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Julia Midelet
L’école inclusive :
un défi pour l’école
Repères pratiques pour la scolarisation
des élèves handicapés
Direction éditoriale : Sophie Courault
Édition : Sylvie Lejour
Coordination éditoriale : Maud Taïeb
Composition : Maryse Claisse
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Voir la liste des titres disponibles dans la collection « Pédagogies »
en fin d’ouvrage et sur le site www.esf-editeur.fr
Table des matières
Introduction. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
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Conclusion. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
Les avancées de l’école inclusive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 177
Mais les obstacles à une inclusion réelle restent nombreux. . . . . . . . . . . . . . . . 177
Entre pratique du métier, savoirs d’action et expérience… . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 181
Des sites et documents à consulter [Consulté en novembre 2013] . . . . . . . . . 187
Références législatives. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188
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Introduction
1. Déclaration des droits de l’enfant, adoptée par l’Assemblée générale des Nations unies
le 20 novembre 1959, principe 7.
2. Déclaration de Salamanque et cadre d’action pour l’éducation et les besoins spéciaux
(1994), Conférence mondiale sur l’éducation et les besoins éducatifs spéciaux : accès et qualité,
article 2.
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Introduction
acteurs clé tels que les familles et leur jeune, l’Éducation nationale, ainsi
que les associations œuvrant en direction des publics en situation de
handicap… ;
–– une démarche de projet centrée sur le jeune et la construction de son avenir
sans déterminisme de principe se doit d’être réaliste mais suffisamment
ambitieuse. L’enseignant spécialisé exerçant en dispositif adapté 1er degré
ou 2nd degré ou affecté à des missions d’enseignant référent est un maillon
important d’une scolarité réussie. Ses multiples missions doivent s’appuyer
sur des outils lisibles par les partenaires tout en prenant en compte la
complexité des situations. Cette co-construction du projet qui ne peut s’ins-
crire que dans une démarche dynamique est présentée dans la partie II ;
–– la différenciation pratiquée en classe et les adaptations mises en œuvre
s’adressent tout autant aux jeunes en situation de handicap qu’à ceux qui
sont en difficulté ; les pratiques enseignantes se trouvent ainsi réinterro-
gées voire mises à mal. Dans la partie III, nous questionnons les gestes
professionnels experts qui deviennent incontournables pour que l’école
inclusive soit également une école de la qualité ;
–– la partie IV envisage les conditions de l’insertion sociale et professionnelle
des jeunes handicapés. En effet, l’organisation de temps spécifiques de
préparation d’un projet professionnel est indispensable avant la sortie du
système scolaire obligatoire.
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La réalité de l’école inclusive en France
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nécessaires à une vie sociale au plus près de la norme. Cela n’implique pas obliga-
toirement de pouvoir effectuer un parcours scolaire complet et de maîtriser toutes
les compétences attendues à la fin de tel ou tel cycle de la scolarité.
Cette notion d’éducabilité de l’élève en situation de handicap est pour nous
essentielle car elle conditionne l’engagement des différents professionnels :
comment penser l’intervention pédagogique dès lors que l’on a comme repré-
sentation que cet élève que l’on a en face de soi n’est pas vraiment capable
d’apprentissage ?
L’école inclusive prend ses racines dans le droit de chacun à faire partie du
« mainstreaming », c’est-à-dire du droit à être inséré socialement, civilement,
professionnellement dans la société civile ordinaire. L’école est de droit pour tous
les élèves, droit opposable, et les familles et associations de parents d’enfants
en situation de handicap sont naturellement très attentives à l’application de ce
droit1.
Cette délibération n° 2010-33 du 8 février 2010 de la Haute autorité de lutte
contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) en témoigne :
« Le 30 juin 2009, Monsieur et Madame X ont saisi la haute autorité d’une réclamation
relative à un refus d’inscription dans une école privée qu’ils se sont vus opposés pour
leur fils aîné. Estimant que ce refus est discriminatoire, car fondé sur le handicap de leur
enfant, les réclamants ont également porté plainte. Le 16 septembre 2009, le Parquet a
adressé à la Haute autorité une demande d’avis sur l’enquête diligentée par ses services.
Il ressort de l’analyse des éléments transmis que le délit de discrimination fondé sur le
critère du handicap, réprimé par les articles 225-1 et 225-2 combinés du Code pénal,
paraît constitué dans tous ses éléments. Telles sont les observations que le collège décide
de formuler auprès du Parquet. »
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« Il (le service public de l’éducation) reconnaît que tous les enfants partagent la capacité
d’apprendre et de progresser. Il veille à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans
aucune distinction. Il veille également à la mixité sociale des publics scolarisés au sein
des établissements d’enseignement. Pour garantir la réussite de tous, l’école se construit
avec la participation des parents, quelle que soit leur origine sociale. Elle s’enrichit et se
conforte par le dialogue et la coopération entre tous les acteurs de la communauté éduca-
tive3. »
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approches, les structures et les stratégies ». Nous sommes bien dans l’idée
que « l’inclusion n’est pas une forme plus poussée de l’intégration (…) (qu’)
elle suppose un changement paradigmatique » (Thomazet, 2008).
–– Enfin, les valeurs sous-tendues sont elles aussi énoncées sans ambiguïté :
« le système éducatif ordinaire a le devoir d’éduquer tous les enfants ».
Mais qu’en est-il de la réalité ? Les faits vont-ils dans le sens d’une évolution
de l’école vers une école inclusive ?
Du point de vue quantitatif, indéniablement, il y a eu une évolution positive.
Ainsi, les effectifs d’élèves handicapés en milieu ordinaire sont passés de 155 400
en 2006 à 210 400 en 2011, soit une augmentation de 55 000 élèves et une
progression annuelle moyenne de 6,3 %4. Ces évolutions sont quantifiées dans
l’annexe au projet de loi de finances pour 20125.
Une enquête conduite par le CSA et commanditée par la HALDE et la CNSA6 a
été réalisée en deux étapes ; la première en 2008-2009 auprès de 501 directeurs
d’école maternelle et élémentaire et de 250 élus des communes de plus de 5 000
habitants et un échantillon national de 214 parents d’enfants en situation de
handicap. La seconde enquête menée en 2010-2011 au niveau collège a interrogé
300 chefs d’établissement et 308 collégiens en situation de handicap.
Du côté des directeurs d’école et des chefs d’établissement : plus de la moitié
(58 %) des directeurs d’école ont été ou sont concernés par la scolarisation effec-
tive d’élèves handicapés.
Du côté des élèves en situation de handicap : 83 % des collégiens se disent
satisfaits de l’organisation de leur scolarité mais ils estiment avoir plus de diffi-
culté que les autres à suivre les cours et à les comprendre (68 %). Les modalités
de l’intervention pédagogique employées font difficulté.
Est également identifiée comme une difficulté la capacité à se faire des amis
(32 %), à suivre un stage en entreprise (30 %). 74 % des élèves interrogés ne
souhaiteraient pas être scolarisés autrement à condition que l’environnement soit
adapté (25 % des collégiens souhaiteraient pouvoir disposer de plus d’accompa-
gnement humain (AVS)).
4. Rapport Campion Debré d’information du Sénat sur l’application de la loi n° 2005-102 du
11 février 2005, en date du 4 juillet 2012.
5. Projets annuels de performance – Enseignement scolaire Programme 141 Enseignement
scolaire public du second degré Objectif 2 : Accroître la réussite scolaire des élèves en zones
difficiles et des élèves à besoins éducatifs particuliers, p. 131.
www.performance-publique.budget.gouv.fr/farandole/2012/pap/pdf/PAP2012_BG_
Enseignement_scolaire.pdf [consulté en mars 2014].
6. HALDE, CNSA, MEN, Sondage sur la scolarisation en milieu ordinaire des enfants en situation de
handicap à l’école élémentaire et au collège, n° 1001198, mars 2011.
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8. Article 225-1 du Code pénal : « constitue une discrimination toute distinction opérée entre les
personnes physiques à raison de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur gros-
sesse, de leur apparence physique, de leur patronyme, de leur état de santé, de leur handicap, de
leurs caractéristiques génétiques, de leurs mœurs, de leur orientation ou identité sexuelle, de leur
âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités syndicales, de leur appartenance ou de leur non-
appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».
9. « Handicap et droit européen contre la discrimination », rapport de la Commission europée-
nne, juillet 2009.
10. Loi n° 2005-102 du 11 février 2005, article 2 basculé dans le Code de l’action sociale et des
familles, article L. 114-1.
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11. Une nouvelle circulaire sur les dispositifs CLIS paraîtra en août ou en septembre. La formula-
tion « dispositif 1er degré ou 2nd degré » nous permet d’anticiper sur le texte à venir.
12. La scolarisation des enfants handicapés, rapport Paul Blanc, mai 2011, p. 36.
13. Le terme « empowerment » identifie le processus par lequel un individu ou une collectivité
s’approprie le pouvoir ainsi que sa capacité de l’exercer de façon autonome. William A. Ninacs
Thèse, Université de Laval, janvier 2002, p. 48.
14. Code de l’action sociale et des familles, article 146-8.
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15. Article L. 114-1-1 du Code de l’action sociale et des familles : « La personne handicapée a droit
à la compensation des conséquences de son handicap quels que soient l’origine et la nature de sa
déficience, son âge ou son mode de vie. »
16. Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne : Art. 21, Non-discrimination –
« 1. Est interdite, toute discrimination fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, les origines
ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les
opinions politiques ou tout autre opinion, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la
naissance, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle. »
Art. 26, Intégration des personnes handicapées – « L’Union reconnaît et respecte le droit des
personnes handicapées à bénéficier de mesures visant à assurer leur autonomie, leur intégration
sociale et professionnelle et leur participation à la vie de la communauté. »
17. L’UNAPEI a confié à IPSOS la réalisation d’une enquête auprès d’un échantillon représentatif
de 1 009 Français âgés de 15 ans et plus (mars 2010).
www.ipsos.fr/ipsos-public-affairs/actualites/2010-05-04-perception-handicap-mental-en-
france
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18. Gérard Bouvier, Colloque Handicap et Autonomie, la diversité des apports des enquêtes
Handicap & Santé, Discriminations ressenties par les personnes en situation de handicap,
6 juin 2013.
Enquêtes Handicap santé : www.drees.sante.gouv.fr/les-enquetes-handicap-sante,4267.html
[consulté en mars 2014]
http://ifr-handicap.inserm.fr/handicap-sante/IMG/pdf/colloque-handicap-autonomie_
resumes_interventions.pdf [consulté en mars 2014]
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Une circulaire récente19 introduit l’obligation de faire figurer dans tous les
projets de loi des mesures particulières en direction des personnes en situation
de handicap. Une fiche « diagnostic-handicap » qui figure en annexe de ce texte
doit obligatoirement figurer dans les projets de lois.
Qu’en est-il à l’école ?
19. Circulaire du 4 septembre 2012 relative à la prise en compte du handicap dans les projets de
loi, JORF n° 0206 du 5 septembre 2012.
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–– Des actes prosociaux : expression ouverte d’un souci pour les autres, telle
que aider, consoler, réconforter, partager, donner un objet.
« Maxime se trouve sur le bord du terrain où les mêmes élèves de CE1 jouent à la balle
au prisonnier.
Il regarde les autres jouer et suit le ballon du regard. Il se tortille, il ne sait pas quelle
position adopter : il alterne bras derrière le dos, bras devant, jambes croisées, petits
pas… Il se met à lever les bras en l’air et à encourager les joueurs en leur criant de plus
en plus fort pour être entendu “Allez, allez, allez !” au moins quatre fois à la suite. Lassé
ou constatant le peu d’efficacité de sa démarche, il reprend sa posture d’observateur.
Un élève s’avance sans raison apparente vers Maxime d’un pas décidé. De sa main,
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il le pousse violemment puis reprend sa place dans le jeu du même pas décidé. Ce
geste ne s’accompagne d’aucune parole. Maxime est surpris. Il n’a pas vu l’enfant
arriver. Il lui adresse quelques mots que la vidéo ne permet pas d’identifier. Maxime
se touche le ventre en regardant l’enfant s’éloigner. Il reprend sa respiration. Il a sans
doute mal au ventre » (Santiard 2012, annexe 7).
20. Recommandations du Comité des ministres aux États membres relative à la désinstitution-
nalisation des enfants handicapés et leur vie au sein de la collectivité, 3 février 2010.
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21. Agence européenne pour le développement de l’éducation des personnes ayant des besoins
particuliers, Rapport : Les besoins éducatifs particuliers en Europe, janvier 2003, p. 7.
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Le regard porté par les enseignants sur l’enfant handicapé évolue lentement.
« Il faut expliquer aux autres enseignants que je ne fais pas que des Legos ou des puzzles,
mais que je fais aussi des apprentissages, que mes gamins sont en mesure de comprendre
des textes d’une dizaine de lignes, qu’ils sont capables de produire des textes écrits »
(enseignant spécialisé, entretien E1).
22. CIMAP, Rapport final, La scolarisation des élèves en situation de handicap, 4 juillet 2013,
www.modernisation.gouv.fr/sites/default/files/fichiers-attaches/3-enfantshandicaprapport.
pdf.
