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Qu'est ce qu'est une nation ?

Pour le Dictionnaire de la langue française, la nation est un « ensemble de


personnes vivant sur un territoire commun, conscient de son unité (historique,
culturelle, etc.) et constituant une entité politique ».

Pourquoi le Cameroun est considéré comme une nation ?


Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, il est placé sous tutelle de l'ONU, qui
réattribue son administration aux deux pays. L'ancienne tutelle de l'ONU sous
administration française accède à l'indépendance sous l'appellation de république du
Cameroun le 1er janvier 1960 avec comme président Ahmadou Ahidjo.

Comment présenter le Cameroun ?


Le Cameroun est un pays d'Afrique Centrale situé au fond du Golfe de Guinée, entre
les 2e et 13e degrés de latitude nord et les 9e et 16e degrés de longitude est. Le
pays s'étend sur une superficie de 475 650 kilomètres carrés.

Qu'est-ce qui caractérise le Cameroun ?


Le pays s'étend sur une superficie de 475 650 kilomètres carrés. Il présente une
forme triangulaire qui s'étire au sud jusqu'au lac Tchad sur près de 1 200 km tandis
que la base s'étale d'ouest en est sur 800 km. Il possède au sud-ouest une frontière
maritime de 420 km le long de l'océan Atlantique.

Qu'est-ce qui montre que le Cameroun est un État ?


La politique au Cameroun se déroule dans le cadre d'une république présidentielle
unitaire décentralisée, où le président du Cameroun est chef de l'État dans un
système multipartite. Le pouvoir exécutif est exercé par le gouvernement.
Le Cameroun est une république de type présidentiel. Le pouvoir est concentré entre les mains
du président de la République reconnu par la constitution comme celui qui « définit la politique de
la nation » (Titre II, Chapitre 1, article 5, alinéa 231).

Paul Biya en tête-à-tête avec le président de l'Assemblée


nationale MKavayé Yégué Dibril.
Le pouvoir législatif est exercé par le Parlement. Il est composé de deux chambres, l'Assemblée
nationale (où on compte 180 députés) et le Sénat (composé de 100 sénateurs), le Sénat est mis
en place depuis le 14 mai 2013.
Le président Paul Biya en tête-à-tête avec l'opposant Jean-
Jacques Ekindi.
On désigne souvent le régime comme étant une « démocrature » dans la mesure où le système
politique du Cameroun s'apparente plus à une démocratie procédurale ; derrière les institutions
au fonctionnement a priori démocratique, la réalité de l'exercice du pouvoir est celle d'une
dictature qui réprime avec force toute velléité de contestation politique ou sociale. Les
incarcérations de journalistes, écrivains, syndicalistes et activistes sont fréquentes20.
Le 10 avril 2008, l'Assemblée nationale adopte le projet de loi sur la révision constitutionnelle
avec 157 voix pour, 5 contre et 15 non votants. Ce projet adopté est très critiqué32 par les partis
politiques de l'opposition puisqu'il permet à Paul Biya de prétendre à un quatrième mandat à la fin
de son mandat en 2011.

Maurice Kamto, opposant camerounais.


Le 9 octobre 2011, Paul Biya est réélu à travers des élections présidentielles au premier tour de
scrutin et avec 77,99 % des voix. Le 9 décembre 2011, il y a un nouveau gouvernement avec à
sa tête le premier ministre Philémon Yang, qui se succède à lui-même. Le 4 janvier 2019, Joseph
Dion Ngute est nommé Premier ministre33.
Sur tout le territoire, les chefs traditionnels conservent un réel pouvoir et sont consultés par les
autorités centrales. Outre les codes juridiques modernes émanant des législations
internationales, la réglementation juridique s'appuie sur le droit coutumier qui permet aux
Camerounais de maintenir leurs cultures originelles. Il n'est pas rare que les fils des dynasties
royales, des lamibé ou des sultans, exercent des responsabilités ministérielles à
Yaoundé[réf. nécessaire].
Le Cameroun est également membre de l'Assemblée parlementaire de la francophonie.
L'extrait du projet de loi no 962/PPJL/AN adopté par l'Assemblée nationale, punissant de peine de
mort qui ose s'opposer au régime par manifestation de quelque type que ce soit, classe le
Cameroun parmi les gouvernements de type dictatorial.
Présentation. Nation et République
sous le prisme des défis
contemporains
CAROLE VALÉRIE NOUAZI KEMKENG ET ABDOU NJIKAM NJIFOTIE

Type de texte : Éditorial

Ce premier dossier d’Adilaaku. Droit, politique et société en Afrique rassemble des


travaux sur la thématique « Nation et République sous le prisme des crises
contemporaines ». D’une manière générale, le projet de cette revue est de
contribuer modestement à la réflexion sur les mutations et transformations qui
affectent l’ordre politique et juridique contemporain. Elle participe ainsi au
renouvellement de la compréhension des grands enjeux. Se fondant sur la
maxime Ubi Societas, Ibi jus, Ibi Societas, Ubi politicas qui enseigne qu’il n’y a
pas de société sans droit ni de société sans politique, Adilaaku met le droit et la
politique au service du bien-être de l’humain. Il faut dire qu’une société d’individus
est animée par la nécessité de réglementer et de pacifier les rapports.

