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I

EPIGRAPHE

Vous ne pouvez pas demander aux clients ce qu’ils veulent et ensuite essayer de
le leur donner. Au moment où vous l’aurez créé, ils voudront autre chose.

Steve Jobs
II

IN MEMORIAM

À notre défunt père YAKALU SUMBU Henry ;

À notre défunt oncle KALOMBO MUPOYA Vincent ;

À nos regrettés grand-mère MULEMBWE NGOIE Angélique et grand-père


TAMBWE SUMBU François qui nous ont quitté avant l’achèvement de notre cursus
universitaire.

Vos noms resteront gravés dans ma mémoire puisqu’ils nous serviront toujours
comme référence durant toute notre vie terrestre. Croyant à la résurrection de la chair et à la
vie éternelle, nous restons sûr et certain que vous êtes allés nous préparer une place à côté du
père et vous reviendrez un jour. À travers ce travail, nous gardons votre immortalité.

Que vos âmes reposent en paix.


III

DEDICACE

À notre très chère mère YUMBA MWILAMBWE Ghislaine, pour tout-ce que
vous ne cessez de manifester comme efforts pour nous élever, et de nous avoir fait
comprendre que la Parole de Dieu et les études contribuent à notre édification sur tous les
niveaux de la vie.

TAMBWE SUMBU Excel


IV

REMERCIEMENTS
Oh ! Dieu père tout puissant, le simple fait de respirer suffit pour témoigner ta
grâce infinie sur l’humanité entière. Nous ne savons pas combien te dire merci puisqu’à
chaque seconde, nous devrions normalement te dire merci. Nous manquons de mots pour vous
exprimer ce que nous ressentons au cœur.

Personne n’écrit un travail scientifique tout seul, et dans notre cas c’est encore
plus vrai que d’habitude. Ce travail de fin de cycle existe, non seulement grâce à nos idées
personnelles, mais aussi parce que beaucoup d’autres personnes y ont consacré leur temps,
leur talent et leurs idées.

C’est le résultat des cours auxquels nous avons assisté durant tous ces temps à la
faculté de Droit de l’université de Lubumbashi.

C’est aussi le résultat de nos recherches dans une multitude des livres écrits par
des savants. Mais également des recherches effectuées sur internet.

Comme le dit un adage « l’expérience acquise est la panoplie de ses propres


erreurs ». Si tel est le cas, nous avons accumulé beaucoup d’expériences pendant l’élaboration
de ce travail de fin de cycle de licence en Droit. Toutefois, avant de mettre un point final à ce
travail et de réfléchir à l’art de mener à bien un travail de fin de cycle, nous voudrions nous
acquitter de plusieurs dettes.

Nous pensons principalement à toutes les autorités académiques, ainsi qu’à tous
les professeurs, chefs de travaux et assistants de l’université de Lubumbashi en général, et en
particulier ceux de la faculté de Droit pour leur encadrement durant ces trois années passées à
l’université de Lubumbashi.

En particulier, nous devons beaucoup à Monsieur KITOPI KIMPINDE Adalbert,


professeur ordinaire et directeur de ce mémoire, et à Monsieur MWAPE NGOSA, chef des
travaux et co-directeur. C’est eux qui nous ont offert l’opportunité d’élaborer ce mémoire en
nous faisant profiter de leurs observations, critiques et avis professionnels. Qu’ils soient
sincèrement remerciés.

Je pense également aux membres de notre famille qui, de loin ou de près, ont
contribué à ma formation. Il s’agit plus particulièrement de notre mère YUMBA
V

MWILAMBWE Ghislaine et de notre grand-mère MWAMBA MUKALAY Adronie. Nous


leur avouons notre reconnaissance et les remercions sincèrement.

Notre gratitude s’adresse à nos oncles et tantes : Guylain YUMBA, Angel


TAMBWE, Yves YUMBA, Dénise TSHELA, Cécile SIFA YUMBA, Véronique, Annie
TSHIKWAKWA, BISOSWA, Mamy YUMBA, Eugénie YUMBA, Yannick YUMBA,
Trésor YUMBA, Aimérance YUMBA et Pasteur YUMBA dont l’aide morale et matérielle
nous ont été d’un grand secours.

Un sincère et cordial merci à nos frères et sœurs : David YUMBA, Franck


TAMBWE, Nancy KABIKA, Esther NYOTA, Kaguy KABWITA, Lucien KABIKA, Gloire
HABARI, Josué KABIKA, Eben KASONGO, Dominique KHANQ, Vincent KALOMBO,
Edgard KANG, Prescillia KABIKA, Marianne TSHELA, Juanna ROJO, Ben KALOMBO et
Ange MULEMBWE qui, nous soutenant dans notre vie courante et estudiantine, ont fait
preuve d’un dévouement sans précédent en nous accordant leur amour et leur assistance tant
matérielle que morale.

Notre gratitude s’adresse aussi à nos amis et compagnons de lutte pour leur
soutien à la réalisation de ce travail : Daniel MUWELWA, Emmanuel KAHOZI, Andy
YUMA, Tommy PYANA, Emmanuella MWEMENA, Bethsaleel YOTO, Pierre-Hervé NIKO
YUMA, Angel KASONGO, Datchou MUYUMBA, Estimé LUBAMBA, Daddy UMBA,
Ketsia KWETE, Pierrot KIBOKO, Moïse KYUNGU, Elsa MULAKU, Stéphanie MUTOBA,
Glorianne Kanyoge, Jonathan YUMA, Berty TSHANIKA, Franck NGANDU, Mischael
DIKUZOLA, Jordi NSIONA, Fortunat SANDA, Jimmy TSHALA, Gad MUBINDU, Mikel
CHIJIKA, Mike BEYABOWA, Yann YAV et tant d’autres, qu’ils trouvent ici, l’expression
de notre profonde gratitude.

Il est impossible d’énumérer tout le monde à travers ces pages. Toute autre
personne qui mérite notre reconnaissance se sente vraiment remercié, et trouve ici,
l’expression de notre gratitude.

Qu’il nous soit permis de conclure par une pensée particulière pour nos familles ;
Car personne ne peut évaluer la gratitude qui est due aux membres de famille d’un autre. La
compréhension et le flegme dont elles ont fait preuve pendant plusieurs années nous ont
permis de mener à bien un travail qu’elles ont à juste titre, trouvées exclusif.
VI

PRINCIPALES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES


Art : Article

CCCLIII : Code civil congolais livre troisième

C. de la famille : Code de la famille

Ed : Edition

Ex : Exemple

N° : Numéro

NTIC : Nouvelles technologies de l’information et de la communication

Op.cit: Opere citato

P: Page

PP: Plusieurs Pages

Internet: Inter connexed networks

RDC: République Démocratique du Congo

OHADA : Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires

NCPC : Nouveau code de procédure civile

FEVAD : Fédération des entreprises de vente à distance

ANSI : Agence nationale de sécurité informatique


1

INTRODUCTION

1. Objet d’étude
Notre travail porte sur le règlement des litiges résultant du commerce en ligne ou
commerce électronique en République Démocratique du Congo.

Aujourd’hui, avec le réseau faisant corps avec Internet, le temps est au


changement de paradigme au niveau du Droit. Les immenses progrès accomplis ces dernières
années dans les domaines scientifiques et technologiques nous obligent à nous interroger sur
leurs répercussions en général, mais surtout à examiner le problème du règlement des litiges
d’un genre nouveau que révèle ce médium1.

En effet, le but d’Internet étant de ne plus traiter l’information de manière


centralisée, mais de la traiter là où il elle est, il a de ce fait généré un système de circulation de
l’information et avec le commerce en ligne autrement appelé « commerce électronique », un
réseau de circulation de biens offerts ou demandés2.

Aujourd’hui, avec Internet, nous en sommes à une troisième étape dans la


communication parce qu’il est, de par sa nature même, fort bien adapté aux opérations
commerciales. Le réseau permet, mieux que n’ont jamais pu le faire des instruments comme
le courrier ou le téléphone, de mettre en rapport des personnes éloignées dans l’espace qui
désirent entretenir des liens d’affaires3.

Ainsi, le commerce en ligne est devenu l’un des grands enjeux actuels et sans nul
doute futur de l’internet. Pour le commerce électronique, le réseau attire, en effet, des
entreprises de tout bord. Et le réseau est un outil dont le coût d’investissement se révèle bien
modeste face aux enjeux commerciaux que cela représente. Certains n’hésitent plus à
devenirs opérateurs ou à subventionner l’accès à Internet pour atteindre le plus grand nombre
possible des clients. Internet devient un lieu d’agrégation d’une base clients de plus de vingt
millions de consommateurs4.

1
Jean Marie. Chevalier, I. Elekand, M. KALIKA, Internet et nos fondamentaux, op.cit., note 2, pp. 7-16 ; et R. BORDONE,
«Electronic Online Dispute Resolution : A systems approach-potential problems, and proposal », loc.cit., note 1, 177.
2
Cette extension a été le fait des économistes SCHUMPETER et HAYEK,, Law, Legislation and Liberty.
3
Eric CAPRIOLI et Renaud SORIEUL, « le commerce électronique : vers l’émergence de règles juridiques nationales et
transnationales », 2(1997) J.D.I., 323-39.
4
American Bar Associations Task force on Electronic commerce and Alternative dispute resolution in cooperation with the
schilder center of law, commerce and technology.
2

Les rapports humains suscitent inévitablement des conflits et le commerce en


ligne ne fait pas exception à la règle. Ce nouveau vecteur n’a pas pour seule vertu le
rapprochement d’individus. Bien plus, de la même façon qu’il a affecté nos relations, il a eu
un impact sur les litiges eux-mêmes5. Le contexte particulier dans lequel s’inscrivent les
transactions privées sur Internet, ont pour conséquence des litiges portant sur des faibles
sommes d’argent, et sont conditionnés par certains aspects techniques ou certaines
particularités du monde en ligne6.

A cela s’ajoute une dimension internationale qui accentue encore la complexité du


règlement des litiges résultant du commerce en ligne dans la mesure où elle implique pour les
parties des frais conséquents venant s’ajouter à l’insécurité juridique , sans compter les
délicates délibérations sur la question du forum et du droit applicable. La dispersion des
parties ne facilite pas l’exercice de l’action en justice, bien souvent le demandeur devra
obtenir la reconnaissance et l’exequatur à l’étranger. Il devra aussi surmonter les difficultés
d’exécution de la décision prononcée en sa faveur. Tous ces obstacles peuvent finalement
apparaître comme disproportionné au regard du faible enjeu du litige du commerce en ligne 7.

Ceci est d’autant plus vrai que le droit international privé, en raison de son objet
limité à la détermination de la loi nationale congolaise, n’est toujours pas adapté. Il est avant
tout une branche autonome du droit interne des Etats. En conséquence toute la théorie des
conflits des lois qui la sous-tend ne dépasse pas la conception étatique du droit, bien au
contraire, elle la conforte8.

Fasciné par l’abondante complexité juridique qui fait l’arrière-plan de l’Internet,


nous nous sommes engagés à creuser le fond de la question à la lumière de la législation
congolaise sur le règlement des litiges en matière du commerce en ligne ou commerce
électronique, afin d’en ressortir les originalités et cerner au mieux la question sur le plan
international.

Internet se révèle, certes, une réelle sphère d’activité à caractère civil et


commercial sur le marché planétaire, libre, ouvert et direct qu’il propose corrélativement.
5
E. KATSH, soulignait que l’augmentation du nombre de contrats, de transactions et de relationnel formés à travers Internet
allait inévitablement accroitre le nombre de conflits en ligne.
6
Un exemple notable, les litiges sur les noms de domaine, également connus sous le nom de cybersquatting, mais d’autres
aspects risquent de poser problème : l’utilisation abusive d’informations à caractère personnel (atteinte à la vie privée), la
responsabilité du contenu, la diffamation, les violations de droits de propriété intellectuelle, par exemple celles de contenu
Web et de logiciels.
7
Olivier CACHARD, La régulation du marché électronique, 2002, p.323.
8
Philippe AMBLARD, Régulation de l’Internet : L’élaboration des règles de conduite par le dialogue inter normatif,
Bruxelles, Bruyant, 2004, p.51.
3

C’est le vecteur d’un autre genre de risques et même de délit qui appelle la sécurité dans le
réseau par une règlementation et jurisprudence particulière sur les règles de droit applicables
en cas des litiges ou différends entre les parties contractantes du commerce en ligne en RDC.
Il devient donc nécessaire d’examiner le degré d’efficacité de la législation commerciale
congolaise en vigueur dans l’espoir de planifier un cadre fiable et sécurisé profitable aux
acteurs commerciaux congolais qui achètent et vendent en ligne9.

L’intérêt du sujet se justifie aussi dans la perspective d’adoption indispensable des


nouveaux modèles commerciaux qu’impose sur le plan mondial les techniques de
l’information et de la communication (TIC). Les TIC peuvent être des moyens efficaces de
commercialisation de l’offre et d’accroissement de la clientèle (Conférence des Nations Unies
sur le commerce et le développement, du 30 novembre au 2 décembre 2005 sur les TIC, le
commerce électronique et le tourisme dans une optique de développement, p.3)10.

Nous tenons donc à remettre à tous les praticiens du droit congolais, le sujet de
nos recherches afin qu’avec vous, ce problème qui n’est pas encore à la une de nos
préoccupations juridiques puisse préalablement trouver une des pistes de solution pour qu’au
temps convenu, nous brandissons le droit adéquat.

2. Etat de la question
Pour peu qu’on puisse dire, grâce aux réseaux numériques, quiconque, à condition
d’avoir accès à un ordinateur, peut entrer en contact avec des interlocuteurs qui, en termes
terrestres, sont situés à des milliers de kilomètres 11. Les rencontres virtuelles et
dématérialisées peuvent donner lieu à une grande variété d’activités, qu’elles soient
personnelles ou professionnelles et créent fréquemment des liens de droit.

Nous ne serons ni le premier, ni le dernier à parler d’un sujet de règlement des


litiges ou encore de commerce électronique. Cependant, nous avons eu à consulter quelques
travaux traitant de ce sujet de règlement des litiges en matière de commerce électronique.

Nous avons eu à lire MULINGWA OMANDA DAMASE, de l’université de


Kinshasa, qui, pour ce qui le concerne a traité dans son mémoire, de la formation du contrat à
distance par voie électronique et ses règlements des litiges.

9
MASSAMBA Claude, M.R (1996). Droit des affaires et droit commercial : cadre juridique de la vie des affaires en RDC,
Kinshasa, Cadicec.
10
Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement du 30 novembre au 2 décembre 2005, p.3.
11
LAVENUE, J.-J., Cyberspace et e-commerce : Droit pour un nouveau jus communicationis, (1996) 3 R.R.J., p.824.
4

Nous avons également lu YOUSSEF SHANDI, de l’université Robert Schuman


III. Celui-ci, à l’occasion de sa thèse, a traité de la question de la formation du contrat à
distance par voie électronique. Même si cela ne ressort pas dans la reformulation du sujet, ce
dernier, a en réalité traité de la question de la vente électronique ; car il passe du temps dans le
corps de son travail à parler de la vente électronique ainsi que ses modes de règlements des
litiges.

Le professeur YAV KATSHUNG a affirmé dans l’une de ses publications que :


lors d’un conflit, les parties peuvent décider de l’éviter, de le désamorcer ou de l’affronter 12.
Dans le cas où les parties décideraient de l’affronter, trois approches peuvent être adoptées :
l’approche perdant-perdant, l’approche gagnant-perdant et l’approche gagnant-gagnant13.

La première approche de règlement des litiges est la résolution perdant-perdant.


Chaque partie préfère le compromis plutôt que de voir l’autre gagner. Dans cette situation, les
parties risquent de ne pas être satisfaites du règlement obtenu lors des négociations.

La deuxième approche de règlement des litiges est la résolution gagnant-perdant.


Ce modèle permet à l’une des parties d’obtenir ce qu’elle réclamait, mais l’autre partie
demeure insatisfaite. Afin d’obtenir ce qui est réclamé, la partie peut utiliser la force ou
l’autorité. Ce type de résolution se produit fréquemment lors des litiges. Une tierce partie,
investie d’un pouvoir décisionnel, peut trancher le litige en faveur d’une des parties.

La troisième approche de règlement des litiges est la résolution gagnant-gagnant.


Le résultat atteint par cette approche est une solution qui satisfait les deux parties à la
négociation puisqu’elle intègre les différences des parties. Le conflit est envisagé comme un
problème à résoudre et non à gagner au détriment de l’autre.

3. Problématique et Hypothèses

a. Problématique
D’après FRANCKFORT et NACHIMAS, la problématique est définie comme
étant une approche théorique qu’on décide d’adopter pour traiter la question du départ.

12
CHABOT, M-F., Aspects psychologiques de la médiation, Développements récents en médiation, Cowansville, Editions
Yvon Blais, 1995, p.142.
13
Idem.
5

Elle est en fait, une manière d’interroger les phénomènes étudiés. Le chercheur
soucieux d’explorer au maximum son atout, doit être capable d’interroger son sujet pour en
faire sortir un ou plusieurs problèmes auxquels portera son travail.

Il advient de s’interroger sur le commerce électronique qui s’est existentiellement


développé avec l’état des technologies de l’information et de la communication. Parmi les
premiers, les banques se sont dotées d’ordinateurs et ont informatisé leurs services ; ce qui a
créé une réforme de l’activité des banques dans le fait de l’offre des produits informatiques
(guichets automatiques de banque ou distributeurs automatiques des billets) et de
télématiques bancaires (système bancaire de télé compensation).

Bien au-delà des banques, l’internaute congolais crée des « blogs » participant aux
achalandages sur Internet, au concours promotionnels via SMS, aux réservations d’hôtels en
ligne, aux achats de produits et services par Internet, aux téléchargements de produit
numériques, etc. Tous ces phénomènes à la mode démontrent bien la réalité du commerce
électronique en RDC, alors qu’aucun encadrement législatif efficient n’existe en la matière.

En effet, les problèmes juridiques très variés que soulève principalement le


commerce électronique sont : la signature et la preuve électroniques, la mise en place d’un
système sécurisé garanti ainsi que la réglementation de la certification (clefs de chiffrage), la
protection des données personnelles, la monétique (paiement électronique), la
cybercriminalité, la « pluri normativité » et le caractère transfrontière des normes applicables,
etc.14

En plus de ces questions toutes aussi nouvelles et cruciales les unes que les autres,
les contrats du commerce électronique constituent à eux-mêmes une problématique de taille.

A côté des contrats conclus par communication orale ou par télécopie qui
concernent les contrats à distance bien connus du droit actuel, les contrats en ligne, conclus
par la voie de l’Internet, sont un casse-tête du point de vue du cyberspace. Cette recherche
s’est fait le devoir de présenter une étude la plus fournie sur les modes alternatifs de
règlement des litiges résultant du commerce électronique, le régime juridique des contrats du
commerce électronique et son infrastructure15.

