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Enseigner
selon les types
de personnalité
avec la méthode ComColors®
ISBN : 978-2-7101-2942-4
ISSN : 1158-4580
Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
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5. Les couleurs du stress
Découvrez vos facteurs de stress . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
La gestion du stress. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Les éléments déclencheurs selon chaque profil de personnalité. . . . . . . . 89
Les comportements conditionnels et conflictuels au sein d’une classe . . . . 97
La prévention et la résolution des conflits. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 128
Réagir dans l’urgence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 129
Sondage sur la démotivation des enseignants. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 135
Conclusion . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 183
Bibliographie. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
Annexe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 187
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Remerciements
Nous sommes reconnaissants à nos collègues, enseignants et
formateurs, qui ont contribué à la qualité de ce livre par leurs
multiples témoignages. Nous remercions également tous ceux
qui ont répondu, de manière anonyme, à notre sondage sur la
motivation. Tous nos remerciements aussi à Sylvie Lejour qui a
édité cet ouvrage dans un souci constant de clarté et de rigueur.
Enfin, nous dédions ce livre à tous nos élèves. Ils nous donnent
chaque jour de nouvelles raisons d’aimer notre métier.
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Avant-propos
Le « même » et « l’autre » :
assumer son « idem » pour inventer son « ipse »
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Avant-propos
Mais tout être humain est aussi un « ipse » : un être qui peut
différer de ce qui l’a précédé, qui peut rompre avec son passé,
ou même, seulement, faire un pas de côté pour ne pas repro-
duire ce à quoi sa destinée l’aurait assigné ; c’est un « ipse »
qui peut inventer autre chose que ce qu’il a connu, explorer
d’autres terres que celles sur lesquelles il est venu au monde,
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Avant-propos
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Avant-propos
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Introduction
Bien se connaître est essentiel pour s’épanouir dans sa vie
professionnelle et personnelle. Or, partir à la découverte de soi
n’est pas toujours une démarche aisée, car le chemin qui mène
à soi est souvent jalonné d’embûches, de fausses pistes et de
périlleux raccourcis.
Cet ouvrage vous propose une méthode pour connaître votre
profil de personnalité et découvrir les ressorts de votre moti-
vation. Vous apprendrez à reconnaître également les facteurs
déclencheurs de stress auxquels vous êtes particulièrement vul-
nérable. Vous pourrez identifier votre style d’organisation et
d’enseignement, ainsi que votre rôle en équipe.
Les nombreux portraits, anecdotes et témoignages qui l’il-
lustrent vous permettront également de mieux comprendre vos
élèves et vos collègues.
Dans un premier temps, vous serez peut-être surpris par
l’approche et la perspective adoptées. En effet, le parti pris
consiste à ne pas se focaliser sur la performance et le bien-être
des élèves, mais plutôt sur ceux des enseignants en soulevant
la question très controversée – mais combien d’actualité – de
leur motivation au travail. Qu’est-ce qui fait que certains ensei-
gnants ont toujours la passion d’enseigner, y compris dans des
classes difficiles et surchargées, alors que d’autres, débutants
ou expérimentés, sont démotivés, stressés, déprimés, au point
d’envisager leur démission ?
Le modèle ComColors® que vous allez découvrir dans ces
pages apporte quelques éléments de réponse à partir de ce
constat : le métier qui vous convient le mieux est celui qui vous
permet d’être vous-même et d’exploiter vos aptitudes naturelles
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Introduction
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Introduction
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1. Qu’est-ce que le
modèle ComColors® ?
Bref historique
À l’origine, ce modèle a été conçu et finalisé par Franck
Jullien avec l’objectif d’aider les lycéens – dont sa propre fille
en classe de première – à mieux choisir leur orientation scolaire.
Consultant et formateur, il dirige depuis 1998 une société de
conseil et de formation, Comenius. Spécialisé dans le coaching,
le team building et la formation à la communication interper-
sonnelle, il intervient dans les entreprises pour aider les mana-
gers et les cadres à mieux se connaître pour mieux se réaliser.
À partir de son expérience et de ses connaissances, il a eu
l’idée de mettre au point une méthode simple et pédagogique
pour aider les lycéens à définir leur type de personnalité et à
découvrir leurs aptitudes naturelles, afin d’optimiser leur par-
cours scolaire et professionnel. L’idée d’un questionnaire en
ligne pour élaborer le profil d’orientation des élèves est donc
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1. Qu’est-ce que le modèle ComColors® ?
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1. Qu’est-ce que le modèle ComColors® ?
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1. Qu’est-ce que le modèle ComColors® ?
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1. Qu’est-ce que le modèle ComColors® ?
Le diagramme ComColors®
Le diagramme ci-dessus (voir également la reproduction en
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couleur page 187) montre le profil d’une personne de profil
dominant orange et secondaire bleu. Ce double profil orange/bleu
s’est affiché d’après les 98 réponses que la personne a fournies
en remplissant le questionnaire ComColors®2. Les autres couleurs,
plus ou moins présentes dans le diagramme, viennent nuancer,
plus ou moins fortement, le profil de personnalité de la personne.
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1. Qu’est-ce que le modèle ComColors® ?
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1. Qu’est-ce que le modèle ComColors® ?
leur profil. Sans cet effort conscient de votre part, vous pouvez
vous sentir complètement isolés et incompris, voire agressés
lorsque, par exemple, vos consignes verbales n’ont pas d’effet,
vos conseils sont ignorés, vos questions laissées sans réponses,
vos remarques déformées ou mal interprétées. Ce qui est valable
pour les professeurs l’est également pour les élèves.
Ainsi, dans l’exemple suivant, vous verrez comment les modes
de perception et de communication très différents de l’élève et
de l’enseignant peuvent entraîner un malentendu.
