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I

EPIGRAPHE

La justice est la vertu qui attribue à chacune ce qui lui revient de droit.

Saint Augustin
II

DEDICACE

A tous les chercheurs de l’université de Lubumbashi.

KALOMBE NGOMELA Shékinah


III

REMERCIEMENTS

Ce travail que nous rédigeons maintenant sanctionne la fin de nos études de


premier cycle en vue de l’obtention du diplôme de graduat. La réalisation d’un tel travail a été
rendue possible par le concours de plusieurs personnes que nous nous sentons obligée de
remercier.

Que l’honneur et la gloire soient rendus à notre Dieu pour la vie et la protection
qu’il nous a accordée tout au long du premier cycle de notre cursus académique.

Ce travail n’aurait pas vu le jour sans le concourt et la générosité de notre


Directeur de travail, le Docteur SANGWA LUMBU Pathy que je veux vraiment remercier
pour ses conseils judicieux qui m’ont permis de mener à bien ce travail. Je ne saurai jamais
assez le remercier pour ses encouragements et pour tous ce que j’ai appris grâce à lui.

Je tiens à exprimer ma profonde gratitude à l’Assistant LWAMBA TERENCE,


Co-Directeur de ce travail pour l’énorme soutien scientifique et pour sa perspicacité qui ont
contribué à la réalisation de ce travail.

A mes parents : DISTEMEKY NGOMELA DIZO et DORCAS KASONGO pour


leurs sacrifices et leur énergie avoués à notre égard afin que la finition de ce travail soit
réalisée par ces écrits.

Pour vous, je vous réserve mes remerciements les plus distingués. A tous mes
amis ayant la passion de la science.

KALOMBE NGOMELA Shékinah


1

INTRODUCTION

I. OBJET D’ETUDE

Depuis son existence et au fil de son évolution, le commerce a été un sujet de


dissertation pour les philosophes, de calcul pour les économistes, de réflexion pour les juristes
pour que plus personne n'ose nier de son importance au sein de la société.

Ce dernier étant l'une des vieilles activités pratiquée par l'homme depuis son
apparition sur la terre, son étude ne doit pas seulement être limitée à ses aspects économiques
ou encore juridiques mais elle doit aussi considérée le lien particulier entre le vendeur et le
consommateur. Le commerce a connu au cours de ces dernières années une fulgurante
transformation de certaines de ses procédés débouchant sur son aboutissement le plus récent;
commerce électronique. L'objet même de notre étude. Les innovations technologiques et
informatiques sont considérées comme un grand défi dans le monde, qui transforme
aujourd'hui le commerce traditionnel en commerce électronique et offre des modes de
communications qui permettent non seulement un accès plus large mais aussi plus facile au
monde des affaires. La réglementation du commerce électronique en RDC s'inscrit au cœur de
notre problématique qui mérite certainement une attention beaucoup plus soutenue.

Le but de ce travail est d’apporter une lumière par rapport à la manière dont la loi
organise le commerce en général et le commerce électronique, plus particulièrement, en
République Démocratique du Congo1.

II. ETAT DE LA QUESTION

L’Etat de la question est une étape dans laquelle on fait l’analyse des écrits des
chercheurs antérieurs, les connaissances accumulées par ceux-ci sur un phénomène donné.
C’est un relevé des publications antérieures sur le même thème, qui de manière directe ou
indirecte ont apporté un plus à la société.

L’Etat de la question est le dégagement du niveau où se situe le débat scientifique


autour de l’objet sous examen. La nouvelle technologie de l’information et de la
communication (NTIC) a transformé le commerce aujourd’hui en lui donnant un canal de

1
L'ordonnance loi n° 23/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique a été promulguée le 13 mars 2023.
2

distribution électronique au sein duquel les entreprises et les consommateurs échangent et


commercialisent des biens et des services.

RALLET ALAIN, dans son ouvrage intitulé : « le commerce électronique ou


électrisation du commerce ? », définit le commerce électronique comme un nouveau compte
désignant les activités commerciales, déployées selon les nouvelles modalités des nouvelles
technologies de l’information et de la communication marquées par l’échange des données
dématérialisées2.

BOCHURBERG LIONEL, dans son ouvrage intitulé : internet et commerce


électronique dit que l’internet est une activité par laquelle un individu propose ou assure par
distance et par voie électronique la fourniture des biens ou services. Entre également dans le
champ du commerce électronique des services tels que ceux consistant à fournir des
formations en ligne, des communications commerciales et des articles de recherche 3.

CORINNE BOUTHIER, dans sa thèse de doctorat, dit que le commerce


électronique se voit donc définit par rapport à la vente à distance, soit par rapport aux services
de la société de l’information. Cette double filiation démontrant sa forme originelle, celle d’un
commerce plutôt traditionnelle mais exerçant par voie électronique, dont il n’est dès lors plus
question d’un simple franchissement mais d’une forme d’abolition des frontières du temps et
de l’espace laquelle donne au commerce électronique son caractère inédit 4.

JEAN-PIERRE CLAVIER, dans son ouvrage intitulé : « droit du commerce


électronique ». Le terme commerce électronique e-commerce représente les différentes
transactions commerciales qui se font à distance sur internet. L’action d’acheter sur internet se
fait au travers l’objet numérique et digital. L’achat peut se réaliser au travers des différents
canaux et supports, ordinateurs, smartphones, etc5.

De nos jours, la vente en ligne est une technique ancienne de commercialisation.


Le commerce en RDC est un processus qui trouve des difficultés d’avancer mais dont
l’aboutissement est un levier pour la relance du développement socioéconomique au niveau
national. Cependant, la RDC se fraie un chemin dans le commerce électronique.
2
Rallet Alain, le commerce électronique ou électrisation du commerce ?, Réseau 2007/2, n°106, p.17
3
Bochurberg Lionel, Internet et commerce électronique 1ère édition, Delmas, 2001 p.11
4
Corrine Bouthier, Le droit comme outil de développement du commerce électronique, Thèse Université de
Lyon, 2019, p.7
5
Jean-Pierre Clavier, Droit du commerce électronique, Paris, éd. Bruylant, 2019, p.157
3

Le commerce électronique permet d’entrer en contact des consommateurs des


pays innombrables. Ils accèdent à une grande gamme des produits et peuvent faire un choix
éclairé. Mais des potentiels acheteurs sont encore retissant. Cet absence de textes et de cadre
de concertation sur les technologies de l’information et communication (TIC) ne favorise pas
l’investissement et crée des petites part des activités illicites qui profitent davantage aux
opérateurs GSM dans le cadre de leur exploitation intensive des ressources limitées de l’Etat.

Pour nous démarquer des autres dans ce travail de fin de cycle, nous analyserons
la règlementation du commerce électronique en République Démocratique du Congo.

III. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES

A. PROBLEMATIQUE

SIMPLICE NKWANDA MUZINGA définit la problématique comme la partie de


l’introduction dans laquelle l’auteur pose clairement le problème constaté par rapport au sujet,
et reformule en questions scientifiques pertinentes 6. Louis MPALA MBABULA d’après lui,
dit toute problématique part de l’Etat de la question et débouche sur l’hypothèse. Pour notre
part, nous définissons la problématique comme une série de questions que l’auteur pose et
dont les réponses seront données dans l’hypothèse7.

Le commerce électronique apparait en ce moment comme une nouvelle réforme


du commerce traditionnel. D’où, il implique un mouvement des biens, services ou paiement à
travers l’internet. Le commerce électronique donne lieu de différents qui doivent être réglés et
soulève de ce fait des difficultés.

En effet, l’Etat comme étant régulateur doit trouver des solutions face à ces
difficultés sur la nouvelle réforme du commerce. De ce fait, il ressort plusieurs questions dont
nous avons retenu les plus pertinentes :

- La réglementation du commerce électronique en RDC, par quoi est-elle


justifiée ?

6
Simplice Kwanda Muzinga, Notes de cours d’Initiation à la recherche scientifique, G2 Droit,
UNILU/Lubumbashi, 2020-2021, p.34
7
Louis MPALA M., Pour vous chercheur, directives pour rédiger un travail scientifique, Lubumbashi, éd. Mpala,
quatrième édition, janvier 2008, p. 83.
4

- Dans le contrat du commerce électronique, quelle solution pourrions-nous


apporter afin d’assurer la sécurité de tous ?

B. HYPOTHESES

Les hommes de sciences définissent l’hypothèse comme une série de réponses


supposées ou provisoires mais vraisemblables au regard des questions soulevées dans la
problématiques et lesquelles réponses peuvent être confirmées, infirmées ou nuancées au bout
de la recherche.