Nation et République : filiation conceptuelle


La nation naît du besoin de vivre en commun, de la communauté d’intérêts
résultant de la cohabitation sur un même territoire. Elle est définie comme
une communauté généralement fixée sur un même territoire déterminé dont la
réalité résulte de caractéristiques ethniques, linguistiques, culturelles, de coutumes
sociales et de traditions historiques et religieuses, tous facteurs qui développent un
sentiment d’appartenance et des aspirations politiques trouvant leur manifestation
essentielle dans la volonté collective de s’ériger en corps politique souverain au
regard du droit international (Cornu, 2011, p. 672).

Dans cette acception, elle se confond à l’État. Selon Jean-Marc Siroën (2006), le
passage du concept d’État à celui d’État-nation précise le cadre à l’intérieur duquel
s’exerce le pouvoir coercitif de l’État. C’est dire que la Nation est liée à la
République. L’État contemporain appartient à tous et toutes, à chacun et chacune,
sous réserve de la nationalité.

En effet, après les accords sanctifiés par le traité de Westphalie en 1648, les
sociétés humaines, au-delà des considérations sociologiques et culturelles, ont
acquis l’identité de la « res publica ». Le modèle républicain a été largement
plébiscité au XIXe siècle après la révolution française et, surtout, au cours du XXe
du fait de la décolonisation. Le renforcement de l’État et la construction de la
nation étaient des objectifs communs poursuivis par les pouvoirs africains
nouveaux (Nouazi Kemkeng, 2015, p. 155). Appliquée aux États démocratiques, la
distinction entre monarchie et République repose principalement sur le statut du
Chef de l’État et, notamment, sur le mode de dévolution de la fonction.
Substantiellement, la République tend à se rapprocher de la démocratie. Elle
incarne un idéal de libération des peuples, de protection des droits et libertés, de
gestion des affaires publiques dans l’intérêt de tous et toutes.

Ce modèle est aujourd’hui sacré, d’où sa constitutionnalisation et sa protection par


la loi fondamentale. Les valeurs républicaines font l’objet d’un contrôle de
constitutionnalité qui permet désormais de censurer. La constitution camerounaise
du 18 janvier 1996 dispose, à cet effet, que « La République du Cameroun est un
État unitaire décentralisé. Elle est une et indivisible, laïque, démocratique et
sociale. Elle reconnaît et protège les valeurs traditionnelles conformes aux
principes démocratiques, aux droits de l’homme [de l’humain] et à la loi » (article
1, paragr. 2). L’unité et la cohésion puisent leur essence à la fois dans l’émotion
naturelle de tout groupe partageant le hasard de la géographie et dans les éléments
objectifs qui nourrissent la volonté de vivre et de vaincre ensemble l’adversité et de
réussir un projet de société largement partagé.

À l’ère du déclin de l’État, dont le pouvoir s’est dissout dans les réseaux du marché
mondialisé, la nation est sommée de redéfinir son rôle et de repenser son
association à l’État. D’un autre côté, la souveraineté des États est largement mise
en cause par les compétences et les contraintes transnationales (Kacowicz, 2000).
L’État est aujourd’hui mis en concurrence par d’autres formes d’organisations
publiques ou privées (Kacowicz, 2000). La délimitation de l’État et de la nation est
d’ailleurs loin de correspondre à la réalité. Au Cameroun, il existe
une mosaïque ethnique et linguistique sur laquelle se superposent d’autres facteurs
de divergence (religion, politique, corporation, etc.). La construction d’un État-
Nation sur cette hétérogénéité s’est souvent heurtée à certaines forces centrifuges et
à des velléités de replis identitaires. Malgré les progrès réalisés en la matière, la
consolidation des acquis en matière d’intégration nationale, de paix, de justice, de
cohésion sociale et de démocratisation demeure un défi (Ministère de l’économie,
de la planification et de l’aménagement du territoire, 2009, p. iv).