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Pour les ULIS / Dispositif de scolarisation 2nd degré, trois types de fonctionne-
ment sont identifiés :
« – une ULIS / Dispositif de scolarisation 2nd degré fonctionnant comme sas d’accueil au
lycée, permettant une orientation dans une filière adaptée.
– une ULIS / Dispositif de scolarisation 2nd degré sous forme de dispositif de soutien et
d’accompagnement à l’appui d’une scolarité passée dans la classe de référence.
– une ULIS / Dispositif de scolarisation 2nd degré en réseau fonctionnant comme un
centre de ressources pour des élèves répartis en fonction de leurs choix d’orientation
dans les lycées qui constituent le réseau.
Cette variabilité du fonctionnement des dispositifs ULIS doit permettre de mettre en acte
le projet de l’adolescent au plus près du PPS24. »
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« Les projets associatifs et les projets d’établissements doivent s’adapter aux politiques,
contractualisées à partir des besoins. Aujourd’hui encore, centrés sur les projets des
personnes accompagnées dans les établissements et services, les projets associatifs doivent
intégrer une nouvelle dimension qui est celle d’acteur d’une chaîne cohérente de services
participant tous aux parcours de vie des personnes30. »
Nous passons d’un modèle basé sur le volontariat et sur l’innovation vers un
modèle « d’entreprise associative gestionnaire » (salariés et gestion d’établisse-
ments). Agissant « comme des auxiliaires de l’État-providence » avec une gestion
budgétaire encadrée par les pouvoirs publics qui délivrent des autorisations de
fonctionnement et des financements publics, Chauvière parle d’une étatisation
29. Idem.
30. Rapport du CNCPH (Comité national consultatif des personnes handicapées), 2010, p. 82.
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relative entre l’État et les associations qui s’apparente à une délégation de service
public.
L’ambiguïté entre les services de l’État et le secteur associatif est ancienne :
les représentants de l’État adoptent une posture entre reconnaissance et instru-
mentalisation, cependant que les associations évoluent entre contre-pouvoir et
partenariat (Demoustier Danièle, 2005 p. 120-131).
31. Article 1er du titre 1 de la loi n°2005-102 du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des
chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, basculé dans le Code de
l’action sociale et des familles, article L. 146-1.
32. Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées.
33. Article 64 de la loi du 11 février 2005 basculé dans le chapitre VI du titre IV du livre 1er du Code
de l’action sociale et des familles.
34. Article R. 14-10-4 du décret n°2005-373 du 20 avril 2005 relatif à la composition et au
fonctionnement des instances dirigeantes et du conseil scientifique de la Caisse nationale de
solidarité pour l’autonomie (CNSA).
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35. Article 10 titre II de la loi du 1er juillet 1901 (loi n° 87-571 du 23 juillet 1987, article 17) : « Les
associations peuvent être reconnues d’utilité publique par décret en Conseil d’État à l’issue d’une
période probatoire de fonctionnement d’une durée au moins égale à trois ans. » Peu d’associations
sont reconnues d’intérêt public Il y en avait 1 960 en France en 2000 (Conseil d’État, rapport :
Les associations reconnues d’intérêt public, 25 octobre 2000, p. 15).
36. Article L. 311-1 du CASF modifié par la loi n° 2011-525 du 17 mai 2011.
37. Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux
(ANAP), Le secteur médico-social, comprendre pour agir mieux, juillet 2013, p. 101.
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« Donc il y a ça qui fait que certainement il y a des non-dits, et puis on travaille dans la
relation humaine et il y a la personnalité de chacun qui fait que la qualité de la relation
sera là ou pas » (Besson, 2013, p. 99) ;
« Et puis on a l’impression peut-être que nos missions sont bien comprises par l’enseignant
avec lequel on travaille et ce n’est pas toujours le cas faute pour nous de présentation de
communication et peut-être aussi pour l’enseignant de ne pas s’autoriser à poser les ques-
tions en début d’accompagnement » (Besson, 2013, p. 99).
« Pour moi, c’est être ensemble au plus près des besoins de l’enfant et faire en sorte que,
comment dire, ce travail puisse s’accomplir. Alors c’est vrai que ça fait un peu “on tisse”,
pour moi le travail en partenariat. C’est ça : on essaie de tisser une toile pour arriver au
plus près des besoins de l’enfant » (Besson, 2013, p. 99).
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– la résolution des différends ou des conflits ne sont pas évités mais peuvent
être différés dans le temps : prenons le temps d’analyser le problème ;
– les temps informels (entre les réunions) sont importants pour l’action au
quotidien mais que seuls les temps formalisés de réunion permettent un
réel processus de négociation entre les partenaires ;
– le partage des informations doit se faire avec l’exigence de se faire
comprendre : ne pas « jargonner » mais utiliser des références et un voca-
bulaire compréhensible par tous ;
– les décisions prises sont contraignantes pour les participants (y compris
les absents) ;
– un relevé de décisions clôt la réunion ; il peut comprendre un calendrier
des actions.
D’autres règles simples peuvent être adoptées pour bien négocier :
– accepter la pluralité des points de vue ;
– reconnaître l’expertise de son interlocuteur ;
– ne pas rester figé sur ses positions ;
– oser le recadrage !
– rythmer la réunion en reformulant l’objet de la négociation, en synthétisant
les positionnements parfois opposés des partenaires, en recherchant des
solutions alternatives…
Les cinq modes de résolution de conflit suivants sont à retenir pour agir selon
la situation :
– l’évitement et la compétition si les individus ne sont pas disposés à satis-
faire les besoins des autres ;
– l’accommodation et la collaboration s’ils considèrent que les besoins des
autres sont les plus importants ;
– la négociation si leur tendance à satisfaire leurs propres besoins et ceux des
autres est modérée (Eiseman, 1977).
Conseil pratique
Différents outils ont été proposés : des définitions du partenariat, des registres
instrumentaux, affectifs et référentiels de Corinne Merini, une modélisation par J.-M.
Lesain-Delabarre, des règles essentielles pour un travail collaboratif efficace, pour
bien négocier et des modes de résolution de conflit.
Grâce à ces outils, on peut :
– repérer et analyser ses propres situations partenariales (enjeux, obstacles,
modalités de fonctionnement) ;
– proposer (à vous et aux autres) des évolutions possibles.
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La « toute-puissance » de l’école
L’article 2 de la loi du 11 février 2005 précise : « (…) À cette fin, l’action pour-
suivie vise à assurer l’accès de l’enfant, de l’adolescent ou de l’adulte handicapé
aux institutions ouvertes à l’ensemble de la population et son maintien dans un
cadre ordinaire de scolarité, de travail et de vie40. »
La scolarisation à l’école ordinaire est donc à envisager avant une orientation
dans le secteur médico-éducatif. Pour mémoire, la loi d’orientation en faveur des
personnes handicapées n° 75-534 du 30 juin 1975 (article 4) instaurait déjà la
primauté d’un parcours ordinaire.
Tous les enfants handicapés sont inscrits dans une école de référence qui peut
être une école publique maternelle ou élémentaire, un établissement public local
d’enseignement, un établissement d’enseignement relevant du ministère chargé
de l’Agriculture, un établissement scolaire privé sous contrat (article L. 112-1 du
Code de l’éducation).
Dès lors, l’école, forte de sa place et de sa légitimité ne considère-t-elle pas
ses partenaires comme de simples sous-traitants (Castellani, 2004, p. 24) ?
Dhume (2004) parle de vassalisation qui entacherait la construction de partena-
riats effectifs.
« Il est vrai que de nombreuses forces, en sus du désir de maîtrise de l’instituteur et des
tendances totalitaires de l’Éducation nationale, concourent à effacer les différences,
pourtant essentielles, entre soin et pédagogie » (Hochmann, 1989).
40. Article 2 de la loi du 11 février 2005 basculé dans l’article L. 114-2 du Code de l’action sociale
et des familles.
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le cadre d’un cycle d’apprentissages, par exemple). Mais le temps de l’élève reste
un temps collectif, fragmenté par les apprentissages. Il y a le temps de l’élève (la
journée) et il y a le temps de l’enfant.
À l’opposé, le travail médico-social en direction des enfants se conduit à
partir de la réunion de synthèse, généralement sur plusieurs années. Ce sont des
temporalités singulières avec des accompagnements qui se prolongent souvent
hors temps scolaires.
Le temps de l’élève en classe apparaît plus linéaire, plus contraint, cependant
que le temps de l’enfant est plus un temps événementiel, parfois imprévisible.
Entre temporalité singulière et temporalité collective, Boutinet (1993) nous
rappelle qu’il n’y a pas de projet sans temporalité et sans espace et que la lecture
du temps est plurielle.
Ainsi, aux discours sur le manque de temps de l’enseignant spécialisé exer-
çant en dispositif fait écho la plasticité de l’organisation du travail en SESSAD :
« Dans les moyens, on est toujours en manque de temps. Et je ressens être dans l’urgence.
Et si on travaille dans l’urgence, c’est comme pour tout, on ne tient pas sur la durée et, au
bout d’un moment, ce que l’on fait n’a plus de sens et on se rajoute des outils et rajoute des
choses pensant “pallier” et permettre d’arriver au bout et en fait non. Il faut se poser, se
donner le temps, mettre en place des choses, comme avec des élèves en difficulté » (ensei-
gnante spécialisée in Besson, 2013, p. 47).
« Je pense qu’il y a plus de contraintes du côté des enseignants. Nous, on a une souplesse,
une plasticité pour s’adapter aux horaires. On peut être à l’école à 20 heures s’il le faut.
Ça fait partie de notre cadre de travail, la souplesse» (chef de service in Besson, 2013, p.
116).
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« Le référent, l’enseignant référent, ah oui très clairement. Moi quand je suis inquiet,
quand il y a une nécessité que l’on fasse un point à l’école ou que je vois qu’il peut y avoir
une incompréhension entre l’école et le SESSAD, qui pourrait entraîner des tensions, je
pense que l’enseignant référent est totalement à sa place pour faire tiers. Pour moi, c’est
vraiment et très clairement l’enseignant référent. C’est un poste qui est très important »
(Besson, 2013, annexe, entretien n° 5 chef de service, p. XXXII).
41. Arrêté du 17 août 2006, Les enseignants référents et leurs secteurs d’intervention.
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42. Circulaire interministérielle n°2007-194 du 14 mai 2007, intitulée « Les instituts éducatifs,
pédagogiques et thérapeutiques et la prise en charge des enfants accueillis », chapitre 3.
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Les familles
Être parent d’enfant handicapé
L’irruption du handicap dans la cellule familiale contraint celle-ci à une
profonde réorganisation du temps voire de l’espace familial. Les nouvelles
contraintes qui bousculent le cadre de vie, les relations sociales, les visées
éducatives que l’on pouvait nourrir pour son enfant provoquent une invisibilisa-
tion sociale (Ebersold, 2006). Dans le même registre, Robert Castel (1995) parle,
à propos des populations menacées d’exclusion, de zone de désaffiliation qui
associe absence de participation à toute activité commune et isolement relation-
nel. Les familles, investies dans les actes de soin et d’éducation de leur enfant
en situation de handicap, sont potentiellement en voie de désaffiliation. Cette
menace est sourde, quotidienne mais bien réelle.
« On vous dira », prévient R. Lafon, « en entrant dans les cadres de la famille malheu-
reuse, vous ne serez pas au service de la famille, vous irez fouiller jusque dans l’intimité
des familles (…). Oui, c’est vrai. Mais en fouillant dans l’intimité d’une famille, vous
découvrirez la tare ou le fléau contre lequel vous aiderez la famille à lutter » (Lafon,
1943).
« La famille doit être associée autant que possible à l’élaboration du projet individuel
pédagogique, éducatif et thérapeutique, à sa mise en œuvre, à son suivi régulier et à son
évaluation45. »
43. « Les parents d’élèves sont membres de la communauté éducative », article 11 de la loi
n° 89-486 du 10 juillet 1989 d’orientation sur l’éducation abrogé par l’ordonnance n° 2000-549,
du 15 juin 2000, art. 7, JORF 22 juin 2000, et basculé à l’article L. 111-4 du Code de l’éducation.
44. Les autres annexes XXIV bis, XXIV ter, XXIV quater et XXIV quinquies présentent la même
cohérence.
45. Article 3 de l’annexe XXIV au décret n° 89-798 du 27 octobre 1989.
46
La réalité de l’école inclusive en France
46. Pierre Mormiche, division des enquêtes et études démographiques, Insee et le groupe de
projet HID, Insee premières, n° 742, octobre 2000.
47
L’école inclusive : un défi pour l’école
Quels sont les rapports avec l’école de ces familles ainsi définies par une
communauté de buts ? Verba (2006) évoque des familles qualifiées de fuyantes
ou de critiques, de parents impliqués qualifiés de coopératifs actifs, ou passifs,
ou encore de parents critiques.
Privilégier l’enfant, susciter l’implication des enseignants, faire reconnaître
leurs compétences de parents, ces enjeux signent l’inscription des familles d’en-
fants handicapés dans une identité de parents impliqués. A contrario, certaines
stratégies parentales sont également marquées par des postures d’évitement
(familles « fuyantes ») ou de recherche de confrontation (familles « critiques »).
48
La réalité de l’école inclusive en France
Partager (éventuellement) :
–– se regrouper en association ou en réseau pour partager ;
–– faire connaître le handicap en dehors des sphères associatives.