Pour ainsi répondre aux questions posées dans la problématique, nous pouvons
noter que la réglementation du commerce électronique en RDC est justifié par le fait que
l’Etat ayant le monopole du pouvoir, pourrait par ces prérogatives assurer la protection des
cyberconsommateurs ainsi que la sécurité des cybercommerçant et de leur biens et services.

IV. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

A. METHODES DE RECHERCHE

La méthode est un ensemble de démarche que l’esprit suit pour découvrir la


vérité. Il faut noter qu’elle joue un rôle important dans la conception d’un travail scientifique
dans la mesure où elle est considérée comme des voies et moyens qui permettent aux
chercheurs de sélectionner les données utiles pour la rédaction de son travail8.

Ainsi pour la présente étude, nous avons estimé nécessaire dans notre travail de
faire usage de quelques méthodes.

8
Dictionnaire de Poche, Paris 2011, p.254
5

1) La méthode exégétique

Cette méthode consiste à consulter certaines dispositions de droit, des lois et des
dispositions en matière de commerce électronique qui se rapportent à notre sujet.

2) Méthode sociologique

Cette méthode consiste à la description et à l’analyse des faits, puis à la


présentation des différents éléments qui les compose. C’est-à-dire à analyser et à prendre en
compte la réalité sociale telle qu’elle est.

B. TECHNIQUES

Les techniques de recherche sont des outils ou instruments dont se servent les
chercheurs pour récolter les données nécessaires. Nous estimons nécessaires de retenir pour ce
travail, quelques techniques :

1) Technique documentaire

NKWANDA MUZINGA Simplice, la technique documentaire met le chercheur


en présence des documents qui supposent contenir les informations recherchées.
L’observation sur la réalité transite par la lecture des œuvres aussi bien matérielles
qu’immatérielles produites par les hommes vivant en société. Parmi ces documents, on peut
distinguer les documents écrits, documents technologiques, documents virtuels, documents
phonétiques, documents électroniques ou de webographie. Cette technique nous permet
d’avoir accès aux ouvrages scientifiques qui vont avec notre travail9.

2) Technique d’interview

L’interview est l’interrogation orale directe d’une personne à une autre. Cette
technique nous a permis de poser certaines questions aux commerçants qui effectuent le
commerce électronique afin de comprendre comment évolue le commerce électronique et
quelles sont les difficultés qu’ils rencontrent. Elle nous a permis de récolter les informations
sur terrain10.

9
Nkwanda Muzinga, Op.cit., p.24
10
Ibidem
6

V. DELIMITATION DU TRAVAIL

Pour une bonne compréhension de ce sujet, il faut noter que dans tout travail
scientifique, la délimitation du sujet est nécessaire. Elle permet de se situer dans le temps et
dans l’espace. En effet notre travail se délimite sur l’étendue de la République Démocratique
du Congo et recouvrira la période allant de 2020 à 2023.

VI. SUBDIVISION DU TRAVAIL

Hormis l’introduction et la conclusion, ce travail portera deux chapitres : le


premier parlera de la généralité et le second abordera la réglementation du commerce
électronique en République Démocratique du Congo.
7

CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE COMMERCE


ELECTRONIQUE

SECTION 1. APPROCHE CONCEPTUELLE

§.1. DEFINITION DU COMMERCE ELECTRONIQUE

L’apparition et la croissance du commerce électronique contemporain sont


directement liées aux réseaux numériques de communication, spécialement l’internet.

Certes, il y avait bien dans les années 80 et 90, des échanges entre entreprises
établis par les réseaux informatiques, dédiés c’est-à-dire spécifique ou pour la France, des
achats sur minitel pour les particuliers (représentant près de 10 000 000 000 de francs du
chiffre d’affaire en année pleine) ; il n’en reste pas moins que le commerce électronique
aujourd’hui mondialisé, est d’une toute autre ampleur11.

Fruit de progrès rapide des réseaux de télécommunication de plus en plus puissant


et d’une informatique qui s’est imposée dans les entreprises et dans les foyers domestiques
(au moins dans les pays industrialisés)12.

Ce commerce présenté à la fin des années 90 comme un espoir de croissance est


devenue une réalité économique et sociale qui se diversifie de manière étonnante. La
présentation complète de cette activité suppose encore évoquée de très nombreux échanges
entre particulier Les chiffres recueillis, notamment en France, par les organes spécialisés
attestent un développement spectaculaire de ces différents types de commerce depuis 2000,
qui justifient un peu plus encore la bonne réglementation de cette à la fois économique et
sociale. La définition du commerce électronique est donnée par la loi n°2004-575 du 21 juin
2004 pour la confiance dans l’économie numérique, dans son article 14 ainsi rédigé13.

Article 14 « Le commerce électronique est l’activité économique par laquelle, une


personne propose ou assure à distance et par voie électronique, la fourniture de biens et
services.
11
Selon la Fédération des entreprises de vente à distance (FEVAD), le chiffre d’affaires des ventes en ligne a été
de 12 milliards d’euros en 2006, soit 40 % de plus qu’en 2005. Mais en Grande-Bretagne, les achats en ligne
représentaient en 2005 le double du chiffre d’affaires réalisé en France.
12
www.foruminternet.org , consulté le 31/08/2023
13
Loi n°2004-575 du 21 juin 2004 portant confiance dans l’économie numérique
8

Entrent également dans le camp du commerce électronique les services tels que
ceux consistant à fournir des informations en ligne, des communications commerciales et des
outils de recherche, d’accès et de récupération des données d’accès à un réseau de
communication ou d’hébergement d’informations, y compris lorsqu’ils ne sont pas rémunérés
par ceux qui les reçoivent.

En fait, le commerce électronique reprend toutes les activités commerciales


exercées via un réseau de communication. Cela reprend donc les échanges de services et
informations digitalisées (comme les textes, software, fichiers audio ou autres images), mais
aussi toutes les transactions permettant l’achat et la vente des biens réels (et par là même, tous
les bons de commande, factures, etc).

L’organisation mondiale du commerce (OMC) le définit comme : « la production,


publicité, vente et distribution des produits par les réseaux de communications »14.

L’organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), le


définit comme : « toute forme de transaction liée aux activités commerciales, associant tant
les particuliers que les organisations et reposant sur le traitement et la transmission des
données numérisées notamment textes, son et images. Il désigne aussi les effets que l’échange
électronique d’informations commerciales peut avoir su les institutions et le processus, qui
facilitent et encadrent les activités commerciales », et dont l’OCDE précise qu’ils sont un
vecteur moyen de croissance économique15.

Selon SARTIAUX, le commerce électronique reprend toutes les activités


commerciales exercées via un réseau de communication. Cela reprend donc les échanges de
services et informations digitalisées (comme les textes, les softwares, fichiers audio), mais
aussi toutes les transactions permettant l’achat et la vente de biens réels 16.

Le commerce électronique est également une des formes de vente à distance,


laquelle est définie comme la réalisation d’une « vente d’un bien ou fourniture d’une
prestation de service conclue, sans la présence physique simultanée des parties, entre un

14
https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/bey4_f.htm, consulté le 31/08/2023
15
Ibidem
16
SARTIAUX, (M), Le statut fiscal d'une activité exercée par l'intermédiaire du réseau internet, éd.ULB, Bruxelles,
1999-2000, P.15
9

consommateur et un professionnel qui, pour la conclusion de ce contrat utilise exclusivement


une ou plusieurs techniques de communication distance »17.

§.2. DEFINITION DU COMMERCE ELECTRONIQUE PAR LES ANIMATEURS

Il conviendrait pour nous ici de préciser que parler de la définition du commerce


électronique par les animateurs dans ce secteur fait allusion à la pensée, aux dires à la
conception, à la manière de voir les choses par les animateurs ou encore par les acteurs du
commerce électronique.

Pour être précise, nous donnerons les définitions de ce commerce selon quelques
cybercommerçants ou cyberconsommateurs de la ville de Lubumbashi auxquels nous avons
posé des questions en vue d’avoir une définition pertinente du commerce électronique.

Ainsi dit :

- Idriss MABILO, ingénieur informaticien IT, le commerce électronique, pour


lui, est conçu comme la vente de toutes informations issues d’un traitement
électronique généralement par l’entremise d’internet et grâce à l’outil
informatique (ordinateur, tablette, appareil mobile etc…). Il peut également
s’agir d’un processus d’achat et d’échange via les réseaux ou les plateformes
en ligne.
- VANDER OTIS, Développeur Web, ingénieur en informatique et animateur
dans le secteur du commerce électronique, voit ce commerce comme un
moyen de vendre et d’acheter des produits et des services en ligne. Il s’agit
d’un secteur en pleine croissance qui offre de nombreuses opportunités aux
entreprises de toutes tailles.
- DIEUMERCI ALONI, informaticien programmeur et développeur Web ;
définit le commerce électronique comme étant l’échange des biens et des
services via les appareils électroniques. Par appareils électroniques, il sous-
entend les machines sur lesquelles peut se poser internet.

