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I

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DE DROIT
Département de Droit Privé et Judiciaire

ANALYSE CRITIQUE DE LA MAXIME LE


SILENCE VAUT ACCEPTATION EN DROIT
CONGOLAIS

Mémoire présenté et défendu en vue de


l’obtention du Grade de Licencié en Droit

Par Berty TSHANIKA MUPEMBA

Directeur : KATAMEA NDANDI Valentin


Professeur

Année Académique 2022-2023


I

EPIGRAPHIE

« Au sortir du collège, on me mit dans les mains, les livres de Droit et j’en
cherchais l’esprit ».

Charles de Montesquieu
II

DEDICACE

« A tout seigneur, tout honneur » dit-on ! Ainsi, je dédie en premier lieu ce


présent travail, au souverain Dieu, maitre de temps et circonstances pour ses bienfaits dans ma
vie, il a été toujours avec moi malgré le caractère imparfait qui est innervant à tout commun
de mortels.

A mes parents Marcel MUPEMBA et Pascaline KATETE, qui, d'heureuse


mémoire, pour leur sens d’abnégation, d’amour et d’assistance dont j’ai été bénéficiaire
depuis ma venue sur terre jusqu’au stade où Dieu en a décidé autrement d'eux. De là que vous
êtes, recevez mes remerciements les plus émus.

A vous très cher grand-frère, Olivier MBUMBU TSHILEMBI ; pour votre


bienfaisance dans mon cursus académique du premier cycle, car la vie est faite des péripéties
et des vicissitudes, votre grandeur de cœur a été manifeste dans ma vie.

A vous mes frères et sœurs, les MUPEMBA ; Andy, Othniel, Jenovic, Jedisia :
je suis reconnaissant de votre assistance, vos encouragements, surtout votre affection qui ont
permis à ce qu’aujourd’hui ce présent travail soit une réalité en dépit des circonstances et tout
ce qui va avec.

A vous Cher Eminent Professeur KATAMEA NDANDI Valantin, mon


directeur veuillez trouver ici notre expression de gratitude pour ce que vous avez été dans
l'accomplissement de ce travail marquant ainsi notre fin de cycle académique.

A vous mes très chers amis, Aubin-Bertrand MBAYO, Xander-Mich


TUMBULA, El-Craquè MUBAKILAYI, Rod-Kev MPOYO, Dan-Zed NGWEWA, Elsa-Inael
INA BANZA, Wooldy KITENGE, et tous ceux que je n’ai pas pu citer, je vous suis vraiment
reconnaissant pour vos conseils, vos prières, votre soutien dont j’ai été bénéficiaire et qui n'ont
cessé de me motiver.

A vous oncles, tantes, cousins, cousines, neveux, nièces, dont je peux citer
quelques-uns nommément, Jacquie KAHITE, André KABUKA, Olivier MADILA, Thierry
TSHILULU, Thierry NKANFWA, Benolive LONA, Triomphe NGALULA, Gospel
TSHILEMBI, David MUPEMBA et à tout le clan EL-Natio. Je vous remercie pour tout car
III

vous n’avez pas voulu me voir échouer, ni régresser. Plutôt toujours progresser et réussir dans
toutes mes entreprises.

Je ne saurai passer cette étape sans faire mention de mes très estimés confrères,
les éminents et très éloquents ; LES TALENTUEUX. Avec qui, nous avons eu à passer des
moments de dur labeur, d’échange d’idées sur la matière et la réalisation de beaucoup de
projets scientifiques.

Pour clore cette étape de remerciement, je m’en vais dire merci à celle que
j'appelle affectueusement « Mère » en la personne de Mamie MANYONGA MUKADI.
Reçois aussi par cette occasion ma profonde gratitude pour la partition que tu as jouée dans
ma vie.
IV

AVANT-PROPOS

Au terme d’une période de trois ans prévue au programme des enseignements


universitaires en République Démocratique du Congo, les universités que ça soit officielles ou
privées, sont appelées à fournir aux finalistes du premier cycle de graduat en leur décernant le
grade de gradué qui permet à ces derniers de jouir de tous les droits y afférents.

Pour ce faire, l’obtention de ce grade académique est assortie d’une obligation


sine qua non dans le chef des finalistes de réussir non seulement aux cours inscrits au
programme, mais également à la rédaction d’un travail de fin de cycle qui prouve de maturité
scientifique, grâce à la discipline, endurance et le dévouement du finaliste lui-même, mais
aussi et surtout grâce au cours, abnégations, conseils provenant d’autres personnes.

Reconnaissant l’apport de ces différentes personnes, nous ne pouvons pas


rédiger ce présent travail, sans insérer ne fut ce qu’une gratitude. C’est ainsi que nos
remerciements sont adressés au directeur de ce travail, Monsieur le Professeur KATAMEA
NDANDI Valantin, pour son indéniable sacrifice qu’il a eu à consacrer dans la direction de ce
travail malgré ses multiples occupations.

Nos signes de gratitude s’adressent de manière plurielle à tout le corps


professoral, chefs de travaux et assistants de l’université de Lubumbashi et plus
particulièrement ceux de la faculté de Droit pour avoir participé à travers leurs enseignements
à notre formation.

L’homme ne s’épanouit pas de manière esseulée, le concours de ses


contemporains participe à son épanouissement. C’est ainsi que dans notre parcours, la
compagnie de nos condisciples et amis nous a été très bénéfique. Nous manifestons les signes
de reconnaissance aux condisciples et amis pour votre apport de haute facture dans
l’accomplissement de ce présent travail à l’instar de Tommy KATEMO, Emmanuel KAHOZI,
Estimé LUBAMBA, Andy NYEMBO, Dorcas TSHIBANGU, Glorianne KAHENGA,
Jonathan NYEMBO, MWAKU KASSIY NISSI.
1

0. INTRODUCTION GENERALE

0.1. Objet d’étude

En présence d’une question posée, nécessairement on s’attend à au moins une réponse.


Peu importe le domaine, la matière dans lequel on puisse se trouver, lorsqu’on pose une
question, en retour c’est la réponse qui vient et qui est tout à fait différente du silence à tout
bout de champ.

Le silence est un phénomène qu’on observe tant souvent lors d’un interrogatoire. Il
peut s’agir d’une enquête sur laquelle on a besoin d’avoir certains éléments attestant ou pas la
commission des faits pour lesquels ladite enquête a été ouverte et l’interrogé fait défaut en
refusant de répondre et garde silence. Doit-on considérer pareille attitude comme acceptation
ou refus à la question ou aux questions qui lui ont été posées.

Il est plusieurs fois dit et entendu dans le commun des mortels, l’expression, qui ne dit
mot consent. Face à cela le Droit prend-il position et admet cela ? Une certaine ambiguïté, un
embarras se laisse glisser du fait que le silence bat son plein et plane encore sur le
questionnement qui n’a guère besoin de lui.

En matière de Droit, le silence peut valoir acceptation dans certaines mesures précises
et qu’il faut être plus prudent pour ne pas être berné par le côté mielleux du fameux silence.

Comme on peut le constater, le silence dans la formation d’un contrat. L’intégrité du


consentement joue un rôle important dans la formation du contrat. Le consentement doit être
libre et éclairé. Or, il arrive que le silence vienne entacher l’intégrité de ce dernier. Le
consentement est un accord de volontés (deux ou plusieurs) afin de créer des effets de Droit.
Cette rencontre des volontés est la condition de formation du contrat, convention qui crée une
ou plusieurs obligations. Ainsi, le silence, le fait de ne rien dire ou de rien faire, pose de
nombreux problèmes lors de la formation du contrat et même lors des périodes qui la
précèdent. Il convient donc d’expliquer tout d’abord quelles sont les conditions de la
formation du contrat avant d’expliquer en quoi le silence peut avoir un impact sur cette
formation1.

S’agissant du silence pour le législateur congolais face au statut d’un ancien président
de la République ou d’un premier ministre, il (législateur) est silencieux quant à ce, et, jusqu’à

1
Webographie, www.doc-du-juriste.com/droit privé-et-contrat/droit des obligations
2

présent nous ne savons le juge naturel d’un ancien président de la République ou d’un ancien
premier ministre en cas de poursuite judiciaire. L’on se rappellera de l’affaire Bukangalonzo.

D’une plume plus prosaïque, le petit Robert décrit le silence comme étant « l’état
d’une personne qui s’abstient de parler ou de correspondre. Au figuré, cessation de tout
bruit2 ».

Son homologue Larousse indique « fait de se taire, de rien dire3 ». Le dictionnaire juridique de
Gérard CORNU4 reprend la même définition épurée « fait de se taire » S’y ajoute une seconde
acception « fait, pour une personne, de ne pas révéler ce qu’elle sait, contrairement, en général
à ce qu’elle devrait » Si la connotation apparaît péjorative, elle confine plus au dol en Droit
des obligations qu’à la matière pénale5.

Dans un travail scientifique, il paraît parfois très difficile à tout chercheur, des
domaines confondus, d’énoncer les raisons qui auraient poussé à opter pour tel ou tel autre
sujet de travail. C’est le choix du sujet. Mais à côté de ce choix, encore faudra-t-il préciser ou
déterminer l’apport que le travail fait en faveur de la science et de la société contemporaine et
future. C’est l’intérêt du sujet.

Dans le cadre de ce travail, nous avons opéré notre choix sur ce sujet dont le contenu a
été énoncé ci-haut, étant donné que nous avons fait un constat selon lequel, la République
démocratique du Congo est un pays où, la règle ou les règles de Droit se font observer et sont
appliquées à tous et quel rapport doit-on tirer ou avoir face à une situation de silence qui peut
s’agir de la loi, d’une des parties dans un contrat ou encore devant un tribunal ou une cour.

Quant à ce qui cadre avec l’intérêt du sujet, nous, en tant que chercheur en Droit, dans
le présent travail, poursuivons trois principaux intérêts qui s’expliquent en ces termes :

1°. sur le plan personnel

Nous avons opté pour ce sujet parce que, d’une part, étant aussi citoyen congolais,
nous nous sommes senti concerné par ce phénomène du silence qui se glisse en matière de
Droit s’agissant de la conclusion d’un contrat, plus loin, dans l’administration. En outre, nous
avons estimé que les réflexions par nous développées dans le présent travail pourront tant soit
peu contribuer à éclairer les sujets de Droit qui sont la population sur le fameux silence que

2
Définition du silence in le petit robert de la langue française, Ed. 2011
3
Définition du silence in le petit Larousse illustré 2011, coll. Larousse
4
Définition du silence in vocabulaire juridique, sous la direction de CORNU GERARD, PUF, 8e éd. 2007
5
Alexis Marie, le de l’Etat comme manifestation de sa volonté, Paris, Pédonne, 2018, 720p
3

l’on rencontre par-ci par-là ou à tout le moins, à situer avec exactitude la position de celle ou
celui qui observe un silence s’il s’agit d’une acceptation ou pas.

2°. sur le plan pratique ou sociétal

Sur le plan social, nous, chercheur en Droit, avons émis notre choix sur ce sujet qui
traite du silence valant acceptation en Droit congolais, dans le souci d’amener la population
congolaise à sortir de l’ambiguïté que revêt la maxime sous examen pour avoir une position
bien précise et nette sur la question.

3°. sur le plan scientifique

Le choix de ce sujet par nous dans cette étude, après une mise au point de toutes les
problématiques y afférentes, permettra à tout chercheur du domaine juridique d’obtenir ou
d’acquérir des capacités essentielles en vue de perpétuer cette étude du silence valant
acceptation en Droit congolais dans les jours à venir car étant un phénomène que l’on
rencontre presque partout.

Notre souci est aussi celui de permettre aux autres chercheurs du domaine d’avoir des
connaissances efficaces. Et ces connaissances et capacités qu’acquerront les autres chercheurs
leur permettront de prendre en considération les autres aspects nouveaux que notre étude
n’aura peut-être pas pu développer ou analyser.

0.2. État de la question

Tout chercheur débute son investigation par une lecture de la littérature spécialisée
tant sur les considérations théoriques du thème retenu que sur les recherches empiriques
menées antérieurement par ses prédécesseurs. Cela lui permet de se faire une idée sur la
valeur de la dissertation et sur les opinions des autres auteurs afin de dégager sa modeste
contribution à la roue de la recherche scientifique.

Ainsi, nous confirmant à cette exigence scientifique, nous avons compulsé quelques
travaux relevant du domaine de recherche dans lequel s’inscrit la présente étude. De ce fait,
nous nous limiterons à circonscrire les constats, les problématiques soulevées, les hypothèses
émises ainsi que les résultats obtenus par les auteurs que voici :

S’agissant de l’expropriation pour cause d’utilité publique, G. KALAMBAY


LUPUNGU dans son ouvrage sur le régime foncier et immobilier volume II, dit ce qui suit, le
législateur a semblé omettre la concession perpétuelle comme susceptible d’expropriation
4

pour cause d’utilité publique et partout cette omission aurait pu être évitée, puisque les articles
101, alinéa 1, 102, 103 et 104 parlent clairement de l’expropriation pour cause d’utilité
publique de la concession perpétuelle.

Nous comprenons ici qu’il a un silence du législateur concernant l’expropriation pour


cause d’utilité publique en ce qui la concession perpétuelle.

La loi du 22/02/1977 semble traiter de l’expropriation pour cause d’utilité publique de


la propriété publique et de ses démembrements et exceptionnellement des droits de jouissance
des communautés locales, droits qui ne sont pas encore réglés par une quelconque loi. En
d’autres termes, cette loi semble concerner uniquement les droits réels immobiliers et non les
droits réels fonciers.