La notion de discernement
La notion de discernement concrétise le passage de l’enfant objet à l’enfant
acteur. Ainsi, « le consentement éclairé (qui) doit systématiquement être
recherché lorsque la personne est apte à exprimer sa volonté et à participer à
la décision47 ». « Dès lors qu’il est capable de discernement, l’enfant handicapé
lui-même est entendu par l’équipe pluridisciplinaire48. » Ces extraits d’articles du
Code de l’action sociale et des familles font écho à ce passage du Code civil : « Les
parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent, selon son âge et son
degré de maturité49. »
Dans le champ du juridique, la notion de discernement qui se réfère à la
volonté individuelle est souvent dénoncée parce qu’elle est susceptible d’être
instrumentalisée par la société (Dekeuwer-Défossez, 2012).
Mais comment caractériser le discernement de l’enfant ?
Du point de vue de la personne handicapée, cette notion de discernement
renvoie au projet de vie qui est formulé par la personne elle-même. « Les besoins
de compensation sont inscrits dans un plan élaboré en considération des besoins
et des aspirations de la personne handicapée tels qu’ils sont exprimés dans son
projet de vie, formulé par la personne elle-même ou, à défaut, avec ou pour elle
par son représentant légal lorsqu’elle ne peut exprimer son avis50. » Ce projet de
vie, qui n’est pas obligatoire, concerne les souhaits de la personne, ses besoins,
ses aspirations, son projet professionnel ou son projet de formation.
Au-delà de la notion de discernement, dans son guide des bonnes pratiques à
destination des SESSAD (février 2001), l’ANESM propose des recommandations.
Pour le jeune, terme que l’ANESM choisit pour désigner l’enfant ou l’adolescent,
il convient « d’associer le jeune, quand cela est possible et cohérent, aux réunions
avec ses parents ou son représentant légal et, dans le cas contraire, prévoir un
temps spécifique après ces réunions pour lui en expliquer la teneur et l’impact sur
son quotidien » (ANESM, 2011).
49
2
Le projet de l’élève : un outil au cœur
des missions de l’enseignant spécialisé
« Le projet de la CLIS / Dispositif 1er degré est élaboré et mis en œuvre par l’enseignant
qui y est affecté. Il n’est pas conçu de façon autonome mais en articulant les objectifs
visés par les projets personnalisés de scolarisation des élèves concernés entre eux et avec
le projet d’école. Il constitue donc la mise en cohérence dans le temps et en termes de
contenus de ces diverses composantes. Le bon fonctionnement de la CLIS / Dispositif
1er degré requiert également un travail précis d’organisation et de coordination de la
part de l’enseignant, dont la mission est double1. »
« L’existence d’une ULIS / Dispositif 2nd degré dans un établissement (…) nécessite un
projet de l’ULIS / Dispositif 2nd degré, partie intégrante du (ou des) projets(s) d’établis-
sement2. »
L’exigence de qualité dans l’éducation adaptée constitue un enjeu européen
et international3. Mais prétendre rendre compte de l’efficacité d’un dispositif de
51
L’école inclusive : un défi pour l’école
52
Le projet de l’élève
Il ne s’agit pas ici de confondre le prescrit (les projets) et le réel (le quotidien
du dispositif ) mais de proposer des projets qui constituent de réels guides pour
l’action. À la complexité des problématiques individuelles doivent correspondre
la finesse et la cohérence des actions proposées. C’est cette finesse d’analyse qui
déterminera la qualité des actions engagées.
Poizat évoque la quintessence de l’objet en définissant la qualité (2006) :
« La qualité ne se mesure pas aisément en ce qu’elle comporte certains degrés d’intensité
relatifs à son essence. Elle relève de la quintessence de l’objet, le jugement de qualité est
une vision synthétique sur une multitude de points possibles (…) Par exemple, l’on peut
exiger de l’école qu’elle soit inclusive, ouverte aux publics marginalisés et vulnérables.
Ce serait un pas vers une école de qualité (…). À l’intérieur de tout cela, il est loisible de
mesurer plus ou moins précisément d’autres attributs sur le plan quantitatif. Combien
d’élèves autrefois marginalisés pour des raisons culturelles ou des raisons de handicap
intègrent le niveau secondaire, puis le niveau supérieur, alors même qu’ils ont été
qualifiés comme des élèves à risque ou à besoins spécifiques ? On peut donc mesurer ces
attributs, mais pas nécessairement se prononcer sur la qualité intrinsèque, essentielle, du
système. »
Avec toutes les réserves énoncées par Poizat, et sans prétendre nous pronon-
cer « sur la qualité intrinsèque du système », nous retenons la modélisation de
Bouchard et Plante (2002) qui nous apparaît être la plus féconde pour analyser ce
qui relève d’un fonctionnement dynamique instituant.
53
L’école inclusive : un défi pour l’école
Conseil pratique
Vérifier qu’il y a bien cohérence entre les constats que l’on a établis (les constats
comprennent les évaluations diagnostiques ainsi que les observations de ses élèves)
et les objectifs que l’on entend mettre en œuvre.
Conseils pratiques
54
Le projet de l’élève
Conseils pratiques
Conseils pratiques
Se poser régulièrement la question de ce que les élèves ont appris (à chaque séance/
période/trimestre).
Ne pas oublier que la norme scolaire (les programmes…) doit s’appréhender au
regard du projet de l’élève et donc de ses besoins.
55
L’école inclusive : un défi pour l’école
Conseils pratiques
4. « Le droit à l’éducation est garanti à chacun afin de lui permettre de développer sa personnalité,
d’élever son niveau de formation initiale et continue, de s’insérer dans la vie sociale et profession-
nelle, d’exercer sa citoyenneté », extrait de l’article L. 111-1 du Code de l’éducation, loi n° 2013-595
du 8 juillet 2013.
56
Le projet de l’élève
Conseils pratiques
Conseils pratiques
57
L’école inclusive : un défi pour l’école
Conseils pratiques
Conseils pratiques
58
Le projet de l’élève
6. http://dcalin.fr/textoff/loi_1975_medico_social.html.
7. Article 8 basculé dans l’article L. 311-4 du code de l’action sociale et des familles.
8. Article 10 basculé dans l’article L. 311-6 du code de l’action sociale et des familles.
9. Article 11 basculé dans l’article L. 311-7 du code de l’action sociale et des familles.
10 Marie-Hélène Bacque et Mohamed Mechmache, Rapport « Pour une réforme radicale de la
politique de la ville », Rapport au ministre délégué chargé de la Ville, chapitre Vers un empower-
ment à la française : « On comprendra que l’empowerment, c’est-à-dire le pouvoir d’agir dont il
s’agit ici, est bien différent des catégories d’autonomie, d’activation, de responsabilité ou de motiva-
tion telles qu’elles sont généralement mobilisées par le travail social dans les démarches de projet ou
de contrat individuel. L’enjeu est d’encourager l’autonomie de la société civile grâce à des garanties
procédurales, des moyens, en favorisant l’existence d’un réseau associatif et de collectifs mobilisés
dans une perspective de changement social et d’émancipation », juillet 2013.
59
L’école inclusive : un défi pour l’école
11. Décret n° 2009-378 du 2 avril 2009, La scolarisation dans les établissements spécialisés,
article 2, paragraphes V et XIX.
12. ANESM, Recommandations de bonnes pratiques professionnelles, Les attentes de la personne
et le projet personnalisé, décembre 2008, p. 10. www.anesm.sante.gouv.fr/IMG/pdf/reco_projet.
pdf
60
Le projet de l’élève
61
L’école inclusive : un défi pour l’école
La démarche de projet
Boutinet définit le projet comme une « anticipation opératoire, individuelle ou
collective, d’un futur désiré » (Boutinet, 1990, p. 67). Les deux temps du projet,
le temps de la conception et celui de la réalisation, sont indissociables mais nous
allons voir ci-dessous que le temps de la réalisation est parfois premier au détri-
ment du temps de la conception… On ne doit pas lire et appliquer cette méthodo-
logie avec une rigueur absolue.
62
Le projet de l’élève
La méthodologie du projet
Bien évidemment, dans la démarche créative d’un projet et plus encore s’il
s’agit d’un projet collectif, les différents temps ne sont pas sans se télescoper : le
diagnostic est à peine esquissé que nous avons déjà des idées sur le plan d’ac-
tion : quelle programmation ? Quelle contractualisation ? Mais ce schéma est là
pour nous rappeler que chaque projet a une finalité, qui ne doit pas être occultée
dans les premières phases du travail (IMAGINER, CHOISIR) et que se centrer sur
la phase de réalisation en omettant plus ou moins la phase de conception peut
coûter cher en termes de réussite du projet entrepris. Par exemple, il est bon de
prendre le temps d’inventorier les possibles et ainsi de peser les différents choix
qui s’offrent à nous. Hâtons-nous donc lentement !
13. Code de l’action sociale et des familles, article L. 146-8 créé par la loi n°2005-102 du
11 février 2005.
63
L’école inclusive : un défi pour l’école
14. Article R. 146-28 du décret n° 2005-1587 du 19 décembre 2005 relatif à la maison départe-
mentale des personnes handicapées et modifiant le Code de l’action sociale et des familles
(partie réglementaire).
64
Le projet de l’élève
15. Article L. 146-8 du Code de l’action sociale et des familles : « Une équipe pluridisciplinaire
évalue les besoins de compensation de la personne handicapée et son incapacité permanente sur
la base de son projet de vie et de références définies par voie réglementaire et propose un plan
personnalisé de compensation du handicap (…). »
16. Paru au Journal officiel du 6 mai 2008.
65
L’école inclusive : un défi pour l’école
« Il nous faut donc reconnaître que tout projet individuel est de nature essentiellement
sociale ; il n’y a pas, par simple impossibilité opératoire, de projet hors environnement
social. (…) tout projet, même le plus personnel, est fondé sur la logique de l’interaction.
C’est parce que l’environnement apparaît comme stimulant qu’un projet va pouvoir
progressivement prendre corps » (Boutinet, 1990, p. 281).
17. http://ash76.spip.ac-rouen.fr/IMG/pdf/25_09_2012_11_17_57_geva-sco_premiere_
demande_v1.pdf.
18. http://ash76.spip.ac-rouen.fr/IMG/pdf/25_09_2012_11_18_38_geva-sco_reexamen_v1.pdf.
66
Le projet de l’élève
les projets à caractère collectif vont permettre de créer une dynamique de groupe,
corollaire souhaitable, voire indispensable des apprentissages.
Le schéma ci-dessous présente cette articulation qui nous apparaît nécessaire
entre projets personnalisés et projets collectifs. Ces projets personnalisés et
collectifs s’inscrivent dans des ensembles plus larges où les projets institution-
nels dessinent en amont de l’action les grandes lignes de l’intervention pédago-
gique et éducative.
67
L’école inclusive : un défi pour l’école
68
Le projet de l’élève
sionnels dans telle réunion qu’il n’y a aucun contenu derrière et qui cache des
objectifs plus ou moins inavouables). De même, les jugements de valeur sont à
bannir.
De manière générale, les écrits sont courts et ont pour visée l’opérationnalité
du projet. Se souvenir que ces écrits sont par nature publics (les familles peuvent
en demander la communication) et qu’un écrit rédigé de manière la plus distan-
ciée possible permet également de juger de la réflexivité du professionnel qui
rédige. Enfin, bien évidemment, rappelons que le diagnostic médical est le fait des
professionnels de santé, cela va de soi.
69
70
Un exemple de projet
Révision du projet
Bilan Perspectives
71
Le projet de l’élève
L’école inclusive : un défi pour l’école
Arthur, élève en dispositif adapté du second degré, a 20 ans et est scolarisé en lycée
pour la 4e année. Sa scolarité est partagée en 10 h d’enseignements généraux, 2 h de
technologie, 2 h d’informatique et 1 h d’anglais, le tout au sein de l’ULIS / Dispositif
2nd degré. Des temps d’inclusion sont organisés en mathématiques (3 h) et en atelier
cuisine (4 h). Après avoir validé l’année précédente quelques enseignements généraux
du CAP cuisine (français ; histoire-géographie), il s’agit de l’amener à valider les autres
enseignements généraux et professionnels pour valider le CAP.
Pour aider Arthur à gérer les temps d’inclusion et la rencontre avec les autres
élèves au regard d’un référentiel de CAP, nous avons opté pour un travail spéci-
fique sur la confiance et le fait d’apprendre à anticiper, notamment en l’incitant
à verbaliser avant d’agir, mais aussi de se préparer à vivre des nouveautés pour
lesquelles il devra prendre le temps d’analyser les ressources à mobiliser (besoins
en termes de confiance et d’autonomie).
Pour améliorer sa prise de parole et pas seulement en direction de l’adulte
auquel il se réfère aisément, les axes de travail porteront sur l’utilisation de
situations collectives nécessitant d’échanger, d’argumenter (besoins en termes
de communication). Arthur entre facilement dans les tâches proposées mais
« pour faire », il ne prend pas le temps de lire, comprendre les consignes, ce qui
l’amène à ne pas accepter qu’on lui demande de reprendre son travail dans un
second temps. Nous accentuerons donc le travail des consignes sur comprendre/
reformuler/exécuter (besoins cognitifs).