Un dialogue de sourds
La sonnerie vient de retentir et Aline, élève en seconde ST2S,
s’approche du bureau de l’enseignant et s’adresse à lui en ces mots :
L’élève : « Vous m’aimez pas m’sieur ! »
L’enseignant : « Pourquoi dis-tu ça ? »
L’élève : « J’sais pas. Je le sens. »
L’enseignant est occupé à ranger ses affaires dans son cartable
et, sans regarder l’élève, lance d’un ton agacé : « C’est ridicule ! »
Il se retient pour ne pas ajouter : « Je ne suis pas là pour aimer
mes élèves mais pour les faire travailler. »
L’élève, d’un ton hésitant : « Non, m’sieur je… vous… faites comme
si je n’étais pas là. »
L’enseignant, tout en effaçant le tableau : « Enfin Aline, vous êtes
exactement trente-cinq dans cette classe, je ne vais pas passer
l’heure à vous regarder individuellement car alors notre programme,
on peut faire définitivement une croix dessus. »
Sur ces mots prononcés d’un ton neutre, il s’apprête à quitter la
classe d’un pas pressé, car il est déjà en retard de quelques minutes
pour le cours suivant. Il a le regard fixé sur la porte.
Aline, de plus en plus mal à l’aise, finit par dire : « Désolée m’sieur.
C’est pas grave… laissez tomber… mais je me sens pas bien quand
vous ne me regardez pas comme en ce moment. »
L’enseignant, furieux d’avoir été retardé pour si peu, quitte
la salle de classe sans même avoir accordé un regard à l’élève
visiblement désemparée.
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1. Qu’est-ce que le modèle ComColors® ?
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1. Qu’est-ce que le modèle ComColors® ?
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1. Qu’est-ce que le modèle ComColors® ?
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2. Bien s’intégrer dans
son établissement
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2. Bien s’intégrer dans son établissement
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2. Bien s’intégrer dans son établissement
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2. Bien s’intégrer dans son établissement
+, - +, +
Supériorité Coopération
Moi + Arrogance Ouverture
Agressivité Écoute
Mépris Respect
-, - -, +
Défaitisme Infériorité
Moi - Amertume Culpabilité
Fatalisme Admiration
Dépression Frustration
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2. Bien s’intégrer dans son établissement
Florence et l’autodétermination
« Avant même de connaître le concept de l’autodétermination
découvert lors de ma formation, intuitivement, j’avais fait depuis
longtemps le choix délibéré de l’intégrer dans mon enseignement.
Dans l’élaboration de mes séquences pédagogiques, je définis
plusieurs tâches finales possibles à compléter seul, en binômes
ou à trois et je donne systématiquement ce choix à mes élèves.
J’ai découvert qu’ils s’impliquaient davantage sur des projets
librement choisis par eux et en travaillant seuls ou avec des
camarades de classe de leur choix. De même, je leur donne
la possibilité de s’évaluer mutuellement sur des critères que nous
avons préalablement définis ensemble. La motivation évidente de
mes élèves récompense grandement mon investissement personnel
et vient nourrir ma propre motivation. Je suis souvent étonnée de
constater que, quand je fais confiance à mes élèves pour mener
à bien un projet individuel ou collectif, ils m’amènent souvent
bien au-delà de ce que j’aurais pu imaginer dans mes rêves
les plus fous au moment de concevoir ma séquence ! »
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2. Bien s’intégrer dans son établissement
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2. Bien s’intégrer dans son établissement
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2. Bien s’intégrer dans son établissement
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3. Les bases du modèle
ComColors®
Présentation du modèle
Comme l’indique le diagramme ci-après (voir également
reproduction en couleurs page 187), notre profil se présente
sous forme d’un cercle divisé en six parts de couleurs diffé-
rentes. Chaque couleur correspond à un profil de personnalité
bien particulier avec ses caractéristiques propres et sa logique
comportementale. Il est intéressant de noter que nous avons
tous le potentiel pour développer chacune de ces couleurs en
inter-action avec les autres. En réalité, sur notre profil indivi-
duel, la proportion donnée dans chaque couleur indique notre
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3. Les bases du modèle ComColors®
Cerveau Cerveau
gauche droit
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3. Les bases du modèle ComColors®
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3. Les bases du modèle ComColors®
La couleur dominante
Cette couleur dominante va apparaître très tôt dans
l’enfance et va rester constante tout au long de notre vie.
Elle va influencer ou « teinter » nos comportements et tous nos
choix de vie, qu’ils soient personnels ou professionnels. Elle va
également teinter toutes les informations que nous recevons du
monde extérieur. C’est comme si nous portions en permanence
des lunettes avec des verres teintés, mais nous n’avons pas tou-
jours conscience que les autres portent aussi des lunettes avec
des verres qui peuvent être de couleur différente des nôtres.
Par exemple, une personne de type bleu perçoit le monde à
travers les faits, les informations et la logique, alors qu’une per-
sonne de type orange le perçoit à travers ses sentiments et ses
émotions. La méconnaissance de ce phénomène est souvent la
cause d’incompréhensions relationnelles, de stress et de conflits.
Le cas d’Aline, de profil orange, qui cherche en vain à établir
une communication rassurante et individualisée avec son pro-
fesseur de profil bleu, en est un bon exemple.
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3. Les bases du modèle ComColors®
La couleur secondaire
Le centre du diagramme symbolise la couleur secondaire de
notre profil de personnalité et correspond à notre motivation
actuelle. Contrairement à la dominante, la couleur secondaire
peut changer. Dans une grande majorité des cas, la couleur
secondaire de notre profil est différente de sa dominante.
Or, à la différence de la motivation liée à la couleur domi-
nante que nous satisfaisons naturellement, la satisfaction de
notre motivation actuelle (la secondaire) nous pose plus de dif-
ficulté. En effet, depuis que nous sommes petits, nous avons pris
l’habitude de satisfaire la motivation de la couleur dominante
sans réfléchir alors que satisfaire la motivation de notre cou-
leur secondaire nous demande un réel effort. Le témoignage
d’Anne (page 21) l’illustre parfaitement.
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3. Les bases du modèle ComColors®
De nouvelles motivations
Pierre a un profil dominant et secondaire bleu, c’est-à-dire qu’il
n’a encore jamais changé de motivation. Il s’agit d’un professeur
expérimenté, reconnu pour sa compétence. Il est organisé et
d’une grande efficacité dans toutes les tâches qui lui sont confiées.
