Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
AActivités de
lecture et d’écriture
en petite et moyenne section
DENISE CHAUVEL • ISABELLE LAGOUEYTE
CYCLE 1
00IntroPMS 5/02/07 09:03 Page 2
Introduction 3
1 Les prénoms 21
2 Les jours de la semaine 25
3 Les trésors 31
4 La météorologie 36
5 Le cahier de vie 38
6 Le répertoire de mots 46
7 Le cahier de correspondance 54
8 La lettre au Père Noël 58
ODUCT 3
I NTR
I ON
Tous les enfants, dès qu’ils sont capables d’utiliser leurs mains, parfois
d’ailleurs fortuitement, et quel que soit leur milieu socioculturel, prennent
plaisir à laisser leur trace.
Le premier outil scripteur est la main. Le bébé, dès l’âge de 10 mois, laisse
des traces sur la tablette de sa chaise en étalant avec ses mains la nourriture
qu’il a maladroitement fait tomber. Un peu plus tard, il laissera son empreinte
dans sa purée ou son fromage blanc. On peut dire que l’acte graphique com-
mence avant que l’enfant soit capable de tenir un outil. Au début, ce n’est
qu’un geste, un acte moteur, puis progressivement, l’enfant prend
conscience de l’effet produit.
Certains très jeunes enfants laissent sponta-
nément leur trace sur les murs, les
moquettes. D’autres la laissent plus précisé-
ment sur des feuilles de papier. C’est le pre-
mier contact qu’ils ont avec la production
écrite, la première sensation : celle de trans-
former une page vierge en surface empreinte
de leur pouvoir.
Laura, 18 mois
Marie, 22 mois
00IntroPMS 5/02/07 09:03 Page 4
Mégane relit :
« Papa Noël, je veux des cadeaux… »
Alors que des enfants plus âgés, de GS et parfois de MS, diront qu’ils ne
savent pas écrire et que vous devez soit leur proposer un modèle de texte
qu’ils recopieront, soit écrire à leur place, les enfants de 2 ans et demi à
3 ans sont persuadés de pouvoir écrire seuls.
Mais s’il apparaît qu’un très jeune enfant est intéressé par sa chose écrite,
il en est tout autrement lorsqu’il est mis en situation d’explorer un album. Il
ne se préoccupe que rarement du texte et lui préfère les images. Dans une
classe de PS, avec des enfants de 2 à 3 ans, l’enseignant, en début d’année,
a fait observer une page d’un album à laquelle il avait enlevé le texte. Trois
enfants seulement ont remarqué qu’il manquait quelque chose sans pouvoir
donner un nom bien défini. Un seul a exprimé la réalité : « Y’a pas l’histoire
pour lire. »
On constate donc que, si l’enfant à cet âge est soucieux de laisser sa trace
écrite, il est indifférent à l’écrit de l’autre, surtout s’il y a présence d’images.
Néanmoins, dès le deuxième trimestre de l’année scolaire, il peut s’intéres-
ser à l’écrit en général, si l’enseignant l’a incité à s’interroger sur ce moyen
de communication. On le voit alors capable de prendre des indices dans
l’écrit pour essayer d’en deviner le sens.
On peut en conclure que les enfants ont tous, dès leur plus jeune âge, la
même potentialité pour découvrir et produire de l’écrit et que leur évolution
dépend essentiellement de l’attention des médiateurs qui les entourent
(parents ou autres). Si l’on n’y prête garde, certains resteront au stade de leur
première production et réception d’écrit, sans valorisation ni exploitation de
leurs nouvelles et incessantes découvertes. Le rôle de l’école est alors prédo-
minant : faire de l’enfant un adulte curieux de la chose écrite.
00IntroPMS 5/02/07 09:03 Page 5
Enquête préalable
Qu’est-ce que «lire» et «écrire»?
Questions types
Sur la production d’écrits
« Qui sait écrire ? »
« Qu’est-ce que tu sais écrire ? »
« Quand écrit-on ? »
« Qui écrit ? »
« Et… est-ce que la maîtresse sait écrire ? »
« Les parents, les frères, les sœurs, qu’écrivent-ils ? »
« Avec quoi écrit-on ? »
« Sur quoi écrit-on ? »
On peut aussi demander aux enfants de questionner leurs parents pour dis-
poser d’autres réponses et enrichir les représentations.
00IntroPMS 5/02/07 09:03 Page 6
Sur la lecture
« Qui sait lire ? »
« La maîtresse (ou le maître) sait-elle (il) lire ? »
« Qu’est-ce qu’on lit ? »
« Où y a-t-il des choses à lire (dans la classe, dans l’école,
dans la rue, à la maison) ? »
Comme on l’a fait pour l’écriture, il est possible de proposer aux enfants de
mener, eux aussi, leur « mini-enquête » à la maison : ils peuvent interroger
leurs parents sur ce qu’ils lisent, sur le moment où ils lisent et sur les rai-
sons de leur lecture (quoi, quand, pourquoi ?).
Il faudra faire ensuite l’inventaire des réponses et retenir celles données par
l’ensemble des enfants tout en réservant les autres pour une étape ultérieure
plus personnalisée.
On constate alors que la fonction de l’écriture les intéresse essentiellement
par son aspect concret : l’activité de scripteur laisse des traces visibles
contrairement à celle de lecteur qui ne laisse aucune trace apparente.
Par ailleurs, l’entrée dans la fonction d’écriture est plus motivante si l’on fait
un parallèle, et ce dès la petite section, entre la trace écrite et la lecture. Dans
le cas de l’écriture, l’enfant produit quelque chose, il s’investit mentalement,
intellectuellement et physiquement ; il traduit sa propre pensée dans l’acte
d’écrire et établit le lien entre écriture et lecture. Dans le cas de la lecture, il
s’approprie l’écrit d’un autre : c’est une reconstitution de la pensée de l’autre.
Il est donc aisé d’en conclure que l’enfant entre dans la langue écrite plus faci-
lement s’il est parallèlement producteur d’écrit.
E. : « Moi aussi… »
M. : « Vous allez me montrer. De quoi avez-vous besoin pour
écrire ? »
E. : « Un crayon… une feuille… »
M. : « Voilà des crayons, des feuilles, vous allez écrire quelque
chose et ensuite vous me lirez ce que vous avez écrit. »
SÉANCE 2
Le lendemain, chaque production réalisée la veille est revue et commentée
par les autres enfants. Puis chacun s’exprime sur une prochaine production :
M. : « Qu’avez-vous envie d’écrire maintenant ? »
E. : « Mon nom. »
E. : « Mon prénom et après je fais des décorations. »
E. : « Des lettres. »
E. : « Des lettres pour faire des mots… »
E. : « Des lettres pour dire un mot, comme papa, maman. »
E. : « Moi aussi, je veux écrire maman… »
2. Savez-vous lire ?
SÉANCE 1
L’enseignant, après avoir lu une histoire aux enfants, pose la question :
M. : « Qui sait lire ? »
E. : « Moi ! »
M. : « Que sais-tu lire ? »
E. : « Des dessins animés. J’ai trois cassettes de Dragon Ball Z. »
00IntroPMS 5/02/07 09:03 Page 10
10
SÉANCE 2
L’enseignant écrit une phrase au tableau et demande aux enfants de la lire.
Certains inventent, d’autres disent qu’ils ne savent pas lire.
00IntroPMS 5/02/07 09:03 Page 11
11
PROLONGEMENTS
un exemple du savoir-lire
Le lendemain, Aurélie a apporté son livre et lu son histoire devant la classe,
à la place de l'enseignant. Elle a raconté en suivant des yeux le texte du livre.
Les enfants l’ont écoutée avec une grande attention. D’autres enfants ont
apporté des albums et un rituel s’est installé tout au long de l’année : un
enfant a pris régulièrement la place du maître pour raconter.
M. : « Aujourd’hui, tu nous a apporté ton livre. Je te laisse
ma place et tu lis ton histoire aux enfants. »
Transcription et analyse de la production orale d’Aurélie :
« Il était une fois une reine et un roi où elle avait un bébé.
Et après tous les chapiteaux autour se mirent à cacher les
grandes tours mais c’était les arbres qui poussaient.
La Belle au bois dormant, elle lui dit :
“Tu dormiras pendant cent ans !
– Non !” dit la bonne fée qui l’avait entendue.
Il fit brûler tous les fuseaux pour pas qu’elle se piquait.
Après la Belle au bois dormant monta dans une tour où on
n’allait jamais. La vieille dame lui dit : “Veux-tu essayer ?”
La princesse qui voulut mais hélas, elle se piqua et tomba
évanouie. Et tout le monde dormait pendant tout ce temps.
La princesse dormait pendant tout ce temps.
Le prince dit… demanda… :
“Où… où elle… où elle est la princesse endormie ?
– Continuez votre chemin, elle doit être au lac.”