La République et la Nation en crise


Depuis quelque temps, la République du Cameroun est secouée dans sa cohésion et
sa stabilité. La montée en puissance des revendications identitaires, la crise des
frontières et le « choc des civilisations » forcent à admettre que l’interdépendance
entre les concepts de République et de Nation s’effrite inéluctablement. Cette
observation est valable dans bon nombre de pays sur la scène internationale, en
Afrique et, en particulier, au Cameroun. Le constat de la crise des principes
directeurs tels que l’unité nationale et l’égalité de tou-te-s les citoyen-ne-s devant la
loi est une invite urgente à la réflexion contextualisée autour des concepts de
République et de Nation. Cette urgence est d’autant plus avérée que, malgré la
volonté gouvernementale de concrétiser et de consolider la nation, la démocratie et
la République, les identités sociales et culturelles sont de plus en plus exposées et
cristallisées sur la scène publique nationale.

La résurgence de la question anglophone soulève la question de l’unité et de


l’indivisibilité de la République. Loin d’être « un slogan » constitutionnel, l’unité et
l’indivisibilité de la République sont un trésor national et historique chèrement
acquis. L’on se doit de protéger les acquis de la République sans toutefois minorer
l’impérativité de sa mutation afin d’épouser les besoins et inégalités qui naissent
aujourd’hui. Au rang de ces défis auxquels la Nation et la République font face,
figurent également la résurgence des populismes et des irrédentismes régionaux, le
poids et les valeurs des langues dans l’espace républicain, la multiculturalité,
l’intégration nationale, les identités culturelles et la paix sociale au Cameroun, la
place de la diaspora, les enjeux de la double nationalité en République, la
gouvernance des identités et défis sécuritaires, etc.

Nation et république, sous la plume des contributeurs et


contributrices…
Ce premier numéro apporte des réflexions constructives essentiellement basées sur
des phénomènes qui semblent inciter à l’anarchie sur la scène politique nationale en
légitimant les appropriations individualistes et les velléités séparatistes au mépris
d’une construction homogène et inclusive au sein de l’État du Cameroun. Ainsi, les
contributions viennent à point nommé, car elles apportent une valeur ajoutée à
l’œuvre doctrinale sur cette question. Les divers articles, bien qu’explorant
majoritairement le cas du Cameroun du point de vue interne et international, sont
unis par la même ambition de participer à l’imposante réflexion tant sur la
solubilité de la nationalité dans la République que sur la consubstantialité de
l’identité et de l’État. Ils permettent ainsi d’évaluer la pertinence de la promotion
des questions de nationalité ou de souveraineté républicaine dans le contexte actuel
de politique mondialisée ou globalisée.

Face aux principes et théories contemporains, la remise en cause de la définition de


l’État en droit international aujourd’hui constitue un signe évident. En se basant sur
des cas concrets, Carole Valérie Nouazi Kemkeng questionne les transformations
actuelles de l’État qui ont entraîné une déconstruction théorique de ses critères de
définition en droit international. L’État gagnerait à s’adapter face aux défis et
multiples contingences qui l’affectent aujourd’hui puisqu’il demeure une forme
d’organisation politique insurpassable. Dans le même ordre d’idées, s’il est vrai que
la République du Cameroun présente certaines matrices expressives de fragilité,
comme le pensent Herman Minkonda et Bertrand-Michel Mahini, il n’en reste
pas moins que les dynamiques développementalistes mises en œuvre par les
pouvoirs publics et les partenaires internationaux l’éloignent de cette situation
négativement dénigrante et stigmatisante.

En outre, le souci de construction de la nation camerounaise, face au bi-juridisme


en matière de loi pénale de forme, a conduit à une harmonisation de la loi pénale
dans le but d’actualiser la législation répressive en vue de la rendre conforme aux
évolutions de la modernité. Serges Frédéric Mboumegne Dzesseu dira alors que
la régulation des rapports dans une société donnée est une des conditions sine qua
non de la paix, de la sécurité mais aussi du développement. Elle passe par des
institutions fortes, assises sur des instruments juridiques accessibles et prenant en
compte les réalités socio-économiques et culturelles. L’État devrait donc songer à
une codification égalitaire.

Face à l’identité et au développement institutionnel, Albert Djiotsa dresse le


constat qu’on se situe dans un contexte de crise des principes identitaires qui
gouvernent la République et nourrissent l’unité nationale. Ainsi, la question de
l’intégration nationale au Cameroun, abordée dans ce numéro, s’appréhende dans
une perspective historique et considère que l’on peut mouler l’identité nationale à
partir de l’identité ethnotribale. Mais cette contribution démontre que les éléments
authentiques de l’âme camerounaise ne se perçoivent en l’identité ethnotribale que
dans le cadre de la prise en compte de la somme des valeurs identitaires positives.
Dans la même perspective, l’État gagnerait, selon Gabriel Nguijoi, à conserver le
lien national à travers une gouvernance des identités, laquelle passerait par la
consolidation d’une conception communautariste, voire « communaucratique » du
politique dans un contexte de brouillage historique et de nonchalance de l’idéologie
nationaliste. C’est pourquoi le désenchantement de l’identité républicaine au
Cameroun, au regard de l’idéal-type de la République telle qu’originellement
définie, est constitutionnellement proclamé, symboliquement projeté et
politiquement entretenu si on en croit Bertrand Mahini et Sakinatou Daouada. Il
a été recommandé à tous les acteurs et à toutes les actrices de la vie publique
nationale d’œuvrer pour une réappropriation contemporaine de l’esprit de la res
publica.