À 45 ans, alors que tout semble être acquis pour lui, il change
de motivation et sa couleur secondaire devient jaune. Ceci
bouleverse ses repères internes, car il éprouve désormais le besoin
de s’amuser en travaillant. Il est toujours aussi travailleur, mais
il ne supporte plus un environnement trop sérieux et des tâches
trop répétitives, trop cadrées. Soit il a la possibilité d’intégrer
cette nouvelle donne dans sa manière d’exercer son métier,
soit il devra en changer pour retrouver un équilibre intérieur.
☛☛Comportements conditionnels
et comportements conflictuels
Les comportements conditionnels : nous nous imposons
une condition et/ou nous imposons une condition à l’autre pour
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La dynamique interne
Le profil de personnalité met en évidence les comporte-
ments visibles et identifiables représentés par les couleurs et
la dynamique interne représentée par les flèches (voir figure
ci-dessous).
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4. Les couleurs
de la motivation
U n enseignant démotivé
au travail ne peut
motiver ses élèves à travailler.
Découvrez vo
motivati on pers tre
on ne ll e
Malheureusement, de nombreux
enseignants vivent cette situation au quotidien et n’ont
plus l’énergie et la volonté nécessaires pour exercer
pleinement leur métier, ni même envisager sereinement
d’en changer. Ils sont dans une impasse, sans perspective
d’avenir. Il leur suffirait de prendre le temps de se poser
la question « qu’est-ce qui me motive ? » pour éclaircir
leur horizon.
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4. Les couleurs de la motivation
Notre zone de danger est celle qui nous oblige à exercer une
activité nouvelle dans un environnement nouveau. Par exemple,
en tant qu’enseignant, on me demande de prendre la parole
devant un groupe d’adultes en formation et de parler d’un sujet
que je maîtrise mal. Il me faudra dépenser beaucoup de temps
et d’énergie pour préparer cette intervention si je veux être à
la hauteur de la situation. Je peux bien sûr quitter cette zone de
danger en reconnaissant que je n’en suis pas capable et décli-
ner la demande. Mais nous n’avons pas toujours cette option
d’évitement dans une situa-
tion professionnelle totalement
À RETENIR imprévisible ou imposée par
Plus nous sommes ancrés dans notre nos supérieurs hiérarchiques.
motivation, plus nous serons aptes à Notre zone de danger révèle les
nous engager sans stress excessif aspects les plus négatifs de notre
dans des changements inévitables,
personnalité, car nous sommes
voire imprévisibles, liés à la nature
même de notre métier et qui consti- dans une position de stress pro-
tuent une zone de danger. fond. Nous affichons alors nos
comportements conflictuels.
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5. Les couleurs du stress
La gestion du stress
Lorsqu’ils se plaignent d’être surmenés, à bout physiquement
et moralement, on rétorque habituellement aux enseignants que
leurs conditions de travail sont enviables : sécurité de l’emploi,
quatre mois de vacances scolaires rémunérées, horaires compa-
tibles avec une vie de famille, salaire et avancement protégés
par des grilles indiciaires. Le manque de reconnaissance pour la
complexité de la tâche d’enseignant et la méconnaissance de la
réalité quotidienne au sein des classes ne font qu’amplifier leur
sentiment de culpabilité. Ils en sont venus à subir leur stress
dans un silence résigné qui accentue leur mal-être au travail.
Laurence Janot-Bergugnat et Nicole Racle résument en peu
de mots la situation contradictoire dans laquelle les enseignants
sont enfermés : « On dévalorise leur rôle en même temps qu’on
leur en demande toujours plus10. »
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5. Les couleurs du stress
––Le cadre dans lequel vous exercez votre métier est très formel,
rigide, conventionnel et ne vous permet pas d’exprimer votre
inventivité et votre différence.
–– Les tâches qui vous sont demandées sont répétitives et cadrées.
––Vous exécutez souvent un travail de correction, long et fasti-
dieux, avec un impératif de délai à respecter.
––Vous devez fréquemment assister à des réunions de concerta-
tion trop formelles où aucune digression n’est admise.
–– Vos collègues et/ou supérieurs sont très sérieux et ne partagent
pas votre humour.
––L’ambiance de classe vous oblige à être plus autoritaire pour
cadrer les éléments perturbateurs.
––Vous n’avez pas la possibilité de participer à des sorties cultu-
relles et/ou des voyages linguistiques.
––Vous êtes submergé par des tâches administratives contrai-
gnantes.
––Vous devez travailler avec des collègues qui sont très conven-
tionnels et peu flexibles.
––Votre trop grande autonomie au travail est sanctionnée par
vos supérieurs.
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Notre analyse :
Comportement conditionnel : Peter fait le travail difficile-
ment et il le fait savoir en râlant.
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Témoignage d’Isabelle
« Je dois avouer que je n’avais pas une vision claire de qui j’étais
réellement. Mon profil initial affichait le type bleu en couleur
dominante et secondaire. Travailleuse, rigoureuse, perfectionniste,
réaliste, pragmatique… je me reconnaissais parfaitement bien dans
cette description.
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Notre analyse :
Comportement conditionnel : Annabelle devient de plus en
plus perfectionniste quant à la qualité de son travail.
Comportement conflictuel : elle éprouve une colère frus-
trée face à la stagnation des résultats, ce qui la mène à être
intransigeante.
Pour sortir de cette logique de perfection poussée à l’extrême,
le professeur de type bleu peut utiliser sa capacité à structu-
rer son temps en planifiant des moments de détente dans son
agenda. Il peut aussi rester réaliste quant à ses objectifs de per-
fection et se poser cette question : est-ce que les autres m’appré-
cient toujours quand je ne suis pas parfait ? Il y a de grandes
chances que ses collègues, ses élèves, mais aussi sa famille et ses
amis l’apprécient autant, sinon plus, quand elle est plus déten-
due et plus disponible car elle est alors plus à l’écoute de leurs
besoins. C’est précisément ce que vient de démontrer l’expé-
rience de début de carrière d’Annabelle. Si vous êtes de ce pro-
fil, à vous de situer où est votre propre marge de progrès pour
trouver un équilibre avant de risquer un burn out.
