Vous êtes sur la page 1sur 1

La Renaissance (2/3)

précédente menu index suivante


Works with
any
I Le 15e siècle keyboard
You’ll learn how to
II Le 16e siècle read sheet music
and play with both
hands.
III Les instruments de la Renaissance JoyTunes

Open

Le 16e siècle
Sommaire de ce chapitre
La théorie Les compositeurs du 16e siècle
Evolution de la notation : La L’Italie
tablature Ecole Franco-Flamande
L’Angleterre
Tonalité et harmonie L’Espagne
Evolution des formes musicales L’Allemagne
Evolution de la gamme musicale Autres compositeurs

La théorie

Evolution de la notation : La tablature


Avec le développement de la musique instrumentale est apparue, à
la fin du 15e siècle, la nécessité d’une nouvelle forme de notation
adaptée à certains instruments : il s’agit de la tablature créée
principalement pour le luth, bien que l’orgue et la viole furent
aussi, à l’origine, notés en tablature. Ce type de notation ne
désigne pas la note mais le moyen technique de l’obtenir en
indiquant la position des doigts sur l’instrument.

Trois systèmes de tablatures existent alors :

- Le système allemand dans lequel chaque lettre ou chiffre


indique une position corde-case différente , le rythme étant
indiqué au-dessus par des hampes de note. Cette notation,
trop compliquée, n’a pas été utilisée très longtemps.

Exemple de tablature de luth allemande :

- Les systèmes français et italiens, plus simples, dans lesquels


les six lignes de la tablature figurent les cordes, les lettres ou
les chiffres désignent les cases, le rythme étant indiqué au-
dessus de l’ensemble par des hampes de note. Seules
différences entre les systèmes français et italien : l’emploi de
lettres pour les Français qui placent la corde aiguë en haut,
tandis que les Italiens placent la corde aiguë en bas et notent
en chiffres.

Exemple de tablature de luth italienne

Dans le système italien, par exemple, le chiffre 0 désigne la corde


à vide, le chiffre 2 indique qu’il faut poser le doigt sur la deuxième
case de la corde correspondante. Le signe de durée situé au-dessus
(noire, croche …) reste valable jusqu’à ce qu’un autre signe
vienne l’annuler.

La notation en tablature est toujours très utilisée de nos jours pour


les instruments à cordes à barrettes ou frettes tels que la guitare.

Tonalité et harmonie
Les modes anciens disparaissent au profit d’un nombre réduit de
modes : majeur et mineur, et de la gamme correspondante. On
voit apparaître les bases de la musique moderne qui sont :

- La découverte de l’attirance des notes proches telles que la


sensible vers la tonique, (si vers do).
- La découverte de la cadence parfaite : Accord de sol majeur
suivi de do majeur.
- La gamme de DO majeur qui en résulte, définie par la suite
des intervalles : 2 tons, ½ ton, 3 tons, ½ ton.
- L’utilisation des altérations, dièses et bémols, pour retrouver
cette même disposition dans toutes les tonalités.

Evolution des formes musicales


La musique sacrée

Au 16e siècle l’héritage de Ockeghem et de Josquin Des Prés est


repris par Palestrina en Italie et Roland de Lassus, qui sont les plus
grandes personnalités musicales du siècle. Les formes principales
de musique sacrée restent la messe et le motet.

De son côté, l’église réformée de Calvin en France mais surtout de


Luther en Allemagne introduit les cantiques à une ou plusieurs
voix chantés par les fidèles, qui deviennent le centre de la liturgie
protestante sous le nom de chorals, et qui influenceront pendant
longtemps la musique allemande, tel J.S. Bach qui en écrivit de
nombreux, 150 ans plus tard.

La chanson polyphonique

Le 16e siècle va simplifier la polyphonie complexe et surchargée


que l’on trouvait alors aussi bien dans la musique religieuse que
dans la musique profane.
C’est la naissance de la nouvelle chanson française, toute en
finesse, légèreté et spiritualité. Elle est généralement à quatre voix
dont trois voix d’homme, une voix de femme.
Les principaux compositeurs de chansons de cette époque sont
Clément Janequin, Nicolas Gombert, Claude de Sermizy, Claude
le jeune, Guillaume Costeley, Eustache Du Caurroy, Jacques
Mauduit, ainsi que Roland de Lassus.

Le madrigal et la naissance de l’opéra

La musique italienne évolue avec le madrigal, qui succède à la


frottola, et qui prépare la naissance de l’opéra.

La frottola, qui s’est répandue en Italie au 15e siècle, est une


composition musicale à quatre voix formée de strophes et de
refrains, avec une prédominance de la voix supérieure.

Le madrigal qui lui succède, a pour souci de créer un lien étroit


entre paroles et musique.
La voix supérieure exprime de mieux en mieux les intonations du
texte ou les sentiments qui y sont évoqués. De plus en plus
souvent, les trois autres voix sont remplacées par des instruments.
Avec le madrigal, la musique retrouve la vocation théâtrale
qu’elle avait dans l’ancienne tragédie grecque.
C’est à cette époque que l’on peut situer la naissance de l’opéra,
que Monteverdi rendra populaire au début du 17e siècle.

