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Les Muses et la poésie lyrique

Supports :

• Doc iconographiques : statue antique, vase grec, Le Parnasse de Raphael


• Textes : extraits de Baudelaire et Hugo (voir doc 1) ; extrait D’Hésiode(Théogonie) et
Platon(Ion)

Objectifs :

• Histoire des arts : les représentations des Muses depuis l’antiquité


• Culture littéraire : liens entre les Muses et la poésie lyrique ; montrer le caractère fondateur,
premier de la poésie ds la création littéraire (première forme littéraire !) ; la poésie à
l’origine du monde, selon les mythes.
• Lecture : la muse ds la poésie du 19ème siécle.

1. Un mythe créé par les Grecs anciens :

-Muses=9 filles

9 nuits d’amour entre Zeus et Mnémosyne (la Mémoire, d’où un moyen mnémotechnique !)

-associées à Apollon, dieu de la musique, dont elles forment le chœur= chantent et dansent.

Elles charment le monde de leur chant, sont source de bonheur et de sagesse.

• Calliope, muse de l’éloquence : couronne d'or, livre, tablette et stylet, trompette.


• Clio, muse de l’histoire: couronne de laurier, cygne, livre ou rouleau, tablette et stylet,
quelquefois trompette.
• Érato, muse de la poésie lyrique : couronne de myrte et de rose, tambourin, lyre, viole,
cygne.
• Euterpe, muse de la danse et de la poésie amoureuse : flûte simple ou double et un autre
instrument de musique.
• Melpomène, muse du chant et de la tragédie: cor, couronne de pampre de vigne, épée,
masque tragique.
• Polymnie, muse des chants nuptiaux et de deuil : couronne de perles, instrument de
musique.
• Terpsichore, muse de la danse: couronne de guirlande, instrument de musique à cordes.
• Thalie, muse de la comédie : couronne de lierre, instrument de musique, masque comique.
• Uranie, muse de l’astronomie: compas, couronne d'étoiles,

2. Les Muses sont une source d’inspiration pour les artistes depuis l’Antiquité :
- Doc1 : le vase grec
- Doc2 : la muse au volumen

- Doc3 : Le Parnasse de Raphael : Etude du tableau

Tableau du XVIème (1511), cité du Vatican.


Activité par 2: A l’aide des infos données ci-dessus, repère les attributs des Muses et retrouve ainsi
leur nom et leur fonction. Qui est le personnage central ?

3. Elles sont à l’origine de toute création littéraire :


• Hésiode, ds la Théogonie, évoque leur naissance. Il ns enseigne combien elles sont anciennes.
C’est le début du monde civilisé ! sont liées à la création du monde.
o Donc la poésie aussi
• Platon, Ion : « Chacun n’est capable de composer avec succès que dans le genre où il a été
poussé par la Muse ».
- Le poète est « l’interprète des dieux » ; il est possédé par le dieu, qui s’exprime à travers
une muse.
- Donc la création poétique a une origine divine, sacrée. C’est un genre noble.
4. Evolution du mythe : la muse chez les poètes du XIXème siècle.

Muse Indignation, viens, dressons maintenant,


Dressons sur cet empire heureux et rayonnant,
Et sur cette victoire au tonnerre échappée,
Assez de piloris pour faire une épopée !
HUGO (Victor), Châtiments (1853), Nox, J. Hetzel, A. Quantin, Paris, 1882

Ah ! quelqu'un parlera. La muse, c'est l'histoire.


Quelqu'un élèvera la voix dans la nuit noire.
Riez, bourreaux bouffons !
Quelqu'un te vengera, pauvre France abattue,
Ma mère : et l'on verra la parole qui tue
Sortir des cieux profonds !
HUGO (Victor), Châtiments (1853), La famille est restaurée, Livre III, Joyeuse vie, IX, J. Hetzel, A. Quantin, Paris, 1882.

Vous me criez : - Comment, monsieur ! qu'est-ce que c'est ?


La stance va nu-pieds ! le drame est sans corset !
La muse jette au vent sa robe d'innocence !
Et l'art crève la règle, et dit : C'est la croissance ! -
HUGO (Victor), Les Contemplations (1856), Aurore, Livre premier, J. Hetzel, A. Quantin, Paris, 1882

BAUDELAIRE (Charles) - 1821 - 1867

Ma pauvre muse, hélas ! qu'as-tu donc ce matin ?


Tes yeux creux sont peuplés de visions nocturnes,
Et je vois tour à tour réfléchis sur ton teint
La folie et l'horreur, froides et taciturnes.
Baudelaire (Charles), Les Fleurs du Mal (1857), VII, La muse malade

O muse de mon cœur, amante des palais,


Auras-tu, quand Janvier lâchera ses Borées,
Durant les noirs ennuis des neigeuses soirées,
Un tison pour chauffer tes deux pieds violets ?
Baudelaire (Charles), Les Fleurs du Mal (1857), VIII, La muse vénale

... sa chère, sa délicieuse, son exécrable femme, son inévitable et impitoyable Muse...
Baudelaire (Charles), Petits poèmes en prose (18), XLIII, Le galant tireur

Au XIXème, la muse préside toujours à la création poétique : Hugo et baudelaire


l’invoquent abondamment ds leurs œuvres. Bien sûr, son statut a évolué ; elle est devenue
plus familière (« ma pauvre muse », « muse de mon cœur » chez Baud), on la traite tantôt
comme une maîtresse, tantôt comme une femme vengeresse chez Hugo, qui réclame qu’elle
arme son poing de poète (« Muse Indignation », « dressons ») .

CONCLUSION : Le mythe des Muses ns enseigne que la création poétique est


première, c’est l’origine de la littérature. De plus, il confère à la poésie un caractère divin,
sacré, cher aux poètes tels Hugo et Baud, auteurs inspirés, hallucinés parfois.

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