SECTION II: APERCU SUR LE COMMERCE ELECTRONIQUE

17
ACICI, Le commerce électronique dans le cadre de l'OMC : implications pour les pays les moins favorisés, éd.
OMC, Paris, Août 1999, P.1
10

§.1. EVOLUTION DU COMMERCE ÉLECTRONIQUE

Il serait difficile de parler du commerce électronique sans parler de l’évolution de


la pensée électronique tout au long des années récentes.

C’est en effet dans le but de subvenir à ses besoins et à ceux de siens que l’homme
a conçu et développé dès l’Antiquité ce qu’est devenu plus tard et est demeuré jusqu’à ce
jour : le commerce. Déjà, l’antique Égypte entretenait des relations mercantiles avec
l’Ethiopie, l’Arabie ainsi que l’Inde et dont les principaux objets des échanges étaient entre
autres l’or, l’ivoire, l’ébène, les parfums, les étoffes et les pierres précieuses 18. Ainsi, les
rapports humains et les échanges économiques se déroulaient au sein de la société dans un
cadre de voisinage géographique, allant de la production pour des besoins de subsistance, au
troc du surplus de produit non nécessaire avec les peuples environnants jusqu’à l’utilisation de
la monnaie comme moyen d’échange19.

Ce fut la naissance du commerce, mieux le commerce traditionnel qui a existé dès


les temps les plus reculés de l’Antiquité avec l’Égypte ; puis sa floraison au Moyen Âge grâce
à la position stratégique de l’Empire byzantin au cœur de l’Europe d’Orient et d’Occident ;
ensuite son expansion durant l’Époque moderne au moyen des explorations patronnées par les
monarques européens et aujourd’hui en pleine Époque contemporaine le commerce
traditionnel s’est mondialisé dans sa pratique en ce que toutes les sociétés le connaissent et le
pratiquent à une intensité différente certes, mais avec toujours le même objectif : la recherche
du profit20.

D’autre part, le XXIème siècle se révèle sans aucun doute marqué par l’avènement
des nouvelles technologies de l’information et de la communication : le multimédia prend de
l’ampleur ; les moyens de paiement deviennent incontournables dans le secteur des services
financiers ; la disponibilité de banques d’informations sur Internet réduit presque le monde à
un village planétaire. Ce nouvel espace de communication sans frontières suscite d’abord de
l’enthousiasme et confirme l’évolution significative de l’humain dans l’art de communiquer.
L’enthousiasme et l’émerveillement passés, il est vite pris conscience des opportunités que

18
I. MUNDI, L’histoire du commerce jusqu’en 1900, disponible sur
http://www.cosmovisions.com/Commerce-Histoire.htm, consulté le 13 aout 2023.
19
Florence Braunstein, Jean-François Pépin, Le monde de l’Antiquité et le corps, éd. CairnInfos, 1999, p.86
20
https://www.cosmovisions.com/Commerce-Histoire.htm consulté le 31/08/2023
11

peuvent offrir ces nouvelles technologies21 et particulièrement dans l’éclosion d’un type
nouveau de commerce en ce que :

« Internet a été construit sur un réseau technique : le web. Il a engendré un


espace : le numérique. Sur ce nouvel espace, des entreprises ont développé des services, des
prestations et des biens, tandis que les personnes y ont trouvé des moyens d’expression
nouveaux et profitent de richesses nouvelles22. »

C’est ainsi que prenant conscience des ressources qu'offre le développement des
nouvelles techniques de communication électronique, notamment l'Internet, certains acteurs
économiques ont entrepris de développer ce qu’il est désormais coutume de nommer le
commerce électronique23.

A titre exemplatif aujourd’hui, un peu partout dans le monde, des groupes


importants et diversifiés de personnes peuvent, facilement et à peu de frais, avoir accès
presque en temps réel à l’information dont ils ont besoin, cela passant par la souscription à des
journaux tant sur format papier que sur format électronique 24 afin d’être informés de la
situation mondiale, régionale ou nationale et de prendre des décisions beaucoup plus éclairées
sur quelconque sujet les intéressant.

Tous ces éléments ne peuvent que favoriser le développement du commerce en


ligne. Ce type de commerce à en croire plusieurs experts était déjà promis à un bel avenir.
Tout au long des dernières années, les revues scientifiques et les médias n’ont cessé de vanter
ses bienfaits. On y a vu la panacée à toute prospérité économique25.

Dès l’an 2000, l’Organisation de coopération et de développement économique


(OCDE)26 affirmait déjà presque irrévocablement : « Le commerce électronique pouvait
21
M. SANNI Yaya, Le droit de l'Ohada face au commerce électronique, Thèse de doctorat, Faculté des études
supérieures et postdoctorales, Université de Montréal, Canada et, Faculté Jean Monnet de droit, d’économie et
de gestion, Université de Paris-Sud 11, France, 2011, p. 1.
22
M.-A. FRISON-ROCHE, Internet et espace d’interrégulation, coll. the Journal of the Regulation, Dalloz, Paris,
2016, p. VII. Cité par K. NDUKUMA Adjayi, Cours de droit du numérique, Université Protestante au Congo,
Deuxième Licence en Droit, 2019-2021, p. 4.
23
F. TERRE, P. SIMLER, Y. LEQUETTE et F. CHENEDE, Droit civil les obligations, Paris, Dalloz, 12ème édition, 2018,
p. 126.
24
Les journaux quotidiens d’information sous format électronique sont le plus souvent dénommés
« newsletter ».
25
Moez BELLAAJ, Commerce électronique et avantages compétitifs, Sarrebruck, Éditions Universitaires
européennes, 2010 ; Piyush SUKHIJA, E-commerce Opportunities & Challenges, Global India Pubns, New Delhi,
2011 ; Cité par M. SANNI Yaya, Idem, p. 2.
26
Liste des pays de l'OCDE - Ratification de la Convention relative à l'OCDE, disponible sur :
12

accroître sensiblement l’efficience des économies, hausser leur compétitivité, améliorer


l’affectation des ressources et accélérer la croissance à long terme27. »

C’est ainsi que durant les décennies entourant l’an 2000, bien des législateurs
internationaux que communautaires et nationaux ont décidé de se doter d’un cadre juridique
adapté et susceptible de leur permettre de tirer pleinement profit des avantages du commerce
électronique au vu de l’impact positif indéniable de ce dernier sur les performances
économiques des pays qui l’ont développé grâce à ses principaux atouts – globalité,
immédiateté et automaticité – qui font son essence même et favorisent la dématérialisation des
transactions28.

§2. FORMES ET ETAPES DU COMMERCE ELECTRONIQUE

Cette approche du commerce électronique met l’accent sur la nature des parties en
présence dans la transaction commerciale pour caractériser les différents types de commerce
électronique ; On distingue parmi les formes de commerce électronique ;29

A. Le commerce dit « B to C » (business to consumer) ; qui concerne le rapport entre les


consommateurs et les professionnels, c’est le commerce de détail où l’entreprise vend
des produits ou des services à des consommateurs ; EX : Amazon, Kikku.
B. Le commerce dit B to B (business to business) où l’entreprise effectue les transactions
commerciales avec d’autres entreprises qui ne concernent que les professionnels entre
eux ou les transactions entre entreprises ou pays dans lequel le bénéficiaire a établi sa
présence commerciale, autrement dit commerce de gros dit « entreprise » ;

Ex : entre entreprise et un de ses fournisseurs via un portail

C. Le commerce dit « C to C » (consumer to consumer) C.à.d. de particulier à particulier,


tel que les enchères entre particuliers ou les petites annonces.
D. Le commerce entreprises to entreprises E to E : désigne les relations que les membres
d’une entreprise établissent directement entre eux pour assurer son bon
fonctionnement
https://www.oecd.org/fr/apropos/document/ratification-convention-ocde.htm, consulté le 10 août 2023
27
Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), The Economic and Social Impacts of
Electronic Commerce : Preliminary Findings and Research Agenda, OCDE, Paris, 2000, p. 55. Cité par M. SANNI
Yaya, Op. cit., p. 3.
28
M. SANNI Yaya, Op. cit., p. 3.
29
BARBET P., Opcit, p
13

Le commerce électronique est un phénomène dans lequel on peut distinguer « 3 »


étapes principales

- La première étape est celle de l’échange d’informations préalable à l’achat qui


comprend notamment la publicité (flux d’information du vendeur vers l’acheteur) et la
recherche d’informations sur la qualité ou la localisation des produits (de l’acheteur
vers le vendeur).
- La deuxième étape est celle de l’acte d’achat qui comprend en particulier la
commande et le paiement du prix de la marchandise

La troisième étape est celle de la fourniture à l’acheteur du bien ou de service sur


lequel porte la transaction, c’est le stade de la livraison.

