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John Dee

astrologue, mathématicien et antiquaire

John Dee

John Dee, portrait du


xvie siècle, artiste
inconnu. Selon Charlotte
Fell Smith, ce portrait a
été réalisé alors que Dee
était âgé de 67 ans. Il a
appartenu à son petit-fils
Rowland Dee puis plus
tard à Elias Ashmole, qui
en fit don à l’université
d’Oxford.
Biographie
Naissance13 juillet 152
Londres
Décès Décembre 1
(à 81 ans)
Mortlake
FormationTrinity Colleg
St John's
College
Ancienne
université de
Louvain
Activités Philosophe,
astrologue,
géographe,
astronome,
mathématic
cartographe
Père Roland ap B
ap Dafydd D
ap John Dee
Mère Jane ferch
William Wild
()
d

Conjoint Jane Dee ( )en

Enfant Arthur Dee


Autres informations
A travaillé Université
pour de Paris
Rodolphe
II du Saint
Empire
Maîtres Gemma
Frisius,
Gérard
Mercator
Personne Elias
liée Ashmole

John Dee (13 juillet 1527 – 1608 ou 1609) est un célèbre


mathématicien, astronome, astrologue, géographe et occultiste
britannique. Il a consacré une grande partie de sa vie à l’étude de
l’alchimie, de la divination et de l'hermétisme.

Il a ouvert la voie à l’étude des sciences et de la magie au moment


où l’on commençait à différencier ces deux notions. Réputé
comme l’un des hommes les plus cultivés de son époque, il a
donné des cours à l’université de Paris devant des salles combles
alors qu’il n’était âgé que d’une vingtaine d’années. C’était un
ardent défenseur des mathématiques, un astronome réputé et un
expert en navigation. En effet, il a lui-même formé la plupart des
hommes qui dirigèrent les expéditions des Grandes découvertes
de l’Angleterre ; on lui doit le terme d’Empire britannique. Dans le
même temps, il s’impliqua dans la magie judéo-chrétienne et dans
l'hermétisme, consacrant le dernier tiers de sa vie à l’étude
exclusive de ces dernières. Pour Dee et ses contemporains, ces
recherches constituaient des aspects distincts d’une vision du
monde cohérente.

Biographie
Frances Yates divise la vie de Dee en trois parties : chef de file de
la Renaissance élisabéthaine (1558-1583), mission continentale
(1583-1589), disgrâce et échec (1589-1608)[1].

Dee jeune (1527-1558)

Dee est né à Tower Ward, à Londres. Son nom dérive du mot


gallois du signifiant noir. Son père, Roland Dee, était marchand,
membre officiel de la cour d'Henri VIII. Dee fit sa scolarité à la
Chantry School de Chelmsford (devenue de nos jours la King
Edward VI Grammar School), puis – de 1543 à 1546 – à St John’s
College, Cambridge. On remarqua très vite son potentiel, et il
participa à la création du Trinity College. À la fin des années 1540,
il voyagea en Europe, étudia à l'Université de Louvain puis à
Bruxelles et donna des cours sur Euclide à Paris. Il étudia avec
Frisius et devint un ami intime du cartographe Gérard Mercator.
Dee revint en Angleterre, rapportant avec lui une importante
collection d’instruments mathématiques et astronomiques. En
1552, il rencontra Jérôme Cardan à Londres : ils s’associèrent afin
d’étudier une machine à mouvement perpétuel ainsi qu’une
gemme censée avoir des vertus magiques[2].

En 1554, Dee refusa une chaire de mathématiques à l’université


d'Oxford soit parce qu'il souhaitait se consacrer à ses écrits et
espérait une place à la cour[3], soit parce qu'il trouvait que
l’université insistait plus sur la rhétorique et la grammaire (ces
deux dernières associées à la logique formant le Trivium
académique) que sur la philosophie et la science (le plus
complexe Quadrivium composé de l’arithmétique, de la géométrie,
de la musique et de l’astronomie). En 1555, Dee devint membre
d'une corporation de commerçants, la Worshipful Company of
Mercers, à la suite de son père.

La même année 1555, il fut arrêté et accusé d’avoir « calculé » les


horoscopes de la reine Marie et de la princesse Élisabeth ; en ce
qui concerne Marie, les accusations furent aggravées, allant
jusqu'au chef de trahison. Dee comparut devant la chambre
étoilée, la Camera Stellata (tribunal du Palais de Westminster) et
réussit à se disculper en partie, à condition de subir un examen
religieux pratiqué par le prêtre catholique Edmund Bonner (ce
dernier étant tristement célèbre pour son rôle dans la persécution
des hérétiques sous le règne de Marie). Il est possible que la
manie qu'avait Dee de cultiver le mystère autour de ses activités
ait envenimé les choses. Cet épisode sombre ne fut que le plus
dramatique d'une série d’attaques et de calomnies auxquelles il
n'allait cesser de devoir faire face. Quoi qu'il en soit il réussit une
nouvelle fois à se disculper et même à devenir un proche de
Bonner.

En 1556, Dee présenta à la reine Marie un projet de création d’une


bibliothèque nationale ayant comme vocation la conservation de
vieux livres et de manuscrits. Ce projet n’ayant pas été retenu, il
décida d’étendre sa propre bibliothèque, de sa maison à Mortlake
(un village près de la Tamise dans le Surrey, et actuellement dans
le borough londonien de Richmond upon Thames). Il accumula
sans cesse des livres et des manuscrits récupérés en Angleterre
et sur tout le continent européen. Sa bibliothèque devint un
véritable centre d’apprentissage hors des universités, et attira de
nombreux érudits et étudiants.

Dee chef de file de la Renaissance élisabéthaine (1558-


1583)

Quand, en 1558, la reine Élisabeth accéda au trône, Dee devint son


conseiller personnel en science et astrologie. Il choisit lui-même
la date de son couronnement. Des années 1550 à 1570, il fut
conseiller de navigation lors des Grandes Découvertes, et fut le
premier à utiliser le terme d’Empire Britannique. En 1577, il publie
General and Rare Memorials pertayning to the Perfect Arte of
Navigation, une étude dans laquelle Dee décrit sa vision d’un
empire maritime et d’une emprise territoriale anglaise sur le
Nouveau Monde. Il s’associa avec Humphrey Gilbert et Sir Philip
Sidney. On a une carte polaire exécutée par Dee en 1582[4].

