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INTRODUCTION

L'Antiquité commence avec l'invention de l'écriture en Mésopotamie 3 500 ans avant la naissance de
Jésus-Christ. C'est la période des premières grandes civilisations qui se développèrent sur tous les
continents et notamment autour du bassin de la mer Méditerranée. On considère généralement que
l'Antiquité s'achève avec l'effondrement de l'Empire romain et les invasions germaniques, en 476.

I. DIFFERENTS AUTEURS DE L'ANTIQUITE

AMMIEN MARCELLIN Ammianus Marcellinus v. 330 - 400 apr. J.-C.,


mort à 70 ans.

Grec originaire d'Antioche, Ammien Marcellin servit comme officier dans l'armée
romaine et combattu contre les Alamans et les Perses. Dans ses Histoires en
trente et un livres, il continue l'œuvre de Tacite en retraçant les événements qui
ont marqué l'Empire romain de 96 à 378. Il ne reste que les dix-huit derniers livres
de cette contribution, intéressante par son ambition encyclopédique.

APICIUS Marais Gavius Apicius v. 25 av. J.-C. - v. 30 apr. J.-C., mort à 55 ans.

Ce contemporain de Tibère est resté célèbre par son traité de gastronomie dont la version définitive est
composée d'éditions successives. Les 400 recettes de ce Traité de l'art culinaire donnent de précieux
renseignements sur l'accommodement des plats et les ingrédients utilisés par les cuisiniers romains.

APULÉE Lucius Apulcius v. 125 - v. 170 apr. J.-C., mort à 45 ans

Né à Madaure, en Afrique, Apulée jouit à son époque d'une réputation flatteuse de


rhéteur et de philosophe. Curieux de toutes les formes de connaissance, il a écrit de
nombreux ouvrages, poésies, recueil de conférences (les Florides), traités de
vulgarisation philosophique. Son œuvre la plus importante est un roman, les
Métamorphoses ou l'Âne d'or, dans lequel le narrateur, transformé en âne par une
sorcière, connaît de nombreuses mésaventures avant de retrouver sa forme
humaine grâce à l'intervention de la déesse Isis. Se présentant comme une série
d'aventures picaresques, les Métamorphoses sont en fait un roman initiatique
retraçant les étapes de la conversion religieuse du héros. Le conte Éros et Psyché,
intégré au centre de l'histoire, symbolise l'âme humaine s'élevant par une série d'épreuves jusqu'au
salut divin.

AUGUSTIN Aurelius Augustinus 354 - 430 apr. J.-C. Mort à 76 ans

Né à Thagaste (Numidie) d'un père païen et d'une mère chrétienne, Augustin fait ses
études à Madaure et à Carthage. II enseigne dans cette dernière ville, puis à Rome et
à Milan. Un moment attiré par les thèses des manichéens, il s'en détache grâce à
l'influence d'Ambroise de Milan. Répondant alors au désir de sa mère de le voir
devenir chrétien, il se fait baptiser en 387. De retour en Afrique, il compose ses
premiers traités. En 395, il succède à l'évêque d'Hippone et garde cette fonction jusqu'à sa mort.
L'œuvre d'Augustin est considérable : des traités de théologie, de catéchèse et d'exégèse biblique, des
œuvres polémiques contre les différentes hérésies chrétiennes, une importante correspondance.

Ses chefs-d'œuvre sont les Confessions, récit autobiographique de sa conversion au christianisme, et la


Cité de Dieu, vaste composition où, à travers l'histoire de l'humanité, Augustin montre le cheminement
parallèle de la cité des hommes et de celle de Dieu.

AULU-GELLE Aulus Gellius v. 130 - v. 180 apr. J.-C.mort à 50 ans

Après des études faites à Athènes, cet intellectuel romain s'intéresse à tous
les sujets et glane des informations concernant tous les domaines,
littérature, histoire, sciences, philosophie, etc. Les vingt livres de ses Nuits
attiques se présentent comme une compilation précieuse par le nombre de
renseignements et d'extraits d'écrivains latins qu'Aulu-Gelle a rassemblés.

AURELIUS VICTOR Aurelius Victor Afer ive s. apr. J.-C.