Mais les dispositions de l’article 104 nous interdisent cette conclusion. En effet, il y
est dit : « sans préjudice de ce qui est dit aux articles 103 et 102, les dispositions légales et
réglementaires sur l’expropriation pour cause d’utilité publique sont d’application à la
concession perpétuelle »

Ainsi la procédure à suivre dans le cas d’expropriation pour cause d’utilité publique
est celle de la loi du 22 février 1977.

Dans le Droit Zaïrois, l’expropriation pour cause d’utilité publique est l’œuvre de
l’exécutif et les tribunaux n’y sont pas considérés comme organe de l’expropriation ni la
décision judiciaire une des opérations auxquelles elle donne lieu, car dans ce Droit, au
moment où les cours et tribunaux interviennent, l’expropriation est déjà consommée. Dans la
phase judiciaire de l’expropriation pour cause d’utilité publique, lors de l’instance, les cours et
tribunaux ne peuvent aborder que trois points suivants : la légalité de la procédure, le délai de
déguerpissement, le montant d’indemnité6.

Il se fait toutefois observer le silence quand il faut parler de la fin de la superficie par
l’arrivée du terme.

La superficie étant un droit temporaire, il se pose un problème au sort des biens


incorporés par le superficiaire durant la période de jouissance de son droit.

Dans l’ancien Droit, le législateur avait déterminé le taux de l’indemnité aux trois
quarts de la valeur actuelle et intrinsèque des constructions faites par le superficiaire. Art 82

6
G. KALAMBAY LUPUNGU, Droit civil : régime foncier et immobilier, volume II, Ed. Universitaires africaines,
presses universitaires du Congo, 1999, p108
5

Comme pour l’emphytéose, la loi foncière est muette à ce sujet. Quelle serait alors la
solution à préconiser 7?

En ce qui concerne la matière du travail et le Droit du travail, il y a eu manque de


législation sur la qualification pendant la période antérieure à l’année 1964.

Avant l’année 1964, l’organisation de l’emploi au Congo a été dictée par l’attitude
patronale coloniale qui reposait sur le fait que les travailleurs congolais devaient être
catégorisés indistinctement comme ‘’personnel manœuvre’’. Peu importait le niveau de
qualification professionnelle de chacun des travailleurs autochtones. On peut comprendre dès
lors que cette période l’arbitraire ne pouvait qu’être à son comble. La volonté du côlon était le
seul critère dans la gestion des hommes8.

Dans le cours de Droit des obligations vu en troisième année de graduat Droit avec
l’éminent Professeur Pascal KAKUDJI, nous avons vu le silence comme manifestation de la
volonté. Il disait ceci, l’on se demande si le silence gardé par une personne vaut de sa part
manifestation de la volonté et peut l’engager dans le contrat. La réponse à cette question en
principe, est généralement négative contrairement à l’adage « qui ne dit mot consent ». Mais
une exception intervient dans certains cas particuliers, le silence vaut manifestation de
volonté. C’est entre autres pour le cas de la tacite reconduction reconnue par la loi à certains
contrats successifs arrivés à expiration9. Ex : contrat de bail, contrat de travail.

Ce cas du silence gardé par le destinataire d’une offre considérée par la jurisprudence
française comme valant acceptation lorsque l’offre a été faite dans l’intérêt exclusif du
destinataire.

Nous avons également vu dans le cadre du même enseignement pour qu’il y ait
formation du contrat, il y a le consentement qui doit toujours intervenir, ce qui est tout à fait
différent du silence10.

Le consentement doit émaner de toutes les personnes parties au contrat, créancières


comme débitrices. Chacune de ces personnes doit pouvoir manifester sa volonté de contribuer
à la naissance du contrat et d’en accepter les effets11.

7
Idem
8
Grevisse DITEND YAV, pratique de la qualification des emplois dans les entreprises du Congo, Ed. presses
universitaires de Lubumbashi, p23
9
Notes de cours du Professeur Pascal KAKUDJI, droit civil : les obligations, troisième graduat, p31
10
Idem
11
ibidem
6

Il ajoute aussi la nécessité et la portée du consentement en disant, pour qu’il y ait


contrat, il faut que les deux parties manifestent clairement et librement leur intention et leur
volonté de se lier, leur volonté d’accepter le contenu de leur contrat.

On peut dire que la matière du contrat est aujourd’hui dominée par le principe du
consensualisme. En règle générale, le contrat nait, sauf lorsqu’il est solennel ou réel, dès qu’il
y a accord de volonté, dès qu’il y a consensus : d’où le fameux adage « solus consensus
obligat »

0.3. Problématique

Le professeur WENU BECKER définit la problématique comme une expression de la


préoccupation majeure qui circonscrit de façon précise et déterminée avec absolue clarté, les
dimensions essentielles de l’objet d’étude que le chercheur se propose de mener.

Il ressort de cette définition, qui à travers la problématique, le chercheur indiquera ce


dont il sera question dans son étude et donnera la quintessence de celle-ci.

C’est ainsi que la problématique constitue un facteur essentiel qui permet de faire
démarrer toute recherche scientifique en qu’elle pose les jalons indispensables qui
soutiendront l’entreprise scientifique du chercheur.

Quant à nous, nous définissons la problématique comme une série des questions qui
nous servira de fil conducteur dans notre travail marquant la fin du deuxième cycle.

Ainsi, comme notre travail porte sur l’analyse critique de la maxime le silence vaut
acceptation en Droit congolais, notre préoccupation principale tournera autour des questions
suivantes :

1° que dit le législateur congolais sur le silence en Droit ?

2° quand est-ce que le silence vaut acceptation en Droit ?

0.4. Hypothèses

Une hypothèse est une réponse provisoire aux questions posées dans la problématique
et elle peut être entendue comme une ou plusieurs propositions qui ne sont que des simples
possibilités formulées en guise des réponses provisoires qui sont réservées aux questions et
préoccupations soulevées dans la problématique. Toute problématique part de l’état de la
7

question et débouche sur des hypothèses. A ces émanant de la problématique, nous apportons
nos considérations en ces termes.

D’emblée, à lire cette panoplie des questions posées, l’on peut se rendre compte de
l’intérêt que suscite cette étude. C’est pourquoi les lignes qui suivent abordent la question de
la position du législateur congolais sur le silence en Droit ; ensuite quand est-ce que le silence
peut valoir acceptation en Droit congolais et enfin, la place du silence devant les instances
judiciaires en République démocratique du Congo.

Premièrement, sur la position du législateur quant au silence. Pour ce qui est de la


codification du silence par le législateur, ce dernier est lui-même silencieux là-dessus. Aucune
loi, aucun code ne fait mention du silence comme un moyen d’acceptation ou un moyen
donnant lieu à un consentement.

Sur ce, nous estimons que pour le législateur, creuser la notion du silence compris
comme le fait de se taire, permet de faire apparaître toute la complexité de celle-ci tant son
contenu est varié. Il y a le silence avant toute parole, le silence de la réflexion, le silence
support de l’écoute qui fait exister la parole de l’autre, le silence du non-dit, le silence de la
désapprobation, le silence complice, le silence de l’embarras, du gène, de la timidité, de
l’infidélité, le silence imposé, le silence de ceux qui sont sans voix, le silence pesant des
secrets de famille, le silence du résistant torturé qui refuse de donner le nom de ses
complices…

Faisant face à cette réalité qui pourrait surgir d’une manière ou d’une autre, le
législateur n’a pas voulu donner sa position sur la question.

J. CARBONNIER compare le silence à une liberté de pensée qui serait intérieure 12.

Louis-Edmond PETTITI, ancien juge à la Cour Européenne, prolonge cette idée, en


soulignant que si la parole est au cœur de la personnalité, sa contre face est le silence, le droit
à garder celui-ci.

Le silence en soi revêt beaucoup de caractères qu’il est malaisé d’avoir une position
précise sur la situation en présence du silence.

Deuxièmement, le principe a été posé par la loi relative à la simplification des relations
entre l’administration et les citoyens. Après plus de deux mois, le silence de l’administration
vaut acceptation de la demande. Il est dit, sauf exception, si vous ne recevez pas de réponse de
12
Le Doyen CARBONNIER, « le silence et la gloire », D. 1951, chron, p119
8

l’administration au bout de deux mois, cela signifie que votre demande est acceptée. C’est ce
qu’on appelle la règle du silence vaut acceptation.

Dans la formation du contrat comme la rencontre d’une offre et d’une acceptation.


L’offre et l’acceptation sont deux manifestations unilatérales de volonté.

Sur ce, le silence ne vaut pas acceptation, à moins qu’il en résulte autrement de la loi,
des usages, des relations d’affaires ou de circonstances particulières. (Art 1120). La maxime
« qui ne dit mot consent » n’a donc pas valeur de principe en Droit des contrats. Le silence
peut valoir acceptation à titre exceptionnel, par exemple si deux sociétés entretiennent des
relations d’affaires depuis plusieurs années et que l’une d’elles a pour habitude, lorsque
l’autre lui fait une offre, de ne se manifester qu’en cas de désaccord de sorte que l’absence de
désaccord exprès vaut, entre les parties, acceptation tacite.

Faisant suite de ce qui précède, nous arrivons à comprendre que lorsqu’il s’agit de
l’administration le principe du silence valant acceptation est de mise, alors que s’agissant des
contrats ou de la formation des contrats, ledit principe n’a pas de place. Toutefois, dans
l’administration le silence peut ne pas valoir acceptation mais plutôt un rejet. De même pour
la formation des contrats, il y a des cas où le silence de l’une des parties peut valoir bien
entendu, acceptation.

0.5. Méthodes et techniques de recherche

a. Méthodes de recherche
Pour accéder à une étude scientifique, on vise toujours des voies et moyens appropriés
qui sont recommandés par la science. Les voies, les angles, les chemins suivis sont de la
méthode alors que les instruments, les outils, les moyens soulignent les techniques dont on se
sert pour arriver au bout.

A ce stade, nous affirmons avec le professeur MPALA MBABULA que le sujet d’un
travail scientifique ne doit être choisi au hasard. Il doit être d’une grande utilité pour les
lecteurs, la société et le monde scientifique13.

Dans ce travail nous avons fait recours à plusieurs méthodes pour peaufiner ledit
travail, en l’occurrence de :

13
Louis MPALA MBAMBULA, pour vous chercheur, directives pour un travail scientifique, 6e Ed. MPALA
Lubumbashi, mars 2001, p47
9

 la méthode juridique : elle est appelée encore positivisme juridique ou la méthode


positive juridique car elle s’entend comme une méthode par laquelle le Droit se réduit
au Droit positif tel qu’il est décrit dans les codes et tel qu’il est interprété par la
jurisprudence et la doctrine. Cette méthode succinctement nous a permis d’examiner
les textes légaux et réglementaires.
 la méthode comparative : toute entreprise scientifique est sans fondement si elle ne
part tout d’abord d’un constat qui va s’appuyer par la suite sur une comparaison aux
réalités précédentes afin de bien l’amorcer. Ainsi cette méthode nous a été utile à la
comparaison des différents cas sur le phénomène observé du silence en Droit comme
un moyen d’acceptation.
 la méthode doctrinale : nous a permis d’analyser l’ensemble des écrits des auteurs qui
font autorité sur une question ou sur un domaine et dont l’usage principal est
d’appuyer ou de constater un argumentaire.

b. Techniques de recherche
Toute recherche à caractère scientifique doit comporter des procédés et opérations bien
définis, transmissibles et susceptibles d’être appliqués à nouveau dans les mêmes conditions
adaptées du genre des problèmes et phénomènes ; ce sont là des techniques partant de ce
décryptage du concept « technique »

Pour Benoît Verhaegen, « les techniques sont l’ensemble des moyens et des procédés
qui permettent à un chercheur de rassembler des informations originales ou de seconde main
sur un sujet donné »14.

Nous considérons, de notre part, que les techniques sont des procédés d’exploration du
milieu de vie des enquêtes en vue de recueillir des informations utiles à une recherche donnée.

Il y a autant des techniques qu’il existe des procédés d’investigation. Dans notre
travail, nous avons fait usage des techniques de l’étude critique des documents, de
l’observation participante, de l’interview.

 la technique documentaire : nous a permis de recueillir les informations de


notre étude à partir des ouvrages, des articles de revues et de divers documents
écrits.

14
Benoît VERHAEGEN, pour une approche dialectique de leurs relations, in Analyses sociales, volume 1, numéro
2, mars-avril, Laboratoire d’Analyses sociales de Kinshasa, 1984, p50
10

 l’observation participante : a été possible grâce au fait que nous nous sommes
rendu dans des cabinets d’avocats pour voir comment ça se passe.
 l’interview : nous a permis d’entrer directement en contact avec les
professionnels de la justice afin d’échanger sur la question.

0.6. Délimitation du sujet

Dans l’élaboration d’un travail scientifique, la délimitation de ce dernier revêt d’une


Importance cruciale car elle permet de fixer l’angle à aborder de manière aisée. Ainsi, nous
l’avons fait en tenant compte de deux aspects, à savoir : l’aspect spatial et l’aspect temporel.

 l’aspect spatial : pour bien saisir les phénomènes sociaux, il est conseillé au chercheur
de restreindre son champ d’investigation afin de bien exploiter la réalité étudiée. C’est
pour cette raison que nous limitons nos investigations au niveau national soit en
République démocratique du Congo.
 l’aspect temporel : délimiter temporellement un travail demande une dose de
pragmatisme qui traduit une corrélation avec la réalité du moment.