En 1564, Dee écrivit une œuvre hermétique, le Monas


Hieroglyphica (La Monade Hiéroglyphique), une interprétation
cabalistique complète d’un glyphe qu’il créa lui-même. Ce glyphe
était censé exprimer l’unité mystique de toute création. C’est un
travail qui a été très apprécié des contemporains de Dee, mais la
perte de la tradition orale du cercle de Dee en fait de nos jours une
œuvre difficile à interpréter.

En 1570, il publia une Préface Mathématique à la traduction


anglaise des Éléments d’Euclide, dans laquelle il souligne
l’importance des mathématiques et leur influence dans les arts et
la science il recommande Vitruve et sa théorie architecturale,
Henri-Corneille Agrippa de Nettesheim et sa philosophie occulte
(1533), Albrecht Dürer et sa théorie des proportions (1561).
Destinée à un public autre que les Universités, ce texte devint le
plus célèbre et le plus fréquemment imprimé. Dee édita cette
même année avec Federico Commandino d’Urbino une version
traduite de l’arabe du traité perdu d’Euclide sur La Division des
surfaces.

Dee s’est marié trois fois et a eu huit enfants, dont l’aîné, Arthur
Dee, est devenu lui aussi un alchimiste et un auteur hermétique.
John Aubrey, un biographe, donne la description suivante de Dee :
« Il était grand et mince. Il portait sa robe comme un artiste, les
manches évasées et fendues… un teint blanc et sanguin… une
longue barbe blanche comme du lait. Un homme très charmant ».

Dee en mission continentale (1583-1589)

Vers 1579, Dee devint de plus en plus insatisfait de son avancée


dans l’apprentissage des secrets de la nature. Il se tourna alors
davantage vers le surnaturel, afin d’acquérir la connaissance. Il
essaya principalement d’entrer en contact avec les anges en
utilisant une boule de cristal qui servirait d’intermédiaire entre lui
et les anges. Il eut recours à divers médiums : Barnabas Saul
(décembre 1581), Edward Kelley (de 1582 à 1589), le prince
polonais Albert Łaski, son propre fils Arthur, un certain
Bartholomew Hickman (jusqu’en 1607). Le 10 mars 1582, Dee
rencontra Sir Edward Kelley (1555-1595), de son vrai nom Talbot.
Ce dernier, clerc de notaire douteux, alla chez Dee avec un
mystérieux livre sur la transmutation des métaux en or, et avec un
échantillon de poudre rouge qu’il prétendait être de la poudre de
projection. Ses qualités exceptionnelles de médium ont tôt fait de
convaincre Dee d’utiliser ses services.

John Dee, ses deux médiums (Kelley, Albert Łaski), et leurs


familles respectives partirent en 1583 pour la Pologne. Ils sont
reçus à Prague par l’empereur Rodolphe II de Habsbourg,
l’empereur des alchimistes, protecteur de Dürer, Arcimboldo,
Tycho Brahé, Kepler et de nombreux autres. Dee revient en 1589,
sans Kelley, qui meurt en tentant de s’échapper des geôles de
l’empereur Rodolphe II après n’avoir pas réussi la transmutation
des métaux dont il clamait connaître les secrets.

Dee en disgrâce et échec (1589-1608)

Dee revient à Mortlake six ans plus tard et découvre que sa


bibliothèque a été ravagée et que la plupart de ses précieux objets
ont été volés. Il demande l’aide d’Élisabeth, qui, en 1596, le
nomme directeur de Christ’s College, à Manchester (aujourd’hui la
Manchester Grammar School), où, parfois, il sert de conseiller
pour des cas de sorcellerie et de possession démoniaque.
Cependant, il est maintenant vu comme un magicien diabolique et
se fait détester de ses pairs. En 1598, il retourne dans sa vieille
maison de Mortlake[5]. Élisabeth meurt en 1603, le roi James I,
opposé à tout ce qui est relié au surnaturel[6], ne lui offre aucune
aide. Dee vit ses derniers jours à Mortlake, dans la misère. Il
meurt en 1608 ou 1609. Il n’y a aucune trace de sa tombe ou des
registres de l’état-civil.

Accomplissements

Pensée

Dee était un homme chrétien, pieux et vertueux. Dans une partie


de ses manuscrits publiés par Méric Casaubon dans A True and
Faithful Relation of Dr. Dee and Some Spirits - 1659, il est
désigné et confirmé élu de Dieu (avec Kelley). Les anges lui
enseignent le langage des nombres et la clé du savoir ; de cette
influence, Dee pensait que les créations de Dieu étaient
"chiffrées". Selon l’hermétisme, Dee déclare que l’homme a en lui
le potentiel divin qui s’exerce à travers les mathématiques. Sa
magie angélique basée sur la numérologie et son travail sur les
mathématiques appliquées (la navigation) sont des compléments
- non paradoxales, à la philosophie. Les anges déclarent que
l'apôtre Paul fut justifié parce qu'il mourut comme un serviteur de
Dieu mais non à cause de sa prédication (Paul was justified
because he died the servant of God, and not for his preaching sake,
p. 40). C'est dans cette période que la reine Élisabeth fait brèche
avec l'Église romaine (catholique), et l'autorité des papes, pour
former la première Église protestante. Les lettres de Paul étant le
fondement de l'Église catholique. Le but de Dee était d’apporter au
monde une religion unifiée dans l’essence de la théologie pure des
anciens.