Aurelius Victor, originaire d'Afrique, devient préfet de Rome sous le règne de l'empereur Théodose.
Vers 360, il compose le Livre des Césars, qu'il présente comme une suite de l'Histoire romaine de
Tite-Live. Ce livre d'Aurelius Victor est le premier exemple d'une histoire abrégée.

CALPURNIUS SICULUS Titus Calpumius Siculus 1er s. apr. J.-C.

La vie de ce poète qui vécut sans doute sous le règne de Néron est très mal
connue. En s'inspirant du modèle virgilien, il a composé sept Bucoliques dans
la plupart desquelles sont mis en scène des bergers s'entretenant de sujets
divers dans un cadre champêtre.

CATON L'ANCIEN ou CATON LE CENSEUR Marcus Porcins Cato


234 - 149 av.J.-C.., mort à 85 ans

Ce paysan de Tusculum fait une brillante carrière militaire et politique à Rome et s'illustre comme un
opposant farouche de l'hellénisme. Il compose un grand nombre d'œuvres en prose, dont il ne reste que
son traité De l'agriculture.

CATULLE Caius Valerius Catullus v. 87 - v. 54 av.J.-C. Mort à 33 ans.

Originaire de la Gaule Cisalpine, Catulle s'établit à Rome et fréquente les milieux


cultivés la ville. Il prend la tête du mouvement littéraire des « nouveaux poètes »,
inspirés par la littérature alexandrine. Ses amours tumultueuses avec une femme
du monde, Clodia, qu'il évoque sous le nom de Lesbie, lui inspirent la plupart des
pièces de son recueil de 116 poèmes d'ampleur fort variable. Catulle est le
premier poète élégiaque de la littérature latine.

CÉSAR Caius Julius Caesar 101 - 44 av.J.-C. Mort à 57 ans

L'œuvre littéraire de Jules César est en étroite relation avec sa carrière politique. Ses Commentaires de
la guerre des Gaules, dans lesquels il rapporte ses campagnes en Gaule de 58 à 50 av.J.-C., restent un
modèle de narration historique. De même, ses Commentaires sur la guerre civile retracent avec
précision et une feinte objectivité sa lutte contre Pompée.
COLUMELLE Lucius funius Moderatus Columella IIème s. apr. J.-C.

Cet écrivain qui passe la fin de sa vie à Gadès (Cadix) comp ose deux traités d'agriculture : un abrégé
agronomique dont il nous reste le livre II surles arbres et le De l'agriculture en douze livres. Ces
ouvrages fournissent des renseignements intéressants sur les techniques agricoles et l'économie de
l'Italie.

CYPRIEN Caius Caecilius Cyprianus v. 200 - 258 apr. J.-C. Mort à 58 ans

Né dans une famille païenne de Carthage, Cyprien devient professeur de


rhétorique. Il se convertit au christianisme vers 245 et devient évêque de
Carthage en 248. Il échappe à la persécution menée par l'empereur Decius contre
les chrétiens en 250, mais subit le martyre en 258. L'œuvre littéraire de Cyprien
est fort abondante et se compose de nombreux traités, dont le plus célèbre, De
lapsis, est consacré aux chrétiens apostats. Sa Correspondance est précieuse pour
connaître l'histoire de l'Église au III esiècle.

FLORUS Lucius Annaeus Florus IIes. apr. J.-C.

Sans doute originaire d'Afrique, ce familier de l'empereur Hadrien rédige un abrégé en deux livres de
l'Histoire romaine de Tite-Live, ce qui permet de connaître les sujets traités dans la partie disparue de
cette œuvre.

FRONTIN Sextus Julius Frontinus v. 30 - 104 apr. J.-C, mort à 74 ans.

Gouverneur de Grande-Bretagne et d'Asie, plusieurs fois consul, Frontin a occupé dans sa carrière la
fonction de curateur des eaux, ce qui lui inspire son ouvrage technique les Aqueducs de Rome. Il est
aussi l'auteur d'un ouvrage de tactique militaire, les Stratagèmes, et d'un traité de géométrie cadastrale.

II. LA QUESTION ANTHOLOGIQUE (Heraclite)


Héraclite d'Éphèse (en grec ancien Ἡράκλειτος ὁ Ἐφέσιος / Hêrákleitos ho Ephésios) est un
philosophe grec de la fin du vie siècle av. J.-C., natif de la cité d’Éphèse.

