C'est selon Nietzsche, c'est la condition Pour Nietzsche, la sensibilité, source de l’ivresse artistique, est
essentielle à la création artistique, ainsi, la le seul moyen d’éviter la morale, car « l’art nous a été donné
seule façon de supporter la d'échéance de la
Nietzsche Ivresse vie. Elle regroupe toutes les émotions
« Crépuscule fortes de la vie et est créée par une volonté
des idées » de puissance artistique totale.
Le renversement de la mimésis correspond
à l'esprit. Selon Hegel, l'artiste n'imite pas
une imitation, comme le pensait Platon,
Hegel selon lequel, l’art devait représenter le réel.
« Esthétique » Renversement En effet, il prend le contrepied de cette
de la mimésis thèse, l’art ne doit pas imiter le réel, car il
sera toujours inférieur à la Nature, mais il
révèle notre humanité, c’est une activité de
l’esprit.
Bergson renverse le point de vue de la
doxa, qui voit le monde avec intérêt, dans
Bergson une relation purement utilitaire. Or, selon
« Conférence lui, l’artiste contemple et regarde la nature,
de Madrid sur Renversement il goûte et prend le temps. Les commodités
l’âme commodités sont alors renversées, l’artiste se trouve
humaine » réhabilité par le point de vue de Bergson, et
la doxa, bousculée dans ses commodités.
pour ne pas mourir de la vérité ». L’art est un exutoire, dans
lequel on se donne, sans filtres, ni rationalité, la sensibilité est
alors à son paroxysme. Ce qui est, en fait, très paradoxal, car
l’artiste, grâce à sa sensibilité se donne dans son art, mais il est
nécessaire qu’il sorte de lui-même, sans habileté, ni stratégie.
Ainsi, dans l’art, la sensibilité se cherche, se fonde et
s’épanouit.
Hegel réhabilite l’apparence en détruisant la thèse de Platon
pour qui l’art se devait de dire le réel. En effet, selon lui, l’art
ne sert pas à représenter le réel, mais, par l’esprit, il est
symbole (comme le poète) et révèle l’humanité au-delà de
styles, il a alors une portée universelle. Paradoxalement, c’est
alors dans l’artifice que l’on voit le réel. L’expression artistique
est autotélique, on ne peut pas le figer à une seule définition. La
sensibilité de l’artiste se révèle alors dans l’empreinte qu’il
laisse dans le monde, par son œuvre.
Bergson fait une distinction conceptuelle entre voir et regarder,
ce qui pour lui, différencie l’artiste du reste de la société, la
doxa. En effet, l’artiste contemple, prend le temps de regarder
la nature à travers le prisme de sa sensibilité, à contrario, la
doxa voit le monde à travers des conventions entassées, elle
entretient une relation utilitaire avec le monde, qui doit lui
servir. Alors, en ce sens la sensibilité de l’artiste s’exprime par
sa vision artistique et innocente des choses du monde. Par sa
sensibilité, l’artiste finit par déranger, débarrassé de toute
habitude sociale, de toute convention.
 Kandinsky mêle ses ressentis, et les Kandinsky, emporté par la passion que lui procure le paysage
sensations que lui procure le paysage qui qu’il admire, entremêle des émotions à sa vision, il en oublie
l’a inspiré pour son tableau. Grâce à son même d’expliquer le sens de son œuvre. Il décrit, à l’aide de sa
Kandinsky Synesthésies imagination, sa vue est associée à des notes sensibilité exacerbée, l’imbrication de ses sensations, associant
« Regard sur musicales, le moment est alors la vue du paysage à des symphonies. Le peintre se laisse alors
le passé » synesthésique, toutes les sensations, aller, à la manière dont le paysage l’a affecté, et décrit ses
subjectives, comme paradoxales, sont sentiments. C’est une transition dans sa vie d’artiste, de la
imbriquées. figuration à une prise de conscience de sa sensibilité, grâce à
son art.