En février 1563 une lettre de John Dee adressée à Sir William Cecil
présente ces thèses :

1 - Tout est Unité, créée et soutenue par l’Unique à travers ses


Lois.
2 - Ces lois sont enseignées par les Nombres-Sons au même
titre que les écrits.
3 - Il existe un art combinatoire des lettres hébraïques qui les
rend valentes avec le Nombre, de telle façon que de profondes
vérités se révèlent concernant la nature de l’Unique et Ses
relations avec l’être humain.
4 - L’être humain est d’origine divine. Même s'il a été créé à
partir de la poussière suivant la Genèse, il a l'essence du génie
stellaire, ainsi que tous les êtres et choses créées, provenant de
l'Unique.
5 - Il est essentiel de régénérer l’essence divine à l’intérieur de
l’être humain, et cela peut être réalisé par les pouvoirs de
l’intellect.
6 - Dieu se manifeste par les intentions des émanations, et l’être
humain doit se dédier à l’étude de la divine sagesse pour affiner
entièrement son être, et par la communion des anges eux-
mêmes pouvoir entrer en présence de Dieu.
7 - Une compréhension des processus naturels (visibles ou non)
rendrait l’être humain capable d'influer sur ces processus à
travers les forces vertueuses de sa volonté, son intelligence et
sagesse.
8 - L’Univers est un modèle ordonné de correspondance: chaque
chose de l’Univers possède un ordre, une correspondance
empathique et force stellaire en relation avec les autres et
forme un ensemble uni.

La monade hiéroglyphique (1564)


Article détaillé : Monas Hieroglyphica.

Le glyphe de Dee : Monas


Hieroglyphica.

Dee écrivit sa Monas hieroglyphica [7] en état de transe en douze


jours en janvier 1564. Il prétend donner là une écriture occulte
pour expliquer toutes choses. Cette écriture s'explique par de
simples figures : point, cercle, droite, croix, deux demi-cercles ; et
par de simples opérations : rotations, déstructurations,
combinaisons et permutations. Par exemple, le hiéroglyphe de
Mercure est fait d'un croissant [figure] tourné vers le haut
[opération], d'un cercle, d'une croix. . La monade hiéroglyphique
consiste en la composition, de haut en bas, d'une figure qui
synthétise les symboles traditionnels de l'astronomie et de la
cosmologie : croissant (la Lune), cercle avec un point central (le
Soleil), croix (les quatre Éléments), deux demi-cercles (le signe du
Bélier). On trouve les nombres 1 (le point), 2 (la droite), 3 (la croix :
deux lignes perpendiculaires se sectionnant sur un point), 4 (les
quatre segments de la croix), qui sont les nombres de la Décade
(tetraktys) de Pythagore. On trouve aussi les sept "planètes" alors
connues : Soleil, Lune, Mercure, Mars, Vénus, Jupiter, Saturne, car
le Soleil c'est le cercle et le point, la Lune c'est le croissant,
Mercure c'est le croissant plus le cercle plus la croix, etc. Selon C.
H. Josten et Pierre Béhar[8] la monade hiéroglyphique revêt un
sens alchimique : c'est le symbole du mercure (lié à la pierre
philosophale des alchimistes). La "monade hiéroglyphique" a
aussi un sens astrologique : elle repose sur le Bélier et figure
aussi le Taureau. Elle a encore un sens théosophique, selon Peter
French : c'est un accès gnostique vers Dieu. Selon Pierre Béhar[9],
la monade hiéroglyphique trouve sa clef dans la kabbale
chrétienne et dans La philosophie occulte de Henri-Corneille
Agrippa de Nettesheim (1533), lequel cherchait les symboles
géométriques des anges : le Père de la Trinité chrétienne est
figuré par le point, le Fils ou Verbe par la croix, le Saint-Esprit ou
Âme du monde par la totalité de l'image, c'est un signe magique
grâce auquel le mage peut invoquer la divinité elle-même et
s'approprier les pouvoirs divins. Dee reprend cette figure sur la
page de titre de ses Propoedeumata aphoristica en 1558 et en
1568.

Dee en conversation avec les anges (1581-1607)

Du 22 décembre 1581 au 7 octobre 1607, Dee essaya d'entrer en


contact avec les anges (dont Michaël, Gabriel, Raphaël, Uriel),
grâce à des invocations, pour obtenir des connaissances sur
l'avenir, la fin des temps, le sort politique des princes, le nom et les
fonctions des anges.
Dee était d'abord orateur : il adressait des oraisons à Dieu et aux
anges, après une période purificatrice faite de prières et de jeûne.
Il se servait de la "Table de Pratique" - qui comprenait la Tabula
sancta (un plan de travail en bois, carré, de 914 cm., avec quatre
pieds) , le Sigilum Dei Aemeth ("Sceau du Dieu Vérité", un grand
disque de cire vierge renfermant divers Noms de Dieu ou d'anges)
et sept "Insignes de la Création" (caractères peints ou gravés) - et
portait l'anneau PELE : les anges invoqués se manifestaient alors
via un médium (Kelley, par exemple), qui regardait la pierre (miroir
d'obsidienne ou boule de cristal) et rapportait ce qu'il voyait et
entendait, tandis que Dee devenait scripteur (il consignait dans
son journal tout ce qui se produisait).

En 1581, les premières tentatives avec Barnabas Saul furent des


échecs. Mais en 1582, il fut très impressionné par Edward Kelley.
Dee engagea Kelley et se dévoua entièrement à l’étude des forces
surnaturelles. Ces "Conférences avec des Esprits", ou "Actions"
étaient menées dans une intense piété chrétienne. Dee était
persuadé du bienfait qu’il pouvait apporter à l’humanité (les
motivations de Kelley, quant à elles, restent dures à définir :
certains pensent qu’il agissait par pur cynisme). Dee expliquait
que la plupart de ses livres lui étaient dictés par les anges, dans
un langage angélique.

En 1583, il rencontra le prince polonais Albert Łaski. Ce dernier


invita Dee à l’accompagner en Pologne. Il accepta, soi-disant
poussé par les anges. Dee, Kelley, et leurs familles respectives
partirent en 1583, mais Laski frisait la banqueroute et était
impopulaire dans son pays. Dee et Kelley menèrent une vie de
nomades en Europe centrale, ce qui ne les empêcha pas de
continuer leurs conférences spirituelles, que Dee reportait
méticuleusement. Il eut des audiences privées avec Rodolphe II
du Saint-Empire et le roi Stefan afin de les convaincre de
l’importance de ses communications angéliques. Aucun des
monarques ne le prit au sérieux, le considérant plutôt comme un
espion de la reine d'Angleterre, selon certaines sources[10].