14
J.O RDC, no spécial, 47è année, 18 février 2006, pp.78
15
Professeur Filiga Michael SAWADOGO, « Approche nationale et régionale de la mise en place d’une réglementation du
commerce électronique.
6

En fait, la question particulière de la législation congolaise du commerce


électronique est indispensablement marquée par la nature de l’outil principal utilisé, à savoir
Internet, qui par principe est transfrontalière, échappe aux souverainetés étatiques, à un
caractère immatériel et évolutif créant la fugacité et la volatilité des informations échangées
sur ce support. Il implique un mouvement des biens, services ou paiements à travers les
frontières16.

Ce commerce électronique donne inévitablement naissance à des différends qui


doivent être réglés, et soulève de ce fait des difficultés. En effet, la dématérialisation de la
transaction n’est pas sans conséquences sur les règles déterminant la loi applicable aux
contrats qui se passent sur Internet, problème majeur auquel s’affronte la vente électronique
surtout lorsque ces échanges ont un caractère international17.

La principale difficulté réside dans le fait que les règles du droit international
privé en matière de la détermination du droit applicable aux contrats ont été conçues pour un
monde physique et dématérialisé.

Il y a aussi lieu d’inscrire la question sur la sécurité juridique des transactions et


intérêts dans le cyberspace et le commerce électronique. Car l’un des grands succès des
nouvelles technologies de l’information et de la communication réside dans son offre
d’énormes facilités d’interaction18.

D’une manière plus globale, le sentiment d’insécurité porte sur la faiblesse de


l’encadrement juridique des transactions en ligne. Les intérêts qui sont concernés par ces
transactions sont d’ordre économique ou extrapatrimonial. Le postulat est celui du « pas
d’intérêt, pas d’action ».

S’il y’a insécurité, il va sans dire qu’il y a risque évident d’atteinte aux valeurs ou
intérêts que l’on considère suffisamment importantes pour ne pas les transiger sans juste
compensation, ni juste motif. Il se pose précisément la question de l’ordre juridique qui
règne dans un tel environnement en vue de régir les rapports sociaux qui s’y tissent19.

16
M. Christian Paul, Du droit et libertés sur Internet, rapport au premier ministre francais, La documentation française, Paris,
2002, p.12 cité par Lepage BUSHABU WOTO, op.cit., p.19.
17
Professeur Filiga Michael SAWADOGO, « Approche nationale et régionale de la mise en place d’une réglementation du
commerce électronique, stratégie de commerce électronique pour le règlement des différends, promouvoir un dialogue pour
le développement ».
18
Karim BenyeKhef, le commerce électronique : normes et politiques sur la sécurité, op.cit, p. 12.
19
Y. Poullet, « Quelques considérations sur le droit cyberspace », présentation à l’Académie royale belge des sciences, le 20
mars 1998.
7

Nous pouvons donc, en se basant sur les aspects sus-évoqués, construire notre
principale problématique en posant les questions suivantes :

 En cas de conflit, quelle est la juridiction compétente ? Et par ricochet quelle est la loi
applicable à la vente électronique ? Et comment le juge peut-il sanctionner le non-
respect d’un contrat du commerce électronique ?
 Le cyberspace est-il un milieu de non droit ? Et quelle est la place de l’Etat congolais
dans et espace numérique ?

b. Hypothèses
En vue de satisfaire les problématiques posées au niveau de la problématique, le
chercheur procède par ce qu’on appelle « Hypothèse ».

L’hypothèse de recherche est une réponse anticipée à la question que l’on se pose.
Bien formulée, elle oriente l’ensemble de l’édifice et facilite le dispositif méthodologique ou
expérimental.

Quant à R.PINTO, l’hypothèse est une proposition des réponses aux questions que
l’on se pose à propos de l’objet de recherche formulé en termes tels que l’observation des faits
et l’analyse des données puissent fournir une réponse précise.

C’est ainsi qu’après avoir réalisé des recherches préliminaires, nous pouvons
émettre, au regard de notre problématique, quelques hypothèses pouvant éclairer notre
lanterne.

Un conflit de lois se déclenche lorsqu’une situation déterminée comporte un


élément d’extranéité, le rattachant à des ordres juridiques différents. Plusieurs lois ont, à des
titres différents, vocation à régir cette situation. Ces lois se trouvent en conflits, du moins en
concurrence.

Cette notion regroupe différents problèmes liés à la sanction judiciaire de droit


privé lorsque cette sanction comporte un élément d’extranéité.

La procédure à suivre sera toujours soumise à celle du tribunal civil saisi :


c’est pourquoi, il est toujours indispensable de distinguer les règles de formes de celles de
fonds. Ensuite, toujours en se fondant sur la localisation cyber spatiale du contrat, nous
8

vérifierons si les facteurs de rattachement résiduels font preuve d’efficacité afin de permettre
de désigner l’autorité compétente et la loi applicable en cas de différend contractuel 20.

Pour régler les litiges ou conflits dans la communauté cybernétique, d’où est
inclus le commerce électronique, les modes alternatifs de règlement des litiges semblent
mieux adaptés aux réalités des environnements électroniques, mais certaines difficultés
subsistent. Certaines adaptations doivent être effectuées. La négociation sans l’intervention
d’un tiers, la médiation et l’arbitrage sont des modes de règlement des litiges accessibles dans
le cyberspace pour ainsi faire le commerce électronique21.

Dans cette vue, le cyberspace est considéré comme un lieu virtuel résultant des
interactions des réseaux informatiques. Il est donc impossible de localiser le cyberspace dans
un endroit spécifique. Indéfini, le cyberspace ignore les frontières territoriales. Le caractère
règlementaire transfrontière des environnements électroniques soulève des problèmes
juridiques d’application des droits nationaux. Outre ces problématiques, des difficultés
d’harmonisation doivent également être soulignées22.

Diverses couches de règles peuvent se superposer. Ainsi une vente en ligne sera
soumise à divers faisceaux de règles cumulatives : d’abord, celles qui trouvent leur source
dans la théorie générale des obligations et dans le régime de la vente, ensuite, celles
applicables aux « contrats à distance ».23

Ces différents textes particuliers répondent, en réalité, à des préoccupations


distinctes, qui peuvent se conjuguer dans certaines hypothèses, singulières dans le cas des
contrats conclus par le biais des réseaux. Le foisonnement des régimes applicables, joint à la
dispersion des sources, est indéniable facteur de complexité24.

Plusieurs modes de règlement des litiges sont actuellement à l’essai ou implantés


dans le cyberspace. Comme il est impossible et qu’il serait présomptueux de chercher à passer
en revue tous les ordres juridiques éventuellement appelés à régir le commerce électronique
RDC, la législation congolaise étant muette en cette matière, le choix a été effectué , en

20
HERBERT.B., « Pour demeurer viables, les fictions juridiques doivent rester fonctionnelles ». (supra note 1404, p.166).
21
Supra note 36 à la p.121
22
Supra note 36 à la p. 460.
23
Andrés MONCAYO VON HASE, « les litiges relatifs au commerce électronique et à l’arbitrage : obstacles juridiques et
enjeux », Droit de l’internet.
24
David Roch GNAHOUI, Transactions et commerce électronique, deuxième partie : Transactions électroniques, cours de
Master, Université Gaston Berger, 2006. Il peut s’agir du code civil, code des obligations civiles et commerciales du pays,
etc.
9

puisant essentiellement dans le droit étranger, en vue d’exploiter diverses règles de droit
international privé pour faire ressortir les constances et les divergences en ce qui concerne les
facteurs de rattachement, aussi bien juridictionnels que normatifs. Le champ de recherche sera
accru au-delà du droit étranger en étudiant également d’autres instruments internationaux 25.

4. Méthodes et techniques

a. Méthodes
Selon GRAWITZ MADELEINE, la méthode est un ensemble des opérations
intellectuelles par lesquelles une discipline à atteindre les vérités qu’elle poursuit, les
démontre et les vérifie.

Cette conception de la méthode inhérente à toute recherche scientifique, permet de


la considérer comme un ensemble des règles rendant la réalité à saisir.

C’est ainsi que pour arriver à l’atteinte de l’objectif que nous nous sommes
assignés, les méthodes suivantes ont été utilisées :

 Méthode juridique : Elle nous a été d’une grande importance d’autant plus qu’elle a
permis l’étude de toutes les dispositions légales et du cadre réglementaire relatif à
notre sujet, pour dégager l’esprit de la loi et la volonté du législateur congolais ou des
autorités compétentes pour prendre des mesures tendant à sauvegarder l’intérêt
commun des contribuables.
 Méthode analytique : Elle nous a permis de connaitre le contenu des informations
concernant la législation afin d’aboutir à des conclusions appropriées.

b. Techniques
Si les méthodes sont utilisées pour l’élaboration complète et détaillée d’un travail
de recherche, les techniques quant à elles les sont pour la collecte des données.

GRAWITZ M. définit les techniques comme des procédés opératoires rigoureux


bien définis, susceptible d’être appliquées à nouveau dans les mêmes conditions adaptées du
phénomène de la cause.

Ainsi, pour la réalisation de notre travail, nous avons utilisé les techniques
suivantes :

25
Thomas SAKAMBI, Réguler le commerce électronique par la résolution des litiges en ligne : une approche critique,
cahiers du centre de recherches informatique et Droit (Bruxelles, Bruylant, 2005) 671 pages.
10

 La documentation ou technique documentaire : Autrement appelée « Observation


indirecte », c’est une technique qui porte sur des documents écrits ou non écrits, afin
d’en tirer des informations nécessaires à la recherche.
Grâce à cette technique, nous avons eu à consulter et à explorer les différents
documents écrits ou données écrites et consignées dans les textes légaux tels que : le
dictionnaire, les livres, l’internet… Bref différentes publications en la matière afin d’y
tirer des éléments nécessaires en rapport avec notre sujet.
 L’Interview : Selon ALBERT BRIMO, l’interview est la technique qui a pour but
d’organiser un rapport de communication verbale entre l’enquêteur et l’enquêté
concernant un objet précis. Elle nous a été utile dans la mesure où nous avons
interviewé tête à tête avec des agents l’ARPTC et quelques autres entreprises de vente
électronique, ainsi que quelques experts en droit pour émettre leurs avis afin de nous
fournir des informations nécessaires relatives à notre sujet.

5. Délimitation du sujet

a. Délimitation dans le temps


Dans le temps, cette étude s’étend de la période à laquelle la loi congolaise ne
consacre pas de cadre juridique pour régler les litiges issus des transactions de la vente
électronique jusqu’à l’adoption au niveau mondial d’un droit uniforme.

b. Délimitation dans l’espace


Dans l’espace, cette étude ne peut être circonscrite à cause de la portée mondiale
du cyberspace.

6. Subdivision du travail
Subdiviser un travail consiste à le décomposer en parties pour bien l’analyser.

C’est pourquoi, hormis l’introduction et la conclusion, notre travail est subdivisé en Trois
chapitres qui sont :

 CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L’ETUDE


 CHAPITRE II : DU REGIME JURIDIQUE APPLICABLE AU CONTRAT A
DISTANCE
 CHAPITRE III : DE LA FORMATION DU CONTRAT A DISTANCE EN DROIT
COMMERCIAL CONGOLAIS
11

CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE


L’ETUDE

Section I : Définition des concepts opératoires

§1. Notion de e-commerce


Le e-commerce ou commerce électronique ou encore commerce en ligne désigne
l’ensemble de toute transaction d’achat et de vente de biens, de produits ou de prestation de
services s’opérant à distance par le biais d’interfaces électroniques et digitales ou réalisée via
Internet26.

Il s’agit, du moins, de la définition théorique. Mais en pratique, le terme « e-


commerce » est généralement employé comme synonyme de « boutique en ligne ».

Le nom se passe d’explication, il s’agit de la rencontre d’acheteurs et de vendeurs


sur Internet. Cela implique les transactions de biens et de services, d’argent, le transfert de
fonds et l’échange de données. Le e-commerce est devenu le principal canal de la vente à
distance, ce qui explique le remplacement du terme de « vente par correspondance » par celui
de « vente à distance ».

Le e-commerce englobe donc essentiellement les transactions commerciales


s’effectuant sur Internet à partir des différents types de terminaux comme (ordinateurs,
tablettes, Smartphones, consoles, TV connectées…) sur des sites e-commerce ou applications
mobiles marchandes. Il y’a aussi le m-commerce (mobile commerce) qui devient de plus en
plus important, il représente les achats passés depuis des plateformes de vente de produits ou
de services accessibles sur les Smartphones et tablettes, une forme évolutive du e-commerce 27.

§2. Contrat commercial


La notion de contrat commercial, de prime d’abord, peu éclaircissante, puisque
le contrat apparaît avant tout comme ayant un caractère civil. Afin de comprendre ce qu’il
faut entendre par contrat commercial, nous allons le définir. D’abord, ce dernier s’entend, en
son sens le plus étroit comme un contrat constituant un acte de commerce au sens des articles
L110-1 et suivants du code français de commerce28.

26
Appvizerbook.com. e-commerce : Définition, avantages et conseils.
27
Idem.
28
Appvizerbook.com. contrats commerciaux, notions P.4-5.
12

Le contrat commercial et donc ici réduit au sens des actes commerciaux liant un
commerçant ou encore plusieurs commerçants. Et créent ainsi, des droits et obligations
juridiques pour les signataires, et doivent être qualifiés afin de préciser le régime juridique
applicable. Dans une acceptation plus large, le contrat commercial est l’engagement
contractuel qui pour l’une des parties au moins, constitue un acte de commerce, que ce
soit par nature ou par accessoire29.

Les sources du régime juridique du contrat commercial sont multiples. Il y a


d’abord le code civil avec toute la réglementation afférente au contrat (Formation, nullité,
exécution, résiliation, responsabilité, etc.). Ensuite, des dispositions propres sont dispersées
entre le code de commerce (Ex : le gage), les lois bancaires ou encore les contrats types
élaborés par les professionnels30.

§3. Contrat à distance


Le contrat à distance est tout contrat conclu entre le professionnel et le
consommateur, dans le cadre d’un système organisé de vente ou de prestation de service à
distance, sans la présence physique simultanée du professionnel et du consommateur, par le
recours exclusif à une ou plusieurs techniques de communication 31. En d’autres termes, c’est
un contrat conclu alors que le commerçant et le consommateur ne sont pas en présence l’un
de l’autre et qui est précédé d’une offre du commerçant de conclure un tel contrat32.

Le concept de contrat à distance inclut donc toute transaction conclue sans la


présence physique simultanée des parties dont le commerçant et le consommateur :
transactions par la poste, par fax, par téléphone, par Internet, etc.

Il convient donc, de dire qu’un contrat conclu à distance concerne toute personne
physique ou morale exerçant une activité à distance (téléphone, fax, catalogue, téléachat…)
ou proposant par un moyen électronique (Internet), la fourniture d’un produit, d’un bien ou la
prestation d’un service au consommateur33.

29
Appvizerbook.fr. les contrats commerciaux, notions. P.5
30
DEFRENOIS et LEVIS, la SCP Waquet, Farge et Hazan. Contrat commercial, définitions et notions de concepts.
31
Op. Cit, note 6, page 4.
32
QC : Loi sur la protection du consommateur, RLRQ c P-40. 1, art 54.4h).
33
Fiche pratique relative à la protection des consommateurs : Les contrats conclus à distance. Sans la présence simultanée des
parties (fournisseur /consommateur). Edition 2014.
13

§4. Formation du contrat à distance


La vente à distance est une technique ancienne de commercialisation, qui, grâce à
l’évolution de la performance des moyens de communication à distance, à la simplification
des processus de commande, à une accélération des délais de livraison, à une incitation
massive au crédit et au développement des services financiers à distance, a connu un grand
succès dans les trois dernières décennies.

L’encadrement juridique des contrats à distance s’est fait en deux étapes dont
l’une est générale et concerne tous les contrats à distance alors que l’autre est spécifique et
concerne les contrats électroniques uniquement.

La première forme de vente à distance est la vente par correspondance 34. Sa


réglementation initiale était d’origine déontologique. Ainsi, pour gagner la confiance des
consommateurs, la FEVAD avait élaboré une « charte qualité de la vente à distance » en
consacrant un système dit « Satisfait ou remboursé »35. Les règles déontologiques n’étaient
pas obligatoires : certaines entreprises de vente à distance les contournaient alors que d’autres
n’adhèreraient pas à une telle réglementation. C’est pourquoi, le législateur décidera plus tard
d’encadrer la vente à distance pour diverses raisons36.

En effet, le législateur constate que le déséquilibre qui domine les contrats de la


consommation est dû en grand partie à l’intégralité d’information entre le professionnel et le
consommateur37, alors que le premier connait parfaitement les caractéristiques des produits et
services proposées à la vente. Le consommateur est au contraire incapable de les connaitre.

En effet, si le contrat est conclu entre présents, le contractant peut se renseigner


sur tous les éléments qui lui fournissent un intérêt particulier, et s’il ne le fait pas, il ne pourra,
en général, pas se plaindre du silence de son cocontractant professionnel parce qu’il n’aura été
trompé que par son imprudence ou sa négligence 38. Par contre, en matière de contrats à
distance, le pouvoir ou le devoir de renseigner parait dérisoire puisque l’éloignement physique
des parties ne permet pas de renseigner en direct.

34
Shandi youssef : La formation du contrat à distance. P.6
35
Potier ? le code professionnel de la vente par correspondance-Formation du contrat, Cahiers droit de l’entreprise.
36
Shandi youssef, La formation du contrat : opération de télé-promotion avec offres de vente dites de télé-achat.
37
J-C. Auloy et F. Steinmetz « droit de la consommation » éd. Dalloz 2000, no49, P.49.
38
P. Mistreta, L’obligation d’information dans la théorie contractuelle : applications et implications d’une jurisprudence
évolutive, petites affiches 1998.
14

Quant aux circonstances de la transaction, le contrat à distance se forme sans la


présence physique simultanée des deux parties, leur échange de consentements doit intervenir
exclusivement par le biais d’une ou plusieurs techniques de communication à distance :
imprimés, catalogues, téléphone, lettres standardisées, radio, télévision, etc.

§5. Litige commercial


Le terme « Litige commercial » décrit tout type de différends qu’il peut y avoir
dans le contexte d’une relation commerciale entre deux ou plusieurs parties. Il peut s’agir de
relation entre un commerçant et son client, entre un commerçant et son fournisseur. Ainsi, la
condition d’existence d’un litige commercial est le conflit ou un désaccord dans un contexte
de relation commerciale39.

Le litige commercial peut avoir lieu dans de nombreuses situations, notamment :


en cas d’une commande non-conforme ou non reçue par le client, des factures impayées, entre
autres. Ainsi, lorsqu’il y a un désaccord entre ces deux entités concernant l’exercice d’un droit
au sein d’une relation commerciale, le litige commercial s’est installé.

Le litige commercial n’est pas à confondre avec le litige civil. Le litige


commercial concerne des conflits entre deux personnes portant sur l’exercice ou l’existence
d’un droit dans le contexte de leur relation commerciale, tels que des différends sur des
contrats commerciaux, des transactions commerciales ou des questions de propriété
intellectuelle liées à des activités commerciales. En revanche, le litige civil implique des
conflits entre des particuliers, que ce soient des personnes physiques ou morales, mais l’objet
du litige se trouve en dehors du cadre de la relation commerciale établie entre ces parties 40.