En principe, tous les types de produits peuvent être promus et achetés via les
réseaux électroniques. Par contre, la livraison électronique est limitée. Elle ne requiert que le
produit final soit « digitalisé ».

Un certain nombre de services peuvent certes, être fournis sous forme


électronique (services financiers, conseil, …), mais une grande partie des biens doivent faire
l’objet d’une livraison physique. Pour ces biens, la notion de commerce électronique se réduit
aux deux premières étapes et n’est donc pas très différente de la vente à distance.

• Du déroulement du e-commerce en RD Congo

Examinant la situation en République démocratique du Congo, depuis l’an 2000 et


un peu plus tôt, le marché de l’offre d’accès à Internet se développe autant que celui de l’offre
monétisée des contenus numériques en ligne.

Grâce aux opérateurs Internet, la pratique du commerce électronique en RDC est


courante dans les offres d’achat en ligne. Le premier trait souvent si évident qu’on ne s’y
arrête pas est l’achat et la recharge à distance des crédits de communication électronique. De
plus en plus des téléphones servent de porte-monnaie électronique.30

De telle manière, les abonnés téléphoniques peuvent effectuer la provision de


leurs comptes-clients en ligne à l’aide de commandes dématérialisée des temps d’appel,

BASILA Bulambo F., Profil juridique congolais du commerce électronique : appréciations et prospectives,
30

Mémoire de fin de cycle de Licence (BAC+5), Université Protestante au Congo, Faculté de Droit, 2021, p34
14

d’échange d’SMS ou de navigation sur Internet. Avec le clavier alphanumérique des


téléphones, les commandes sont réalisées sous forme de syntaxe écrite. Les accusé-réceptions
sont fournis automatiquement sur l’écran du téléphone ou par SMS depuis le serveur de
l’opérateur. Par la confirmation de la commande souscrite se réalise le fameux double-clic du
contrat électronique.

Quant au second, il est assisté à une floraison, un foisonnement des sites web, des
applications et des comptes sur différents réseaux sociaux qui mettent à la disposition du
grand public des offres d’achat en ligne et à distance des biens et services. S’agissant des sites
web ou applications œuvrant dans le domaine du commerce électronique des biens
principalement, E-MART et KIKUU peuvent être énumérés ; quant à ceux des services
VODACOM seul peut être cité et quant aux opérateurs économiques qui ne recourent qu’à
des comptes sur les réseaux sociaux, PIZZA INN et SELF STORE en sont des exemples.

Dans les faits, il s’agit pour le consommateur de passer en revue le plus souvent
des photos postées soit sur les sites web soit sur les réseaux sociaux d’un opérateur
économique quelconque d’objets ou d’articles dans des catalogues ; de commander ce qu’il
souhaite puis de se le faire livrer soit physiquement au magasin ou le plus souvent à son
domicile.

La consultation d’offres mises à la disposition du consommateur s’effectue via


l’utilisation des techniques informatiques à l’instar de WhatsApp, d’Instagram, de Facebook,
des sites web de vente en ligne, des boutiques en ligne, et bien d’autres.

Ainsi, les pratiques commerciales se réalisent à travers des commandes en ligne


contre accusés de réception sur la même plateforme numérique.

Cette modalité d’exercice du commerce a entre autres l’avantage de permettre au


consommateur où qu’il se trouve sur le territoire national de consulter différentes offres
d’achat en ligne grâce à son téléphone ou son ordinateur et ce, sans intermédiaire.
15

CHAPITRE DEUXIEME: DE LA REGLEMENTATION DU


COMMERCE ELECTRONIQUE EN RDC

SECTION I: CONTRAT ELECTRONIQUE

§.1. NOTION DU CONTRAT ELECTRONIQUE

Pour mieux saisir la notion du contrat électronique, il convient de définir d’abord


le concept contrat. En effet, le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs
personnes s’obligent, envers une ou plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire
quelque chose31. Il s’agit d’un accord de volontés entre deux ou plusieurs personnes destiné à
créer, modifier, transmettre ou éteindre des obligations32.

Paulin MUNENE YAMBA YAMBA estime que, le contrat est une convention
qui crée des obligations, par opposition aux conventions qui modifient, transmettent ou
éteignent des obligations. Le contrat apparait donc comme une variété particulière de
convention, ayant pour but de créer des effets juridiques entre le débiteur et le créancier.

Gérard CORNU quant à lui, définit le contrat comme une espèce de convention
ayant pour objet de créer une obligation ou de transférer la propriété. Il s’agit d’une
manifestation d’autonomie de la volonté individuelle. Il signifie aussi écrit destiné à constater
l’accord des parties contractantes33.

Alors que, traditionnellement, le consentement des parties dans un contrat


s'extériorise par des signatures apposées sur un écrit, par des paroles échangées ou
éventuellement par des gestes, le développement des techniques de communication
électronique – internet, courriel… – permettent d'exprimer sa volonté au travers d'impulsions
électroniques. Prenant conscience des ressources qu'offre le développement de ces nouvelles
techniques de communication, notamment l'internet, certains acteurs économiques ont
entrepris de développer ce qu'on a désormais coutume de nommer le commerce électronique.
Il en résulte une multiplication des contrats conclus électroniquement qui posent aux juristes
contemporains diverses interrogations.

31
Article 1 du décret du 30 juillet sur les contrats ou les obligations conventionnelles
32
F. TERRE et Cie, droit civil les obligations, 12ème éd, Dalloz, paris, 2018, p98
33
CORNU, vocabulaire juridique, 10, éd., PUF, paris, 2014
16

Autrement dit, le commerce électronique est une activité exercée par voie
électronique. Le législateur ayant abandonné au cours de ses travaux la référence au caractère
professionnel de l’activité, le droit du commerce électronique n’est pas un droit de la
consommation électronique34.

Le commerce électronique est l’activité économique par laquelle une personne


propose ou assure à distance et par voie électronique la fourniture de biens ou de services. Le
contrat électronique est régi à la fois par les règles de droit commun des contrats mais
également par des règles spéciales justifiées par la particularité de sa forme: son
immatérialité.

Le contrat électronique est « un contrat conclu à distance sous forme électronique


par lequel un commerçant ou un prestataire de services propose à un destinataire identifié ou
au public un bien ou un service déterminé moyennant un prix. Sans ce type de contrat, le
commerce électronique serait inexistant »35.

§.2. FORMATION DU CONTRAT ELECTRONIQUE

La formation du contrat électronique obéit aux conditions de la forme et aux


conditions de fond.

1. CONDITIONS DE FORME DU CONTRAT ELECTRONIQUE

En droit comparé français, les articles 1174 à 1177 du Code civil posent le
principe de la neutralité de la forme électronique, c’est-à-dire de l’équivalence de validité du
contrat sur support papier et du contrat sous forme électronique. Ces textes, issus de la loi du
21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique, complétée par une ordonnance du
16 juin 2005, ont été déplacés par l’ordonnance du 10 février 2016 à l’intérieur même du
Code civil (anciens art. 1108-1, 1108-2, 1369-10 et 1369-11). Il est en principe possible
d’établir sous la forme électronique un contrat pour lequel un écrit est exigé, « dans les
conditions prévues aux articles 1366 et 1367 et, lorsqu’un acte authentique est requis, au
deuxième alinéa de l’article 1369 » (art. 1174). La mention écrite de la main de celui qui
s’oblige peut être également apposée sous forme électronique36.

34
F. TERRE et Cie, op.cit., p.137
35
FREDERIC CARRE, « le contrat électronique », en ligne disponible : http// cabinet bassamat. Consulté le
31/08/2023
17

L’article 1175 du même code civil français prévoit des exceptions à ce principe
pour les actes sous signature privée relatifs au droit de la famille et des successions ainsi que
ceux relatifs à des sûretés personnelles ou réelles, de nature civile ou commerciale, sauf s’ils
sont passés par une personne pour les besoins de sa profession.