Lors d’une de ses conférences spirituelles en Bohême, Kelley


apprit à Dee que l’ange Uriel avait ordonné qu’ils partagent leurs
femmes. On pense que Kelley, devenant alors un alchimiste dont
la réputation dépassait celle de Dee, a utilisé ce moyen afin de
mettre fin à ces conférences. L’ordre d’Uriel a fortement troublé
Dee, mais ce dernier ne mettant pas en doute la motivation de
l’ange, décida d’accepter. Pourtant, il mit un terme à ses
conférences, retourna en Angleterre en 1589, et ne revit plus
jamais Kelley.

L'alphabet énochien (1584-1607)

Une transcription de l'alphabet énochien à partir du livre de John Dee[11]


Des conversations avec les anges sort un alphabet, une écriture
occulte, que Dee appelle l'« écriture des anges » et qui ne
s'apparente à aucune langue connue. Il en existe deux versions : la
première est faite pour être écrite rapidement à la plume, la
deuxième est plus soignée et aurait été communiquée plus tard
par les anges à Dee.

Le terme «énochien » est une invention plus tardive de la Golden


Dawn.

Articles détaillés : Énochien et Magie énochienne.

Réputation et faits

La légende noire

John Dee effectuant une expérience


devant la reine Élisabeth Ire.
Huile sur toile de Henry Gillard
Glindoni, vers 1913, Wellcome Library.

Environ dix ans après la mort de Dee, l’antiquaire Robert Cotton


acquit le domaine de Dee et se mit à la recherche de manuscrits
et d’artefacts. Il découvrit de nombreux livres, la plupart étant des
comptes rendus des communications angéliques. Le fils de
Cotton donna ces livres à Méric Casaubon qui les publia en 1659,
y ajoutant une longue introduction (A True & Faithful Relation of
What passed for many Years between Dr. John Dee (A
Mathematician of Great Fame in Q. Eliz. and King James Reigns)
and some spirits.). Ce livre étant la première révélation publique
des conférences de Dee, il connut un grand succès et fut très vite
épuisé. Casaubon, croyant en l’existence des esprits, explique
dans son introduction que Dee était l’instrument involontaire des
esprits diaboliques alors qu’il pensait s’adresser aux anges. Ce
livre a été à l’origine de la réputation sulfureuse qui a poursuivi
Dee durant les deux siècles suivants, le faisant passer pour un
charlatan, un fanatique ou un malade mental.

Environ à la même période que la publication de ce livre, des


membres de l’ordre Rosicrucien affirmèrent que Dee avait été des
leurs. Il existe cependant un doute quant à l’existence d’un
mouvement Rosicrucien organisé à l’époque de Dee ; et il n’y a
aucune preuve qu'il ait appartenu à une quelconque fraternité. La
réputation de Dee en tant que magicien et ses expériences avec
Edward Kelley ont fait de lui un personnage apprécié des
conteurs, des écrivains d’horreur et autres amateurs de magie.
Les affabulations concernant la vie de Dee sont nombreuses, ce
que favorise l'absence de renseignements sur certaines périodes
de sa carrière restées très obscures.

On l’a souvent associé au Manuscrit de Voynich[12]. Wilfrid M.


Voynich, qui acheta le manuscrit en 1912, a suggéré que Dee avait
été possesseur du manuscrit, et qu’il l’avait vendu à Rodolphe II
(empereur du Saint-Empire). Cependant, les rapports que Dee
entretenait avec ce dernier étaient moins importants que ce que
l’on pensait, et les journaux de Dee ne font aucunement référence
à une telle transaction.

La réhabilitation

C’est au xxe siècle que le personnage de Dee fut réhabilité, en


partie grâce au travail de l’historienne Frances Yates, qui apporta
une nouvelle façon d’appréhender le rôle de la magie et le
développement de la science moderne à la Renaissance. Dee jouit
à l'heure actuelle d'une réputation d'homme d'étude sérieux; il est
considéré comme l’une des personnalités les plus cultivées de
son époque.

Sa bibliothèque personnelle était la plus importante du pays, et


était tenue pour l’une des plus intéressantes d’Europe, peut-être
était elle à peine moins importante que celle de Jacques Auguste
de Thou. Dee, en plus d’être astrologue, scientifique et conseiller
géographique de la Reine, fut le précurseur de la colonisation de
l’Amérique du Nord et de l’élargissement de l’empire Britannique
au-delà de l’Atlantique Nord.

Dee fut un partisan acharné des sciences de la navigation et de la


cartographie. Il collabora avec Mercator, et possédait une
importante collection de cartes, globes et d’instruments
astronomiques. Il inventa des instruments et des techniques de
navigation spécifiques pour les régions polaires. En tant que
conseiller personnel des expéditions, il choisit lui-même les
navigateurs qu’il forma.

L’importance des mathématiques dans sa vision des choses fait


de lui un personnage plus moderne que Francis Bacon, bien que
l’on pense que Bacon ait volontairement fait l’impasse sur les
mathématiques compte tenu du climat de soupçon qui entourait
l'occultisme sous Jacques Ier. Il faut cependant souligner que le
paradigme mathématique de Dee est radicalement différent de
celui des mathématiciens modernes. Il semble évident que la plus
grande préoccupation de Dee fut de promouvoir les
mathématiques hors des universités. Sa Préface Mathématique à
Euclide était destinée à un public n’ayant pas eu accès à
l’université, et fut très populaire parmi les mechanics
(« mécaniciens »), une nouvelle classe d’artisans inventeurs qui
deviendront nos ingénieurs modernes. Sa préface était composée
de principes mathématiques.

