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i

ÉPIGRAPHE

« On ne peut pas ne pas communiquer tout est communication »

École de Palo Alto


ii

DEDICACE

A nos très chers parents Emmanuel TSHIPANGU et Annie BIBOMBA,


nous leur dédions ce travail.

MUYENGA KABETASHI Henock


iii

IN MEMORIAM

A nos regrettés grands-parents MUYENGA et BENI

Notre cher oncle TSHIMPAKA BATUBENGA Jean-Pierre

Que la terre de nos aïeux leur soit douce à jamais.

MUYENGA KABETASHI Henock


iv

REMERCIEMENT

Ce mémoire est le fruit de beaucoup de sacrifices et d’abnégations durant


plusieurs années à l'Université de Kinshasa. Il ne pouvait se réaliser sans apport
des personnes de bonne volonté. C’est pourquoi nous exprimons notre gratitude
à tous ceux qui nous ont soutenu pour sa réalisation.

D’abord, gloire et hommage déférent à Dieu tout puissant, garant de notre


vie, ses bienfaits envers nous resteront inoubliables dans notre cœur car nous
pouvons et faisons tout par sa grâce et pour sa gloire.

Nos remerciements s’adressent également à tout le corps académique de


l’Université de Kinshasa en général pour la formation reçue, particulièrement à
tous les Professeurs qui nous ont enseigné.

Nous attestons une reconnaissance indéfectible envers notre directeur,


Professeur Docteur Casimir ILUNGA KASAMBAY, qui, malgré ses multiples
occupations, a su par son savoir-faire, sa disponibilité en tout instant, ses
conseils éclairés, son support moral, nous guider sur le chemin difficile de la
connaissance en réalisant ce travail qui, nous le souhaitons est à la hauteur des
espérances investies.

Nous remercions très affectueusement nos parents, Emmanuel


TSHIPANGU et Annie BIBOMBA pour leurs multiples sacrifices et privations.

A nos frères et sœurs : Lucie WAKA, Ruth MUJANGI, Djenny MBUYI,


Djecksy KANKU, Israël MPUTU, Onix et Emmanuel TSHIPANGU, ainsi que
nos neveux et nièces, Divin, Divine, Bryan et les autres, nous exprimons notre
gratitude.

Notre remerciement aux familles, KUMBI, TSHIMPAKA,


TSHIPAMBA, KANOKASA, MBENGA et BADIBANGA, pour leurs soutiens.
v

Nous remercions également tous les amis et connaissances qui nous ont
assisté pendant cette période cruciale.

Enfin, que tous ceux dont les noms ne figurent pas, mais qui ont contribué
à l’élaboration de ce travail, reçoivent notre gratitude.
1

INTRODUCTION

Le présent mémoire porte sur l'analyse de communication interpersonnelle


à la Cour de Cassation de la République Démocratique du Congo, comme étant
le plus haut degré de juridiction, elle a besoin d'une politique de communication
nécessaire entre les membres de son personnel.

En effet, communiquer efficacement requiert ainsi une certaine


connaissance du fonctionnement des relations interpersonnelles. Nous
communiquons dès lors que nous entrons en relation avec autrui : saluer,
échanger sur un sujet particulier, poser une question, présenter un projet 1. Dans
une organisation, la communication interpersonnelle a toute son importance,
qu’il s’agisse pour un manager de faire passer ses messages, diriger ses troupes,
les motiver ou bien simplement pour les individus d’une même entité de
travailler ensemble en toute sérénité. Toutes les conversations, même les plus
anodines, participent à ce bien-être et ce bien-vivre ensemble.

Contrairement à de nombreuses idées reçues, communiquer n’est pas si


naturel qu’il n’y paraît. Si tout le monde est plus ou moins capable d’échanger
avec ses pairs, la communication ainsi amorcée n’est pas pour autant toujours
efficace. Elle peut même parfois s’avérer véritablement défavorable si l’un des
protagonistes ne fait que projeter son message selon ses propres valeurs, sa
personnalité, son mode de fonctionnement, sans se préoccuper de savoir si la
personne en face est réceptive ou capable d’entendre réellement son message, ni
même se soucier de l’impact de ce dernier sur son interlocuteur.

Toutefois la communication de nos jours est une affaire de tous, elle


nécessite un bon fonctionnement selon les normes établies dans son domaine par
différents auteurs. Ainsi, c'est de cette manière que nous allons aborder notre
thématique en vue de mettre à la disposition de la Cour de Cassation une
politique de communication adéquate.

1
PUNGI L., Pratiques de communication en entreprise, Cours de L1 SIC, Unikin, 2020-2021.
2

1. PROBLEMATIQUE

La communication est un outil incontournable dans la réussite d’une


institution judiciaire. Comme l'affirme Bérengère De Negri « la communication
interpersonnelle est l’échange (interaction) en face à face d’informations ou
d’idées entre deux ou plusieurs personnes. Elle comprend la communication
verbale et non verbale. La communication verbale se fait par des mots et la
communication non verbale se caractérise des gestes, des mimiques, le silence :
elle se traduit par les vêtements que l’on porte, et par les attitudes que l’on
prend»2.

En effet, l’objectif ultime d’une communication interpersonnelle est de


faire passer un message. Mais au préalable, certains obstacles doivent être
respectés et ils peuvent l’être grâce aux techniques de la communication.

Dans une telle perspective, il parait facile de percevoir les rapports entre
la communication interpersonnelle de manière horizontale, c’est-à-dire, entre le
personnel de même grade, et verticale, entre un chef et son subalterne, aussi de
comprendre son contenu dans une institution de justice, comme la Cour de
Cassation qui est la plus haute juridiction en matière pénale et civile en
République Démocratique du Congo.

En ce qui concerne notre problématique, c’est que nous ignorons des


moyens de communication développées par la Cour de Cassation, pour faciliter
la communication interpersonnelle en son sein. Ainsi, cette situation nous
pousse à poser les questions ci-après :

 Comment s’effectue la communication interpersonnelle à la Cour de


Cassation, de manière horizontale et verticale et quel en est son contenu ?

2
De Negri Bérengère, Notes de cours de communication interpersonnelle, Liège, CERES, CICS, 1999.
3

 Quelle est la politique de communication dont cette Cour doit disposer


pour faciliter la communication entre les membres de son personnel et
avec quel canal ?

2. HYPOTHÈSES

Notre hypothèse est formulée comme suite :

De manière horizontale à la Cour de Cassation, la communication entre


les membres du personnel de même grade se fait de bouche à oreille, des
déplacements se font d’un bureau à l'autre lorsque l’un des ces derniers veut
avoir une information concernant un dossier, ce qui cause de fois plusieurs
abandons de poste.

De manière verticale, lorsque la hiérarchie veut communiquer, là nous


sommes dans la communication descendante, souvent cette communication
passe par l'affichage de communiqués au valve de la Cour par le service de
protocole, mais parfois, lorsque cette dernière (hiérarchie) veut donner certaines
injonctions concernant un dossier par exemple, nous constatons la même mode
susmentionnée. Dans le niveau ascendant, lorsqu’un huissier veut présenter un
projet, c’est le même moyen de communication qui est abordé.

Par ailleurs, nous avons constaté que le contenu de la communication


effectuée à la Cour de Cassation est caractérisée à deux types ; verbale et non
verbale, qui utilisent un code à caractère juridique en d'autres termes un jargon
juridique.

Une politique de communication nécessaire et efficace doit être mise en


place à la Cour de Cassation, définir sa cible en communication reste la
meilleure procédure d’une bonne politique de communication.
4

Bien qu’il y a un service de protocole qui affiche parfois les communiqués


au valve de la Cour de Cassation, pour son bon fonctionnement, il faudrait
qu’elle organise en son sein un département en charge de service de
communication, et mettre sur pied de moyens de communication modernes et
efficaces pour pallier aux désagréments soulignés ci-hauts, à savoir ; pour les
membres de son personnel : mettre en place dans chaque bureau de téléphone
filaire appelé autrement téléphone fixe, qui lui servira aussi de canal.

3. CHOIX ET INTERET DU SUJET

Nous avons choisi ce sujet dans le but de faire connaitre la place de la


communication dans une institution judiciaire. Notre mémoire présente un triple
intérêt : personnel, pratique et scientifique.

- Sur le plan personnel, ce travail nous permet de mettre en pratique les


notions théoriques de la communication ;
- Sur le plan pratique, les résultats de cette étude aideront la Cour de
Cassation de faciliter la communication entre son personnel.
- Sur le plan scientifique, les résultats de cette étude proposent des données
aux chercheurs dans le champ de la communication, particulièrement la
thématique de la communication interpersonnelle.

4. CADRE THEORIQUE

En ce qui concerne notre mémoire, nous retenons l'approche systémique


pour constituer notre cadre théorique. Cette approche énonce l’objet de son
étude comme un système, c’est-à-dire un ensemble d’éléments en interaction
dynamique les uns aux autres, poursuivant un objectif commun, autrement dit
l’échange d’idées3.

3
MUCCHIELLI A., Théorie systémique des communications, Collection U, 1999.
5

5. MÉTHODES ET TECHNIQUES

Pour la réalisation de notre travail, nous allons recourir aux méthodes ci-
après : descriptive et analytique.

La méthode descriptive qui consiste à étudier en détail un fait social


donné, et la méthode analytique, nous permettra d'analyser le contenu manifeste
des messages véhiculés entre les membres du personnel de la Cour de Cassation.

Quant aux techniques nous utiliserons, la technique documentaire qui


nous donne accès à toute la littérature en relation avec le sujet, technique
d'observation, d’entretien ainsi que la technique d’analyse de contenu qui
consiste à décomposer les éléments du système afin de les définir, et de dégager
les spécificités4.

6. DELIMITATION DU SUJET

Notre travail sera délimité dans le temps et dans l’espace. Dans le temps,
la période prise en compte va de Mars au mois de Décembre 2022, période de
nos investigations. Dans l’espace, notre étude est menée au sein de la Cour de
Cassation qui a son siège à Kinshasa/Gombe.

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l’introduction et la conclusion, notre mémoire compte trois


chapitres. Le tout premier parle du cadre conceptuel et théorique, le deuxième
chapitre présente le cadre du travail, le troisième et le tout dernier chapitre porte
sur l'interprétation des résultats d'entretien.

4
MUNGENGA F., Cours des Méthodes de recherche en SIC, L1 SIC, Unikin, 2021.
6

CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE

Section I. Cadre conceptuel

1. Communication
A. Définition

La communication est un processus qui implique l’échange


d’informations, de messages, d’émotions. C'est une « mise en commun, un
échange de propos, une action de faire part ». Le terme tire son origine du latin
qui a donné « commun », « communis), « communiquer », (communicare, du
sens d’être en relation avec, s’associer, partager) et « communication » (le fait
d’être en relation avec). Traduit littérairement en français, il est le fait de «
mettre en commun », puis d'« être en relation avec »5.