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erreurs, les petits ratés et ne voit plus ce qui est bien fait. Sous
stress, l’enseignant de type violet a beaucoup de mal à félici-
ter ses élèves de leurs efforts ou de leurs bons résultats, car il
se sent investi de la mission de les aider à donner le meilleur
d’eux-mêmes, à révéler tout leur potentiel. Cette attitude tout
à fait louable peut, à la longue, se révéler contre-productive,
car elle aura tendance à démotiver l’élève qui finira par se dire :
« De toute façon, quoi que je fasse, ça ne va jamais. »
Pour un type violet, trouver du sens et de la cohérence à ce
qu’il fait est primordial. Il se bat pour ses convictions et il est
capable d’aller très loin – même à l’encontre de ses propres inté-
rêts – pour prouver qu’il a raison.
Dans son comportement conflictuel, le professeur de type
violet n’est plus à l’écoute des besoins de ses élèves. Il lui arrive
même d’être dur et intransigeant envers ceux qui ne s’inves-
tissent pas assez dans son cours ou qui n’adhèrent pas totale-
ment à sa méthode d’enseignement.
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Notre analyse :
Comportement conditionnel : Grégoire fait preuve d’un
haut degré d’exigence pour se sentir légitime le jour de la
représentation théâtrale.
Comportement conflictuel : il impose sa solution au groupe
pour faire face à la dispersion générale.
Si vous êtes de type violet, vous connaissez vos ressorts
internes et vous avez appris avec le temps à savoir vous arrêter
avant qu’une conversation ou qu’une confrontation ne dégénère.
Vous avez développé des repères internes qui vous indiquent
le moment où vous franchissez la limite. Pour le professeur de
type violet, elle se situe entre conviction partagée et endoctri-
nement. Mais il doit rester particulièrement vigilant sur ce qui
déclenche son comportement conflictuel, notamment au sein
d’une classe. Il doit identifier clairement ce qui le fait sortir de
ses gonds et éviter le plus possible de se retrouver sur ces ter-
rains minés pour garder le contrôle de lui-même.
Si vous êtes un enseignant de ce profil, l’élève de type jaune
est un partenaire redoutable. Par jeu, il saura appuyer sur le bon
bouton pour vous agacer au plus haut point. En fait, la meilleure
chose que vous pouvez faire pour gérer votre propre comporte-
ment conflictuel est de vous ressourcer.
Si vous avez organisé votre existence de manière à être
reconnu et valorisé pour vos convictions, tout va bien pour
vous. Vous restez dans votre zone de confort tant que vous gar-
dez un fort ancrage dans vos valeurs et que vous ne perdez pas
de vue le sens que vous voulez donner à votre vie personnelle
et professionnelle.
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Notre analyse :
Comportement conditionnel : Sophie fait passer les besoins
de ses camarades avant les siens.
Comportement conflictuel : elle commet l’erreur de ne plus
s’investir assez dans son travail, trop préoccupée par le bien-
être des autres et pas assez par le sien.
A priori, le professeur de type orange est le collègue rêvé et
le professeur idéal, car il a toutes les qualités : il est aimable,
sympathique, social, chaleureux, généreux, bienveillant, com-
préhensif et dévoué. Comme il n’aime pas les conflits, il fait
tout pour les éviter au sein de sa classe et en dehors. Mais, c’est
justement là que le bât blesse.
On lui reproche souvent son manque d’autorité et de fermeté.
Ses élèves, comme ses collègues, ont naturellement tendance à
abuser de sa gentillesse naturelle. Le témoignage de Rachida,
jeune stagiaire débutante, est éloquent à ce propos. Rappelez-
vous : elle rencontrait des difficultés de bavardage avec sa classe
de troisième et en avait fait part à ses collègues dès le premier
conseil des professeurs. À la fin de cette première année sco-
laire, nous avons repris contact avec elle pour savoir comment
s’était passée son année avec cette classe, en particulier. Son
témoignage révèle les tensions internes que doit subir le pro-
fesseur de type orange, qu’il soit débutant ou non, pour nourrir
sa motivation en milieu scolaire.
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Notre analyse :
Comportement conditionnel : Rachida culpabilise par rap-
port aux résultats de ses élèves.
Comportement conflictuel : elle commet des oublis tant elle
est stressée par la situation qu’elle pense mal gérer.
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Notre analyse :
Comportement conditionnel : Bastien cache ses difficultés
et reste en retrait en cours.
Comportement conflictuel : lorsqu’il ne satisfait pas sa moti-
vation en prenant du temps pour lui de façon volontaire, il rentre
dans son comportement conflictuel en ne faisant plus rien.
Du fait de la non-prise en compte de leur rythme naturel – plus
lent que celui qu’on leur impose –, les élèves de type vert sont
souvent stressés en milieu scolaire et ils le dissimulent par leur
impassibilité naturelle. De même, ils sont souvent coupés de la
source de leur motivation, car notre système éducatif accorde
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Notre analyse :
Comportement conditionnel : Serge, élève, cache ses dif-
ficultés à garder le rythme imposé par le groupe. En tant que
professeur, il s’isole du groupe et réclame un temps nécessaire
de réflexion quand ses collègues sollicitent son avis.
Comportement conflictuel : ce comportement se manifeste
rarement dans la vie sociale et professionnelle.
Si, comme Bastien et Serge, vous êtes de profil vert, vous
devez mettre à profit les temps de réflexion et de solitude pour
vous ressourcer. En effet, ce temps « non productif » aux yeux
des autres nourrit votre motivation et votre efficacité au travail.
En fait, les moments où vous êtes tranquille, au calme, sans rien
faire de particulier, vous construisez votre vision du futur. Le
type vert avance aujourd’hui parce qu’il sait où il va demain.