Les articles 1176 et 1177 du Code civil français, relatifs à la preuve, disposent
que l’écrit électronique est soumis eux-mêmes conditions particulières de lisibilité ou de
présentation qui peuvent être prévues pour l’écrit sur papier (art. 1176, al. 1er). En outre,
l’exigence d’un formulaire détachable est satisfaite par un procédé électronique qui permet
d’accéder au formulaire et de le renvoyer par la même voie (art. 1176, al. 2). Enfin, lorsqu’un
envoi en plusieurs exemplaires est exigé, la possibilité pour chaque partie destinataire de
l’imprimer sera suffisante (art. 1177).

Le contrat électronique par sa définition, doit être conclu en ligne. C’est-à-dire


par le biais de l’internet ou cyberespace. L’Internet est un système d’interconnexion des
machines qui constitue un réseau informatique mondial, utilisant un ensemble standardisé de
protocoles de transfert de données. C’est un réseau des réseaux. Le terme d’origine
américaine, il est le dérivé du concept "interneting", qui signifie interconnecté des réseaux.
Son apparition remonte vers les années 8337.

2. CONDITIONS DE FOND DU CONTRAT ELECTRONIQUE

Pour produire leur effet créateur d'obligations, les contrats doivent, selon l’article
8 du décret du 30 juillet 1888, être légalement formés, c’est-à-dire respecter les conditions
que la loi met à leur validité. Ces conditions sont au nombre de quatre : le consentement de la
partie qui s’oblige, sa capacité de contracter, un objet certain qui forme la matière de
l’engagement et une cause licite dans l’obligation.

36
V. FORRAY, le consensualisme dans la théorie générale du contrat, LGDJ, tome 480, paris, 2007, cité par C.
RENAULT-BRAHINSKY, p.93
37
E. MBOKOLO ELIMA, « la répression de la cybercriminalité en droit congolais et français, éductions
universitaires européennes, ile Maurice, 2019, p. 47
18

a. LE CONSENTEMENT

Les parties doivent pouvoir consentir librement au contrat. Il s’agit d’un accord
résultant de la rencontre entre deux volontés concrétisées par une offre et une acceptation.
Autrement dit, la manifestation de volonté de chacune des parties prise isolément. En matière
contractuelle, souligne le Professeur MUNENE YAMBA YAMBA38, pour parler de
l’existence du consentement, il faut que les parties échangent leur accord de volonté et que
celui-ci ne soit pas vicié.

b. LA CAPACITE

La capacité juridique d’une personne peut être définie comme son aptitude à être
titulaire de droits et à les exercer librement. C’est une aptitude à acquérir un droit et à
l’exercer reconnue en principe à tout individu et en fonction de leur nature, de leur objet et de
leur forme, aux personnes morales39. Ainsi, cette capacité peut être d’exercice lorsque l’on
exerce en soit même un droit que l’on détient. Elle peut être de jouissance lorsqu’une
personne est titulaire d’un droit.

Pour le Professeur Eddy MWANZO Idin’AMINYE, la capacité juridique est «


une aptitude définie par la loi de conclure un acte juridique valable ayant pour conséquence
d’engager la responsabilité de celui qui le souscrit dans le cas où il n’exécuterait pas les
obligations mises à sa charge par le contrat, et en conséquence, engage son patrimoine » . En
effet, toute personne peut contracter, si elle n’en est pas déclarée incapable par la loi Par
contre, l’état et la capacité des personnes, ainsi que leurs rapports de famille, sont régis par
les lois de la nation à laquelle elles appartiennent.

Par ailleurs, sauf les exceptions établies par la loi, toute personne jouit des droits
civils depuis sa conception. Toute personne capable peut exercer ses droits civils
conformément à la loi ou à la coutume, sauf les exceptions établies par la loi 40. D’où, pour
conclure un contrat, les parties doivent avoir la capacité à contracter.

38
P. MUNENE YAMBA YAMBA, op.cit., p.31
39
G. CONRU, op.cit, p148
40
Article 221 du code de la famille
19

c. L’OBJET

Tout contrat a pour objet une chose qu’une partie s’oblige à donner, ou qu’une
partie s’oblige à faire ou à ne pas faire. De ce fait, le contrat électronique doit avoir un objet
licite et existant. Pour exister, l’objet doit être possible et déterminé. Tandis que la licéité veut
que l’objet doive être dans le commerce et ne doit pas être contraire à l’ordre public ou aux
bonnes mœurs.

d. LA CAUSE

La cause du contrat doit être licite et existant. C’est pourquoi, l’obligation sans
cause, ou sur une fausse cause, ou sur une cause illicite, ne peut avoir aucun effet. La cause
est illicite quand elle est prohibée par la loi, quand elle est contraire aux bonnes mœurs ou à
l’ordre public41. En effet, un contrat électronique valablement formé doit respecter les quatre
conditions classiques de validité des contrats énoncées ci-dessus.

Il faut également souligner ici que, la qualification en tant que contrat


électronique dépend uniquement de sa formation et non de son exécution, celle-ci peut
indifféremment intervenir en ligne.

§.3. EXECUTION DU CONTRAT ELECTRONIQUE

L’exécution du contrat électronique implique d’abord les obligations qui


incombent à chacune des parties ensuite sa formation proprement dite.

A. LES OBLIGATIONS DES PARTIES CONTRACTANTES

Dans un contrat conclu par voie électronique, les obligations pèsent d’une part au
cybercommerçant, et d’autre part, au cyber-consommateur.

1. LES OBLIGATIONS DU CYBERCOMMERÇANT

Dans une vente commerciale ordinaire, le vendeur s'oblige, dans les conditions
prévues au contrat et au présent Livre, à livrer les marchandises et à remettre, s'il y a lieu, les
documents et accessoires nécessaires à leur utilisation, à la preuve de l’achat et à la prise de

41
Article 30 du droit des obligations
20

livraison42. Le vendeur doit livrer les marchandises en quantité, qualité, spécifications et


conditionnement conformes aux stipulations du contrat43. Le vendeur doit livrer les
marchandises libres de tout droit ou prétention d'un tiers, à moins que l'acheteur n'accepte de
les prendre dans ces conditions. Le vendeur doit garantir l’acheteur de toute éviction par son
fait personne.

Par contre, un cybercommerçant est un commerçant ayant une cyberboutique,


vendant sur Internet. Il se distingue du commerçant traditionnel à travers la dématérialisation
de ses activités due à l’utilisation d’Internet. Ainsi, la dématérialisation des activités du
cybercommerçant, en dépit des avantages, pose deux séries de problèmes dues à
l’omniprésence et à la dépersonnalisation.

L’omniprésence se manifeste par le fait que le site Internet du cybercommerçant


est accessible dans presque tous les États. La dépersonnalisation crée des risques dus d’une
part, au défaut de présence physique des parties contractantes et d’autre part, à l’utilisation du
support électronique pour conclure le contrat. L’objectif est d’anéantir les effets néfastes de
l’ubiquité et de la dépersonnalisation dans le but de sécuriser l’environnement du
professionnel du commerce électronique.

Le droit met à la charge des parties des obligations pour le cybercommerçant. Ce


dernier à une obligation de résultat, c’est-à-dire qu’il doit fournir un bien conforme à la
commande et que ce bien doit être livré dans le délai prévu par les parties contractantes à
compter du jour où la commande a été passée. Il a l’obligation de livraison et l’obligation
d’information ainsi que celui de conseil.

Le cybercommerçant est responsable de plein droit, c’est-à-dire automatiquement


de la bonne exécution des obligations du contrat. Il peut s’exonérer dans trois cas: cas de
force majeure, la faute du client ou la faute imprévisible et insurmontable d’un tiers.

Le commerçant est responsable de son contrat avec le site sécurisé.

Le professionnel (cybercommerçant) a l’obligation de se faire identifier pour les


ventes aux consommateurs faites à distance. Il s’agit comme en France d’une obligation
légale sanctionnée des peines prévues pour les contraventions de la 5e classe. Sans préjudice
de cette obligation, lorsque le vendeur exerce une activité de commerce électronique, il est
42
Article 250 de l’acte uniforme
43
Article 255 de l’acte uniforme
21

tenu d’assurer aux destinataires de la fourniture de biens ou de la prestation de services un


accès facile, direct et permanent, utilisant un standard ouvert, aux informations permettant
notamment son identification (nom et prénom ou raison sociale) ou une prise de contact
(adresse postale et électronique, siège social).

Le cybercommerçant doit fournir des informations au consommateur, et ainsi:

 Informer le consommateur préalablement à la vente sur les caractéristiques essentielles


du bien ou du service;
 Informer le consommateur sur les prix, les limitations éventuelles de responsabilité
ainsi que les conditions particulières de vente.
 Le cybercommerçant doit également, dès lors qu’il mentionne un prix, même en
l’absence d’offre de contrat, le faire apparaître de manière claire et non ambiguë,
s’agissant en particulier de l’indication des taxes et des frais de livraison.