En effet, elle est l’action de communiquer, d’établir une relation avec


autrui, de transmettre quelque chose à quelqu’un. Elle peut aussi désigner
l’ensemble des moyens et techniques permettant la diffusion d’un message
auprès d’une audience plus ou moins vaste et hétérogène ou l’action pour
quelqu’un ou une organisation d’informer et de promouvoir son activité chez
autrui, d’entretenir son image par tout procédé médiatique.

Elle concerne aussi bien l’être humain (communication interpersonnelle,


groupale) que les sociétés ou entreprise (communication d’entreprise), Yve
WINKIN montre l’évolution du terme communication apparu au cours de la
moitié du XIVe siècle, il signifie à l’époque « participe à mettre en commun »
puis vers la fin du XVIe siècle, elle a commencé à signifier aussi « transmettre
», définition proche de tous les sens actuels de ce mot6.

5
TSHIMANGA E., Histoire Générale de l’Information et de la Communication, Cours de G1 SIC, Unikin,
2012.
6
WINKIN Y., Anthropologie de la communication ; de la théorie au terrain, Bruxelles, De Boeck-Université,
1996.
7

La communication établit une relation entre des personnes, de lieux, des


machines : correspondance, interactivité, transmission d’informations ou
données. Les contenus de ce paralangage sont des annonces, des nouvelles, les
résultats de réflexion, des sentiments, des opinions, des projets de décision. Les
voies et moyens en sont la parole, l’écrit individuel ou collectif de la vie de la
cité, des entreprises et des institutions juridiques.

Ray BIRDWHISTELL souligne qu’un individu ne communique pas, il


prend part à la communication. Il y a un rapport étroit entre interaction et
communication car il n’y a pas d’interaction sans communication. La
communication engendre les interactions, en détermine sa dynamique et en est la
résultante. La communication ne se limite pas qu’au message transmis, ni même
à l’échange, à l’interaction, elle inclut aussi le système, le contexte qui rend
possible et qui peut changer la non occurrence d’une valeur informative
équivalente à un message explicitement délivré7.

Pour l’école de Palo Alto, « On ne peut pas ne pas communiquer ». Que


l’on se taise ou que l’on parle, tout est communication. Nos gestes, notre
posture, nos mimiques, notre façon d’être, notre façon de dire, notre façon de ne
pas dire, toutes ces choses « parlent » à notre récepteur. La communication est
aussi une forme de manipulation.

En effet, nous communiquons souvent pour manipuler, modifier


l’environnement ou le comportement d’autrui. Elle n’a été formalisée qu’au
cours de deux derniers siècles. Elle est pour ainsi dire l’action d’établir une
relation avec autrui, de transmettre quelque chose à quelqu’un, l’ensemble des
moyens et techniques permettant la diffusion d’un message auprès d’une
audience plus ou moins vaste et hétérogène et l’action pour quelqu’un, une
entreprise d’informer et de promouvoir son activité au public, d’entretenir son
image par tout procédé médiatique.

7
MUBANGI BET'UKANY G., Information et Communication, Cours de G2 SIC, Unikin, 2009.
8

Cependant, si le monde s’accorde pour définir la communication comme


étant « processus », les points de vue divergent lorsqu’il s’agit de qualifier ce
processus8 :

Un premier courant de pensée regroupe derrière les Sciences de


l’Information et de la Communication qui propose une approche de la
communication centrée sur la transmission de l’information (approche
interactionniste) ;

Un deuxième courant, parfois la psychosociologie s’intéresse


essentiellement à la communication interpersonnelle (duelle, triade, groupale).
La communication est alors considérée comme un système complexe qui prend
en compte tout ce qui se passe lorsque les individus entrent en interaction et font
intervenir à la fois de processus cognitif et affectif et inconscient (approche
duale)9. En effet, pour mieux définir le concept de la communication, il faut se
baser sur ces deux courants.

B. Les enjeux de la communication

Nous parlons des enjeux de la communication en faisant savoir que ;


communiquer ne consiste pas seulement à transmettre un message dans le seul
but d’informer mais, aussi, à mettre en commun des significations quel que soit
le type de communication.

Alex MUCCHIELLI définit notamment cinq types d’enjeux de la


communication :

1. Les enjeux informatifs : la communication est un acte d’information ;


2. Les enjeux de positionnement d’identité : communiquer, c’est se
positionner par rapport à l’autre ;

8
MUBANGI BET’UKANY G., Information et Communication, Cours de G2 SIC, Unikin, 2009-2010.
9
ELONGO V., Nouveaux paradigmes de la communication, Cours inédit de L2 SIC, Unikin, 2022.
9

3. Les enjeux d’influence : communiquer, c’est faire preuve d’ « influence »


sur autrui ;
4. Les enjeux relationnels : communiquer, est un acte de concrétisation de la
relation humaine ;
5. Les enjeux normatifs : communiquer, c’est proposer un ensemble de
normes, de règles qui vont soutenir les échanges.

C. Les facteurs de la communication

1. L’émetteur ; il est considéré comme : source de message, individu


isolé, groupe ou institution, intentionné : il est motivé consciemment
ou non à dispenser un message.
2. Message : il est l’élément essentiel du processus de la communication.
Composé des signes ou éléments communs à l’émetteur et ou au
récepteur. Il s’agit aussi du parler ; écrit symbolique ; gestuel,
graphique, ou visuel… relié à la motivation de l’émetteur.
3. Le code : c’est l’ensemble de règles communes à l’émetteur et au
récepteur. Ce qui compte c’est que les signes et le langage soient
communs à l’émetteur et au récepteur.
4. Le canal : c’est un intermédiaire qui permet à l’émetteur de porter son
message à travers l’espace et le temps. C’est aussi un moyen qui
permet de transporter un message, d’un expéditeur à un destinataire.
Les sous, les ondes hertziennes, les câbles de télédistribution. Le
téléphone, l’internet… sont de canaux ou des moyens mis en
communication. Le mass média (les médias de masse) sont de canaux
qui s’y adressent à un ensemble de récepteur, Radio, télévision,
cinémas, disque, enregistrement sonore et visuel… ces sont donc des
moyens de diffusion collective de message provenant d’un ou de
plusieurs émetteurs.
10

Selon Lasswell, le champ de la communication peut être définit en termes


de questions suivantes : « qui dit, quoi, à qui, par quel canal, avec quels effets
» ? Pour Harold L., les études en matière de la communication comportent donc
cinq secteurs : Emetteur, Récepteur, Message, Canal, Effet10.

D. Le schéma de communication

Toute communication suppose donc une source, distincte ou non d’un


émetteur ou communication qui code son message. Le message ainsi constitué
est transmis par un support matériel, ligne ou canal de transmission, vers un
récepteur qui déchiffre ou décode le message dans l’état ou il reçoit (après perte
et brouillage éventuels dû au bruit).

Figure1 : schéma de communication

Canal
Message
Emetteur…………… …..…Récepteur
Effet
Source : MUBANGI BET’UKANY G., Cours d'Information et Communication, G2 SIC, Unikin, 2009-2010.

Aujourd’hui plus qu’hier, la communication fait l’objet de plusieurs


recherches scientifiques, non seulement de la part des communicologues, mais
aussi dans divers domaines de recherche (sémiologie, linguistique, sémantique,
etc.). La communication se présente aujourd’hui comme un besoin vital de
l’homme au même titre que la nécessité physique de se nourrir et de s’habiller.

E. Les moyens de communication

Ce sont les vecteurs canaux par lesquels passent toutes communications


(verbales ou non verbales) pour mieux atteindre les cibles.

10
Encyclopédie, Universel, Paris, Larousse.
11

On distingue les moyens « médias » des moyens « hors médias » la


presse (journal) la radio, la télé, l’affichage, le cinéma sont les véhicules des
actions « médias ». Quant aux actions hors médias, il y a lieu de citer
notamment la promotion, le marketing direct, les relations publiques, le
sponsoring et le mécénat11. Même si les médias facilitent la diffusion à un public
nombreux, ils ne produisent pas toujours les effets souhaités du fit de la platitude
des messages qui s’adressent à la fois à tous et à chaque personne.

C’est ainsi qu’il importe de recourir aussi aux moyens interpersonnels


c’est-à-dire à la communication interpersonnelle. Celle-ci est considérée comme
la transmission et la réception d’idée, de faits, d’opinion, d’attitude et de
sentiments de façon verbale, non verbale ou de deux façons à la fois, pour
produire une rétroaction. Grâce à une activité courte, les messages issus de
l’Emetteur ont plus de chance d’être exactement compris et interprétés par le
récepteur.
2. La communication interpersonnelle

La communication interpersonnelle est la communication entre personnes,


entre les êtres humains. On s’intéresse à celle-ci, on l’étudie afin de comprendre
ses origines, ses évolutions pour expliquer l’histoire des hommes mais aussi et
surtout pour améliorer les rapports humains et notamment prévenir les conflits,
les situations de blocage et ainsi améliorer la vie des hommes.

Cette notion comporte une part de rhétorique, art de convaincre ou de


persuader, et discipline qui étudie les moyens de le faire, paroles, diction, geste,
attitudes. La rhétorique, dont l’enseignement remonte à la Grèce antique,
implique une intention consciente. L’interlocuteur peut aussi analyser avec une
certaine distance l’action de l’interlocuteur, la nature des figures de style qu’il
emploie, sa communication non verbale. Quand ce n’est pas le cas, et que
s’instaure un rapport de domination, ou qu’une des deux personnes agit de façon
dissimulée sur le contexte, la communication peut se qualifier de manipulation
mentale.

11
Idem
12

La communication interpersonnelle y est fondée sur la relation de


personne à personne, chacune étant à tour de rôle l’émetteur et/ou le récepteur
dans une relation de face à face. On dit parfois que la communication est «
holistique », c’est-à-dire qu’elle fait intervenir le tout de l’homme
(communication verbale et non verbale), ainsi que l’environ (possibilité
d’interférences environnementales dans la communication).

La communication est aussi une forme de manipulation. Quand bien


même notre intention première voire délibérée n’est pas d’influencer ou de
modifier l’environnement ou le comportement d’autrui.

Figure2 : communication interpersonnelle

E R

Source : MUBANGI BET’UKANY G., Information et Communication, Cours de G2 SIC, Unikin, 2009-2010

. Les modes de la communication interpersonnelle

Le processus de communication fait apparaître un aspect purement


psychologique dans la formation du message : c’est-à-dire le codage du
message, et le choix du canal pour acheminer ce message. On peut même dire «
si deux personnes utilisent un même code linguistique commun, et ont à
formuler le même message, on peut assurer qu’elles n’exprimeront pas de la
même manière ». Si une personne décide de communiquer avec une autre
personne par l’envoie d’un message, ce dernier porte beaucoup plus
d’informations que les simples mots utilisés. Beaucoup d’indicateurs
enrichissent ce message. On parle dans ce cas, de création verbale et non
verbale.
13

a) La communication « verbale » : les mots, le ton, de la voix,


l’interaction.