Enfin, un litige commercial doit nécessairement être réglé à l’amiable. Une


tentative préalable de règlement amiable est d’ailleurs obligatoire depuis le 1 er avril 2015 pour
pouvoir saisir un juge, à moins de disposer d’un motif légitime justifiant l’intervention
l’immédiate d’un juge41.

39
My formality : livre juridique et financier, les contrats commerciaux. Page.6-10.
40
Idem.
41
My formality : livre juridique et financier, les contrats commerciaux : règlement des litiges commerciaux. P. 20.
15

Section 2. Théorie générale sur les contrats

§1. Conditions de formation de contrat

a. Conditions de forme
La condition de forme concerne la manière dont l’acte ou la décision a été pris,
c’est-à-dire le respect de certaines formalités ou procédures. Elle vise à s’assurer que l’acte ou
la décision a été pris de manière régulière et conforme aux règles en vigueur42.

Voici quelques exemples de domaines où la condition de forme peut être prise en


compte :

 La rédaction d’un acte


 La signature d’un document
 La convocation à une assemblée
 La rédaction d’une lettre de licenciement

Il est important de noter que la condition de forme peut varier selon le contexte et
le type d’acte ou de la décision en question. Il est donc important de s’informer sur les
conditions de forme qui s’appliquent dans chaque cas particulier. Et il est aussi important de
respecter les conditions de forme dans la plupart des situations, car leur non-respect peut avoir
des conséquences juridiques importantes43.

Nous pouvons donc noter que la condition de forme peut être invoquée par les
parties concernées ou par les tribunaux dans le cadre des litiges ou de contentieux. Si la
condition de forme n’est pas respectée, cela peut entrainer l’invalidation, l’annulation ou
l’inexécution de l’acte ou de la décision en question et avoir des conséquences juridiques
importantes44.

b. Conditions de fond
La condition de fond concerne le fondement ou la substance d’un acte ou d’une
décision, c’est-à-dire la raison pour laquelle il a été pris. Elle vise à s’assurer que l’acte ou la
décision est fondé sur des motifs légitimes et respecte les règles et les lois en vigueur.

42
Maxicours juridiques.com. Formations, validités et conditions de contrat : conditions de forme. P. 32-33.
43
Idem.
44
Maxicours juridiques.com. Conditions de contrat : condition de forme. P.33.
16

Voici quelques exemples pratiques de domaines où la condition de fond peut être


prise en compte :

 La validité d’un contrat45.


 La légalité d’une action
 La validité d’un testament
 La légalité d’une assemblée générale

Il est aussi important de noter que la condition de fond peut varier selon le
contexte et le type d’acte ou de décision en question. Il est donc important de s’informer sur
les conditions de fond qui s’appliquent dans chaque cas particulier.

c. Conditions de formation du contrat commercial à distance


D’une manière fondamentale, tout contrat est censé être un acte juridique
bilatéral. Le contrat est par nature une opération juridique, autrement appelé « Negotium »,
consistant en une manifestation de volonté surtout plurilatérale ou collective ayant pour objet
et pour effet de produire une conséquence juridique46.

Malgré cela, les contrats à distance posent un certain nombre de problèmes


juridiques particuliers auxquels contribuent la rapidité, l’interaction simultanée, l’ouverture et
la globalité, l’anonymat se passant sur les plateformes électroniques. Ces caractéristiques
influent sur l’appréhension des modalités de formation du contrat en même temps qu’ils
accentuent le risque de contracter et le besoin d’encadrement juridique. L’identification des
parties à la communication à distance, l’intégrité des messages échangés par voie
électronique, la preuve de la naissance des liens de droit sur le média informatique sont autant
des questions qui se posent avec acquitté en matière de formation du contrat à distance47.

Quatre conditions sont essentielles pour la validité du contrat : « le consentement


de la partie qui s’oblige, sa capacité de contracter, un objet certain qui forme la matière de
l’engagement, une cause licite dans l’obligation »48.

1. L’échange de consentement
Le contrat implique nécessairement la volonté des deux parties, car il est bilatéral.
Pour qu’il y ait contrat, il faut que les deux parties manifestent clairement et librement leur
45
Maxicours juridiques.com. Conditions de contrats : condition de forme
46
CORNU, Op. Cit. p.16.
47
Idem.
48
Article 8 du Décret du 30 juillet 1888, code civil congolais, livre troisième.
17

intention et leur volonté de se lier, leur volonté d’accepter tout le contenu de leur contrat.
Toutefois, le code civil congolais se limite à parler du consentement de celui qui s’oblige. Le
code civil ne dit rien de la manière processuelle dont se forme le contrat.

Les jurisconsultes ont examiné l’échange de consentement en terme de rencontre


de l’offre et de l’acceptation, les volontés mises en présence doivent consentir, il faut se
donner des rendez-vous sur le même terrain. L’acceptation doit répondre à la proposition,
pour ainsi dire. Autrement, il y aurait une chose offerte et une autre chose acceptée, il n’y
aurait plus consensus in idem placitum, il n’y aurait plus convention49.

Cependant, pour le cas du contrat à distance, nous avons l’offre en ligne qui est
véhiculée sur un monde audiovisuel par des vecteurs de communication (lignes téléphoniques,
téléphones, ordinateurs, etc.). Le droit commun ne s’oppose pas à ce qu’une offre soit portée
sur un réseau audiovisuel puisque le seul critère de validité du contrat résulte de la rencontre
de l’offre et de l’acceptation50.

Toutefois, le contrat à distance trouble la notion d’initiative de la relation


contractuelle, telle qu’elle résultait du schéma classique, puisqu’il y a difficulté à déterminer
ce qui, du site en accès ouvert, ou de la visite du consommateur, a constitué l’initiative de la
conclusion du contrat51.

2. La capacité de contracter à distance


Le droit civil des personnes de même que le droit civil des obligations réservent
l’aptitude de contracter aux seules personnes aptes à être titulaires de droit et à les exercer,
sous peine de nullité de leur acte juridique. En droit congolais, les principes généraux de la
capacité sont définis par les articles 211 à 218 du code de la famille ainsi que les articles 23 et
24 du code des obligations.

La capacité ne peut se confondre avec le consentement, une personne peut être


mentalement capable de donner un consentement mais être déclarée incapable de le faire par
la loi. Dans ce cas, son consentement pourrait être qualifié de « virtuel ». Celui-ci existe bel et
bien, mais la loi ne permet pas de lui donner les effets escomptés dès lors qu’elle empêche
son actualisation.

49
L. Larombière, Théorie pratique des obligations, Bruylant.
50
O. ITEANU, Internet et le droit, Eyrolles, 1996, p.80, cité par Murielle-Isabelle CAHEN, La formation des contrats de
commerce en ligne, sept. 1999.
51
David Roch Gnahoui, Transactions et commerce électronique, deuxième partie : Transactions électroniques, cours de
Master, Université Gaston Berger, 2006.
18

Toute personne peut contracter si elle n’en est pas déclarée incapable par la loi.
L’état de la capacité des personnes, ainsi que leur rapport de famille, sont régis par les lois
de la nation à laquelle elles appartiennent52. De ces dispositions du code civil congolais,
doivent être dégagées trois observations pertinentes. La première, la capacité est la règle,
l’incapacité est l’exception. La seconde, l’état de la capacité peut différer d’un Etat à un
autre dans le commerce juridique : l’appréciation de la possibilité de contracter dépend de la
loi dont chaque personne étrangère relève avec possibilité de conflit de lois. La troisième, la
loi s’attache aux personnes physiques ou morales capables de donner leur consentement.

3. L’objet certain et la cause licite


La distinction est bien nette et claire entre l’objet et la cause, le premier désigne
ce à quoi on s’engage, le second le but immédiat et déterminant en vue duquel le débiteur
s’engage avec le créancier53.

Le code civil congolais emploie indifféremment les expressions « objet du


contrat » et « objet de l’obligation ». Le contrat perçu comme étant source des obligations a
pour finalité de créer un rapport de droit entre le créancier et le débiteur, le professionnel et
le consommateur. Un contrat n’a pas à proprement parler d’objet, mais a pour effet
d’engendrer des obligations, et c’est chacune de ces obligations qui a un objet. L’objet de
l’obligation est la prestation due54.

L’objet du contrat, au sens technique, est en effet, l’ensemble des droits et des
obligations que le contrat est destiné à faire naître. C’est en ce sens que la vente commerciale
a pour a pour objet de transférer la propriété et le bail de conférer la jouissance du bien
moyennant loyer. En ayant choisi de tirer ce point « objet des obligations » plutôt que « objet
des contrats », nous avons ciblé la finalité du contrat consistant à faire naître une obligation
précise, la prestation due55.

Du point de vue des prestations dues, le contrat commercial à distance est celui
par lequel un professionnel propose ou assure à distance et par voie électronique la fourniture
de biens ou services dans le cadre d’une activité économique. Ainsi se vérifie la teneur de

52
Article 24 du Décret du 30 juillet 1888 portant code civil congolais livre troisième.
53
Marty et Raynaud, Op. cit. n°173, p. 156.
54
Identiques à quelques mots près aux termes de l’art. 54 du code civil congolais, Les termes de l’art. 1425.
55
V. Kalongo MBIKAYI, Op. cit. p.28 et ss.
19

l’article 25 du code civil congolais livre trois, « tout contrat a pour objet une chose qu’une
partie s’engage à donner, ou qu’une autre partie s’oblige à faire ou à ne pas faire »56.

Les notions de licéité et de moralité sont certes proches mais distinctes. Elles
concernent respectivement la contrariété à la loi et aux règles impératives de droit,
spécialement à l’ordre public, et la contrariété à la moralité, à la conformité aux normes
morales admises dans un milieu de référence. Ces notions sont forcément relatives en ce sens
qu’elles varient suivant les pays et le temps.

4. Preuve du contrat
L’article 197 du CCCLIII stipule que celui qui réclame l’exécution d’une
obligation doit la prouver. Réciproquement, celui qui se prétend libéré doit justifier le
paiement ou le fait qui a produit l’extinction de son obligation. L’on se rend compte que le
législateur n’a pas expressément défini cette notion57.

C’est ainsi que l’on définit la preuve avec KATUALA KABA KASHALA
comme ce qui prouver la vérité d’un fait, d’une proposition et juridiquement, comme une
démonstration en justice, par les moyens légaux, d’un fait matériel ou d’un acte juridique dont
l’existence est contestée. L’on peut bien voir que l’article 197 renferme les principes Actori
incumbit probatio et Reus in excipiendo fit Actori58.

Une partie qui peut prouver une prétention n’est pas libre de la faire comme elle
l’entend. En droit civil congolais, la preuve n’est pas libre, elle est hiérarchisée. Le code civil
livre troisième distingue en ses articles 199 et suivants cinq modes de preuve. Ainsi, nous
avons la preuve littérale ou preuve par écrit, la preuve testimoniale, les présomptions,
l’aveu et le serment59.

Ces principes sont relatifs à la charge de la preuve qui incombe au demandeur et


exceptionnellement au défendeur. Nul n’ignore l’importance de la preuve en justice, car dit-
on que la preuve est en Droit, ce que le cœur est pour le corps. Le Droit ne vaut rien sans
preuve qui le vivifie. C’est ainsi qu’en Droit on dit que la vérité judiciaire n’est pas la vérité

56
Suivant les articles 25 du CCCL3 « Tout contrat a pour objet une chose qu’une partie s’engage à donner, ou qu’une autre
partie s’engage à faire ou à ne pas faire ».
57
Article 197 du CCCL3 « celui qui réclame l’exécution d’une obligation doit la prouver ».
58
KATUALA KABA KASHALA JM., la preuve en Droit congolais : textes, jurisprudence et doctrine, Kinshasa, éd. Batena
Ntambua, 1998, p.15
59
Articles 199 et suivants, les cinq modes de preuve d’un contrat.
20

ontologique. Vous pouvez bien avoir raison, mais dès lors que vous n’êtes en mesure
d’apporter la preuve en justice de ce que vous alléguez, vous pouvez perdre le procès60.

 La preuve littérale ou preuve par écrit

Dans le système congolais, l’écrit est le mode de preuve qui prime sur tous les
autres modes. Autrement dit, la loi donne primauté à l’écrit sur les autres modes. Elle est,
cette preuve, régie par les articles 199 à 216 du CCCLIII.

La doctrine distingue les preuves contraignantes des preuves non contraignantes.


Le premier groupe comprend les preuves préconstituées (actes authentiques et actes sous
seing privé), les aveux et les serments, tandis que le second groupe comprend les témoignages
et les présomptions.

 Les actes authentiques : sont ceux qui ont été reçus par un officier ayant droit
d’instrumenter dans le lieu où l’acte a été rédigé avec les solennités requises (Art. 199
CCCLIII).
 Les actes sous seing privé : sont organisés par les articles 204 à 214 du CCCLIII. Il
s’agit des écritures privées qui ne sont opposables aux parties, à leurs héritiers ou
ayant droit que si elles sont reconnues par elles et qui ont entre celles-ci, la même foi
que les actes authentiques.

Parmi les différents moyens de preuve admis légalement, seule la preuve écrite
permet de reproduire de manière complète et certaine la réalité de l’engagement selon les
termes consentis à l’époque de sa formation. C’est de là que vient l’intérêt de la preuve
préconstituée par écrit.

 La preuve testimoniale

De même que dans plusieurs domaines, le législateur congolais ne s’est pas donné
la peine de définir la preuve testimoniale, et c’est la doctrine et la jurisprudence qui donnent
une définition. Toutefois, les textes légaux en vigueur en République Démocratique du Congo
donnent la latitude au juge de recourir aux témoins.

60
Article 199 et suivants : les 5 modes de preuve d’un contrat.
21

Pour le CCCLIII, c’est les articles 217 à 224, pour le code de procédure pénale ce
sont les articles 16, 21, 74 et 76 à 79 et enfin, pour le code de procédure civile il s’agit des
articles 29 à 3861.

Pour le code de procédure civile, le recours à un témoin répond aussi à des


conditions bien précises auxquelles les parties sont tenues sous réserve d’être rejetées par le
juge en cas de violation par les parties. Elle en demeure pas moindre parce qu’en présence
d’une contestation manifeste de l’une des parties au contrat, la preuve testimoniale devient
donc l’un des soubassements sur lequel le juge se fige pour faire asseoir sa conviction.

Pour la doctrine, le témoin est un simple particulier invité à déposer, dans le cadre
d’une enquête ou sous la forme écrite d’une attestation, sur les faits dont il a eu
personnellement connaissance, après avoir prêté serment de dire la vérité. La preuve
testimoniale permet d’éclairer la justice dans des cas où les ombres ne cessent de persister.

Enfin, l’article 217 du code civil donne un principe très important dans la
recevabilité de la preuve testimoniale devant le juge 62. L’article susdit dispose qu’il doit être
passé acte authentique ou sous signature privée, de toutes choses excédant la somme ou valeur
de deux mille francs, même pour les dépôts volontaires.

§2. Formation et exécution du contrat de vente en ligne

1. Formation du contrat de vente en ligne


Le contrat de vente en ligne obéit aux conditions de forme et aux conditions de
fond.

a. Les conditions de forme


Toute personne qui propose, à titre professionnel, par voie électronique, la
fourniture des biens ou la prestation de services, met à la disposition de la clientèle les
conditions de forme applicables de manière à permettre leur analyse, leur conservation et leur
reproduction Conformément à l’ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 202363.

Cependant il y a quelques manifestations de formalisme et quelques restrictions au


principe de l’autonomie de volonté qui résulte de dispositions légales impératives imposant un

61
Code civil congolais livre troisième, les modes de preuve dans la formation des contrats.
62
Article 217 du CCCLIII.
63
O-L n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique
22

certain contenu au contrat, en vue de protéger les parties ou l’une d’entre elles, généralement
la plus faible64.

 L’écrit électronique

Un document écrit sous forme électronique est admis en preuve au même titre que
l’écrit sur support papier et à la même force de loi, à condition que puisse être dûment
identifiée la personne dont il émane et qu’il soit établi et conservé dans ses conditions de
nature à garantir l’intégrité65. La preuve électronique en matière pénale devra être admise, ce
qui suppose que le Code pénal congolais devra être modifié.

Pour qu’il y ait formation d’un contrat de vente en ligne ou électronique, nous devons
prendre connaissance de de l’identité de l’entreprise et de celle de l’e-commerçant. Ces deux
parties doivent se mettre d’accord sur le prix ainsi que le délai et le lieu de livraison.

A. Le prix
Le prix est un élément essentiel et même caractéristique de la vente qui va
permettre de distinguer la vente d’autres contrats transitifs de propriété, mais qui n’ont pas de
prix comme la donation ou l’échange ou encore l’apport en société. Le prix peut s’exprimer
par une somme d’argent en contrepartie de l’acquisition de la chose66.

B. Le délai et le lieu de livraison


Cette obligation est parfois difficile à respecter s’il existe des produits dont les
délais de livraison sont différents, ou si certains sont façonnés à la demande du client. En
pareil cas, il est intéressant d’expliquer que ce délai peut être différent par produit et que le
client aura, tout au long de sa commande, l’information précise du délai de livraison de
chaque produit séparément67. Sauf dispositions contraires prévues dans le contrat électronique,
le client est tenu de payer le prix convenu de sa conclusion68.

La vérification de la commande

La validation de la commande en ligne passe par plusieurs étapes :

64
Lavieeco.com/news/débat-chroniques/notions sur la formation de contrat de vente en ligne, condition de forme.
65
Article 6 de la convention de malabo sur le nouveau code numérique de la RDC
66
Article 54 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars portant code du numérique
67
Article 3 de l’ordonnance-loi portant nouveau code numérique
68
Article 57 de l’ordonnance-loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique
23

 La première étape consiste à sélectionner l’objet à acheter, la quantité voulue, et à


entrer les coordonnées personnelles du demandeur tout en indiquant l’identifiant sur le
site Internet.
 Une fois cette étape faite, la commande est validée pour une première fois. Avant de
passer au paiement, il faut vérifier les informations fournies et s’assurer qu’il n’y a pas
d’erreur.
b. Les conditions de fond

a) Le consentement
 L’offre en ligne ou électronique

Pour l’offre, l’essentiel est que le pollicitant ou la personne qui prend l’initiative de
contracter extériorise sa volonté d’une manière telle qu’elle puisse parvenir à la connaissance
des tiers69. Le contrat par voie électronique est valablement conclu si le client accepte l’offre,
après avoir eu, au préalable, la possibilité de vérifier et de réagir aux détails de sa
commande70. L’offre doit respecter :

o Les principales caractéristiques du bien, du service proposé ou du fonds de commerce


concerné ou l’un de ses éléments ;
o Les conditions de vente du bien ou du service ou celles de cession du fonds de
commerce ou l’un de ses éléments ;
o Les langues proposées pour la conclusion du contrat71.

b) La capacité
La capacité se trouve régie par l’article 210 du code de la famille. Les moyens
d’identification de la capacité du demandeur peuvent être établis par:

o La délivrance d’un numéro de carte de crédit ;


o La signature électronique qui se fait par la technologie du chiffrement.

c) L’objet
L’objet doit être licite et certain, et il doit être conforme à l’ordre public. Le
cybermarchand est obligé de s’assurer que les produits proposés sont autorisés par les lois
nationales.