72
Le projet de l’élève
Les objectifs à atteindre pour l’année scolaire sont donc les suivants :
1. Se sentir en confiance
Confiance et autonomie 2. Verbaliser avant d’agir
3. Faire des expériences nouvelles, accepter la nouveauté
19. Il nous semble, comme les auteurs de l’outil, intéressant de proposer des compétences à
travailler pour lesquelles le jeune n’en est pas au plus bas niveau, au risque de perdre toute
motivation.
73
L’école inclusive : un défi pour l’école
12 1
Instruments 11 2 Confiance et
de travail autonomie
10 3
9 4
Besoins Communication
cognitifs 8 5
7 6
Instruments 11 2 Confiance et
de travail autonomie
10 3
9 4
Besoins
cognitifs Communication
8 5
7 6
Le projet de groupe
Une fois les différents projets d’élèves réalisés, des points communs vont
apparaître entre certains élèves. Ceux-ci bénéficieront des mêmes aides pour
atteindre les objectifs ciblés par l’enseignant. Toute la difficulté sera d’articuler
besoins particuliers de chacun des élèves et besoins pour un groupe ou encore
la classe. En effet, se focaliser sur le projet individualisé reviendrait à considérer
uniquement la personne en dehors de son environnement social, les interactions
74
Le projet de l’élève
risquent d’être très réduites du fait des différences entre élèves. A contrario, se
focaliser uniquement sur les besoins du groupe reviendrait à nier l’individu en
particulier. Le juste « dosage » est donc de prendre en considération besoins
particuliers et besoins du groupe, de favoriser tantôt l’un, tantôt l’autre, afin de
s’assurer que les interactions sociales et les particularités de chacun puissent
s’exprimer.
« Au minimum, le projet institutionnel comme les projets individualisés sont les lieux par
excellence où il s’agit de positionner le curseur entre la recherche de réponses adaptées
aux besoins des personnes et la référence au droit commun. Cela suppose que le projet
aille au-delà de l’énoncé de valeurs généreuses et très générales, mais qu’il ne s’enferme
pas non plus dans l’exposé technique de modalités d’organisation à destination de cibles
étroites » (Jaeger, 2011, p. 31).
75
L’école inclusive : un défi pour l’école
La rédaction du projet
La rédaction du projet du dispositif doit pouvoir présenter, de manière cohé-
rente, les moyens mis en œuvre au sein du dispositif. Il s’agit de donner une lisi-
bilité aux pratiques de l’enseignant compte tenu des caractéristiques des élèves
qu’il accueille. Il pourra en être fait mention au travers du projet d’établissement
afin de légitimer les actions menées au sein du dispositif, celui-ci ne devant pas
fonctionner de manière indépendante. En effet, la mise en œuvre d’une démarche
inclusive nécessite une pluralité d’acteurs mais surtout une lisibilité des rôles et
missions de chacun auprès des élèves.
Le projet de CLIS / Dispositif 1er degré et ULIS / Dispositif 2nd degré rendra
compte de la particularité des jeunes accueillis et des stratégies mises en œuvre
par l’enseignant spécialisé, stratégies qui seront mobilisées aussi par les ensei-
gnants qui participeront à l’inclusion de ces élèves dans leur classe de référence.
Plusieurs points peuvent ainsi être abordés. Nous vous proposons ci-dessous
un certain nombre d’items qui pourront être renseignés, que ce soit pour les
dispositifs 1er degré ou 2nd degré.
Conseils pratiques
76
Le projet de l’élève
Conseil pratique
Ne pas oublier que les parents divorcés, ou dont l’enfant est en famille d’accueil/
foyer, ont toujours des droits parentaux. À ce titre, ils doivent être destinataires des
différents courriers concernant leur jeune.
Conseil pratique
Conseil pratique
Données scolaires :
– profil scolaire (résultats et analyses des évaluations nationales et évalua-
tions spécifiques) ;
– résultats et analyses des observations faites en classe (comportement dans
les relations, statut d’élève).
77
L’école inclusive : un défi pour l’école
Conseil pratique
Conseil pratique
Le projet du dispositif ULIS / Dispositif 2nd degré comportera des spécificités en lien
avec la construction du projet professionnel. Les différentes thématiques seront
abordées dans la partie IV.
78
Le projet de l’élève
20. Circulaire n° 2004-026 du 10 février 2004 intitulée « Mise en œuvre de la formation profes-
sionnelle spécialisée destinée aux enseignants des premier et second degrés préparant le
CAPA-SH ou le 2CA-SH (annexe 1 : référentiel des compétences caractéristiques d’un enseignant
spécialisé du premier degré) ».
79
L’école inclusive : un défi pour l’école
80
Le projet de l’élève
81
L’école inclusive : un défi pour l’école
L’éthique professionnelle
Le Bulletin officiel n° 1 du 4 janvier 2007 pose en exigence institutionnelle
d’« agir en fonctionnaire de l’État et de façon éthique et responsable ».
Tout professeur contribue à la formation sociale et civique des élèves. En tant qu’agent
de l’État, il fait preuve de conscience professionnelle et suit des principes déontologiques :
il respecte et fait respecter la personne de chaque élève, il est attentif au projet de chacun ;
il respecte et fait respecter la liberté d’opinion ; il est attentif à développer une attitude
d’objectivité ; il connaît et fait respecter les principes de la laïcité, notamment la neutral-
ité ; il veille à la confidentialité de certaines informations concernant les élèves et leur
famille. Il exerce sa liberté et sa responsabilité pédagogique dans le cadre des obligations
réglementaires et des textes officiels ; il connaît les droits des fonctionnaires et en respecte
les devoirs. L’éthique et la responsabilité du professeur fondent son exemplarité et son
autorité dans la classe et dans l’établissement.
82
Le projet de l’élève
Qu’est-il bon de faire en pareil cas ? Quelle décision est la bonne ? Pour Ricœur
(1990), l’éthique se définit comme la visée de la vie bonne, avec et pour les autres,
dans des institutions justes.
Les valeurs, principes à partir desquels la société où les individus procèdent
à des choix, sont indissociables de l’éthique au sens où nous cherchons à mettre
en pratique ces dernières au vu de la situation.
L’égalité des chances revêt ici le principe d’équité qui permet à chacun de
bénéficier d’aides, de compensations destinées à lui donner les moyens d’accé-
der aux mêmes dispositifs que tout un chacun. On parlera ici d’un juste traitement
au-delà des règles en vigueur. Il y a ici une adaptation du cadre législatif au regard
des circonstances.
La singularité et complexité des situations, vécues de manière quotidienne
parfois, amènent l’enseignant à prendre position. S’il doit nécessairement
prendre en considération les obligations juridiques inhérentes à la situation, il ne
pourra se dispenser d’une réflexion sur les conséquences qu’entraînera telle prise
de décision. Il s’agira d’évaluer les impacts en termes positifs et négatifs puis
d’identifier quelles sont les valeurs prioritaires à mobiliser. On parlera alors du
meilleur choix d’action possible au regard de la situation. Il relève de la responsa-
bilité de l’enseignant d’expliciter ses choix en motivant ses décisions vis-à-vis des
personnes concernées, en veillant à ce que chacun soit entendu. Il s’agit là d’un
exercice exigeant, re-questionnant sans cesse les pratiques, mais qui maintient à
un haut niveau de vigilance l’enseignant refusant de s’inscrire dans une routine.
Les valeurs sont interrogées, confrontées aux particularités de la situation.
Plusieurs situations pourront se présenter et demanderont une prise de posi-
tion claire et assumée :
–– comment gérer l’hétérogénéité des élèves sans pénaliser les plus perfor-
mants ?
–– l’école doit-elle veiller à la formation des élites ou bien s’assurer de la
promotion de tous ?
–– pour les élèves bénéficiant d’un accompagnement médical relativement
chronophage, faut-il favoriser une culture générale ou bien cibler les
apprentissages ?
83
L’école inclusive : un défi pour l’école
« Je pense que les autres professionnels dans l’école doivent davantage s’intéresser aux
élèves en situation de handicap afin de mieux les intégrer dans le groupe classe. Les
progrès seront constants si tout le monde joue le jeu23. »
« Il faudrait davantage d’implication pour certains. »
« Tous prennent part à l’éducation des élèves à un moment ou à un autre de la journée.
Ce sont des partenaires à part entière » (enquête formation continue 2012).
« Ils sont de véritables partenaires, disponibles pour les adolescents. Les échanges sont
brefs mais réguliers (médecin, infirmière, assistante sociale). »
21 . Arrêté du 12 mai 2010, « Définition des compétences à acquérir par les professeurs, docu-
mentalistes et conseillers principaux d’éducation pour l’exercice de leur métier ».
22. Circulaire n° 2004-026 du 10 février 2004 intitulé « Mise en œuvre de la formation profes-
sionnelle spécialisée destinée aux enseignants du premier et du second degrés préparant le
certificat d’aptitude professionnelle pour les aides spécialisées, les enseignements adaptés
et la scolarisation des élèves en situation de handicap (CAPA-SH) ou le certificat complémen-
taire pour les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap
(2CA-SH) ».
23. Enquête menée en amont d’un stage de formation continue regroupant des enseignants
spécialisés exerçant en dispositif ULIS en Guadeloupe, mars 2012, Bailleul & Bataille, forma-
teurs IUFM Caen.
84
Le projet de l’élève
Cette part du travail est ressentie par les enseignants coordonnateurs comme
nécessaire mais difficile car nécessitant l’engagement professionnel total de
l’enseignant spécialisé, engagement qui peut prendre une dimension militante.
« Je tente d’être la passerelle entre le spécialisé (?) et le milieu ordinaire. » « C’est un
travail très difficile car il faut tenter de faire comprendre à la communauté scolaire le
bien-fondé de l’inclusion de l’élève handicapé. »
« Travail d’assistante sociale. Travail de mère. Travail d’agent de sécurité. » « La tâche
est très diverse ; animateur, pédagogue, éducateur, psychologue. »
Les relations avec les plateaux techniques sont parfois analysées comme un
complément à l’action pédagogique :
« Les professionnels extérieurs apportent d’autres réponses aux difficultés des élèves
de l’ULIS. Ils interviennent lorsque les difficultés sont d’ordre psychologique, éducatif,
social… Ils complètent l’action de l’enseignant de l’ULIS. »
« Les professionnels extérieurs à l’école sont des partenaires complémentaires à la
progression de l’élève. »
85
L’école inclusive : un défi pour l’école
« Je suis chef d’orchestre (!) car coordonnateur du dispositif qui mêle moyens humains,
matériels et financiers26. »
Comment dès lors définir ces nouvelles missions qui échoient aux enseignants
spécialisés et qui sont pour le moins peu explicites ?
Les réponses aux questionnaires envoyés aux coordonnateurs ULIS nous
permettent de dessiner une carte des fonctions du coordonnateur ULIS. Trois
grandes fonctions sont aisément repérables : informer, piloter et accompagner.
Informer :
« Informer les enseignants de l’établissement de la situation de l’élève et conseiller sur les
ajustements possibles. »
« Les conditions actuelles de la scolarisation des élèves en situation de handicap ne sont
pas très adaptées. Les enseignants de classe ordinaire devraient être mieux informés afin
qu’il y ait un réel partenariat. »
« J’estime que les conditions ne sont pas vraiment favorables à leur progrès. Il faudrait
une meilleure information à destination des professeurs de collège » (enquête formation
continue 2012).
24. Annexe 1 de la circulaire n° 2004-026 du 10 février 2004 intitulée « Mise en œuvre de la
formation professionnelle spécialisée destinée aux enseignants du premier et du second degrés
préparant le certificat d’aptitude professionnelle pour les aides spécialisées, les enseigne-
ments adaptés et la scolarisation des élèves en situation de handicap (CAPA-SH) ou le certificat
complémentaire pour les enseignements adaptés et la scolarisation des élèves en situation de
handicap (2CA-SH) ».
25. Circulaire n° 2010-088 du 18 juin 2010 intitulée « Dispositif collectif au sein d’un établisse-
ment du second degré (ULIS, ex-UPI) », paragraphe 3.2.
26. Enquête menée en amont d’un stage de formation continue regroupant des enseignants
spécialisés exerçant en dispositif ULIS en Guadeloupe, février 2012, Bailleul & Bataille, forma-
teurs.
86
Le projet de l’élève
Piloter :
« Concevoir l’emploi du temps des élèves et assurer la coordination de l’ULIS. »
« Je tente de les inclure au mieux à la vie collective de l’établissement. »
« Je les prépare à s’insérer dans la vie active (autonomie, communication, projets profes-
sionnels…). »
« Le travail consiste à organiser l’accueil et la scolarisation de l’élève au sein de
l’établissement qui l’accueille ; constituer un emploi du temps adapté et personnalisé »
(enquête formation continue 2012).
Accompagner :
« Collaborateur avec l’équipe enseignante du collège. »
« Je considère être une personne “ressource” pour les collègues qui n’arrivent pas à
définir le profil et les attentes pour les élèves. »
« Oui, rôle de “personne-ressource”, mutualisation de documents ou supports.
Renseignement personnalisé de certains élèves en difficulté » (enquête formation
continue 2012).