00IntroPMS 5/02/07 09:03 Page 12
12
Remarque : il est intéressant de noter que les enfants, très jeunes, même s’ils
ne s’intéressent pas à la chose écrite, utilisent souvent les livres comme de
véritables lecteurs. Très vite, ils se rendent compte pourtant que la lecture
d’images et la mémorisation ne suffisent plus quand ils se trouvent devant un
album dont ils ne connaissent pas l’histoire, où les images ne sont pas très
nombreuses et pas suffisamment explicites.
00IntroPMS 5/02/07 09:03 Page 13
13
14
La réunion de parents
Elle est capitale, mais il convient de la faire après l’enquête préalable afin que
parents et enfants aient déjà pris conscience de l’importance de l’écrit.
Si les parents se sentent motivés par le travail de l’enseignant, tous, ou
presque, seront présents à cette réunion de rentrée.
Invitation
Les parents sont souvent conviés à cette réunion de rentrée par une lettre,
écrite devant et avec les enfants, ce qui permet à ceux-ci d’être impliqués
dans le projet.
Cette lettre peut être du type :
15
Conclusions
L’enquête menée en début d’année par l’enseignant permet de rappeler les
conclusions suivantes :
La plupart des enfants de PS ont l’impression de savoir lire et écrire.
Au cours de l’année de MS, les enfants savent qu’il leur faut des
connaissances sur l’écrit pour devenir lecteurs et producteurs d’écrits.
Ils pensent pouvoir accéder à l’écrit, mais ils se trouvent bloqués dans
leur démarche par l’impossibilité de maîtriser les mécanismes de la lec-
ture et de l’écriture.
En GS, la majorité des enfants se rend compte que les actes de lire et
d’écrire sont très complexes. Ils prennent conscience qu’ils commen-
cent seulement à en connaître quelques rudiments (capital de mots, de
lettres), et que ceux-ci vont leur permettre, l’année suivante, d’ap-
prendre à lire et à écrire.
Le maître donne alors des éléments de réponse à la question : que faire et
comment faire pour que votre enfant soit intéressé par l’écrit ?
Il explique que chaque enfant, à son niveau, a déjà acquis des compé-
tences qu’il va falloir encourager et développer, mais sans pour cela
vouloir brûler des étapes. La plus grande aide que les parents puissent
apporter est de lui faire fréquenter le plus possible d’écrits, de lui faire
prendre, selon la formule consacrée, un « bain d’écrit ».
Pour aider les parents à reconnaître l’écrit qui les environne, à trouver
des activités qui aideront leurs enfants au quotidien, il est souvent utile
de dresser ensemble un rapide inventaire : « le courrier, les publicités,
le journal, les recettes de cuisine, l’annuaire téléphonique, le mini-
tel, l’ordinateur, les livres pour enfants… »
L’enseignant rappelle aussi certaines activités fondamentales pour sus-
citer le désir de lire et d’écrire :
- conduire l’enfant régulièrement à la bibliothèque municipale pour
emprunter des livres ;
- lire avec lui le cahier de vie (lien avec la maison), l’inviter à y écrire
des événements majeurs vécus à la maison ;
- lire aussi avec lui le cahier de correspondance ;
- l’inciter à repérer des choses écrites dans la rue (les noms des rues,
les enseignes de magasins, les affiches publicitaires…).
00IntroPMS 18/03/10 14:54 Page 16
16
17
3. Il est à noter que les Instructions officielles 2008 préconisent l’écriture cursive en GS et l’écri-
ture en majuscules d’imprimerie au niveau MS.
00IntroPMS 5/02/07 09:03 Page 18
18
Pour réaliser ce travail sur la langue, il est essentiel que l’enseignant mette en
place un projet dans lequel il se donne pour objectifs de sensibiliser l’enfant
à:
- la représentation de l’écrit ;
- l’utilisation et la reconnaissance de différents supports de lecture ;
- la permanence de l’écriture ;
- le rapport de l’oral et de l’écrit : segmentation de l’oral dans la pro-
duction d’écrits ;
- le sens conventionnel de l’écriture et de la lecture ;
- la reconnaissance des repères typographiques ;
- le rapport de l’image et de l’écrit ;
- la reconnaissance de lettres, de sons, de mots, de syllabes, de phrases.
19
Deuxième trimestre
9 Les cartes de vœux Écrire pour communiquer.
10 La recette des crêpes Écrire pour mémoriser, lire pour faire.
11 Les déguisements Écrire pour mettre en mémoire.
Troisième trimestre
12 Les écrits du quartier Lire pour se repérer, copier.
13 La fête des mères Dicter à l’adulte en utilisant une structure de phrase,
copier.
14 Les albums Se repérer dans l’écrit, produire de l’écrit.
01PrenomsPMS 5/02/07 10:46 Page 20
01PrenomsPMS 14/03/08 14:46 Page 21
APIT 21
CH
RE
1
Objectifs opérationnels
Écrire pour affirmer son identité.
Objectifs généraux
Reconnaître l’utilité de l’écrit.
Chercher des indices, comparer, classer.
22
23
24
Octobre Décembre
Juin
Janvier
Octobre
Décembre
Mars
Janvier
02JoursPMS 5/02/07 10:48 Page 25
APIT 25
CH
RE
2
Objectifs opérationnels
Dicter à l’adulte.
Mettre en mémoire.
Mise en situation
Chaque matin, le groupe-classe est réuni pour utiliser le calendrier. Afin que
cette notion du temps qui passe soit concrétisée visuellement, l’enseignant a
imaginé que chaque jour de la semaine serait symbolisé par une bougie de
couleur, soufflée le matin par un enfant désigné. Les jours de la semaine sont
affichés sur un mur de la classe : chaque jour est écrit sur un fond couleur
correspondant à la couleur de la bougie.
Pour aider à mémoriser cette succession du temps, deux moyens mnémo-
techniques sont mis en œuvre :
- l’écoute, puis l’interprétation de la chanson La Semaine de Pierre
Lozère1 ;
- l’écoute, puis la récitation d’une comptine inventée par l’enseignant,
en fonction des activités du jour et de la couleur représentant ce jour :
Lundi est bleu comme un beau ciel bleu.
Une nouvelle semaine, je suis tout heureux.
Mardi est rouge comme une cerise.
Clémentine nous apporte une surprise.
Mercredi est marron comme un marron.
Je reste à la maison. …
26
SÉANCE 1
Avant de souffler la bougie, la classe récite la phrase de la comptine corres-
pondant au jour. Cela permet de rappeler le moment fort de la journée, par
exemple : jeudi est jour de bibliothèque.
Cette activité se met en place environ trois semaines après la rentrée sco-
laire. Les enfants sont vivement intéressés dès le premier jour. Mais si le
deuxième jour, ils se souviennent parfaitement du prénom de celui qui a souf-
flé la bougie la veille, à partir du troisième jour, aucun ne se souvient des pré-
noms précédents.
L’enseignant suscite alors une discussion :
M. : « Comment pourrait-on faire pour se souvenir de l’enfant
qui a soufflé la bougie ? »
E. : « Il faut le dire. »
E. : « Celui qui a soufflé le dit… »
E. : « Il faut écrire les noms. »
Fort de cette réponse, l’enseignant oriente la discussion pour amener les
enfants à s’interroger sur l’écrit et sa fonction.
M. : « Bonne idée ! On va écrire pour se souvenir. Qui peut me
dire de quoi j’ai besoin pour écrire ? »
E. : « un crayon… une feuille… »
M. : « Que vais-je écrire ? »
E. : « Aurélie. »
M. : « Oui, mais qu’a-t-elle fait ? »
E. : « Elle a soufflé la bougie. »
M. : « Alors j’écris : Aurélie a soufflé la bougie. Mais quelle
bougie ? »
02JoursPMS 5/02/07 10:48 Page 27
27
E. : « La bougie jaune. »
M. : « La bougie jaune du… ? »
E. : « La bougie jaune du jeudi. »
Le maître redit la phrase complète et l’écrit sur une feuille qu’il affiche au
mur, face aux enfants. Afin de faciliter la lecture par les enfants, le nom de
la couleur ainsi que le jour correspondant sont écrits dans cette couleur.
Les enfants relisent la phrase avec le maître, qui leur fait remarquer qu’il met
un point lorsque la phrase est terminée. Les enfants retiennent rapidement ce
signe de ponctuation : c’est un signe très simple qu’ils reproduisent ensuite
avec plaisir.
SÉANCES SUIVANTES
Chaque jour, l’enseignant écrit une nouvelle phrase mettant en scène un
autre enfant. Les phrases restent affichées jusqu’à ce que tous les enfants
aient soufflé au moins une fois une bougie.
Par exemple pour une semaine, on trouve ce type d’affichage :
Marie a soufflé la bougie bleue du lundi.
Laura a soufflé la bougie rouge du mardi.
Claire a soufflé la bougie jaune du jeudi.
Romain a soufflé la bougie verte du vendredi.
Diane a soufflé la bougie orange du samedi.
L’enseignant écrit sous la dictée des enfants et incite ceux-ci, au fur et à
mesure qu’il écrit, à une observation fine : ponctuation, majuscule en début
de phrase, espace entre chaque mot, geste graphique…
Au bout de quelques séances, les enfants sont invités à écrire la phrase,
le modèle étant affiché au tableau.