69
O-L n°23/010 du 13 mars 2023 portant nouveau code de procédure numérique
70
Article 55 O-L n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique
71
Lavieeco.com/news/debat-chroniques/notion sur la formation des contrats de vente en ligne : conditions de fond.
24

A cet égard, l’objet du contrat est l’ensemble des droits et obligations que le
contrat est destiné à faire naitre. Donc, la vente a pour objet de transférer la propriété et le bail
de conférer la jouissance du bien moyennant loyer.

d) La cause
La cause veut dire les raisons qui ont menés les parties à contracter, elle doit être
licite et conforme à l’ordre public et aux bonnes mœurs. Dès la conclusion du contrat, le
fournisseur est tenu de transmettre au client une copie électronique dudit contrat 72 et ce contrat
doit avoir une cause licite.

1. Exécution du contrat de vente en ligne

A. Les obligations du vendeur (cybermarchand)


Les obligations du vendeur sont de nature très diverses. Elles permettent au
cyberacheteur d’entrer en possession des marchandises vendue, et garantir en deuxième lieu
celles-ci73.

1. Les principes à respecter


Les principes à respecter par le cybervendeur sont :

o Le respect de l’ordre public ;


o L’obligation de loyauté ;
o L’obligation de transparence ;
o Le marchand doit présenter une offre commerciale ;
o Le cybermarchand doit offrir un moyen de paiement sécurisé.

a. La livraison
Les étapes de la livraison :

 Par une série d’emails envoyés automatiquement par le vendeur à l’acheteur,


l’informant de l’avancement du traitement de sa commande.
 Par l’accès à un outil de suivi de livraison : l’acheteur reçoit un numéro de commande
et peut visualiser l’avancement de la livraison.
 Par l’accès au système interne du vendeur qui gère lui-même les données de
traitement de commande ou de suivi de livraison.

72
Article 56 O-L n°23/010 Du 13 mars portant code du numérique.
73
Idem
25

Après-vente, le cybervendeur doit mettre en place un ensemble de services qui


garantissent à l’acheteur la prise en charge de ses questions après l’achat. A la livraison
effective du produit ou à la fourniture du service objet du contrat électronique, le fournisseur
exige du client d’en accuser réception et le client est tenu de s’exécuter 74.

b. La garantie
Le vendeur ne revendique pas un droit sur le bien vendu, mais emploi des actes
matériels par rapport au bien vendu. Le trouble de fait empêche l’acquéreur de jouir
paisiblement du bien acheté75.

L’acheteur devenu propriétaire de la chose devient le seul responsable de la


défense de cette chose et de ses droits. Cependant, le fait d’un tiers est un trouble affectant la
jouissance paisible du bien.

Lorsque le vendeur se prétend titulaire d’un droit sur le bien, il porte atteinte au
droit de l’acquéreur en se prévalant lui-même d’un droit.

La deuxième hypothèse, est lorsqu’un tiers revendique une servitude qui va venir
grever l’usage du bien ou une hypothèque ou un droit de gage.

La garantie des vices cachés

Cette garantie ne peut être mise en œuvre que si l’acheteur rapporte la preuve
d’un vice caché de la chose. Le vice caché est celui qu’un acheteur diligent ne pouvait pas
déceler. Il s’agit de la garantie de l’usage de la chose ou de la diminution sensible de la valeur
de la chose76.

Les caractères des vices cachés :

 Ils doivent être inconnus de la part de l’acheteur ;


 Rendre la chose impropre à l’utilisation normale ;
 Le défaut de la chose doit être antérieur au transfert de la propriété pour que l’acheteur
en supporte les charges.

La mise en œuvre de la garantie des vices cachés :

74
Article 58 portant nouveau code numérique
75
Article 55 de l’Ordonnace-Loi n°23/010 du 13 mars 2023
76
Article 56 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 2023
26

 Le vendeur garantit les vices de la chose ;


 Le vendeur garantit aussi l’existence des qualités déclarées par lui, ou qui ont été
stipulés par l’acheteur.

B. Les obligations de l’acheteur (cyberacheteur)


L’acquéreur a deux principales obligations de payer le prix de vente, et de prendre
la livraison de la chose. Ainsi, les parties peuvent prévoir des obligations accessoires telles
que l’obligation de paiement et l’obligation de retirement de livraison.

1. L’obligation de paiement
Le Cyberacheteur doit payer le prix au jour et lieu prévus dans le contrat de vente.
Le règlement s’effectue soit immédiatement, soit de manière différée à la livraison du bien.
Le moyen de paiement le plus utilisé est la carte bancaire, couplée à une solution de cryptage
des données77.L’internaute donne son numéro de carte, sa date de validité et un code inscrit au
dos de la carte. La transaction est ensuite réalisée si la carte existe et si elle n’a pas été
déclarée comme volée. Le paiement par carte bancaire, sauf utilisation frauduleuse, est
irrévocable78.

2. L’obligation de retirement de la livraison


L’acquéreur a l’obligation de prendre livraison ou de retirer la chose, cette
obligation opère une sorte de détention de la chose. A partir du moment où l’on a la mise à
disposition de la chose, il faut en prendre livraison. Tant que la chose n’est pas retirée, le
vendeur est assujetti à une obligation de conservation de la chose. Si elle est détériorée, sa
responsabilité se trouvera engagée79.

Lorsque le cyberacheteur ne retire pas la chose, on peut saisir le tribunal pour


prononcer la résolution de la vente. Le vendeur, peut dans le cas où il y a stipulation de délai,
résoudre unilatéralement le contrat de plein droit et sans sommation. Il suffit que le vendeur
déclare informer l’acquéreur qu’il résout la vente80.

Le cybermarchand doit faciliter l’opération de la livraison, et ainsi, lorsque la


livraison est effectuée au pays du cyberacheteur, il est tenu de donner tous les documents
administratifs nécessaires à l’importation, si le vendeur est celui qui supporte les charges.

77
Article 57 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique
78
Idem
79
Article 58 de l’0rdonnance-Loi n°23/010 du 13 mars portant code du numérique
80
Idem.
27

Le contrat de vente à distance constitue le commencement des transactions


commerciales nationales et internationales. Ceci vaut possibilité de présence de larges et
nombreux choix avec une différence de prix et coûts pour le cyberacheteur.

Section 3. Eléments en faveur de l’étude des contrats en ligne

§1. La nécessité de constater l’accord entre parties (expression du


consentement)
En matière contractuelle, l’expression de la volonté ou du consentement des
contractants est nécessaire afin de parfaire la convention. Bien que le consentement interne,
c’est-à-dire celui existant dans le for intérieur des parties, doive exister, le consentement
déclaré l’emportera sur le consentement réel si l’on ne peut parvenir à prouver leur
discordance.

La sécurité juridique est à ce prix, mais lorsque le consentement réel est établi,
celui-ci prime, car on ne saurait retenir une déclaration de volonté que ne sous-tend pas une
volonté véritable. Bien que nous considérions que ces volontés ne suffisent pas, en elles-
mêmes, à extérioriser un consentement efficace, elles sont toutefois nécessaires au processus
contractuel81.

Dans ces conditions, le concours des volontés est instantané sauf en ce qui
concerne le lieu. Mais la situation change lorsque la manifestation des volontés doit se faire
en deux ou plusieurs phases : l’une des parties faisant une offre ou « pollicitation », l’autre
partie devant accepter cette offre. C’est les cas des contrats par correspondances ou entre
personnes non présentes ou personnes éloignées82. L’offre et l’acceptation en ligne font l’objet
d’expression du consentement des contrats en ligne.

1. L’offre en ligne

a. La forme de l’offre en ligne


L’offre en ligne est véhiculée sur un mode audiovisuel par des vecteurs de
communication (câble, lignes téléphoniques, téléphone). Le droit commun ne s’oppose pas à
ce qu’une offre soit portée sur un réseau audiovisuel puisque le seul critère de validité du
contrat résulte de la rencontre de l’offre et de l’acceptation83.
81
Marc Fontaine « Offre et acceptation, approche dépassée du processus de formation du contrat.
82
KALONGO MBIKAYI, Op.cit, p.44 et 45.
83
O’Neal ITEANU, Internet et le droit, Eyrolles, 1996, p.80.
28

En vertu du principe du consensualisme, l’offre pas plus que l’acceptation n’obéit


à aucune exigence de forme particulière. Ce qui est essentiel est que le pollicitant, c’est-à-dire
celui qui prend l’initiative de contracter, extériorise sa volonté d’une manière telle qu’elle
puisse parvenir à la connaissance des tiers. Ainsi, il a été jugé que l’enchère faite au cours
d’une vente publique volontaire constitue une offre d’achat 84. « L’offre repose nécessairement
sur un comportement actif positif »85.

En outre, la technique interactive du push and pull permet un dialogue et des


échanges pratiquement simultanés et, d’une manière générale, l’interactivité rend possible
pour les entreprises le fait de présenter des offres personnalisées grâce aux réponses fournies
en ligne par les consommateurs et à la gestion de la fabrication à la commande86.

b. Les caractéristiques de l’offre en ligne


 Caractères traditionnels de l’offre applicables dans le e-commerce

L’offre en ligne devra revêtir les mêmes caractéristiques que dans le commerce
juridique traditionnel. L’élément psychologique de l’offre consistera ainsi dans la volonté de
l’auteur de l’offre de se lier (fermeté de l’offre). L’élément matériel de l’offre se traduira par
l’exigence de précision suffisante de la situation juridique dont l’offre est la préfiguration.
Pour être reconnue par le droit, la volonté du pollicitant doit être extériorisée 87.

L’offre au sens juridique du terme, doit être à la différence d’une simple


proposition de pourparlers : ferme, non équivoque, précise et complète. En d’autres termes,
elle doit être l’expression d’une volonté bien nette de conclure le contrat en cas d’acceptation
de l’offre, être exempte de quelque doute et doit pouvoir contenir tous les éléments du contrat
à conclure de façon à ce que l’acceptant agisse en connaissance des causes.

L’offre doit contenir tous les éléments nécessaires à la conclusion du contrat


comme la désignation du produit et le prix par exemple. L’offre ne pourra contribuer à la
formation du contrat qu’à la condition d’être précise, ferme et dépourvue d’équivoque 88. Car,
quoique n’étant pas défini par le code civil congolais livre troisième, ni par le code civil

84
ROY DEMOGNE : « La volonté peut en général s’exprimer en n’importe quelle forme : parole, écrit, signe convenu ou non
douteux comme le fait de lever son doigt dans une vente aux enchères ou dans une offre à une foule ».
85
Alfred Rieg, « Rapport sur les modes non formels d’expression de la volonté en droit civil.
86
David Roch GNAHOUI. Transactions et commerce électronique, deuxième partie : Transactions électroniques, cours de
Master, Université Gaston Berger, 2006.
87
Michèle Van et al., Op.cit « L’offre constitue un acte réceptif : pour produire quelques effets, il faut qu’elle soit portée à la
connaissance du bénéficiaire par l’offrant ou son mandataire.
88
THOUMYRE L. « L’échange des consentements dans le commerce électronique » in Juriscom.net, 15 mai 1999.
29

français, l’offre découle de l’exigence du consentement de ses articles 9 pour la RDC et 1109
pour la France : « Il n’y a point de consentement valable, si le consentement n’a été donné que
par erreur, ou s’il a été extorqué par violence ou surpris par dol ».

 Obligations spécifiques afférentes à l’offre en ligne (prospection)

L’offre en ligne ou la prospection ne fait pas l’objet d’une réglementation


spécifique en Droit congolais. Il existe en Droit congolais des législations en matière de
publicité ou encore en matière d’affichage du prix qui pourraient s’appliquer 89. Toutefois de
lege ferenda, pour une législation particulière pour le commerce en ligne ou électronique,
nous nous inspirerons des obligations ou conditions auxquelles la prospection en ligne est
soumise en Droit français :

o L’obligation de transparence dans l’offre en ligne ;


o L’obligation de loyauté dans l’offre en ligne ;
o L’obligation de respect dans l’offre en ligne.

1. L’acceptation en ligne

a. Portée de l’acceptation
L’acceptation peut se définir comme l’intention définitive du destinataire de
l’offre, de conclure le contrat aux conditions prévues par l’offrant, et à ces conditions
seulement : l’acceptation doit être identique à l’offre 90. Lorsque l’offre est acceptée sans
réserve par le destinataire, l’on peut considérer le contrat comme définitivement formé.
L’acceptation est le consentement d’une personne à une offre de contrat qui lui a été destinée.

Il y a donc un expéditeur de l’offre (le pollicitant) et un destinataire de l’offre


(l’acceptant). Dans les échanges en ligne, la confusion des rôles d’expéditeur et de
destinataire peut rendre difficile l’identification de l’origine de l’acceptation.

Toutefois, il y a lieu de noter que l’acceptation donnée par voie électronique


demeure valable. Dans le contexte de la formation des contrats, sauf convention contraire
entre les parties, une offre et l’acceptation d’une offre peuvent être par un message de
données. Lorsqu’un message de données est utilisé pour la formation d’un contrat, la validité

89
Il s’agit de l’identification et de l’indication du cybermarchand.
90
Voire Murielle-Isabelle CAHEN, Op.cit, p.29.
30

ou la force exécutoire de celui-ci ne sont pas déniées pour le seul motif qu’un message de
données a été utilisé91.

b. Modalités d’échanges de consentement en ligne


Les contrats du commerce en ligne se forment de différentes manières. Cela
dépend de la manière dont l’acceptation est communiquée au regard de l’offre. Trois
principales modalités de communication d’échange de consentement sont possibles :

o L’échange des courriers électroniques : Le contrat peut se former par un échange de


courriers électroniques entre les parties. Pratiquement, l’offrant expédiera par e-mail
un fichier attaché contenant le contrat et invitera son client à le lui retourner muni de
sa signature électronique.
o Les contrats entre « absents » ou ente « non présents » : Ces contrats peuvent être
conclus moyennant une communication directe entre les applications des
correspondants, sans intervention humaine. L’automatisation complète est la
caractéristique la plus remarquable de l’échange de données informatisées.

c. Le droit de rétractation après acceptation


En principe, la révocation postérieure à l’offre n’est pas possible en droit commun
des contrats, sauf cas de vice de consentement ou de force majeure. Si déjà le volte-face de
l’offrant pendant la durée de validité de l’offre risque d’engager sa responsabilité, après
l’acceptation les parties sont définitivement liées. Une révocation de l’offre ou de
l’acceptation qui intervient par la suite est évidemment inefficace 92.

Le droit de rétractation ne s’applique pas aux « contrats de fourniture de services


d’hébergement, de transport, de restauration, de loisir, lorsque le fournisseur s’engage, lors de
la conclusion du contrat, à fournir ces prestations à une date déterminée ou à une période
spécifiée. L’ordonnance loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique fixe les
règles du commerce électronique en son titre VIII telles que le client peut disposer d’un droit
de rétractation sur une commande faite au professionnel (fournisseur, opérateur…). En cas
d’exercice du droit de rétractation, le professionnel est tenu de rembourser toute somme
d’argent recue du client en paiement de sa commande ou liée à celle-ci, et ce remboursement

91
L’article 1er de cette loi Type définit le message des données comme « l’information créée, envoyée, recuues ou conservée
par des moyens électroniques ou optiques ou des analogues, notamment, mais non exclusivement, l’échange de données
informatisées.
92
Par exemple, l’erreur qui fonderait un garagiste à dédire son offre acceptée après avoir constaté qu’il s’est mépris sur l’aage
réel du véhicule du client. Là encore il s’agit d’un vice de consentement.
31

intervient dans un délai maximum de soixante-douze (72) heures, à compter de la date de


réception par la notification de la rétractation93.

§2. La nécessité de vérifier la capacité contractuelle des cocontractants

a. La portée des incapacités dans les contrats en ligne


La capacité ne peut se confondre avec le consentement : une personne peut être
mentalement capable de donner un consentement mais être déclarée incapable de le faire par
la loi. Dans ce cas, son consentement pourrait être qualifié de « virtuel ». Celui-ci existe bel et
bien, mais la loi ne permet pas de lui donner les effets escomptés dès lors qu’elle empêche son
actualisation. Toute personne peut contracter si elle n’en est pas déclarée incapable par la
loi94. L’état de la capacité des personnes, ainsi que leur rapport de famille, sont régis par les
lois de la nation à laquelle elles appartiennent95.

De ces dispositions du code civil congolais, doivent être dégagées trois


observations pertinentes. La première, la capacité est la règle, l’incapacité l’exception. La
seconde, l’état de la capacité peut différer d’un Etat à un autre dans le commerce juridique
international ; l’appréciation de la possibilité de contracter dépend de la loi dont chaque
personne étrangère relève avec possibilité de conflit des lois. La troisième, la loi s’attache aux
personnes physiques ou morales capables de donner leur consentement .C’est là que l’échange
en ligne apporte un bémol dans le sens que la réalité virtuelle qui place les hommes derrière
des machines et que même les machines agissent de manière automatique pour consentir en
lieu et place des humains.

b. La capacité des personnes à contracter en générale


La capacité concerne la possibilité de contracter. Ainsi l’incapacité juridique
organisée par la loi n’affecte pas la responsabilité délictuelle de la personne, si elle a le
discernement96. Sont incapables : les mineurs, les majeurs aliénés interdits, les majeurs
faibles d’esprit, les prodigues, les affaiblis par l’âge ou infirmes placés sous curatelle. En
droit congolais, la capacité de la femme mariée trouve certaines limites. La femme mariée
doit obtenir l’autorisation de son mari pour tous les actes juridiques dans lesquels elle s’oblige
à une prestation qu’elle doit effectuer en personne97.

93
Article 62 Ordonnance-Loi n°23/010 du 10 mars 2023 portant code du numérique en RDC En son titre VIII
94
Article 23 du Décret du 30 juillet 1888 Code civil congolais livre troisième.
95
Article 24 du Décret du 30 juillet 1888 Code civil congolais livre troisième.
96
Article 24 de la loi 87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille en RDC.
97
Article 448 de la Loi 87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille en RDC.
32

L’incapacité ne peut résulter que d’un texte légal dont l’interprétation est toujours
stricte. Pour les étrangers, l’on se réfère à leur loi nationale pour déterminer leur capacité ou
leur incapacité. Cela veut dire qu’à cet égard, ce qui vaut en droit étranger n’est pas
nécessairement repris dans le droit congolais.

La représentation peut être volontaire comme résultant d’un mandat ou légale


lorsque le pouvoir du représentant provient de la loi. Sous ce régime sont placés : les mineurs,
les aliénés qui n’ont pas de discernement, l’interdit 98.L’assistance est comme un pouvoir de
veto détenu par un assistant en présence de qui le mineur émancipé 99 et les personnes placées
sous curatelle100 passent leurs actes juridiques. L’autorisation est relative à la femme mariée
au sens de l’article 448 du code de la famille.

§3. La détermination de la juridiction compétente en cas de litige


La détermination de la juridiction compétente dans le cadre des contrats de vente
en ligne est d’une importance n’appelant pas à un débat. Il est vraiment nécessaire que l’on se
pose la question de la juridiction compétente en cas de conflit.