Evolution de la gamme musicale


L'échelle de Zarlino (1517, 1590) ou échelle des physiciens
On se souvient que Pythagore avait défini sa gamme en se
basant sur la division d’une corde vibrante et en utilisant les
rapports 2 pour l’octave et 3/2 pour la quinte, ce qui donnait la
séquence suivante :

D’autres grecs, tel Aristoxène, avaient préféré une division


harmonique de la corde vibrante, dans les rapports 1, 1/2, 1/3,
1/4, 1/5, 1/6 etc … qui correspond en fait aux fréquences (f, 2f, 3f,
4f ..) des harmoniques naturelles que l’on connaît aujourd’hui, et
dont les 5 premières définissent l’accord majeur do-mi-sol, avec
un rapport 5/4 pour la tierce majeure do-mi (=1/4 : 1/5) et un
rapport 6/5 pour la tierce mineure mi-sol (=1/5 : 1/6).

On y retrouve également le rapport 3/2 (=1/4 : 1/6) pour la


quinte do-sol.

Zarlino a utilisé les rapports 5/4 et 3/2 de la division harmonique


pour reconstruire la gamme diatonique en utilisant les accords
majeurs do-mi-sol, sol-si-ré et fa-la-do.

En utilisant ensuite le rapport 2 de l’octave, on obtient la


gamme suivante :

On obtient ainsi une gamme plus proche des sons harmoniques


naturels, mais cela amène quelques inconvénients :
Dans la gamme de Pythagore, nous avions 2 valeurs
d’intervalle : 9/8 pour le ton et 16/15 pour le demi-ton.
On a maintenant une valeur de plus car 2 valeurs différentes
pour le ton : 9/8 pour les intervalles de ton do-ré, fa-sol et la-si, et
10/9 pour les intervalles de ton ré-mi et sol-la. La différence entre
ces 2 valeurs est appelée comma, et vaut à peu près 1/9 de ton.
Elle entraîne en particulier des valeurs d’intervalles différents
selon la tonalité dans laquelle on se trouve. Par exemple
l’intervalle de quinte ré-la en tonalité de ré comporte une comma
de moins que l’intervalle de quinte do-sol en tonalité de do.
Pour assurer la plus grande justesse possible lors de
transpositions, on a défini des altérations différentes selon qu’elles
montent (#) ou qu’elles descendent (b).
On a été ainsi amené au 16e siècle à réaliser des clavecins à 2
claviers dans lesquels les notes baissées (exemple ré b) étaient
différentes des notes haussées (exemple do #) de la valeur d’une
comma.

Ce problème sera éludé au 17e siècle avec la gamme tempérée

Les compositeurs du 16e siècle

Introduction

Les principaux compositeurs de cette époque sont


En Italie : En France :
Palestrina (1526, 1594) Roland de Lassus (1532,1594)
Giovanni Gabrieli (1555,1612) Clément Janequin (1485, 1558)
Autres compositeurs italiens Autres compositeurs franco-flamands

En Angleterre : En Espagne :
John Taverner (1490, 1545) Cristobal de Morales (1500, 1553)
Thomas Tallis (1505, 1585) Francisco Guerrero (1527, 1599)
William Byrd (1540, 1623) Tomas Luis de Victoria (1548,1611)
Autres compositeurs anglais Autres compositeurs espagnols

L’Italie

Palestrina (1525-1594)

« Le père de l’harmonie », c’est ainsi que Victor Hugo définissait


Palestrina.
Giovanni Pierluigi Palestrina (du nom de sa ville natale) est le plus
grand compositeur italien de la Renaissance. Il a amené la
musique polyphonique religieuse à un haut degré de perfection.

Biographie :
G.P. da Palestrina est né à Palestrina, près de
Rome, vers 1525.
En 1537 il est enfant de chœur à la basilique de
Santa Maria Maggiore à Rome.
En 1544 il est nommé organiste et maitre de
chant de la cathédrale de Palestrina.
Voir aussi la Fiche compositeur En 1547 il épouse Lucrezia Gori qui lui donne
3 fils.
En 1551 il est nommé par Jules III, maitre de chant de la maîtrise
de la chapelle Giulia, à la basilique Saint-Pierre de Rome.
En 1555 Jules III le fait entrer à la Chapelle sixtine, mais il est
congédié la même année par le pape Paul IV car non célibataire et
auteur d'œuvres profanes. Il succède alors à Roland de Lassus
comme maitre de chapelle de St Jean de Latrans.
En 1561 il devient maitre de chapelle à Sainte-Marie-Majeure,
puis, en 1566, directeur de l'enseignement musical du nouveau
séminaire romain.
En 1571 il retourne au service du pape (Pie V) comme maitre de
chapelle.
En 1580, suite au décès de sa femme, il décide d'entrer dans les
ordres puis se ravise et épouse une riche veuve.
Il consacre le reste de sa vie à la composition et à la publication
de ses œuvres.
Palestrina meurt à Rome en 1594.