28
29
30
APIT 31
CH
RE
3
Objectifs opérationnels
Écrire pour laisser une trace du vécu
de la classe.
Repérer le sens conventionnel de l’écriture
et de la lecture.
Repérer le point dans la ponctuation.
Objectifs généraux
Chercher des indices pour découvrir
la signification d’un écrit.
Repérer une des fonctions de l’écrit : mettre
en mémoire.
Mise en situation
De temps en temps, les enfants apportent un « trésor » qu’ils ont trouvé chez
eux ou au cours d’une promenade, sur le trajet de l’école, ou encore dans la
cour.
En arrivant le matin, ils le donnent à l’enseignant qui le pose sur une petite
table où sont exposés tous les trésors.
32
Analyse de l’activité
Cette activité présente un grand intérêt pour intéresser l’enfant à l’écrit. Il se
sent très concerné par cette production d’écrits et de lecture qu’il en fait car
03TresorsPMS 5/02/07 09:16 Page 33
33
34
Les enfants lisent « Danielle a rapporté un… » Sur leur lancée, certains
disent « un », d’autres disent que ce n’est pas pareil.
M. : « Est-ce que c’est écrit un ? »
E. : « Non. »
M. : « Connaît-on ce petit mot ? » (en montrant « des »)
E. : « Non ce n’est pas un. »
E. : « Il faut le chercher dans d’autres phrases. »
Ambrine le voit et vient montrer le mot « des » dans son affiche.
35
L’enseignant écrit sur le tableau le mot « fleurs » afin que tous les enfants l’iso-
lent visuellement. Puis il dessine des fleurs sous le mot.
Ces séquences se répètent aussi souvent qu’il y a apport de « trésors ».
Si deux ou trois jours se passent sans nouveauté, l’enseignant le fait remar-
quer aux enfants ou apporte, lui-même, un trésor.
Ce travail conduit à la création d’un répertoire de mots (cf. p. 46).
36 APIT
4
CH
RE
Objectifs opérationnels
Écrire pour se souvenir.
Dicter à l’adulte pour produire de l’écrit.
Objectifs généraux
Faire correspondre oral et écrit.
Respecter le sens conventionnel de l’écriture.
Mise en situation
Tous les matins, trois ou quatre enfants vont à la fenêtre de la classe pour
raconter ce qu’ils voient dans le jardin et noter les changements en rapport
avec le temps du jour. Leur récit se transforme en une production d’écrits
sous la forme d’une dictée à l’adulte. Ils apprennent ainsi à mettre des mots
précis sur ce qu’ils observent afin que les autres enfants aient une vision juste
de ce qu’ils ne voient pas.
Ce récit de leurs observations pourra être relu à un autre moment de la jour-
née ou dans les jours suivants. Bien souvent, on s’apercevra que le temps
change.
Voici ce qui peut être lu à la fin d’une semaine :
04MeteoPMS 5/02/07 09:18 Page 37
37
Analyse de l’activité
Grâce à cette activité, l’enfant découvre chaque jour les spécificités du texte
écrit (sens conventionnel, linéarité, ponctuation, majuscule, espace entre les
mots, geste graphique, tenue du stylo…).
Petit à petit, il apprend la technique de la dictée à l’adulte :
- nécessité de dire une phrase syntaxiquement correcte ;
- nécessité de la dire lentement pour que l’enseignant ait le temps
d’écrire.
Il prend aussi conscience que ce qui est dit oralement peut être écrit et relu.
PROLONGEMENTS
Ces écrits sont comparés avec ceux que la classe produit dans le cadre de
correspondances scolaires. On remarque ainsi, par exemple, qu’on ne signe
pas, qu’il n’y a pas de points d’interrogation : on ne pose pas de questions
puisque l’on raconte aux camarades…
05CahierPMS 5/02/07 09:44 Page 38
38 APIT
CH
RE
5
Objectifs opérationnels
Mettre en mémoire.
Communiquer par écrit.
Établir une relation école-famille.
Créer des références communes.
Compétences transversales
Prendre conscience de soi.
Prendre conscience de sa place au sein du
groupe.
Mise en situation
Les premiers jours de la rentrée scolaire sont angoissants pour quelques
parents, car leurs enfants ne racontent pas toujours ce qu’ils font en classe.
Certains se sentent, pour la première fois, exclus de la vie de leur enfant. Par-
fois, ils n’osent même pas poser de questions à l’enseignant. Cette situation
peut créer un malaise avec l’enseignant et avec l’enfant.
En début d’année, pour rassurer ou conforter les parents, l’enseignant écrit
sur une affiche les principaux événements de la journée. Cette affiche est
apposée sur la porte de la classe chaque jour.
L’affiche est réalisée sous la dictée des enfants qui décident de ce qui sera
écrit. Parfois, l’enseignant complète ou précise.
Pour se souvenir des différents événements, les affiches sont ensuite fixées
au mur de la classe. Mais au bout de quelques jours, le mur est très vite recou-
vert. L’enseignant suggère alors que chacun ait un cahier pour y écrire ces
événements et pour y ranger certaines productions. Le « cahier de vie » est
né : il sera donné aux parents pour consultation, à la fin de chaque semaine.
05CahierPMS 5/02/07 09:44 Page 39
39
40
41
Les cahiers de vie sont préparés par groupes de 5 à 6 enfants afin que tous
puissent participer activement. Certains textes ou productions sont cepen-
dant réalisés collectivement.
05CahierPMS 5/02/07 09:44 Page 42
42
SÉANCE 7
Elle est consacrée à la décoration de la couverture du cahier.
SÉANCE 8
Elle se situe aux environs des vacances d’automne.
L’enseignant propose aux enfants de faire participer leurs parents : ils pour-
ront écrire sur le cahier quelques événements de la maison, des vacances,
coller des photographies de la famille… L’enseignant montre la lettre desti-
née aux parents, lit quelques passages et explique les mots clés. Par
exemple : précieusement, lien, mémoire, élaboration…
05CahierPMS 5/02/07 09:44 Page 43
43
SÉANCES SUIVANTES
Le cahier de vie est remis aux parents avec la lettre à l’occasion des vacances
d’automne. Dans un premier temps, ceux-ci sont invités à remplir la page
intitulée « ma famille ». Ce moment de vacances leur laisse aussi le loisir d’en-
richir le cahier en relatant divers événements sous forme de dessins, photos,
souvenirs divers (carte postale, ticket de métro ou de train, ticket de super-
marché, etc.), textes dictés à l’adulte.
La première réunion de rentrée ayant eu lieu, les parents se sentent en géné-
ral fortement concernés par cette activité.
05CahierPMS 5/02/07 09:44 Page 44
44
45
PROLONGEMENTS
Le cahier s’enrichit tout au long de l’année. Il est le reflet de la vie de l’en-
fant dans la classe. Il contient :
- les comptines et chansons apprises en classe ;
- les comptes rendus des principaux événements marquants de la classe
(sorties, anniversaires, fêtes, spectacles, etc.) ;
- quelques réalisations essentielles.
06MotsPMS 5/02/07 09:45 Page 46
46 APIT
CH
RE
6
Objectifs opérationnels
Identifier des mots familiers.
Classer pour réutiliser.
Mettre en mémoire.
Reconnaître la permanence de l’écriture.
Objectifs généraux
Prendre conscience de la segmentation
de l’écrit.
Matériel
- un dictionnaire pour enfants et la photocopie d’une page,
- des lettres en majuscules d’imprimerie,
- des magazines,
- des étiquettes-prénoms (avec les trois écritures : script, cursive,
majuscule),
- une photo de chaque enfant,
- un classeur et des fiches (format 21 x 29,7 cm).
Mise en situation
Les enfants, depuis le début de l’année, utilisent et reconnaissent un certain
nombre de mots (prénoms, jours de la semaine, phrases « trésors »…). Ils ont
en général une notion assez sommaire de la phrase grâce au travail qui a été
mené au cours des séquences sur « les trésors » et les « jours de la semaine ».
Avant de pouvoir constituer un répertoire de mots, les enfants doivent
d’abord savoir ce qu’est un mot et de quoi il est composé.
06MotsPMS 5/02/07 09:45 Page 47
47
À l’occasion de cette découverte des lettres, une comptine est apprise pour
se familiariser avec l’alphabet :
A B C D E F G, le roi va au potager.
H I J K L M N, pour voir s’il y trouve la reine.
O P Q, il ne l’a pas vue.
R S T, il n’est pas resté.
U V W, il s’est énervé.
Et avec ses bras, il a fait deux fois : X Y Z, X Y Z.
Faire les gestes ci-dessous avec les enfants.
06MotsPMS 5/02/07 09:45 Page 48
48
49
Découpage de mots
Parallèlement, les enfants ont isolé et découpé dans des magazines des mots
choisis pour la taille de leurs caractères. L’enseignant lit les mots ainsi décou-
pés puis invite les enfants à commenter. Connaissent-ils ces mots ? Que veu-
lent-ils dire ? Peut-on les classer (selon leur longueur, la lettre initiale, selon
qu’on entend ou non un son…) ?
