qui la voit comme une tendance à
uniformiser les opinions et les perceptions. Si les gens sont baignés dans une société
abêtissante, visiter un lieu d’élévation n’est pas naturel pour eux. A fortiori si ce lieu peut
devenir source paradoxal, source d’angoisse.

Il y a plusieurs raisons pour lesquelles certaines personnes n'aiment pas les musées.
Certaines personnes peuvent ne pas être intéressées par les œuvres d'art ou par l'histoire de
l'art, et peuvent donc ne pas trouver de plaisir à visiter un musée. Les musées peuvent être

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physiquement épuisants à cause de la marche, de la foule, de la chaleur et de l'éclairage, et
par le fait d’être confronté à des immenses œuvres, face au monde et face à soi. Certaines
personnes peuvent se sentir intimidées par l'atmosphère des musées, qui peuvent sembler
formelles, austères et peu accueillantes. Les musées peuvent être inaccessibles pour
certaines personnes en raison de leur coût, de leur emplacement géographique ou de leur
inaccessibilité physique. Beaucoup de personnes ne vont au musée que lorsqu’elles sont en
vacances. Certaines personnes peuvent préférer d'autres activités de loisirs, comme les
sports ou les divertissements électroniques. Certaines personnes peuvent ne pas avoir assez
d'informations sur les œuvres exposées et ne pas savoir comment les apprécier ou les
comprendre.

Si les causes sont bien variées, le désintérêt est bien présent, tout particulièrement celui des
djeun’s. Ils n’ont pas les clés de culture pour comprendre le message qui cherche à être
transmis. La mondialisation, la présence des écrans et la multitude de stimulations n’aident
pas à se sentir du monde et à désirer contempler les œuvres qui laissent un témoignage de
la présence de ceux avant nous. S’il y a eu des gans avant nous, pourquoi chercher à les
comprendre ? Le fait est là, nous le savons. Le désintérêt n’est pas un désintérêt au sens
exclusif mais un positionnement neutre, une sensation de perte de temps : l’œuvre en face
de moi est tellement autre et tellement éloignée de ma vision du monde que je ne cherche
pas à la regarder. L’homme se sent aliéné à sa condition. C’est bien de concept arendtiens
dont il s’agit là.
Alors, la solution sera de fréquenter d’autant plus les musées, de s’éduquer à l’art et de
regarder le monde avec encore plus de rigueur pour essayer de s’y sentir à sa place. Toujours
plus d’éducation, de recherche de l’histoire, et ce, hors de chez soi, hors de son canapé :
pleinement dans le monde.

L’angoisse relevée par Paul Valéry n’est pas source de cette aliénation mais en est le
symptôme, car si l’homme n’est pas capable de prendre sa place dans le monde à cause de
l’angoisse produite par l’accumulation de réification d’hommes passés avant lui, c’est parce
qu’il ne porte aucune espérance dans sa propre réification. Il part du principe qu’il y a de
« grands hommes », qui vont marquer l’histoire et lui, sujet étouffé par l’immensité du
monde qui ne peut accomplir autre chose qu’entrer dans le processus biologique et ne verra
pas qu’il peut le transcender par une puissance ligne verticale : celle qu’il crée en se faisant
une biographie, car, comme le dit Anne Amiel, « sur le fond de l’objectivité [du monde], qui
relie et sépare les individus, [par la nécessité de l’action, qui révèle les hommes, leur permet
de prendre leur place dans le monde], une individualité peut se dessiner et rompre, par la
trajectoire rectiligne qui va de la naissance à la mort, la cyclicité de l’espèce » et donner à
l’homme sa condition : la création d’une biographie propre.
Le musée est un lieu privilégié pour prendre conscience de cette biographie : regarder et
contempler celle des autres d’un œil et s’en nourrir pour se décider à accomplir la sienne.

Transition : Bilan 3
Dans cette troisième partie, l’œuvre était au centre de nos préoccupations. Nous avons vu
qu’elle était réification d’une action et condition de l’homme, leur permettant de créer un
monde artificiel d’objets et ainsi de prendre leur place. Mais, Paul Valéry voit le musée
comme un lieu angoissant, étouffant et déshumanisant. Le musée devient où lieu
d’accumulation où le chaos règne. Finalement, nous nous rendons compte que l’existence

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des musées n’a de sens que si on les fréquente et que la réponse au désintérêt de leur
fréquentation est bien de les fréquenter encore plus car ils nous aident à trouver notre place
dans le monde et à se créer une biographie.
Conclusion
Rappel de la question du sujet
Dans cette réflexion sur le musée, nous nous demandions comment l’accumulation
artificielle d’objet permet la conservation et la transmission de la culture, de l’histoire et du
patrimoine d’une société ?
Bilan de l’argumentation ( synthèse critique du
développement)
Si, pour parler en termes Hiedegerriens, le musée est une forme de "révélation de l'être",
c'est parce que l'art permet de révéler les choses telles qu'elles sont vraiment, en dévoilant
leur véritable nature, donnant une indication sur le monde. L’art dit quelque chose de soi et
du monde, immergeant le visiteur de musée dans une réalité objective propre à sa culture et
sa société. Ainsi, la construction d’une collection est une chose serieuse qui résulte d’une
fine analyse artistique, culturelle, historique et esthétique. Le musée, est le lieu de la
mémoire (et de l’oubli) d’une société et permettra ainsi la construction d’une identité
collective. C’est le lieu dépositaire de ce qui ne peut être oublié et à quoi doit se confronter
chaque individu pour comprendre le passé, le présent et l’avenir. C’est un lieu qui élève mais
nécessite une certaine objectivation de l’histoire et une médiation (par différents moyens)
pour comprendre ce dont il est réellement question. Finalement, cela est possible grâce au
statut même de l’objet : si le musée est un lieu qui rassemble myriades d’objets, ce n’est pas
syndrome de la société de surconsommation mais bien parce que l’objet est condition de
l’homme, nécessaire pour qu’il trouve sa place dans le monde. L’œuvre d’art représente
m^me l’objet le plus haut de la condition de l’homme car n’est pas soumis au nécéssaire. En
effet, celui-ci se crée un monde artificiel pour réifier sa pensée et ainsi se créer un monde
stable, non soumis au cycle biologique qui perdurera après lui. Il mettra ainsi son intelligence
et sa volonté à l’œuvre. Si le musée peut alors paraitre comme un lieu de chaos, où le
visiteur est soumis à ses angoisses, ce n’est pas la faute du musée en tant que tel mais bien
parce que, l’homme n’arrive plus à appréhender les objets dans un monde qui bouge aussi
vite que le sien. La solution sera alors d’accepter sa condition et de rechercher à se créer une
biographie, propre à lui-même et à ses capacités.
Ainsi, le musée dit de la grandeur de l’homme : il n’est pas comme une pie à rassembler ses
trésors mais garde en un lieu qu’il a créé à cet effet ce qui le forme : son histoire, sa culture
et son patrimoine. Regarder les objets d’un musée permettra de se rendre compte de
l’histoire, des inquiétudes, et du regard sur le monde d’une civilisation, parlant de son passé,
de non présent et de l’avenir.
Question, difficulté apparue au cours du raisonnement
(ouverture)
Une question tout de m^me persiste, comment apprehender, à l’heure du numérique, tous
les supports imateriels qui ne créent pas un monde artificiel objectif mais plutôt immateriel ?
Quel sera le statut du numérique pour les musées, et peut-on avoir accès à un musée en
ligne ? Le musée vient il en complément de ce que l’on trouv e sur internet ?

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