La naissance d’Héraclite serait contemporaine de la mort d’Anaximandre. Héraclite naît à Éphèse dans
la seconde moitié du VIe siècle av. J.-C., vers 544-541 av. J.-C. (il avait quarante ans dans la 69e
olympiade — 504-501 av. J.-C. — selon Diogène Laërce). D'après Aristote, il serait mort à l'âge de 60
ans, donc vers 480 av. J.-C.. Des lettres apocryphes le désignent comme un contemporain de Darius
Ier ; ce dernier aurait invité Héraclite à sa cour, mais le philosophe aurait décliné l’invitation. D’autres
sources situent son floruit dans la 80e ou la 81e olympiade ; en effet, selon Strabon, Hermodore, un
Éphésien qui avait aidé les décemvirs romains pour la confection des Douze Tables, était ami
d’Héraclite. Héraclite serait donc né après 510 av. J.-C., et mort autour de 450 av. J.-C. ; cette datation
n’est généralement pas retenue, car la différence d’âge suffirait à résoudre cette contradiction.
Clémence Ramnoux situe l’acmé d’Héraclite entre la bataille de Marathon et la bataille de Salamine,
et dit sa vieillesse contemporaine de la libération de l’Ionie, soit après la bataille de Platées, soit peu
après.
Héraclite est issu d’une famille illustre et sacerdotale. Il renonce en faveur de son frère aux privilèges
que lui donnait le statut de descendant de Codros, roi d'Athènes, dont le fils, Androclos, fonda Éphèse.
Parmi ces distinctions, on comptait la fonction honorifique de roi ou la présidence des cérémonies de
Déméter. Il lutta contre les démocrates de sa ville, et n'était guère apprécié de ses concitoyens. Son
ami Hermodore fut banni de la ville :

« Les Éphésiens méritent que tous ceux qui ont âge d'homme meurent, que les enfants perdent leur
patrie, eux qui ont chassé Hermodore, le meilleur d’entre eux, en disant : « Que parmi nous il n'y en ait
pas de meilleur ; s'il y en a un, qu'il aille vivre ailleurs. »

— (Fragment 121, Diogène Laërce, IX, 2)

Lui-même semble avoir été persécuté pour athéisme[réf. nécessaire] (mais cette assertion est tardive et
on la trouve chez des auteurs chrétiens, Justin de Naplouse et Athénagoras d'Athènes). Il y a unanimité
des Anciens sur son lieu de naissance, Éphèse. Il était fils de Bloson (ou Blyson) ou, selon d'autres
traditions, d'Héracon — ce dernier nom était peut-être en fait celui de son grand-père. Bien avant
Socrate, il aurait appliqué à la lettre le Connais-toi toi-même Γνῶθι σαυτόν, car, disait-il, « il faut
s'étudier soi-même et tout apprendre par soi-même ». Nous ne savons d'ailleurs rien de ses maîtres ;
les anciens ne savaient pas où le situer dans la série des philosophes. Il semble donc avoir été un
autodidacte. Les anecdotes sur sa mort sont contradictoires. Ermite, il partit vivre dans la montagne,
vivant de plantes ; mais, étant tombé malade il mourut d'hydropisie, d'autres disent qu'il mourut plus
tard d'une autre maladie.

III. PARMENIDE

Parménide d'Élée (en grec ancien : Παρμενίδης / Parmenídês) est un philosophe grec présocratique,
pythagoricien, puis éléate, né à Élée à la fin du vie siècle av. J.-C. et mort au milieu du ve siècle av. J.-
C.. Il est célèbre pour un poème en vers, De la nature, qui eut une influence notable sur la pensée de
son époque. Ses découvertes intellectuelles, en particulier l'introduction de la logique dans la pensée
hellénique, à côté de la philosophie milésienne de la nature et des théories arithmétiques de Pythagore,
font de Parménide l'un des philosophes les plus considérables dans l'histoire de la philosophie grecque.
Platon a consacré un dialogue qui porte son nom, le Parménide, pour traiter la question de l'Être, dont
Parménide a inlassablement répété qu'il est, tandis que le Non-Être n'est pas.

