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CHAPITRE

2 : PLATON & L’IMAGE

Cours de Philosophie de l’art


Semestre 1, 2020-2021
Licence 1 Arts plastiques et Design

Cours de Sophie Lécole Solnychkine


BIBLIOGRAPHIE

• Platon, Œuvres Complètes, Luc Brisson (dir.), Paris, Éditions Flammarion, 2011
• Luc Brisson et Jean-François Pradeau, Le vocabulaire de Platon, Ellipses, 1998
• Abel Jeannière, Platon, Éditions du Seuil, coll. « Écrivains de toujours »

MANUELS

• Jean-François Pradeau (Dir.), Philosophie antique, PUF Licence Philo


• Fabienne Brugère et Julia Peker, Philosophie de l’art, PUF Licence Philo
• France Farago, L’art, (2e édition), Paris, Armand Colin, 2011 (1998)

ARTICLES DICTIONNAIRE

• Dominique Chateau, article « art », in B. Cassin (Dir.), Vocabulaire européen des philosophies, Seuil /
Le Robert, 2003 [http://robert.bvdep.com/public/vep/Pages_HTML/ART.HTM]
• Jacqueline Lichtenstein et Élisabeth Décultot, article « Mimesis », in B. Cassin (Dir.), Vocabulaire
européen des philosophies, Seuil / Le Robert, 2003
• Gérard Simon, article « Image », in B. Cassin (Dir.), Vocabulaire européen des philosophies, Seuil / Le
Robert, 2003 [http://robert.bvdep.com/public/vep/Pages_HTML/EIDOLON.HTM]
PLATON : ÉLÉMENTS BIOGRAPHIQUES

Ve / IVe siècles è Grèce classique


Dates de Platon : -427 / -347 (mort à 80 ans).
Socrate meurt en 399 avant J.-C.
Homère : fin du VIIIe siècle.
L’Académie de Platon, mosaïque Théogonie d’Hésiode : 7e siècle avant J.-C.
romaine, vers 110-90 av. J.-C., Présocratiques è Thalès : à cheval sur le 7e et le 6e siècle, Pythagore : 6e
86 x 85 cm, Pompéi, Maison de
siècle et meurt au tout début du 5e siècle (495), Héraclite seconde moitié
Siminius Stephanus, Cons.
Bibliothèque Nationale, Naples. du 5e siècle) è Sophistes 5e siècle è Socrate (-470 à –399) è Platon è
Aristote (-384 à -322), disciple de Platon, ne connaîtra pas Socrate.
-387 : Platon fonde l’Académie.
L’ŒUVRE PLATONICIENNE

Corpus de 42 dialogues répartis en 4 groupes :


• dialogues « socratiques » ou de jeunesse : Apologie de Socrate, Hippias
mineur, Protagoras, Hippias majeur (consacré à l’examen du beau).
• dialogues « intermédiaires » entre la jeunesse et la maturité,
contemporains de la fondation de l’Académie (entre 390 et 385). Gorgias,
Cratyle, Ménon, …
• dialogues qualifiés de « métaphysiques », ceux de la maturité, dans
lesquels sont exposés les éléments les plus emblématiques de la philosophie
platonicienne. Banquet, République, Phèdre.
• dialogues « tardifs » ou de vieillesse, entre 370 et 348-347, année de la
mort de Platon. Sophiste, Parménide, Théétète, Politique, Timée, Critias, Lois.
HÉRACLITE D’ÉPHÈSE
L’HYPOTHÈSE DU MOBILISME

Πάντα ῥεῖ (Pánta rheî) : “tout


s’écoule”

• « On ne peut entrer deux fois dans le même fleuve » (fragment


d’Héraclite, rapporté par Plutarque)

• « Héraclite dit, n’est-ce pas, que tout passe et rien ne demeure ; et,
comparant les choses au courant d’un fleuve, il ajoute que tu ne saurais
entrer deux fois dans le même fleuve » (Platon, Cratyle)
La Mort de
Socrate,
Jacques-Louis
David
_____________
Huile sur toile,
130 x 196 cm,
1787, MET
Gravure de Jan Saenredam,
La caverne de Platon, 1604,
d’après une peinture de
Cornelis Corneliusz von
Haarlem.
Carl Gehrts, L’Art dans
l’Antiquité, 1887.
On y voit le sculpteur Phidias
sur le chantier de l'Acropole.
« Le mot art a un sens général, celui d’une manière d’être ou de
faire (l’art de plaire). Il se précise lorsqu’il s’associe à l’idée d’une
spécialisation du savoir-faire impliquant des règles qui lui sont
propres (l’art culinaire) ; il se particularise encore lorsqu’il désigne
un ensemble de pratiques humaines, celles des artistes, ces
« hommes qui se sont voués à l’expression de l’art » (Baudelaire,
Salon de 1859). Le cheminement dans cet entonnoir lexical fut
aussi un processus historique, une longue maturation socio-
culturelle marquée par le travail des notions de tekhnê, ars, art, et
Kunst, celui, transitoire, des termes de Beaux-Arts, fine arts, schönen
Künsten, etc., et le retour, au début du XIXe siècle, du terme au
singulier, dont la signification s’est entre-temps métamorphosée ».