0.7. Subdivision du travail

Notre travail est doté de trois chapitres qui sont répartis de la manière suivante :

Le premier chapitre touchera sur le silence en Droit congolais dont nous allons baliser les
concepts de base (section I), les effets du silence sur le plan juridique (section II). Le
deuxième chapitre portera sur le silence en Droit comparé dont nous allons nous étaler sur le
système anglo-saxon (section I), système romano-germanique (section II). Enfin le troisième
chapitre traitera de la place et importance du silence en Droit congolais où nous essaierons de
dire quelque chose sur l’historique du Droit en République démocratique du Congo (section
I), de la place du silence en Droit congolais (section II) et de l’importance du silence en Droit
congolais (section III).

CHAPITRE I : SILENCE EN DROIT CONGOLAIS

Un adage socratique tiré d’une analyse rhétorique sur celui qui est vaincu dans la joute
oratoire. Celui-ci, n’ajoute rien à opposer à son contradicteur, signifierait par son silence, son
approbation à l’argumentaire opposé15. Nous sommes à l’adage, qui ne dit mot consent.

15
Forum-scop.com
11

SECTION I : NOTION SUR LE SILENCE EN RDC DES ANNEES 1990

Dans son dernier documentaire « l’empire du silence », Thierry Michel retrace les
documents cycles de violences et d’impunité des crimes commis en RDC depuis les années
1990. On y voit et entend des victimes, témoins, auteurs et responsables de ces crimes graves
à travers tout le territoire.

Des ambassadeurs et acteurs de la lutte contre l’impunité en RDC, comme le Docteur


Dénis MUKWEGE, prix Nobel de la paix 2018, des anciens membres des équipes d’enquêtes
des Nations unies et des journalistes locaux sont entendus sur ces crimes.

Ce documentaire s’est appuyé, entre autres, sur les conclusions et éléments du rapport
du projet Mapping du bureau du Haut-commissariat aux droits de l’homme des nations unies,
qui répertoriait en 2010 les violations les plus graves des droits humains et du droit
international humanitaire commises sur le territoire de la RDC entre 1993 et 2003.

Plus de dix ans après la publication de ce rapport, nos organisations regrettent


qu’aucune suite n’a été donnée à ces recommandations, malgré les efforts de plusieurs acteurs
de la société civile pour inciter les autorités congolaises à ouvrir des enquêtes, poursuivre les
responsables et auteurs de ces crimes et les victimes aient enfin un accès effectif à la vérité,
justice et réparation16.

Il s’est fait observer un silence plus ou moins total des autorités congolaises frisant à
l’impunité des actes mentionnés dans le rapport. Ledit silence semblerait revêtir une
connotation d’approbation pour les autorités congolaises face aux violations décriées.

Paragraphe 1 : définition du silence


Sans vouloir s’adonner à l’exercice d’un mauvais jeu de mots, le sujet du silence en
matière juridique, est un sujet qui fait beaucoup parler.

En Droit, le silence est l’absence de réponse à une demande ou une sollicitation d’une
partie, physique ou morale, privée ou publique.17

Le lexique juridique n'inclut généralement pas de définition explicite du silence en tant


que concept philosophique ou psychologique, mais il peut inclure des références au silence
dans le contexte du droit. En droit, le silence peut revêtir différentes significations et

16
Webographie, le 12 juillet 2023
17
Useyourlaw.com/ Riyad Ilias Benbachir
12

implications en fonction du contexte. Voici quelques-unes des manières dont le silence peut
être traité dans le domaine juridique :

a. Silence administratif

Il s'agit du fait qu'une administration publique ne réponde pas à une demande, une pétition ou
une demande d'autorisation. Le silence administratif peut être positif (l'autorisation est
accordée si l'administration ne répond pas dans un délai donné) ou négatif (l'autorisation est
refusée si l'administration ne répond pas dans un délai donné).

b. Droit au silence

En droit pénal, le droit au silence fait référence au droit d'une personne accusée de ne pas
témoigner contre elle-même ou de ne pas répondre à des questions qui pourraient incriminer.

c. Clause de non-responsabilité en cas de silence

Dans certains contrats ou accords juridiques, il peut y avoir des clauses qui précisent les
conséquences juridiques du silence des parties sur certaines questions. Par exemple, une
clause peut stipuler que si une partie ne s'oppose pas à certaines conditions dans un délai
spécifié, ces conditions sont considérées comme acceptées.

d. Silence de la loi

Il peut y avoir des situations où la loi ne traite pas explicitement une question, laissant un
"silence de la loi". Dans de tels cas, les tribunaux peuvent interpréter la loi en fonction de ses
dispositions existantes et de l'intention du législateur.

Ces exemples montrent comment le silence peut être interprété et utilisé dans divers contextes
juridiques, mais il est essentiel de se référer à des sources juridiques spécifiques et à des
définitions contextuelles pour une compréhension plus précise dans des cas concrets.

Paragraphe 2 : nature juridique du silence


Le silence est une prérogative, une garantie qu’a une personne face à n’importe quelle
situation donnée. D’où, nous avons le droit de garder silence au pénal car il est une garantie
pénale au profit du mis en cause.
13

Le silence comme droit, est la prérogative qu'a une personne arrêtée par la police ou
traduite devant un juge de rester silencieuse sans que ce silence ne puisse lui être reproché. Il
est aussi nommé droit de se taire ou droit de ne pas s’auto-incriminer.18

En Droit congolais, le silence peut être interprété de différentes manières en fonction


du contexte et du domaine juridique concerné. Voici quelques points clés concernant le
silence en droit congolais :

a. Droit civil

En droit civil congolais, le silence peut être considéré comme une acceptation tacite
dans certaines circonstances. Cela signifie que si une partie reçoit une offre ou une
proposition de contrat et ne répond pas expressément (par écrit ou verbalement), son silence
peut être interprété comme une acceptation du contrat proposé. Cependant, il est essentiel de
vérifier si cette règle s'applique dans des cas spécifiques, car dans certains contrats, le silence
peut ne pas être considéré comme une acceptation.

b. Droit administratif

Dans le domaine du droit administratif congolais, le silence peut être interprété comme
une décision implicite de l'administration. Par exemple, si un individu ou une entreprise
dépose une demande administrative auprès d'un organe gouvernemental et que
l'administration ne répond pas dans un délai déterminé, le silence peut être considéré comme
une approbation tacite de la demande dans certains cas.

c. Droit pénal

En droit pénal congolais, le silence peut être utilisé comme un moyen de preuve, mais
il ne peut être interprété comme une reconnaissance de culpabilité. Par exemple, si une
personne est arrêtée et interrogée par les autorités, son silence ne peut pas être utilisé comme
preuve de sa culpabilité devant un tribunal.

d. Droit du travail

Dans le domaine du droit du travail congolais, le silence de l'employeur peut parfois


être considéré comme une acceptation tacite de certaines demandes ou conditions de travail
formulées par les employés. Cependant, cela dépend également du contexte et des
circonstances spécifiques de chaque cas.

18
https://www.google.com
14

Il est essentiel de noter que l'interprétation du silence peut varier en fonction des lois
spécifiques en vigueur, des pratiques judiciaires et des décisions antérieures des tribunaux
congolais. Par conséquent, il est recommandé de consulter un avocat ou un expert juridique
compétent pour obtenir des conseils précis.

SECTION II : LES EFFETS DU SILENCE SUR LE PLAN JURIDIQUE

Le fait de ne dire mot qui est synonyme de garder silence face à une demande ou
sollicitation, pose un énorme problème dans le chef de celui ou de celle qui interroge,
demande quelque chose à l’autre. Cette situation conduit à un double sens qu’il se fera dans
son chef : la confusion entre l’acceptation et le refus.

Paragraphe 1 : silence-acceptation
Se basant sur l’adage de qui ne dit mot consent, nous serons face à une approbation
non explicite mais plutôt implicite qui supposerait que le silence est une forme d’acceptation à
une demande faite. Comme nous l’avons dit précédemment dans l’introduction, en matière de
contrat entre deux sociétés qui entretiennent des relations d’affaires depuis plusieurs années.

En droit, le "silence-acceptation" fait référence à une règle ou une pratique selon


laquelle le silence d'une partie peut être interprété comme une acceptation tacite ou implicite
d'une proposition, d'une offre ou d'un contrat. Cela signifie que si une partie reçoit une
proposition ou une offre de la part d'une autre partie, et qu'elle ne répond pas explicitement en
acceptant ou en refusant cette proposition dans un délai spécifié, son silence peut être
considéré comme une acceptation.

Il est important de noter que la silence-acceptation peut être réglementée différemment


selon les juridictions et les lois applicables. Certaines juridictions peuvent accepter le silence
comme une forme valide d'acceptation tacite, tandis que d'autres peuvent exiger une réponse
explicite pour qu'un contrat soit considéré comme valide.

Pour éviter toute ambiguïté ou malentendu, il est généralement préférable de spécifier


clairement les modalités d'acceptation ou de refus dans les propositions ou les offres, en
indiquant par exemple un délai d'acceptation ou en demandant une réponse explicite.

En cas de litige concernant la silence-acceptation, les tribunaux interprèteront les


circonstances entourant la proposition, l'offre ou le contrat pour déterminer si le silence peut
être considéré comme une acceptation valide. Il est donc essentiel de consulter un
15

professionnel du droit pour obtenir des conseils juridiques spécifiques à votre situation et à
votre juridiction.

a. En Droit administratif

Le "silence-acceptation" est un concept en droit administratif qui se réfère


généralement à la situation où une demande adressée à une autorité administrative reste sans
réponse pendant un certain délai prévu par la loi, et que cette absence de réponse est
interprétée comme une acceptation implicite de la demande. Cela signifie que si
l'administration n'a pas répondu à une demande dans le délai imparti, la demande est
considérée comme accordée.

Cependant, il est essentiel de noter que le "silence-acceptation" n'est pas


universellement applicable dans tous les pays ou pour toutes les procédures administratives.
Sa validité et ses conditions d'application peuvent varier d'un pays à l'autre et même d'une
situation à l'autre.

En France, par exemple, le "silence-acceptation" est prévue par la loi dans certains cas,
mais pas dans tous. La loi française dispose qu'en l'absence de réponse de l'administration
dans un délai donné, la demande est considérée comme acceptée. Cependant, il existe des
exceptions à cette règle, notamment lorsque la loi prévoit explicitement le contraire.

En revanche, dans d'autres pays, le "silence-acceptation" peut ne pas être reconnue du


tout, et les demandes adressées à l'administration doivent être expressément approuvées pour
être considérées comme acceptées.

Il est donc crucial de consulter la législation en vigueur dans votre pays ou de vous
référer à un avocat spécialisé en droit administratif pour obtenir des informations précises sur
la manière dont le "silence-acceptation" est traitée dans votre juridiction spécifique.

b. En Droit civil
16

Le "silence-acceptation" en droit civil fait généralement référence à une notion


juridique qui concerne les contrats et les offres. Elle est également connue sous le nom
d'acceptation tacite ou acceptation par le silence.

En droit civil, lorsqu'une personne fait une offre à une autre personne, il y a
généralement un délai raisonnable pendant lequel la personne à qui l'offre est faite peut
accepter ou refuser l'offre. Si la personne à qui l'offre est faite ne répond pas dans le délai
imparti mais agit de manière à indiquer son acceptation de l'offre, son silence peut être
interprété comme une acceptation tacite de l'offre19.

Cependant, les règles spécifiques entourant la silence-acceptation peuvent varier en


fonction de la juridiction et des circonstances particulières de l'affaire. Certaines juridictions
n'admettent pas l'acceptation tacite par le silence, tandis que d'autres le font sous certaines
conditions strictes.

Il est important de noter que le silence-acceptation n'est pas toujours valide et peut
dépendre de nombreux facteurs, y compris les lois locales, les coutumes commerciales, les
pratiques de l'industrie et la manière dont l'offre a été formulée. Dans certains cas, les contrats
peuvent également contenir des clauses spécifiques qui précisent que le silence ne sera pas
considéré comme une acceptation.

En résumé, le silence-acceptation en droit civil se réfère à la possibilité d'accepter une


offre en ne répondant pas explicitement par des mots, mais plutôt en agissant d'une manière
qui indique une intention d'accepter. Cependant, la validité de cette acceptation tacite peut
varier en fonction des lois locales et des circonstances particulières. Il est conseillé de
consulter un avocat ou un juriste pour obtenir des conseils juridiques spécifiques à votre
situation.

c. En Droit pénal

La notion de "silence-acceptation" en droit pénal peut varier en fonction de la


juridiction et de la législation spécifique d'un pays donné. Cependant, en général, le silence-
acceptation est souvent associé à des éléments de consentement ou d'acceptation tacite dans le
contexte d'une infraction pénale20. Voici quelques points clés à considérer :

19
« Le silence en droit civil » de François Terré et Philippe Simler : cet ouvrage aborde divers aspects du silence
en droit civil, y compris les cas où le silence peut être considéré comme acceptation ou un refus
20
« Le droit au silence en droit pénal » de François Fourment : ouvrage qui traite du droit au silence dans le
contexte du droit pénal, notamment en ce qui concerne le droit de ne pas s’incriminer soi-même et les
protections accordées aux personnes suspectées ou accusées
17

1. Consentement tacite : Le silence-acceptation peut se produire lorsque quelqu'un ne


s'oppose pas explicitement à une action ou à un comportement qui pourrait constituer une
infraction pénale. En d'autres termes, le fait de ne pas protester ou de ne pas s'opposer
activement à une situation peut être interprété comme un consentement tacite.

2. Infractions sexuelles : Dans certains systèmes juridiques, le silence-acceptation peut


être particulièrement pertinent dans les affaires d'infractions sexuelles, notamment dans les
cas où il s'agit de déterminer si une personne a consenti à une activité sexuelle. Le
consentement doit être libre, volontaire et éclairé, et le silence-acceptation peut parfois être
considéré comme un élément de preuve à cet égard.