Il est donc essentiel de vous accorder ce temps à ne rien faire,
véritable espace de respiration, car il permet à votre horizon de
s’ouvrir à nouveau.
Apprenez à exprimer ce qui est important pour vous pour ne
pas risquer de passer à côté de votre vie pour l’avoir rêvée et non
vécue. Laissez ceux qui vous entourent vous pousser à l’action
quand vous êtes embourbé dans vos doutes et votre indécision,
car ces coups de pouce vous permettront de vous reconnecter
avec ce que vous voulez vraiment. Vous avez les ressources inté-
rieures pour sortir du labyrinthe mais, à certains moments, vous
avez besoin des autres pour vous donner l’impulsion nécessaire
pour vous mettre en route.
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5. Les couleurs du stress
Notre analyse :
Comportement conditionnel : Aurélien ne peut rester dans
une impasse sans trouver rapidement une solution.
Comportement conflictuel : à défaut d’être important en
relevant des défis, il va chercher à être important dans le néga-
tif en faisant beaucoup de bruit.
Le plus difficile pour ses camarades et/ou ses professeurs,
consiste à éviter de prendre les remarques du type rouge comme
des attaques personnelles. Sous stress, il essaie de satisfaire sa
motivation négativement et son trop-plein d’énergie déborde
de manière explosive, comme un volcan en éruption. Aurélien
est un parfait exemple de comment le type rouge peut lui-même
gérer au mieux son besoin d’action et de sensations fortes : faire
du sport, beaucoup de sport.
125
5. Les couleurs du stress
126
5. Les couleurs du stress
Notre analyse :
Comportement conditionnel : Didier cherche une solution
face à l’indécision, qui, pour lui, est une impasse. Il lance un défi
pour nourrir sa motivation. Il propose aux autres ce qui est bon
pour lui.
Comportement conflictuel : Didier fait beaucoup de bruit
pour se sentir important.
Le témoignage de Didier nous éclaire sur le mode de fonc-
tionnement du type rouge qui peut être perçu comme provoca-
teur si on ne comprend pas ce qui le pousse à agir de la sorte.
Dans notre exemple, le professeur de type rouge se lance un
défi : « finir les corrections le plus vite possible ». C’est pour lui,
la meilleure façon de se motiver à faire une tâche qui n’est pas
forcément motivante. Ensuite, il se fait remarquer en parlant
fort ou en tapant du poing sur la table. Là encore, ses collègues
doivent comprendre qu’il n’agit pas contre eux, mais pour lui-
même : il est simplement en train de satisfaire sa motivation de
type rouge.
127
5. Les couleurs du stress
Déclenchement Comportement
Type Sortie du conflit
du conflit conflictuel
128
5. Les couleurs du stress
129
5. Les couleurs du stress
Témoignage d’Ahmed
« Rien dans notre formation de professeur ne nous a préparés à faire
face au refus de travailler d’un élève. Personnellement, les quelques
fois où j’ai dû faire face à cette situation de crise, j’ai interprété ce
refus comme de l’insolence, voire une provocation et, dans l’urgence,
je n’ai pas su y répondre de manière satisfaisante. Je me souviens
de ce cas précis : une de mes élèves en seconde n’avait toujours
pas sorti ses affaires vingt minutes après le démarrage du cours.
Je lui en fis la remarque d’une voix calme et posée. De manière
ostentatoire, elle garda les bras croisés, bien décidée à ne pas lever
le petit doigt. Je reçus comme une claque en pleine figure son refus
assumé et sa résistance passive. Instantanément, la colère me
submergea. Je dus me contrôler pour ne pas me mettre à hurler des
propos que j’aurais immédiatement regrettés. Je renvoyai l’élève en
question en étude, avec comme motif valable : “refus de travail”.
Je me rappelle encore avoir claqué la porte avec grand fracas pour
ne pas céder à l’envie d’agresser verbalement l’élève. Je me souviens
aussi avoir mis un certain temps à contrôler mes tremblements.
À la fin de mon cours, j’informai la CPE de cet incident. Elle n’en
fut aucunement surprise : l’élève en question était confrontée à
une situation familiale difficile et elle avait sans doute “craqué”
pendant mon cours, sans aucune intention de le perturber ou
de me provoquer. Comprenant la situation, je présentai mes excuses
à l’élève au cours suivant sans pour autant révéler à la classe sa
situation personnelle. C’était une manière de la réintégrer dans
le groupe tout en reconnaissant mon erreur de jugement. »
130
5. Les couleurs du stress
affiche n’a aucun rapport avec son cours et qu’il est totalement
indépendant de lui. Dans des circonstances comme celles-ci, le
fait d’avoir une autre lecture des comportements des élèves peut
faciliter la relation avec eux. Le vérifier peut apporter une véri-
table détente dans l’exercice du métier au fur et à mesure des
années d’expérience.
Le modèle ComColors® nous fournit les outils indispensables
pour rester sur le terrain neutre de l’analyse sans céder à la ten-
tation de juger l’autre. Pour illustrer ce propos et conclure ce
chapitre, nous avons choisi de vous relater une situation de crise
authentique. Elle a été vécue par une enseignante qui venait
tout juste de compléter sa formation. C’est dire qu’elle eut très
peu de temps pour se complaire dans la théorie.
Le cas de Fanny
Voici la situation de classe à laquelle j’étais confrontée : Fanny, élève
de quatrième, a un problème d’absentéisme. Elle est convoquée
pour clarifier sa situation et là, elle « craque » et avoue avoir de plus
en plus de mal à venir au collège car elle redoute les cours d’anglais.
Le professeur donne beaucoup d’importance à l’oral et « elle n’y
arrive pas ». Les sketchs filmés de fin de séquence sont une source
de stress pour elle et elle a fini par en être malade physiquement.
Cette situation est tout à fait inédite pour moi et j’ai parfaitement
conscience de sa gravité et de ses répercussions sur l’ensemble
de la scolarité de l’élève. Il m’incombe de trouver une solution sans
céder sur mes exigences. Le modèle ComColors® va me donner
les clés en comprenant le fonctionnement de l’élève grâce à
l’identification de son profil de personnalité : profil dominant violet.