Communiquer c’est tenter de traduire une expérience atemporelle en une


situation ou une séquence temporelle. Le locuteur étale son expérience devant
son interlocuteur, il a le choix de la façon de le faire.

 Le choix des mots et des expressions même synonymes en apparence, des


mots semblables évoquent des différences des cadres idéologiques, des
schémas et des représentations.

 Le choix de la forme grammaticale : le choix de la forme grammaticale


donne un aperçu sur la mise en code de l’information. Lorsqu’on utilise la
forme active c’est pour être percutant et direct par contre, la forme passive
place ou doute, à la souplesse et parfois à la sympathie.

 Le choix de la séquence : l’emplacement du sujet, de l’attribut influence


la perception.

 La distance sociale par rapport au référent : la plupart du temps on est


appelé à communiquer pour remplir un rôle ou une position hiérarchique,
la distance sociale qui nous sépare de l’interlocuteur influence notre choix
des mots.

b) La communication « non verbale »

La communication « non verbale » gestes, regards ou postures conserve à


l’être humain une grande importance. Elle correspond d’abord à l’expression du
visage et aux postures du corps que l’on adopte.
14

Dans une conversation entre les personnes, le fait de croiser les bras en
regardant le sol n’a pas du tout la même signification que de regarder son
interlocuteur en souriant, en hochant la tête et en ouvrant grandement les yeux.
Dans un cas, en exprimant un retrait ou une distance critique, dans l’autre une
approbation bienveillante. Les gestes de la main, les postures du corps, le ton de
la voix, les expressions du visage, sont révélateurs du degré d’intimité avec
l’interlocuteur, de l’intérêt que l’on porte au sujet de la conversation, de la
volonté de poursuivre ou non l’échange souvent, la communication non verbale
est en correspondance avec le message que l’on veut faire passer : mais parfois
en tremblant dans un entretien d’embauche, un examen ou une conférence, alors
que l’on voudrait justement pouvoir donner l’apparence du naturel.

On peut dire que dans une communication interpersonnelle le message


passe comme suit :

 Par l’expression du visage, à 55% d’intensité ;


 Par le ton de la voix, à 38% ;
 Par les mots, à 7%.

Figure3 : les modes de communication interpersonnelle

Mots 7%

Ton de la Expression du
voix 38% visage 55%

Source : MUBANGI BET’UKANY G., Information et Communication, Op.cit, Cours de G2 SIC, Unikin, 2009-2010
15

Les communicateurs efficaces sont ceux qui peuvent comprendre leur


interlocuteur non seulement en s’accrochant aux mots, mais en observant le ton
et les expressions de celui-ci. D’autres facteurs sont à prendre en considération,
tels que la posture, l’orientation et le contact physique. Il est important de savoir
reconnaitre et décoder tous les éléments de la communication au niveau du
contenu qui est le message verbale, mais aussi au niveau du contenu, c’est-à-
dire la façon dont le message est émis.

Types de communication interpersonnelle

a. La communication de groupe

La communication de groupe passe par un ou plusieurs émetteurs


s’adressant à une catégorie d’individus bien définis, avec un message
(communication) ciblé sur leur compréhension et leur culture.

C’est celle qui est apparue avec les formes modernes de culture, souvent
axées sur la culture de masse (société de consommation), soit la publicité ciblée
qui est la plus récente et la plus manifeste. Les effets de la communication de
groupe se situent entre ceux de la communication interpersonnelle et ceux de la
communication de masse.

La communication de groupe est aussi complexe et multiple car elle est


liée à la taille du groupe, la fonction du groupe et la personnalité des membres
qui le composent. On peut également intégrer cette notion dans la
communication interne à une entité. Les groupes peuvent alors être des
catégories du personnel, des individus au sein d’un même service. Etc…
figure4 : communication de groupe

E R

Source : Gustave Le Bon, Psychologie de la foule, 1895.


16

b. La communication de masse

Dans la communication de masse, un émetteur (ou un ensemble


d’émetteurs liés entre eux) s’adressent à un ensemble de récepteur
(communication) disponibles plus ou moins bien ciblés. Là la compréhension est
considérée comme la moins bonne, car le bruit est fort, mais les récepteurs bien
plus nombreux. Elle dispose rarement d’une rétroaction, ou alors très lente (on a
vu des compagnies jugées agaçantes par des consommateurs, couches pour bébé
par exemple, conduire à délaisser de ventes du produit vanté)12.

Ce type de communication émerge avec :

- La « massification » des sociétés : production, consommation, distribution


dites « de masse » ;
- La hausse du pouvoir d’achat ;
- La généralisation de la vente en libre-service ;
- L’instruction entre le producteur et le consommateur de professionnels et
d’enseignes de distribution ;
- Les médias de masse ou « Masse média » dont la radio et la télévision.
L’absence de réponse possible en fait un outil idéal de la propagande.

Figure5 : communication de masse

R
R R

R R

R
E R

R
R

R
R

Source : Gustave Le Bon, Psychologie des foules, Op. Cit, 1895.

12
GUSTAVE Le Bon, Psychologie des foules, 1895.
17

3. Institutions judiciaires de la RDC

Les institutions judiciaires sont l’ensemble des juridictions nationales


(tribunaux, cours, conseils) chargées de juger les litiges des personnes privées et
publiques, et de sanctionner les auteurs d’infractions à la loi pénale.

En République Démocratique du Congo, les institutions judiciaires sont


régies selon la Constitution du 18 février 2006 qui institue trois ordres de
juridictions, entre autres ; la Cour constitutionnelle ; les juridictions de l'Ordre
judiciaire placées sous le contrôle de la Cour de cassation ; les juridictions de
l'Ordre administratif coiffées par le Conseil d'Etat 13 . Le personnel judiciaire
comprend les magistrats, les agents de la police judiciaire des Parquets, les
officiers de police judiciaire et ·les agents de l’ordre judiciaire des Cours,
Tribunaux et Parquets civils et militaires14.

Ces dernières travaillent en synergie d’informations des dossiers qui


concernent les auteurs d’infractions. A cet effet, ce personnel se communique
pendant le travail, cette communication devrait normalement se passer selon les
préalables, par des moyens de communication adaptés à la nouvelle technologie
de l’information et de la communication (NTIC) même en distance des bureaux
qui leurs séparent.

C’est ainsi nous sommes parti d'une observation, question de voir


comment s'effectue la communication dans les institutions judiciaires, dont la
Cour de Cassation fait l'objet de notre champ d'investigation.

13
Loi organique n° 13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation, fonctionnement et compétences des
juridictions de l’ordre judiciaire.
14
Idem
18

4. Cour de Cassation

La Cour de Cassation ne constitue pas, après les tribunaux et les cours


d’appel, un troisième degré de juridiction. Son rôle n’est pas de rejuger les
affaires. Il est de dire si les règles de droit ont été correctement appliquées, en
fonction des faits qui ont été constatés et appréciés par les tribunaux ou les
Cours d’appel et qu’il n’est plus possible de discuter devant la Cour de
Cassation.

Elle n’a donc pas à se prononcer sur les litiges, mais sur les décisions qui
concernent les litiges. Elle juge si les juges ont bien appliqué les règles de
droit, au regard de l’affaire qui leur était soumise et des questions qui leur
étaient posées. Elle assure ainsi l’unité du droit dans l’état.

Si la Cour de Cassation juge que la décision contestée résulte d’une


bonne application de la loi, dans le cas contraire, elle « Cassera » cette décision
et l’annulera en tout ou en partie. Dans la très grande majorité des cas, elle ne
rejugera pas elle-même l’affaire mais elle la renverra à une juridiction du
fond15.

Section II. Cadre théorique

Pour ce qui est de notre travail, nous avons porté notre choix à la théorie
systémique proposée par Alex MUCCHIELLI. Cette théorie qui a pour objet
d’étude un système, étant donné que la Cour de Cassation est un système semi-
ouvert en relation avec les différents secteurs de la société ; économique, sociale
et politique.

15
https://www.csm-rdc.cd, Cour de Cassation 10 Août. 2018, 15 : 21 :07, (visité le 22 Juillet 2022).
19

II.1. Revue de littérature16

Les grandes théories de la communication


Conjointe à celle des théories de l’information, l’histoire des théories de la
communication remonte au début des années 1940. À l’époque, une relation
commence à s’établir entre les hommes et les machines et les théories ont pour
but de structurer cette relation.

Le modèle de Shannon et Weaver (1949)

Shannon était ingénieur, Weaver un philosophe et tous deux se sont


intéressés à la question de la transmission télégraphique. En l’occurrence, un
signal émis par une source et devrait atteindre une cible mais régulièrement
brouillés par toutes sortes de phénomènes externes.

La théorie est intéressante car elle met en lumière les obstacles pouvant
rendre la communication difficile, décodage ou bruit dans ce cas précis. On
regrette en revanche qu’elle ne se fonde que sur des messages simples en
ignorant la pluralité des récepteurs, les éléments psychologiques et les
interactions entre l’émetteur et le destinataire.

Il définit la communication comme un processus linéaire unidirectionnel


subissant l’interférence de bruits pendant la transmission de l’information. « La
théorie de l’information de Claude Shannon a pour objet le contenu et la
constitution des messages. C’est une discipline abstraite qui n’est en réalité
qu’un chapitre particulier de la statistique mathématique ».

Proposée par C. Shannon et W. Weaver (voir Weaver 1949), la théorie


mathématique de l’information et communication repose sur trois grands
principes :

16
KASONGO E., Théories de la communication, Cours de G3SIC, Unikin, 2020.
20

 On étudie le canal entre Émetteur et Récepteur ;


 La quantité d’information est mesurable ;
 Le codage de l’information doit s’adapter à la capacité du canal.

Le modèle de Lasswell (1948)

Le chercheur Harold Dwight Lasswell fut l’un des premiers à s’intéresser


à la communication de masse. Selon sa théorie, toute action de communication
repose fondamentalement sur cinq points principaux :

• Qui ? : ou l’étude des organismes émetteurs et de leurs motivations.


• Quoi ? : ou l’identité visuelle, le contenu du message.
• Par quel canal ? : ou les techniques utilisées pour diffuser ce
message précis.
• À qui ? : ou le public visé (âge, sexe…).
• Quel effet ? : ou l’impact du message sur les interlocuteurs visés.