Le professeur Yav KATSHUNG affirme que la détermination de la juridiction


compétente est importante puisqu’elle dépend, d’une part, de la détermination des procédures
à suivre pour régler le litige et d’autre part, elle assure ultérieurement de l’exequatur d’un
jugement rendu par un tribunal étranger qui devrait être exécuté sur le territoire d’un autre
Etat101.C’est l’application du principe, lex loci contractus ou locus regit actum ; Qui veut dire
que le lieu regit l’acte.

Nous remarquerons que les Etats concluent bien que timidement, mais de temps
en temps des accords bilatéraux et/ou multilatéraux en matière civile, qui constituent ce que
l’on appel en Droit privé international, les règles matérielles de conflit de lois.

Lorsqu’il y a donc conflit de lois, et que l’on sait démontrer que les parties au
contrat conclu en ligne ou par voie électronique appartient à des Etats ayant signés ou ratifiés
un accord en la matière, ce traité ou cet accord constituera la loi applicable à ce conflit. Il ne

98
Il s’agit de tout majeur ou tout mineur émancipé qui est dans un état habituel d’imbécilité, de démence ou de faveur même
si cet état présente des intervalles lucides (articles 215 et 304 de la Loi 87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille).
99
Il s’agit, en droit congolais, d’un mineur qui par le fait du mariage passe du régime de la tutelle à celui de l’assistance.
100
Il s’agit, au sens de l’art. 314 du code congolais de la famille, des prodigues, des faibles d’esprit auxquels il est défendu de
plaider, de transiger, d’emprunter, de recevoir un capital mobilier et d’en donner d’échange, d’aliéner ou de grever leurs
biens d’hypothèques sans l’assistance d’un conseil qui leur est nommée par le tribunal.
101
YAV KATSHUNG, Op.cit, p.39.
33

sera donc pas nécessaire de savoir dans ce cas si le contrat comporte ou non une clause
désignant de manière exprès ou tacite la loi applicable102.

N’oublions tout de même pas que pour déclarer compétente la juridiction d’un tel
Etat, cela implique nécessairement, comme en matière de conflits de lois, de vérifier
préalablement que le contrat à distance présente un élément de rattachement entre cet Etat et
les éléments du litige103.

Si l’ensemble des éléments du contrat litigieux se trouve exclusivement rattaché


au territoire d’un seul Etat, le problème de conflits de juridictions ne se pose pas. L’on pourra
avoir un conflit interne de juridictions où les règles procédurales de cet Etat déterminent la
juridiction nationale compétente à reconnaitre le litige104.

La surveillance du secteur commercial électronique est assurée par le Ministre


ayant le numérique dans ses attributions et, le cas échéant, à travers les établissements,
services ou organismes y rattachés conformément aux dispositions de la présente
Ordonnance-loi ainsi que les lois et règlements en vigueur105.

Lorsque l’Autorité de Régulation Numérique est saisie ou informée par une


autorité de régulation compétente d’un autre Etat dans le cadre d’un différend entre un
fournisseur des activités commerciales électroniques et services électroniques nationaux, et un
fournisseur des activités et services électroniques étrangers, l’Autorité de Régulation du
Numérique coordonne ses efforts avec elle dans le règlement du litige106.

102
YAV KATSHUNG, Op.cit, p.43.
103
YAV KATSHUNG, Op.cit, p.43.
104
YAV KATSHUNG, Op.cit, p.44.
105
Article 75 de l’O-L n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique
106
Article 78 de l’0-L n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique
34

CHAPITRE II : LE REGIME JURIDIQUE APPLICABLE AU


CONTRAT COMMERCIAL A DISTANCE

Section I : Etat de lieu de la législation congolaise en matière de vente en


ligne

§1. Nature juridique du contrat de vente en ligne

A. Notions
Parler de la nature juridique, c’est question de préciser les règles juridiques
positives applicables dans une matière quelconque. Dans le cas sous examen, il s’agit de
préciser la loi applicable en matière des contrats conclus à distance par voie électronique en
République Démocratique du Congo tout en y annonçant la jurisprudence s’il en existe.

En effet, le nouvel aspect de vente à distance tel que le commerce électronique


soulève des questions délicates relatives à la détermination de la loi applicable. La complexité
provient en fait du caractère immatériel et peu localisé d’Internet. Ces deux critères affectent,
en effet, les règles classiques du Droit international privé relatif au règlement du conflit de
lois et de juridictions car ces dernières reposent essentiellement sur la notion de frontière et de
localisation physique du contrat d’Internet ignoré précisément.

En droit congolais, ces contrats constituent un phénomène nouveau dont les


concepts sont encore à apprendre et valoriser. En effet, la législation congolaise en matière de
devoir d’information, d’offre et d’acceptation contractuelle reste encore embryonnaire.

1. Le devoir d’information
Toute personne qui exerce le commerce électronique sera tenue d’assurer aux
destinataires des biens ou services un accès facile, direct et permanent utilisant des normes
communes en ce qui concerne les informations suivantes :

 S’il s’agit d’une personne physique, le prestataire indique ses nom et prénom et, s’il
s’agit d’une personne morale, sa raison sociale, son capital, son numéro d’inscription
au registre des sociétés ou associations ;
 L’adresse complète de l’endroit où elle est établie, son adresse de courrier
électronique, ainsi que son numéro de téléphone ;
35

 Si elle est assujettie aux formalités d’inscription des entreprises ou au répertoire


national des entreprises et associations, le numéro de son inscription, son capital social
et l’adresse de son siège social ;
 Si son activité est soumise à un régime de licence, le nom et l’adresse de l’autorité
ayant délivré celle-ci ainsi que la référence de l’autorisation.

Sera considérée comme faisant du commerce électronique, toute personne


physique ou morale qui exerce l’activité de commerce électronique, même en l’absence
d’offre de contrat, dès lors qu’elle mentionne un prix, indique celui-ci de manière claire et non
ambiguë, et notamment si le prix inclut les taxes, les frais de livraison et autres charges 107.

On peut également citer l’article 279 du même Code civil congolais lire III, selon
lequel « le vendeur est tenu d’expliquer clairement ce à quoi il s’engage. Tout pacte obscur
s’interprète contre le vendeur ». C’est aussi le cas de l’article 10 du même Code en ce qu’il
prévoit la nullité du contrat en cas d’erreur sur la substance de la chose qui en est l’objet.

En matière de contrat de consommation, le législateur congolais n’impose aucune


des cinq cents quarante langues et dialectes qui ont cours en ce pays.

2. L’offre
Maitre OWENGA ODINGA souligne que l’offre n’est pas strictement
réglementée en droit congolais. Cependant, il existe certaines dispositions du Code civil
portant sur la promesse de vente108. C’est le cas de l’article 270 du CCCLIII, selon lequel « la
promesse de vente vaut vente, lorsqu’il y’a consentement réciproque des deux parties sur la
chose et sur le prix.

Toute personne qui propose, à titre professionnel, par voie électronique, la


fourniture de biens ou la prestation de services, met à la disposition de la clientèle les
conditions contractuelles applicables de manière à permettre leur analyse, leur conservation et
leur reproduction109. L’offre énonce en outre les caractéristiques essentielles du bien ou du
service ; la durée de l’offre du produit ou du service ; le prix du bien ou du service offert ; les
modalités et délais de paiement…

107
Article 2 de la convention de Malabo sur le nouveau code numérique en RDC
108
Owenga Odinga L. est avocat au barreau de Kinshasa-Gombe.
109
Article 53 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 2023 du code numérique
36

3. L’acceptation de l’offre
La législation congolaise aborde le problème de l’acceptation de l’offre de
contracter selon les articles 53 et suivants de l’Ordonnance-loi n°23/010 du 13 mars 2023
portant code du numérique. Les parties au contrat de consommation doivent garder les
informations contenues dans l’offre après l’avoir accepté. Les informations contenues dans
l’offre sont fournies avant que le client du service ou du bien passe commande110.

Deux théories se posent s’agissant du lieu et du moment de la rencontre des


consentements :

o La théorie de l’émission ; et
o La théorie de la réception

a. La théorie de l’émission
Cette théorie n’admet la formation du contrat qu’au moment où l’acceptant se sera
dessaisi du document témoignant de l’expression de sa volonté. Dès cet envoi, l’offre et
l’acceptation sont irrévocables. Le contrat par voie électronique est valablement conclu si le
client accepte l’offre, après avoir eu, au préalable, la possibilité de vérifier et de réagir aux
détails de sa commande111.

Ce système parait inadapté en matière électronique, car il repose sur un décalage


entre la manifestation de l’acceptation et sa réception par le sollicitant. Or, les échanges
électroniques de consentement se caractérisent par leur rapidité, ce qui permet de supprimer
ce décalage. Il suffit que l’internaute clique sur le bouton d’acceptation pour que la
manifestation de volonté parvienne au sollicitant de manière instantanée.

b. La théorie de la réception
Selon la théorie de la réception, le contrat est formé seulement lorsque le
pollicitant ou l’offrant a reçu l’acceptation émise par l’acceptant, c’est-à-dire qu’il a eu la
possibilité d’en prendre connaissance. Jusqu’à l’arrivée de l’acceptation, il n’y a pas
d’information du contrat donc l’offre peut être révoquée et l’acceptation demeure rétractable.

Le contrat est conclu au lieu et au moment où le message d’acceptation parvient


dans le système de l’offrant. L’auteur de l’offre accuse réception par voie électronique de la
commande lui adressée conformément aux conditions de l’offre. Dans le cas d’un contrat
110
Article 53 et suivants du nouveau code numérique
111
Article 55 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique
37

conclu entre professionnel et un non-professionnel, les conditions prévues à l’article 53 sont


d’application112.

La commande, la confirmation de l’acceptation de l’offre et l’accusé de réception


sont considérés comme reçus lorsque les parties y ont accès par voie électronique.

4. Le recours contre le spamming


Le spamming est un envoi massif et parfois répété de courrier électronique non
sollicité, le plus souvent à caractère commercial à des personnes avec lesquelles l’expéditeur
n’a jamais eu de contact et dont il a capté l’adresse électronique dans les espaces publics
d’Internet113.

Dans l’approche juridique de définition du spamming, Guillaume Teissonnière,


avocat au barreau de Paris114, précise que c’est l’ensemble des procédés illicites d’envois de
messages électroniques non sollicités. Ainsi, parmi ces procédés nous avons relevés les faits
suivants :

o Dissimuler son identité ou se prévaloir d’une fausse identité ;


o Ne pas indiquer d’adresse valable à laquelle le destinataire peut transmettre une
demande visant à obtenir que les communications cessent.

En droit congolais, le spamming n’est pas réglementé et, par conséquent, non
incriminé.

5. La suppression des clauses abusives


Les contrats à distance sont généralement des contrats d’adhésion ou le
professionnel fixe unilatéralement ses conditions et clauses contractuelles et invite le
consommateur à y adhérer115.

Le législateur et la jurisprudence de notre pays devraient s’employer à combattre


énergétiquement les clauses abusives116. La fréquence de celles-ci dans les contrats
d’adhésion, provoque systématiquement la rupture de l’équilibre contractuel et porte souvent
gravement atteinte aux intérêts des consommateurs.

112
Article 55 de l’Ordonnance-Loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique
113
Article 360 du nouveau code numérique en RDC
114
Teissonnière, Guillaume. « La lutte contre le spamming : de la confiance en l’économie numérique à la méfiance envers
ses acteurs ». Juriscom.net. (Page consultée le 30 août 2023).
115
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.196.
116
Article 364 du nouveau code numérique.
38

L’attitude de nos juridictions en ce domaine relève d’un archaïsme inquiétant.


Ainsi a-t-il été jugé par la cour d’appel de Kinshasa qu’ « aucune considération d’équité,
quelque justifiée qu’elle soit ne peut autoriser les juges soit d’office, soit à la demande de
l’une des parties à modifier la teneur d’une convention ».

En effet, obligatoire pour les parties, la convention l’est aussi pour le juge et elle
s’impose à lui. Il doit la respecter et la faire respecter. Ministre de la volonté des parties, le
juge doit être un serviteur respectueux du contrat. S’il lui est demandé de l’interpréter, il
recherchera quelle a été la commune intention des parties. S’il lui est demandé de le modifier,
de le réviser, s’il s’y refusera, et cela alors même qu’un changement imprévisible du contexte
économique, social ou politique en aurait déséquilibré l’économie117.

1. Fracture numérique en RDC


Evoquer la fracture numérique dans notre pays revient à analyser les causes qui
empêchent à un plus grand nombre de nos compatriotes d’accéder aux nouvelles technologies
de l’information et de la communication (NTIC)118.

Définissant la fracture numérique comme l’écart ou le fossé qui sépare la


population ayant accès aux NTIC de celle qui n’y a pas accès, nous avons analysé les
difficultés qui, une fois, permettront à ces compatriotes marginalisés d’en bénéficier. Ces
difficultés sont en d’ordre technico-financier et institutionnel.

2. Cadre institutionnel
Le cadre institutionnel du secteur des activités et services numériques comprend le
Ministère ayant le numérique dans ses attributions ; l’Autorité de Régulation du Numérique ;
l’Autorité Nationale de Certification Electronique ; l’Agence Nationale de Cyber sécurité et le
Conseil National du Numérique119.

 Le Ministre : Il a pour mission de concevoir, proposer et mettre en œuvre la politique


du gouvernement dans le secteur numérique ; ainsi que d’assurer, dans les limites de
ses compétences, la réglementation, la promotion et le suivi des activités et services du
secteur numérique120.

117
Terré F. et alii. Droit civil : les obligations. 9ème éd. Paris : Dalloz, 2005. P.32.
118
Mpoto Iyango, La problématique de la réduction de la fracture numérique en RDC.
119
Article 5 de l’Ordonnance-loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code numérique en RDC
120
Article 6 portant nouveau code numérique
39

 L’Autorité de Régulation du Numérique : C’est un établissement public créé par le


Décret du Premier Ministre délibéré en conseil des Ministres et placée sous la tutelle
du Ministre ayant le numérique dans ses attributions. Il a pour mission de réguler les
activités et services numériques ; veiller à l’équité des prix et à la qualité des services
rendus aux utilisateurs ; définir les principes d’interopérabilité des services
numériques ; promouvoir et développer les activités dans le secteur du numérique121.
 L’Autorité Nationale de Certification Electronique : Il est créé, par Décret du
Premier Ministre délibéré en conseil des Ministres. C’est un établissement public à
caractère technique, placé sous la tutelle du Ministre ayant le numérique dans ses
attributions. Elle est dotée de la personnalité juridique, jouit de l’autonomie de gestion
et dispose d’un patrimoine propre122.
 Le Conseil National du Numérique : Il est placé sous l’autorité du Président de la
République. Il comprend une représentation de l’ensemble des acteurs du secteur du
numérique, à savoir la Présidence de la République, le Gouvernement et ses services,
le secteur privé, le parlement, le monde scientifique, les cours, tribunaux et parquets,
la société civile ainsi que les autres parties prenantes123.

§2. Mise en place de solutions pratiques


La République Démocratique du Congo a besoin d’une bonne préparation pour
pouvoir démarrer dans le commerce électronique. Ainsi, il importe un choix judicieux dans le
type de commerce en ligne à adopter en vue d’une réussite à l’instar des tentatives fructueuses
notamment en Ethiopie124.

A. Quelques types de commerce électronique


Le commerce électronique est varié dans ses manifestations, comme c’est aussi le
cas dans le commerce classique. Ainsi, nous découvrons le commerce électronique à
destination du grand public ou business to consumer 125, le commerce électronique entre les
entreprises ou business to business et le commerce électronique vers la diaspora ou to
diaspora.

121
Article 7 portant nouveau code numérique
122
Article 9 Portant nouveau code numérique
123
Article 11 Portant nouveau code numérique
124
Site Internet www.ethiolink.com offre un bel exemple de réussite du commerce électronique en Ethiopie avec la
diaspora.2
125
Seffar K. et BenyeKhef K. Commerce électronique et normativités alternatives.
40

1. Le commerce Business to Business (B2B)


Le B2B recouvre le champ du commerce interentreprises, c’est-à-dire les activités
dans lesquelles les clients sont des entreprises126. Les types de sites les plus représentatifs de la
notion de B2B, sont les places de marché virtuel (PMW) sur le Web qu’elles soient publiques
ou privées.

Plus précisément, le B2B est du commerce électronique entre deux commerçants


ou du commerce entre une entreprise et son fournisseur. Ces entreprises utilisent surtout
l’échange de documents informatisés (EDI) pour se communiquer les données127.

Les transactions B2B dominent le commerce électronique mondial. En 2011, le


commerce B2B représentait $995 milliards, soit 93.3% De tout l’e-commerce des Etats-Unis.
Dans l’Union européenne, ce chiffre se situe entre $385 et $400 en 2012128.

2. Le commerce Business to consumer (B2C)


Il convient de souligner que peu de pays africains sont actifs dans ce domaine : le
Ghana, l’Ethiopie, le Sénégal et l’Afrique du Sud. Mais la plupart des sites sont hébergés en-
dehors du continent africain à cause soit du coût de l’hébergement, soit de la qualité des
connexions Internet129.

De nombreux produits et services actuellement vendus sous une forme matérielle


sont progressivement livrés numériquement au consommateur : logiciels, musique, articles de
presse, etc. Les entreprises économisent ainsi en capital investi, de même qu’en frais de
stockage, de présentation et de distribution, s’évitent les intermédiaires, tout en soignant une
approche personnalisée du client130.

3. Le commerce Business to Diaspora


Comme nous venons ainsi de le souligner ci-haut, le commerce électronique est
surtout le fait de relations entre entreprises dans les pays riches, mais il est très marginal
ailleurs. Toutefois, depuis quelques années, des entreprises d’un genre nouveau ont émergé,
exploitant une niche particulière, le « marché de la diaspora », le B2D131.
126
Yosra Bougzala. Obstacles au développement du commerce électronique en Tunisie.
127
www.cvm.qc.ca
128
Abdoulaye Ndiaye a présenté son exposé sur « les négociations sur les commerce électronique » dans le cadre du
séminaire tenu à Accra du 9 mars 2015.
129
Abdoulaye Ndiaye, Idem.
130
Simm, C. Le commerce électronique : défis technologiques, défis de société.
131
Vulliet, B. E-commerce : du mirage économique au miracle social. Genève : Institut universitaire d’études du
développement, 2013.
41

Le marché de la diaspora est explicité par deux types d’entreprises : d’une part,
celles qui fournissent des biens et des services aux expatriés se trouvant dans les pays
développés, ou Business to Diaspora consumer marketing, comme les voyages, le logement,
l’envoi d’argent, de produits alimentaires, symboliques, religieux, etc., provenant des pays
d’origine ; d’autre part, celles qui vendent et distribuent dans un pays en développement des
produits achetés en ligne par les expatriés, ou des personnes ayant un lien avec ce pays, pour
leurs familles et amis. Dans ce cas il y a trois acteurs, d’où le terme Split marketing : le
vendeur dans un pays en développement, l’acheteur dans un pays développé, le bénéficiaire
dans le même pays en développement132.

Section 2 : Régime juridique des contrats à distance en droit étranger


En application de l’article 55 de la constitution française et de la jurisprudence en
vigueur, aussi bien celle des juridictions administratives que judiciaires, les conventions
internationales régulièrement ratifiées, et sous condition de réciprocité, ont une force
supérieure à celle des lois, même postérieures133.