2. LES OBLIGATIONS DU CYBER-CONSOMMATEUR.

Un cyber-consommateur ou e-consommateur est un consommateur qui achète un


produit ou un service en effectuant une des étapes suivantes via Internet: recherche, choix,
comparaison, commande et paiement. Le consommateur électronique est le client connecté
qui dispose de toutes les connaissances et ressources Internet, cette personne est également un
consommateur capable d'utiliser le pouvoir d'Internet de trouver ce qui le veut à acheter 44.

En termes d’obligation, le cyberconsommateur doit payer. Les paiements sont


sécurisés et doivent se faire soit par chèque bancaire ou par carte bancaire. Si la carte a été
utilisée à distance et frauduleusement les sommes débitées à la suite de cette utilisation
devront être restituées au titulaire de la carte. Le cyberconsommateur à une obligation de
réception de bien ou prise de la livraison 45(la poste ne stock pas les produits achetés), si il ne
le fait pas, le cybercommerçant n’est pas tenu responsable de la « non » livraison.

A. FORMATION PROPREMENT DITE DU CONTRAT PAR VOIE


ELECTRONIQUE

44
K. BOUAISSA, Le commerce et la vogue internet, mémoire de licence en management, fac des sciences de
gestion laghouat, Algérie, 2007
45
Articles 269 à 274 de l’Acte Uniforme de l’ohada relatif au droit commercial général.
22

La formation du contrat de vente commerciale par voie électronique exige l’offre


en ligne puis de l’acceptation de l’offre en ligne. Nous passerons en revue les quelques étapes
de la formation proprement dite, le droit de rétractation, ainsi que l’équivalence de l’écrit
électronique à l’écrit support papier et la signature électronique.

1. OFFRE ELECTRONIQUE

L’offre électronique consiste pour un commerçant ou un prestataire de services à


mettre à la disposition du public, sous forme électronique, des informations contractuelles ou
autres sur des biens et services en vue de la conclusion du contrat électronique. Ces
informations sont communiquées par courriers électroniques quand les particuliers ont donné
leur consentement ou quand les professionnels ont transmis leurs coordonnées électroniques.
Dans la perspective de conclure un contrat électronique, l’offre émanant du commerçant ou
du prestataire de services doit comporter les mentions obligatoires suivantes sur le bien ou
service proposé; sinon elle ne vaut que comme simple publicité46:

 Les principales caractéristiques du bien, du service proposé ou du fonds de commerce


concerné ou l’un de ses éléments;
 Les conditions de vente du bien ou du service ou celles de cession du fonds de commerce
ou l’un de ses éléments;
 Les différentes étapes à suivre pour conclure le contrat par voie électronique et
notamment les modalités selon lesquelles les parties se libèrent de leurs obligations
réciproques;
 Les moyens techniques permettant au futur utilisateur, avant la conclusion du contrat,
d’identifier les erreurs commises dans la saisie des données et de les corriger;
 Les langues proposées pour la conclusion du contrat;
 Les modalités d’archivage du contrat par l’auteur de l’offre et les conditions d’accès au
contrat archivé, si la nature ou l’objet du contrat le justifie;
 Les moyens de consulter, par voie électronique, les règles professionnelles et
commerciales auxquelles l’auteur de l’offre entend, le cas échéant, se soumettre. L’auteur
de l’offre est engagé par cette dernière pour la durée qu’elle prévoit ou en l’absence de
cette durée, tant que ladite offre est accessible au public, par voie électronique.
2. ACCEPTATION ELECTRONIQUE

46
FRÉDÉRIC CARRÉ, « Le contrat électronique », in http://cabinetbassamat.com, 05 février 2010, consulté le
31/08/2023
23

Emane du destinataire de l’offre, après prise de connaissance, par celui-ci, de


ladite offre et modifications éventuelles. Elle doit être confirmée et envoyée à l’auteur de
l’offre qui doit en accuser réception « sans délai injustifié » par voie électronique47.

Il est à noter que la notion légale de « délai injustifié » est pour le moins floue.
L’acceptant sera dès lors irrévocablement lié par l’offre qui lui a été faite, dès la réception de
son acceptation par l’auteur de l’offre ; c’est-à-dire dès que l’acceptation est placée dans la
boîte électronique de l’offrant.

L’acceptation d’une offre de contrat sous forme électronique n’est valable que dès
lors que le destinataire de l’offre a eu la possibilité de vérifier le détail de sa commande et son
prix total, et de corriger d’éventuelles erreurs. Il peut ensuite confirmer son acceptation.
L’auteur de l’offre doit accuser réception sans délai injustifié, par voie électronique de la
commande qui lui a été adressée. Ces dispositions peuvent être écartées dans les contrats
conclus entre professionnels et ne sont pas applicables aux contrats de fourniture de biens et
de prestation de services conclus exclusivement par échange de courriers électroniques 48.

3. LES ETAPES DE LA FORMATION DU CONTRAT

Les différentes étables de la formation du contrat par voie électronique peuvent se


présenter comme suit :

A. LA MISE A DISPOSITION DES CONDITIONS CONTRACTUELLES

La voie électronique peut être utilisée pour mettre à disposition du consommateur


des conditions contractuelles ou des informations sur les biens ou les services proposés. Le
consommateur doit être informé sur des points précis des produits ou services vendus par le
cyber commerçant49.

47
Y. SHANDI, La formation du contrat à distance par voie électronique, Thèse, Strasbourg III, 2005, p.207.
48
Ibidem,pp. 66-67
49
P. PIRON et J. DEVOS, in codes et lois du Congo Belge, Tome 1, Bruxelles, Larcier, 1960, p.122-123
24

B. LE 1ER CLIC OU LA VERIFICATION DE LA COMMANDE

Le destinataire de l’offre doit avoir eu la possibilité de vérifier le détail de sa


commande et son prix total, et de corriger d’éventuelles erreurs, avant de confirmer celle-ci
pour exprimer son acceptation. En conséquence, le cyber commerçant doit offrir au
consommateur les moyens techniques de cette vérification50.

C. LE 2EME CLIC OU LA CONFIRMATION DE LA COMMANDE

Dans cette étape, le destinataire de l’offre doit confirmer sa commande pour


exprimer son acceptation. Selon la jurisprudence dominante, on peut considérer que ce
moment entraine formation du contrat. Une fois le contrat formé, le professionnel doit
émettre sans délai injustifié et par voie électronique un accusé de réception. L’émission de ce
document est une simple étape technique. Il permet d’avoir confirmation que la demande a
été prise en compte par le cyber commerçant51.

D. LE DROIT DE RETRACTATION DU CONSOMMATEUR

Sous d’autres cieux, comme en France par exemple, il existe un droit de


rétractation de 7 jours à partir du jour de la réception du bien. Dans un cas de service c’est 7
jours à partir de l’acception de l’offre. Si le service est réalisé avant la fin du délai avec
l’accord du consommateur celui-ci est privé de son délai de rétractation.

E. L’EQUIVALENCE DE L’ECRIT ELECTRONIQUE A L’ECRIT SUPPORT


PAPIER ET LA SIGNATURE ELECTRONIQUE

Lorsqu’un écrit sur support papier est requis par la loi, l’écrit électronique peut lui
être substitué. La loi de certaines pays comme la France reconnaît, dorénavant, à l’écrit
électronique, la même force probante que celle dont est doté l’écrit sur support papier, du
moment qu’il permet d’identifier son auteur et que son intégrité est préservée lors de son
établissement et de sa conservation52.

L’écrit électronique fera lui-même l’objet d’une signature électronique qui peut
être sécurisée. Cette sécurisation implique le recours à un procédé fi able d’identification
50
ISAAC et Alii (H.), E-commerce : de la stratégie à la mise en œuvre opérationnelle, Paris, 2008.
51
https://iej.univ-paris1.fr/openaccess/reforme-contrats/titre3/stitre1/chap2/sect1/ssect2-offre-acceptation/
consulté le 21/08/2023
52
Ibidem
25

permettant de rattacher ladite signature à l’acte sur lequel elle est apposée. Lors de sa
création, une signature électronique est dite sécurisée, lorsque l’identité du signataire est
assurée et l’intégrité de l’acte sur lequel elle est portée, est garantie 53.

Pour être parfait, l’écrit électronique doit comporter une signature électronique
sécurisée et être horodaté; ce qui lui confère la même force probante que l’écrit sur support
papier ayant date certaine et dont la signature a été légalisée. De même, des originaux ou des
copies d’écrits électroniques sont admis notamment comme preuve, dès lors que les règles ci-
dessus exposées ont été respectées et que leur conservation permet à chaque partie d’en
obtenir des exemplaires ou d’y avoir accès.