La théorie Lasswell est donc un peu plus inclusive que la méthode


Shannon et Weaver en ce qu’elle conçoit la communication comme un
processus d’influence et de persuasion. L’absence de toute forme de rétroaction
(retour de l’émetteur vers le récepteur) ou de contexte la laisse tout de même
réductrice elle aussi.

Lasswell dépasse la simple transmission du message pour s’attarder sur


les étapes de la communication.

Le modèle de Palo Alto (1950)

L’école de Palo Alto fait référence à un groupe de chercheurs ayant


combiné leurs disciplines respectives pour travailler ensemble sur les théories de
la communication et de la relation entre les individus. Les concepts essentiels
proposés par ce modèle incluent notamment les idées suivantes :
21

La communication est une activité sociale permanente, essentielle au


renouvellement de la culture. Elle n’est pas seulement verbale, le comportement
et la position du corps entrent également en jeu. La communication n’est pas
toujours intentionnelle, dans le sens où elle se fait en permanence de manière
consciente ou non.

C’est également ici qu’apparaît pour la première fois la notion de


feedback, ou de rétroaction. Qu’il soit positif ou négatif, il fait référence à la
réaction de l’interlocuteur face au message et a permis aux chercheurs de
s’écarter d’une vision autrefois linéaire de la communication.

II.2. Théorie systémique

La systémique est une manière de définir, étudier, ou expliquer tout type


de phénomène, qui consiste avant tout à considérer ce phénomène comme un
système : un ensemble complexe d’interactions, souvent entre sous-systèmes, le
tout au sein d’un système plus grand. Elle se distingue des approches
traditionnelles qui s’attachent à découper un système en partie sans considérer le
fonctionnement et l’activité de l’ensemble, c’est-à-dire le système global lui-
même.

La systémique privilégie ainsi une approche globale, macroscopique,


holistique ou synthétique ; elle observe et étudie un système selon diverses
perspectives et à différents niveaux d’organisation ; et surtout elle prend en
compte les diverses interactions existantes entre les parties du système (dont
d’éventuels sous-systèmes).

Apparue progressivement au milieu du XXe siècle, la systémique s’est


construite en opposition à la tradition analytique cartésienne et à d’autres formes
de réductionnisme, qui tendent à découper le tout en partie indépendante et
montraient leurs limites dans la compréhension de la réalité. Sont
historiquement distinguées deux grandes phases, souvent dites « première » et «
deuxième » systémiques :
22

 La première systémique, des années 1950 à 1970, est souvent considérée


comme statique, centrée autour des systèmes théoriques fermés étudiés en
France par le structuralisme, aux États-Unis par la cybernétique et la
théorie de l’information ;
 La deuxième systémique, à partir des années 1970, naît avec l’apparition
des concepts d’émergence et d’auto-organisation, et débouche sur une
conception plus ouverte et appliquée des systèmes complexes17.

17
MUCCHIELLI, A., Théorie Systémique : Principes Et Applications, Op. Cit., Colin, Paris, 1999, p.15
23

CHAPITRE II. CADRE DU TRAVAIL

I. Présentation de la Cour de Cassation


1. Situation géographique

La Cour de Cassation est installée en République Démocratique du


Congo et son siège se trouve à Kinshasa au numéro 2 de l’avenue de la justice
dans la commune de la Gombe.

Source : www.google.com: Cour de Cassation images.


24

2. Aperçu historique

La constitution congolaise de février 2006 avait de fait prévu de séparer


l’ancienne Cour Suprême de Justice en trois juridictions distinctes. En octobre
2013, la Cour constitutionnelle avait ainsi été créée et rendu effective en 2015.

Pour parachever le processus de restructuration du pouvoir judiciaire,


l'ancien chef de l’Etat Joseph KABILA avait promulgué plusieurs ordonnances
nommant les responsables de la Cour de Cassation et du Conseil d’Etat18.

La Cour de Cassation est le juge des personnalités politiques, dont les


députés nationaux, les sénateurs, les ministres, les députés provinciaux, les
gouverneurs, les ministres provinciaux et les présidents des Assemblées
provinciales.

Elle est aussi compétente pour trancher en dernier ressort les recours
portant sur des arrêts rendus par des juridictions inférieures en matière civile et
pénale.

A. Nature juridique

Il existe une Cour de Cassation dont le siège ordinaire est établi dans la
capitale de la République Démocratique du Congo. Elle tire sa nature juridique
dans la constitution du 18 février 2006.

Le ressort de la Cour de Cassation s’étend sur l’ensemble du territoire


national. Les Cours et Tribunaux Civils et militaires de l’ordre judiciaire sont
placés sous son contrôle.

B. Composition

La Cour de Cassation comprend un Premier Président, des présidents et


des conseillers (juges ou magistrats).

18
(https://www.jeuneafrique.com/167795/politique/joseph-kabila-dote-la-rdc-d’-une-cour-constitutionnelle)
25

Elle a aussi, le service de greffe qui est dirigé par un secrétaire général
de l’Administration publique autrement appelé Greffier en chef. Ce dernier
collabore avec plusieurs greffiers.

C. Fonctionnement

La Cour de Cassation fonctionne sous l’autorité de Premier Président et


du Greffier en chef qui est chargé de l’administration de la Cour. Il fixe (Premier
Président) par ordonnance son règlement intérieur, et est assisté d’un cabinet
dont le personnel est choisi par lui-même.

 Du délibéré et du prononcé des arrêts

Les délibérés sont secrets.

Le juge le moins ancien du rang le moins élevé donne son avis le


premier, le président en dernier.

Les décisions sont prises à la majorité des voix. Toutefois, en matière


répressive, s’il se forme plus de deux opinions dans le délibéré le juge qui a émis
l’opinion la moins favorable au prévenu est tenu de se rallier à l’une des deux
autres opinions.

En matière de droit privé, s’il se forme plus de deux opinions, le juge le


moins ancien, du rang le moins élevé est tenu de se rallier à l’une des deux
autres opinions. La chambre qui prend une cause en délibéré en indique la date
du prononcé.

Le prononcé intervient au plus tard dans les trente jours en matières


civile, commerciale ou sociale et dans les dix jours en matière répressive.

Toutefois, le chef de la juridiction peut, à la demande de la chambre


saisie, et si les éléments de la cause le justifient ou en cas de force majeure
dûment prouvée, proroger ce délai de quinze jours en matières civile et de cinq
jours en matière répressive par une ordonnance motivée, laquelle est aussitôt
signifiée aux parties.
26

En matière pénale, lorsque le jugement ou l’arrêt est prononcé en


l’absence des parties et au-delà du délai sans notification préalable de la date du
prononcé aux parties, le délai de recours court à partir de la signification de la
décision.

De la surveillance administrative des juridictions

La Cour de cassation et, dans leurs ressorts respectifs, les Cours et


Tribunaux, ont droit de surveillance et d’inspection sur les juridictions
inférieures.

La surveillance est exercée par le chef de la juridiction ou par son


remplaçant.

 Des audiences foraines

S’ils l’estiment nécessaire pour la bonne administration de la justice ; les


Cours et Tribunaux peuvent siéger dans toutes les localités de leur ressort.

Le Ministre ayant la justice dans ses attributions peut établir, pour toutes
les juridictions, des sièges secondaires dans la même localité ou les localités de
leurs ressorts autres que celles où sont établis leurs sièges ordinaires.

Dans ce cas, il détermine le nombre et la périodicité des sessions qui y


seront tenues et y affecte un greffier chargé de recevoir des actes de procédure.

Le greffier peut être chargé d’exercer ses fonctions auprès de toutes les
juridictions dont le siège principal ou secondaire est établi dans la même
localité. L’itinérance ne peut empêcher le fonctionnement de la juridiction au
siège ordinaire.

Avant d’entrer en fonction, toute personne appelée à remplir les fonctions


de greffier ou d’huissier prête verbalement devant la juridiction ou par écrit
entre les mains du magistrat qui l’a désignée ou assumée, le serment suivant : «
Je jure de remplir fidèlement et loyalement les fonctions qui me sont confiées ».
27

 De l’impartialité des membres des Cours et Tribunaux


De la récusation et du déport

Tout juge peut être récusé pour l’une des causes limitativement
énumérées ci-après :

1. Si lui ou son conjoint a un intérêt personnel quelconque dans l’affaire ;


2. Si lui ou son conjoint est parent ou allié soit en ligne directe, soit en ligne
collatérale jusqu’au troisième degré inclusivement de l’une des parties, de
son avocat ou de son mandataire ;
3. S’il existe une amitié entre lui et l’une des parties ;
4. S’il existe des liens de dépendance étroite à titre de domestique, de
serviteur ou d’employé entre lui et l’une des parties ;
5. S’il existe une inimitié entre lui et l’une des parties ;
6. S’il a déjà donné son avis dans l’affaire ;
7. S’il est déjà intervenu dans l’affaire en qualité de juge, de témoin,
d’interprète, d’expert, d’agent de l’administration, d’avocat ou de défenseur
judiciaire ;
8. S’il est déjà intervenu dans l’affaire en qualité d’officier de police
judiciaire ou d’officier du Ministère Public.

Celui qui veut récuser le fait sous peine d’irrecevabilité dès qu’il a
connaissance de la cause de récusation et au plus tard avant la clôture des
débats, par une déclaration motivée et actée au greffe de la juridiction dont le
juge mis en cause fait partie.

Le greffier de la juridiction notifie la déclaration de récusation au


président de la juridiction ainsi qu’au juge mis en cause. Ce dernier fait une
déclaration écrite ou verbale, actée par le greffier dans les deux jours de la
notification de l’acte de récusation.
28

La juridiction à laquelle appartient le juge mis en cause statue sur la


récusation toutes affaires cessantes et dans la forme ordinaire, la partie
récusante entendue.

Le juge mis en cause ne peut faire partie du siège appelé à statuer sur la
récusation.

Si le tribunal statuant en premier ressort rejette la récusation, il peut


ordonner, pour cause d’urgence, que le siège comprenant le juge ayant fait
l’objet de la récusation rejetée poursuive l’instruction de la cause, nonobstant
appel.

Si le jugement rejetant la récusation est maintenu par la juridiction


d’appel, celle-ci peut, après avoir appelé le récusant, le condamner à une
amende de cinq cent mille francs congolais, sans préjudice des dommages
intérêts envers le juge mis en cause.

Les décisions sur la récusation intervenues au premier degré devant la


Cour d’appel sont susceptibles d’appel devant la Cour de Cassation.

Lorsque la récusation est dirigée contre un magistrat siégeant à la Cour de


Cassation, cette juridiction peut, en cas de rejet de la récusation, prononcer les
condamnations prévues à l’alinéa premier.