Comment vais-je procéder ? J’abandonne l’idée d’essayer de
convaincre Fanny du bien-fondé de ma démarche pédagogique.
Dans cette situation de stress extrême, elle affiche clairement son
comportement conflictuel : elle n’est plus à l’écoute et reste campée
sur ses positions. Je vais me concentrer sur les faits et analyser,
de la manière la plus neutre possible, ce qui peut être déstabilisant
➙
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5. Les couleurs du stress
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5. Les couleurs du stress
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5. Les couleurs du stress
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5. Les couleurs du stress
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5. Les couleurs du stress
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6. Le travail en équipe
et ses couleurs
L es nouvelles directives
ministérielles en matière
d’enseignement mettent l’accent
`
A chacun son
rô le
sur la nécessité de travailler en équipe.
Tel est notamment le cas en langues vivantes où
la réforme du lycée instaure le travail en groupes de
compétence, ce qui fait voler en éclats la notion de classe
et de niveau. De fait, l’organisation de nos heures
« en barrette » oblige désormais les enseignants concernés
à plus de concertation et d’harmonisation pour définir
une progression et des objectifs communs.
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6. Le travail en équipe et ses couleurs
140
6. Le travail en équipe et ses couleurs
141
6. Le travail en équipe et ses couleurs
☛☛Questions/réponses
1. Mon rôle en équipe est-il systématiquement celui lié à
mon profil dominant ?
Non, justement. Le rôle lié à votre couleur dominante est
seulement celui que vous assumez si vous êtes sous stress ou
si l’équipe subit une forte pression. Le fait est que, quand rien
ne va plus, nous avons tous tendance à revenir à ce que nous
connaissons le mieux, car nous cherchons à nous rassurer.
2. Quel est le meilleur rôle en équipe pour moi ?
Il s’agit du rôle que vous assumez naturellement et qui corres-
pond à votre couleur secondaire. En le remplissant, vous nour-
rissez votre motivation actuelle. Vous êtes performant et très
motivé. Pour ceux qui ont une couleur dominante et secondaire
142
6. Le travail en équipe et ses couleurs
identique, leur rôle en équipe est bien sûr lié à cette seule et
unique couleur.
3. Ai-je un autre rôle en équipe possible ?
Oui, celui qui correspond à la couleur la plus développée de
votre profil autre que vos couleurs dominante et secondaire.
Cette couleur s’affiche dans le diagramme ComColors® sous
forme de taux de remplissage. Ce second rôle n’est pas aussi
motivant que le premier, mais vous pourrez le remplir sans trop
d’efforts. Vous l’endossez le temps nécessaire pour que l’équipe
avance.
4. Une équipe performante comporte-t-elle systématique-
ment sept personnes différentes pour assurer les sept
rôles ?
Non, vous pouvez construire une équipe gagnante avec un
seul de vos collègues. Chacun d’entre vous adoptera naturelle-
ment le rôle lié à sa couleur secondaire et éventuellement les
autres rôles en cas de nécessité. Nous en faisons la démonstra-
tion dans la collaboration entre trois collègues de profils très
différents que nous présentons dans ce chapitre.
5. Que se passe-t-il si nous travaillons sous pression ?
Bonne question ! Tous les membres de l’équipe vont changer
de rôle pour assurer celui lié à leur couleur dominante et non
plus celui correspondant à leur couleur secondaire ou à leur
troisième couleur. Ceci a pour conséquence de modifier la dyna-
mique de groupe.
6. Que se passe-t-il si on m’impose un rôle qui n’est pas un
de ceux que vous venez de décrire ?
Si tel est le cas, vous risquez de vous sentir en grande diffi-
culté. Tout d’abord, il y a de grandes chances pour que vous fas-
siez tout pour vous soustraire à cette contrainte et que vous ne
fassiez pas le travail demandé ou que vous chargiez quelqu’un
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6. Le travail en équipe et ses couleurs
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6. Le travail en équipe et ses couleurs
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6. Le travail en équipe et ses couleurs
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6. Le travail en équipe et ses couleurs
* ** *
Témoignage de Mickaël,
professeur d’université
« Je suis chef de département dans une université française.
Cette responsabilité implique que je travaille en collaboration
avec une vingtaine d’enseignants chercheurs sur diverses tâches
et projets.
➙
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6. Le travail en équipe et ses couleurs
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7. Les styles
d’apprentissage
Apprentissage et enseignement
différenciés
En tant qu’enseignants, nous ne pouvons pas ignorer le fait
que nos méthodes et nos choix pédagogiques peuvent très bien
convenir à une classe et pas à une autre. Ce phénomène est par-
ticulièrement déstabilisant car il vient ébranler les convictions
et bousculer les habitudes, même si l’enseignant bénéficie d’une
certaine expérience dans le métier par ailleurs. Le témoignage
de Quentin va permettre d’ancrer le propos dans la réalité d’une
classe :
149
7. Les styles d’apprentissage
Témoignage de Quentin
« J’enseignais déjà depuis une quinzaine d’années quand,
à l’occasion d’une nouvelle affectation, je fus confronté aux limites
de ma propre pratique. Jusque-là, j’avais enseigné dans des classes
d’enseignement général, en collège et lycée, et j’avais privilégié
une approche très intellectuelle, rationnelle et logique de
l’enseignement en parfaite harmonie avec mon profil dominant bleu.
Les commentaires élogieux de mes supérieurs me confortaient
dans l’idée que j’étais “un excellent prof”.