27. www.esen.education.fr/fr/ressources-par-type/outils-pour-agir/le-film-annuel-des-person-
nels-de-direction/detail-d-une-fiche/?a=73&cHash=2c2142776f.
28. Arrêté du 8 juin 2004 relatif au certificat d’aptitude aux fonctions d’encadrement et de
responsable d’unité d’intervention sociale (CAFERUIS) ; l’annexe 1 de cet arrêté présente un
référentiel d’activités et un référentiel de compétences.
87
L’école inclusive : un défi pour l’école
29. Rapport CNCPH (Comité national consultatif des personnes handicapées) 2010 en date du
16 mai 2011.
88
Référentiel d’activités du coordonnateur de dispositif adapté
Juin
Toute
l’année
Octobre
Septembre
Connaissance des textes L’équipe pédagogique Classeur avec textes Classeur présenté à la pré-rentrée et mis
régissant la scolarisation La communauté éducative de référence à disposition en salle des professeurs
Faire connaître le projet L’équipe pédagogique Organisation portes ouvertes Dès la pré-rentrée, présenter à l’ensemble
de dispositif L’équipe de direction Rencontre des partenaires de l’équipe le dispositif ULIS (en particulier
La communauté éducative aux nouveaux enseignants)
Le plateau technique Penser le projet du dispositif inclus dans le projet
d’établissement
I
Faire adhérer Les professionnels Organisation d’une réunion
N d’information
F La communauté Présentation des élèves et/ou Deux temps dans cette présentation : un premier
O d’appartenance du dispositif à la classe temps sans l’élève handicapé et un second avec lui
des élèves de référence
R
L’élève et sa famille L’élève est partie prenante des actions mises
M en œuvre
E Les familles Intervention du coordonnateur Non systématique mais souhaitable
R auprès des parents d’élèves
des classes d’inclusion
Être présent aux différents
temps forts des institutions
Les familles Motiver les partenaires pour assister
à cette réunion de rentrée
89
Le projet de l’élève
90
Qui ? Activités Descriptif
Juin
Toute
l’année
Octobre
Septembre
L’équipe éducative Appui des coordonnateurs
au quotidien
Assurer une veille active L’équipe éducative
de la scolarisation (mettre
en œuvre, réguler et gérer
les imprévus)
L’école inclusive : un défi pour l’école
A Assurer une fonction conseil L’équipe pédagogique Aider à adapter la pédagogie Co-intervention possible
Les AVS & les contenus didactiques
C
Adapter les évaluations
C
Travail en commun enseignant
O et coordonnateur
M Suivant le contrat d’inclusion
Juin
Toute
l’année
Octobre
Septembre
Organiser l’observation Critère de choix : avoir une connaissance
dans les classes de référence de la problématique et de la connaissance
ou l’inclusion des élèves des élèves
dès la rentrée
Les AVS
Veiller à la cohérence des Hors établissement Définir, répartir les missions/interventions
différents projets d’interven- (plateaux techniques) autour de l’élève
tion en direction de l’élève en
lien avec le PPS
P
I Concevoir le projet de
L dispositif (en concertation
avec les équipes)
O
Recenser les ressources
T et les contraintes
E Définir les priorités
R Mettre en place les procé- Mise en place d’une liste
dures et outils de pilotage de diffusion
Conduire les réunions
Organiser et coordonner Organiser avec la direction
les interventions les emplois du temps
Coordonner et contractualiser Dans quelle classe seront-ils accueillis ?
les temps d’inclusion Quels seront les enseignants qui vont les accueillir ?
À partir du dossier des élèves, repérer les difficul-
tés prévisibles par rapport aux points qui risquent
de poser le plus de problème dans chaque matière
91
Le projet de l’élève
92
Qui ? Activités Descriptif
Juin
Toute
l’année
Octobre
Septembre
Programmer Programmer des réunions de Réunion élargie si besoin aux personnels
suivi de projets individualisés concernés (infirmière, CPE…)
P
Les familles Calendrier de rencontres
I
L L’enseignant référent Positionner les ESS en début d’année
O Développer des partenariats
T d’action
Hors établissement : Établir des bilans & pratiquer Envoi du projet aux inspections académiques
MDPH, inspection une concertation formalisée
académique, rectorat… et institutionnalisée
3
Accessibilité : outils et mises en œuvre
D ans cette partie, nous proposons différents outils pensés pour accompagner
l’élève au plus près de ses besoins. Si les exemples donnés le sont au titre des
dispositifs CLIS / Dispositif 1er degré et ULIS / Dispositif 2nd degré, nous attirons
l’attention du lecteur sur le fait que les supports présentés s’adressent à tout
type de scolarisation. Ainsi, si les modalités sont différentes, les objectifs sont
les mêmes.
C’est pourquoi la visée des démarches et outils présentés dans ce chapitre
est de générer de « l’efficacité pédagogique » et de constituer des guides pour
l’action.
À travers les différentes rubriques de ce chapitre, nous nous efforcerons
de donner des points de repères en prenant pour appui le cas d’Arthur dont le
Sémaphore a été présenté dans la partie précédente (page 72).
93
L’école inclusive : un défi pour l’école
94
Accessibilité : outils et mises en œuvre
–– l’élève doit pouvoir s’engager dans la tâche et avoir une idée du résultat
à obtenir. Il doit donner du sens (perception de la valeur de l’activité),
se sentir concerné par la situation pour ne pas être un simple exécutant
(perception de sa propre compétence face à la tâche) ;
–– pour qu’il y ait acquisition de nouvelles notions, l’élève ne doit pas pouvoir
répondre de suite à la situation, il doit mobiliser ses connaissances et les
réinterroger face à cette situation, il doit faire preuve de créativité ! ;
–– la solution utilisée doit être réinterrogée par l’élève : seule une méthode
lourde (procédure longue à réaliser) ou erronée remettra en question les
représentations qu’a l’élève de sa propre performance face à la tâche ;
–– une bonne analyse de la part de l’enseignant du travail à réaliser fera en
sorte que la solution trouvée ou les outils découverts seront les plus appro-
priés à la situation ; pour autant, plusieurs stratégies peuvent amener à un
résultat correct.
Une fois que ces différents paramètres seront identifiés pour construire une
situation-problème, les variables suivantes les rendront plus ou moins complexes :
–– le nombre de connaissances à mobiliser sera plus ou moins important :
importance des acquis issus d’une même discipline ? D’une discipline
différente ? ;
–– le nombre de procédures à utiliser et leur articulation ;
–– l’étayage proposé par l’enseignant : quels outils d’aide ? Durée de l’aide
apportée ? Aide par les pairs ? ;
–– les exigences en termes de productions finales : quel support ? Forme écrite
et/ou orale ? Évaluation de la forme et/ou du contenu ?
95
L’école inclusive : un défi pour l’école
Apprentissage contextualisé
Deux modèles pédagogiques proches permettent d’aborder la notion de
compétence contextualisée : l’apprentissage stratégique (Tardif, 1992) et l’ap-
prentissage contextualisé ou « situated cognition » (Collins, Brown et Newman,
1989).
96
Accessibilité : outils et mises en œuvre
1. BO, n° 3 juin 2008, Les programmes de l’école primaire, HS, p. 11.
2. Mise en œuvre de la rénovation des enseignements généraux et professionnels adaptés dans
le second degré (note de service n° 98-128 du 19 juin 1998).
97
L’école inclusive : un défi pour l’école
3. Échafaudage
98
Accessibilité : outils et mises en œuvre
4. Articulation
5. Réflexion
6. Exploration
Tableau réalisé d’après les travaux de Tardif, Mongrain et Besançon (1995) et Collins et al.
99
L’école inclusive : un défi pour l’école
Les ressources mobilisées sont fonction des différentes étapes et sont présen-
tées à titre d’exemples dans le tableau ci-dessous.
Ressources mobilisées
Étapes
Interactions possibles Exemples pour Arthur
de la démarche
100
Accessibilité : outils et mises en œuvre
Étapes
Interactions possibles Exemples pour Arthur
de la démarche
6. Exploration • Recherche collective Faire du lien entre les éléments est très difficile
de situations de pour lui, il reste cantonné aux disciplines, difficile
réinvestissement pour lui de comprendre que des éléments de
(complexes, issues mathématiques vont servir dans le champ de
de la vie quotidienne). l’EPS, par exemple (calculer la distance parcourue
• Validation des outils autour d’un stade ne semble relever que de
élaborés au cours l’action de l’enseignant). L’instauration d’un
des autres étapes. vocabulaire et des outils communs entre les
• Validation des enseignants, la connaissance des apports en
démarches mises termes de savoirs et de techniques de la part de
en œuvre. chacun permet cette mise en lumière. D’autres
supports comme la prise de vue d’un coureur
sur un stade (photographie, vidéo) importés dans
les exercices de mathématiques pourront aider
à la mise en lien. Il s’agit alors pour l’enseignant
de proposer des situations relevant de la vie
quotidienne ou des ateliers professionnels
(ou lieux de stages).
101
L’école inclusive : un défi pour l’école
3. Scolarisation des enfants handicapés à l’école primaire, classes d’intégration scolaire (CLIS)
(Circulaire n° 91-304 du 18 novembre 1991, abrogée et remplacée par la circulaire n° 2002-113
du 30 avril 2002).
4. Mise en place et organisation des réseaux d’aides spécialisées aux élèves en difficulté.
Circulaire n° 90-082 du 9 avril 1990, abrogée et remplacée par la circulaire n° 2002-113 du
30 avril 2002.
5. Loi n° 75-534 du 30 juin 1975 Loi d’orientation en faveur des personnes handicapées, article
4, article abrogé par l’ordonnance n° 2000-549 du 15 juin 2000, qui lui substitue les dispositions
correspondantes du Code de l’éducation.
6. Idem.
102
Accessibilité : outils et mises en œuvre
7. Loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes
handicapées, titre 4 article 21 de la loi qui modifie l’article L. 351-2 du Code de l’éducation (2° Au
troisième alinéa, les mots : « dispensant l’éducation spéciale » sont supprimés).
8. Circulaire d’orientation n° 89-036 du 6 février 1989 intitulée Enseignements généraux et
professionnels adaptés, abrogée par la circulaire n° 96-167 du 20 juin 1996.
9. Circulaire n° 2009-087 du 17 juillet 2009 intitulée Scolarisation des élèves handicapés à
l’école primaire, Actualisation de l’organisation des classes pour l’inclusion scolaire (CLIS).
10. Circulaire n° 2010-088 du 18 juin 2010 intitulée Dispositif collectif au sein d’un établissement
du second degré (ULIS, ex-UPI).
11. Convention relative aux droits des personnes handicapées et Protocole facultatif, adoptée
le 13 décembre 2006, ONU, www.un.org/french/disabilities/default.asp?id=1413.
12 . www.apajh.org/index.php?option=com_content&view=article&id=1384:
lapajh-mobilise-son-reseau-autour-de-laccessibilite-universelle-en-vue-de-son-prochain-congres
&catid=25:actualites-apajh&Itemid=1149.
103
L’école inclusive : un défi pour l’école
104
Accessibilité : outils et mises en œuvre
Des adaptations-réponses
Au niveau pédagogique, la prise en compte des besoins particuliers des élèves
en grande difficulté scolaire ou relevant du champ du handicap passe par la mise
en œuvre de quelques aménagements. Pour présenter quelques exemples, nous
nous refusons de cibler les aides par rapport à des « pathologies » spécifiques
et préférons des entrées plus larges permettant de répondre aux questions
suivantes :
– Que faire quand le problème, c’est « lire » ?
– Que faire quand le problème, c’est « écrire » ?
– Que faire quand le problème, c’est « entendre » ?
– Que faire quand le problème, c’est « dire » ?
– Que faire quand le problème, c’est « manipuler » ?
– Que faire quand le problème, c’est « voir » ?
– Que faire quand le problème, c’est « raisonner » ?
Ces adaptations peuvent évoluer dans le temps de manière à répondre spéci-
fiquement aux besoins du jeune. Si des exemples sont proposés, il s’agira de
fonctionner par observation puis par essai/erreur afin d’identifier ce qui paraît le
plus pertinent pour l’élève.
Ainsi, les pistes suivantes ont pour but d’identifier les aménagements à la
portée de tous les enseignants. La liste n’est pas exhaustive et ne permettra
pas de répondre à toutes les situations rencontrées. Les élèves sont différents,
ils n’ont pas les mêmes types de fonctionnement. Il s’agit donc d’envisager ces
aides comme des pistes à tester auprès des élèves, des stratégies de contourne-
ment. Selon les besoins du jeune, l’enseignant sera amené à manipuler un certain
nombre d’adaptations.
Conseils pratiques
De nombreux sites Internet proposent des fiches descriptives concernant des aména-
gements à mettre en place. Nous vous en proposons quelques-uns qui pourront appro-
fondir les pistes proposées par la suite.
• Intégrascol (sur www.integrascol.fr). Vous trouverez des onglets proposant des indi-
cations quant aux aspects médicaux et scolaires liés à des types de handicap.
• École pour tous (sur www.ecolepourtous.education.fr). En fonction des difficultés
rencontrées par les élèves, vous trouverez des exemples de logiciels permettant de
facilité la scolarité des élèves.