En cas d’infirmation du jugement rejetant la récusation, le juge d’appel


annule toute la procédure du premier degré qui en est la suite et renvoie les
parties devant le même tribunal pour y être jugées par un autre juge ou devant
un tribunal voisin du même degré, sans préjudice de l’action disciplinaire.

Les dispositions relatives à la récusation sont applicables à l’officier du


Ministère Public lorsqu’il intervient par voie d’avis.

Le juge se trouvant dans une des hypothèses prévues à l’article 49 de la


loi organique est tenu de se déporter, sous peine de poursuites disciplinaires.
29

Le juge qui désire se déporter informe le Premier Président de la


juridiction en vue de pourvoir à son remplacement.

Les dispositions relatives au déport sont applicables à l’officier du


Ministère Public lorsqu’il intervient par voie d’avis.

L’inculpé qui estime que l’officier du Ministère Public appelé à instruire


son affaire se trouve dans l’une des hypothèses prévues à l’article 50 de la
présente loi organique, adresse au chef hiérarchique, une requête motivée
tendant à voir ce magistrat être déchargé de l’instruction de la cause. Il est
répondu à cette requête par une ordonnance motivée, non susceptible de recours,
qui doit être rendue dans les délais de quarante-huit heures, le magistrat mis en
cause entendu.

a. Des Magistrats de la Cour de Cassation

Dans la Cour de Cassation, certains magistrats du siège et du parquet


choisis sur les mérites de leurs publications par le Conseil Supérieur de la
Magistrature, peuvent être affectés à la Cour de Cassation en qualité de
conseillers référendaires ceux-ci assistent les magistrats de la Cour et du parquet
dans l’accomplissement de leur mission. Ils sont affectés conformément au
statut des magistrats.

b. Des greffiers et huissiers


1) Des greffiers

Le greffier assiste le juge dans les actes et procès-verbaux de son


ministère. Il les signe avec lui.

Si un acte, un arrêt ne peut être signé par le greffier qui y a concouru, le


juge constate l’impossibilité sur l’acte à signer et le signe seul.
30

Le greffier garde les minutes, registres et tous les actes afférents à la


juridiction près laquelle il est établi. Il délivre les grosses, expéditions et extraits
des arrêts ou jugements et ordonnances, écrit ce qui est prononcé ou dicté par le
juge et dresse acte de diverses formalités dont l’accomplissement doit être
constaté19.

En cas d’absence ou d’empêchement, le greffier est remplacé par un de


ses adjoints ou, à défaut, par toute personne majeure assumée par le juge.

2) Des huissiers

Les huissiers sont chargés du service inférieur de la Cour et de la


signification de tous les exploits.

Le président de la juridiction désigne les huissiers parmi les agents de


l’ordre judiciaire mis à sa disposition.

c. De la direction du personnel

La direction du personnel est chargée de la gestion et l’encadrement du


personnel de la Cour de Cassation.

d. De la sous gestion

Un sous gestionnaire coiffe cette direction : laquelle a pour rôle de la


comptabilité au sein de la Cour de Cassation.

e. De l’Archivage

Ici, il s’agit de la documentation des dossiers de la Cour.

f. Des opérateurs de saisie (OPS)

Ce service est composé des informaticiens pour la saisie de dossiers par


l'ordinateur.
19
Loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation fonctionnement et compétences des
juridictions de l’ordre judiciaire.
31

g. Des formations de la Cour de Cassation

La Cour de Cassation comprend trois fondations :

1. Les chambres ;
2. Les chambres restreintes ;
3. Les chambres réunies.

Elle comprend aussi quatre chambres

1. La chambre des pourvois en cassation en matière civile ;


2. La chambre des pourvois en cassation de renvoi de juridiction
3. La chambre des pourvois en cassation en matière sociale ainsi que des
procédures spéciales de la Cour de Cassation
4. La chambre des pourvois en Cassation en matière pénale et des appels des
arrêts rendus au premier degré par les Cours d’appel en matière
répressive.

Chaque chambre est composée de ces membres et elle est toujours assistée
par un officier du Ministère public.

Chaque chambre siège au nombre de cinq membres.

Elle est présidée par son président, celui-ci est remplacé par le plus ancien
des conseillers en cas d’absence ou d’empêchement.

Le Premier Président peut présider toute chambre de la Cour de Cassation.


Chacune des chambres comprend une formation restreinte composée des trois
membres désignés par le Premier Président.

La Chambre restreinte statue sur les pourvois manifestement irrecevables


ou lorsque la cause ne relève pas, de façon évidente, de la compétence de la
Cour de Cassation.
32

À la demande de la composition, le pourvoi soumis à la formation


restreinte peut être renvoyé à la composition normale de la chambre20.

La chambre réunie, comprend tous les Présidents des chambres ainsi que
les Conseillers les plus anciens de chaque chambre.

Le Premier Président convoque et préside les chambres réunies de la Cour


de Cassation.

En cas d’absence ou d’empêchement du Premier Président, les chambres


réunies sont convoquées et présidées conformément aux dispositions des
articles 20 alinéas 2 et 27 de la loi organique.

Dans ce cas, un autre Conseiller de sa chambre est désigné dans la


composition.

Les chambres réunies siègent au nombre de sept membres au moins. Dans


tous les cas, elles siègent en nombre impair.

Les chambres réunies connaissent :

1. Des pourvois qui soulèvent des questions de principe ;


2. Des pourvois portant sur des matières complexes susceptibles de recevoir
des solutions divergentes ;
3. Des pourvois soumis à la Cour de cassation lorsque le juge de renvoi ne
s’est pas conformé au point de droit jugé par elle ;
4. Des pourvois introduits après cassation contre le jugement ou l’arrêt rendu
par la juridiction de renvoi ;
5. De pourvois du Procureur général introduits sur injonction du Ministre de
la Justice ;
6. Des pourvois du Procureur général introduits dans le seul intérêt de la
loi ;

20
Idem
33

7. De tout pourvoi lorsque le Procureur général ou un Président de chambre


le sollicite ;
8. Des pourvois introduits pour la deuxième fois après cassation et
concernant la même cause et les mêmes parties ;
9. Des renvois ordonnés après cassation en matière d’infractions
intentionnelles flagrantes ou réputées telles ;
10.Des cas de revirement de jurisprudence de la Cour ;
11.Au fond en premier et dernier ressort des infractions commises par les
personnes visées à l’article 93 de la loi organique.

En toutes affaires, la Cour de Cassation siège avec le concours du


Ministère public et l’assistance du greffier21.

D. Rôle de la Cour de Cassation

Le rôle de la Cour de Cassation n’est pas de rejuger les affaires. Il est de


dire si les règles de droit ont été correctement appliquées, en fonction des faits
qu’ont été constatés et appréciés par les tribunaux ou les Cours d’appel et qu’il
n’est plus possible de discuter devant la Cour de Cassation22.

21
Ibidem
22
Entretien avec l’un des membres du personnel de la Cour de Cassation ; le 17 juillet 2022 de 09h28’ à 13h45’
34
E. Organigramme de la Cour de Cassation23

Premier président

Présidents / Magistrats

Greffier en chef
Conseillers

Direction du personnel Greffiers

Direction des recettes et de Huissiers de justice


recouvrement

Sous-gestion OPS

Comptabilité

Secrétariat

Service du protocole

Archivage

Huissiers de la Cour

23
Organigramme établit par rapport aux propos recueillis à la Cour de Cassation, le 20 Juillet 2022 à 14h 10’
35

CHAPITRE III. PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES


RÉSULTATS
Section I. Cadre méthodologique
La méthodologie est une démarche rationnelle qui permet d’organiser
et d’agencer les données récoltées sur terrain. PINTO et GRAWITZ
soulignent que : «tout travail scientifique doit recourir à une ou plusieurs
méthodes entendues comme l’ensemble des opérations intellectuelles par
lesquelles une discipline cherche à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les
démontrer et les vérifier»24.

I.1. Méthodes

Une méthode est l'ensemble des règles et principes qui organisent le


mouvement d'ensemble de la connaissance, c’est-à-dire, les relations entre
l'objet de recherche et le chercheur, entre les informations concrètes rassemblées
à l'aide des techniques et ces niveaux de la théorie et concepts.

Contrairement aux techniques, la méthode n'a donc pas de contenu concret


préétabli. Elle s'adapte d'une part à l’objet de la recherche, aux techniques
utilisées, aux informations recueillies d’autre part à l'appareil conceptuel et
théorique préexistant pour organiser leur confrontation.

Le propre de la méthode est d’aider à comprendre le sens le plus large et


non les résultats de la recherche scientifique, mais plutôt le processus de la
recherche lui-même. Pour notre étude, nous avons recouru aux méthodes
descriptive et analytique.

a. Méthode descriptive
Cette méthode, contrairement à la méthode expérimentale, accumule les
faits avec ordre et les interprète avec justesse. Elle veut connaître une situation
existante d'une façon objective, détaillée et précise.
24
PINTO R. et GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1990, p.54.
36

Elle fait une récolte minutieuse des documents à partir desquels


s'élaborent des grandes lignes et même les analyses qualitatives quand celles-ci
sont possibles. Comme résultat, elle n'offre pas seulement un catalogue ou un
beau panorama d'une situation, elle fait davantage : elle exige une coordination
des résultats, des comparaisons adéquates, une interprétation juste de faits. Le
danger de cette méthode est de s'enterrer sous l'accumulation des données, de
prendre dans un amas de détails, de ne pas voir la forêt à causes des arbres25.
Cette méthode vise à faire connaître d'une façon objective exacte et
détaillée une situation précise par l’étude des conditions actuelles par
accumulation d'une documentation permettant de tracer les grandes lignes de
recherche. Le chercheur ne se contentera pas de compiler les faits, il doit aussi
les interpréter. Cette opération exige beaucoup d’impartialités et d’intuitions26.
b. Méthode analytique

La méthode analytique est une méthode de recherche qui émerge de la


méthode scientifique et est utilisée dans les sciences naturelles et sociales pour
le diagnostic de problème et la génération d'hypothèses qui permettent de les
résoudre.

Cette méthode comprend différentes étapes qui sont : l'observation, la


description, l'examen critique, segmentation du phénomène, liste des pièces et tri
et classement27.

I.3. Techniques

Les techniques sont l'ensemble des moyens et procédés qui permettent à


un chercheur de rassembler des informations originales ou seconde main sur
l'objet donné ; il ne suffit qu’elle prenne un sens nouveau étant donné le contexte
où l'utilisation théorique qu’on fait.