3. Contrats et accords : En dehors du contexte des infractions sexuelles, le silence-


acceptation peut également être pertinent dans les affaires civiles et contractuelles. Par
exemple, si deux parties ont conclu un accord et que l'une d'entre elles reçoit une notification
de changement de termes mais ne répond pas pour exprimer son désaccord, cela peut être
interprété comme une acceptation tacite des nouveaux termes.

4. Législation locale : La manière dont le silence-acceptation est traité dépendra


largement de la législation pénale en vigueur dans une juridiction donnée. Certaines lois
peuvent spécifiquement statuer sur la question du consentement tacite, tandis que d'autres
pourraient laisser cette question à l'interprétation des tribunaux.

Il est important de noter que le traitement du silence-acceptation peut varier


considérablement d'un pays à l'autre et même d'un État à l'autre dans un même pays. Par
conséquent, il est essentiel de consulter un avocat spécialisé en droit pénal dans la juridiction
concernée pour obtenir des conseils précis sur la manière dont cette question est traitée dans
un contexte particulier.

Paragraphe 2 : silence-refus
Ne sachant pas l’expression de l’interrogé, nous ne pouvons pas affirmer que son
silence est une acceptation. Le silence observé n’est jamais un accord de volonté donné par
une partie au contrat.

Si tel est le cas, il est possible que vous fassiez référence à la notion de "silence vaut
refus" dans le domaine du droit administratif. Cela signifie qu'en l'absence de réponse
explicite de l'administration à une demande formulée par un citoyen, le silence de
l'administration équivaut à un refus de la demande.
18

En droit administratif de certains pays, le silence de l'administration peut produire des


effets juridiques différents selon les cas. Dans certaines situations, le silence de
l'administration peut être considéré comme un accord ou une acceptation tacite de la
demande, tandis que dans d'autres cas, il peut être assimilé à un rejet.

Cependant, il est important de noter que cette règle peut varier d'un pays à l'autre et
dépend des législations spécifiques en vigueur dans chaque juridiction. Par conséquent, il est
essentiel de consulter les lois et règlements applicables dans le pays concerné pour obtenir
une interprétation précise du "silence-refus" en droit administratif. La formation du contrat
comme la rencontre d’une offre et d’une acceptation, celle-ci et celle-là sont deux
manifestations unilatérales de volonté.

Seule l’acceptation explicite et non viciée peut valoir comme consentement. Qui ne dit
mot ne consent pas, d’où le principe serait ici, qui ne dit mot refuse.

a. En Droit administratif

Le "silence-refus" en droit administratif, également connu sous le nom de "silence


vaut rejet", est un principe qui régit les relations entre les administrations publiques et les
administrés dans certains pays, notamment en France. Il s'applique lorsque l'administration n'a
pas répondu à une demande ou une démarche administrative dans un délai spécifié par la loi.
Voici quelques points importants à retenir sur le silence-refus en droit administratif :

1. Délai de réponse : Dans le cadre du silence-refus, la loi fixe un délai dans lequel
l'administration est tenue de répondre à une demande ou une démarche administrative. Ce
délai peut varier en fonction de la nature de la demande et de la législation en vigueur. Si
l'administration ne répond pas dans ce délai, le silence est considéré comme valant rejet de la
demande.

2. Effet du silence : L'effet du silence-refus est que la demande de l'administré est rejetée
tacitement par l'administration en l'absence de réponse explicite. Cela signifie que l'administré
peut considérer que sa demande a été refusée et peut éventuellement exercer des recours
administratifs ou juridiques, selon la nature de la demande.

3. Exceptions : Le silence-refus ne s'applique pas à toutes les demandes administratives.


Certains types de décisions administratives ne peuvent pas être réputés refusés en cas de
silence de l'administration. Par exemple, dans certains pays, les décisions individuelles
19

favorables ne sont pas soumises au silence-refus, et l'administration doit toujours notifier sa


décision positive.

4. Recours : En cas de silence-refus, l'administré a généralement la possibilité de contester


cette décision implicite en engageant des recours administratifs, tels que la saisine de la
Commission de médiation ou le recours hiérarchique, ou en portant l'affaire devant les
juridictions administratives si nécessaire.

Il convient de noter que les règles concernant le silence-refus peuvent varier d'un pays
à l'autre et même d'une administration à l'autre au sein d'un même pays. Par conséquent, il est
important de consulter la législation et la réglementation applicables dans votre juridiction
spécifique pour comprendre les règles et les délais précis du silence-refus dans votre cas
particulier.

En termes juridiques, le silence peut avoir différentes significations et effets, selon le


contexte et le système juridique en question. Voici quelques aspects clés à considérer :

1. Silence en tant qu'absence de réponse contractuelle :

Dans le domaine des contrats, le silence peut être interprété différemment en fonction
des lois et coutumes locales. Dans certaines juridictions, le silence peut être considéré comme
une acceptation tacite d'une offre, tandis que dans d'autres, il peut être nécessaire d'obtenir une
réponse explicite pour qu'un contrat soit formé.

2. Silence des autorités administratives :

Le silence peut avoir des conséquences dans les procédures administratives,


notamment en ce qui concerne les demandes d'autorisation ou d'approbation. Dans certaines
juridictions, le silence de l'administration peut être interprété comme une approbation tacite,
tandis que dans d'autres, il peut être considéré comme un rejet implicite après un certain
délai21. Cela peut varier d'un domaine à un autre, et des règles spécifiques peuvent être
établies pour gérer les effets du silence.

3. Silence en droit pénal :

Dans le contexte du droit pénal, le silence peut jouer un rôle important. Par exemple,
le droit de garder le silence est généralement reconnu comme un droit fondamental dans de

21
« Le silence en droit administratif » de Poirot-Mazères, cet ouvrage se concentre sur le silence de
l’administration, c’est-à-dire la situation où à une requête dans un délai imparti. Il explore les conséquences
juridiques et les mécanismes liés à ce silence.
20

nombreuses juridictions, ce qui signifie qu'une personne accusée d'une infraction n'est pas
obligée de témoigner contre elle-même. Toute contrainte ou contrainte pour forcer une
personne à parler peut être considérée comme une violation de ce droit.

4. Effets du silence dans les contrats de travail :

Dans certaines situations, le silence d'un employeur face à des comportements


répréhensibles d'un employé peut être interprété comme une acceptation tacite de ces
comportements, ce qui pourrait avoir des conséquences juridiques en cas de litige ultérieur.

Il est essentiel de se référer aux lois spécifiques et aux décisions judiciaires pertinentes
dans chaque juridiction pour comprendre pleinement les effets du silence dans des
circonstances particulières. Le droit varie considérablement d'un pays à l'autre, voire d'une
région à l'autre, et les interprétations juridiques peuvent également évoluer avec le temps. Par
conséquent, il est essentiel de consulter un professionnel du droit compétent pour obtenir des
conseils juridiques appropriés.

CHAPITRE II : PLACE ET IMPORTANCE DU SILENCE EN


DROIT CONGOLAIS

SECTION I : HISTORIQUE DU DROIT EN RDC

L'histoire du droit en République démocratique du Congo (RDC) est complexe et


étroitement liée à son passé colonial et postcolonial. Voici un bref aperçu de l'évolution du
droit dans le pays :

 période précoloniale :
21

Avant la colonisation européenne, la région qui est aujourd'hui la RDC était habitée
par divers groupes ethniques avec leurs propres systèmes juridiques traditionnels. Ces
systèmes étaient basés sur des coutumes et des pratiques ancestrales, et ils régissaient les
affaires civiles, pénales et sociales au sein de chaque communauté.

 période coloniale :

La RDC a été colonisée par la Belgique à partir de la fin du XIXe siècle, lorsqu'elle
était connue sous le nom de Congo belge. Pendant la période coloniale, le droit coutumier des
peuples congolais a été souvent ignoré ou relégué au second plan, et le système juridique
belge a été imposé. La Belgique a utilisé le Congo comme une source de richesses, en
exploitant les ressources naturelles et en forçant les populations locales à travailler dans des
conditions souvent inhumaines.

 indépendance et première République :

La RDC a accédé à l'indépendance en 1960. Après avoir obtenu son indépendance, le


pays a adopté une constitution et un système juridique basés sur des principes démocratiques
et républicains. Cependant, le pays a été rapidement plongé dans une instabilité politique, et
des conflits internes ont éclaté, entraînant des changements fréquents de régime et de
constitutions.

 période postindépendance :

La RDC a connu une série de régimes autoritaires et de guerres civiles depuis son
indépendance. Ces conflits ont eu un impact significatif sur le système juridique du pays, avec
des périodes d'instabilité et de perturbation de l'administration de la justice.

 transition démocratique et Constitution de 2006 :

Après une période de guerre civile dévastatrice, la RDC a entamé une transition vers la
démocratie au début des années 2000. En 2006, une nouvelle constitution a été adoptée,
établissant un système semi-présidentiel. Cette constitution a également consacré la primauté
du droit coutumier en matière de statut personnel (mariage, héritage, etc.) pour les
communautés qui le souhaitent.

 défis contemporains :
22

La RDC continue de faire face à des défis importants en matière de droits de l'homme
et de règles de droit. Des questions telles que la corruption, l'accès limité à la justice, les
violations des droits de l'homme, et les tensions interethniques persistent et impactent le bon
fonctionnement du système juridique du pays.

Il est essentiel de noter que cet aperçu est une simplification de l'histoire complexe du
droit en RDC, et il existe de nombreux autres facteurs, acteurs et événements qui ont façonné
l'évolution du système juridique du pays au fil du temps.

Paragraphe 1 : définition du Droit

Le Droit est l’ensemble des dispositions interprétatives ou directives qui, à moment et


dans un Etat déterminés, règlent le statut des personnes et des biens, ainsi que les rapports que
les personnes publiques ou privées entretiennent22. C’est selon le dictionnaire du Droit privé.

Le Droit est défini comme l’ensemble des règles qui régissent la conduite de l’homme
en société, les rapports sociaux23.

Le Droit est un ensemble des règles imposées aux membres d’une société pour que
leurs rapports sociaux échappent à l’arbitraire et à la violence des individus et soient
conformes à l’éthique dominante.

Paragraphe 2 : caractère du Droit

La règle de Droit a un caractère obligatoire, elle s’impose à toute personne, qui a le


devoir de la respecter. Un individu qui enfreint une règle de Droit encourt une sanction.

Une sanction pénale est une peine infligée par l’Etat, destinée à punir l’auteur d’une
infraction. Alors que les sanctions civiles tendent à réparer un préjudice subi par une victime,
et peuvent prendre la forme de dommages et intérêts, d’une nullité ou d’une exécution forcée.

2. a. Caractère obligatoire

La règle de Droit est dite obligatoire du fait qu’elle s’impose à toute personne qui a le
devoir de la respecter.

2. b. Caractère général

22
Dictionnaire juridique
23
Définition selon le cours d’IGED
23

La règle de Droit est dite générale car elle s’applique à tous les citoyens. Elle n’est pas
faite pour régler des cas particuliers, on dit qu’elle est impersonnelle.

2. c. caractère abstrait

La règle de Droit est dite abstraite par le fait qu’elle vise une situation qui est
susceptible de se produire, mais ne décrit pas une situation réelle. A l’exemple type de la
disposition 258 du code civil congolais livre III : « tout fait quelconque de l’homme aura
causé préjudice à autrui, oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer 24».

La règle de Droit a un caractère abstrait, car elle ne décrit pas des situations réelles,
mais vise des situations susceptibles de se reproduire

Paragraphe 3

SECTION II : PLACE DU SILENCE EN DROIT CONGOLAIS.

En droit de la République démocratique du Congo (RDC), le silence peut avoir


différentes implications. Tout d'abord, il est important de noter que le droit congolais ne
reconnaît généralement pas de valeur juridique au silence. Cela signifie que le silence d'une
partie dans une situation juridique ne crée pas automatiquement de droits ou d'obligations.

Cependant, il convient de souligner qu'il existe des exceptions à cette règle générale.
Par exemple, dans certains cas, le silence peut être interprété comme une acceptation tacite ou
comme une manifestation de volonté. Cela signifie que si une partie reçoit une offre d'une
autre partie et ne répond pas dans un délai raisonnable, son silence peut être considéré comme
une acceptation de l'offre25.

En outre, le Code de procédure civile congolais prévoit des dispositions spécifiques


concernant le silence des parties dans les procédures judiciaires. Par exemple, si une partie ne
répond pas à une assignation ou à une demande de production de documents, elle peut être
considérée comme défaillante et des mesures peuvent être prises à son encontre, telles que la
condamnation par défaut.

Enfin, le silence peut également jouer un rôle dans les transactions immobilières en
RDC. Par exemple, en matière de location, si le bailleur ne répond pas à une demande de
renouvellement de bail dans un délai spécifié, cela peut être interprété comme un refus tacite
de renouvellement.
24
Code civil congolais livre III
25
Notes de cours des obligations
24

En résumé, en droit congolais, le silence n'a généralement pas de valeur juridique, sauf
dans certaines situations spécifiquement prévues par la loi. Il est donc important de se référer
aux dispositions légales spécifiques et de consulter un avocat pour obtenir des conseils
juridiques précis sur les implications du silence dans un cas particulier.

Paragraphe 1 : en matière procédurale


En matière procédurale en République démocratique du Congo (RDC), le "silence"
peut faire référence à différentes notions, selon le contexte. Voici quelques interprétations
courantes:

1. a. Silence de la loi :

Cela signifie qu'il n'existe pas de réglementation spécifique sur une question
particulière en droit congolais. Lorsqu'il y a un vide juridique, cela peut être source
d'incertitude pour les parties impliquées dans un litige26.