Dominique Chateau, Article « Art », in B. Cassin (Dir.), Vocabulaire


européen des philosophies, Le Seuil / Dictionnaire Le Robert, 2003.
[5] Il eut pour contemporains et pour émules Timanthès, Androcyde,
Eupompe, Parrhasius. Ce dernier, dit-on, offrit le combat à Zeuxis. Celui-ci
apporta des raisins peints avec tant de vérité, que des oiseaux vinrent les
becqueter ; l’autre apporta un rideau si naturellement représenté, que
Zeuxis, tout fier de la sentence des oiseaux, demanda qu’on tirât enfin le
rideau, pour faire voir le tableau. Alors, reconnaissant son illusion, il
s’avoua vaincu avec une franchise modeste, attendu que lui n’avait trompé
que des oiseaux, mais que Parrhasius avait trompé un artiste, qui était
Zeuxis et Parrhasios, Gravure Zeuxis.
sur cuivre de Matthieu
Merian l'Ancien (1593– [6] On dit encore que Zeuxis peignit plus tard un enfant qui portait des
1650). raisins : un oiseau étant venu les becqueter, il se fâcha avec la même
ingénuité contre son ouvrage, et dit : « J’ai mieux peint les raisins que
l’enfant; car si j’eusse aussi bien réussi pour celui-ci, l’oiseau aurait dû avoir
peur. »

Pline l’Ancien, Histoires naturelles, Livre XXXV, traduit et annoté par


Émile Littré, Paris, éd. Dubochet, 1848-1850, tome 2, p. 472-473.
“Le français image est calqué sur le latin imago. Ce dernier terme ne transcrit lui-même
qu’assez pauvrement les multiples échos induits par le vocabulaire grec de l’image, qui est avec
eidolon, eikon, phantasma, emphasis, tupos, etc. plus riche et beaucoup plus évocateur que le
latin. Or aucun de ces termes n’est l’exact équivalent de notre français image, et ils ne sont pas non
plus équivalents entre eux. De là de sérieuses difficultés de traduction, qu’il s’agisse de ce que
représente un dessin ou de ce qui se représente dans un miroir. Car cette richesse n’a rien de
fortuit : loin d’être simple, l’image est par elle-même quelque chose de plural et d’ambigu, ce n’est
ni une chose ni un concept, mais « un visible qui donne à en voir un autre » ; visible de
second degré qui peut même n’être pas le résultat direct d’une sensation, mais un produit de la
mémoire ou de l’imagination. De plus, la manière dont on a conçu l’image a beaucoup évolué en
fonction des théories qu’on s’est fait de la vision et des découvertes successives de l’optique. De là
d’autres méprises possibles, car même pour un terme dont la traduction par « image » semble
naturelle, toute interprétation anachronique peut conduire à manquer le sens d’un passage par
suite d’une méprise proprement culturelle”.

Source : article « Image », Vocabulaire européen des Philosophies, op. cit.


EIDOLON : du visuel porteur d’illusion

EIKON : une reproduction fidèle

PHANTASMA : le trompe-l’œil

EMPHASIS : le reflet

TUPOS : l’empreinte, l’impression


« En utilisant lui aussi la terre, le potier Butadès de Sicyone
découvrit le premier l’art de modeler des portraits en
argile ; cela se passait à Corinthe et il dût son invention à sa
fille, qui était amoureuse d’un jeune homme ; celui-ci
partant pour l’étranger, elle entoura d’une ligne l’ombre de
son visage projetée sur le mur par la lumière d’une
lanterne ; son père appliqua l’argile sur l’esquisse, en fit un
relief qu’il mit à durcir au feu avec le reste de ses poteries,
après l’avoir fait sécher. »

Pline l’Ancien (23-79), Histoire naturelle, livre XXXV, §152, Éditions


des Belles Lettres, 1997, p. 133.

L’Invention de l’art du dessin


______________
Joseph-Benoît Suvée (peintre néoclassique belge, rival de
Jacques-Louis David), huile sur toile, 1791,
Groeningemuseum, Bruges
Gerhard Richter
Uncle Rudy
Betty
Thomas
Ruff, série
Les Autres
Portraits
Thomas Ruff
_____________
Série Les Autres Portraits
Berndt et Hilla Becher
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Série Typologies

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