50
Les étiquettes-prénoms
Chaque matin au moment de l’appel, les enfants ont l’habitude de prendre
leur étiquette dans l’écriture de leur choix parmi les trois présentées (cf.
p. 21).
Chaque enfant a donc ses trois étiquettes-prénoms qu’il doit ranger dans le
répertoire.
M. : « Qui veut ranger son prénom dans le répertoire ? »
A. : « Moi, je sais, il faut la page avec le A. C’est là ! »
Aurélie trouve spontanément la page.
L. : « Moi, c’est la page avec L. »
Laura cherche et trouve la page en feuilletant le répertoire.
En groupes, les enfants ont la même démarche, aidés, pour certains, par
l’enseignant ou par d’autres enfants plus « experts ».
Les prénoms sont collés dans le répertoire et accompagnés de la photo de
chacun.
On procède de la même façon ensuite avec d’autres mots de la classe. Dans
un premier temps, surtout en début d’année, les mots sont illustrés pour
aider à trouver leur signification. Progressivement, un cache viendra recou-
vrir dessins et photos afin de solliciter la prise d’indices chez l’enfant et de lui
permettre une réelle manipulation ludique :
« J’essaie de deviner le mot, puis je soulève le cache. »
51
Chaque enfant a sous les yeux une bande de papier comme celle ci-dessus.
E. : « Y’a des lettres… Non c’est des mots… »
M. : « Alors qui a raison ? »
E. : « Y’a des lettres et des mots… Avec les lettres, on fait des
mots. »
M. : « Oui, sur chaque bande il y a des lettres et il y a plusieurs
mots. Comment pouvons-nous savoir qu’il y a plusieurs
mots ? »
E. : « À chaque fois qu’on voit un trou, c’est parce que c’est un
autre mot. »
Quelques enfants viennent montrer aux autres où commence un mot et où il
se termine.
M. : « Oui, entre chaque mot il y a un espace. »
Les enfants sont déjà familiarisés avec cette notion d’espace entre les mots
car lorsque l’enseignant écrit sous leur dictée, il veille à préciser quand il laisse
un espace entre les mots. Dès le deuxième trimestre d’ailleurs, certains
enfants dictent un seul mot à la fois.
M. : « Nous allons découper cette bande pour isoler les mots.
Montrez-moi où vous allez couper. »
06MotsPMS 5/02/07 09:45 Page 52
52
Chaque enfant montre à quel endroit il va couper sa propre bande pour iso-
ler un mot. Puis chacun découpe ses mots, qu’il va ensuite coller sur une
feuille qui servira de décor à la couverture du répertoire. Consigne est don-
née de « faire bien attention de les coller à l’endroit, en les rapprochant,
pour que chacun puisse avoir de la place. »
53
PROLONGEMENTS
L’exemplaire du mot, en grandeur réelle, servira pour d’autres activités :
dans le domaine du langage, en l’associant à un jeu de question-réponse, les
enfants essaient de retrouver le mot écrit pour l’associer au dessin.
en écriture, glisser le mot dans une pochette plastique transparente et retra-
cer les lettres sur le plastique avec un feutre effaçable, ce qui autorise
quelques maladresses.
en lecture :
- trouver le bon mot : chaque enfant a en sa possession le mot qu’il a
reconstitué. L’enseignant dit un mot, l’enfant qui le possède doit se
manifester.
- comparer des mots : le mot le plus long, le mot le plus court, celui qui
possède un o…
En fin d’année, certains enfants peuvent utiliser l’ordinateur pour écrire leurs
mots.
07CorrespPMS 5/02/07 09:48 Page 54
54 APIT
CH
RE
7
Objectifs opérationnels
Connaître et utiliser un support.
Communiquer par écrit.
Identifier des mots, des lettres.
Objectifs généraux
Garder en mémoire.
Mise en situation
Très souvent, les enfants oublient de transmettre les informations à leurs
parents, les transmettent mal, ou bien encore perdent le papier sur lequel
l’enseignant a écrit le message ou l’information.
Ces informations sont souvent de nature différente :
- la prévision d’une sortie (bibliothèque, poste…),
- l’annonce d’un événement (fête de Noël, fête des Rois, carnaval…),
- une demande d’objets (pots pour les plantations, gâteaux pour le goû-
ter…),
- une invitation (réunion de parents, fête de l’école…).
D’où la nécessité de faire circuler un cahier que les parents doivent signer.
Les enfants sont motivés tant par la production que par la lecture de ces mes-
sages destinés aux parents. Ils s’impliquent totalement car cela concerne leur
vie à l’école. Le cahier sert ainsi de mémoire aux différentes activités de
classe, de lien entre l’école et la maison et risque moins de se perdre que des
feuilles individuelles.
07CorrespPMS 5/02/07 09:48 Page 55
55
SÉANCE TYPE
M. : « Vendredi nous allons à la bibliothèque : Que faut-il faire
pour que nous puissions y aller ? »
E. : « Il faut demander la permission à Jocelyne (la directrice). »
M. : « Oui, nous irons lui demander tout à l’heure. Qui faut-il
encore prévenir ? »
E. : « Le chauffeur du car pour qu’il vienne nous chercher. »
M. : « On demandera à Jocelyne de lui téléphoner. Qui faut-il
prévenir encore ? »
E. : « Les mamans, les papas, les mamies. »
M. : « Oui. Que devons-nous faire pour qu’ils le sachent ? »
E. : « Tu écris… tu écris une lettre. »
M. : « Nous écrirons une lettre tous ensemble, vous me direz
comment faire et ce qu’il faut écrire. »
E. : « Faut une grande feuille… un feutre… »
M. : « Je suis prête. Je vous écoute… »
Aucune réponse… L’enseignant relance la discussion :
M. : « À qui écrivons-nous ? »
E. : « Aux papas et aux mamans. »
M. : « Alors j’écris… ? »
E. : « Papa, maman… »
L’enseignant répète « papa, maman » en prononçant nettement chaque syl-
labe au fur et mesure qu’il écrit.
E. : « Maintenant tu écris : on va aller à la bibliothèque. »
M. : « Nous irons à la bibliothèque. »
L’enseignant commente pendant qu’il écrit : « Je mets une majuscule, une
grande lettre parce que je commence une phrase. Mon a a un drôle de
petit chapeau, mon e en a un autre… À la fin de ma phrase, je mets un
point… » Tous ces commentaires sont répétés le plus souvent possible dans
l’année, mais en veillant à ne pas lasser les enfants : il faut que toutes ces
découvertes de l’écrit deviennent des jeux de prise d’indices. Quand les
enfants ont bien intégré ces marques de notre langue, le commentaire se
transforme en questionnement : « Comment écrit-on la première lettre
d’une phrase ? »
M. : « Quand y allons-nous ? »
E. : « Vendredi. »
M. : « Regardons sur le calendrier, nous serons le 23 janvier,
donc j’écris ? »
07CorrespPMS 5/02/07 09:48 Page 56
56
E. : « Vendredi 23 janvier. »
M. : « Et je mets un point parce que la phrase est terminée.
Comment allons-nous y aller ? »
E. : « En car. »
M. : « Alors il faut aussi l’écrire aux papas et aux mamans et
noter l’heure de départ et l’heure d’arrivée. J’écris : Départ
en car à 9h45. Retour à 10h30. Je ne peux pas être seule
avec vous, il faut d’autres adultes. »
E. : « On va emmener Danielle et demander aux papas, aux
mamans et aux mamies… Moi, ma mère elle travaille…
moi, je sais pas si elle peut… Moi, ma mamie elle peut, elle
travaille pas… »
M. : « Que vais-je écrire ? »
E. : « Qui vient avec nous ? »
M. : « Oui, alors j’écris : qui peut nous… »
E. : « Accompagner. »
M. : « J’écris : qui peut nous accompagner ? Comme je demande
quelque chose et qu’il faut une réponse, je mets un point
d’interrogation. En-dessous de la question, je laisse de la
place et je mets des petits points. Pourquoi ? »
E. : « C’est pour que les papas et mamans répondent s’ils
viennent avec nous. »
M. : « Vous demanderez à vos parents de ne pas oublier de
répondre. Ça y est, notre lettre est terminée. Que fait-on ? »
E. : « Y faut signer. »
M. : « Alors, que vais-je écrire ? »
E. : « Isabelle, Danielle, et tous les enfants de la classe. »
07CorrespPMS 5/02/07 09:48 Page 57
57
Analyse de la séance
À cette période de l’année (fin janvier), les enfants ont acquis une certaine
habitude de ce type de production : ils rédigent la lettre avec facilité. Beau-
coup ont compris les différentes composantes d’une lettre (destinataire,
contenu du message, signature…). Toutes les lettres aux parents ont une
structure simple et identique que les enfants ont mémorisée petit à petit.
08PereNoelPMS 5/02/07 09:49 Page 58
58 APIT
CH
RE
8
Objectifs opérationnels
Communiquer à distance par écrit.