1. b. Silence de la partie adverse :

Dans un procès, le silence de la partie adverse peut faire référence à son absence de
réaction ou de réponse à une demande, une notification ou une convocation. Par exemple, si
une partie assigne l'autre partie en justice et que cette dernière ne réagit pas dans les délais
prévus par la loi, son inaction peut être considérée comme un acquiescement ou une
acceptation tacite des allégations de la partie plaignante27.

1. c. Silence du tribunal :

Il peut y avoir des moments où un tribunal ne rend pas de décision immédiate après
une audience ou une plaidoirie. Le silence du tribunal signifie que la décision sera prise
ultérieurement et communiquée aux parties à une date ultérieure.

Il est important de noter que le droit est un domaine complexe et en constante


évolution, et il peut y avoir des spécificités procédurales en RDC qui ne sont pas mentionnées
ici. Si vous êtes confronté à une situation juridique spécifique en RDC, il est recommandé de
consulter un avocat qualifié et spécialisé dans le droit congolais pour obtenir des conseils.

Paragraphe 2 : en matière administrative


26
Les méthodes d’interprétation juridique qui peuvent être utilisées pour combler les lacunes laissées par le
législateur ; du Professeur Mutombo kabasele
27
idem
25

En République Démocratique du Congo (RDC), l'expression "silence en matière


administrative" fait référence à un principe juridique qui stipule qu'en l'absence de réponse
formelle de l'administration dans un délai spécifié, une demande ou une démarche est
considérée comme acceptée ou rejetée tacitement.

Ce principe signifie que si une personne adresse une demande ou une requête à
l'administration (par exemple, une demande de permis, une demande d'autorisation, etc.) et
qu'elle n'obtient pas de réponse officielle dans un délai déterminé, cela équivaut à une réponse
positive, comme si l'administration avait accepté la demande tacitement. Cela vaut également
dans le sens contraire, si la demande est formulée par l'administration à un citoyen, et qu'elle
n'obtient pas de réponse dans le délai spécifié, elle est considérée comme rejetée tacitement 28.

Il est important de noter que les délais et les procédures spécifiques pour appliquer ce
principe peuvent varier selon les lois et règlements en vigueur en RDC. Il est donc conseillé
de consulter les textes juridiques officiels ou de se renseigner auprès des autorités
compétentes pour obtenir des informations actualisées sur la question.

Paragraphe 3 : en matière contractuelle

En matière contractuelle en RDC (République Démocratique du Congo), le silence


peut avoir des conséquences juridiques spécifiques en fonction du contexte contractuel.
Cependant, veuillez noter que les informations que je vais fournir sont basées sur le droit en
vigueur jusqu'en septembre 2021, et il est possible qu'il y ait eu des modifications depuis cette
date29. Il est donc toujours recommandé de consulter un avocat spécialisé en droit congolais
pour obtenir des conseils juridiques actualisés.

Dans certains cas, le silence peut être interprété comme une acceptation tacite dans le
cadre de la formation d'un contrat. Par exemple, si une offre est faite à une partie et qu'elle
reste silencieuse sans rejeter explicitement l'offre, cela peut être considéré comme une
acceptation du contrat.

Cependant, il est essentiel de faire preuve de prudence car la législation congolaise


peut également exiger des réponses spécifiques ou des formalités pour que le contrat soit
valide. En règle générale, il est préférable d'obtenir une réponse écrite et claire pour confirmer
l'acceptation d'une offre.

28
Professeur Mukendi wa Mulumba sur le silence en l’absence des dispositions explicites, p112
29
ibidem
26

Il est important de souligner que les contrats peuvent être régis par différentes lois en
RDC, notamment le Code civil congolais, le Code commercial congolais ou d'autres lois
spécifiques selon le type de contrat. Chaque type de contrat peut également avoir ses propres
règles concernant l'acceptation et les conséquences du silence.

En résumé, le silence peut être pris en compte dans certains contextes contractuels en
RDC, mais il est préférable de rechercher une clarification claire et écrite pour éviter tout
litige ou ambiguïté. Pour des questions juridiques spécifiques concernant les contrats en RDC,
il est toujours recommandé de consulter un avocat compétent en droit congolais.

SECTION III : IMPORTANCE DU SILENCE EN DROIT CONGOLAIS

En droit de la République Démocratique du Congo (RDC), le silence peut avoir une


importance significative dans diverses situations juridiques. Voici quelques exemples où le
silence peut jouer un rôle spécifique :

 contrats :

Le Code civil congolais énonce des règles sur la formation des contrats. Lorsqu'une
offre est faite et qu'elle n'est pas expressément acceptée ou refusée, le silence peut être
interprété comme une acceptation tacite dans certaines circonstances. Cela signifie que si une
partie fait une offre et que l'autre partie ne répond pas explicitement, elle peut être considérée
comme ayant accepté l'offre par son silence.

 délais :

Le silence peut être utilisé pour déterminer le début ou la fin d'un délai légal. Par
exemple, si la loi exige qu'une partie réponde à une demande ou qu'elle fasse quelque chose
dans un certain délai, l'absence de réponse peut être interprétée comme la fin de ce délai.

 responsabilité :
Dans certaines situations, le silence peut être interprété comme une reconnaissance ou
une approbation tacite d'une action ou d'un comportement. Par exemple, si une
personne est témoin d'une injustice ou d'une violation des droits d'autrui et ne réagit
pas, cela peut être perçu comme une forme d'approbation tacite.
 procédures administratives :
27

Dans le cadre des procédures administratives, le silence de l'administration peut avoir


des conséquences juridiques. Par exemple, si une personne dépose une demande auprès d'une
administration et que celle-ci ne répond pas dans un délai prévu par la loi, le silence peut être
interprété comme une approbation de la demande (silence vaut accord).

 Droit pénal :

Dans certains cas, le silence peut être considéré comme une preuve ou un élément de
culpabilité. Par exemple, si une personne est interrogée par les autorités sur une infraction
présumée et qu'elle choisit de garder le silence, cela peut être utilisé contre elle lors du procès.

Il est important de noter que l'interprétation du silence peut varier en fonction des
circonstances et du contexte spécifique de chaque situation. Dans certains cas, le silence peut
être considéré comme une approbation ou une acceptation tacite, tandis que dans d'autres cas,
il peut être sans conséquence. Il est donc crucial de se référer aux dispositions spécifiques du
droit congolais pour comprendre pleinement les implications du silence dans chaque situation
juridique.

Paragraphe 1 : en matière procédurale


En matière procédurale en République démocratique du Congo (RDC), le "silence"
peut faire référence à différentes notions, selon le contexte. Voici quelques interprétations
courantes:

1. a. Silence de la loi :

Cela signifie qu'il n'existe pas de réglementation spécifique sur une question
particulière en droit congolais. Lorsqu'il y a un vide juridique, cela peut être source
d'incertitude pour les parties impliquées dans un litige.

1. b. Silence de la partie adverse :

Dans un procès, le silence de la partie adverse peut faire référence à son absence de
réaction ou de réponse à une demande, une notification ou une convocation. Par exemple, si
une partie assigne l'autre partie en justice et que cette dernière ne réagit pas dans les délais
prévus par la loi, son inaction peut être considérée comme un acquiescement ou une
acceptation tacite des allégations de la partie plaignante.
28

1. c. Silence du tribunal :

Il peut y avoir des moments où un tribunal ne rend pas de décision immédiate après
une audience ou une plaidoirie. Le silence du tribunal signifie que la décision sera prise
ultérieurement et communiquée aux parties à une date ultérieure.

Il est important de noter que le droit est un domaine complexe et en constante


évolution, et il peut y avoir des spécificités procédurales en RDC qui ne sont pas mentionnées
ici. Si vous êtes confronté à une situation juridique spécifique en RDC, il est recommandé de
consulter un avocat qualifié et spécialisé dans le droit congolais pour obtenir des conseils.

Paragraphe 2 : en matière administrative

Le silence administratif, également connu sous le nom de "silence de l'administration",


se réfère généralement au fait qu'une administration ne répond pas à une demande ou une
requête d'un citoyen ou d'une entreprise dans un délai déterminé. L'importance du silence
administratif réside dans plusieurs aspects clés de la gestion de l'administration publique et
des droits des citoyens :

2. a. Protection des droits des citoyens :

Le silence administratif est important pour garantir les droits des citoyens. En
l'absence de réponse de l'administration à une demande, le silence est généralement considéré
comme une approbation implicite de la demande, ce qui permet aux citoyens de poursuivre
leurs projets ou activités sans être bloqués par un retard administratif.

2. b. Responsabilité de l'administration :

Le silence administratif permet de responsabiliser les administrations en les obligeant


à respecter les délais légaux pour répondre aux demandes des citoyens. Si une administration
ne répond pas dans le délai imparti, elle peut être tenue responsable de son inaction.

2. c. Simplification des procédures administratives :

Le silence administratif contribue à simplifier les procédures administratives en évitant


des démarches inutiles pour obtenir une réponse formelle de l'administration. Cela peut
réduire la bureaucratie et accélérer le processus de prise de décision.

2. d. Favoriser l'efficacité administrative :


29

L'existence du silence administratif peut inciter les administrations à traiter rapidement


les demandes, car elles savent que l'inaction peut être interprétée comme une approbation.
Cela peut favoriser une plus grande efficacité dans le traitement des affaires administratives.

2. e. Certitude juridique :

Le silence administratif permet d'établir une certaine certitude juridique pour les
citoyens et les entreprises. Ils peuvent planifier leurs activités en se basant sur l'absence de
réponse de l'administration dans un délai donné, ce qui réduit l'incertitude liée aux démarches
administratives.

Cependant, il est important de noter que la signification du silence administratif peut


varier d'un pays à l'autre et d'une juridiction à l'autre. Les règles et les délais applicables au
silence administratif peuvent être définis par la loi et peuvent différer selon le contexte et le
type de demande. Par conséquent, il est essentiel de consulter la législation et les règlements
locaux pour comprendre précisément comment le silence administratif est géré dans une
juridiction particulière.

Paragraphe 3 : en matière contractuelle

Le silence en matière contractuelle peut revêtir différentes significations et


implications en fonction de la juridiction et des circonstances spécifiques. Voici quelques-
unes des façons dont le silence peut être important dans les contrats :

3. a. Acceptation tacite :

Dans certaines situations, le silence peut être interprété comme une acceptation tacite
d'une offre. Cela signifie que si une partie fait une offre à une autre partie et que cette dernière
ne répond pas explicitement en refusant l'offre, le silence peut être considéré comme une
acceptation. Cela est généralement vrai lorsque les parties ont une relation commerciale
établie ou lorsque des pratiques commerciales antérieures indiquent que le silence équivaut à
une acceptation.

3. b. Clauses de silence :
30

Les contrats peuvent contenir des clauses spécifiques qui précisent comment le silence
doit être traité. Par exemple, un contrat peut stipuler que si l'une des parties ne s'oppose pas
par écrit à une modification proposée dans un certain délai, la modification sera considérée
comme acceptée.

3. c. Réserve de droits :

Dans certains contrats, les parties peuvent explicitement réserver le droit de rester
silencieuses sur certaines questions ou de ne pas exercer certains droits. Par exemple, un
contrat de confidentialité peut permettre à une partie de ne pas répondre à certaines demandes
d'information sans que cela soit considéré comme une violation du contrat.

3. d. Obligations légales :

Dans certains cas, la loi peut imposer des obligations de divulgation ou de réponse. Par
exemple, dans le cadre de transactions immobilières, les vendeurs peuvent avoir l'obligation
légale de divulguer certaines informations aux acheteurs, et le silence intentionnel peut
constituer une fraude.

3. e. Interprétation du contrat :

En cas de litige, les tribunaux peuvent examiner le silence des parties pour interpréter
le contrat. Le silence peut être utilisé pour déterminer les intentions des parties ou pour
clarifier les ambiguïtés contractuelles.

Il est important de noter que l'importance du silence dans un contrat dépendra


largement du libellé spécifique du contrat, des lois applicables et de la jurisprudence locale.
Par conséquent, il est essentiel de consulter un avocat spécialisé en droit des contrats pour
obtenir des conseils juridiques appropriés en fonction des circonstances particulières de
chaque contrat et de la juridiction concernée.

SECTION III : NATURE ET PORTÉE DU DROIT AU SILENCE

Paragraphe 1 : nature du droit au silence

L'homme le plus honnête, le plus respecté, peut faire l'objet d'une arrestation.
L'individu entre alors dans un univers qui lui est inconnu, il ne sait pas pour quelles raisons il
se trouve devant une autorité judiciaire. On lui pose un tas de question, et il ne sait toujours
pas pourquoi il a été interpellé, il ne sait pas ce qu'il peut ou ce qu'il doit faire30.
30
A. FICHEAU, les erreurs judiciaires, mémoire DEA, Université LILLE.
31

C'est en effet à ce niveau qu'il doit lui être rappelé qu'il a le droit de garder silence. Ce
droit signifie avant tout, que le refus d'explication et le manque d'explication de la personne
poursuivie ne peuvent, seuls entrainer la preuve tacite de sa culpabilité. Ce droit sert de
transition entre deux principes diamétralement opposés : la présomption d'innocence et la
présomption de culpabilité. La première veut que lorsque le législateur a établi des règles dans
l'intérêt de la société atteinte par une infraction. Il doit aussi empêcher qu'un innocent ne soit
injustement poursuivi et condamné.