Le nouvel aspect de vente à distance tel le commerce électronique soulève des


questions délicates relatives à la détermination de la loi applicable et de la juridiction
compétente134. La complexité provient en fait du caractère immatériel et peu localisé
d’Internet. Ces deux critères affectent, en effet, les règles classiques du droit international
privé relatives au règlement du conflit de lois et de juridictions car ces dernières reposent
essentiellement sur la notion de frontière et de localisation physique du contrat qu’Internet
ignore précisément.

§1. La loi applicable


La localisation du contrat à distance se fait souvent selon la règle de l’autonomie
de la volonté par laquelle les parties désignent par une clause particulière la loi applicable au
contrat et s’accordent à soumettre leur éventuel litige à la loi d’un ou plusieurs pays 135.
Ensuite, il y a lieu d’examiner la loi applicable aux contrats de consommation.

A. Principe d’autonomie
En règle générale, les parties sont libres de choisir la loi qui régira leurs relations
contractuelles quoi que la portée de ce principe fasse l’objet de certaines limites.
132
Vulliet, B. Op. cit.
133
Dijon, P. et Villela, E. Op. cit. P.59.
134
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.207; Barhasima Chankire. Op. cit. P.43.
135
SHANDI YOUSSEF, Idem. P.213.
42

1. Exercice du principe d’autonomie quant au fond et à la forme du


contrat
Les conventions de Rome du 19 juin 1980 et de la Haye du 15 juin 1955 prévoient
des solutions proches en matière de conflit de lois applicables aux contrats à distance 136. Elles
adoptent en effet, comme élément de rattachement principal, la loi d’autonomie qui reconnaît
aux parties une très grande liberté dans le choix de la loi applicable 137. De même, la cour de
cassation française a déclaré en 1910 que « la loi applicable aux contrats soit en ce qui
concerne leur formation, soit quant à leurs effets et conditions, est celle que les parties ont
adoptée ; si, entre des personnes de nationalités différentes, la loi du lieu où le contrat est
intervenu est en principe, celle à laquelle elles s’attachent, ce n’est donc qu’autant que les
contractants n’ont pas manifesté une volonté claire ; non seulement cette manifestation peut
être expresse, mais elle peut s’induire de faits et circonstances de la clause, ainsi que des
termes du contrat »138.

Nous relevons qu’on distingue la loi applicable au fond du contrat et la loi


applicable à la forme. Le fond correspond à la substance du contrat, ou ce sur quoi les parties
se sont accordées. La forme du contrat correspond, quant à elle, à un ensemble des règles
posées que doit respecter le contrat pour être valable. Ainsi, par exemple, si la loi exige pour
un contrat un acte authentique, même si les parties se sont entendu sur la substance du contrat,
en cas de non-respect de cette obligation de forme le contrat ne sera pas considéré comme
valable dans l’Etat intéressé.

La forme que prend l’accord importe peu. Ainsi, la désignation de la loi applicable
peut résulter d’une simple clause inscrite parmi les conditions générales du contrat et acceptée
au moment de l’échange des consentements. C’est le postulat du consensualisme en matière
de liberté contractuelle139.

2. Les limites au principe d’autonomie


Afin de protéger les consommateurs, parties faibles des relations contractuelles, la
convention de Rome n’a pas permis le recours automatique et sans limite au principe de

136
La Convention de Rome du 19 juin 1980 sur la loi applicable aux obligations contractuelles a été ratifiée par l’ensemble
des Etats membres de la communauté européenne.
137
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.220 ; les obligations sur l’autonomie de la volonté sont reprises aux articles 3 de la
convention de Rome : « le contrat est régi par la loi choisie par les parties… » et 2 de la convention de la Haye selon lequel
« la vente est régie par la loi interne du pays désigné par les parties contractantes ».
138
SHANDI YOUSSEF, Idem. P.213 ; en France, c’est cette jurisprudence dite Americain Trading Company du 5 décembre
1910 qui consacre le principe d’autonomie de la volonté.
139
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.213; Terré, F. et alii. Op. cit. P.30.
43

l’autonomie de volonté. En effet, l’article 5.2 de ladite convention dispose que « le choix par
les parties de la loi applicable ne peut avoir pour résultat de priver le consommateur de la
protection que lui assurent les dispositions impératives de la loi du pays dans lequel il a sa
résidence habituelle :

 Si la conclusion du contrat a été précédée dans ce pays d’une proposition spécialement


faite ou d’une publicité, et si le consommateur a accompli dans ce pays les actes
nécessaires à la conclusion du contrat,
 Si le cocontractant du consommateur ou son représentant a reçu la commande du
consommateur dans ce pays,
 Si le contrat est une vente de marchandises et que le consommateur se soit rendu de ce
pays dans un pays étranger et y ait passé la commande, à la condition que le voyage ait
été organisé par le vendeur dans le but d’inciter le consommateur à conclure une
vente ».

Il y a lieu d’évoquer ici le principe de l’application territoriale de la loi civile 140.


Le consommateur pourra en effet se réfugier derrière les lois françaises qui lui assurent une
protection, qu’il s’agisse des lois sur la publicité ou des lois sur la vente à distance ou sur la
promotion. Le consommateur français pourrait en effet s’appuyer sur l’article 14 du Code
civil français Livre I et réclamer le bénéfice de la loi française141.

Le consommateur pourra rencontrer toutefois d’importantes difficultés pour faire


exécuter la décision. Plusieurs conventions internationales ont essayé de résoudre cette
question et il faut distinguer selon que l’annonceur fait partie de l’Union européenne ou non.
Si l’annonceur est membre de l’Union européenne : le consommateur peut demander
l’application de la loi de son pays. Quand le vendeur, l’annonceur ou l’organisateur est situé à
l’étranger, il est possible d’espérer régler le litige par voie judiciaire, si cet annonceur
appartient à un pays membre de l’Union européenne.

Si le vendeur appartient à un pays non-signataire de cette convention, ce sont les


règles du droit international privé qui s’appliqueront.

140
Régis, V. Droit de la publicité et de la promotion des ventes. Paris : Dalloz, 2006. PP.9-10.
141
L’article 14 dudit Code dispose que « L’étranger, même non résidant en France, pourra être cité devant les tribunaux
français, pour l’exécution des obligations par lui contractées en France avec un Français ; il pourra être traduit devant les
tribunaux de France, pour les obligations par lui contractées en pays étranger envers des français.
44

A. Loi applicable aux contrats de consommation


Les dispositions protectrices du consommateur sont des règles impératives et leur
respect est d’ordre public tant en droit français qu’en droit international privé. Lorsque ces
différentes règles sont menacées, le juge saisi fait appel à la notion de lois de police afin
d’évincer la loi désignée par les parties ou par les règles de conflit et applique directement sa
loi nationale142.

1. Les lois de police dans le cadre communautaire


La protection des consommateurs a fait l’objet d’une harmonisation au sein de
l’Union européenne. L’objectif de cette harmonisation est celui d’instaurer une protection
élevée des consommateurs européens. Dans cette perspective, de diverses directives
communautaires ont été adoptées et devraient être transportées aux législations internes des
Etats membres143.

La cour de justice de la communauté européenne (CJCE) assure d’ailleurs une


interprétation unitaire des dispositions communautaires. Le recours à la notion de lois de
police dans le cadre communautaire n’aura donc aucun sens puisque les consommateurs sont
protégés de manière pratiquement égale dans l’ensemble des législations internes des Etats
membres.

2. Les rapports avec les pays tiers


La détermination de la loi applicable aux litiges contractuels extracommunautaires
s’effectue selon les règles unilatérales du for. Cette méthode permet alors au juge saisi de
faire appel à la notion de lois de police chaque fois qu’il constate que la protection du
consommateur est menacée144.

Dans cette perspective, l’article L.12162066 du code français de la consommation


issu de l’ordonnance n°2001-741 du 2 août 2001 dispose que « lorsque les parties ont choisi la
loi d’un Etat non membre de la communauté européenne pour régler le contrat, le juge devant
lequel est invoquée cette loi est tenu d’en écarter l’application au profit des dispositions plus
protectrices de la loi de la résidence habituelle du consommateur lorsque cette résidence est
située dans un Etat membre ».

142
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.234.
143
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.235.
144
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.238.
45

§2. Règlement des litiges


Comme tout contrat, le contrat de commerce à distance comporte certains risques
juridiques susceptibles d’engager les parties dans un contentieux 145. Le règlement de ce
contentieux peut être judiciaire ou extrajudiciaire.

A. Règlement judiciaire des litiges contractuels


Le règlement judiciaire de litiges en matière de contrats à distance exige de
distinguer entre des litiges intra-communautaires et extra-communautaires.

1. Règlement de litiges dans le cadre extra-communautaire


Dans le cadre international, il n’existe ni juridictions, ni règles uniformes relatives
au règlement judiciaire de litiges contractuels 146. Chaque Etat règle alors la question selon ses
propres normes unilatérales de droit international privé.

Ainsi, en France, lorsqu’un contrat conclu à distance pose ce problème, il sera


résolu selon les dispositions des articles 42 à 48 du nouveau Code de procédure civile
(NCPC). En ce sens que les tribunaux français déterminent leurs compétences selon le
principe qui étend à l’ordre international les règles internes de compétence 147.

La règle générale en droit interne français est celle de la compétence du tribunal


du lieu où demeure le défendeur (articles 42 al. 1 er et 43 du NCPC). Cette extension des règles
internes de conflits de juridictions sur le plan international pose néanmoins une certaine
difficulté en matière de contrats à distance conclus par le biais d’Internet dans la mesure où
certains critères de rattachement s’avèrent problématiques.

En effet, lorsque le contrat s’exécute en ligne, il faut prendre en considération


comme lieu d’exécution celui de l’Etat du serveur, celui de l’hébergeur grâce auquel
intervient le téléchargement ou le lieu du destinataire du service où sont conçues les données
du téléchargement. La cour d’appel de Paris a jugé dans une affaire concernant la fourniture
d’accès à Internet que la prestation de service s’exécute au domicile de l’abonné 148.

145
Barhasima Chankire. Op. cit. P.56.
146
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.246.
147
Shandi YOUSSEF, Idem. PP.246-247.
148
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. PP.246-247.
46

2. Règlement des litiges dans le cadre intra-communautaire


Dans le cadre communautaire, le règlement du conflit de juridiction s’effectue
selon les règles établies par la convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 concernant la
compétence judiciaire et l’exécution des décisions en matière civile et commerciale. Cette
convention est transformée en Règlement CE n°44/2001 du conseil du 22 décembre 2000
entrée en vigueur depuis le 1 er mars 2002 qui a repris la majorité des dispositions de la
convention de Bruxelles tout en consacrant par ailleurs de nouvelles règles adaptables à la
nouvelle forme de commerce.

Dans sa désignation de la juridiction compétente, le Règlement consacre deux


règles de rattachement : une générale de compétence sur laquelle est fondée la compétence
territoriale des divers Etats membres de la CEE et plusieurs règles spéciales de compétence
concernant des domaines particuliers dont la manière contractuelle.

A. Règlement extrajudiciaire des litiges contractuels


Des règlements extrajudiciaires des litiges contractuels à dimension internationale
viennent s’établir par lesquels au lieu de saisir une juridiction étatique, les parties s’accordent
à soumettre leur différend à l’arbitrage ou à la médiation. Cette méthode de règlement des
litiges trouve tout son intérêt en matière de contrats à distance et surtout dans le cadre du
commerce électronique. Elle permet également de surmonter le caractère rigide des règles de
conflit de juridictions notamment dans le domaine de la consommation transfrontalière.

L’arbitrage diffère de la médiation et de la conciliation qui, elles, sont seulement


des modes alternatifs extrajudiciaires de règlement de différends puisque le médiateur ne fait
qu’essayer de rapprocher les parties litigantes en leur soumettant éventuellement un projet de
règlement à l’amiable du litige contractuel. La médiation et la conciliation n’ont donc qu’un
caractère facultatif et ne conduisent pas une décision qui aura l’autorité de la chose jugée.
47

CHAPITRE III : LA FORMATION DU CONTRAT A


DISTANCE EN DROIT COMMERCIAL CONGOLAIS

Section I : Modalités de formation du contrat de vente en ligne

§1. Le constat de l’accord des volontés des parties au contrat

A. L’offre à distance
Le Code civil congolais des obligations ainsi que la doctrine ne donnent pas de
définition de l’offre à distance, ce qui implique alors le retour à la notion d’offre de Droit
commun. C’est-à-dire que l’offre faite à distance devra remplir toutes les caractéristiques
d’une offre normale, à savoir, la fermeté et la précision.

La seule chose qui différencie l’offre normale à celle à distance par voie
électronique, c’est que cette dernière est faite par voie électronique. En d’autres termes, pour
que la proposition émise à distance soit qualifiée d’offre, elle doit comporter tous les éléments
nécessaires à l’accord de volontés des parties.

 Problème relatif à la fermeté de l’offre à distance

L’offre en ligne peut, comme toute autre offre, être acceptée en l’état pour aboutir
à la conclusion du contrat. Dans la pratique, la qualification d’offre ou de proposition à entrer
en pourparlers n’est pas toujours aussi évidente149.

Selon la jurisprudence française, une telle exposition dans le monde réel constitue
une offre véritable150. Cela laisse à croire que cette jurisprudence devrait être transposable à
l’offre en ligne et donc l’exposition de marchandises avec indication de prix dans le monde
virtuel constitue aussi une offre véritable et son acceptation formera, de ce fait, le contrat.

Pour éviter d’être lié par un contrat, le pollicitant qui n’a pas l’intention de
s’engager immédiatement entoure souvent son offre par des réserves expresses ou tacites,
d’agrément de son cocontractant151. Il y aura alors une inversion des rôles en ce sens que
l’offre émise par le pollicitant devient une simple proposition et l’acceptation du destinataire,
une véritable offre pouvant à son tour être acceptée ou refusée.

149
Owenga Odinga, la formation du contrat à distance, Op. cit, P.28.
150
Ibidem, P.28.
151
YOUSSEF SHANDI, Op. cit, P.29.
48

Un courant doctrinal reconnaît la validité d’une réserve à partir du moment où elle


est mentionnée de façon expresse. Ainsi, certains auteurs écartent la qualification d’offre dans
deux cas de figure : lorsque le pollicitant utilise l’intitulé « appel d’offre » ou lorsqu’il appose
sur le document exprimant son projet la mention « sans engagement de notre part »152.

En réalité, il ne s’agit pas d’une offre mais d’une simple invitation à entrer en
pourparlers, ce procédé est déjà utilisé dans les contrats d’assurance 153. Par conséquent, à
défaut d’une solution générale tranchée, la doctrine admet, dans sa majorité, la reconnaissance
de la validité des réserves expresses ou tacites dès lors qu’elles sont objectives et qu’elles ne
laissent aucune place à l’arbitraire du pollicitant.

B. L’acceptation de l’offre à distance


L’acceptation de l’offre à distance est un élément fondamental de la formation du
contrat à distance. Si l’offre s’inscrit dans la phase préparatoire, avec la manifestation de
l’acceptation se noue la relation contractuelle. C’est seulement à partir de ce moment-là que
les droits et obligations énoncés dans l’offre deviennent effectifs.

Toutefois, dans la mesure où les contrats à distance dont ceux conclus par voie
électronique mettent en relation des parties physiques éloignées l’une de l’autre, cela implique
que l’échange des consentements s’effectue à distance.

L’acceptation est l’agrément pur et simple de l’offre. C’est plus précisément,


l’expression de l’intention définitive du destinataire de l’offre de conclure le contrat aux
conditions déterminées par l’offrant. Pour être efficace, l’acceptation doit intervenir pendant
le délai imparti de validité de l’offre. Elle doit également porter sur tous les éléments
essentiels du contrat ou sur ceux qui ont été tenus pour essentiels par l’une des parties.

1. La forme classique de l’acceptation à distance


La forme de l’acceptation dans les contrats consensuels est en principe libre : les
parties peuvent exprimer leur volonté d’une manière quelconque puisqu’aucune forme n’est
requise à titre de validité dans le code civil congolais.

La loi exige simplement l’existence d’un accord de volontés. Il est alors


nécessaire que l’acceptation soit extériorisée pour que l’autre partie puisse en prendre
connaissance et pour que les volontés se rencontrent.
152
Ibidem, P.30.
153
Professeur TSHIZANGA MUTSHIPANGU, Cours de droit des assurances dispensé en deuxième licence à l’Université de
Lubumbashi.
49

La forme dans laquelle l’acceptation s’exprime n’importe pas. Ainsi, un signe


rudimentaire admis par l’usage ou un simple « OUI » prononcé ou écrit peut, dans un certain
contexte, être analysé comme une acceptation sous réserve toutefois que ceux-ci traduisent
sans équivoque la volonté de contracter154.

 L’acceptation par simple « Clic »

En effet, l’acceptation en ligne se réalise par un simple clic 155. Cependant, la


question que nous devons nous poser est de savoir si ce simple clic est-il suffisant à exprimer
une intention certaine de s’engager. Une réponse positive s’impose puisque la doctrine et la
jurisprudence affirment depuis longtemps que l’homme peut exprimer sa volonté de diverses
manières : un geste non équivoque ou un comportement actif peut être considéré comme une
manifestation expresse de la volonté de s’engager.

Il a été jugé, en effet, que le fait de monter dans un autobus ou dans un taxi en
stationnement constitue bel et bien une acceptation expresse de l’offre de transport. La
doctrine va dans le même sens, hocher la tête dans une vente aux enchères peut être considéré
comme une acceptation si dans une telle circonstance l’usage donne à ce geste la qualification
d’acceptation156.

§2. La nécessité de vérifier la capacité contractuelle du partenaire


Le Code civil congolais livre III dispose que « toute personne peut contracter, si
elle n’en est pas déclarée incapable par la loi ». En RDC, la capacité des personnes est régie
par la loi n°87-010 du 1er août 1987 portant code de la famille. Il s’agit de la capacité
juridique d’accomplir un acte juridique, dont l’étude relève d’un ouvrage de droit civil
consacré au droit des personnes ou à la personnalité juridique.

Par définition, la capacité est l’aptitude à acquérir un droit et à l’exercer reconnue


en principe à tout individu et, en fonction de leur nature, de leur objet et de leur forme, aux
personnes morales. Par contre, l’incapacité est l’inaptitude juridique, qui dans les cas
déterminés par la loi, il s’agit alors de l’incapacité légale ou de droit qui empêche une
personne d’acquérir ou d’exercer valablement un droit.

154
SHANDI YOUSSEF, Op. cit, P.23.
155
Ibidem, Op. cit, P.146.
156
Ibidem, Op. cit, P.146.
50

Cette incapacité d’exercice s’entend de l’inaptitude par l’effet de laquelle une


personne ne peut, à peine de nullité, soit exercer elle-même ses droits, sauf à être représentée
par une autre personne, c’est le cas par exemple du mineur représenté par le tuteur, soit les
exercer seul, c’est-à-dire sans l’assistance ou l’autorisation d’une autre personne, tel est le cas
du prodigue assisté du curateur ou de la femme mariée en droit congolais qui requiert
l’autorisation maritale.