Utiliser et reconnaître un nouveau support
d’écrit.
Rechercher des modèles dans l’écrit.
Objectifs généraux
Prendre conscience de la permanence de
l’écrit.
Connaître le sens directionnel de l’écriture.
Matériel
- divers catalogues de jouets, ciseaux et colle.
Mise en situation
Cette activité se déroule peu avant Noël. Elle est très motivante car l’enfant
adresse sa requête à un correspondant mystérieux et mythique.
C’est une activité qui s’étale sur plusieurs jours.
SÉANCE 1 (collective)
Cette première séquence vise à faire s’exprimer les enfants sur le thème de
la venue du Père Noël. L’enseignant propose aux enfants, après qu’ils ont
commenté le personnage et exprimé leur désir de jouets, d’écrire une lettre
au Père Noël. Certains hésitent.
E. : « Je sais pas bien écrire ! »
L’enseignant donne confiance à l’enfant.
M. : « Je t’aiderai… »
08PereNoelPMS 5/02/07 09:49 Page 59
59
60
61
62
DERNIÈRE SÉANCE
Lors d’un moment collectif, les lettres sont relues.
Certaines sont bien explicites. Celle de Kévin, par exemple, est lue sans pro-
blème par les enfants avec l’aide de l’enseignant. Ils reconnaissent aisément
à qui est adressée la lettre, qui l’a écrite et quel cadeau est demandé.
D’autres, comme celle de Yacine, posent problème.
E. : « On sait pas qui ? »
M. : « On ne sait pas qui, quoi ? »
E. : « On sait pas à qui elle est, cette lettre… On sait pas… »
M. : « Pourquoi ne sait-on pas qui a écrit cette lettre ? »
E. : « On sait pas »
08PereNoelPMS 5/02/07 09:49 Page 63
63
64
Une analyse critique est faite par l’ensemble des enfants pour chaque écri-
ture de prénom. Les écritures non conformes sont ensuite reprises dans
d’autres séances.
Ces séances ont permis aux enfants d’une part de prendre conscience de
l’incidence de la présentation des messages sur la compréhension et,
d’autre part, de sentir la nécessité d’une permanence de l’écriture pour
donner du sens : pour que mon destinataire lise mon prénom, je dois
écrire toujours les mêmes lettres, dans le même ordre et de gauche
à droite.
09VoeuxPMS 5/02/07 09:50 Page 65
APIT 65
CH
RE
Objectifs opérationnels
Communiquer à distance par écrit.
Utiliser et reconnaître un nouveau support
d’écrit.
Objectifs généraux
Connaître le sens conventionnel de l’écriture.
Prendre conscience de la correspondance
entre l’oral et l’écrit.
Mise en situation
Le point de départ de cette activité consiste en l’observation de cartes de
vœux apportées par l’enseignant ou par les enfants à l’occasion de la nou-
velle année. Dans ce dernier cas, l’enseignant a souvent sollicité les parents.
66
67
68
69
Il faut rappeler que nous sommes ici dans une démarche de production
d’écrits et non dans une activité graphique. Les enfants écrivent en
majuscules d’imprimerie (écriture bâton), qui est le tracé le plus facile à
réaliser par de jeunes enfants. Seule compte la lisibilité.
Étape 3 : L’enveloppe
SÉANCE 1 Observation des enveloppes (collective)
Le groupe-classe réuni regarde le courrier reçu depuis le début de l’année par
la classe. En début d’année, l’enseignant avait sollicité les parents afin qu’ils
envoient des cartes sous enveloppe s’ils partaient en vacances.
Les enfants se souviennent du mot enveloppe, mais aucun ne citera les mots
timbre et adresse.
09VoeuxPMS 5/02/07 09:50 Page 70
70
Les enfants connaissent le nom de leur ville et le citent car il avait été évo-
qué lorsque la classe avait travaillé sur le nom de leur école.
Une discussion intervient ensuite pour préciser l’adresse. Les enfants
concluent rapidement que le nom de la ville ne suffit pas au facteur pour dis-
tribuer les lettres.
M. : « Il faut écrire le nom et le numéro de la rue ainsi que le
numéro du département. Mais il manquera encore quelque
chose ? »
E. : « L’étiquette rouge. »
Les enfants ne connaissent pas le mot correspondant.
M. : « Ça s’appelle un timbre. »
Les enfants ne savent pas où ils peuvent l’acheter.
M. : « Nous irons à la poste, tous ensemble pour les acheter. »
71
72
Les enveloppes sont ensuite contrôlées par le receveur, qui, face aux boîtes
aux lettres, explique le trajet qu’elles vont suivre. Puis les enfants observent
dans quelle boîte mettre les enveloppes et, aidés dans leur lecture par le rece-
veur, les déposent dans la boite où figure Notre Ville (ou, le plus souvent, le
nom de la commune).
Avant de partir, la classe identifie le logo de la Poste et repart avec des
affiches sur lesquelles le logo apparaît.
PROLONGEMENTS
Activités possibles autour de cette sortie :
- Récit de la sortie en images séquentielles.
APIT 73
CH
RE
10
Objectifs opérationnels
Reconnaître et utiliser un autre type d’écrit
fonctionnel.
Reconnaître l’organisation d’une page.
Identifier des mots, des lettres.
Objectifs généraux
Prendre conscience de la correspondance
entre l’oral et l’écrit.
Connaître le sens conventionnel de l’écriture.
Prendre des indices dans l’écrit.
Prendre conscience de la permanence de
l’écriture.
Mise en situation
Un jour de janvier, la maman de Sabrina a apporté des crêpes pour le petit
déjeuner. Les enfants ont été enchantés de cette dégustation
E. : « Il faut demander à sa maman de nous en apporter encore. »
M. : « Et si on demandait à la maman de Sabrina de nous donner
plutôt la recette, on pourrait en faire à l’école. »
E. : « Et aussi le shaker, y’en a pas dans la classe. »
Une lettre est rédigée par l’ensemble de la classe afin de la remettre, le soir,
à la maman concernée, confirmée par la demande orale de l’enseignant
(recette + shaker).
Quelques jours après, l’occasion est ainsi donnée de découvrir une nouvelle
phrase-trésor affichée au tableau :
« La maman de Sabrina a rapporté la recette des crêpes. »
Grâce aux éléments déjà connus et aux indices pris dans la phrase, les
enfants découvrent petit à petit la teneur du message.
Sabrina les renseigne alors et leur apporte la recette.
10RecettesPMS 5/02/07 09:52 Page 74
74
75
E. : « Un »
M. : «Ce mot là vous le connaissez, c’est le même que pour le lait.»
(en désignant le mot couvercle.)
E. :« Couvercle… un couvercle de farine. »
M. :« Comment sais-tu que c’est écrit farine. »
E. :« Parce que mon papi, y s’en sert pour faire ses pizzas. »
M. :« Et puis… ? »
E. :« Un… un œuf… et puis… trois… ? »
Les enfants ne peuvent trouver la nouvelle mesure.
M. : « Trois cuillères à soupe de… ? »
Les enfants ne trouvent pas huile. L’enseignant leur donne le mot.
M. : « C’est quoi une cuillère à soupe ? »
E. : « C’est une grande cuillère. »
M. : « Et comment appelle-t-on la petite cuillère ? »
E. : « Une cuillère à café. »
La lecture de la recette est poursuivie.
E. : « Deux… c’est du sel. »
M. : « Met-on beaucoup de sel pour faire les crêpes ? »
SABRINA : « Non, maman elle fait comme ça. »
(en faisant une pince avec son pouce et son index.)
M. : « Oui, c’est écrit deux pincées de sel. On prend juste un peu
de sel avec ses doigts… Et puis ? »
E. : « Et puis c’est tout… on met plus rien. »
M. : « Et que fait-on maintenant ? »
E. : « On met le couvercle. »
M. : « Est-ce que c’est écrit couvercle ? »
L’enseignant montre le mot shaker.
« Non, ça c’est shaker. »
E. :
« Et le premier mot. »
M. :
« Y’a un F. »
E. :
« Alors ça fait fffffff ? »
M. :
« Fermer le shaker. »
E. :
M. :« Et la dernière phrase ? »
Aucune réponse n’est donnée.
M. : « On a tout mis dedans. Que faut-il faire ? »
E. : « Mélanger. »
10RecettesPMS 5/02/07 09:52 Page 76
76
77
Le texte de la recette est affiché et la classe lit les actions à accomplir, les
ingrédients et leur quantité.
L’objectif de cette séquence sera la lecture de la recette pour faire.
78
Remarque :
Certains enfants ne reconnaîtront pas le nom de tous les ingrédients, n’au-
ront pas de vécu personnel dans le domaine culinaire et ne verbaliseront pra-
tiquement rien. Afin qu’ils comprennent ce qu’est une recette de cuisine, il
sera nécessaire de réaliser plusieurs préparations.