Il assure ainsi en même temps la protection de l'intérêt de l'individu notamment ses


droits fondamentaux. Si la justice commande que le coupable de l'infraction soit puni, elle
exige aussi que celui qui est poursuivi s'entoure de garanties des dits droits fondamentaux :
qu'il puisse se défendre, qu'il ne puisse être privé de sa liberté tant que sa responsabilité
pénale n'a pas été établie par un tribunal31.

Cette présomption d'innocence est très respectable et très respectée. Qui aujourd'hui,
dans un Etat de droit oserait le remettre en cause? Il a même été rappelé dans plusieurs
instruments internationaux éminemment symboliques.

La seconde, c'est-à-dire la présomption de culpabilité se fonde même sur les


terminologies employées à l'arrestation par les autorités de police judiciaire et les magistrats
de parquet. Pour nous et sur le plan de la logique, lorsque les indices sérieux de faire croire
que l'infraction a été commise sont observés, il est logique d'en déduire une culpabilité
présumée.

L'expression de « présomption de culpabilité » est volontairement provocante car elle


montre en quoi le principe de la présomption d'innocence, compris comme charge de la
preuve, n'est pas absolu. Ces présomptions mettent à la charge de la partie poursuivie la
preuve de son innocence.

Cependant, il faut, en se plaçant dans une approche agonistique, préciser que ces deux
présomptions sont au cœur du débat. Les termes de « présomption d’innocence » sont
empreints d'équivoque car la présomption d'innocence n'est pas l'innocence. Artificialité et
précarité la définissent.

31
A. MANANJARA, Réflexion sur le principe de la présomption d’innocence en droit pénal, université de
TOLIARA, mémoire de maitrise en droit privé et science criminelle, 2013-2014, p3
32

La présomption d'innocence est une innocence artificielle. En effet, on ne peut pas


confondre l'innocence avec la présomption d'innocence car dans le premier cas l'innocence se
suffit à elle-même alors que dans le second cas l'innocence nécessite le recours à une
présomption. Or qu'est-ce qu'une présomption si ce n'est un artifice juridique ? D'ailleurs,
l'artificiel, l'artefact n'a-t-il pas pour fonction de produire une représentation illusoire de la
réalité ? Dire de quelqu'un qu'il est présumé innocent n'est-ce pas insinuer qu'il est coupable ?
Cette remarque commande des explications.

A certains égards, la présomption d'innocence peut paraître absurde : une présomption


ne recoupe-t-elle pas le vraisemblable ? Si une présomption est un « mode de raisonnement
juridique en vertu duquel, de l'établissement d'un fait on induit un autre fait qui n'est pas
prouvé » n’est-il pas paradoxal de fonder la présomption d'innocence sur une présomption de
culpabilité ? En effet n'est-il pas incohérent de dire d'une personne qu'elle est présumée
innocente parce qu'elle est mise en cause par la police et la justice ? Il serait plus cohérent
qu'une personne réellement mise en cause soit juridiquement présumée coupable.

Ainsi, les termes même de « présomption d’innocence » traduisent déjà une certaine
forme de culpabilité. Cette ambivalence se manifeste parfaitement au sacro-saint article 17 in
fine de notre Constitution. Cet article énonce que « toute personne accusée d'une infraction
étant présumée innocente jusqu'à ce qu'il ait été déclaré coupable ... ». Pourquoi reconnaître
qu'un homme est artificiellement innocent alors qu'il l'est nécessairement avant son
jugement ? N'est-ce pas reconnaître qu'il est déjà réellement coupable et que son innocence
n'est que l'aboutissement d'un artifice juridique32?

Mais la présomption d'innocence n'est pas seulement une innocence artificielle, elle est
aussi une innocence précaire parce que nécessairement réfragable. A plus ou moins long
terme, l'artifice à vocation à s'effacer. Or, on n'est (verbe être, indicatif présent) jamais
innocent, toujours présumé (verbe présumer, forme passive) innocent, toujours coupable ou
innocent.

A bien des égards le langage nous trahit car le droit positif peine à instaurer une
répression fondée exclusivement sur le procès. Comme tous les principes, la présomption
d'innocence se heurte à des difficultés. Difficultés d'ordre, d'après nous, logique.

32
Observation générale N°32 du comité des droits de l’homme créé par le protocole facultatif
33

En effet s'il est injuste de punir un innocent, n'est-il pas injuste d'épargner le temps de
la procédure le coupable ? Cette remarque nous conduit à apprécier le contenu logique de la
présomption d'innocence est développée en doctrine l'idée selon laquelle la présomption
d'innocence33 serait un principe inexistant. Il s'agirait simplement d'aménager le sort de
l'individu objet des soupçons en le plaçant dans un statut intermédiaire entre celui d'innocent
et celui de coupable. Accoler les termes de « présomption » et d’« innocence » serait une
erreur dans la mesure où la présomption d'innocence n'est pas une présomption au sens
juridique du terme. En effet, elle ne consiste pas à tirer d'un fait prouvé un fait non prouvé
puisqu'il serait particulièrement étrange d'affirmer que l'on tire de l'existence de soupçons à
l'encontre d'une personne la preuve de l'innocence de celle-ci. Au contraire, l'existence de
soupçons serait davantage à même de laisser présumer la culpabilité. La présomption
d'innocence a ainsi un mode de fonctionnement allant à l'opposé de celui caractérisant une
vraie présomption : au lieu d'accélérer l'établissement de la preuve, elle la freine. La
présomption d'innocence serait alors un simple mode d'attribution de la charge de la preuve
n'ayant pas pour fondement un quelconque rapport entre deux faits mais la volonté de
favoriser l'une des parties au litige. Les suspects seraient présumés innocents, non parce que
cela semble correspondre à la vérité, mais en raison de la nécessité de garantir leurs intérêts.
Par ailleurs, l'existence d'une véritable présomption d'innocence devrait logiquement conduire
à traiter l'individu comme innocent ce qui signifierait que jusqu'à l'intervention d'un jugement
définitif constatant sa culpabilité, l'intéressé ne devrait subir aucune arrestation, garde à vue,
détention provisoire....

Cette position doctrinale est indubitablement fondée sur un raisonnement juridique


logique. Cependant, elle met trop d'ardeur à démontrer l'inexistence d'un principe fondamental
tourné vers la protection de l'individu. Certes, parler de « présomption d'innocence » n'est
peut-être pas juridiquement correct mais il n'en demeure pas moins que partir du principe que
l'individu est innocent et n'abandonner ce postulat qu'après une décision définitive de
condamnation est profondément nécessaire.

Le fait qu'un accusé ou un suspect choisisse de demeurer silencieux ne peut en lui-


même donner lieu à une présomption de culpabilité ou a fortiori à une déclaration de
culpabilité. Son silence rajoute dans sa thèse. Le silence allait recouvrir le principe de la
présomption d'innocence.

33
Webographie
34

L'accusé ou le suspect doit être informé le plus tôt possible par le procureur ou
l'enquêteur de sa faculté de "garder le silence et de ne pas contribuer à s'incriminer ". C'est en
fait lui dire qu'il a le droit de chercher à s'innocenter en préparant sa défense, en se mettant en
contact avec l'avocat de son choix...

Mais peut-on concevoir ce droit de se taire comme un droit absolu ? Relativisons, si le


droit au silence constitue un véritable droit, il ne peut revêtir un caractère aussi absolu sans
mettre en échec l'intérêt social ". Pour tenir compte de tous les intérêts engagés dans le procès
pénal, il importe de préciser la nature de cette prérogative et d'en fixer les limites. Le point de
vue original exposé ici est que l'on ne peut parler d'un" droit véritable ", c'est-à-dire effectif,
que si celui-ci est clarifié dans ses limites et donc par essence relatif. L'absolutisme d'un droit
consacre son caractère inutilisable car non conforme à la réalité humaine. M. Essaïd parle
alors d'un" droit à effet atténué " et rejette l'idée d'une" simple faculté. Le " droit au silence"
se trouve de par sa nature entre le "droit absolu" et la " simple faculté ".

Le droit de garder silence n'est pas un droit absolu et dans la jurisprudence de la Cour
Européenne des droits de l'homme, le raisonnement va du sens que le droit de ne pas
s'incriminer soi-même et le droit de garder le silence ne sont pas absolus et que leur
application peut se trouver limitée face à d'autres buts légitimes d'intérêt public.

La présente espèce du droit de l'accusé ne concerne pas seulement une règle de preuve
par l'aveu, mais aussi l'existence du droit fondamental a` ne pas être contraint de s'incriminer
soi-même.

Ce droit est relatif à partir du moment où toutes les garanties du procès sont
respectées. C'est ainsi qu'avant tout interrogatoire, la personne doit être avertie qu'elle a le
droit de garder le silence, que toute déclaration de sa part pourra être utilisée à charge contre
elle et qu'elle a le droit d'être assistée d'un avocat, désigné par elle ou d'office. L'accusé peut
renoncer à ces droits, à condition qu'il y renonce volontairement et en connaissance de cause.
Toutefois, s'il indique de quelque manière que ce soit et à quelque stade que ce soit qu'il
souhaite consulter un avocat avant de parler, l'interrogatoire ne peut avoir lieu. De même, si la
personne est seule et indique de quelque manière que ce soit qu'elle ne souhaite pas répondre
à des questions, la police ou le magistrat ne peut pas l'interroger. L'accusé peut ou ne pas
exercer son droit au silence. Elle le peut pour deux raisons estimons nous : lorsqu'elle estime
que les garanties de sa défense ne sont pas respectées, par exemple lorsqu'elle n'a pas encore
35

pris contact avec son avocat d'une part et d'autre part lorsqu'elle pense que ses déclarations
sont ou seront de nature à l'incriminer. C'est en fait, une façon de légitimer le droit au
mensonge c'est-à-dire que toutes les fois que le mis en examen n'aura pas les moyens
nécessaires pour sa défense, pour se disculpabiliser, il pourra exercer son droit au silence.

En définitive, il faut bien voir que le droit au silence n'est pas un droit absolu. La
Northern Ireland Standing Advisory Commission on Human Rights estime pour sa part réitère
ce droit n'est pas absolu mais plutôt une garantie pouvant, dans certains cas, être enlevée à la
condition d'introduire pour les accusés d'autres protections appropriées qui contrebalanceront
le risque éventuel de condamnations injustes.

Dans certaines circonstances, il peut être déduit du silence, des conséquences


défavorables, surtout s'il est observé du début à la fin de la procédure, alors que certaines
situations appelaient des explications et lorsque toutes les garanties des droits de la défense
ont été respectées. C'est de ce point de vue, qu'il convient de préciser la portée de ce droit.

Paragraphe 2 : portée de ce droit au silence

Le droit de ne pas contribuer à sa propre incrimination présuppose que, dans une


affaire pénale, l'accusation cherche à fonder son argumentation sans recourir à des éléments
de preuve obtenus par la contrainte ou les pressions, au mépris de la volonté de l'accusé. En ce
sens, ce droit est étroitement lié au principe de la présomption d'innocence consacré dans les
textes aussi internes qu'internationaux. Toutefois, le droit de ne pas s'incriminer soi-même
concerne en premier lieu le respect de la détermination d'un accusé de garder le silence.

Il ne s'étend pas à l'usage, dans une procédure pénale, de données que l'on peut obtenir
de l'accusé en recourant à des pouvoirs coercitifs mais qui existent indépendamment de la
volonté du suspect, par exemple les documents recueillis en vertu d'un mandat, les
prélèvements d'haleine, de sang et d'urine ainsi que de tissus corporels en vue d'une analyse
de l'ADN.

Pour que le droit au silence soit réellement protecteur, les personnes susceptibles de
l'exercer doivent en être informées et pouvoir en bénéficier automatiquement. En outre, il doit
avoir pour corollaire indispensable la protection contre l'auto-incrimination afin que le fait de
garder le silence ne soit pas interprété juridiquement comme une preuve de culpabilité. La
pratique des États montre qu'il n'y a pas de choix uniforme, autant quant à l'applicabilité de ce
36

droit que dans son étendue à une protection contre l'auto incrimination. Rajoutons aussi que le
droit au silence s'exerce avec une prédilection en droit pénal, domaine dans lequel il est
apparu et dans lequel il est reconnu dans le droit des États démocratiques. Sa consécration a
eu lieu expressément en droit pénal puisqu'elle concerne une législation « portant adaptation
de la justice aux évolutions de la criminalité ».

Il n'existe pas de droit au silence en droit privé, ni, à notre connaissance, en droit
public.

Cependant, dans les États de tradition anglo-saxonne, le droit au silence est susceptible
de s'appliquer à d'autres domaines. Aux États-Unis, le droit au silence est vaste : prévu
comme une des garanties du Bill of Rights, il s'étend aux États par le biais du
XIVème amendement mais fait l'objet de réglementations propres à chaque État.

La plupart en font une application large : il ne s'impose pas seulement en droit pénal
mais aussi aux procédures d'enquête du Congrès. Au Canada, ce privilège se limite à la
preuve testimoniale et seulement durant un procès: l'accusé ne peut être contraint à témoigner
contre lui-même et son témoignage ne peut servir dans un procès ultérieur.

Le droit au silence ne s'applique qu'à partir de l'arrestation ou de l'inculpation, de la


détention ou de l'accusation et c'est contre une personne sur qui reposent des indices de
culpabilité. De ce point de vue le témoin semble être écarté.