SECTION II: LA LEGISLATION EN MATIERE DU COMMERCE


ELECTRONIQUE

§.1. PRESENTATION DE LA LOI SUR LE COMMERCE ELECTONIQUE

Pour sa part, la RDC face aux enjeux de la société numérique a bien entrepris les
reformes législatives concernant les Technologies de l’information et de la communication,
celles-ci sont constituées d’un ensemble de textes juridiques.

Le secteur de Technologie de l’information et de la communication s’étant révélé


être au carrefour des progrès technologiques perceptibles dans la nouvelle société congolaise
de l’information, les télécoms constituent le secteur essentiel et indispensable du commerce
électronique. Voire de la vie sociale des populations qui y accèdent.

Puisqu’il faudrait disposer au préalable de l’accès au réseau de communication


pour avoir la possibilité d’effectuer le commerce électronique et que la voie électronique
constitue un passage obligé servant à la finalité d’accomplissement des activités économiques
en ligne, ci-dessous un bref historique des télécommunications en RDC.

Durant 62 ans les télécoms du Congo ont été régies par l’ordonnance législative
N°254/TELEC du 23 Aout 1940 sur les télécommunications, c’est en 2002 que cette vielle loi
se verra être remplacée et abrogée par une nouvelle, la loi cadre n°13/2002 du 16 octobre
2002 sur les télécommunications en RDC, avec à côté la loi n°014/2002 portant organisation

53
ISAAC et Alii (H.), E-commerce : de la stratégie à la mise en œuvre opérationnelle, Paris, 2008.
26

et fonctionnement de l’autorité de régulation de la poste et des télécommunications, lesquelles


lois ont depuis peu été abrogées et remplacées 18 ans plus tard par une autre loi, la loi
n°20/017 du 20 novembre 2020 relative aux télécommunications et aux technologies de
l’information et de la communication.

Aujourd’hui, vue la nécessité et la vitesse du développement économique via les


réseaux de télécommunication, le législateur congolais s’est décidé d’adopter une loi qui
pourrait combler les vides qui existaient dans le secteur de la nouvelle technique de vente
(commerce électronique) plus précisément l’ordonnance loi n°23/010 du 13 mars 2023
portant code du numérique.

Celle-ci apporte une lumière on ne peut plus claire sur : les activités et services
numériques, les écrits, les outils électroniques et prestation des services de confiance, les
contenus numériques, à la sécurité et à la protection pénale des systèmes informatiques et
autres en République Démocratique du Congo.

En outre, cette ordonnance loi met plus ou moins les cyberconsommateurs et


même cybercommerçants en sécurité d’exercice ou d’échange même si ces derniers sont
toujours peu engommés.

§.2. LA CYBERCRIMINALITE ET LE COMMERCE ELECTRONIQUE EN RDC

La cybercriminalité soulève tant des problèmes qui ont grâce à la diligence du


législateur trouve solution satisfaisante.

SERRES DUANNE ET CLUZEAU ANNA, dans leurs mémoires de maitrise


intitulé : « la cybercriminalité, nouveaux enjeux de la protection des données » ; abordent que
le développement des nouvelles technologiques de l’information et de la communication et la
vulgarisation d’internet ont provoqué des bouleversements majeurs tant au niveau de la
communication à l’échelle mondiale qu’au niveau du droit applicable. On voit émerger des
nouveaux modes de communications révolutionnées par cette possibilité de connecter le
monde entier en permanence et notamment de nouveaux modes d’échanges comme le
commerce en ligne54.

54
Cité par MBOKOLO ELIMA Edmond, Etude comparative de la répression de la cybercriminalité en droits
congolais et français, 2014, consulté le 31/08/2023
27

Néanmoins, ce développement a aussi revers et ont permis l’apparition d’une


nouvelle menace : la cybercriminalité. Celle-ci est une notion polymorphe qui peut concerner
les infractions classiques commises par le biais de nouvelles infractions nées de l’essence
même de ces nouvelles technologies.

L’ordonnance-loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique en son


article définit la cybercriminalité comme l’ensemble des infractions pénales spécifiques liées
aux technologies de l’information et de la communication telles que définit par la présente
ordonnance-loi, ainsi que celles prévues dans d’autres lois particulières dont la commission
est facilitée ou liée à l’utilisation des technologies.

§.3. LA REPRESSION DE LA CYBERCRIMINALITE EN DROIT CONGOLAIS

La lutte contre la cybercriminalité constitue un enjeu juridique et économique


considérable pour les entreprises, le développement des nouvelles technologies et la
révolution numérique n’ont fait qu’accentuer ce risque auquel les entreprises sont désormais
confrontées. Plus encore, le montant des préjudices causés par des cyberattaques a explosé ces
dernières années pour atteindre un coût global de 750 milliards d’euros par an en Europe.

Par ailleurs, si les entreprises constituent de potentielles victimes de cette


délinquance, elles n’en demeurent pas moins responsables de la sécurité de leurs propres
données. Dès lors, une politique globale de cybercriminalité permettrait de sensibiliser les
Etats et les entreprises au phénomène des cybermenaces et d’y apporter une réponse non
seulement technique mais également juridique. L’impératif de protection des données de
l’individu et de l’entreprise devra figurer au cœur de cette politique.

La cybercriminalité est aujourd’hui l’une des formes de criminalité qui connait la


plus forte croissance tant au niveau national qu’international, les chiffres d’ailleurs
particulièrement éloquents : en 2012 près d’une entreprise française sur deux déclarait avoir
été victime d’attaques informatiques au cours des 12 derniers mois, contre 29% en 2009. En
outre en se professionnalisant, la criminalité est entrée dans une logique de rentabilité au
profit du moindre effort55.

55
Cité par MBOKOLO ELIMA Edmond, Etude comparative de la répression de la cybercriminalité en droits
congolais et français, 2014, consulté le 31/08/2023
28

La cybercriminalité revêt de multiples formes que les grandes entreprises doivent


appréhender en fonction de leur domaine d’activités.

Les principales infractions concernées sont les suivantes :

- Les fraudes informatiques ou atteintes aux systèmes de traitement automatisé de


données : accès ou maintien frauduleux, entrave au fonctionnement du système
introduction frauduleuse de données, falsification ou suppression frauduleuse de
données ;
- Les violations des données personnelles : traitement illégal de données à caractère
personnel, collecte ou conservation de données à l’insu des personnes ou des
entreprises, usurpation d’identité ;
- Les atteintes à l’e-reputation des entreprises et la diffusion des contenus illicites :
délits de diffamation et injure publique commis sur internet ;
- La contrefaçon de marque d’œuvres et de logiciels ;
- Les infractions de Droit commun commises via l’utilisation des nouvelles
technologies notamment par internet : vol, abus de confiance, escroquerie, etc…

Le législateur congolais a eu le mérite d’adopter la loi n°20/017, du 25 novembre


2020 relative aux télécommunications et aux technologies de l’information et de la
communication, l’ordonnance-loi n°23/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique cela
dans le souci d’une bonne gouvernance et aussi de répondre positivement aux problèmes qui
se posent aujourd’hui dans la société56.

Ainsi donc le régime de répression et sanction en matière du commerce


électronique, du numérique et des télécommunications est très contraignant dans la mesure où
il présente de pénalités avec des montants très consistants par certains manquements aux
obligations administratives et ces sanctions vont de 100 000 000 à 200 000 000 de Francs
congolais.

A ce titre illustratif l’article 165 de la loi n°20/017 du 25 novembre 2020 relative


aux télécommunications et aux technologies de l’information et de la communication : « est
puni d’une amande de 100.000.000 ou 200.000.000 de francs congolais, tout opérateur de
réseau de télécommunication et des technologies de l’information et de la communication qui

56
Loi n°20/017 du 25 novembre 2020
29

n’obtempère pas à une demande régulière d’interconnexion ou d’accès à un réseau ou aux


services ». Et ce régime va de l’article 168 à 198 de la cité ci-haut57.

57
Article 165 de la loi n°20/017 du 25 novembre 2020 relative aux télécommunications et aux technologies de
l’information et de la communication
30

CONCLUSION

Chaque Etat, en raison de sa souveraineté, adopte ainsi ses propres règles lui
permettant de régir tant du point de vue juridique et normatif, des relations généralement liées
à son ordre juridique présentant un ou plusieurs éléments d’extranéité.

Le commerce électronique étant cette nouvelle forme de commerce qui s’effectue


en ligne, celui-ci soulève jusqu’à présent beaucoup de problèmes sur le marché.