Mais je garde encore en mémoire cette rentrée pas comme
les autres. J’avais en face de moi trente-cinq adolescentes d’une
quinzaine d’années, élèves de seconde GT option SMS (sciences
médico-sociales). Elles se destinaient toutes à une carrière
médicale ou paramédicale : infirmière, aide-soignante, sage-femme,
puéricultrice, aide sociale et autres. Comme à l’habitude, j’annonçai
d’emblée le programme de l’année, mes objectifs, mes exigences
de travail, le matériel de cours, etc. Je sentis bien à la fin de
ma présentation que je n’avais pas l’adhésion du groupe, mais
je m’éclipsai rapidement pour laisser la parole à une collègue,
convaincu que le manque d’enthousiasme de mes futures élèves
était à mettre sur le compte du stress d’une rentrée scolaire dans
un nouvel établissement. Effectivement, un nombre non négligeable
d’entre elles venait de loin et avait quitté leur famille pour intégrer
cette préparation spécifique aux métiers que je viens de citer.
Mais la première impression se confirma dès le premier cours et aux
cours suivants. La classe restait en retrait. Les élèves s’exécutaient
sans rechigner, mais sans enthousiasme évident. J’irais même
jusqu’à dire sans réelle envie de faire. De toute évidence, le courant
ne passait pas entre elles et moi. J’avais cependant noté un petit
détail : les élèves s’animaient quand je leur proposais un travail par
groupes de trois ou quatre. Tout à coup, comme par magie, elles
sortaient de leur léthargie. Bien entendu, j’introduisis ces moments
de travail en commun dans mon cours, mais je restais principalement
attaché au principe d’un cours magistral avec prise de notes.
Ce type de cours me rassurait, car j’avais toujours fonctionné sur
ce modèle. Je garde de cette classe un sentiment très mitigé : j’avais
en face de moi des filles particulièrement gentilles et attachantes,
mais qui manquaient d’allant, de motivation pour le travail. Je finis
➙
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7. Les styles d’apprentissage
151
7. Les styles d’apprentissage
152
7. Les styles d’apprentissage
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7. Les styles d’apprentissage
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7. Les styles d’apprentissage
Action du professeur
Motivation liée au profil
et activité de l’élève
Une fois installé à son bureau, il fait un L’élève de type jaune apprécie
commentaire avec une pointe d’humour cette note d’humour qui nourrit
avant de démarrer son cours et annoncer son besoin de décontraction.
l’objectif de la séance. ➙
155
7. Les styles d’apprentissage
Action du professeur
Motivation liée au profil
et activité de l’élève
Il inscrit son plan de cours au tableau. L’élève de type bleu est rassuré
par l’annonce de l’objectif
et la structuration du temps.
Il pose une problématique sous forme L’élève de type violet se sent motivé
de question. Il précise comment il entend de comprendre le sens de ce qu’il
la développer avec eux et s’appuyer va faire et le fait qu’on lui demande
sur un débat d’idées. son avis.
Il démarre d’une voix basse et posée pour L’élève de type vert apprécie
avoir d’emblée l’attention du groupe et le calme.
donner à chacun le temps de s’organiser C’est motivant pour lui d’avoir
pour la prise de notes. une vision plus claire du parcours
Il précise où se place le cours entre déjà réalisé et à venir.
ce qui a été fait avant et ce qui viendra
après.
Les mots et les expressions clés sont L’élève de type orange apprend
notés au tableau au fur et à mesure. par les sentiments et le lien avec
Il ponctue sa démonstration par des des situations vécues.
anecdotes.
Le cours est rythmé, varié et dynamique. L’élève de type rouge est motivé par
le fait qu’il n’y ait aucun temps mort.
Le travail d’analyse est donné sous forme Chacun des profils est rassuré
d’une grille à compléter sur le modèle de par ce cadrage en cohérence
celle qu’ils auront en évaluation finale. avec la tâche finale.
156
7. Les styles d’apprentissage
Action du professeur
Motivation liée au profil
et activité de l’élève
Pendant la mise en commun, les autres Les élèves de type bleu apprécient
élèves prennent des notes pour étoffer leur d’avoir du contenu ; ceux de type
propre argumentaire et leurs exemples. violet que le contrat de départ soit
respecté. Les autres apprécient
d’avoir une marge de choix sur
le contenu de leur cours.
Il remet des documens à lire pour L’élève de type bleu apprécie d’avoir
compléter le cours. Il donne comme de la matière ; celui de profil violet,
consigne un travail de repérage très de quoi nourrir son argumentation ;
précis. celui de type vert, sa réflexion.
157
7. Les styles d’apprentissage
Témoignage d’Hélène,
enseignante retraitée de maternelle,
vingt-sept ans d’ancienneté
« Dans ma carrière d’enseignante en maternelle, j’ai utilisé les outils
ComColors® au quotidien dans la classe. Pour moi, les élèves de
3 à 6 ans ont toutes les couleurs en eux, mais on peut déjà percevoir
des “tendances” se dessiner au fur et à mesure qu’ils “travaillent”
en classe.
En début année, pour repérer les élèves de type bleu, je donnais
aux enfants de petite section une feuille blanche au format A4
et une planche de gommettes avec une consigne simple : “Vous
remplissez la feuille avec les gommettes.” J’observais les élèves
se mettre au travail et je repérais les élèves appliqués qui plaçaient
les gommettes les unes à côté des autres, ligne par ligne et qui
venaient me rendre leur travail en me disant “J’ai fini”, même s’ils en
avaient encore à placer. La consigne avait été respectée, la feuille
était pleine. Lors des activités plastiques, je donnais des consignes
concrètes à ces élèves pour qui la créativité sans limites ou les
règles ne convenait pas.
Pour les élèves de type rouge qui ont toujours envie de faire,
j’ai utilisé le système de responsabilités fréquemment mis en place
à la maternelle et leur ai confié des tâches : aller prévenir une
collègue, par exemple. Il fallait apprendre un message, s’entraîner
à le dire, traverser l’école seul et revenir.
Pour les élèves de type jaune, je laissais plus de liberté. Pinceaux,
colle, papier de couleur… étaient à leur disposition pour s’exprimer.
Lors des séances de danse ou de gymnastique, ils étaient toujours
les premiers à avoir envie de partager les pas qu’ils venaient
d’inventer.