105
L’école inclusive : un défi pour l’école
106
Accessibilité : outils et mises en œuvre
Conseils pratiques
Chercher à identifier les aides dont l’élève peut avoir besoin avant de lui proposer
toute une panoplie d’aides qui risquent plutôt de le perturber.
Prendre connaissance des difficultés inhérentes à son handicap mais en gardant un
certain recul pour ne pas confondre le jeune avec sa pathologie.
Partager avec l’équipe éducative les observations faites à propos de la pertinence de
certaines aides.
Être conscient que ces aides peuvent évoluer dans l’année, qu’elles ne fonctionneront
pas pour tous les élèves (ils ont des besoins différents !).
Ce n’est pas parce qu’un élève a des difficultés à lire qu’on ne doit plus le faire lire.
Ce n’est pas parce qu’un élève a des difficultés à écrire qu’il ne doit pas écrire… Quelle
que soit la difficulté identifiée, il s’agit de l’aider à la contourner et non pas de l’en
dispenser complètement (il perdrait alors toute habitude de travail dans ce domaine) !
107
L’école inclusive : un défi pour l’école
16. Par exemple, la trousse de géométrie « géotracé » propose à l’élève de mesurer et tracer à
l’aide de sa souris en ayant à sa disposition une règle, un compas, une équerre, un rapporteur
et un crayon qu’il manipule virtuellement. Voir sur www.laboutique.inshea/boutique/fiche_
produit.cfm?ref=Lo11& [consulté en janvier 2014].
17. On pourra se reporter au portail Eduscol concernant les usages numériques en se rendant
sur www.eduscol.education.fr/lettres/pratiques/tic/action-utilis [consulté en janvier 2014].
108
Accessibilité : outils et mises en œuvre
Les outils tels que l’utilisation d’un ordinateur sur lequel seront installés des
logiciels de reconnaissance vocale, de lecture de documents et de caméra présen-
teront l’avantage de rendre accessibles les documents du cours. De plus, l’orien-
tation de la caméra vers le tableau optimisera la prise d’information pour l’élève.
On veillera à ce que les logiciels du PC soient compatibles avec ceux autorisés par
les aménagements d’examen afin que l’utilisation y soit familiarisée tout au long
de sa scolarité.
Lorsque les difficultés intellectuelles sont au premier plan, les difficultés
d’apprentissage sont à anticiper, si l’on prend l’exemple d’Arthur, en tant que
problématiques liées à « raisonner » mais aussi « dire » :
–– face à ses difficultés à mobiliser du vocabulaire et à formuler des phrases
complètes, il peut lui être proposé des amorces de phrases ou encore des
listes de vocabulaire thématique permettant d’avoir des repères pour la
prise de parole ;
–– face à ses difficultés à mémoriser, il peut être fait appel à l’usage des cartes
mentales18 (ou organisateurs graphiques) qui permettent de travailler à
partir de mots clés, d’images et/ou de pictogrammes. Les éléments sont
mis en lien, articulés, hiérarchisés. Cette représentation peut avoir l’avan-
tage de proposer un aperçu clair des notions car moins dense qu’un texte.
Focalisé sur les mots importants et leurs liens, l’élève peut s’approprier sa
carte en étant créatif, en créant des liens avec d’autres disciplines.
Des adaptations-outils
Pour traiter des différents niveaux de différenciation, nous nous appuierons
sur les travaux de Gombert et Roussey (2007) pour appréhender les gestes
d’adaptation que les enseignants du primaire et secondaire mettent en œuvre
face à des jeunes présentant des besoins particuliers.
Nous reprenons cette typologie en l’exemplifiant. Dans l’ouvrage École et
Handicap (2008), Bailleul, Bataille, Lanoë, Mazereau analysent à partir de la typo-
logie de Gombert les adaptations pédagogiques développées par trois groupes
d’enseignants :
–– des enseignants généralistes (EG co) qui scolarisent un élève présentant
des troubles cognitifs ;
–– des enseignants généralistes (EG mot) qui scolarisent un élève handicapé
moteur ;
18. Le lecteur pourra se reporter au portail national « Enseigner avec le numérique » et spéci-
fiquement sur http://eduscol.education.fr/cdi/pratiques-pedagogiques/outils-specifiques/
carte-mentale [consulté en mars 2014].
109
L’école inclusive : un défi pour l’école
–– des enseignants spécialisés (ES co) qui scolarisent des élèves présentant
des troubles cognitifs.
Dans les trois groupes, le cadre de travail est important (placement de l’élève,
aménagement des conditions matérielles), ainsi que l’adaptation des consignes
(relecture, explicitation, simplification), comme le montre le tableau ci-dessous.
EG co EG mot ES co
« On intègre l’enfant dans une matière où il a besoin d’évoluer. L’enseignant qui intègre
connaît l’enfant, connaît ses difficultés, et puis il fait avec lui comme il fait avec les élèves
de sa classe en difficulté. Il n’y a pas vraiment de recettes. On prend l’enfant et puis on le
fait participer pareil. »
110
Accessibilité : outils et mises en œuvre
« J’ai dû passer beaucoup plus de temps avec lui, ça m’a demandé beaucoup d’inves
tissement pour un seul élève. »
« Dans les classes ordinaires, on ne s’arrête pas assez sur comment l’enfant travaille.
Qu’est-ce qu’il met en œuvre ? Qu’est-ce qu’il fait ? Comment il s’y prend ? Et puis, on
n’interroge pas assez les enfants. Pourquoi tu as fait ça ? À quoi ça t’a servi de faire ça ?
Peut-être qu’on ne s’arrête pas assez là-dessus. »
111
L’école inclusive : un défi pour l’école
« L’enseignant spécialisé est obligé de porter un autre regard sur les élèves, une autre
façon de considérer les élèves, une autre manière de faire : individualiser tout en gardant
une dynamique de groupe. »
« Il y a plein de choses à faire, je ne sais pas. Les aides… déjà le mettre en situation de
réussir puisqu’on part de ce qu’ils sont et de ce qu’ils savent, donc les mettre en situation
de réussir, les mettre en situation de confiance et puis, c’est pas parce qu’on est handicapé
qu’on va rien faire » (enseignant ULIS).
112
Accessibilité : outils et mises en œuvre
gnant doit permettre une bonne lisibilité de ses actions : il est difficile de prendre
des informations quand l’enseignant donne des consignes en écrivant en même
temps au tableau. Les deux actions doivent donc être dissociées. De la même
manière, il est difficile de prendre des notes et de regarder le document auquel les
consignes données se réfèrent. Il sera utile de donner à l’avance les documents,
de sorte que l’élève puisse les découvrir et ainsi savoir de quoi on parle lors du
cours.
L’adaptation de la prescription permettra de cibler ou encore d’affiner les
consignes de mise au travail prises en charge par l’enseignant ou par les élèves.
De ce point de vue, les consignes pourront être soulignées ou complétées avec
des pictogrammes19, reformulées oralement. Un travail spécifique sur les types de
consignes pourra permettre à chacun de se familiariser avec le langage utilisé.
113
L’école inclusive : un défi pour l’école
« Effectivement, nous n’avons aucune manière de prouver que tous les enfants sont aptes
à toutes les disciplines et au plus haut niveau. Il y a même de fortes chances pour que ce ne
soit pas le cas. Mais on doit faire comme si, en faisant le pari qu’ils peuvent quand même
y arriver. Pourquoi ? Parce qu’on ne sait jamais à quoi attribuer un échec et avoir la
22. Voir dans le panneau de configuration – Accessoires – Reconnaissance vocale (ou option de
la reconnaissance vocale) et suivre les indications données.
23. L’inconvénient est que cela suppose que l’élève puisse dicter ses phrases à haute voix alors
que les autres élèves assis à côté de lui auront pour consigne de travailler en silence à leurs
travaux.
114
Accessibilité : outils et mises en œuvre
certitude que cet échec est imputable exclusivement au déficit d’une personne et non pas
aux conditions éducatives de l’accompagnement qui lui a été proposé24. »
Pour certains élèves, acquérir toutes les enseignements de toutes les disci-
plines peut s’avérer trop difficile. Ainsi, certains ne pourront réaliser toutes les
activités proposées en EPS. Dans ce cas, il ne s’agira pas de penser directement
« dispense » de la discipline mais plutôt une « inaptitude partielle25 ». L’important
est de voir en quoi il peut acquérir certaines compétences mais aussi si la
dispense ne le prive pas d’un projet professionnel en construction. Par exemple,
il sera difficile pour un jeune d’obtenir son CAP en services hôteliers si l’appren-
tissage de l’anglais n’a pas fait partie de son cursus et que cette discipline est une
épreuve d’examen.
D’une autre manière, l’enseignant pourra être amené à articuler les référen-
tiels de compétences entre eux et à les croiser avec la connaissance qu’il a de
l’élève pour apporter des réponses pédagogiques spécifiques. En effet, chaque
élève scolarisé avec l’appui d’un dispositif adapté n’a pas validé toutes les
compétences de chacun des paliers du socle commun de compétences26 (paliers
1, 2 et 3). À l’image du travail mis en avant dans une logique de cycles, il s’agit
d’identifier les compétences qui pourront être travaillées pour chacun des paliers
à différents moments, voire sur plusieurs années, de les programmer et de s’assu-
rer qu’elles ont toutes été effectivement travaillées.
Par exemple, pour un élève, ses compétences peuvent se répartir sur plusieurs
niveaux : il peut avoir validé toutes les compétences en mathématiques au palier
2, une partie des compétences en langue vivante au palier 3. Il aura pu également
valider des compétences professionnelles de niveau CAP.
24. Meirieu Ph., Le pari de l’éducabilité, Conférence à l’ENPJJ, 2008 sur www.meirieu.com/
ARTICLES/educabilite.pdf [consulté en ars 2014].
25. Le lecteur pourra se reporter au document produit par l’INSHEA à propos des aménagements
des examens et des concours sur www.inshea.fr/.../Biblio%20amenagement%20examens%20
2012.pdf [consulté en février 2014].
26. www.education.gouv.fr/cid2770/le-socle-commun-de-connaissances-et-de-competences.
html [consulté en janvier 2014].
115
L’école inclusive : un défi pour l’école
atteint
Palier 3
en cours
atteint
Palier 2
en cours
atteint
Palier 1
en cours
Résolution de problème
Étude de la langue
Compréhension
Vie de citoyen
Vie en société
Disciplines Numération
Géométrie
Mesures
Écriture
Lecture
Calculs
Pilier 1 Pilier 3 Pilier 6
Compétences Culture scientifique Compétences
langagières civiques
et sociales
116
Accessibilité : outils et mises en œuvre
117
L’école inclusive : un défi pour l’école
118
Accessibilité : outils et mises en œuvre
119
L’école inclusive : un défi pour l’école
120
Accessibilité : outils et mises en œuvre
Ces repères sont essentiels pour que l’élève soit conscient de ses réussites
et de ses échecs dans le respect d’une démarche de projet, co-construite avec le
jeune.
Ainsi, pour aider le jeune et sa famille à se positionner face aux résultats
d’évaluation, on pourra identifier clairement (en haut de la page, par exemple) les
compétences travaillées lors de l’évaluation.
Lors de la passation des épreuves, l’enseignant pourra apporter des détails
sur les aides mises en œuvre lors de l’évaluation.
Différents niveaux de réalisation sont annoncés (une croix peut être apposée
par l’enseignant ou, mieux encore, par l’élève) et des éléments préciseront la
nature de l’aide ou de la difficulté. Par conséquent, face aux résultats de l’évalua-
tion, la discussion et l’analyse s’engageront sur les progrès faits en lien avec les
aides apportées.
Les services des examens sont mobilisés dans les rectorats, tout comme les équipes
de direction qui, au final, organisent les épreuves, parfois dans l’urgence ou dans des
conditions matérielles délicates.
Concrètement, l’élève ou l’étudiant doit, autant que possible, anticiper sa demande.
En effet, dans certaines disciplines, l’organisation d’une épreuve peut nécessiter une
grande adaptation individualisée pour la prise en compte d’un handicap moteur, par
exemple. La question des conditions de l’examen ou des aménagements d’épreuves
doit donc être évoquée très tôt, lors des ESS.
121
L’école inclusive : un défi pour l’école
122
Accessibilité : outils et mises en œuvre
ainsi être proposé concernant les épreuves écrites mais pas obligatoire-
ment pour les épreuves orales. Dans tous les cas, l’avis rendu donnera les
informations nécessaires.
Il est important de retenir qu’il s’agit d’assurer l’égalité des chances à chaque
candidat (qu’il soit ou non en situation de handicap). Aussi, les aménagements
proposés prennent en compte la nature même de l’épreuve qui doit rester iden-
tique pour chacun. Les références législatives régulant ces adaptations sont
régulièrement mises à jour28.
Pour identifier le ou les aménagements qui seront à mettre en œuvre pour
le candidat, le dossier rassemblera des informations médicales, des indications
pédagogiques mais aussi des éléments tels qu’une copie du PAI s’il existe (ou a
existé l’année précédente), du livret de compétences ainsi que tout compte rendu
mettant en lumière les adaptations mises en place par les équipes pédagogiques.
Le tout sera adressé sous pli cacheté au médecin désigné.