Dee était ami de Tycho Brahe et connaissait les travaux de


Copernic. La plupart de ses calculs astronomiques étaient basés
sur des présomptions Coperniciennes, mais il n’épousa jamais
véritablement la thèse de l’héliocentrisme. Il a appliqué les
théories de Copernic au problème de la réforme du calendrier. Ses
recommandations n’ont toutefois pas été prises en compte pour
des raisons politiques.
Objets divers
Le British Museum possède de nombreux objets lui ayant
appartenu. Ces objets ont pour la plupart, été utilisés lors des
conférences spirituelles :

Le Speculum, ou le miroir de Dee (un objet de culte aztèque fait


d’obsidienne, dont la forme est semblable à celle d’un miroir à
main, rapporté en Europe en 1520), qui était détenu par Horace
Walpole
Un petit sceau en cire, censé soutenir les jambes de sa « table
d’exercice » (la table sur laquelle il pratiquait la vision de sa
boule de cristal)
Le grand et fameux "Sceau de Dieu", utilisé pour soutenir la
boule de cristal.
Une amulette en or, sur laquelle est gravée la représentation
d’une des visions de Kelley.
Un globe de cristal de six centimètres de diamètre. Cet objet est
longtemps resté insignifiant dans la collection de minéraux. La
provenance de cet objet est plus douteuse que les autres.
Un couteau dont le bout de la lame est doré et qui aurait été
"trempé dans le Grand Elixir".

En décembre 2004, une boule de cristal ayant appartenu à Dee et


une explication de son utilisation écrite par Nicholas Culpeper
dans les années 1600 ont été volés au Science Museum ; mais
furent retrouvés peu après.

John Dee et Edward Kelly invoquant


un esprit.

Références culturelles et artistique


Dee était une figure populaire dans les œuvres littéraires de ses
contemporains. Depuis, il a continué à être représenté dans la
culture populaire ; en particulier, dans la fiction et la fantasy dont
les scénarios se déroulent à son époque, ou qui traitent de magie
ou des sciences occultes.

Littérature
xviie siècle

John Dee aurait servi de modèle d'inspiration à William


Shakespeare pour le personnage de Prospero, dans sa pièce de
théâtre La Tempête (1610-11).

xxe siècle
Dans son roman L' Ange à la Fenêtre d'Occident (1927, titre
allemand original : Der Engel vom westlichen Fenster), Gustav
Meyrink fait intervenir John Dee - personnage principal - aux
côtés de son descendant fictif de l'époque moderne, Baron
Mueller.
Éditions en français :
1. Gustav Meyrink, L' Ange à la Fenêtre d'Occident,
traduction de Saint-Helm, Vieux colombier,
collection Littérature et tradition n° 8, 398 pages
(1962)
2. Gustav Meyrink, L' Ange de la Fenêtre d'Occident,
traduction de Saint-Helm, illustration de Raymond
MORETTI, Rocher, 320 pages (1986)
(ISBN 2-268-00490-2)
3. Gustav Meyrink, L' Ange à la Fenêtre d'Occident,
Éditions du Rocher, collection La Pierre
philosophale n°1, 318 pages (1994)
(ISBN 2-268-01718-4)
4. Gustav Meyrink, L' Ange à la Fenêtre d'Occident,
traduction de Saint-Helm, illustration d'Isabelle
DROUIN Éditions Retz, collection Les Chefs-d'Œuvre
de la Science Fiction et du Fantastique (édition
"club"), 324 pages (1975) (ISBN 2-7256-0075-8)
5. Gustav Meyrink, L' Ange à la Fenêtre d'Occident,
traduction de Jean-Jacques POLLET, illustration
de Virginie BERTHEMET, Éditions Garnier-
Flammarion, collection GF-Flammarion n° 1222, 96
pages, (2005) (ISBN 2-08-071222-5)
Dans la nouvelle L' Abomination de Dunwich (1929) de H. P.
Lovecraft, c’est John Dee qui est à l’origine de la traduction
anglaise du Necronomicon.
Le personnage était également trop tentant pour un compilateur
comme Jacques Bergier pour ne pas apparaître dans l’une de
ses constructions parascientifiques : un chapitre est consacré à
John Dee dans Les livres maudits (1971. Chap. Le livre d’Enoch).
Dans le jeu de rôle sur table Vampire : La Mascarade (1991),
John Dee est l'un des vampires les plus influents et puissants
de Londres, ennemi du légendaire prince Ventrue Mithras, et
membre du clan Tremere.
Dans son roman The House of Doctor Dee (en) (1993), Peter
Ackroyd raconte l’histoire d’un homme qui hérite de la maison
de son père à Londres, maison autrefois habitée par John Dee.
Au fur et à mesure qu'il continue d'en découvrir plus sur
l'histoire personnelle du docteur Dee, il découvre
progressivement des similitudes avec sa propre histoire
personnelle. Édition en français : Peter Ackroyd, La Maison du
docteur Dee (http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Le-
Promeneur/Le-Promeneur/La-Maison-du-docteur-Dee) [archive],
traduction de l'anglais par Dominique Férault, Collection Le
Promeneur, Gallimard (1996).
Jean Ray, dans une des aventures de Harry Dickson : Le Studio
rouge : on parle de John Dee et surtout de son miroir noir :
« pierre noire au moyen duquel John Dee évoquait les esprits ».
Le Studio rouge est paru dans le tome 9 des aventures de Harry
Dickson édité par la Bibliothèque Marabout, éditions Gérard &
Cie en 1970.
Ian Fleming a créé James Bond en utilisant des traits de John
Dee, espion au service de la reine et sa fameuse signature 007
lorsqu'il adressait à la reine ses messages (00 symbolisant les
yeux de la reine et 7 la marque personnelle de Dee)[13].
Dans Le Pendule de Foucault, Umberto Eco fait de Dee le
personnage central du « Plan ».