En effet, la loi portant Code de la famille en RDC place au rang des incapables les
mineurs, les majeurs aliénés interdits, et les majeurs faibles d’esprit, affaiblis par l’âge ou
infirmes placés sous curatelle, ainsi que la femme mariée.

1. Acceptation donnée par un mineur


La majorité en RD Congo dans bien d’autres pays est fixée à l’âge de dix-huit ans
révolus157. A cet âge, on est présumé être capable de décider tout seul pour s’engager dans un
rapport contractuel. En rapport revanche, les mineurs et les incapables majeurs ne peuvent, en
principe, contracter que l’intermédiaire de leurs représentants légaux qui peuvent être par
exemple leurs parents.

Cependant, ce principe n’a pas été appliqué avec rigueur par la jurisprudence
puisqu’elle valide les contrats conclus par les mineurs en deux cas :

o Lorsque l’objet du contrat est considéré comme « acte de la vie courante » ;


o Lorsque le juge présume l’existence d’un « mandat tacite » ou le mineur est considéré
comme le mandataire de ses parents.

2. Acceptation donnée par un tiers


Le contrat se définit généralement comme l’accord d’au moins deux volontés
concordantes. Il ne produit, en principe, d’effets qu’entre les parties contractantes et ne peut
créer des droits ou des obligations en faveur ou à l’encontre de ceux qui n’ont été ni des
parties, ni des représentés158.

Un réel problème se pose en matière de contrats à distance puisque, comme on l’a


dit précédemment pour l’incapacité du contractant, le vendeur à distance ne dispose pas
toujours de moyens adéquats lui permettant de vérifier l’identité de son cocontractant.

157
Voire article 219 du code de la famille congolais : article 488 du code civil français.
158
SHANDI YOUSSEF, Op. cit. P.188, on retrouve cette disposition contractuelle à l’article 63 du code civil congoais lire
III.
51

En effet, on peut imaginer par exemple qu’un bon de commande d’un produit paru
dans un catalogue papier ou sur Internet a été rempli et envoyé par le salarié au nom de son
patron, ou même qu’il a été rempli par un étranger au nom d’un autre. Ce bon de commande,
signe de l’accord de volontés, oblige la partie au nom duquel le bon de commande a été
rempli. Autrement dit, le contrat consenti par un tiers engage la personne qui a été désignée
comme contractant.

Section 2 : Les effets des contrats de vente à distance et leurs problèmes

§1. De l’extinction normale des obligations entre parties

a. Les obligations du vendeur


 Le vendeur a l’obligation d’offrir un moyen de paiement sécurisé. En cas de fraude, la
responsabilité du prestataire est engagée et le remboursement de l’acheteur est assuré.
 Il doit s’engager sur la date ou le délai de livraison
 Il doit réparer, remplacer ou rembourser le produit en cas de défaut
 Il doit informer l’acheteur en cas d’indisponibilité du produit, le rembourser ou le
remplacer
 Il doit exécuter le contrat dans un délai de 30 jours.

b. Les obligations de l’acheteur


 Le paiement

L’acheteur est censé payer le prix au jour et lieu prévus dans le contrat de vente.
L’opération peut s’effectuer immédiatement ou de manière différée à la livraison du bien. Ici,
le moyen de paiement le plus utilisé est la carte bancaire. Le client démarre le processus
d’achat en décidant d’acheter un produit particulier. Toutes les informations qu’il fournit
seront cryptées et protégées des pirates, à l’exception des préférences ou d’enquêtes
personnelles.

Les premiers écrans vus par un client rappellent de manière résumée la liste des
produits qu’il a choisis, il est maintenant libre d’adapter la commande en fonction du produit,
il modifiera le nombre commandé, choisira la couleur ou la taille, personnalisera l’article, ou
ajustera toute autre caractéristique, et il peut également changer d’avis.

Une fois son intention d’achat confirmée, le client doit se sentir à l’aise pour
entrer des données personnelles. L’acheteur doit attendre que le vendeur vérifie les demandes
52

relatives au paiement auprès du partenaire banquier du cyberacheteur. Cela prend en générale


moins de trente secondes. Une fois le paiement approuvé, le client est finalement dirigé vers
une fenêtre de confirmation, qui conclut le processus d’achat.

 Le retirement

L’acheteur doit prendre livraison de la chose. S’il ne le fait pas, le vendeur


pourrait refuser d’exécuter ses propres obligations, demander l’exécution forcée de la vente
ou demander la résolution ou l’annulation de la vente.

 Les garanties

Le vendeur est censé garantir un produit conforme à la description initiale et sans


défaut. En cas de problème, l’acheteur a le choix entre la réparation ou le remplacement du
bien. L’acheteur non professionnel peut bénéficier de quatre garanties dont la garantie légale
de conformité du bien, la garantie légale des vices cachés, la garantie d’éviction et la garantie
contractuelle.

§2. L’obligation de remboursement par le vendeur de l’argent payé par


l’acheteur en cas de non réception, de destruction ou de constat d’avarie de
la chose commandée non imputable à l’acheteur
Dans le monde commercial, les personnes peuvent compter à raison sur leurs
capacités à remettre des produits de qualité. Et même ainsi, les entreprises traditionnelles
proposent une politique de remboursement. Il y a lieu d’imaginer donc l’importance que cela
peut avoir dans le cyberspace. En ligne, les clients demandent au commerçant de parier leur
chemise sur la qualité de leurs produits. Personne ne force un cybermarchand à rien mais un
environnement compétitif pourra faire réfléchir si un cybercommerçant ne favorise pas un
processus de remboursement, d’autres le feront.

Toutefois, en suivant cette voie, le cybercommerçant peut stipuler quelques


conditions et poser une limite temporelle à la validité de la garantie. Un délai de trente jours
est généralement considéré comme raisonnable. La pratique est d’exiger également du client
qu’il fournisse au cybermarchand une preuve d’achat, généralement le reçu en cas de
remboursement pour se prémunir contre les fraudes.
53

§3. L’obligation de l’acheteur de renvoyer les biens en cas de vices cachés


Cependant, il convient de se référer aux précisions fournies par le Code civil
congolais livre III pour nuancer l’impression d’une solution « Garanti ou remboursé » libre de
toutes restrictions159.

Le vendeur, en l’occurrence le cybercommerçant est tenu de la garantie à raison


des vices cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l’usage auquel on la destine, ou
qui diminuent tellement cet usage, que l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné
qu’un moindre prix, s’il les avait connus.

Le cybercommerçant n’est pas tenu des vices apparents et dont l’acheteur a pu se


convaincre lui-même. Il est tenu des vices cachés, quand même il ne les aurait pas connus, à
moins que, dans ce cas, il n’ait stipulé qu’il sera obligé à aucune garantie. En droit congolais,
l’action résultant des vices rédhibitoires doit être intentée par l’acquéreur dans le délai de
soixante jours, non compris le jour fixé pour la livraison 160. En droit français, il est prévu une
faculté de rétractation du client dans les sept jours.

Cette divergence de délais avec les autres droits qui semblent limiter ce droit à
trois mois constitue un bon exemple de l’intérêt à résoudre la question du Droit applicable en
cas de conflits de lois. Le défaut doit être antérieur à la vente et rendre les biens impropres à
l’usage auquel ils sont destinés.

L’acheteur a le choix entre rendre la chose et se faire restituer le prix ; ainsi que
garder la chose et se faire rembourser une partie du prix.

Ce sont les juges du fond qui apprécient souverainement si la chose vendue est
impropre à sa destination. Nous pouvons citer quelques exemples :

 L’impossibilité dans laquelle s’est trouvé le vendeur de remettre en état de marche


la machine vendue montre que le vice rendait la chose impropre à l’usage auquel
elle était destinée ;
 L’attitude du vendeur qui, après deux pannes successives affectant la même pièce,
accepte de la remplacer à ses frais, établit, en l’absence d’éléments contraires,
l’existence d’un vice caché.

159
Article 318 et suivants du CCCLIII. Le terme « vendeur » a été remplacé par celui de «cybermarchand ».
160
Ibidem.
54

Section 3 : Du règlement des litiges entre parties en cas de commerce en


ligne

§1. La détermination de la juridiction compétente


Dans le cadre législatif d’application générale pour la détermination de la
juridiction compétente en matière de contrats électroniques conclus en RDC, d’une province à
une autre, lorsqu’il s’agit d’une vente de marchandises, le lieu d’exécution celui où en vertu
d’un contrat les marchandises ont été ou auraient dû être livrées. Par contre, pour la
fourniture de services, ce lieu sera celui où, en vertu du contrat, les services ont été ou
auraient dû être fournis.

Il convient de noter qu’en déterminant la juridiction compétente, on fait recours


généralement au principe de l’autonomie de la volonté, c’est-à-dire le choix de la juridiction
compétente par les parties en matière de commerce en ligne ainsi que la détermination de la
juridiction compétente en l’absence de choix par les parties.

S’agissant d’un contrat électronique du commerce en ligne conclu d’une part par
une personne se trouvant en RDC et d’autre part, une autre domicilié à l’étranger. Là on parle
des conflits de juridiction. Ces derniers sont des conflits relatifs à la détermination des
tribunaux, qui sont compétents pour connaître des diverses contestations. En effet, cette
question est résolue par l’article 147 de la loi organique n°13/011-B du 11 avril 2013 portant
organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire.

La doctrine et le droit comparé soulignent qu’en cas de conflit, deux thèses


s’affrontent et peuvent être appliquées l’une à l’autre :

 La première est favorable à une reconnaissance de la juridiction du pays de réception


lorsqu’il s’agit de la livraison des marchandises. Celle-ci, si elle rassure le
consommateur, oblige le distributeur à maîtriser les législations de tous les pays où il
est susceptible d’avoir des clients.
 La seconde est favorable à la juridiction du pays d’émission. Sans un système de
garde-fous, celle-là est encore plus risquée. Elle pourrait en effet inciter le fournisseur
à installer son entreprise dans un pays où la législation lui est favorable. Les solutions
passeront donc par une coopération internationale.
55

En ce qui concerne spécialement la loi applicable en matière des contrats du


commerce électronique, l’analyse nous a permis de relever les lacunes de la législation
congolaise par une approche à la fois légale, jurisprudentielle et doctrinale en ce qui concerne
la preuve du contrat numérique. Un autre problème posé est celui de la loi applicable dans un
contrat conclu par voie électronique.

Dans une première hypothèse, si le contrat est conclu par des personnes
domiciliées au Congo (différentes provinces), aucun problème ne se pose, car c’est la loi
congolaise qui sera appliquée. Par contre, lorsqu’il s’agit de deux personnes dont l’une est
domiciliée au Congo et l’autre dans un pays étranger, la loi applicable implique deux
hypothèses, celle du rattachement subjectif qui appel à l’autonomie de la volonté et celle du
rattachement objectif qui fait appel à la loi de la personne qui a proposé l’offre initiale, qui est
le lieu de conclusion du contrat.

Par ailleurs, en cas de conflits de juridiction, c’est-à-dire d’un litige relevant du


contrat électronique impliquant un sujet congolais et un autre d’un pays organisant ce type de
contrat, les points 1, 3 et 10 de l’article 147 de la loi organique n°13/011B du 11 avril 2013
prévoient que les étrangers peuvent être assignés devant les tribunaux de la RDC s’ils ont un
domicile ou une résidence en RDC ou y ont fait élection de domicile, si l’obligation qui sert
de base à la demande est née, a été ou doit être exécutée en RDC ou dans les cas où il y a
plusieurs défendeurs dont l’un a son domicile ou sa résidence en RDC.

§2. Cas de litiges portant sur des petits achats effectués par des
particulières personnes physiques
En droit congolais, lorsque surviennent des litiges entre partenaires commerciaux
ou entre une entreprise et l’un de ses clients, les parties tentent généralement de trouver une
issue amiable de leur propre initiative et, en cas d’échec, se tournent vers la procédure
judiciaire auprès des tribunaux.

Toutefois, en raison du nombre important de litiges, qu’ils soient gros ou petits, et


de la saturation des tribunaux, des alternatives à la voie judiciaire ont été mises en valeur ces
derniers temps. L’objectif est de trouver une issue au conflit plus adaptée aux besoins et aux
attentes des parties tout en évitant la lenteur des tribunaux.

Ainsi, les modes alternatifs de règlement des litiges ont émergé aux cotés de la
voie judiciaire, nous pouvons en citer quelques-unes :
56

 La négociation : c’est un mode de résolution amiable des litiges, utilisée par les parties
qui tentent de rapprocher leurs positions afin de préserver leurs propres intérêts. Elle
peut être mise en place de différentes manières, avec l’accompagnement ou non d’un
avocat.
 La conciliation : Elle consiste à permettre aux parties de trouver une issue amiable à
leur différend en ayant recours à un tiers ou conciliateur qui va tenter de trouver une
solution, souvent pécuniaire. La conciliation est un procédé qui porte majoritairement
sur le résultat, sans se préoccuper des relations des parties.
 Le droit collaboratif : C’est un processus amiable de résolution des conflits qui vise à
permettre aux parties de trouver en commun une solution adaptée à leur différend,
grâce à la présence de leurs avocats, formés au droit collaboratif.
 La médiation : C’est un processus de résolution amiable des litiges par lequel, les
parties sont amenées à négocier en présence d’un médiateur, tiers au conflit.
 L’arbitrage : à la différence des modes amiables de résolution des litiges sus-évoqués,
est une procédure juridictionnelle qu’on pourrait qualifier de similaire à celle qui se
déroule devant les juridictions à ceci près que c’est une procédure privée ou
confidentielle.

§3. De l’exécution des décisions prises par les instances de justice saisies de
l’affaire
En générale, les principales juridictions compétentes en matière commerciale sont
les tribunaux de commerce. Ils ont la particularité d’être constitués des juges qui sont élus par
leurs pairs et exercent bénévolement leurs fonctions. Il y a aussi les tribunaux de grande
instance. Leurs chambres sont composées d’un magistrat du tribunal et de deux juges élus
dans les mêmes conditions que ceux des tribunaux de commerce.

La législation actuelle attribue aux tribunaux de commerce congolais le règlement


des litiges entre commerçants ou concernant des actes de commerce. Ces tribunaux ont
également une compétence exclusive dans la prévention et le traitement des difficultés des
entreprises. Par ailleurs, le greffe du tribunal de commerce tient à jour le registre du
commerce, qui a été conçu pour réunir et diffuser des renseignements concernant les
commerçants, particuliers ou sociétés.

Pour saisir le tribunal, les parties doivent être assistées par leurs conseils, et la
saisine devant le tribunal doit être faite par assignation ou par une requête conjointe. Les
57

parties pourront tenter de se concilier entre elles, et si elles trouvent un accord elles peuvent
demander au juge l’homologuer.

En RDC, les praticiens du droit commun sont unanimes sur le fait que l’exécution
d’un jugement n’est jamais aisée. En effet, on le sait, lorsqu’un juge prononce sa décision, il
est complètement dessaisi de l’affaire lui soumise pour solution, selon l’adage latin « lata
sententia, judex desinit esse judex » ; littéralement, la sentence une fois rendue, le juge
cesse d’être juge.

Dès lors, il ne peut connaitre à nouveau de l’affaire que si elle faisait l’objet d’une
voie de recours de rétractation (opposition, recours en révision par exemple). Certes, le
législateur a prévu que l’exécution d’un jugement peut être directe ou indirecte, forcée ou
volontaire si est-il que l’exécution volontaire reste a voie normale d’exécution dans le pays où
le droit est respecté, tandis que l’exécution forcée s’offre comme le seul moyen légal pour
vaincre l’inertie ou la résistance de celui qui doit se soumettre à ce qu’ordonne le jugement 161.

Aussi, il a mis en place diverses manières de procéder qui varient selon qu’on se
trouve en matière répressive, en matières civile et commerciale.

 Exécution d’un jugement en matière répressive

Excepté le cas d’une condamnation par défaut qui devient exécutoire dès son
prononcé quoique non encore définitive et celui des jugements qui accordent une faveur au
condamné qui sont en pratique immédiatement exécutoires, le principe général est que la
peine n’est subie que quand le jugement est devenu irrévocable et coulé en force de chose
jugée.

En tant que tel, le législateur a aussi prévu que le ministère public assure
l’exécution des jugements en ce qui concerne les dommages et intérêts prononcés d’office et
la contrainte par corps.

 Exécution en matières commerciale et civile

Le législateur congolais a confié au ministère public la charge de poursuivre


l’exécution du jugement en ce qui concerne les dommages-intérêts alloués d’office à la partie
civile pour ce qui est des condamnations civiles prononcés à sa requête.

161
MABIALA NKANGU De gaulle, De la durée des procédures judiciaires et de l’exécution des décisions.
58

Toutefois, l’exécution des condamnations aux restitutions, aux dommages-intérêts


et aux frais d’instance peut être poursuivie par la voie de la contrainte par corps. Comme on
peut le constater, le législateur a prévu des lois d’une bonne administration de la justice mais,
les acteurs et auxiliaires de justice crient au scandale en ce sens qu’il arrive qu’au-delà des
circonstances ci haut rappelés, que l’exécution d’une décision de justice baigne dans plein
d’embûches.

Section 4 : Proposition de lege ferenda pour améliorer le cadre juridique


congolais des contrats à distance
S’agissant du cas particulier de la RDC, la difficulté d’accès universel au réseau
de télécommunications et par ricochet à Internet, ne peut aucunement contribuer à la
prospérité et au développement des contrats à distance, d’où la timidité de l’exercice du
commerce électronique dans plusieurs zones rurales congolaises.

L’absence d’un encadrement juridique complet de l’économie numérique et de


son contenu, laquelle absence est source d’insécurité juridique entre différents acteurs
intervenant dans le champ d’application du commerce électronique le rendant semblable à
l’état naturel tel que pensé par Thomas HOBBES et John LOCKE obligeant ainsi acteurs et
pouvoirs publics de procéder à des tentatives d’adaptation de la loi aux faits issus du
commerce électronique qui se révèlent toujours inadéquates162.

C’est ainsi que face à cette situation que présente le commerce électronique sur le
territoire national, aussi a-t-il paru impérieux de formuler un plaidoyer pour une
réglementation du commerce électronique en droit congolais et des propositions de
mécanismes de sauvegarde du droit, de le ferenda, du commerce électronique :

 La liberté d’exercice d’activités des télécommunications et des technologies


d’information et de la télécommunication consacrée par la loi n°20/017 du 25
novembre 2020 relative aux télécommunications et aux technologies de l’information
et de la communication devrait aussi s’appliquer en matière d’exercice d’activités
économiques en ligne.
 Le commerce électronique, qui devrait être défini, dont le champ d’application devrait
être limitativement circonscrit et dont le régime juridique de formation, de validité et

162
Freddy BASILA Profil juridique congolais du commerce électronique, publié en 2021.
59

de responsabilité à l’occasion de l’exécution du contrat électronique devrait être fixé


ainsi que les droits et devoirs reconnus aux parties faisant parties au contrat.
 La sécurité dans l’économie numérique qui devra consister en l’application des
dispositions régissant la définition et l’organisation, aux articles 144 à 152 de la Loi
n°20/017 du 25 novembre 2020 relative aux télécommunications et aux technologies
de l’information et de la communication, des moyens de cryptologie visant à garantir
la sécurité de stockage ou de la transmission de données, en permettant d’assurer la
confidentialité, l’authentification ou le contrôle d’intégrité des informations contenues
dans les communications électroniques et cela, en adaptant les dispositions contenues
dans divers instruments internationaux liés à la cyber sécurité et à la cybercriminalité.