Enfin, l’analyse de la Nation et de la République dans un contexte de


développement institutionnel inscrit le Cameroun dans un élan de compétitivité
avec d’autres pays africains qui ont grandement besoin s’approprier de tous les
avantages que procure la modernisation leur administration. Dans ce
sens, Marcelle Lucette Mbang, Christine Nadège Ada et Carole Valérie Nouazi
Kemkeng proposent que l’intégration de la numérisation dans l’administration
puisse non seulement promouvoir le développement social, politique économique et
humain, mais aussi permettre de faire face aux nouvelles formes de menaces
sécuritaires (prévention de la grande criminalité et lutte contre la corruption) et
sociopolitiques (maîtrise du fichier électoral et de la citoyenneté camerounaise).
Ainsi, le système d’identification sécuritaire s’impose comme une nécessité de
modernité et de fiabilité des titres identitaires dans le but de consolider la nation
camerounaise.
Organisation de l'Etat
Les dispositions constitutionnelles eh vigueur depuis le 18 janvier 1996 affirment
solennellement les principes caractéristiques de la République du Cameroun. Celle-ci est "un
Etat unitaire décentralisé. Elle est une et indivisible, laïque, démocratique et sociale". (Article
1 ). Etat multiculturel et plurilinguistique, le Cameroun 'prenant en compte son histoire,
er

adopte l'anglais et le français comme langues officielles d'égale valeur. La devise de la


République du Cameroun est : Paix- Travail-Patrie. L'article 2 de la Constitution dispose que
"la souveraineté nationale appartient au peuple camerounais qui l'exerce soit par
l'intermédiaire du Président de la République et des membres du Parlement, soit par voie de
référendum". Les autorités chargées de diriger l'Etat tiennent leurs pouvoirs du peuple par
voie d'élections au suffrage universel direct ou indirect. Le vote est égal et secret. L'âge légal
du vote est de 20 ans.
Ces principes étant affirmés, la Constitution camerounaise institue les trois principaux
pouvoirs d'Etat: le pouvoir exécutif, le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire. Elle consacre
ainsi les principales institutions de l'Etat.
La Constitution
L'organisation institutionnelle et politique actuelle de la République du Cameroun puise sa
légitimité et ses fondements dans la loi N° 96/06 du 18 janvier 1996 portant révision de la
Constitution du 2 juin 1972. Les dispositions constitutionnelles actuelles ont été adoptées
par l'Assemblée nationale puis promulguées par le Président de la République après une
large consultation de toutes les couches de la société camerounaise.

Dans le préambule de la Constitution, le peuple camerounais, fier de sa diversité


linguistique et culturelle, proclame solennellement qu'il constitue une seule et même
Nation, engagée dans le même destin. Il affirme "sa volonté inébranlable de construire la
patrie camerounaise sur la base de l'idéal de fraternité, de justice et de progrès". Le
préambule proclame aussi l'adhésion de la République du Cameroun aux principes
démocratiques fondamentaux universellement reconnus, aux principes de l'unité africaine
et à ceux formulés par la Charte des Nations Unies. Le peuple camerounais affirme son
attachement aux libertés fondamentales inscrites dans la Déclaration Universelle des
Droits de l'Homme, la Charte de l'ONU, la Charte africaine des droits de l'homme et des
peuples et toutes les conventions internationales y relatives et dûment ratifiées.

Les principes suivants sont solennellement affirmés:

 L'être humain, sans discrimination de sexe, de race, de religion, de croyance, possède


des droits inaliénables et sacrés;

 Tous les hommes sont égaux en droits et en devoirs. L'Etat assure à tous les citoyens
les conditions nécessaires à leur développement;

 La liberté et la sécurité sont garanties à chaque individu dans le respect des droits
d'autrui et de l'intérêt supérieur de l'Etat;

 Le domicile et inviolable. Nulle perquisition ne peut avoir lieu qu'en vertu de la loi;

 Le respect de toute correspondance est inviolable ; il ne peut y être porté atteinte


qu'en vertu de décisions émanant de l'autorité judiciaire;
 L'Etat est laïc;

 La loi ne peut avoir d'effets rétroactifs;

 L'Etat assure à l'enfant le droit à l'instruction;

Tous les citoyens sont tenus de participer, chacun en proportion de ses capacités aux
charges publiques. Ils doivent aussi contribuer à la défense de la patrie.

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