xxie siècle

Dans la série de comics Marvel 1602 (2003-2010) de Neil


Gaiman (scénario) et Andy Kubert (dessin), éditée par Marvel, la
position de Dee en tant que conseiller de la reine Élisabeth a été
prise par Docteur Strange. Néanmoins, il demeure un
mathématicien, un astrologue et un géographe, qui est aussi
intéressé par la conjuration.
Dans le roman The Queen's Fool (en) (2004) de Philippa Gregory,
Dee apparaît comme un personnage secondaire, en tant
qu'ecclésiastique aidant Hannah Green - le personnage
principal - lors d'une arrestation et interrogation pour hérésie.
Dans la série télévisée britannique Hex : La malédiction (2004-
2005), John Dee est cité en tant que père d'Ella Dee (en), sa fille
de 17 ans devenue immortelle après avoir obtenu ses pouvoirs
d' «être clairvoyant» (magicienne) et qui lutte depuis des siècles
contre Azazeal (en) et ses Nephilim, des anges déchus.
Dans 1666, le volume 5 de la série de bandes dessinées
L'Histoire secrète (2005 - En cours), de Jean-Pierre Pécau
(scénario) et Léo Pilipovic (dessin), Dee est l'un des
personnages principaux.
Dans le jeu vidéo sur PlayStation 3 Uncharted 3 : L'Illusion de
Drake (2011), il est fait à plusieurs reprises mention de John
Dee ainsi que de la Monade hiéroglyphique.
Dans la série de romans Les Secrets de l'immortel Nicolas
Flamel (2007-2012) de l'écrivain irlandais Michael Scott, John
Dee apparait dès le premier tome - L'alchimiste - en tant
qu'adversaire de Nicolas Flamel et de sa femme. Il tient le rôle
d'un magicien très puissant et serviteur des Ténébreux, des
dieux prônant la destruction de la race humaine.
Dans le jeu vidéo ZombiU (2012) sur Nintendo Wii U, John Dee
est cité en tant que scientifique-prophète ayant prédit l'épidémie
zombie fictive en Angleterre, la nommant la Colère de Dieu.
Dans le jeu vidéo Nioh (2017).
Dans la chanson de l'artiste Ghostemane appelé "JOHN DEE",
on y retrouve des références directes. Le Monas Hieroglyphica a
d'ailleurs été utilisé par cet artiste pour créer son propre logo.

Autres

Armin Shimerman dans plusieurs de ses livres, ajoute une


grande part de science-fiction dans des nouvelles dont Dee est
le héros.
Dee, Kelley, et Giordano Bruno sont les protagonistes de la série
Ægypt de John Crowley.
Dee est à l’origine de l’intrigue d’un film de Derek Jarman,
Jubilee.
John Dee est le nom d’un super-vilain chez DC Comics, Doctor
Destiny, qui, comme le véritable Dee, utilise la magie et la
science et peut contrôler les rêves.
Dans Gloriana ou la Reine inassouvie de Michael Moorcock, Dee
apparaît dans une cour proche de celle de la reine Élisabeth.
Dee est le personnage principal de Deathscent de Robin Jarvis,
dont l’histoire se passe dans une version fantastique de
l’Angleterre élisabéthaine.
Dans son livre Praga Magica[14], Angello Maria Ripellino lui
consacre quelques chapitres très documentés sur le séjour
pragois de Dee et Kelley dans la Prague magique et précise
« mon image de John Dee est légendaire et vue sous l'angle de
la Bohême ».
Dans la littérature tchèque, Dee apparait le plus souvent comme
un emberlificoteur, ainsi dans Král Rudolf (Le Roi Rodolphe) de
Jiří Karásek, Dee et son fils tentent d'empoisonner l'empereur
Rodolphe II[15].
Dans Borges et les orangs outans éternels de E. Verissimo,
Borges fait mention de John Dee et de l'œuvre de celui-ci.
Dee et Kelley apparaissent dans le comics Spawn-Violator, écrit
par Alan Moore. Dee apparait également dans le comics
Promethea, du même Alan Moore, ainsi que dans le recueil de
nouvelles d'Alan Moore La Voix du feu.
Le Labyrinthe de la Rose, de Titiana Hardie, un secret passé de
génération en génération seulement aux filles
Il est au centre de l’opéra anglais Dr Dee créé par le metteur en
scène Rufus Norris et le musicien et compositeur Damon
Albarn.
Dans L'Appat, roman de José Carlos Somoza, paru en France en
2011 chez Actes Sud, l'auteur imagine des personnages
développant un pouvoir de possession au travers d'un
décryptage de l'œuvre cachée de Shakespeare inspirée de John
Dee.
Dans leur titre The Alchemist le groupe anglais de heavy-métal
Iron Maiden relate les aventures de Dee concernant sa
recherche de la pierre philosophale.
John Dee est présent dans la série de livres jeunesse Les
Chroniques de Kronos de Marie Rutkoski.
John Dee est le titre d'une chanson du rapper Ghostemane.
Dans le jeu vidéo Stonehearth , « John Dee le marcheur » est le
(en)

méchant : il veut grâce aux héros et à ses miroirs d'obsidienne


invoquer des créatures d'un autre monde.

Cinéma et Télévision
John Dee a été représenté dans des productions filmographiques
qui mettent en scène son rôle d'astrologue et de conseiller
occulte.

Filmographie

1971 : Elizabeth R série de la BBC avec Raf De La Torre ;


1980 : L'Amiral Drake de Lawrence Gordon-Clark avec Esmond
Knight ;
2005 : La Reine vierge minisérie de Coky Giedroyc avec Alan
Williams ;
2007 : Elizabeth : L’Âge d’or de Sekhar Kapur avec David
Threlfall ;
2014 : Griff nach der Weltherrschaft : 2. Sir Francis Drake avec
Thomas Krutmann.