A notre estime, pensons que même le témoin, lorsqu'il estime que son témoignage
s'orienterait vers l'auto-incrimination, en tout état, se réserve le droit de garder silence et plus
encore le droit de mentir sans tomber dans le parjure. Le professeur Nyabirungu pense qu'en
prêtant serment, on considère que le serment améliore le témoignage, non seulement sous le
rapport de la sincérité, mais même sous celui de l'exactitude, en attirant l'attention du témoin
sur l'importance de ces déclarations et en rendant ses assertions plus réservées, de façon à ne
pas donner pour certain ce dont il n'est pas bien sûr. Ce point de vue est, pensons-nous à
relativiser puisque derrière ce serment se cache une attention faite au témoin sur l'importance
de ses déclarations mais aussi une forme de contrainte de ne dire que la vérité alors que et
c'est notre position, il peut se faire que ces déclarations du témoin soient de nature à
l'incriminer : le témoin se trouve ainsi devant deux situations, soit il respecte son serment, soit
37

il exerce le droit au silence et à ne pas s'auto incriminer. Or, ce dernier l'emporte sur le
premier.

Deux grandes raisons, estimons-nous justifient le recourir au silence : d'une part, c'est
pour éviter les erreurs judiciaires fondées sur une certaine dose de contrainte infligée à un
gardé à vue ou mis en examen par les autorités policière et/ou judiciaire. D'autre part, le
silence permet à son bénéficiaire de préparer sa défense et éviter de ce fait à l'auto-
incrimination.

Dans un troisième paragraphe, nous allons sans trop insister revenir sur les instruments
juridiques internationaux sur le procès équitable.

CHAPITRE III : LE SILENCE EN DROIT COMPARE

Après avoir analysé le silence ou la question du silence en Droit comme valant


acceptation en RD Congo, place à présent à l’analyse de cette notion dans le Droit comparé.
38

En droit comparé, le concept de "silence" peut avoir différentes significations en


fonction du contexte juridique concerné. Voici quelques interprétations courantes du terme
"silence" dans le cadre du droit comparé :

• silence de la loi :

Cela fait référence à une situation où la loi ne traite pas explicitement d'une question
spécifique, laissant ainsi une lacune ou un vide juridique. Dans certains systèmes juridiques,
le silence de la loi peut conduire à des incertitudes ou des difficultés d'interprétation. Dans
d'autres, les tribunaux peuvent combler cette lacune en appliquant des principes généraux du
droit ou en se référant à des lois étrangères.

• le silence comme acceptation :

Dans certains pays, le silence peut être interprété comme une forme d'acceptation ou
de consentement implicite. Par exemple, si une personne reçoit une offre commerciale et ne
répond pas dans un délai spécifié, son silence peut être considéré comme une acceptation de
l'offre dans certains cas.

• le silence administratif :

Il s'agit du silence de l'administration en réponse à une demande ou une


requête. Dans certains systèmes juridiques, lorsque l'administration n'émet pas de décision
explicite dans un délai déterminé, cela peut être interprété comme un refus implicite de la
demande, ou au contraire, comme une approbation implicite de la demande.

 le droit au silence :

Ce principe garantit le droit pour un individu de ne pas être contraint de témoigner


contre lui-même lors d'une procédure pénale. Il permet également à un individu interrogé par
les autorités de ne pas répondre à des questions qui pourraient le compromettre.
39

Il est important de noter que la manière dont le silence est traité dans un système
juridique spécifique dépend des traditions juridiques et des lois en vigueur dans ce pays. Le
droit comparé vise à étudier les différences et les similitudes entre les systèmes juridiques de
différents pays afin de mieux comprendre leurs mécanismes et d'encourager un dialogue
juridique.

SECTION I: SYSTEME ANGLO-SAXON

La Common Law est un système juridique dont les règles sont principalement édictées
par les tribunaux au fur et à mesure des décisions individuelles. La jurisprudence est ainsi la
principale source du Droit et la règle du précédent oblige les juges à suivre les décisions
prises antérieurement par les tribunaux. Les systèmes de Common Law laissent toutefois
place à de nombreuses lois.

Historique, la Common Law est un système issu du Droit anglais. Il a ainsi été
implanté dans de nombreuses anciennes colonies britanniques où il a perduré, notamment en
Irlande, à Hong Kong, au Canada (sauf au Québec, qui utilise un Droit mixte), aux États-Unis
(sauf en Louisiane, en Californie et à Porto Rico, où des systèmes mixtes sont utilisés) et
d’une façon générale dans les pays du Common wealth .

Le système de Common Law est un système qu’on retrouve dans les pays anglo-
saxons (Angleterre, Canada, Nouvelle Zélande, Australie). Ce modèle accorde une place très
importante aux juges. Ce sont les juges qui créent la loi pour l’appliquer au cas d’espèce. Il
s’agit donc d’un Droit jurisprudentiel où le précédent judiciaire constitue une règle à suivre
pour l’avenir.

Dans la Common Law, le "silence" fait généralement référence à l'absence de réponse


ou d'opposition d'une partie à une offre ou à une proposition. Le principe général dans la
Common Law est que le silence ne vaut pas acceptation.

Lorsqu'une offre est faite à une personne, cette dernière peut généralement l'accepter
verbalement ou par écrit. Cependant, si elle ne répond pas de manière explicite, la Common
Law considère généralement qu'il n'y a pas eu d'acceptation. En d'autres termes, le silence ne
crée généralement pas de contrat.
40

Cependant, il existe des exceptions à ce principe général. Par exemple, dans certaines
circonstances particulières, les comportements et pratiques établis peuvent être interprétés
comme une acceptation tacite en cas de silence. Cela pourrait se produire lorsque les parties
ont une relation commerciale régulière et qu'elles ont traité de la même manière par le passé.
Dans de telles situations, le silence peut être considéré comme une forme d'acceptation
implicite.

Il est essentiel de noter que le traitement du silence peut varier selon les pays et les
juridictions spécifiques au sein du système de la Common Law. Il est donc conseillé de
consulter un avocat ou un professionnel du droit pour obtenir des conseils juridiques
spécifiques à une situation donnée.

Paragraphe 1 : Angleterre face au silence

S’agissant de la conception du contrat en anglais, il y a des notions qui ne sont pas des
concepts juridiques. La place de la liberté contractuelle prend une place importante. Ce
principe n’est pas gravé dans un code mais lié avec l’économie et l’histoire.

Le Droit anglais est fondé sur la liberté contractuelle. Les interventions existent dans
le Droit anglais. Donc ce n’est pas une liberté sans limite mais les restrictions sont moins
importantes que dans le Droit français qui a une économie plus réglementée .

En Droit anglais nous retrouvons une interprétation objective de l’accord des parties. Il
s’en dégage trois conditions pour qu’un contrat soit valide. C’est entre autres, l’offre,
l’acceptation et la considération.

En droit anglais, le silence n'est généralement pas considéré comme une acceptation
ou un accord. En droit des contrats, il est souvent nécessaire d'exprimer explicitement son
consentement pour qu'il soit valable. Par conséquent, le silence ne peut pas généralement être
interprété comme une acceptation d'une offre ou comme une forme de consentement à un
contrat. Cependant, il peut y avoir des exceptions à cette règle. Par exemple, si les parties ont
établi une relation commerciale régulière où le silence est accepté comme une forme
d'acceptation tacite, alors le silence peut être considéré comme un accord . De plus, il peut y
avoir des dispositions légales spécifiques qui permettent d'interpréter le silence comme un
accord. Il est important de noter que les lois et les règles peuvent varier d'un pays à l'autre en
41

matière de silence en droit et qu'il est préférable de consulter un avocat ou un spécialiste du


droit d'un pays particulier pour obtenir des conseils juridiques précis.

Paragraphe 2 : Canada face au silence

En droit canadien, le terme "silence" peut avoir différentes significations en fonction


du contexte juridique dans lequel il est utilisé. Voici quelques significations courantes :

2. a. Obligation de répondre :

Le silence peut être interprété comme une forme d'acceptation ou d'acquiescement


dans certaines situations. Par exemple, dans le cadre des contrats, si une partie reçoit une offre
et ne répond pas dans un délai raisonnable, son silence peut être interprété comme une
acceptation de l'offre, en particulier si les parties ont déjà établi une relation commerciale ou
contractuelle .

2. b. Droit à un procès équitable :

Le droit au silence est un principe fondamental du système de justice canadien. Selon


ce principe, toute personne accusée d'une infraction pénale a le droit de garder le silence et de
ne pas témoigner contre elle-même lors d'un procès. Ce droit est garanti par l'article 7 de la
Charte canadienne des droits et libertés.

2. c. Responsabilité de l'administration publique :

Le silence peut également être pertinent dans le contexte de la responsabilité de


l'administration publique envers les citoyens. Dans certaines circonstances, le silence de
l'administration peut être interprété comme un refus ou un rejet implicite d'une demande,
déclenchant des mécanismes de recours ou d'appel.

2. d. Implication du consentement :

Dans certains contextes spécifiques, le silence peut être considéré comme une forme
de consentement implicite. Par exemple, dans le cadre de certaines procédures médicales ou
administratives, si un individu ne s'oppose pas activement à une mesure après en avoir été
informé, son silence peut être considéré comme une autorisation implicite.
42

Il est essentiel de comprendre le contexte spécifique dans lequel le terme "silence" est
utilisé pour en saisir la signification et les implications juridiques. En cas de doute, il est
toujours préférable de consulter un avocat pour obtenir des conseils juridiques appropriés
dans le contexte canadien.

SECTION II : CHAMP D’APPLICATION DU SYSTEME ANGLO-SAXON

Le système anglo-saxon, également connu sous le nom de système de Common Law,


est principalement appliqué dans les pays de Common Law et trouve son origine dans le
système juridique anglais médiéval. Le champ d'application du système anglo-saxon est vaste
et couvre de nombreux aspects du droit, notamment :

• Droit civil :

Le système anglo-saxon traite des affaires civiles, notamment les contrats, les
dommages et intérêts, les responsabilités civiles, les droits de propriété, les successions, etc.

• Droit pénal :

Il s'applique aux infractions pénales, telles que les crimes et les délits, et détermine les
peines en fonction de la gravité des actes répréhensibles.

• Droit constitutionnel :

Le système anglo-saxon concerne également les questions relatives à la constitution du


pays, aux droits fondamentaux, aux pouvoirs de l'exécutif, du législatif et du judiciaire .

• Droit administratif :

Il régit les actions de l'administration publique, les recours administratifs, les décisions
d'agences gouvernementales, etc.

 Droit des contrats :


43

Les règles régissant la formation, l'exécution et la rupture de contrats relèvent du


système anglo-saxon.

• Droit de la propriété intellectuelle :

Les aspects liés aux brevets, aux marques de commerce, aux droits d'auteur et autres
droits de propriété intellectuelle sont également inclus.

• Droit commercial :

Le système anglo-saxon s'applique aux affaires commerciales, aux litiges entre


entreprises, aux fusions et acquisitions, aux pratiques commerciales déloyales, etc.

• Droit de la famille :

Les questions liées au mariage, au divorce, à la garde des enfants et aux obligations
alimentaires font partie du système anglo-saxon.

• Droit du travail :

Les relations employeurs-employés, les contrats de travail, les droits des travailleurs,
les litiges liés au travail, etc., sont régies par ce système.

Le champ d'application du système anglo-saxon varie d'un pays à l'autre en fonction de


la tradition juridique de chaque nation. Les pays ayant hérité du système juridique anglais
appliquent généralement le système de Common Law, tandis que ceux ayant une tradition
juridique continentale, comme la France ou l'Allemagne, ont des systèmes juridiques
différents basés sur le droit civil.

SECTION III : SYSTEME ROMANO-GERMANIQUE

Le système romano-germanique est un terme utilisé pour décrire un ensemble de


systèmes juridiques nationaux qui partagent des caractéristiques communes et qui ont évolué
à partir de deux sources principales : le droit romain et le droit germanique. Ce système est
également appelé système civiliste ou système continental.

Les deux sources fondamentales du système romano-germanique sont les suivantes :


44

• Droit romain :

Le droit romain a été développé dans l'ancienne Rome et a influencé de nombreux


systèmes juridiques en Europe continentale. Le Corpus Juris Civilis, compilé au VIe siècle de
notre ère, a été l'une des œuvres juridiques romaines les plus influentes. Le droit romain met
l'accent sur les règles écrites, la jurisprudence et la rationalité juridique.

• Droit germanique :

Le droit germanique tire son origine des coutumes et des traditions des tribus
germaniques et d'autres peuples germaniques. Ce système mettait l'accent sur les coutumes
locales et les règles non écrites. Contrairement au droit romain, le droit germanique a été
transmis oralement et reposait sur la tradition.

Les caractéristiques communes du système romano-germanique comprennent :

• le rôle central des codes écrits :

Le système met l'accent sur les codes juridiques écrits, souvent codifiés par les
législateurs, qui contiennent les principaux principes du droit.

• la primauté des lois civiles :

Les décisions des tribunaux sont basées principalement sur l'interprétation des lois
écrites plutôt que sur des précédents judiciaires, comme c'est le cas dans le système de
Common Law.

• la séparation du droit public et du droit privé :

Les systèmes romano-germaniques ont tendance à séparer le droit en deux catégories


distinctes : le droit public (droit administratif, droit pénal, etc.) et le droit privé (droit civil,
droit commercial, etc.).

• la prédominance du rôle du juge dans l'instruction :


45

Dans le système romano-germanique, le juge joue un rôle actif dans l'instruction de


l'affaire, en posant des questions aux parties et en cherchant activement à découvrir les faits
pertinents.

Ces systèmes juridiques sont répandus en Europe continentale, y compris en France,


en Allemagne, en Espagne, en Italie et dans de nombreux autres pays. Ils diffèrent du système
de Common Law anglo-saxon qui prévaut dans les pays anglophones tels que les États-Unis,
le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie.