25
M. GRAWITZ, Méthodes en sciences sociales, Paris, Dalloz, 1974.
26
GRAWITZ M., Méthodes en sciences sociales, Op.cit., Paris, Dalloz, 1974
27
Ibidem
37

a. Techniques de récolte des données

Savoir quelle technique pour quel type de recherche est une question que
tout chercheur soucieux d'aboutir aux résultats fiables doit toujours se poser au
préalable. Ainsi, comme l’affirme Madeline G., choisir des techniques étant
donné les particularités et les limites de chacun, c’est sélectionner à l'avance des
matériaux qu’elles recueillent. Cela montre que le choix du thème de recherche
impose déjà la méthode et les techniques qu’il faut mettre en œuvre pour
l'aborder28.

Il est en fait que chaque technique est choisie en fonction de la recherche


et de but que l'on veut atteindre. Pour notre cas, les données en présence et le
type du thème nous ont conduits à la technique documentaire et d'entretien. Ces
techniques présentent des avantages et inconvénients.

Pour Boulange G., cette technique, documentaire, à l'avantage d’être


reprise pour chercher avec l'intention de refaire l’analyse ou tester des nouvelles
hypothèses29.

D’après Grawitz M., la technique documentaire offre l'avantage d’être un


matériel objectif en ce sens que si le document soulève des interprétations
différentes, il est le même pour tous et ne change pas, alors que l'individu
interviewé offre une réponse qui ne vaut que pour le moment où il est interrogé,
selon la technique d'entretien. Tandis que le document demeure et il permet une
étude dans le temps30.

28
Ibidem
29
BOULANGER G., La recherche en sciences humaines, Paris, PUF, 1979, p89.
30
GRAWITZ M., Op.Cit., p542.
38

Boudon R., indique la technique documentaire a l’inconvénient de limiter


le chercheur aux analyses préétablies. Il y’a impossibilité pour ce dernier d'aller
à la source. Ensuite l'objective des informations recueillies s'affronte à la
subjectivité des interprétations dont ces données feront l’objet31. Le chercheur en
quelque sorte s'efforce d'adapter ses investigations, hypothèses ou ses idées aux
possibilités que lui offrent les données.

Dans cette même perspective, la technique d'entretien nous a permis


d'avoir les informations en rapport avec le sujet auprès des animateurs de la
Cour de Cassation (Magistrats). Avec celle d'observation, nous avons observé le
déroulement de la communication interpersonnelle des membres du personnel
de cette institution judiciaire. Les techniques abordées ci-hauts ont permis à la
récolte des données de recherche.

b. Technique d'analyse des données

La communication interpersonnelle est un échange de deux ou plusieurs


acteurs qui contiennent des paroles ou des récits qui renferment souvent des
significations. Pour le découvrir, cela nécessite une étude minutieuse et
approfondie du contenu.

Pour arriver à atteindre le but que nous nous sommes assigné, à savoir : la
découverte du contenu de la communication interpersonnelle au sein de la Cour
de Cassation, il nous a paru nécessaire d'utiliser la technique d'analyse de
contenu.
Selon Bardin I., l'analyse de contenu est un ensemble des techniques
d'analyse de communication et du message. Il ne s'agit pas d'un instrument mais
d'un éventail d'outils ou plus précisément d'un autre (outil) marqué par une
grande disparité dans les formes et adaptables à un champ d'application très
étendu des communications32.

31
BOUDON R., Les méthodes en sociologie, Paris, PUF, 1976, p111.
32
BARDIN I., Analyse de contenu, Paris, PUF, 1976, p181.
39

D’après Grawitz, L'analyse de contenu est une technique de recherche


utilisée en vue d'une description objective, systématique et si possible
quantitative du contenu manifeste des communications avec un objectif final
d’interprétation33.
34
Pour De Landsheere G., l'analyse de contenu est une technique (de
recherche pour la description) qui a comme objet une description objective,
systématique et quantitative d’un comportement symbolique. Communication
par les paroles, écrits, gestes et la mimique, tout support qui peut véhiculer le
message35.

Comme « ensemble des techniques d'exploitation, l'analyse de contenu


d’après Mahfoudh, permet de mettre en ordre d'une manière systématique,
objective, et descriptive », les principaux thèmes retenus en fonction de la
problématique, les codifier, quantifier et les grouper en catégories et permet de
tester certaines suppositions et hypothèses36.

En ce qui nous concerne, nous avons fait l'analyse des thèmes qui
consistaient à repérer des « noyaux de sens » qui composent la communication
interpersonnelle et dont la présence d'apparition pourra signifier quelque chose
pour l'objectif analytique choisi.

I.4. Approche qualitative

De plus en plus, on constate un regain d’intérêt pour l’approche


qualitative. Celle-ci se caractérise par l’organisation d’entretiens approfondis,
des observations ou des entretiens de groupe, permettant d’atteindre une
connaissance sémique et étique de la réalité étudiée.

33
GRAWITZ M., cité par LEON A., Manuel de psychologie expérimentale, Paris, PUF, 1977, p181.
34
BERELSON cité par GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, Paris, 2eme édition Dalloz, 1977, p181.
35
DE LANDSHEERE G., Introduction à la recherche en pédagogie, Liège, Georges Rhône, 1966, p252.
36
DE LANDSHEERE G., Introduction à la recherche en pédagogie, Op.cit., Liège, Georges Rhône, 1966, p252..
40

Le choix de la méthode dépend de la question de recherche. Si la question


de recherche est pertinente mais que la méthode pour y répondre est inadaptée
ou mal conduite, on aboutit à des résultats insatisfaisants.

L’approche qualitative permet d’explorer les émotions, les sentiments


ainsi que l’expérience personnelle des individus concernés, contribuant ainsi à
une meilleure compréhension des interactions entre les sujets et partant du
fonctionnement des sociétés.

a. Importance de l’approche qualitative dans la recherche

Dans le Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences humaines et


sociales, Mucchielli avançait que37 l’important désormais en sciences humaines
et sociales n’est plus uniquement de « valider » l’approche qualitative, ses
critères de certification, son éthique, son paradigme de référence, les théories
inductives trouvées… (car tout cela est largement établi), mais de participer à
l’accumulation des connaissances dans ce domaine et d’accélérer le transfert de
ces connaissances dans la société.

Les méthodes qualitatives n’ont pas pour objectif de produire des données
représentatives, c’est-à-dire généralisables à l’ensemble d’une population. Elles
doivent être mises en œuvre avec rigueur afin que l’on puisse en exploiter les
résultats. La recherche qualitative est particulièrement appropriée lorsque les
phénomènes sociaux observés sont difficiles à mesurer.

b. Spécificité de la recherche qualitative38

De prime abord, il faut souligner que la recherche qualitative englobe


toutes les formes de recherche sur le terrain qui s’intéressent aux discours et aux
récits de vie. En effet, l’une des particularités de la recherche qualitative est

37 e
MUCCHIELLI A., Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences humaines et sociales, Armand Colin, 3
éd., 2009, p310.
38
Ibidem
41

qu’elle étudie les phénomènes sociaux dans le milieu social où il s’observe


plutôt que dans des situations artificielles ou expérimentales. Puisque les
expériences et les croyances sont étroitement liées à des situations de la vie
quotidienne, il est moins pertinent de les étudier dans un contexte artificiel ou
expérimental. Par conséquent les données sont collectées en interagissant avec
les individus dans leur propre langue et en les observant sur leur propre territoire
ou à un endroit de leur choix.

Une autre caractéristique de la recherche qualitative est le recours


fréquent à plusieurs méthodes qualitatives différentes pour répondre à une seule
et même question de recherche. Cela tient en partie à ce qu’on appelle la
triangulation, processus qui consiste à confronter les résultats de plusieurs
sources de données. Enfin, la recherche qualitative est toujours itérative : elle
doit être revue à partir de suppositions, d’hypothèses ou des théories générales
qui changent et se développent tout au long des étapes successives du processus
de recherche.

c. Démarche utilisée en recherche qualitative39

L’approche qualitative utilise une démarche rigoureuse et, comme dans


n’importe quel type de recherche, le travail préalable (étape 1) consiste à faire le
point sur le sujet étudié par une revue de la littérature. Cette recension des écrits
permet de s’imprégner des résultats précédents des recherches sur le sujet. Cela
permet de mieux cerner le problème.

L’étape suivante (étape 2) est primordiale et consiste à définir l’angle


théorique suivant lequel le sujet sera analysé. La troisième étape (étape 3)
consiste à définir la question de recherche de façon précise et claire.

39
MUCCHIELLI A., Op.cit., 2009, p256.
42

Cette question de recherche constitue l’objet de recherche et toutes les


méthodes et stratégies de collecte de données doivent être mises en place (étape
4) pour y répondre. Enfin, les données collectées doivent être rigoureusement
analysées, interprétées, discutées (étape 5) afin de tirer des conclusions et ouvrir
de nouvelles perspectives de recherche.

Section II. Présentation et interprétation des résultats40

Les résultats qui seront présentés dans cette partie de notre travail
découlent d'un entretien accordé par les différents membres du personnel de la
Cour de Cassation. Sur ce, nous nous sommes intéressé à quelques cadres et
greffiers de cette Cour en vue de nous fournir des informations relatives à notre
sujet de recherche.
En effet, nous l'avons indiqué plus haut dans notre hypothèse, la
communication interpersonnelle entre les membres du personnel de la Cour de
Cassation, s'effectue de bouche à oreille et des déplacements d'un bureau à
l’autre si l'un d'eux veut avoir une information importante concernant un dossier,
et cette communication contient un code tel que enrôler un dossier, dossier RP,
RC, RR (communication verbale ) aussi, les accoutrements des animations de
cette Cour communiquent (communication non verbale).
En ce qui concerne le contenu de la communication verbale dans la Cour
de Cassation, enrôler un dossier veut signifier donner au dossier un numéro dans
le registre de rôle, par exemple dossier RP 111. Un dossier RP est une
abréviation qui a deux sens. Premier sens, il s'agit d'un dossier enrôler dans la
première instance qui porte un numéro RP 111, dans son deuxième sens, c’est
un dossier enrôler en Cassation en matière pénale qui porte un numéro RP pour
signifier rôle pénal. Pour le dossier RC, on parle de rôle civil, c’est aussi le
numéro qu’on attribue à un dossier frappé d’un pourvoi en Cassation de la
matière civile. Et enfin, le dossier RR, c’est le rôle de renvoi de juridiction, ce
dernier l'on utilise quand le requérant ou la requérante sollicite un changement
de juridiction.
40
Propos recueillis auprès des magistrats et greffiers à la Cour de Cassation ( le 20 juillet 2022).
43

Pour la communication non verbale, celle qui se traduit aussi par les
vêtements que l'on porte.

En effet, les magistrats s'habillent en toge rouge blanc lorsqu’il y a


cérémonie de festivité ou de tristesse. Pour celle de festivité, c’est lors de la
prestation de serment des magistrats près la Cour de Cassation devant le
Président de la République et à celle des avocats près la Cour devant la
composition de cette dernière.