L’enseignant veillera à conserver tous les emballages alimentaires afin que les
enfants puissent les manipuler, les comparer, les classer. Les emballages
seront associés aux dessins et aux mots pour s’assurer que les enfants sont
capables d’abstraction et comprennent que cela représente la même chose.
10RecettesPMS 5/02/07 09:52 Page 79
79
PROLONGEMENTS
Jeux dans le coin-cuisine
Les emballages des ingrédients de cette recette sont rangés dans le coin-
cuisine afin que les enfants puissent faire semblant de la réaliser. La recette
est affichée dans le coin-cuisine comme le seront toutes celles collectées au
cours de l’année.
Réalisation d’un livre de recettes
Chaque recette réalisée en classe est collée dans le livre.
Les enfants sont photographiés lors de la réalisation de la recette. Les pho-
tographies sont d’abord mises dans l’ordre de la réalisation des actions par
les enfants, puis collées sur une feuille. Ceux-ci dictent les textes en rapport
avec les actions. L’enseignant veille à ce que tous les enfants aient été pho-
tographiés en action. Ainsi, tous verront leur prénom inscrit dans le livre. Les
phrases accompagnant les photos sont courtes, de structure identique, et
sont redondantes par rapport à la photo. Le résultat de ce travail est collé
dans le livre en regard de la recette.
Exploitation pour le cahier de vie
Chaque recette reconstituée est collée dans le cahier de vie, ainsi que la
photo de l’enfant en action. Si la photo a déjà été utilisée pour le livre de
recettes, on collera une photocopie de celle-ci.
Travail de lecture dans des livres documentaires
Des livres documentaires avec des photographies ou des images, en rapport
avec les ingrédients, sont proposés aux enfants afin que ceux-ci réfléchissent
sur la provenance des ingrédients. Des textes faciles sont lus par le maître
pour vérifier leurs hypothèses et apporter les informations nécessaires.
11DeguisementPMS 5/02/07 09:53 Page 80
80 APIT
CH
RE
11
Objectifs opérationnels
Dicter à l’adulte.
Lire et écrire pour faire.
Écrire en utilisant l’ordinateur.
Repérer visuellement les lettres sur un clavier.
Acquérir une vitesse de repérage.
Objectifs généraux
Connaître le nom des lettres.
Mémoriser le langage technique de l’écriture
(espace, scripte, majuscule…)
Connaître le sens conventionnel de la lecture.
Mise en situation
Depuis le début de l’année, les enfants jouent librement dans le coin-dégui-
sements de la classe. C’est le mois de mars et un carnaval est prévu à l’école.
L’occasion est ainsi donnée de réorganiser ce coin par un nouvel apport de
déguisements.
81
SÉANCE 1 (collective)
Le premier mardi du mois de mars, Clémentine la marionnette de la classe
apporte un sac rempli avec des déguisements. Dans un premier temps, les
enfants, chacun à leur tour, plongent leurs mains dans le sac pour prendre
une pièce de déguisement. Ils la décrivent, font des suppositions pour savoir
à quel personnage elle pourrait appartenir.
Puis l’enseignant présente les noms des 6 personnages inspirant les dégui-
sements, les enfants réajustent alors leurs hypothèses en nommant exacte-
ment chaque accessoire et en y associant le nom du personnage.
Ensuite les enfants manipulent librement tous les déguisements et les
essaient.
Dans un second temps, l’enseignant propose aux enfants de prendre un
accessoire et d’opérer des regroupements afin de reconstituer chaque per-
sonnage. Les suppositions faites au départ sont ainsi vérifiées et l’on profite
de ce moment pour repréciser les noms des personnages, des vêtements et
des accessoires.
82
SÉANCE 1
Par groupes de 5, les enfants trient les déguisements pour reconstituer un
personnage. Dès qu’ils ont les 5 pièces, ils appellent l’enseignant et lui dic-
tent ce qu’il doit écrire. Ils collent ensuite, à côté de chaque groupe de mots,
le dessin correspondant réalisé au préalable. Dès que la première fiche est
écrite, elle est présentée aux autres groupes afin de recevoir leur approba-
tion ou leur critique.
Voici les fiches des six déguisements ainsi constitués :
11DeguisementPMS 5/02/07 09:53 Page 83
83
11DeguisementPMS 5/02/07 09:53 Page 84
84
85
86
87
invite les enfants à retrouver un mot déjà écrit sur une affiche. Il montre ainsi
l’importance d’un référent commun. Ce questionnement par rapport à l’écrit
amène l’enfant à avoir une relation réelle, lucide et confiante avec l’écrit.
88
Plus tard, réunis autour de l’ordinateur, les enfants remarquent les lettres de
l’alphabet.
M. : « Nous allons nous servir des lettres pour écrire les mots, et
entre les mots qu’y a-t-il ? »
E. : « Des espaces… et pour les espaces, on appuie là. »
Un enfant montre la touche « espace ».
11DeguisementPMS 5/02/07 09:53 Page 89
89
Cette activité se fait en atelier dirigé. Elle est longue (2h) mais très motivante
pour les enfants. De plus, elle fournit à l’enseignant l’occasion d’évaluer de
manière fine les acquis de ses élèves.
L’évaluation porte sur ces différents savoir-faire :
- connaissance du sens conventionnel de la lecture ;
- qualité du repérage visuel des lettres sur le clavier ;
- vitesse du repérage ;
- connaissance du nom des lettres ;
- connaissance du langage technique lié à l’écriture : espace, script,
majuscule…
90
Quand ils ont regroupé les étiquettes selon la consigne, ils les remettent dans
l’ordre des fiches établies précédemment pour se déguiser.
Après contrôle par l’adulte, les enfants placent les étiquettes en regard de
chaque accessoire du déguisement sur leur livre, puis disposent ces étiquettes
sur une feuille, au format du livre, selon le modèle joint. Chacun colle ensuite
sa feuille dans son livre.
PROLONGEMENTS
Les enfants aiment à regarder ces albums souvenirs. Ils recopient souvent les
phrases.
Un jeu est instauré : enlever les photos et les remettre à la bonne place, c’est-
à-dire à côté de l’accessoire désigné par l’écriture.
12EcritsPMS 5/02/07 09:54 Page 91
APIT 91
CH
RE
12
Objectifs opérationnels
Connaître et se familiariser avec des nouveaux
supports écrits de son environnement proche.
Lire de l’écrit indicatif relevant de la vie
quotidienne.
Copier un groupe de mots.
Dicter à l’adulte.
Objectifs généraux
Chercher des indices dans l’écrit.
S’interroger sur la signification de l’écrit.
Mise en situation
Le travail réalisé au cours des séances des cartes de vœux pour les parents a
permis aux enfants de découvrir qu’ils avaient une adresse. Cependant, s’ils
ont bien retenu le nom de leur ville, la plupart ont oublié le nom de leur rue.
L’enseignant propose d’aller découvrir le quartier.
M. : « Vous habitez presque tous dans le grand ensemble, mais
moi, je n’y habite pas. Donc, je ne le connais pas. J’aimerais
que vous me le fassiez visiter et que chacun me montre sa
rue, son immeuble, ce qu’il trouve beau ou laid, ce qu’il
n’aime pas, et aussi les arbres, les animaux, enfin tout ce
qu’il y a dans votre quartier. »
92
Analyse du dialogue
Un enfant a reconnu le mot. Les autres confirment.
Dans la classe, les enfants ont rencontré ce mot (nom de la ville) plu-
sieurs fois et l’ont identifié ou utilisé avec plaisir :
- dans le cahier de vie, en début d’année lorsque le nom de l’école a été
précisé ainsi que sa localisation. Le logo et le nom de la ville ont été
collés à cette occasion. Les enfants ont aussi utilisé le tampon de
l’école ;
- pour l’écriture de l’adresse au moment des vœux ;
- à la réception de différents courriers pour la classe.
M. : « Vous avez bien reconnu le mot Alfortville. Il est même écrit
Ville d’Alfortville ; et en dessous, que voyez-vous ? »
E. : « Il y a d’autres mots… ça on ne connaît pas, il y a des E…
A… Y’a un I… Mais je peux pas lire. »
M. : « Je vous les lis redoute des Petits Quarreaux. C’est le nom de
la rue. Et par exemple, cet immeuble se trouve dans la rue
des Petits Quarreaux. Qui habite là ? »
Trois enfants lèvent le doigt. L’enseignant qui a pris la liste des adresses des
enfants de la classe, vérifie en même temps.
M. : « Avez-vous déjà vu d’autres panneaux comme celui-ci dans
le grand ensemble ? »
Les enfants répondent négativement : ils n’ont jamais prêté attention aux
panneaux indiquant le nom des rues. L’enseignant propose alors de se dépla-
cer et de faire une « chasse aux panneaux ».
E. : « Là, y’en a un autre, il est rouge… y’a un chiffre… c’est pas
écrit Alfortville, je vois pas le A… »
12EcritsPMS 5/02/07 09:54 Page 93
93
Sur chaque entrée d’immeuble, un numéro est inscrit, suivi du nom de la rue.
Les enfants comparent les écrits.