Une copie pourra utilement être envoyée aux services « concours et examens »
de l’académie d’appartenance pour informer des démarches en cours, la copie ne
comportant alors pas les informations médicales qui restent confidentielles.
L’avis rendu aux familles et au jeune sera aussi transmis aux services
« concours et examens ».
Dans l’hypothèse où un dossier a déjà été constitué par la maison dépar-
tementale des personnes handicapées (MDPH), les données médicales utiles
pourront être communiquées au médecin désigné par la CDAPH, avec l’accord du
candidat, ou de sa famille s’il est mineur, si le médecin désigné n’est pas membre
de l’équipe pluridisciplinaire de la MDPH29.
Des procédures différentes attendent les candidats suivant leurs conditions
de scolarité30.
28. On pourra, par exemple, consulter les documents en ligne de l’INSHEA (www.inshea.
fr/ressources/documents/textes_sur_des_amenagements_des_examens.pdf [Consulté en
novembre 2013]).
29. Extraits de la circulaire n° 2011-220 du 27 décembre 2011 concernant les examens et
concours de l’enseignement scolaire et de l’enseignement supérieur, l’organisation pour les
candidats présentant un handicap.
30. Tableau construit à partir des éléments cités dans la circulaire n° 2011-220 du 27 décembre
2011 concernant les examens et concours de l’enseignement scolaire et de l’enseignement
supérieur, l’organisation pour les candidats présentant un handicap.
123
L’école inclusive : un défi pour l’école
124
Accessibilité : outils et mises en œuvre
Conseils pratiques
125
L’école inclusive : un défi pour l’école
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Accessibilité : outils et mises en œuvre
127
L’école inclusive : un défi pour l’école
128
Accessibilité : outils et mises en œuvre
Scolaire S’approprie les normes, les codes. Reste dans la répétition, ne prend
pas de risque, fait comme le modèle
enseigné.
Première S’engage dans la tâche, « fonce pour N’opère pas de retour sur sa réalisation,
réaliser ». n’entend pas les autres solutions/
indications proposées.
Créative Met à distance les codes/les contraintes Refuse d’entrer dans les codes de
pour inventer, innover. l’école, dans les codes socialement
acceptés/attendus par l’école.
Refus Signifie un désaccord, affirme quelque Fuite, peur d’entrer dans les
chose, se manifeste. apprentissages qui nécessitent
de recréer son mode de pensée.
129
4
Préparer son insertion professionnelle
« Le taux de chômage des travailleurs handicapés [1] s’élève à 21 % contre 9 % en
moyenne pour l’ensemble de la population en âge de travailler (15-64 ans) en 2011.
Plus le niveau de handicap est élevé, plus l’est aussi le taux de chômage. 44 % des plus
handicapés exercent une activité professionnelle contre 71 % de l’ensemble de la popula-
tion, tous âges confondus. »
Dans cette partie, nous nous attacherons aux élèves qui ne peuvent pas
suivre la totalité des enseignements dispensés en établissement scolaire du
second degré (quand ils le peuvent, ils relèvent du droit commun et bénéficient
des mêmes conditions que les autres élèves). Nous nous intéresserons donc
à ce qui peut être proposé à ces élèves qui, par rapport à un référentiel certi-
fiant, présentent bien souvent des compétences dans le domaine professionnel
mais peu en ce qui concerne les enseignements généraux ; ils ne peuvent alors
prétendre à la validation d’un diplôme.
131
L’école inclusive : un défi pour l’école
132
Préparer son insertion professionnelle
élèves sommés tout au long de la scolarité de faire des projets, et aux échéances
de se contenter de vœux ; malaise pour les familles qui, exclues des décisions, se
sentent dépossédées de l’avenir de leurs enfants ; malaise pour les professeurs
enjoints d’aider leurs élèves à construire au quotidien un projet personnel et
puis paradoxalement de participer à une décision, parfois très éloignée du projet
lentement élaboré » (Quiesse & Ferré, 2008)5.
La formation dispensée dans les établissements scolaires ou organismes de
formation ne peut plus être considérée comme une finalité menant directement
à l’insertion professionnelle. Il convient d’appréhender la formation comme
un système en constante évolution, devant permettre d’acquérir de nouvelles
compétences et s’adapter à un marché de l’emploi de plus en plus exigeant (flexi-
bilité, rendement…).
133
L’école inclusive : un défi pour l’école
« Si l’éducation fait partie intégrante de la vie de chacun, la formation tout au long de
la vie est la nécessité pour une personne de développer un apprentissage continu afin de
maintenir et développer ses compétences professionnelles, préserver son employabilité
au sein de son organisation ou de lui permettre d’obtenir un emploi dans une autre
structure. La formation tout au long de la vie est tournée prioritairement vers l’emploi
et s’apparente à la formation professionnelle continue, avant d’être tournée vers les
personnes au sein de la société et pour le développement de celle-ci6. »
Les élèves se trouvent ici, à l’intersection de deux axes de travail : d’une part,
il s’agit de continuer à leur faire bénéficier des apprentissages scolaires adaptés à
leurs capacités et, d’autre part, il faut les aider à appréhender le domaine profes-
sionnel en les préparant à un métier.
6. Ardouin, T., Éducation ou formation tout au long de la vie : du droit à l’éducation au devoir de
formation ? Les mondes sociaux de la formation des adultes, sur www.wcfel.org/frenchbis/pdf/
Comm_TA_EFTLV.pdf [consulté en mars 2014].
134
Préparer son insertion professionnelle
Textes de référence
« Plus encore que pour les autres élèves, pour les élèves d’ULIS, la réussite des phases
d’orientation doit donner lieu à une préparation spécifique, détaillée dans un volet dédié
à l’orientation au sein du PPS. »
L’accent est mis sur le suivi, par les élèves scolarisés avec l’appui d’un dispo-
sitif 2nd degré, des parcours de droit commun pour leur permettre d’appréhender
les attentes liées à la sortie du système scolaire, l’entrée en formation ou encore
l’insertion professionnelle.
Concernant les dispositifs de droit commun, il convient de s’appuyer sur le
PDMF (parcours de découverte des métiers et des formations), la mise en œuvre
progressive du PIIODMEP (parcours individuel d’information, d’orientation et de
découverte du monde économique et professionnel), la rencontre avec un conseil-
ler d’orientation psychologue (COPSY).
7. www.circulaires.gouv.fr/pdf/2010/07/cir_31428.pdf.
135
L’école inclusive : un défi pour l’école
« Le concept d’accessibilité pédagogique, qui prévoit l’accès de tous les élèves à une
formation choisie et réussie, doit devenir une réalité. Dans la pratique, les élèves handi-
capés ont encore un niveau de formation et de qualification largement inférieur à la
moyenne rencontrent des difficultés particulières pour accéder aux formations qui leur
permettraient d’élaborer un projet d’études et d’insertion professionnelle prenant en
compte les contraintes liées à leur handicap sans pour autant limiter leurs ambitions.
Le délégué préconise, conformément au schéma national d’orientation et d’insertion
professionnelle, la création d’un projet personnalisé d’orientation (PPO) spécifique aux
élèves handicapés, applicable à partir de la classe de cinquième jusqu’à leur entrée dans
l’enseignement supérieur ou dans la vie active. »
8. http://media.education.gouv.fr/file/2009/09/1/Delegue-interministeriel-orientation-_
Rapport-activites-2009_137091.pdf [consulté en mars 2014].
136
Préparer son insertion professionnelle
137
138
Organiser le travail autour du projet social et professionnel
L’école inclusive : un défi pour l’école
Préparer son insertion professionnelle
139
L’école inclusive : un défi pour l’école
Attentes au lycée :
• Pour les élèves qui pourront poursuivre leurs études vers le supérieur, le
coordonnateur doit accompagner le jeune en préparant la transition vers
un autre établissement : « accompagne le projet de poursuite d’études et
prépare les élèves aux conditions particulières de travail qu’ils rencontre-
ront dans l’enseignement supérieur […]. L’élève bénéficiera en outre de l’en-
semble des dispositifs d’accompagnement personnalisé […]. L’enseignant
140
Préparer son insertion professionnelle
« La tâche incombe encore trop souvent aux familles de s’informer sur les différents
établissements, sur les formations, de présenter le handicap et les besoins de leur enfant
ou encore de prendre contact avec les chefs d’établissement et enseignants. Cette solitude
concourt certainement à accroître les craintes des parents au moment des changements
de cycles ou au terme de l’obligation scolaire, craintes évoquées par l’ensemble des acteurs
rencontrés et qui peuvent parfois les conduire à refuser l’orientation notifiée par la
CDAPH ou à préférer assurer une sécurité relative (IME) plutôt que de tenter ce qui leur
semble une scolarisation hasardeuse, comme par exemple l’ULIS en lycée professionnel »
(Caraglio & Delaubier, 2012, p. 68).
141
L’école inclusive : un défi pour l’école
Textes de référence
L’objectif annoncé par les différents textes est de permettre à chacun des
élèves de dépasser ses représentations liées aux métiers et aux formations, et de
s’emparer d’outils et de repères afin de se préparer à faire des choix profession-
nels. L’accent est mis sur une vision à long terme, l’orientation ne s’arrêtant pas
une fois le jeune sorti du système scolaire, il s’agit plutôt d’envisager ce proces-
sus tout au long de la vie.
Tous les élèves sont concernés (dès la cinquième d’après la circulaire liée au
PDMF, dès la sixième probablement avec la mise en œuvre du PIIODMEP) et il ne
s’adresse pas à un public spécifiquement en difficulté (nous pouvons donc parler
de droit commun puisque cela s’adresse à tous les élèves).
D’une manière générale, tout au long de la scolarité, l’élève devra aborder des
notions en lien avec :
– les métiers (et ce, quel que soit le niveau de qualification nécessaire, on
parle d’une culture des métiers). Une connaissance la plus large possible
des métiers est attendue ;
– le fonctionnement des entreprises ;
– les voies de formation.
Il est à noter que cette approche ne relève pas d’une discipline à part entière et
que chaque enseignant sera partie prenante de ces apports, une programmation
est donc nécessaire en débit d’année pour organiser ces séances.
En classe de troisième, un stage d’observation sera l’occasion de découvrir
les relations entre les apports scolaires et leur mise en œuvre dans le champ
professionnel.
Des entretiens personnalisés organisés par les enseignants avec l’aide des
COPSY seront l’occasion d’aider le jeune à se situer dans un parcours de forma-
tion, d’identifier les freins et les points d’appuis à la réalisation de son projet.
142
Préparer son insertion professionnelle
143
L’école inclusive : un défi pour l’école
Conseils pratiques
Organiser la découverte des métiers en différentes étapes qui peuvent s’inscrire dans
ses activités pédagogiques (temps d’enseignement) mais aussi lors de visites en
milieu professionnel (observations).
Utiliser les heures de vie de classe qui pourront être l’occasion de temps spécifiques
d’échanges sur les métiers, de rencontres avec des professionnels.
Activités de classe
Plusieurs activités peuvent être proposées aux jeunes au cours de leur scola-
risation du collège au lycée. Ces dernières nécessitent une organisation des
séances de la part de l’équipe éducative qui, à chaque fois que cela sera possible,
s’efforcera de les proposer à l’ensemble des élèves et pas seulement à ceux qui
sont en difficulté ou encore uniquement pour des classes particulières.
Nous vous proposons donc quatre thématiques différentes avec des proposi-
tions à explorer tout au long de l’année :
144
Préparer son insertion professionnelle
145
L’école inclusive : un défi pour l’école
Thématique 4 : stages
– Présentation par les élèves qui ont déjà réalisé un stage des démarches à
effectuer.
– Organisation de stages dont on précisera le statut : observation, initiation,
vérification de projet, validation de compétences.
– Repérage d’entreprises et de tuteurs, prise de contact, présentation du
livret de stage et des attendus de la période de formation en entreprise.
– Réalisation d’un livret de stage : descriptif des activités réalisées/obser-
vées, équipement/outils utilisés, situation observée, présentation de
l’entreprise, grille d’évaluation, attestation de présence…
Conseils pratiques
146
Préparer son insertion professionnelle
Classe de 5e B Éducateurs
référence
Dans une seconde partie, les professionnels pourront compléter ce que sont
les points d’appuis (ou réussites) des élèves et les difficultés (ou freins) rencon-
trés au niveau de la vie scolaire (déplacements, autonomie, relations sociales
avec les pairs, relations avec les adultes…). Un point particulier peut aussi être
fait par rapport aux attitudes de travail en classe et face aux apprentissages
proposés.
Pour ceux qui ont l’âge de réaliser un stage en entreprise, ces mêmes attitudes
et comportements pourront être l’occasion d’observer le jeune dans un milieu
différent.
147
L’école inclusive : un défi pour l’école
Autonomie en stage
Attitude en stage
Positionnement de l’élève
Souhaits de l’élève
Profession que je rêve de faire
Profession que je me sens capable de faire
Ce que je ne veux surtout pas faire
Compétences que j’ai déjà
Compétences que je dois développer
Une partie pourra être consacrée à un bilan des activités menées en classe
autour du PDMF mettant ainsi en lumière les thématiques abordées avec le jeune.