Illustration 1 : Les magistrats de la Cour de Cassation en toge rouge blanc, à la cérémonie de prestation
du serment devant le Président de la République.

Légende : « mercredi 31 août 2022 à Kinshasa : prestation de serment des hauts magistrats de la Cour de
Cassation devant le Président Félix TSHISEKEDI »

Source : www.google.com: Cour de Cassation images

Quant à la cérémonie de tristesse, c’est dans des audiences solennelles,


c’est-à-dire lorsqu’ils veulent délier les fonctions de magistrat à leur collègue
décédé.
44

Illustration 2 : Les magistrats de la Cour de Cassation en toge rouge blanc dans l'audience solennelle.

Légende : « Cour de Cassation, 2020, audience solennelle du feu premier président Dominique NTAMWE ».

Source : www.google.com: Cour de Cassation images

Quand les magistrats de la Cour de Cassation sont en en toge noir et blanc


dans une audience ordinaire, ils ne sont pas sentimentaux. Ils veulent juger pour
prononcer le droit.
45

Illustration 3 : Les magistrats de la Cour de Cassation en toge noir et blanc devant l’audience ordinaire

pour prononcer le verdict (droit).

Légende : « audience ordinaire, 2019, la Cour de Cassation a annulé la condamnation de Moïse KATUMBI
pendant son exil ».

Source : www.google.com: Cour de Cassation images

Dans la même perspective, une politique de communication doit être mise


en place à la Cour de Cassation, parce qu’il est important de savoir à qui
communiquer, quoi, quand et comment communiquer en vue de faire régner un
bon climat dans le milieu du travail. On ne communique pas n'importe quoi,
quand et comment. Bien définir sa cible en communication permet l’échange
(communication interpersonnelle), c’est la meilleure procédure d’une bonne
politique de communication.
46

Dans la formulation de notre hypothèse, nous avons ignoré les moyens de


communication dont dispose la Cour de Cassation. C’est pourquoi, il s’avère
impérieux qu'elle dispose en son sein des canaux de communication, au-delà des
téléphones filaires, un département interne en charge de communication sous
l’égide d'une équipe d’experte en communication. Ceux-ci vont faciliter la
communication interpersonnelle entre les membres du personnel de la Cour de
Cassation de manière horizontale et verticale, ascendante et descendante.

Section III. Analyse et critique

III.1. Analyse sémiotique ou sémiologique

La sémiologie est une science qui étudie des signes41. Elle s’intéresse à la
façon dont le sens est produit et interprété. La sémiologie donne plusieurs
significations d'un même message ou d’un même mot.
Selon Roland BARTHES, la sémiologie a pour objet tout système de
signes, quelle qu’en soit la substance, quelles qu'en soient les limites. Les
images, gestes, sons mélodiques, objets, et les complexes de ces substances que
l'on retrouve dans les rites, protocoles des spectacles, constituent les langages ou
des significations.

Pour David le BRETON, l’échange du sens doit autant aux signes du


corps qu’à ceux du langage. Aucune personne n’échappe à l'affirmation de son
affectivité. Comprendre la communication, c'est aussi comprendre la manière
dont le sujet y participe de tout son corps42.
Daniel BOUGNOUX à son tour ajoute que l'homme communiqué aussi
par le moyen des signes, il tient son humanité d'un certain régime symbolique ou
signifiant. Nous vivons moins parmi les choses que parmi une forêt de symbole,
l'empire des signes double ainsi notre monde naturel43.

41
MBWANGI MBWANGI J-F., Sémiologie de la communication, Cours de L1 SIC, Unikin, 2021.
42
LE BRETON D., L'insteractionnisme symbolique, PUF, 2004.
43
Ibidem
47

III.1.1. Aspect iconique

Toute analyse sémiologique comporte deux niveaux : la dénotation et


connotation. Entre les deux, la dénotation est comprise comme les sens
permanent d'un mot excluant toute valeur subjective qu’on attribue à l'image,
elle signifie ce qu’elle montre, ce qu’elle dit explicitement.

Tandis que la connotation est comprise comme l'impression subjective


appliquée à l’image. Elle signifie et traduit le développement d'un sens second,
renvoyant aux croyances, mythes, à la culture d'un groupe donné sur lequel
l'auteur peut jouer consciemment ou non, et qui traduit l’idéologie
d’interprétation qui dépend du champ de sa culture, pratique sociale, de son
inconscience et imagination.

C’est ainsi que dans le cadre de notre étude, nous nous sommes appesanti
sur le second niveau de l’analyse sémiologique, à savoir ; la connotation. Sur ce,
comprendre une image, c’est aller au-delà de ce qui est dit, de ce qui est
représenté, de ce qu’on peut concrètement voir, car une image égale mille
mots44.

C’est pourquoi, nous avons pu expliquer les symboliques de


l’accoutrement des magistrats près la Cour de Cassation selon la couleur de
chaque toge. Puisse que nous trouvons la couleur dans l'image, nous disons que
la couleur est porteuse d'un message au même titre que les lignes et les formes45.

III.1.2. Aspect linguistique

Dans cet aspect, nous avons pu comprendre le contenu de la


communication effectuée par les membres du personnel de la Cour de Cassation,
qui n'est qu’un langage judiciaire.

44
FALCONI A., Les bases de l'audiovisuel ; initiation au langage médiatique, Édition Saint Paul, Kinshasa (Zaïre),
S.d, p9.
45
Ibidem
48

Le langage

Roman JACOBSON propose une adaptation du modèle de Shannon d'un


schéma composé de 6 pôles ou encore les six fonctions du langage46.

En effet, dans une communication le langage utilisé renferme un code qui


est censé être connu par le destinataire pour parler de l’échange. Cela s'effectue
ainsi : l’émetteur envoie le message au récepteur sous forme de code
(linguistique ou gestuel, soit graphique) par le moyen d'un canal auditif, visuel
ou tactile dans un contexte donné. Ce schéma est incontestable dans le processus
et dans les études de communication.
Par ailleurs, les six fonctions du langage sont : la fonction expressive ou
émotive qui traduit les émotions manifestées dans l’échange de contenus ; la
fonction conative a pour but d'agir sur le destinataire et relève de l'aspect
relationnel ; la fonction phatique cherche à établir ou maintenir un contact ; la
fonction métalinguistique consiste à réguler son propre discours ; la fonction
poétique vise à rechercher des effets de style et enfin la fonction référentielle fait
transmettre une information47.

III.2. Critique

Dans cette partie de notre étude, signalons que la Cour de Cassation étant
le plus haut degré de juridiction en République Démocratique du Congo, devrait
disposer en réalité des outils de communication adéquats pour faciliter la
communication interpersonnelle dans son interne.
A l’ère actuelle, où nous vivons l’évolution de nouvelles technologies de
l’information et de la communication, une institution judiciaire comme la Cour
de Cassation devrait disposer des outils de communication nécessaires et
efficaces au profit des membres de son personnel.
46
MATANGILA A., Techniques d'expression orale et écrite en français, Cours de G1SIC, Unikin, 2012-2013.
47
Ibidem
49

En effet, elle se doit organiser pour l’intérêt de son personnel, les ateliers
de renforcement des capacités sur les nouvelles technologies de l’information et
de la communication afin de garantir une bonne communication interpersonnelle
en son sein.

Pour ce faire, elle devrait disposer aussi d'une politique de communication


pour une bonne organisation des activités en tant que grande maison de justice.

III.3. La politique de communication

La politique de communication est l'ensemble des techniques qui


constituent la stratégie communicationnelle d’une organisation. Cette politique
permet à soigner l’image interne et externe de cette dernière. Elle est définie par
la hiérarchie de l'organisation et renferme même sa vision.

A cet effet, la communication inhérente à la vie, est un élément


incontournable dans la réussite d’une institution. La communication
interpersonnelle se doit de préconiser le bon fonctionnement d'une organisation.
Elle est aujourd’hui source de problème, de malentendu, des désaccords. Les
besoins en matière d’information et de communication se sentent dans la plupart
de nos institutions.

Les problèmes d’information sont pluriels dans les institutions : l’absence


d’information pour les employés sur les activités de leur service, des autres
services globaux dans l’institution de justice et sur les nouvelles du personnel.
Aussi il est important qu'en son sein, la communication entre les membres du
personnel s’effectue selon les règles prédéfinis dans la société de l’information.

Les désagréments observés à la Cour de Cassation, ceux des déplacements


pendant les heures de travail, nous remettent à l’ancienne mode de
communication, sans ignorer que nous sommes à l’époque post-contemporaine
avec l’avènement et l’évolution de nouvelles technologies de l’information et de
la communication.
50

Dans nombreuses institutions, les modes de communication restent


traditionnelles jusqu’à nos jours. Il s’avère impérieux de savoir : quoi, à qui,
comment, quand, pourquoi communiquer et voir même l’effet de cette
communication, selon la théorie de Lasswell48.

Cette démarche reste la meilleure politique de communication. Définir ou


choisir sa cible dans une procédure de communication interpersonnelle
déterminera même la bonne structuration du contenu des messages à échanger.

C’est pourquoi, il est nécessaire au-delà des canaux que la Cour dispose
pour faciliter la communication interpersonnelle avec ses membres du
personnel, une politique de communication aussi pertinente afin de faire régner
un bon climat pendant le travail.

Dans cette optique, lorsque dans une communication surtout dans le


milieu professionnel la cible est connue, quoi, quand et comment communiquer,
cette dernière pourra moins causer des ennuis au récepteur.

En outre, dans le milieu professionnel, on ne communique pas n’importe


quoi, à n'importe qui, quand et comment, beaucoup ou peu d'informations ne
suffisent pas pour mieux communiquer. La communication interpersonnelle a
lieu lorsqu’il y’a feedback, selon l'approche interactionniste49.

48
MPERENG J., SIC et Organisation, Cours inédit de L2 SIC, Unikin, 2022.
49
ELONGO V., Nouveaux paradigmes de la communication, cours inédit de L2 SIC, Op.cit., Unikin, 2022.
51

COMMENTAIRE ET SUGGESTION

Après analyse et interprétation de nos résultats, nous pouvons donc


confirmer notre hypothèse de départ.

En effet, la Cour de Cassation qui est une haute juridiction d’ordre


judiciaire en République Démocratique du Congo, doit mettre à la disposition de
son personnel des moyens de communication fiables et efficaces en vue de le
mettre dans les bonnes conditions de travail. Et surtout la communication
interpersonnelle qui aujourd’hui est aussi l’élément incontournable dans les
différentes institutions judiciaires, nécessite le respect des préalables tels que
susmentionnés.

Cette situation devrait interpeller au plus haut niveau la direction en


charge du personnel de la présente Cour pour faciliter ce processus d’échange de
contenu entre l’émetteur et le récepteur au moyen d’un canal.