1) Biographie

Les dates de naissance et de mort de Parménide ne sont pas connues avec exactitude. Il est né à Élée à
la fin du VIe siècle av. J.-C. et meurt au milieu du Ve siècle av. J.-C. Il aurait eu 65 ans quand il est
venu à Athènes, où il aurait rencontré le jeune Socrate, peut-être âgé de moins de 20 ans, ce qui
situerait sa naissance vers -520/-510 si l'on place le dialogue platonicien vers -450/-448. Selon le
Parménide de Platon, Parménide est un « vieillard honorable ». Selon Synésios, Socrate aurait eu 25
ans à ce moment, ce qui placerait la naissance de Parménide vers 510. Ces données sont peu sûres ;
selon Diogène Laërce, son acmé se situe dans la 69e Olympiade (-504--500), mais d'autres sources la
placent dans la 79e. Ainsi, Parménide est-il placé soit avec Héraclite et Empédocle d'Agrigente, soit
avec Démocrite, Gorgias ou encore Prodicos de Céos.
Parménide était le fils de Pyrès (ou Pyrrhès). Il est issu d'une famille riche et puissante. Théophraste
déclare dans Opinions des Philosophes que Parménide est disciple d'Anaximandre, et qu'il est le
premier à nommer « Monde » l'« Univers ». Proclos dans ses Commentaires sur le Parménide le dit
pythagoricien, et sa manière de vivre était considérée comme pythagoricienne. Il se lia d'abord avec
les pythagoriciens : c'est Aminias qui le poussa à la vie philosophique5. Aristote est plus réservé sur la
question, mais Parménide se rattache à Xénophane, dont il devient le disciple, selon Clément
d'Alexandrie et Sextus Empiricus. Il reste que Parménide et Xénophane ont tous deux vécu à Élée, et
que l'on peut supposer qu'ils se connaissaient. Ainsi, quant aux influences philosophiques de
Parménide, il semble possible d'affirmer que, comme Empédocle, il suivit la vie pythagoricienne sans
en adopter les idées, et qu'il suivit Xénophane sur ce point. Il aurait fondé une école comparable aux
écoles pythagoriciennes. Il aurait été également disciple d'Anaximène selon Suidas, mais ce
renseignement semble dû à une erreur de texte. Il eut pour successeurs Empédocle et Zénon d'Élée. Il
fut peut-être législateur dans sa ville natale ; les Éléates devaient chaque année jurer de nouveau
obéissance aux lois. Il nous reste des fragments de son poème De la Nature, dont la première partie
traite de la vérité et la seconde de l'opinion.

2) Doctrine

Parménide a écrit en vers un traité De la nature (Περί Φύσεως, « Peri Physeos ») dont il nous reste 152
vers (répartis sur 18 fragments) auxquels s'ajoute un groupe de 6 vers issus d'une traduction latine du
texte de Parménide par Caelius Aurelianus (ve siècle ap. J.-C.). Selon l'encyclopédie grecque, Souda,
Parménide aurait également écrit des œuvres en prose, mais ce point est controversé.

Parménide divisait la connaissance en deux parties, deux chemins de pensée, nettement opposées, la
vérité, (ἀλήθεια) et l'opinion (δόξα). Cette division est pour lui absolue :

« Χρεὼ δέ σε πάντα πυθέσθαι


ἠμέν Ἀληθείης εὐκυκλέος ἀτρεμὲς ἦτορ
ἠδὲ βροτῶν δόξας, ταῖς οὐκ ἔνι πίστις ἀληθής. »

« Apprends donc toutes choses,


Et aussi bien le cœur exempt de tremblement
Propre à la Vérité à l'orbe pur,
Que les opinions des mortels, dans lesquelles
Il n'est rien qui soit vrai ni digne de crédit. »

Fragment 1, 28 à 30.