Notes et références
1. Frances Yates, La Philosophie occulte à l'époque élisabéthaine
(1979), trad., Dervy-Livres, 1987, p. 117-136.
2. De Vita Propria (Ma biographie), Gerolamo Cardano, traduction
anglaise de Jean Stoner, New York, 2002, p. viii
3. Fell Smith, Charlotte, 1909, John Dee: 1527 - 1608 (http://johnd
ee.org/charlotte) [archive], Londres, éd. Constable and
Company
4. [1] (http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.civilizat
ion.ca/cmc/exhibitions/hist/frobisher/images/frmaf02b.jpg&i
mgrefurl=http://www.civilization.ca/cmc/exhibitions/hist/frobi
sher/frsub15f.shtml&usg=__v5CBWlvRTwn2qKW8lPFdeaOj3B4
=&h=440&w=415&sz=60&hl=fr&start=2&um=1&tbnid=Bi7QUE1
z6vZw-M:&tbnh=127&tbnw=120&prev=/images%3Fq%3Djohn%
2Bdee%26hl%3Dfr%26client%3Dfirefox-a%26channel%3Ds%26
rls%3Dorg.mozilla:fr:official%26sa%3DN%26um%3D1) [archiv
e].
5. John Dee, Diary for the years 1595-1601, éd. John Bailey, 1880.
6. James I d'Angleterre, Daemonologie (1587), in The Damned
Art, éd. S. Anglo, Londres, 1977, p. 156-181.
7. http://hdelboy.club.fr/monade_dee.html [archive]
8. C. H. Josten, A Translation of John Dee's 'Monas
hieroglyphica', Ambix, 12 (1964), p. 84-219 : p. 110.
9. Pierre Béhar, Les langues occultes de la Renaissance,
Desjonquières, 1996, p. 91-120.
10. Et l'alchimie n'aurait, dans ce cas été qu'une « couverture »
suppose Angello Maria Ripellino dans Praga Magica, Plon, coll.
« Terre humaine », Paris, 1993. p. 140
11. http://www.esotericarchives.com/dee/sl3188.htm [archive]
Extrait du livre de Dee
12. Par exemple Jacques Bergier, « Les livres maudits » (1971).
13. (en) Robin Brumby, Doctor John Dee or, The Original 007,
Academic Board, 1977, 26 p.
14. Angello Maria Ripellino, Praga Magica, Plon, coll. « Terre
humaine », Paris, 1993. p. 136-144
15. source : Angello Maria Ripellino, Praga Magica, Plon, coll.
« Terre humaine », Paris, 1993.

Annexes

Bibliographie

Manuscrits et publications

(la) Monas Hieroglyphica (1ère édition publiée à Antwerpen par


l'éditeur Willem Silvius) (1564)
(en) The Mathematicall Praeface to the Elements of Geometrie of
Euclid of Megara (1570)
(en) General and Rare Memorials Pertayning to the Perfect Art of
Navigation (1577)
(en) Quinti Libri Mysteriorum (1581-1583) // British Library,
London, MS Sloane 3188
Première partie en six "livres" des journaux relatant les
"Actions avec des Esprits" du 22.12.1581 au 13.05.1583
Disponible avec des éléments supplémentaires non
dégradés dans une copie (transcription) du manuscrit
réalisée par Elias Ashmole : British Library, MS Sloane 3677
(en) Liber Mysteriorum Sextus et Sanctus (1583) // British Library,
London, MS Sloane 3189
(en) « Sans titre » (1583-1587, 1607) // British Library, London, MS
Cotton Appendix XLVI parts I & II (anciennement Add. MS.
5007)
Seconde partie en quatorze “livres” des journaux relatant
les "Actions avec des Esprits" du 28.05.1583 au
23.05.1587, plus un fragment allant du 20.03.1607 au
07.09.1607
(la) « Sans titre » (1586) // Bodleian Library, Oxford, MS Ashmole
1790, Part I, ff. 1a-19b
Action rédigée de la main de Dee à Prague en 1586 et
oubliée dans les autres "Actions avec des Esprits" du MS
Cotton Appendix XLVI.
Le MS Ashmole 1790 contient également d'autres
documents originaux de John Dee en relation à ses Actions
avec des Esprits, ainsi que d'autres documents rassemblés
par Elias Ashmole
(en) « A descriptive, analytical, and critical catalogue of
the manuscripts bequeathed unto the University of
Oxford by Elias Ashmole, Esq., M.D., F.R. S., Windsor
Herald, also of some additional Mss. contributed by
Kingsley, Lhuyd, Borlase, and others. By William Henry
BLACK, one of the assistant keepers of the public
records. Oxford, University Press, 1845. » (https://data
bank.ora.ox.ac.uk/misccoll/datasets/QuartoAshmole/
Ashmole.pdf) [archive], Table des matières du MS
Ashmole 1790 conservé à la Bodleian Library de
l'Université d'Oxford (Voir pages 750-754 du fichier
PDF), sur
www.bodley.ox.ac.uk/dept/scwmss/wmss/online/online
.htm (consulté le 27 avril 2017).
Facsimilés, transcriptions et traductions