➙
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7. Les styles d’apprentissage
159
7. Les styles d’apprentissage
Témoignage de Marie-Line,
professeur de type jaune
« L’approche ludique que vous avez adoptée est sans doute
intéressante mais, enfin, ce n’est pas sérieux… on n’apprend pas
l’anglais en s’amusant ! »
Cette remarque résonne encore dans mes oreilles… vingt-cinq ans
plus tard ! Je débutais ma carrière de professeure d’anglais en tant
qu’intervenante extérieure dans des classes de primaire. Ce jour-là,
la directrice de l’école avait convié les professeurs de collège pour
une réunion intitulée « Lien CM2-6e ». Naturellement, elle m’avait
demandé de faire une brève intervention pour présenter mon travail
de l’année devant mes collègues. À ma grande surprise, je ne reçus
pas l’accueil enthousiaste auquel je m’attendais et la remarque citée
ci-dessus m’a particulièrement marquée et déstabilisée. Et de me
démontrer que ce qui attendait les élèves au collège était nettement
plus sérieux, nettement plus construit, nettement plus cadré…
nettement plus ANGLAIS ! Sur le moment, je n’ai pas su trouver
les mots pour justifier ma démarche pédagogique mais aujourd’hui,
forte de mon expérience, je peux l’affirmer : il n’y a rien de plus
sérieux que le JEU !
➙
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7. Les styles d’apprentissage
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7. Les styles d’apprentissage
162
7. Les styles d’apprentissage
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7. Les styles d’apprentissage
164
8. La communication
avec les élèves
165
8. La communication avec les élèves
Le cercle extérieur
indique le filtre
de perception et
de communication
de la dominante rouge
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8. La communication avec les élèves
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8. La communication avec les élèves
✗✗ Communication non-verbale
Lorsque vous parlez au quotidien, de façon naturelle, faites-
vous beaucoup de gestes ? Parlez-vous avec les mains ?
Si votre réponse est « oui » : votre profil dominant est pro-
bablement d’une couleur chaude (rouge, jaune ou orange).
Si votre réponse est « non » : votre profil dominant est pro-
bablement d’une couleur froide (bleu, violet ou vert).
✗✗ Communication paraverbale
Avez-vous une voix monocorde ou plutôt modulée ?
Si votre réponse est « monocorde » : votre profil dominant
est probablement d’une couleur froide (bleu, violet ou vert).
Si votre réponse est « modulée » : votre profil dominant est
d’une couleur chaude (rouge, jaune, orange).
Votre visage est-il expressif lorsque vous parlez ?
Votre visage n’exprime pas beaucoup d’émotions : votre
profil dominant est d’une couleur froide (bleu, violet ou vert).
Votre visage est animé et expressif : votre profil dominant
est d’une couleur chaude (rouge, jaune, orange).
✗✗ Communication verbale
Quel type de communication utilisez-vous ?
Pour les profils dominants de couleurs froides :
Vous donnez beaucoup d’informations et vous recherchez
les faits : votre profil dominant est probablement de type bleu.
Vous donnez votre avis souvent et vous êtes intéressé par
l’avis des autres et les débats d’idées : votre profil dominant
est de type violet.
168
8. La communication avec les élèves
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8. La communication avec les élèves
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8. La communication avec les élèves
n’est pas juste, incomplet ou mal dit (il exprime son doute).
Il se tient droit.
––Le verbal (mots et expressions) : je crois, je suis convaincu,
à mon avis, il faudrait, êtes-vous bien sûr ? Est-ce que vos
informations ont été vérifiées ?
–– Le paraverbal (ton de voix) : monocorde, convaincu et convain-
cant, avec peu de modulation.
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8. La communication avec les élèves
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8. La communication avec les élèves
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8. La communication avec les élèves
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8. La communication avec les élèves
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8. La communication avec les élèves
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8. La communication avec les élèves
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8. La communication avec les élèves
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8. La communication avec les élèves
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Tableau récapitulatif : les six types de personnalité, leurs filtres de perception et de communication
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Conclusion
De toutes nos années de scolarité, nombreux sommes-nous
à avoir gardé le souvenir marquant d’un enseignant. Peut-être
est-il à l’origine même de notre choix de métier.
Ses anciens élèves n’ont sans doute pas le même souvenir de ce
professeur sorti du lot. Son humour, ses exigences, ses valeurs,
sa bienveillance, son calme et ses défis pourraient faire l’objet de
leurs évocations respectives. À écouter leurs différents témoi-
gnages, on peut mettre en doute le fait qu’il s’agisse du même
et unique professeur. Sa méthode polyvalente d’enseigner a fait
cette prouesse : chacun de ses élèves a trouvé dans ses cours de
quoi nourrir sa propre motivation.
Le plaisir d’apprendre naît dans cet espace sécurisant où
chaque élève a la conviction qu’il peut progresser, à son propre
rythme, sans risquer des moqueries ou des réprimandes pour
ses erreurs ou ses lacunes. Il y est accepté tel qu’il est sans être
jugé ou catalogué.
Pour s’adapter aux besoins de chacun de ses élèves tout en
faisant vivre le groupe-classe, l’enseignant doit faire preuve de
volonté, d’inventivité et de souplesse relationnelle. Il lui faut
régulièrement remettre en question ses méthodes pédagogiques
pour rester au plus près de la réalité de sa classe et ne pas céder
au découragement. Il est alors primordial, pour lui, de bien se
connaître et de savoir activer les ressorts de sa propre motiva-
tion, afin de renouveler son plaisir d’apprendre et d’enseigner
dans l’exercice de son métier.
183
Bibliographie
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d’Organisation, 2003.
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Boyer Rémi, Enseignants et mobilité professionnelle. Conseils et
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Jullien Franck, Découvrir sa personnalité et celles des autres,
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Jullien Franck, Gallerey Christian, Kleinberg Catherine,
Topall Guy, Les 6 couleurs du manager : managez selon
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Jullien Franck, Pourquoi je stresse ? Les 6 couleurs de mon
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185
Bibliographie
186
Annexe
187
Annexe
Cerveau Cerveau
gauche droit
188
Annexe
189
Annexe
Le cercle extérieur
indique le filtre
de perception et
de communication
de la dominante rouge
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