Son style musical :


Influencé par l’école franco-flamande, son écriture contrapuntique
évite néanmoins l’utilisation de chansons profanes et limite les
ornementations exagérées de ses prédécesseurs, répondant en
particulier aux directives du pape Marcel II. Ce dernier ne régna
que 21 jours, qui lui furent néanmoins suffisants pour réformer la
musique d’église. Ses recommandations furent immédiatement
mises en pratique dans la plus célèbre messe de Palestrina : la
messe du Pape Marcel.

Son œuvre :
Palestrina a composé principalement des œuvres liturgiques
comprenant :
- Plus de 100 messes dont les plus remarquables sont
« Assumpta est Maria », « Te deum Laudamus », « Laudate
Dominum » (à 8 voix) ainsi que la « Missa O Sacrum
Convivium », et la célèbre « Messe du Pape Marcel » (à 6
voix). Beaucoup de ces messes sont dites « parodie » car
elles utilisent des thèmes repris d’autres œuvres, en
particulier de motets.
- Près de 400 motets et pièces diverses en latin dont 35
Magnificat, 2 magnifiques antiennes mariales (Ave Maria,
Salve Regina), 2 Stabat Mater, les Lamentations de Jérémie
composées de 41 motets.
- 42 madrigaux spirituels

Il a également composé 91 madrigaux profanes dont certains sur


des textes de Pétrarque.

Le style musical de Palestrina a été une référence pour de


nombreux théoriciens qui développèrent les règles du contrepoint.
On aura un aperçu de ce style dans l’extrait musical suivant :
Agnus Dei de la missa Viri Galilaei (début) par l’Ensemble
vocal Européen, dir. Philippe Herreweghe

Quelques œuvres de Palestrina :

Messes :
Missa Assumpta est Maria
Missa Brevis
Missa O Sacrum Convivium
Messe du pape Marcel
Motets :
Ave Maria
Stabat Mater
Lamentations de Jérémie
Nunc Dimittis
Jesu, rex admirabilis (Hymne)

On trouvera des biographies plus complètes sur : Encyclopédie


Larousse et sur Musicologie.org

Giovanni Gabrieli (1555-1612)


Giovanni Gabrieli, compositeur vénitien, est une importante figure
de transition entre la Renaissance et la musique baroque.
Biographie :
Giovanni Gabrieli est né en 1557 à Venise.
Il est l’élève de son oncle Andrea Gabrieli
(organiste et compositeur) avant de se rendre
vers 1574 à la cour de Bavière, où il termine
ses études auprès de Roland de Lassus.
Vers 1580, il retourne à Venise où il reste
jusqu’à sa mort.
En 1585, il obtient par concours la place de second organiste de la
cathédrale Saint Marc.
Il fut aussi le professeur de compositeurs tels que Michael
Praetorius et Heinrich Schütz.
Il meurt le 12 août 1612 à Venise où sa tombe existe toujours.

Son œuvre :
Giovanni Gabrieli a beaucoup innové, en particulier :
- Il fut l’un des premiers à introduire des parties
instrumentales dans des œuvres chorales.
- Il a composé de nombreuses œuvres instrumentales qu’il
nommait Canzones ou sonates. Dans l’une d’elles, la
« Sonata pian e forte », il a été le premier à donner des
indications de nuances.
- Les « Sacrae Symphoniae » I et II, composées en 1597 et
1615 et qui comportent 62 pièces pour chœur et ensembles
d’instruments, sont les premières œuvres pour lesquelles
l’instrumentation est précisée pour chaque partie.
- Dans ses dernières œuvres, il a donné à l'orgue le rôle de
basse continue dont c’est la première utilisation connue.

Voici de courts extraits d’une canzon et d’une œuvre pour chœur et


ensemble d’instruments :
Canzon « la spiritata » (extrait)
(Instruments)

Suscipe Clementissime (extrait)


(chœur et instruments)

par Les Sacqueboutiers de Toulouse

Autres compositeurs italiens

Philippe Verdelot (vers 1480- vers 1540) est un compositeur


français ayant passé l’essentiel de sa vie en Italie, considéré
comme un des pères du madrigal italien.

Costanzo Festa (vers 1485-1545) est un des premiers


madrigalistes italiens. Il influença le jeune Palestrina. (Ses
madrigaux)

Luca Marenzio (1553-1599), est considéré comme l'un des


compositeurs de madrigaux les plus renommés du 16ème siècle,
surnommé par ses contemporains comme il più dolce cigno (« le
cygne le plus doux »).

Luzzasco Luzzaschi (1545-1607), à la différence de plusieurs


madrigalistes de son époque, utilise une ligne de soprano riche en
ornements, qui anticipe le style du premier baroque. (Ses
madrigaux)

Carlo Gesualdo (1566-1613), représente, aux côtés de Luzzasco


Luzzaschi, Luca Marenzio et Claudio Monteverdi, le madrigal
italien à son apogée. Il défraya la chronique en 1590, en
assassinant sa première épouse et en faisant assassiner l'amant de
celle-ci. Il laisse un catalogue de près de 150 œuvres, tant vocales
qu'instrumentales.

Vous aimerez peut-être aussi