148
Préparer son insertion professionnelle
Activités réalisées
Validations obtenues
Compétences de l’élève
Compétences validées
Diplômes et attestations
Test(s) effectué(s)
Entretien avec le COP Commentaires
le :
Aménagements proposés
par l’équipe éducative
Éléments à prendre en compte pour le projet
Suite de parcours
149
L’école inclusive : un défi pour l’école
Pour finir, un encart peut être prévu pour permettre à chacun des acteurs
d’exprimer son point de vue vis-à-vis des propositions faites lors de l’ESS (accord,
désaccord, réserves) et ainsi garder trace des échanges.
Remarques
Remarques du responsable de l’élève
Remarques de l’élève
Remarques des différentes professionnels
150
Préparer son insertion professionnelle
151
L’école inclusive : un défi pour l’école
152
Préparer son insertion professionnelle
Stages en entreprise
L’organisation de périodes de stages est difficile à mettre en place car cela
requiert une très grande organisation : prise de contact avec une entreprise et un
tuteur, présentation du dispositif et du jeune (points forts et difficultés), présen-
tation de son projet professionnel (ce stage permet-il la découverte, la confirma-
tion du projet ou encore la validation de quelques compétences ?) et temps de
rencontre prévus.
Ces temps peuvent être organisés comme suit (les deux solutions peuvent être
combinées) :
–– Stage filé pour les jeunes qui bénéficient de peu de temps d’inclusion(s) : 1
à 2 journées par semaine et ce, pour des périodes pouvant aller de quelques
mois à 1 année scolaire au sein de la même entreprise (si possible une
entreprise susceptible d’embaucher le jeune à la fin de sa scolarité). Pour
153
L’école inclusive : un défi pour l’école
des jeunes qui ont besoin de stabilité pour développer des compétences,
cette modalité permet de leur laisser le temps de découvrir l’entreprise et le
personnel puis de s’inscrire dans des activités à long terme.
– Stage ponctuel : ces stages se déroulent sans dates précises pour les
élèves ne bénéficiant que de peu d’inclusions mais sur des périodes de
une à plusieurs semaines afin d’identifier un corps de métier en particulier,
d’affiner le projet professionnel du jeune. Pour ceux qui ont de nombreuses
inclusions, ces périodes de stages se déroulent en même temps que celles
fixées par le calendrier des jeunes de CAP avec lesquels ils sont inclus.
Conseils pratiques
Identifier les modalités de stage qui conviennent le mieux aux possibilités du jeune
en prenant soin de varier les lieux (ne pas aller systématiquement dans la même
entreprise) et le temps passé (de une à plusieurs semaines).
Prendre en compte les temps d’inclusions dont bénéficie le jeune pour articuler
temps de classe et temps de stage.
Conventions de stage
Références
Code de l’éducation.
Circulaire n° 2003-134 du 8 septembre 2003 concernant les modalités d’accueil en
milieu professionnel d’élèves mineurs de moins de seize ans.
Article L. 4153-2 du Code du travail.
Loi n° 2011-893 du 28 juillet 2011 pour le développement de l’alternance et la sécuri-
sation des parcours professionnels.
154
Préparer son insertion professionnelle
155
L’école inclusive : un défi pour l’école
Pistes de démarchage
La première difficulté peut être d’identifier des structures susceptibles d’ac-
cueillir des jeunes en stage. Pour commencer, l’enseignant pourra :
– s’informer auprès de ses collègues et du chef des travaux à propos des
entreprises qui accueillent des stagiaires ;
– demander s’il est possible d’effectuer des stages dans d’autres établisse-
ments scolaires du secteur (école, collège, lycée, par exemple) ;
– rechercher auprès du milieu associatif (aide à domicile, dépannage…) ;
– identifier les SEGPA qui fonctionnent en réseau pour permettre aux élèves
d’aller explorer des champs professionnels en atelier ;
– contacter des établissements médico-sociaux ou ESAT.
156
Préparer son insertion professionnelle
DATE :
Matériel utilisé Documents joints
Tâches effectuées ou observées
(machines, outils…) au dossier de stage
Très
Mon comportement pendant le stage bien Bien Moyen À revoir
157
L’école inclusive : un défi pour l’école
CERTIFICAT DE STAGE
Je soussigné(e) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Cachet de l’entreprise
Certifie que . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Nom, prénom du stagiaire
a effectué un stage en entreprise du . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . au . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Durant cette période, le stagiaire a été principalement affecté au(x) service(s)
..........................................................................................
158
Préparer son insertion professionnelle
Qui prévenir ?
Situation Comment Documents à fournir
Entreprise Lycée
159
L’école inclusive : un défi pour l’école
Accompagnée
Satisfaisante
Satisfaisante
effectuées et
Insuffisante
Insuffisante
Autonomie
Moyen ne
du matériel utilisé
Moyenne
• Identifier les compétences travaillées. Dans le cas d’un stage destiné à
développer des compétences particulières, une annexe à la convention
pourra indiquer au tuteur quelles compétences professionnelles ont été
choisies (si possible négociées avant la mise en stage). Elles seront donc
évaluées en priorité et donneront lieu à des remarques destinées à faire
progresser le jeune dans son apprentissage. Ces remarques, argumentées,
seront des points d’appui dans un second temps lorsqu’il sera question
d’évoquer la poursuite ou non d’un parcours dans une voie professionnelle
particulière.
Le portefeuille de compétences13
Pour répondre à l’obligation faite de produire une attestation de compé-
tences pour les jeunes qui sortiraient de l’accompagnement d’un dispositif 2nd
degré sans avoir pu valider un diplôme ou une qualification, nous nous sommes
penchés sur la réalisation d’un portefeuille de compétences.
13. Les travaux à propos du portefeuille de compétences ici présentés sont le fruit d’une longue
coopération avec Olivier Crombé, président de l’association ARAMIS basée à Montivilliers (76).
160
Préparer son insertion professionnelle
Pour appuyer cette démarche, nous avons pris en compte quelques réponses
à des entretiens menés auprès de personnels de Cap emploi et de l’association
ARAMIS14 :
14. Extraits d’entretiens menés dans le cadre d’un Master 2 recherche sur la thématique de
l’insertion professionnelle des jeunes en situation de handicap mental sortant du système
scolaire.
161
L’école inclusive : un défi pour l’école
162
Préparer son insertion professionnelle
163
L’école inclusive : un défi pour l’école
164
Préparer son insertion professionnelle
165
L’école inclusive : un défi pour l’école
Missions PAIO : accueil des 16 à 25 ans autour du choix d’une formation en alternance,
de la formation et de l’emploi visant à l’insertion professionnelle.
Mission locale : accueil des 16 à 25 ans d’une manière globale autour de leurs
questionnements ayant trait à l’emploi, la formation, le logement et la santé.
Personnel Chargé d’accueil, conseiller, chargé d’animation, de documentation,
d’information et de communication, assistant administratif, de gestion,
de direction, financier, informatique, responsable de secteur, directeur.
Sites www.uniformation.fr/Employeurs/Secteurs-d-activites/Missions-locales-et-
de références PAIO
15. www.pole-emploi.fr/file/mmlelement/pj/5b/46/12/1f/guide_handicap49759.pdf.
166
Préparer son insertion professionnelle
167
L’école inclusive : un défi pour l’école
16. www.intercariforef.org/formations/
17. www.crefor-hn.fr/
18. www.cite-sciences.fr/fr/cite-des-metiers
19. www.artisanat.fr/
168
Préparer son insertion professionnelle
169
L’école inclusive : un défi pour l’école
170
Préparer son insertion professionnelle
Rechercher un emploi
20. www.pole-emploi.org/communication/index.html
21. www.capemploi.net/nous-connaitre/qui-sommes-nous/
171
L’école inclusive : un défi pour l’école
Missions Entreprise dont au moins 80 % de ses salariés sont des travail-
leurs handicapés pour leur permettre d’avoir une activité profes-
sionnelle adaptée.
Public visé Travailleur handicapé orienté par la CDAPH, Pôle emploi et Cap
emploi.
Spécificités Salarié en CDD, CDI.
Salaire au moins égal au SMIC.
Plus d’informations sur… http://annuaire.action-sociale.org/?cat=entreprise-adaptee-
247&details=repartition
http://travail-emploi.gouv.fr/informations-pratiques,89/fiches-
pratiques,91/travailleurs-handicapes,1976/les-entreprises-adap-
tees-les,12747.html
172
Préparer son insertion professionnelle
Toute personne, y compris dans le milieu protégé, peut demander une VAE
(validation des acquis de l’expérience23). Il s’agit d’un droit individuel pour toute
personne ayant exercé une activité professionnelle pendant au moins trois ans
et ce, quel que soit son statut. La personne peut ainsi valider un diplôme ou une
qualification professionnelle. Le candidat valide des compétences et des connais-
sances devant un jury.
173
L’école inclusive : un défi pour l’école
174
Préparer son insertion professionnelle
30. www.fiphfp.fr/spip.php?rubrique11
175
L’école inclusive : un défi pour l’école
Champ Champ
Tout
du de la Âge
public
handicap difficulté
S’informer sur les métiers et les formations
PAIO – mission locale 16- 25 ans
CIO Tout public
GIRPEH Élève handicapé à 1 ou 2 ans
de la sortie du milieu scolaire
ARPEJEH Classe de troisième aux études
supérieures
ARAMIS Accompagnement
des établissements
DASAA 16-30 ans
Rechercher une formation
MFR Jeunes et adultes à partir
de la quatrième et troisième
d’enseignement agricole
GEIQ Sans qualification et difficulté
sociale et professionnelle
CRP Moins de 60 ans, orientation
CDAPH
AFPA Demandeur d’emploi, salarié
CFA 16 à 25 ans (dérogations
possibles selon statut)
CFAS À partir de 16 ans, élèves
venant de DIMA, ULIS
ACI Difficultés sociales,
éloignement de l’emploi
Rechercher un emploi
Pôle emploi Demandeur d’emploi
Cap emploi Demandeur d’emploi handicapé
EA/CDTD RQTH, efficience réduite
ESAT Capacité de travail inférieure/
équivalente au 1/3 de
la capacité normale
ETTI Grandes difficultés à trouver
un emploi, missions d’intérim
EI Difficultés sociales
et professionnelles
176
Conclusion
177
L’école inclusive : un défi pour l’école
un premier statut et n’a pas encore accédé à ubn second statut ; il est dans une
situation intermédiaire et flotte entre deux états » (Calvez, 2000).
Ainsi, « parce que les personnes handicapées présentent un désordre dans
leurs apparences, c’est-à-dire la déficience, elles se trouvent quasi mécanique-
ment placées dans une situation de liminalité. Confinées durablement ou de façon
moins officielle et plus épisodique au sein d’entre-deux sociaux, elles occupent
une position inconfortable puisqu’elles ne sont jamais totalement exclues ni défi-
nitivement incluses » (Blanc, 2006).
Du côté de l’institution
Un des postulats de l’école inclusive est que les adaptations pédagogiques
développées en direction des élèves en situation de handicap vont bénéficier à
tous les élèves et notamment aux plus fragiles.
Le système PISA (2012) montre que le système éducatif français est plus inéga-
litaire en 2012 qu’en 2003 et que « lorsque l’on appartient à un milieu défavorisé,
on a clairement moins de chances de réussir qu’en 2003 » (rapport PISA, p. 2).
Ce rapport pointe également que la France se classe toujours parmi les pays où
le niveau d’anxiété est le plus élevé, surtout en mathématiques (rapport PISA,
p. 16), niveau d’anxiété qui dépend de la manière que les élèves ont de se compa-
rer avec leurs pairs.
Comment, dès lors, promouvoir l’école inclusive, cette école de tous pour tous
dans un environnement où les inégalités s’aggravent ? C’est en ce sens que, pour
reprendre le titre de cet ouvrage, l’école inclusive représente un défi pour l’école
française.
Du côté de l’enseignant
La cristallisation autour des attendus scolaires érigés en norme (« si cet enfant
handicapé est dans ma classe, c’est qu’il peut suivre le cours ») ne laisse que peu
de place à des progrès qualitatifs dans l’accompagnement des élèves à besoins
particuliers. Or, « l’inclusion n’implique pas de déroger aux normes scolaires et
sociales, elle implique de les déconstruire » (Benoit, 2010).
Un travail de formation continue autour des adaptations pédagogiques, adap-
tations-réponses de premier niveau, adaptations-outils centrés autour de l’élève
ou adaptations intégrées prenant en compte l’environnement de l’élève en situa-
tion de handicap apparaît plus que nécessaire pour avancer vers l’accessibilité
universelle.
178
Conclusion
179
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www.un.org/french/disabilities/default.asp?id=1413.
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Document produit par l’INSHEA à propos des aménagements des examens et des
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pdf.
Références législatives
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pées, article 4, article abrogé par l’ordonnance n° 2000-549 du 15 juin 2000, qui
lui substitue les dispositions correspondantes du Code de l’éducation.
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Bibliographie
Loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et
la citoyenneté des personnes handicapées.
Circulaire n° 2010-088 du 18 juin 2010 intitulée Dispositif collectif au sein d’un
établissement du second degré (ULIS, ex-UPI).
Arrêté du 12 mai 2010, Définition des compétences à acquérir par les professeurs,
documentalistes et conseillers principaux d’éducation pour l’exercice de leur
métier.
189
L’école inclusive : un défi pour l’école
190
Liste des sigles
191