Parménide parle de la « force de la certitude », dans le fragment 8, 12, et dans le fragment cité par
Diogène Laërce, il qualifie le cœur de la vérité d’« inébranlable », alors que l'opinion est dépourvue de
pouvoir de conviction. Il oppose ainsi la logique à l'expérience : la raison est selon lui le critère de la
vérité. La pensée (il identifie âme et intellect), en suivant les règles de la logique, établit ainsi que
l'être est, et qu'il faut lui prédiquer des attributs non-contradictoires : il est intelligible, non-créé et
intemporel, il ne contient aucune altérité et est parfaitement continu. Si cette conception de l'être est de
l'ordre de la pensée, Parménide le représente aussi comme une réalité physique, finie et sphérique.
Cette doctrine fait de lui le penseur de l'Être par excellence, et tranche par sa froideur rationnelle avec
les autres penseurs grecs, un Empédocle d'Agrigente par exemple. La doctrine de Parménide ne donne
cependant pas d'explications relatives aux origines des êtres.
IV. LA QUESTION DE LA RLATIVITE DE LA VERITE
La formule est fameuse, on la cite souvent comme une évidence en la rapportant au physicien Albert
Einstein. Elle est alors censée confirmer scientifiquement une opinion courante : la vérité n'existe pas,
car tout varie suivant les personnes, les circonstances, les époques, les cultures etc.

En réalité, s’il est question d’Einstein, la formule n’a pas du tout ce sens : la théorie de la relativité
signifie que le temps et l’espace ne sont pas des repères absolus, ils sont toujours relatifs à
l’observateur vis-à-vis de l’événement qu’il observe.

Prenons cependant cette expression dans son sens populaire.

Relativiser quelque chose c'est considérer que cela n’est pas si important qu’on le croit spontanément.
Si on prend l’expression exactement cette fois, c’est considérer que cela n'a pas de valeur absolue ; on
peut donc toujours en discuter, le nuancer ou le contester « j’ai raté mon devoir de philosophie » -«
relativise, la vie ne va pas s’arrêter ».

Dès lors affirmer que « tout est relatif » revient donc à dire que rien n'existe dans l'absolu, ni vérité ni
valeur, que tout est donc discutable, contestable etc. Ce qui revient au fond à dire que la vérité n’existe
pas et que le savoir humain ne peut pas dépasser le niveau de l'opinion.

Cependant lorsque nous donnons notre opinion sur un sujet quelconque, nous nous efforçons toujours
de dire ce qui nous semble vrai, et si notre interlocuteur a un avis contraire, nous pensons qu’il a tort.
Il semble donc bien difficile de se passer de l'idée que la vérité existe.

D'un autre côté il faut bien constater que les hommes n’ont jamais été capables de mettre un point final
à leur quête de la vérité. Le doute au sujet de l’existence d’une vérité absolue est donc parfaitement
légitime.

Nous rencontrons donc une contradiction entre la nécessité de postuler l’existence de la vérité (nous
parlons et pensons pour dire le vrai) et l’inexistence de fait de la vérité.

V. RAPPORT ENTRE LA PHILOSOPHIE ET LE BONHEUR


Si le bonheur pose problème à la philosophie c'est parce que l'idiot ou l'ignorant eux aussi peuvent
paraître heureux, c'est également parce que l'opinion de la foule pose le bonheur comme la fin ultime
de toute existence humaine. La question est donc de savoir si l'idiot ou l'ignorant peuvent vraiment être
heureux et si ce que la foule appelle bonheur est digne de ce nom. Le bonheur pour le simple d'esprit
confère au petit bonheur tranquille et « béat » de celui qui se satisfait d'une existence médiocre, hélas
cette béatitude n'a rien à voir avec les transports que procure la contemplation du vrai et se rapproche
plutôt de l'hébétude. La bêtise consiste en effet à s'étonner sans questionner et à se satisfaire d'un
monde que l'on ne comprend pas et qui satisfait d'autant plus qu'il paraît incompréhensible. Et c'est
bien là ce qui gène le philosophe de voir que l'étonnement qui est la source même de la philosophie
peut aussi être la source de la plus grande stupeur qui comme son nom l'indique rend stupide.