M. : « Je vous lis : 1, allée du douanier Rousseau. Maintenant,
allons voir à côté. »
E. : « Là, c’est écrit : trois. »
Cette nouvelle prise d’indices permet aux enfants de s’intéresser aux chiffres
sur les autres panneaux.
M. : « Oui, et l’adresse de cet immeuble est : 3, allée du douanier
Rousseau. Et encore à côté ? »
Les enfants essaient de lire les adresses de toute la rue et déduisent qu’elles
sont toutes dans l’allée du douanier Rousseau. Beaucoup d’enfants habitent
dans cette rue.
Les mêmes observations sont faites pour les autres rues.
94
Remarque : Il est intéressant que les enfants trouvent d’eux-mêmes des solu-
tions pour s’adapter à de nouvelles conditions matérielles.
95
Cette fois aucun enfant n’hésite et tous commencent à écrire. Les enfants les
plus rapides vont encourager ceux qui n’ont pas terminé : ils les aident par-
fois en leur dictant les lettres, en leurs donnant des indications pour former
leurs lettres.
D’autres panneaux sont ainsi recopiés :
96
PROLONGEMENTS
Une autre séance est organisée sur la signification des noms des rues.
Chaque signification est donnée sous forme d’histoire avec, si possible des
documents visuels ou sonores.
Par exemple : la redoute des Petits Quarreaux était un endroit, où, il y a
très longtemps, quand il y avait encore des rois et des reines, des animaux
de la forêt, le gibier, pouvaient venir manger et le roi venait y chasser. À cette
époque, il n’y avait pas de ville, Alfortville n’existait pas, c’était une grande
forêt.
L’enseignant peut aussi faire remarquer que, parfois, des hommes célèbres
ont donné leur nom aux rues. Par exemple : Michel Ange, Modigliani, le
douanier Rousseau. À cette occasion, des reproductions d’œuvres de ces
peintres sont observées. Les enfants cherchent des indices dans l’image,
donnent leur avis, leurs préférences. De même pour les œuvres musicales
(Lully) qui pourront être écoutées puis interprétées corporellement.
13FeteMeresPMS 5/02/07 09:55 Page 97
APIT 97
CH
RE
13
Objectifs opérationnels
Dicter à l’adulte en utilisant une structure de
phrase.
Écrire avec ou sans modèle.
Mise en situation
À l’occasion de cet événement traditionnel, les activités entreprises sont tou-
jours très motivantes et permettent aux enfants de se surpasser dans beau-
coup de domaines et, en particulier, dans celui de la communication écrite.
SÉANCE 1 (collective)
Dans un premier temps, les enfants communiquent, par oral et en groupe-
classe, une phrase de quelques mots qu’ils aimeraient dire à leur maman.
Pour les aider, l’enseignant leur donne deux structures de phrases employant
« parce que » ou « quand ».
Maman, je t’aime parce que tu…
ou
Maman, je t’aime quand tu…
Avant de dire sa phrase, chaque enfant réfléchit en fermant les yeux pour
mieux se concentrer et pense très fort à sa maman.
L’enseignant note immédiatement la phrase donnée par chaque enfant en
face de son prénom.
Cette phrase est ensuite réécrite sur une feuille pour chacun.
13FeteMeresPMS 5/02/07 09:55 Page 98
98
SÉANCES SUIVANTES
Ces séances sont consacrées à la personnalisation par chaque enfant de sa
production : écriture de son prénom et de « BONNE FÊTE MAMAN ».
Cette activité est aussi motivante que l’écriture de la lettre au Père Noël réa-
lisée en décembre. Elle implique totalement l’enfant.
Suite à cette proposition d’écriture émise par l’enseignant, tous les enfants
demandent un modèle. L’enseignant donne le modèle pour chaque mot et
les enfants doivent organiser les mots entre eux.
Cette activité se déroule par groupes de cinq ou six enfants, voire indivi-
duellement avec certains. L’enseignant observe la démarche d’écriture de
chacun ; il n’intervient qu’à la demande ou en cas de blocage.
Quelques exemples de production avec analyse de la démarche de l’enfant.
99
100
APIT 101
CH
RE
14
1. LECTURE D’ALBUMS
Objectifs opérationnels
Chercher des indices dans l’écrit.
Lire un album.
Produire de l’écrit narratif : imaginer
une histoire et écrire son titre.
Mise en situation
Tout au long de l’année, les enfants ont apporté des albums pour « lire » des
histoires à leurs camarades de classe. Leurs recherches d’indices ont pro-
gressé, chacun s’appliquant à reconnaître le maximum de choses soit dans
l’image, soit dans l’écrit.
102
103
Elle tourne les pages pour montrer aux autres enfants où les mots sont écrits
et fait de même avec « a vu » …
Tout au long de ce troisième trimestre, les enfants procèdent de la même
façon et recherchent de plus en plus d’indices dans l’écrit. Ils reconnaissent
des lettres, des mots, des signes de ponctuation.
Matériel
- Photocopies en 3 ou 4 exemplaires des pages de l’album (textes
retirés par découpage) ainsi que de la couverture.
Après avoir choisi un album de la série précédente, l’enseignant raconte l’his-
toire sans montrer le livre. Il distribue ensuite à chaque enfant une photoco-
pie d’une page du livre. Chacun la regarde attentivement et essaie de la
décrire le plus précisément possible sans la montrer aux autres enfants.
Dans un premier temps, l’enseignant questionne : « Qui a la couverture de
l’album ? »
Trois enfants se manifestent. Chacun explique qu’il a la couverture car il y a
« des grandes lettres » sur la feuille. En fait, il s’agit, pour l’un, de la page de
titre, pour l’autre, du dos du livre (4e de couverture) et pour le dernier, effec-
tivement, de la couverture.
L’ensemble des enfants est amené à choisir, parmi les trois propositions, la
feuille qui correspond le mieux à la couverture du livre et à justifier son choix
(il y a des grosses lettres et aussi un grand dessin).
Dans un second temps, l’enseignant lit la première page de l’album, sans la
montrer aux enfants et leur demande s’ils pensent posséder cette page.
Quand un enfant se détermine, les autres sont invités à porter une appré-
ciation sur son intervention.
Il procède de même avec les autres pages et l’exercice continue jusqu’à la fin
de l’histoire. Toutes les pages sont affichées au fur et à mesure au tableau.
L’enseignant demande alors si tout le livre est reconstitué, s’il ne manque
rien. Seulement trois enfants remarquent l’absence du texte.
Une relecture de l’histoire est faite alors par l’enseignant, page par page, à
partir des textes qui ont été découpés. Les enfants sont invités à replacer
chaque texte correctement sous le dessin correspondant affiché au tableau.
72562697_101-128_XPress 16/09/10 15:07 Page 104
104
PROLONGEMENTS
D’autres jeux peuvent être organisés avec ces pages photocopiées :
- les remettre dans l’ordre ;
- rechercher des mots identiques ;
- découper un personnage pour le mettre sur une autre page et modi-
fier ainsi l’histoire.
105
106
107
108
109
110
111
Mise en situation
L’activité se réalise individuellement, parfois par groupes de 3 ou 4 enfants.
Elle se fait soit lorsque que les autres enfants sont occupés à d’autres activi-
tés, soit pendant un moment de récréation, soit au lever de la sieste.
L’enseignant envisage avec l’enfant les différentes possibilités qui vont lui
permettre de réaliser son projet écrit, d’où la nécessité d’une relation privi-
légiée individuelle. Il doit avoir pour chacun des exigences correspondant
aux compétences de l’enfant.
Matériel
- une bande de papier vierge, des feuilles, des feutres ;
- des photocopies de Spot dans différentes positions ;
- des étiquettes des mots : Spot, Éric Hill, Nathan.
Les enfants ont donc à leur disposition des éléments qui vont les rendre en
partie autonomes pour produire. Ils commencent par faire leur dessin sur la
feuille 21 x 29,7, puis ils écriront leur titre sur la bande de papier (ce qui
donne droit à l’erreur).
Les exemples de production qui suivent illustrent les démarches indivi-
duelles des enfants ainsi que les procédures mises en place par l’en-
seignant auprès de chacun. Il peuvent être considérés comme une éva-
luation du travail de l’année.
72562697_101-128_XPress 16/09/10 15:07 Page 112
112
Abderrahmane
Spot
part en train
113
Remarque : tous les enfants de la classe ont collé ces deux étiquettes (noms
de l’auteur et de l’éditeur). Aucun n’a essayé de les écrire en les recopiant.
La raison est probablement qu’ils ne font pas partie de leur culture de l’écrit,
à l’inverse du titre qu’ils intègrent complètement à leur production écrite.
Ani
Spot joue
aux marionnettes
114
Astou
Spot
joue au clown
Le premier titre choisi par l’enfant était Spot .............. Est influencée par les
productions et
se déguise en clown faisant référence au livre commentaires des autres
confectionné par la classe Les déguisements. enfants.
À la relecture, Astou change de titre, car elle a
entendu Anaïs lire Spot joue au ballon.