Paragraphe 1 : Belgique

En droit belge, le silence peut avoir différentes significations selon le contexte dans
lequel il est utilisé. Voici quelques-unes des situations courantes où le silence peut être
pertinent en droit belge :

1. a. Le silence administratif :

Le silence administratif fait référence à la situation où une administration publique ne


répond pas dans un délai imparti à une demande, une réclamation ou une demande
d'autorisation déposée par un particulier ou une entreprise. Avant septembre 2021, le silence
administratif valait généralement acceptation ou approbation de la demande, mais il y avait
des exceptions à cette règle. Depuis le 1er septembre 2021, la loi sur le silence administratif a
été modifiée, et désormais, le silence de l'administration vaut en principe refus, sauf si une
autre disposition légale prévoit une approbation tacite. Cela signifie que, dans la plupart des
cas, l'absence de réponse équivaut à un rejet de la demande.

1. b. Le silence de l'accusé :

En matière pénale, lorsque le prévenu reste silencieux face à des accusations portées
contre lui, cela peut être considéré comme un droit à se taire et à ne pas s'auto-incriminer.
Cela signifie que le prévenu n'est pas obligé de témoigner contre lui-même et ne peut être
contraint à le faire. Ce principe est également ancré dans l'article 6 de la Convention
européenne des droits de l'homme (CEDH).

1. c. Le silence lors de la conclusion d'un contrat :


46

En droit des contrats, le silence peut parfois être interprété comme une acceptation
d'une offre ou d'une proposition. Cependant, cette interprétation dépendra du contexte et des
circonstances spécifiques de la situation.

1. d. Le silence des parties lors d'une procédure judiciaire :

Si une partie ne réagit pas dans un délai imparti ou ne présente pas d'objections lors
d'une procédure judiciaire, cela peut entraîner des conséquences juridiques spécifiques,
comme la forclusion de certains arguments ou moyens de défense.

Il est important de noter que la législation et la jurisprudence évoluent, donc il est


toujours conseillé de consulter un avocat ou un expert juridique compétent pour obtenir des
informations actualisées sur l'application spéciale.

Paragraphe 2 : France

En droit français, le terme "silence" peut faire référence à deux concepts distincts : le
"silence de l'administration" et la "clause de silence".

2. a. Silence de l'administration :

Le silence de l'administration désigne le fait qu'une demande adressée à


l'administration ne reçoit pas de réponse dans un délai prévu par la loi. En général, lorsqu'une
personne fait une demande à l'administration (par exemple, une demande de permis, de
subvention, etc.), l'administration dispose d'un délai légal pour répondre. Si à l'expiration de
ce délai, l'administration n'a pas donné de réponse, on parle de "silence de l'administration".

La loi encadre désormais cette pratique, notamment grâce à la loi dite "loi du 12
novembre 2013 habilitant le gouvernement à simplifier les relations entre l'administration et
les citoyens". Selon cette loi, le silence de l'administration peut avoir différentes conséquences
en fonction du type de demande :

• le silence vaut accord :


47

Dans certains cas, le silence de l'administration équivaut à une acceptation tacite de la


demande. Cela signifie que si l'administration ne répond pas dans le délai imparti, la demande
est considérée comme acceptée.

• le silence vaut rejet :

Dans d'autres cas, le silence de l'administration équivaut à un refus implicite de la


demande. Dans ce cas, si l'administration ne répond pas dans le délai imparti, la demande est
considérée comme rejetée.

2. b. Clause de silence :

La clause de silence est une clause contractuelle qui prévoit qu'en cas de silence d'une
partie après la réception d'une proposition de contrat par l'autre partie, cela vaut acceptation
de l'offre. Autrement dit, si une partie reçoit une offre contractuelle et ne répond pas dans un
délai spécifié par la clause de silence, elle est considérée comme ayant accepté l'offre.

Cependant, il est essentiel de souligner que les clauses de silence peuvent être
encadrées par la loi, et leur validité dépend des circonstances et de la nature du contrat. En
droit français, certaines dispositions légales peuvent également prévoir des délais spécifiques
pour l'acceptation ou le refus d'une offre, indépendamment de la présence d'une clause de
silence dans le contrat.

Il est crucial de consulter un professionnel du droit pour obtenir des conseils


spécifiques et précis sur les questions juridiques, car chaque cas peut être unique et nécessiter
une analyse approfondie des lois et des contrats.

SECTION IV : CHAMP D’APPLICATION DU MODELE ROMANO-GERMANIQUE

Le système romano-germanique, également connu sous le nom de système civiliste ou


système de droit continental, est l'un des principaux systèmes juridiques du monde. Il est
principalement appliqué dans les pays d'Europe continentale et dans de nombreuses anciennes
colonies de ces pays. Voici quelques-unes des régions et des pays où le système romano-
germanique est largement utilisé :

• Europe continentale :
48

Le système romano-germanique est originaire d'Europe continentale et est largement


appliqué dans la plupart des pays européens, y compris la France, l'Allemagne, l'Italie,
l'Espagne, les Pays-Bas, la Belgique, le Portugal, la Suisse, l'Autriche, la Pologne, la Grèce, et
de nombreux autres.

• Amérique latine :

De nombreux pays d'Amérique latine ont adopté le système romano-germanique en


raison de l'influence coloniale espagnole et portugaise. Parmi les pays d'Amérique latine qui
utilisent ce système, on peut citer le Mexique, le Brésil, l'Argentine, la Colombie, le Pérou, le
Chili, et bien d'autres.

• Afrique :

De nombreux pays africains qui étaient anciennes colonies de puissances européennes


utilisent également le système romano-germanique. Par exemple, l'Algérie, le Maroc, la
Tunisie, le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Cameroun, le Gabon, et d'autres ont des systèmes
juridiques influencés par ce système.

• Asie :

Certains pays asiatiques, comme le Japon et la Corée du Sud, ont adopté des éléments
du système romano-germanique dans leur système juridique, en particulier dans le domaine
du droit commercial et du droit des contrats.

Il est important de noter que même si ces pays et régions ont des systèmes juridiques
basés sur le système romano-germanique, il peut y avoir des variations et des adaptations
spécifiques à chaque pays en fonction de leur histoire, de leur culture et de leurs besoins
juridiques particuliers. De plus, dans de nombreux pays, des éléments du système de Common
Law anglo-américain peuvent également être présents, en particulier dans les affaires
commerciales internationales.
49

CONCLUSION

Que conclure pour un travail de mémoire qui a porté sur l’analyse critique de la
maxime, le silence vaut acceptation en Droit congolais ? Il sied ici de spécifier que le silence
de par sa définition, c’est l’absence de tout bruit, de toute parole à un questionnement ou à
une demande faite.

Ce faisant, il importe de retenir que le silence en Droit revêt plusieurs facettes. Il peut
soit s’agir d’une acceptation, soir d’un refus.

Après un sommaire périple autour de la thématique sous examen, nous avons pu situer
les contextes dans lesquels le silence sort ses effets ou pas.

Dans notre premier chapitre, il a été question de faire une étude du silence en Droit
congolais tout en portant une attention sur la définition, le but et la nature même du concept
silence, nous conduisant ainsi au point permettant de savoir les effets que le silence pourrait
produire sur le plan du Droit en République démocratique du Congo.

Puis s’en est suivi un deuxième chapitre portant sur la place et importance du silence
en Droit congolais, au cours duquel nous avons essayé de trouver et comprendre à quel point
le silence présente une importance cruciale au sein de l’appareil judiciaire.

Enfin, le dernier chapitre a porté sur le silence en Droit comparé. Ce qui nous a permis
de comprendre comment le silence est perçu selon qu’il existe des systèmes juridiques. Pour
ce faire, notre attention à été portée sur deux systèmes seulement, anglo-saxon et celui
romano-germanique.

Somme toute, la maxime silence vaut acceptation trouve son pesant d’or en Droit
congolais par le fait que, bien qu’il s’agit d’absence de toute réponse expresse à une demande,
une sollicitation ou questionnement, le silence sort toujours ses effets, lesquels effets engagent
la responsabilité de la partie silencieuse au contrat. Toutefois, le silence en Droit ne peut pas
valoir acceptation, plutôt refus. C’est une exception au principe qui vient s’ajouter. Lors de la
procédure d’instruction, l’inculpé peut garder silence aux questions lui posées, au motif qu’il
ne saura parler qu’en présence de son avocat. Ce type de silence ne signifie pas qu’il est
d’accord avec tout ce qu’on lui demande. C’est la notion de droit au silence ou de garder
silence.
50

BIBLIOGRAPHIE

I. TEXTES LEGAUX

1. Convention sur le droit des traités du 1969

2. Pacte international sur les droits civils et politiques conclu à New York le 16 décembre
1966.

3. Résolution 421 (V) de l'Assemblée Générale des Nations Unies, 1950

4. Résolution 543 (VI) de l'Assemblée Générale des Nations Unies, 1952.

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équitable et à l'assistance judiciaire en Afrique 2003.

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justice et à un procès équitable), Récapitulation des observations générales ou
recommandations générales adoptées par les organes créés en vertu d'instruments
internationaux relatifs aux droits de l'homme Quatre-vingt-dixième session (2007).

7. Constitution de la RDC du 18 Février 2006 telle que modifiée par la loi n° 11/002 du 20
janvier 2011, In J.O.RDC 52ème Année Numéro Spécial.

8. Décret du 06 Aout 1959 portant code de procédure pénale

II. OUVRAGES

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mention Pensée politique, Paris, septembre 2005.

3. BRUAIRE (C), La dialectique, PUF, Paris, 1985.

4. CASADAMONT (G.) et PONCELA (P.), Il n'y a pas de peine juste, éd. ODILE JACOB,
Paris, 2004.
51

5. CHALUS (D.), La dialectique « aveu - droit au silence » dans la manifestation de la vérité


judiciaire en droit pénal comparé.

6. CORNU (G.), Vocabulaire juridique, 9ème éd. PUF, Paris, 2011.

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conventionnel des droits de l'homme et droit des traités, Ed. A. PEDONE, Paris, 2004.

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éd. Economica, Paris, 2013.

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éditions, Paris, 1988.

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Paris, 1999-2000. disponible sur http://www.cgavocats.fr/documents/ingerence_humanitaire.
consulté 16/10/2015 à 16h44
52

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22. LE ROY (E.), dire le droit, rendre justice, éditorial des cahiers d'anthropologie du droit
dirigé par G. NICOLAU, KARTHALA, Paris 2009.

23. LEROUX, Retour à l'idéologie : Pour un humanisme de la personne, 1ère éd. PUF Paris.

24. LEVASSEUR (G.) & CHAVANNE (A.), Droit Pénal et Procédure Pénale, éd. Sirey,
Paris, 1963.

25. LOCHAK, Les droits de l'homme, 3ème éd. La Découverte, Paris, 2009.

III. NOTES DE COURS

1. Droit civil : les obligations du prof Pascal KAKUDJI


2. Droit pénal comparé du prof Gaël MAJAMBU
3. Introction générale à l’étude du Droit du prof MUSANGAMWENYA
53

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHIE..............................................................................................................................I
DEDICACE................................................................................................................................II
AVANT-PROPOS....................................................................................................................IV
0. INTRODUCTION GENERALE.........................................................................................1
0.1. Objet d’étude................................................................................................................1
0.2. État de la question........................................................................................................3
0.3. Problématique...............................................................................................................6
0.4. Hypothèses...................................................................................................................7
0.5. Méthodes et techniques de recherche...........................................................................8
a. Méthodes de recherche.................................................................................................8
b. Techniques de recherche.................................................................................................9
0.6. Délimitation du sujet..................................................................................................10
0.7. Subdivision du travail.................................................................................................10
CHAPITRE I : SILENCE EN DROIT CONGOLAIS.............................................................11
SECTION I : NOTION SUR LE SILENCE EN RDC DES ANNEES 1990.......................11
Paragraphe 1 : définition du silence..................................................................................11
Paragraphe 2 : nature juridique du silence.........................................................................13
SECTION II : LES EFFETS DU SILENCE SUR LE PLAN JURIDIQUE.........................14
Paragraphe 1 : silence-acceptation....................................................................................14
Paragraphe 2 : silence-refus...............................................................................................18
CHAPITRE II : PLACE ET IMPORTANCE DU SILENCE EN DROIT CONGOLAIS.......21
SECTION I : HISTORIQUE DU DROIT EN RDC.............................................................21
Paragraphe 1 : définition du Droit.........................................................................................22
Paragraphe 2 : caractère du Droit..........................................................................................22
Paragraphe 3......................................................................................................................23
SECTION II : PLACE DU SILENCE EN DROIT CONGOLAIS.......................................23
Paragraphe 1 : en matière procédurale..............................................................................24
Paragraphe 1 : en matière procédurale..............................................................................27
SECTION III : NATURE ET PORTÉE DU DROIT AU SILENCE...................................31
Paragraphe 1 : nature du droit au silence...........................................................................31
Paragraphe 2 : portée de ce droit au silence......................................................................35
54

CHAPITRE III : LE SILENCE EN DROIT COMPARE.........................................................38


SECTION I: SYSTEME ANGLO-SAXON.........................................................................39
Paragraphe 1 : Angleterre face au silence.............................................................................40
Paragraphe 2 : Canada face au silence...............................................................................41
SECTION II : CHAMP D’APPLICATION DU SYSTEME ANGLO-SAXON.................42
SECTION III : SYSTEME ROMANO-GERMANIQUE.....................................................43
Paragraphe 1 : Belgique.....................................................................................................45
Paragraphe 2 : France........................................................................................................46
SECTION IV : CHAMP D’APPLICATION DU MODELE ROMANO-GERMANIQUE.47
CONCLUSION.........................................................................................................................49
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................50
TABLE DES MATIERES........................................................................................................53

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