(en) Méric Casaubon (1659, repr. 1992) A True and Faithful


Relation of What Passed for many Yeers Between Dr. John Dee
and Some Spirits. [2] (http://www.esotericarchives.com/dee/tfr/
tfr.htm) [archive] New York: Magickal Childe.
(ISBN 0-939708-01-9).
(en) Dee, John The Private Diary and Catalogue of his Library of
Manuscripts, edited by James O. Halliwell, Royal Historical
Society Publications, Camden Series, vol. no 29, Londres, 1842.
(en) Dee, John Autobiographical Tracts, édi. James Crossley,
Manchester, Chetham Society Publications, vol. 24, 1851.
(fr) Dee, John La Monade hiéroglyphique, traduction par J. Grillot
de Givry, Paris, Bibliothèque Charcoral II (1925) [3] (http://www.
bnam.fr/IMG/pdf/monade.pdf) [archive]
(en) Dee, John The Mathematicall Praeface to the Elements of
Geometrie of Euclid of Megara (1570), édité par Allan G. Debus,
New York: Science History Publications (1975)
(ISBN 0-88202-020-X)
(en) Dee, John John Dee on Astronomy : Propaedeumata
aphoristica (1558 & 1568), edited by Wayne Shumaker, Berkeley:
University of California Press, 1978 (ISBN 0-520-03376-0)
(en) Dee, John John Dee’s five books of mystery : original
sourcebook of Enochian magic: from the collected works known
as 'Mysteriorum libri quinque' , edited by Joseph H. Peterson,
Boston: Weiser Books. (ISBN 1-57863-178-5). [4] (http://images.
google.fr/imgres?imgurl=http://www.esotericarchives.com/de
e/enoch2.gif&imgrefurl=http://www.esotericarchives.com/dee/
sl3188.htm&usg=__5nHPzPSSuRRiSC0Nb7a2kLJ55VM=&h=10
24&w=424&sz=9&hl=fr&start=68&um=1&tbnid=_I_9tteSKKL_C
M:&tbnh=150&tbnw=62&prev=/images%3Fq%3Djohn%2Bdee%2
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s%26rls%3Dorg.mozilla:fr:official%26sa%3DN%26start%3D54%
26um%3D1) [archive]
(fr) Les Cinq Livres des Mystères, suivis de L'Heptarchie Mystique,
par John Dee et Edward Kelley. Traduits et commentés par Éric
Gazano. Collection Enochiana, Volume I, Éditions ESH, Bruxelles,
2014, 490 p. (ISBN 978-2-8053-0017-2). (Traduction et
transcription des manuscrits Sloane 3188 et 3191 conservés à
la British Library, c'est-à-dire Les Cinq Livres des Mystères et
l'Heptarchia Mystica, rédigés par le Docteur John Dee sous la
dictée de son médium Edward Kelley)
Études sur John Dee

(en) John Eglinton Bailey, « John Dee and the Steganographia of


Trithemius », Notes and Queries, Londres,‎mai 1879 (lire en ligne
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John Dee on the website of the Ritman Library, Amsterdam. (htt
p://www.ritmanlibrary.com/2013/02/infinite-fire-webinar-iii-mon
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Mandosio, Jean-Marc Des mathématiques vulgaires à la
monade hiéroglyphique : Les Éléments d'Euclide vus par John
Dee : La réception des Éléments d'Euclide au Moyen Âge et à la
Renaissance (http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=154
02156) [archive] Revue d’histoire des sciences, ISSN 0151-4105,
2003, vol. 56, no. 2, p. 475-491 (17 pages)
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and Magic of Dr. John Dee, Adviser to Queen Elizabeth I. New
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(en) Yates, Frances A. (2001) The Occult Philosophy in the
Elizabethan Age. London: Routledge (ISBN 0-415-25409-4)
(en) Yates, Frances A. (1982) "Renaissance Philosophers in
Elizabethan England: John Dee and Giordano Bruno." in her Lull
& Bruno. Collected Essays Vol. I. London: Routledge & Kegan
(ISBN 0-7100-0952-6)

Articles connexes

Hénoch (homonymie)
Magie énochienne
Livre d'Hénoch (homonymie)

Liens externes

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Belgique (https://opac.kbr.be/LIBRARY/doc/AUTHORITY/14425578)
· Pays-Bas (http://data.bibliotheken.nl/id/thes/p068954387) ·
Pologne (http://mak.bn.org.pl/cgi-bin/KHW/makwww.exe?BM=01&IM
·
Israël (http://uli.nli.org.il/F/?func=find-b&local_base=NLX10&find_co
· NUKAT (http://nukat.edu.pl/aut/n%20%2001105759) ·
Catalogne (https://cantic.bnc.cat/registre/981058510977106706)
· Suède (http://libris.kb.se/auth/350283) ·
Vatican (https://opac.vatlib.it/auth/detail/495_123333) ·
WorldCat (https://www.worldcat.org/identities/lccn-n79006490)
[5] (http://comselha.110mb.com/Comselha1.html) [archive] le
site francophone de la magie énochienne
un article sur la Monade hiéroglyphique (http://hdelboy.club.fr/
monade_dee.html) [archive]
http://www.oeildusphinx.com/John_dee.html [archive] un
article sur John Dee et la Steganographia de Trithème
La page d’Heresie.com sur Dee. (http://www.heresie.com/dee.
htm) [archive]
(es) Azogue:
(http://www.revistaazogue.com/biblio.htm#N_3_) [archive]
Cette section du e-journal Azogue contient des reproductions
originales des textes de Dee.
(en) Les reports des conversations angéliques de John Dee et
Kelly (http://www.john-dee.org/) [archive] édités en PDF par
Clay Holden
(en) Traduction anglaise du Monas Hieroglyphica par J.W.
Hamilton-Jones (http://www.esotericarchives.com/dee/mona
d.htm) [archive]
Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
Britannica (https://www.britannica.com/biography/John-De
e) [archive] · Deutsche Biographie (http://www.deutsche-biogra
phie.de/118679139.html) [archive] · Dictionary of Welsh
Biography (http://wbo.llgc.org.uk/en/s-DEE0-JOH-
1527.html) [archive] · Gran Enciclopèdia Catalana (https://www.
enciclopedia.cat/EC-GEC-0021755.xml) [archive] · Oxford
Dictionary of National Biography (https://www.oxforddnb.com/vi
ew/article/7418) [archive] · Store norske leksikon (https://snl.n
o/John_Dee) [archive] · Universalis (https://www.universalis.fr/
encyclopedie/john-dee/) [archive]
Ressources relatives aux beaux-arts : Bridgeman Art Library
(https://www.bridgemanimages.fr/fr/search?filter_text=creatori
d:44745) · (en) British Museum (https://www.britishmuseum.org/
collection/term/BIOG24819) · (en) National Portrait Gallery (http
s://www.npg.org.uk/collections/search/person/mp53536)
Ressource relative à l'astronomie : (en) Biographical
Encyclopedia of Astronomers (https://doi.org/10.1007/978-0-3
87-30400-7_345)
Ressource relative à la littérature : (en) The Encyclopedia of
Science Fiction (https://www.sf-encyclopedia.com/entry/dee_j
ohn)
Ressource relative à la recherche : (en) Mathematics Genealogy
Project (https://genealogy.math.ndsu.nodak.edu/id.php?id=11
9224)
Ressource relative à la musique : Discogs (https://www.disco
gs.com/artist/3665115)

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