Astou a besoin d’être relancée pour réaliser le ............. Sollicite pour le dessin et
dessin. Puis l’enseignant lui demande d’écrire le titre. pour l’écriture.
M. : « Tu sais l’écrire ? » .................................. Respecte la démarche de
l’enfant qui est persuadée
A. : « Oui. » de pouvoir écrire seule.
L’enfant aligne des lettres et des signes, ...................... Écrire pour cet enfant, c’est
aligner des signes de
et aussi quelques lettres. gauche à droite jusqu’au
bout de la feuille.
72562697_101-128_XPress 16/09/10 15:07 Page 115
115
Anabelle
Spot joue
aux cubes
Anabelle reprend, seule, la feuille d’Ani qui est ............ Sait faire correspondre son
accrochée au tableau pour recopier “Spot joue aux”. écrit à l’écrit identique d’un
autre enfant.
116
Ambrine
Spot en bateau
117
David
Spot et la lune
L’enseignant le dirige vers un imagier, car c’est ........... Propose une nouvelle
ressource : l’imagier.
un livre que David feuillette souvent.
Il trouve le mot et, rassuré, copie la fin de son titre.
Il colle les étiquettes avec les noms de l’auteur et de l’éditeur.
72562697_101-128_XPress 16/09/10 15:07 Page 118
118
Ibrahim
Spot à la ferme
Ibrahim a dessiné une poule et deux cochons, ............. Trace des signes.
Ne sollicite pas l’adulte.
puis, spontanément, a écrit.
Il écrit de manière linéaire, en respectant le sens ......... Réinvestit un acquis
précédent.
de l’écrit. Son texte se termine par un point.
À la relecture, l’enfant segmente correctement ............ Segmente son écrit
en unités de souffle.
sa phrase : Spot / à / la / ferme.
Les autres enfants cependant ne peuvent lire
ce qu’a écrit Ibrahim. Ce dernier ne réagit pas. ........... Laisse l’enfant évoluer
à son rythme.
Ne multiplie pas les
commentaires.
Charlène
Spot à la mer
Son dessin terminé, Charlène ne semble pas .............. Pour cette enfant, le dessin
suffit : il y aurait
vouloir écrire. redondance à vouloir
Elle est sollicitée par l’enseignant : écrire le titre.
M. : « Quel est le titre de ton livre ? »
Ch. : « Spot à la mer… »
E. : « Tu l’as écrit ? »
Ch. : « Oui. C’est “Spot à la mer”. »
72562697_101-128_XPress 16/09/10 15:07 Page 119
119
Charlène prend alors l’étiquette de Spot ainsi ............. Utilise cependant l’écrit
sous forme d’étiquettes
que les deux autres étiquettes-mots données.
et considère que cela suffit. ........................................ L’enseignant veille
à respecter les stades
d’acquisition de l’enfant :
ici, à cette étape,
Les enfants constatent que ce n’est pas « écrit », le dessin lui suffit pour
communiquer.
mais trouvent quand même le titre.
Aurélie
Spot et la princesse
120
étiquettes. »
72562697_101-128_XPress 16/09/10 15:07 Page 121
121
Léa
Spot va à la pêche
Elle écrit le titre presque seule. Elle commence ............ Fait preuve d’autonomie
dans la production.
par recopier Spot, puis réfléchit tout haut :
L. : « “Va”, un V et un A ; A, c’est un A ; ...... Écrit les mots en les
segmentant en lettres.
“La”, un L et un A ; “pêche”, un P…
et après Isabelle ? » ................................. Sollicite l’enseignant.
M. : « C’est un E et il fait [è] quand on le ...... Répond à la demande de
l’enfant en donnant une
dit parce qu’il a quelque chose au- explication d’ordre
dessus. Cela s’appelle un accent. » orthographique.
L. : «Et le “ch”, c’est comme “Charlène”?» .... Sait utiliser les ressources
de la classe : ici,
M. : « Oui. » les prénoms.
L. : « Et au bout, il faut quelque chose ? »
M. : « On dit “pêch”, mais on écrit “pêche”. »
L. : « Alors il faut un E… »
Léa a écrit au fur et à mesure. Elle finit en disant : « Voilà ! »
Elle colle les deux étiquettes.
72562697_101-128_XPress 16/09/10 15:07 Page 122
122
Kévin
Spot en voiture
Kevin colle l’étiquette Spot sur une bande ................... A une bonne conscience
phonologique.
de papier puis écrit un V. Compare avec un mot
K. : « C’est le V de “voiture”, mais le reste connu.
je sais pas. »
M. : « Tu peux chercher… » ............................. Sollicite.
K. : «J’ai cherché dans ma tête, je ne sais ...... Essais de mémorisation.
pas les autres lettres. »
M. : « Tu n’es pas obligé de chercher dans ..... Fait une proposition de
ressources.
ta tête, tu peux chercher dans des
livres. »
K. : « Ah ! Oui, je sais. »
Il se précipite dans la bibliothèque, trouve un ............... Trouve lui-même un album
ressources.
album qu’il connaît sur les moyens de locomotion,
cherche le mot voiture et le recopie.
Ce qui donne « Spot voiture ».
M. : « Lis ce que tu as écrit. » ........................... Sollicite l’enfant pour
qu’il se rende compte
de son oubli.
K. : « Spot en voiture. » ................................... Fait une lecture globale.
M. : « Tu n’as pas écrit Spot en voiture… » .... Décompose en unités de
mots pour aider l’enfant.
L’enseignant insiste sur le « en ».
K. : « Non, y’a pas “en”. » ................................ Constate son oubli.
M. : « On va couper ta bande pour ................. Propose une solution
pratique.
le rajouter. »
K. : « Oui, mais je sais pas où trouver ............ Demande une aide.
le “en”… »
M. : « Je vais te dire comment ça s’écrit. C’est un E et un N. »
K. : « Comme ça ? (Et il écrit.) Maintenant, je colle Nathan et celui
qui l’a fait, Éric. »
72562697_101-128_XPress 16/09/10 15:07 Page 123
123
Laura
Spot à la maison
Elle recopie Spot, puis écrit à la sans modèle .............. Difficulté de segmentation
des « petits mots » abstraits,
et sans demande d’aide, mais en l’écrivant ala. mais grande autonomie
dans la réalisation.
L. : « Je ne sais pas écrire “maison”. »
M. : « Prends l’imagier. » ................................. Propose une ressource
possible.
Laura trouve le mot et le recopie en majuscules ........... Recopie dans une écriture
différente. A donc intégré
d’imprimerie alors qu’il est écrit en minuscules. les différentes écritures
d’une même lettre.
Olivia
Spot a des bébés
Elle colle le mot Spot, écrit A sur une bande, .............. L’enfant est autonome.
la découpe et colle le mot.
O. : « Tu me dis comment on écrit “des” ? » .... Sollicite l’adulte.
Olivia écrit sous la dictée de l’enseignant. .................... Est capable d’écrire
sous la dictée d’un adulte.
124
Sabrina
Spot fait de la peinture
125
Saïd
Spot grimpe
à l’arbre
Après collage de l’étiquette Spot, Saïd réclame ........... Réinvestit une lettre de
son prénom.
un modèle et recopie. Il met un tréma sur le i,
comme dans son prénom.
L’enseignant lui fait remarquer que ce n’est pas ........... Intervient pour rectifier
un i comme Saïd mais que c’est comme dans Isabelle. une erreur par analogie.
S. : « C’est pas grave, ça fait i. » .................... La conscience du prénom
est si importante que la
graphie de la lettre ne peut
être remise en question.
L’enseignant n’intervient
plus car l’explication
possible ne serait pas
comprise de l’enfant.
Lisa
Spot ramasse
des pommes
Lisa recopie le mot Spot, demande que ...................... Très grande autonomie.
Sait identifier ce qu’elle ne
l’enseignant lui dicte le mot ramasse. connaît pas et demander de
l’aide pour un mot inconnu.
Puis elle trouve seule dans son cahier de vie ................ Utilise spontanément une
ressource de son
le groupe de mots des pommes. environnement proche.
Mémorisation sûre.
72562697_101-128_XPress 16/09/10 15:07 Page 126
126
Mathilde
Spot à la piscine
127
Terry
Oui-Oui, Spot
Terry a des difficultés à trouver un titre. Il choisit .......... A besoin d’établir un lien
affectif (sa peluche) pour
de prendre Oui-Oui, car c’est le nom de sa peluche. s’investir dans une
Au moment d’écrire son titre, il fait deux dessins production.
sur sa feuille.
M. : « Tu as écrit ? »
T. : « Oui. »
M. : « Qu’as-tu écrit ? »
T. : « Oui-Oui, Spot. » .................................... Confond dessin et écriture.
M. : « Ce sont des dessins, Terry. Quand on N’a donc pas perçu le sens
de l’écrit.
écrit, il faut faire des lettres. Tu veux
essayer ? »
Terry fait non de la tête. ............................................. Respecte l’attitude de
l’enfant qui ne semble pas
mûr et n’insiste pas.
PROLONGEMENTS
Le classeur des albums
Remerciements