Notons que le marché étant un lieu de rencontre de l'offre et de la demande, mais


force est de constater qu'actuellement ce dernier n'est non seulement physique mais virtuel dit
e-commerce, ce dernier désigne une transaction commerciale réalisée par l'intermédiaire du
web; le commerce électronique est encore pour une large, part en phase d'introduction sur le
marché de la RDC, avec une grande hétérogénéité de pénétration d'un secteur à un autre.

Le problème à l'heure actuelle c'est que les lois du marché traditionnel sont
applicables au commerce électronique alors qu'elles n'ont pas été conçues en tenant compte de
ses réalités d'où l'autorégulation se révèle comme une voie de solution car le projet de loi fait
par e législateur OHADA sur le commerce en ligne n'a pas encore été adopter le monde qui
est désormais structuré par des échanges commerciaux internationaux implique
nécessairement l'existence d'un droit uniforme. Ce pendant la notion du droit uniforme est
considérée comme étant une notion difficile à appréhender tant dans son contenu que dans son
existence.

En définitive, l’adoption de la loi sur le e-commerce par le législateur OHADA


ainsi que son application sur le marché virtuel serait importante par le bon fonctionnement et
l’adoption de la RDC (Cybercriminalité et cyberconsommateur) à ce dernier.
31

BIBLIOGRAPHIE

I. TEXTES JURIDIQUES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. L'ordonnance loi n° 23/010 du 13 mars 2023 portant code du numérique a été


promulguée le 13 mars 2023.

2. Loi n°2004-575 du 21 juin 2004 portant confiance dans l’économie numérique

3. Le Code de la famille
4. Acte Uniforme de l’ohada relatif au droit commercial général.

II. OUVRAGES
1. Ouvrages généraux

- Louis MPALA M., Pour vous chercheur, directives pour rédiger un travail
scientifique, Lubumbashi, éd. Mpala, quatrième édition, janvier 2008.

- Florence Braunstein, Jean-François Pépin, Le monde de l’Antiquité et le corps, éd.


CairnInfos, 1999
- F. Terre, p. Simler, y. Lequette et f. Chenede, Droit civil les obligations, Paris, Dalloz,
12ème édition, 2018
- F. TERRE et Cie, droit civil les obligations, 12ème éd, Dalloz, paris, 2018, p98
- CORNU, vocabulaire juridique, 10, éd., PUF, paris, 2014
- V. FORRAY, le consensualisme dans la théorie générale du contrat, LGDJ, tome 480,
paris, 2007
- E. Mbokolo Elima, « la répression de la cybercriminalité en droit congolais et français,
éductions universitaires européennes, ile Maurice, 2019
- K. Bouaissa, Le commerce et la vogue internet, mémoire de licence en management,
fac des sciences de gestion laghouat, Algérie, 2007
2. Ouvrages spécifiques

- Bochurberg Lionel, Internet et commerce électronique 1ère édition, Delmas, 2001.


- Corrine Bouthier, Le droit comme outil de développement du commerce électronique,
Thèse Université de Lyon, 2019
- Jean-Pierre Clavier, Droit du commerce électronique, Paris, éd. Bruylant, 2019
32

- Sartiaux, (M), Le statut fiscal d'une activité exercée par l'intermédiaire du réseau
internet, éd. ULB, Bruxelles, 1999-2000
- Acici, le commerce électronique dans le cadre de l'OMC : implications pour les pays
les moins favorisés, éd. OMC, Paris, Août 1999

- M.-A. Frison-Roche, Internet et espace d’interrégulation, coll. the Journal of the


Regulation, Dalloz, Paris, 2016 ;

- Moez Bellaaj, Commerce électronique et avantages compétitifs, Sarrebruck, Éditions


Universitaires européennes, 2010
Piyush SUKHIJA, E-commerce Opportunities & Challenges, Global India Pubns,
New Delhi, 2011

III. ARTICLES

1. Rallet Alain, le commerce électronique ou électrisation du commerce ?, Réseau


2007/2, n°106.
2. Frederic Carre, « le contrat électronique », en ligne disponible : http// cabinet
bassamat. Consulté le 31/08/2023
3. Frédéric Carré, « Le contrat électronique », in http://cabinetbassamat.com, 05 février
2010, consulté le 31/08/2023
4. P. PIRON et J. DEVOS, in codes et lois du Congo Belge, Tome 1, Bruxelles, Larcier,
1960.

5. RAPPORTS ET DOCUMENTS DIVERS

1. Simplice Kwanda Muzinga, Notes de cours d’Initiation à la recherche scientifique,


G2 Droit, UNILU/Lubumbashi, 2020-2021.
2. Dictionnaire de Poche, Paris 2011
3. www.foruminternet.org , consulté le 31/08/2023
4. https://www.wto.org/french/thewto_f/whatis_f/tif_f/bey4_f.htm, consulté le
31/08/2023
5. MUNDI, L’histoire du commerce jusqu’en 1900, disponible
surhttp://www.cosmovisions.com, consulté le 13 aout 2023.
6. https://www.cosmovisions.com/Commerce-Histoire.htm consulté le 31/08/2023
7. M. SANNI Yaya, Le droit de l'Ohada face au commerce électronique, Thèse de
doctorat, Faculté des études supérieures et postdoctorales, Université de Montréal,
33

Canada et, Faculté Jean Monnet de droit, d’économie et de gestion, Université de


Paris-Sud 11, France, 2011.
8. K. NDUKUMA Adjayi, Cours de droit du numérique, Université Protestante au
Congo, Deuxième Licence en Droit, 2019-2021
9. https://www.oecd.org/fr/apropos/document/ratification-convention-ocde.htm,
consulté le 10 août 2023
10. BASILA Bulambo F., Profil juridique congolais du commerce électronique :
appréciations et prospectives, Mémoire de fin de cycle de Licence (BAC+5),
Université Protestante au Congo, Faculté de Droit, 2021
11. Y. SHANDI, La formation du contrat à distance par voie électronique, Thèse,
Strasbourg III, 2005
12. https://iej.univ-paris1.fr/openaccess/reformcontrats/titre3/stitre1/chap2/sect1/
ssect2-offre-acceptation/ consulté le 21/08/2023
34

TABLE DES MATIERES

EPIGRAPHE...............................................................................................................................I

DEDICACE................................................................................................................................II

REMERCIEMENTS.................................................................................................................III

INTRODUCTION......................................................................................................................1

I. OBJET D’ETUDE...................................................................................................................1

II. ETAT DE LA QUESTION....................................................................................................1

III. PROBLEMATIQUE ET HYPOTHESES............................................................................3

A. PROBLEMATIQUE..............................................................................................................3

B. HYPOTHESES......................................................................................................................4

IV. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE.........................................................4

A. METHODES DE RECHERCHE...........................................................................................4

B. TECHNIQUES.......................................................................................................................5

V. DELIMITATION DU TRAVAIL.........................................................................................6

VI. SUBDIVISION DU TRAVAIL...........................................................................................6

CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE COMMERCE ELECTRONIQUE..........7

SECTION 1. APPROCHE CONCEPTUELLE..........................................................................7

§.1. DEFINITION DU COMMERCE ELECTRONIQUE.........................................................7

§.2. DEFINITION DU COMMERCE ELECTRONIQUE PAR LES ANIMATEURS.............9

SECTION II: APERCU SUR LE COMMERCE ELECTRONIQUE......................................10

§.1. EVOLUTION DU COMMERCE ÉLECTRONIQUE......................................................10

§2. FORMES ET ETAPES DU COMMERCE ELECTRONIQUE.........................................12

CHAPITRE DEUXIEME: DE LA REGLEMENTATION DU COMMERCE


ELECTRONIQUE EN RDC.....................................................................................................16

SECTION I: CONTRAT ELECTRONIQUE...........................................................................16


35

§.1. NOTION DU CONTRAT ELECTRONIQUE..................................................................16

§.2. FORMATION DU CONTRAT ELECTRONIQUE..........................................................17

§.3. EXECUTION DU CONTRAT ELECTRONIQUE...........................................................20

SECTION II: LA LEGISLATION EN MATIERE DU COMMERCE ELECTRONIQUE....26

§.1. PRESENTATION DE LA LOI SUR LE COMMERCE ELECTONIQUE.....................26

§.2. LA CYBERCRIMINALITE ET LE COMMERCE ELECTRONIQUE EN RDC...........27

§.3. LA REPRESSION DE LA CYBERCRIMINALITE EN DROIT CONGOLAIS.............28

CONCLUSION.........................................................................................................................31

BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................32

TABLE DES MATIERES........................................................................................................35

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