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Document I

L’art est la création-invention au niveau du mécanisme de la pensée et de


l’imagination, d’une idée originale à contenu esthétique. On peut considérer cette idée comme
étant une œuvre d’art. Cette idée qui prend forme dans l’œuvre d’art, se traduit en des effets qui
sont perceptibles par nos sens. C'est-à-dire qu’on la perçoit à travers les sens (l’ouïe, la vue, le
gout, etc.).
Pour atteindre ce but, le créateur utilise un langage et des techniques qui correspondent
au véritable niveau de développement de son époque. Pour réaliser une œuvre d’art, l’artiste
utilise des matériaux qui témoignent de son époque, de sa situation dans le temps. C’est dans ce
domaine que s’inscrit l’histoire de l’art.
L’art appartient au domaine de l’intime, de la créativité et de la spiritualité de chacun.
Une œuvre d’art se conçoit de mille façons différentes ; elle fait appel aux ressentis et à la
sensibilité de chacun, que ce soit pour le spectateur ou pour le créateur. Un tableau sera
considéré comme beau, magnifique, sublime ou moche, affreux et horrible… non pas par ses
couleurs ou ses formes, ni ses dimensions, mais par un ensemble de paramètres définis par le
spectateur en particulier. Positive ou négative, l’œuvre déclenchera chez le spectateur une
émotion. Une réaction spontanée surgira de la perception que le spectateur aura d’une œuvre
d’art. On pourrait donc dire que l’art est un déclencheur, un signal qui fait remonter chez le
spectateur un sentiment d’acceptation ou de répulsion, de rejet. D’acceptation ou de rejet parce
que l’œuvre vous touche, elle vous parle, elle vous atteint dans les sphères intimes de
l’inconscient, elle vous communique. C’est pourquoi, on dit que l’art est un langage, un langage
universel.
L’art est d’une manière générale, la recherche de la beauté. On peut appeler beau, ce
qui est produit par l’art ou par la nature. La beauté en tant qu’objet (l’œuvre d’art) permet de
distinguer l’art de la morale et de la science. Alors que la morale considère le bien et que la
science recherche la vérité, l’art recherche la beauté.
Il ne faut pas confondre l’art comme l’activité de production des œuvres en soi, et la
réflexion sur l’art et la beauté. Cette réflexion est nommé esthétique. Au sens large, l’esthétique
est tout ce qui se rapporte à la beauté. Dans un sens second, l’esthétique est la théorie qui tente
de définir ce que peut être la beauté. La beauté est une question de goût. Le goût est un jugement
particulier. Il reste un jugement car il affirme ou nie quelque chose. Selon Emmanuel Kant, le
goût est la faculté d’apprécier le beau.

Document II
Rapport entre art et société
L’art est un ensemble de techniques,1 qui permettent à l’homme de transformer la matière
pour donner sens à la vie. Cet acte de création s’appuie sur l’imaginaire et le vécu. L’espace et le
temps, ont une certaine influence sur l’œuvre de l’artiste. Plusieurs écrivains et philosophes ont
partagé cette réflexion, notamment Friedrich Nietzsche et Hanna Harendt. Selon ces derniers,
l’œuvre de l’artiste est l’aboutissement des choses observées dans la société et son entourage.
Pour Nietzche : «l’artiste est celui qui incarne dans son œuvre la realité». 2 Dans «le gai
savoir», Nietzhe prend en compte l’œuvre de l’artiste comme projet ou finitude. Il voit dans
l’espace un public; dans tout œuvre créée, l’espace est toujours abordé soit sous forme
d’expression, comme ‘’sujet traité par l’artiste’’ ou dans un contexte historique ; donc l’art prend
en compte l’espace dans une dimension symbolique pour questioner les pratiques, la societé et
situer l’artiste selon ses positions sociales, politiques, idéologiques et sa conception du monde 3.
«La création artistique ne surgit pas ex nihilo (à partir de rien). Elle s'inscrit dans un contexte
historique et social particulier. Elle est toujours l'expression, le reflet d'une époque, d'une société,
d'une culture. L'œuvre d'art est ainsi toujours la trace de son temps, que ce soit dans le thème de
l'œuvre ou bien dans la manière de le traiter.»4
Hanna Arend de son coté fait ressortir l’espace comme la première chose que l’artiste
cotoie avant de pourvoir produire, à coté de l’ensemble de techniques et l’imaginaire. 5 Il n’existe
pas d’art sans observation. l’art est le resultat de l’observation, et de l’imagination. 6 L'imaginaire

1
Pierre SAUVANET, concept d’Hegel utilise dans son livre, Éléments d’esthétique, Ellipses Edition, Paris 2014, p.
61
2
Friedrich Nietzsche, La naissance d’une tragedie, cité par Pierre Sauvanet dans Elements d’Esthetique,, Ellipses
Edition, Paris 2014, p. 115
3
Idem, p.110
4
Revue littéraire, Comment peut-on comprendre la création artistique ? Séquence 3 - Philosophie de la culture /
Chapitre 6 : L'art, p. 1
5
IDEM
6
Alain Touraine………..
est une anticipation de l'expérience vécue.7 Cela nous permet de comprendre l’art comme le fruit
d’un milieu.
D’après Paul klee : «l’art ne produit pas le visible, l’art rend visible.» 8 Il rejoint en ce
sens Pierre Sauvanet pour qui, l’œuvre créée s’appuie sur l’espace, comme l’ont mentionné
Friedrich Nitzsche et Hanna Harendt, pas dans le but de copier la realité, mais plutôt pour ouvrir
nos yeux sur certains faits qui dépassent notre comprehension. L’artiste nous invite à voir, à
regarder dans la même direction que lui ; il conduit nos regards vers le monde sensible.
«La Sociologie considère que toute oeuvre humaine, toute attitude, toute
opinion, porte en elle la marque du groupe ou du milieu social dans lequel elle voit le
jour, et suit les variations de celui-ci.»9
L’art, étant le résultant de l’imagination et de la culture, ne laisse pas passer les faits
sociaux de côté, pour traduire la pensée d’Hanna Arendt. 10 L’artiste intègre dans son œuvre tous
les phénomènes de son quotidien, son vécu de peuple. L’œuvre d’art en tant que produit de
l’esprit et de l’imagination, est en perpétuel relation avec l’homme et son espace. En ce sens on
peut donc comprendre le poids de l’espace dans la création artistique et comment l’art arrive à
influencer l’espace où l’homme évolue.
Toute création artistique répond à une préoccupation créatrice où l’artiste engage son art
comme miroir. Chaque spectateur retrouve une part de lui-même dans l’œuvre créée. De manière
sine-qua-non, l’art subi l’influence du milieu, et le milieu subi en retour l’influence de l’art. Cela
sous-entend que la société alimente la création artistique par des faits, 11 et en retour, cette
dernière fait une remise en question de la société et entraine les acteurs sociaux dans cette
interrogation.

7
Roger Bastide, Art et société, Paris, L’Harmattan, 1977/1997,
8
Paul Klee, Credo du créateur, théorie de l’art moderne, Édition Gallimard paris 1985, p. 34
9
Roger Bastide, Art et société, Paris, L’Harmattan, 1977/1997
10
Revue littéraire, Comment peut-on comprendre la création artistique ? Séquence 3 - Philosophie de la culture /
Chapitre 6 : L'art, p. 1
11
Hegel G.W.F, ESTHETIQUE, Edition Gallimard, Paris 1980, p. 135

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