Pour ce faire, une attention particulière devrait aussi être tournée sur les
animateurs de la Cour de Cassation de la République Démocratique du Congo
pour l’amélioration des conditions de services du personnel qui régissent cette
dernière.

C’est d'une grande importance de nos jours dans les institutions


judiciaires, les membres du personnel puissent avoir la connaissance sur
l’utilisation des outils de Nouvelles technologies de l’information et de la
communication selon les avantages qu’elles disposent pour leur permettre de
gagner plus du temps aux services qu’ils sont censés rendre dans les Cours et
tribunaux.
C’est pourquoi, il serait souhaitable à la Cour de Cassation, de mettre en
place un département en charge de communication, pour résoudre les difficultés
de communication entre les membres de son personnel. Ce département va
disposer à la Cour une politique de communication qui lui servira d’un
processus idéal de communication interpersonnelle.
52

CONCLUSION

Au terme de la rédaction de notre mémoire qui a tourné autour de


l'analyse de communication interpersonnelle à la Cour de Cassation de la
République Démocratique du Congo, comme étant le plus haut degré de
juridiction, elle a besoin d’une politique de communication nécessaire et
efficace entre les membres de son personnel.

Ce travail consistait à analyser comment s’effectue la communication


interpersonnelle au sein de la Cour de Cassation, son contenu et le moyen dont
elle dispose pour lui faciliter cette communication, afin de lui proposer une
politique de communication.

De tout ce qui précède, il est important pour une institution judiciaire


comme la Cour de Cassation de mettre en place des moyens de communication
fiables pour faciliter la communication interpersonnelle à l'interne.

En hypothèse, nous avions affirmé que de manière horizontale et


verticale, la communication s’effectue de bouche à oreille, les déplacements des
membres du personnel se réalisent d’un bureau à l’autre. Le langage qui contient
leur communication s’inscrit dans la fonction référentielle, qui consiste à
transmettre une information.

Dans le souci de rendre valides les vérifications de notre recherche, les


méthodes descriptive et analytique appuyées par des techniques de
documentation, d'observation, d'entretien et d'analyse de contenu, nous ont servi
de marche rationnelle permettant d’atteindre les résultats escomptés, ainsi que
l'approche qualitative. La théorie systémique nous a permis de constituer notre
cadre théorique.
53

Notre travail est limité dans le temps et l’espace, dans le temps ce travail a
pris la période du mois de Mars au Décembre 2022, période de nos
investigations. Dans l’espace, la Cour de Cassation qui a son siège à
Kinshasa/Gombe, constitue notre cadre de travail.

Outre l’introduction et la conclusion, notre travail comprend trois


chapitres, le premier a présenté le cadre conceptuel et théorique, deuxième
chapitre le cadre de travail, enfin le troisième et dernier chapitre est axé sur la
présentation et interprétation des résultats.

En définitive, à l’issue de l'entretien que nous avons eu avec les membres


du personnel de la Cour de Cassation, nous avons affirmé qu'elle ne dispose
d’aucun moyens de communication fiables pour faciliter la communication à
distance entre ses membres du personnel pendant les heures de service. Nous
sommes sans ignorés que cette institution de justice en République
Démocratique du Congo regorge plusieurs affaires (pénales et civiles) à gérer, et
est sollicitée lorsqu’une partie dans une procédure judiciaire n’a pas été
satisfaite de la décision rendue par les juridictions inférieures, elle souhaite saisir
la Cour de Cassation pour un dernier verdict. Cette démarche prend en compte
beaucoup de temps.

C’est ainsi que notre proposition, qui est celle de résoudre le problème de
communication interpersonnelle à la Cour de Cassation va permettre aux
membres du personnel de rendre service dans un temps record. Enfin, le contenu
de la communication interpersonnelle effectuée entre les membres du personnel
de la Cour de Cassation utilise un code à caractère juridique autrement dit le
jargon juridique.
54

BIBLIOGRAPHIE

I. Encyclopédie
Dictionnaire universel, Paris, Larousse.

II. Ouvrages

1. BARDIN I., Analyse de contenu, Paris, PUF, 1976.


2. BOUDON R., Les méthodes en sociologie, Paris, PUF, 1976.
3. BOULANGER G., La recherche en sciences humaines, Paris, PUF,
1979
4. DE LANDSHEERE G., Introduction à la recherche en pédagogie,
Liège, Georges Rhône, 1966.
5. FALCONI A., Les bases de l’audiovisuel ; initiation au langage
médiatique, Édition Saint Paul, Kinshasa (Zaïre), Sd.
6. GUSTAVE LE BON, Psychologie des foules, Ed.,1895.
7. GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, Paris, Dalloz, 1974.
8. GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, Paris, 2eme Dalloz,
1977.
9. LE BRETON D., L'interactionnisme symbolique, PUF, 2004.
10. LEON A., Manuel de psychologie expérimentale, Paris, PUF, 1977
11. MUCCHIELLI A., Dictionnaire des méthodes qualitatives en sciences
humaines et sociales, Armand Colin, 1996.
12. MUCCHIELLI A., Théorie systémique des communications, Collection
U, 1999.
13. MUCCHIELLI A., Théorie systémique : principes et applications,
Paris, Colin, 1999.
14. PINTO R. et GRAWITZ M., Méthodes des sciences sociales, Paris, éd.
Dalloz, 1990.
15. WINKIN Y., Anthropologie de la communication ; de la théorie au
terrain, Bruxelles, De Boeck-université, 1996.
55

III. Notes des cours

1. De Negri Berengère, Communication interpersonnelle, Liège, CERES,


CICS, 1999.
2. ELONGO V., Nouveaux paradigmes de la communication, Cours de L2
SIC, Unikin, 2022.
3. KASONGO E., Théories de la communication, Cours de G3 SIC, Unikin,
2020.
4. MATANGILA A., Techniques d'expression orale et écrite en français,
Cours de G1 SIC, Unikin, 2012-2013.
5. MBWANGI MBWANGI J-F., Sémiologie de la communication, Cours de
L1 SIC, Unikin, 2020-2021.
6. MUBANGI B. G., Information et communication, Cours de G2 SIC,
Unikin, 2014-2015.
7. MUNGENGA F., Méthodes de recherche en SIC, Cours de L1 SIC,
Unikin, 2020-2021.
8. MPERENG J., SIC et organisation, Cours de L2 SIC, Unikin, 2021-2022.
9. PUNGI L., Pratiques de communication en entreprise, Cours de L1 SIC,
Unikin, 2020-2021.
10.TSHIMANGA E., Histoire générale de l'information et de la
communication, Cours de G1 SIC, Unikin, 2013-2013.
IV. Autres documents
Loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant organisation,
fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire.

V. Webographie

1. John BOMPENGO, Kabila signe les ordonnances créant la Cour de


Cassation et le Conseil d’état, Radio Okapi, 2018, disponible
sur :http://www.radiookapi.net/2018/06/12/actualité-justice/rdc-kabila-
signe-les-ordonnances-créant-la-Cour-de-Cassation-et-le-Conseil-d'état.

2. HTTPS://www.csm-rdc.cd: (Cour de Cassation 10 août 2018, 15h21’07’’,


visité le 22 juillet 2022).
3. www.google.com: Cour de Cassation images.
56

Annexe
57

GUIDE D’ENTRETIEN
Questions thématiques

Comment s’effectue la communication interpersonnelle au sein de la Cour de


Cassation ?
R)………………………………………………………………………………
Quel est le contenu de la communication amorcée dans la Cour de Cassation ?
R)………………………………………………………………………………
Est-ce que la Cour de Cassation dispose t-elle des moyens efficaces pour
faciliter la communication interpersonnelle dans son sein ?
R)………………………………………………………………………………
Quelle politique de communication dispose t-elle la Cour de Cassation ?
R)………………………………………………………………………………
A travers cette politique de communication, est-ce les membres du personnel
travaillent en un bon climat ?
R)………………………………………………………………………………
Comment évaluez-vous, la façon de communiquer au sein de la Cour de
Cassation ?
R)………………………………………………………………………………
Que suggérez-vous aux animateurs de la Cour de Cassation, pour rendre sa
communication efficace et pallier, s’il y’a lieu des désagréments dans la manière
s’effectue cette dernière dans son interne ?
R)………………………………………………………………………………
58

TABLE DES MATIERES

ÉPIGRAPHE ............................................................................................................................... i

DEDICACE ................................................................................................................................ ii

IN MEMORIAM ....................................................................................................................... iii

REMERCIEMENT ................................................................................................................... iv

INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1

1. PROBLEMATIQUE ....................................................................................................... 2

2. HYPOTHÈSES ............................................................................................................... 3

3. CHOIX ET INTERET DU SUJET ................................................................................. 4

4. CADRE THEORIQUE ................................................................................................... 4

5. MÉTHODES ET TECHNIQUES ................................................................................... 5

6. DELIMITATION DU SUJET ......................................................................................... 5

7. SUBDIVISION DU TRAVAIL ...................................................................................... 5

CHAPITRE I. CADRE CONCEPTUEL ET THÉORIQUE ...................................................... 6

Section I. Cadre conceptuel .................................................................................................... 6

1. Communication ........................................................................................................... 6

2. La communication interpersonnelle .............................................................................. 11

.Les modes de la communication interpersonnelle ........................................................... 12

Types de communication interpersonnelle ....................................................................... 15

3. Institutions judiciaires de la RDC ................................................................................. 17

4. Cour de Cassation.......................................................................................................... 18

Section II. Cadre théorique ................................................................................................... 18

II.1. Revue de littérature ................................................................................................... 19

II.2. Théorie systémique ................................................................................................... 21

CHAPITRE II. CADRE DU TRAVAIL .................................................................................. 23


59

I. Présentation de la Cour de Cassation ............................................................................ 23

1. Situation géographique .............................................................................................. 23

2. Aperçu historique ...................................................................................................... 24

E. Organigramme de la Cour de Cassation .................................................................... 34

CHAPITRE III. PRÉSENTATION ET INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS ................ 35

Section I. Cadre méthodologique ......................................................................................... 35

I.1. Méthodes ........................................................................................................................ 35

I.3. Techniques ..................................................................................................................... 36

I.4. Approche qualitative ...................................................................................................... 39

Section II. Présentation et interprétation des résultats .......................................................... 42

III.1.1. Aspect iconique ..................................................................................................... 47

III.1.2. Aspect linguistique ................................................................................................ 47

III.2. Critique ........................................................................................................................ 48

III.3. La politique de communication ................................................................................... 49

COMMENTAIRE ET SUGGESTION .................................................................................... 51

CONCLUSION ........................................................................................................................ 52

BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 54

Annexe ..................................................................................................................................... 56

TABLE DES MATIERES ....................................................................................................... 58

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