Réfléchir sur le bonheur, le souverain bien, le bien-vivre, est une des mission de la philosophie depuis
ses origines et disqualifier cette question et cette notion comme non-philosophique, pour n’en faire
qu’une idée de l’imagination exclusive de toute réflexion rationnelle, c’est considérer que la
philosophie commence et finit avec le kantisme, ce qui repose sur une double erreur.
L’erreur sur le pouvoir illimité de la raison, erreur sur l’idée de bonheur comme idéal du désir raisonné
et raisonnable. Double erreur qui, peut-être, en recouvre une troisième , celle de considérer que Kant
était kantien comme Marx marxiste (mais je ne rentrerai pas ici dans ce débat, qui a rapport avec un
certain enseignement institutionnel et politiquement orienté de la philosophie ; disons, pour faire court,
que ce qui m’intéresse chez un philosophe, c’est ce qui fait qu’il n’est pas réductible à l’idéologie
qu’on lui a fait dans le dos à d’autre fins que d’ouvrir la réflexion sur l’expérience de la vie ).

L’erreur sur la pouvoir de la raison : La raison n’est active que si elle est capable de décider et d’agir
en vue du Bien ; or le bien n’existe pas en soi, il existe pour soi (et les autres éventuellement) en cela
que l’individu y trouve une satisfaction personnelle c’est à dire réponse à son désir ; ainsi même le
moraliste se fait un point d’honneur de résister à la tentation du plaisir pour faire son devoir et sans
cette fierté , cette bonne conscience, qui lui assure son bonheur (contentement intérieur, réduction de
la culpabilité etc..), sa raison serait proprement impuissante à résister aux tentations dévalorisantes (cf
Spinoza).

L’erreur classique sur l’idéal du bonheur est de le confondre avec la somme des plaisirs sans
distinction (là, franchement, Kant, pour les besoins de sa moulinette moralisante, exagère ; il connaît
mieux que moi Aristote et Descartes, sinon Spinoza). Or une simple interrogation (et la simplicité de
l’interrogation en philosophie est une qualité quant elle va, avec l’insolence qu’elle requiert, droit au
fondement) suffit à spécifier le bonheur comme non réductible au plaisir et non exclusif de la
souffrance : Quand est-ce que nous nous sentons universellement malheureux ?

Quand nous nous sentons impuissants et méprisables. Preuve en est que l’on ne renonce à la vie «
volontairement » ou qu’on accepte ou désire mourir que pour deux motifs :

 Soit parce que la mort et le sacrifice désirés nous élèvent dans le sentiment de notre valeur
( grande âme, liberté, courage, pureté, reconnaissance de la beauté transcendante, quasi divine,
surhumaine de l’acte suprême qui peut nous rendre, au moins symboliquement, immortels etc..
(la gloire héroïque)
 Soit parce que la vie n’est plus supportable, non pas par manque de plaisirs « extérieurs », ni
par l’effet de souffrances subies mais parce que nous nous sentons incapables de les surmonter
en vue d’inscrire dans notre vie un projet valorisant. Lorsque nous sentons abandonnés des
hommes et des dieux.
CONCLUSION

Entre les premières huttes construites sur la colline du Palatin et la fin de l'Empire romain d'Occident
(476), Rome s'est donc considérablement transformée au cours de ces quinze siècles ; d'abord
éparpillée en villages sur les sept collines situées sur la rive gauche du Tibre, elle reçut une enceinte de
11,5 kms de pierre sous Servius Tullius. Cette enceinte, démantelée au début de la République, fut
reconstruite après l'invasion gauloise de 390 avant J.-C. et percée de seize portes. Mais la ville elle-
même, après cette invasion, fut reconstruite en désordre, même si elle était divisée en quatre régions.
Sous Auguste, la ville, très agrandie (près d'un million d'habitants et plus encore par la suite) et ayant
débordé l'enceinte de Servius Tullius, fut divisée en quatorze arrondissements ; dix d'entre eux furent
détruits par l'incendie qui ravagea la ville sous Néron. Les empereurs Flaviens (Vespasien, Titus et
Domitien) percèrent de vastes avenues et multiplièrent les aqueducs. Au 3e siècle après la menace
qu'avaient présentée les Alamans, écrasés non sans mal à Pavie (271) l'empereur Aurélien commença à
faire construire une nouvelle enceinte, d'environ 19 kms, percée de dix-neuf portes, renforcée tous les
trente mètres par une tour quadrangulaire de 20 mètres de hauteur. Cette enceinte est encore visible en
partie aujourd'hui.

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