Toutefois, de peur cette loi à venir ne puisse demeurer lettre morte, inefficace
dans son application au sein de la société congolaise dans sa globalité, recommandation
préalable est faite aux pouvoirs publics d’optimiser l’offre de connexion à Internet et financer
les déficits d’accès au réseau car le développement du commerce électronique dans la société
congolaise de l’information ne sera rendu possible pour autant que toutes les couches de la
population puissent accéder à Internet.
60

CONCLUSION GENERALE
Au terme de ce mémoire de fin d’études, force est de procéder au résumé des
points de vues afin d’offrir des perspectives pour les recherches futures dans le cadre des
règlements des litiges résultant du commerce électronique ou commerce en ligne en RDC.

Cette étude a tout d’abord traité de la formation des contrats à distance par voie
électronique, puis des litiges qui y surgissent dans la perspective de la réglementation du
commerce électronique en République Démocratique du Congo en vue d’assurer la protection
des cocontractants considérés comme parties faibles dans leurs transactions avec les
professionnels.

A la lumière des contrats en droit commun, nous avons abordé la formation des
contrats à distance ou par voie électronique en droit spécial où la démarche méthodologique a
été, mutatis mutandis, la même par l’exploration de l’offre en ligne d’abord, puis de
l’acceptation de l’offre en ligne.

S’agissant de la loi applicable en matière de contrats du commerce électronique, le


recours au droit commun nous a permis de relever les lacunes de la législation congolaise par
une approche à la fois légale, jurisprudentielle et doctrinale en examinant les acquis en droit
français et en droit communautaire.

Nous avons pensé résoudre le problème du silence du législateur congolais en


matière de contrats à distance par usage du Code français de la consommation, des
conventions de Rome du 19 juin 1980 et de la Haye du 15 juin 1955, de l’acte uniforme relatif
au droit commercial général de l’OHADA, ainsi que de bien d’autres dispositions légales en
droit commun avec un accent particulier sur la protection des consommateurs considérés
comme parties faibles.

Dans le cadre de la réforme du droit des affaires en RDC, il y a lieu de prévoir la


mise en place d’un Code de la consommation à l’instar du Code français de la
consommation ; et d’inclure dans le CCCLIII un chapitre spécial consacré aux contrats
commerciaux sous forme électronique. Cette réforme serait ainsi la réponse à la question que
nous nous sommes posée dans l’introduction de ce mémoire. La réussite du commerce
électronique en RDC est tributaire de ce préalable juridique de sécurisation des transactions et
des parties prenantes dans le secteur.
61

Nous avons évoqués les modes judiciaires et extrajudiciaires de règlement des


litiges et leur existence peut pallier momentanément le manque de cadre judiciaire de
solutions des conflits contractuels nés de transactions dématérialisées car le législateur
congolais est resté muet sur ce sujet, et cela cause un petit problème sur le règlement de ces
litiges.

Notre souhait est de voir d’autres chercheurs, étudiants ou professeurs explorer ce


domaine du droit des technologies de l’information par la rédaction de travaux scientifiques
ou par l’organisation de conférences et colloques au sein de nos universités et instituts
supérieurs. Nous proposons aussi l’intégration dans les facultés de Droit d’un département
chargé des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour assurer la
vulgarisation scientifique de ce champ de recherche.
62

ANNEXES
ANNEXE I

CHAPITRE I : De la conclusion d’un contrat électronique


Article 245-5

Pour que le contrat soit valablement conclu, le destinataire de l’offre doit avoir eu la
possibilité de vérifier le détail de sa commande et son prix total, et de corriger d’éventuelles
erreurs, avant de confirmer celle-ci pour exprimer son acceptation. L’auteur de l’offre doit
accuser réception sans délai injustifié et par voie électronique de la commande qui lui a été
ainsi adressée.

La commande, la confirmation de l’acceptation de l’offre et l’accusé de réception sont


considérés comme reçus lorsque les parties auxquelles ils sont adressés peuvent y avoir accès.

Article 245-6

Il est fait exception aux obligations visées aux deux premiers alinéas de l’article 245-5
pour les contrats de fourniture de biens ou de prestation de services qui sont conclus
exclusivement par échange de courriers électroniques. Il peut, en outre, être dérogé aux
dispositions de l’article 245-5 et de l’article 245-4 dans les conventions conclues entre
professionnels.

Chapitre 2 : De l’envoi ou de la remise d’un écrit électronique

Une lettre simple relative à la conclusion ou à l’exécution d’un contrat peut être
envoyée par courrier électronique. L’apposition de la date d’expédition résulte d’un procédé
électronique dont la fiabilité est présumée, jusqu’à preuve contraire, lorsqu’il satisfait à des
exigences fixées par ordonnance présidentielle.

Article 245-7

Une lettre recommandée relative à la conclusion ou à l’exécution d’un contrat peut être
envoyée par courrier électronique à condition que ce courrier soit acheminé par un tiers selon
un procédé permettant d’identifier le tiers, de désigner l’expéditeur, de garantir l’identité du
destinataire et d’établir si la lettre a été remise ou non au destinataire.

Chapitre 3 : De certaines exigences de forme


63

Article 245-9

Lorsque l’écrit sur papier est soumis à des conditions particulières de lisibilité ou de
présentation, l’écrit sous forme électronique doit répondre à des exigences équivalentes. L’exigence
d’un formulaire détachable est satisfaite par un procédé électronique qui permet d’accéder au
formulaire et de le renvoyer par la même voie.

Article 245-10

L’exigence d’un renvoi en plusieurs exemplaires est réputée satisfaite sous forme électronique
si l’écrit peut être imprimé par le destinataire.

ANNEXE 2

CONVENTION SUR LA LOI APPLICABLE AUX OBLIGATIONS


CONTRACTUELLES (Ouverte à la signature à Rome le 19 juin 1980)

Article premier : Choix d’application

1. Les dispositions de la présente convention sont applicables, dans les situations comportant un
conflit de lois, aux obligations contractuelles.
2. Elles ne s’appliquent pas à l’Etat et à la capacité des personnes physiques, sous réserve de
l’article 11 ; aux obligations contractuelles concernant les testaments et successions.
3. Les dispositions de la présente convention ne s’appliquent pas aux contrats d’assurance qui
couvrent des risques situés dans les territoires des Etats membres de l communauté
économique européenne. Pour déterminer si un risque est situé dans ces territoires, le juge sa
loi interne.

Article 2 : Caractère universel

La loi désignée par la présente convention s’applique même si cette loi est celle d’un Etat non
contractant.

Article 3 : Liberté de choix

1. Le contrat est régi par la loi choisie par les parties. Ce choix doit être exprès ou résulter de
façon certaine des dispositions du contrat ou des circonstances de la cause. Par ce choix, les
parties peuvent désigner la loi applicable à la totalité ou à une partie seulement de leur contrat
2. Les parties peuvent convenir, à tout moment, de faire régir le contrat par une loi autre que
celle qui le régissait auparavant soit en vertu d’un choix antérieur selon le présent article, soit
en vertu d’autres dispositions de la présente convention.
64

BIBLIOGRAPHIE
I. TEXTES JURIDIQUES
1) Constitution du 18 février 2006 tel que modifiée à ce jour
2) La convention de Malabo sur le nouveau code du numérique en RDC

3) La Convention de Rome du 19 juin 1980 sur la loi applicable aux obligations


contractuelles a été ratifiée par l’ensemble des Etats membres de la communauté
européenne.
4) Loi n° 74/012 du 14 juillet 1974 portant reprise, par la SNEL, des droits, obligations et
activités des anciennes sociétés privées d’électricité.

5) Décret du 30 juillet 1888 Code civil congolais livre troisième.


6) La Loi 87-010 du 1er août 1987 portant Code de la famille en RDC.
7) Loi organique portant Code des obligations congolaises
8) Code civil congolais livre troisième
9) Ordonnance-Loi n°23/010 du 13/03/2023 portant Code du numérique de la RDC
II. OUVRAGES
1. Ouvrages généraux

1) CHABOT, M-F., Aspects psychologiques de la médiation, Développements récents en


médiation, Cowansville, Editions Yvon Blais, 1995
2) Eric CAPRIOLI et Renaud SORIEUL, « le commerce électronique : vers l’émergence
de règles juridiques nationales et transnationales », J.D.I,1997
3) LAVENUE, J.-J., Cyberspace et e-commerce : Droit pour un nouveau jus
communicationis, 3 R.R.J., 1996.
4) MASSAMBA Claude, M.R, Droit des affaires et droit commercial : cadre juridique de
la vie des affaires en RDC, Kinshasa, Cadicec, 1996
5) Philippe AMBLARD, Régulation de l’Internet : L’élaboration des règles de conduite
par le dialogue inter normatif, Bruxelles, Bruyant, 2004
6) Thomas SAKAMBI, Réguler le commerce électronique par la résolution des litiges en
ligne : une approche critique, cahiers du centre de recherches informatique et Droit,
Bruxelles, Bruylant, 2005
7) TRUDEL.P., et les autres, Droit du cyberspace, Montréal, Editions Thémis, 1997,
2. Ouvrages spécifiques
1) J-C. Auloy et F. Steinmetz « droit de la consommation » éd. Dalloz 2000
65

2) KATUALA KABA KASHALA JM., la preuve en Droit congolais : textes,


jurisprudence et doctrine, Kinshasa, éd. Batena Ntambua, 1998
3) KIFWABALA TEKILAZAYA, Droit congolais : régimes matrimoniaux, successions
et libéralités, éd. Les analyses juridiques, Mars, 2013
4) MATADI NENGA, Droit judiciaire privé, éd. Recherches et idées, 2006
5) O. ITEANU, Internet et le droit, Eyrolles, 1996
6) Owenga Odinga cite Pindi Mbensa, Droit civil des obligations, Faculté de droit,
Université de Kinshasa. 1998-1999
7) Pierre PIRON et Jaques DEVOS, les codes et lois du Congo Belge, tome 1, Bruxelles,
Larcier, 1960
8) Régis, V. Droit de la publicité et de la promotion des ventes. Paris : Dalloz, 2006

III. ARTICLES

1) American Bar Associations Task force on Electronic commerce and Alternative


dispute resolution in cooperation with the schilder center of law, commerce and
technology.
2) Andrés MONCAYO VON HASE, « les litiges relatifs au commerce électronique et à
l’arbitrage : obstacles juridiques et enjeux », Droit de l’internet.
3) E. KATSH, « Dispute resolution in cyberspace », loc.cit., note 9, 955., 2008
4) Terré F. et alii. Droit civil : les obligations. 9ème éd. Paris : Dalloz, 2005
5) Filiga Michael SAWADOGO, « Approche nationale et régionale de la mise en place
d’une réglementation du commerce électronique, stratégie de commerce électronique
pour le règlement des différends, promouvoir un dialogue pour le développement ».
6) Fred M. GREGURAS, « An overview of global E-commerce legal issues, uncertain
legal rules »
7) Murielle-Isabelle CAHEN, La formation des contrats de commerce en ligne, sept.
1999.
8) Olivier CACHARD, La régulation du marché électronique, 2002
9) O’Neal ITEANU, Internet et le droit, Eyrolles, 1996
10) Jean Marie Chevalier, I. Elekand, M. KALIKA, Internet et nos fondamentaux, et R.
BORDONE, «Electronic Online Dispute Resolution : A systems approach-potential
problems, and proposal », loc.cit., note 1, 177.
IV. RAPPORTS ET DOCUMENTS DIVERS
66

1) CAPRIOLI ERIC, Traçabilité et Droit de la preuve électronique, Droit et patrimoine,


mai 2001, dossier, n°93
2) Conférence des Nations-Unies sur le commerce et le développement du 30 novembre
au 2 décembre 2005

3) David Roch GNAHOUI. Transactions et commerce électronique, deuxième partie :


Transactions électroniques, cours de Master, Université Gaston Berger, 2006.
4) Larousse illustré, Larousse/VUEF 2003

5) La journée de réflexions organisées par l’Université Protestante au Congo sous le


thème « le droit congolais à l’épreuve des nouvelles technologies de l’information et
de la communication ».
6) Fiche pratique relative à la protection des consommateurs : Les contrats conclus à
distance. Sans la présence simultanée des parties (fournisseur /consommateur). Edition
2014.
7) M. Christian Paul, Du droit et libertés sur Internet, rapport au premier ministre
francais, La documentation française, Paris, 2002

8) P. Mistreta, L’obligation d’information dans la théorie contractuelle : applications et


implications d’une jurisprudence évolutive, petites affiches 1998.
9) Shandi youssef, La formation du contrat : opération de télé-promotion avec offres de
vente dites de télé-achat.
10) Simm, C. Le commerce électronique : défis technologiques, défis de société.
11) Seffar K. et BenyeKhef K. Commerce électronique et normativités alternatives..
12) Transactions électroniques, cours de Master, Université Gaston Berger, 2006, Inedit
13) TSHIZANGA MUTSHIPANGU, Cours de droit des assurances dispensé en deuxième
licence à l’Université de Lubumbashi.

14) Vulliet, B. E-commerce : du mirage économique au miracle social. Genève : Institut


universitaire d’études du développement, 2013.
15) Y. Poullet, « Quelques considérations sur le droit cyberspace », présentation à
l’Académie royale belge des sciences, le 20 mars 1998.
16) Yosra Bougzala. Obstacles au développement du commerce électronique en Tunisie

V. THESES ET MEMOIRES
67

1) Barhasima Chankire, Problèmes juridiques poses par internet dans a vente


international des marchandises, mémoire de DESS. Université de LOME, 2003-2004
2) Mpoto Iyango, La problématique de la réduction de la fracture numérique en RDC,
Université Kisangani, Thèse de doctorat, 2008
3) Mulingwa Omande, De l’incrimination des communications électroniques non
sollicitées en droit congolais : cas du spamming, Travail de fin de cycle de droit,
CIDEP-Université ouverte. 2016-2017.
4) Owenga Odinga, in La protection des cyberconsommateurs en droit congolais,
Université de Kinshasa, 2005
5) Shandi Youssef, De la formation du contrat à distance par voie électronique, thèse de
doctorat de l’Université Robert Schuman. 2005.

VI. WEBOGRAPHIE
1) Juriscom.net le 27/06/203 à 17h00’
2) Lavieeco.com le 10/09/2023 à 13h00’
3) L’expressEntreprise.com le 02/09/2023 à 14h15’

4) Maxicours juridiques.com le 10/08/2023 à 08h10’


5) TABAKA Bernard.blogspot.com le 13/07/2023 à 15h00’
6) Sabbar.com le 29/06/2023 à 15h05’
7) www.appvizerbook.com le 16/08/2023 à 09h30’

8) www.commerce.gov.tn le 03/08/203 à 16h00’


9) Wikipedia.Org le 03/08/2023 à 13h00’
10) www.it-can.ca le 20/07/2023 à 13h45’
11) www.cvm.qc.ca le 14/07/2023 à 15h05’
12) www.ethiolink.com le 18/07/2023 à 12h30’
68

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE...........................................................................................................................................I
IN MEMORIAM....................................................................................................................................II
DEDICACE..........................................................................................................................................III
REMERCIEMENTS.............................................................................................................................IV
PRINCIPALES ABREVIATIONS, ACRONYMES ET SIGLES.........................................................VI
INTRODUCTION..................................................................................................................................1
1. Objet d’étude..............................................................................................................................1
2. Etat de la question......................................................................................................................3
3. Problématique et Hypothèses.....................................................................................................4
a. Problématique.........................................................................................................................4
b. Hypothèses.............................................................................................................................7
4. Méthodes et techniques..............................................................................................................9
a. Méthodes................................................................................................................................9
b. Techniques..............................................................................................................................9
5. Délimitation du sujet................................................................................................................10
a. Délimitation dans le temps...................................................................................................10
b. Délimitation dans l’espace....................................................................................................10
6. Subdivision du travail...............................................................................................................10
CHAPITRE I : CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE DE L’ETUDE........................................11
Section I : Définition des concepts opératoires.................................................................................11
§1. Notion de e-commerce............................................................................................................11
§2. Contrat commercial................................................................................................................11
§3. Contrat à distance...................................................................................................................12
§4. Formation du contrat à distance..............................................................................................13
§5. Litige commercial...................................................................................................................14
Section 2. Théorie générale sur les contrats......................................................................................15
§1. Conditions de formation de contrat.........................................................................................15
1. L’échange de consentement..................................................................................................17
2. La capacité de contracter à distance......................................................................................17
69

3. L’objet certain et la cause licite............................................................................................18


4. Preuve du contrat..................................................................................................................19
§2. Formation et exécution du contrat de vente en ligne...............................................................21
Section 3. Eléments en faveur de l’étude des contrats en ligne.........................................................27
§1. La nécessité de constater l’accord entre parties (expression du consentement)......................27
§2. La nécessité de vérifier la capacité contractuelle des cocontractants.....................................31
§3. La détermination de la juridiction compétente en cas de litige...............................................32
CHAPITRE II : LE REGIME JURIDIQUE APPLICABLE AU CONTRAT COMMERCIAL A
DISTANCE..........................................................................................................................................35
Section I : Etat de lieu de la législation congolaise en matière de vente en ligne..............................35
§1. Nature juridique du contrat de vente en ligne.........................................................................35
§2. Mise en place de solutions pratiques.......................................................................................40
Section 2 : Régime juridique des contrats à distance en droit étranger.............................................42
§1. La loi applicable.....................................................................................................................42
§2. Règlement des litiges..............................................................................................................46
CHAPITRE III : LA FORMATION DU CONTRAT A DISTANCE EN DROIT COMMERCIAL
CONGOLAIS.......................................................................................................................................48
Section I : Modalités de formation du contrat de vente en ligne.......................................................48
§1. Le constat de l’accord des volontés des parties au contrat......................................................48
§2. La nécessité de vérifier la capacité contractuelle du partenaire...............................................50
Section 2 : Les effets des contrats de vente à distance et leurs problèmes........................................52
§1. De l’extinction normale des obligations entre parties.............................................................52
§2. L’obligation de remboursement par le vendeur de l’argent payé par l’acheteur en cas de non
réception, de destruction ou de constat d’avarie de la chose commandée non imputable à
l’acheteur......................................................................................................................................53
§3. L’obligation de l’acheteur de renvoyer les biens en cas de vices cachés................................54
Section 3 : Du règlement des litiges entre parties en cas de commerce en ligne...............................55
§1. La détermination de la juridiction compétente........................................................................55
§2. Cas de litiges portant sur des petits achats effectués par des particulières personnes physiques
.....................................................................................................................................................56
§3. De l’exécution des décisions prises par les instances de justice saisies de l’affaire................57
Section 4 : Proposition de lege ferenda pour améliorer le cadre juridique congolais des contrats à
distance.............................................................................................................................................59
CONCLUSION GENERALE..............................................................................................................61
ANNEXES...........................................................................................................................................63
BIBLIOGRAPHIE...............................................................................................................................65
70

TABLE DES MATIERES....................................................................................................................69

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