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les bons gestes professionnels de l’enseignant

Guillemette d’Enfert

lecture cp
10 situations
pour consolider

l’apprentissage

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Guillemette d’Enfert
est maître formateur à Paris.

Direction éditoriale : Sylvie Cuchin


Édition : Céline Lorcher
Correction : Florence Richard
Maquette et mise en page : Christine Paquereau

N° de projet : 10165258
Dépôt légal : mars 2010
N° d’impression : 00000
Achevé d’imprimer en France en mars 2010 sur les presses de l’imprimerie Sepec.

© Éditions Retz 2010


ISBN : 978-2-7256-2970-4

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Sommaire
Introduction............................................................................................... 4

1 Les syllabes et les phonèmes........................................................... 7

2 La phrase du jour........................................................................... 17

3 Le « texte détaché »....................................................................... 27

4 Le texte avec des erreurs grapho-phonologiques......................... 33

5 Le texte à trous (closure).............................................................. 39

6 Le geste graphique d’écriture........................................................ 45

7 La phrase déroulée........................................................................ 55

8 Lecture compréhension et lecture collégiale................................ 61

9 Les mots outils............................................................................... 71

10 Tableau de synthèse des syllabes.................................................. 77

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Introduction
Les activités proposées dans chaque ouvrage de la collection « Les bons
gestes professionnels de l’enseignant  » ont pour but de permettre au
professeur des écoles d’acquérir les gestes didactiques et méthodolo-
giques efficaces pour mettre en place et consolider un apprentissage
spécifique, dans un niveau de classe donné, quels que soient les supports
et la méthode utilisés.

S’appuyant sur un certain nombre de situations incontournables dans


les matières fondamentales, chaque ouvrage est organisé de façon à per-
mettre à l’enseignant de s’approprier rapidement :
– ce qui relève de la démarche et du déroulement des activités au quotidien
(étapes, objectifs, consignes, nature de la tâche, supports d’activités…) ;
– ce qui relève de l’étayage auprès des élèves, de la réflexion méthodo-
logique et pédagogique : commentaires sur la posture de l’enseignant,
sur la réalisation et la régulation de la tâche, les obstacles didactiques
à prévoir, les relances possibles de l’activité, le traitement de l’erreur, la
différenciation, etc.
Cette double circulation, matérialisée par une construction de l’ouvrage
en deux colonnes, permet ainsi à l’enseignant de comprendre progressi-
vement comment mettre en œuvre les « bons gestes professionnels » lors
de la mise en activité des élèves.

Ces activités ne seront efficaces que si elles deviennent hebdoma-


daires, voire quotidiennes pour certaines d’entre elles, tous les élèves
n’apprenant pas au même rythme. L’apprentissage des élèves, et particu-
lièrement des plus fragiles, est facilité par la réitération des informations,
procédures et stratégies qu’apportent ces séances au cours d’une prati-
que guidée de l’enseignant tout au long des séances.

La consiste, pour l’enseignant, à travailler de nom-


breux éléments conjointement.
Un premier élément fondamental consiste à travailler à partir des erreurs
des élèves. Celles-ci sont acceptées et renvoyées au groupe classe pour
une recherche de solutions. C’est par la confrontation des points de vue
et leur justification que les élèves, au cours des interactions, construisent
peu à peu les procédures expertes et se les approprient.
Cette pédagogie de l’erreur se met en place dans un climat de confiance,
qui permet à chacun de s’interroger à voix haute, de proposer des hypo-
thèses, de prendre des risques avec l’assurance de ne perdre ni l’estime

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Introduction

de soi, ni sa place dans le groupe. Le maître crée un tel climat par ses
valorisations, son intérêt pour toutes les propositions, ses demandes de
justification permanente sans jugement ni notation, ses renvois des ques-
tionnements au groupe sans précéder les réponses.
De plus, le maître rassure les élèves par l’explicitation permanente de la
conduite des activités, tant au niveau de l’organisation et de la consigne
que de l’étayage. Il précise à voix haute l’objectif à atteindre, la tâche
cognitive à réaliser, le matériel utilisé, l’organisation de l’activité, du dé-
but à la fin de celle-ci. Il contribue aussi à une meilleure clarté cognitive
lors des activités collectives.
Pour faciliter le travail collectif, l’enseignant organise sa semaine, mais
aussi sa journée et ses activités, de façon ritualisée, afin que les élèves
construisent rapidement des repères les rassurant et leur permettant
d’entrer dans la tâche cognitive sans appréhension.
Au cours des activités, le maître encourage et donne la parole, mais
pratique aussi de nombreux bilans intermédiaires qui récapitulent et
reformulent les éléments importants apportés par le groupe. Il pose des
questions, propose des exemples, invalide ou apporte des connaissan-
ces quand c’est nécessaire. Il renvoie des rétroactions courtes et précises
pour gérer les élèves perturbateurs.
Les activités sont menées dans un souci d’étapes progressives.

Cette pratique guidée encourage la participation des élèves et crée un


rapport de confiance dans toutes les situations. Les élèves, encouragés
dans leur réussite et convaincus des progrès possibles progressent à
grands pas. Les activités assurent des conditions favorables d’apprentis-
sage, mais aussi d’évaluation (orale et quotidienne, sans note et sans écrit)
qui limitent le stress et l’anxiété des élèves et se sont riches d’enseigne-
ments pour le maître. Cette pratique permet d’observer au quotidien
quelles procédures les élèves construisent au cours des apprentis-
sages (explicitation demandée et travail sur l’erreur) et quels élèves n’en
construisent pas, afin de mettre en place une pédagogie différenciée.

Les 10 activités de cet ouvrage sont proposées


indépendamment des métho-
des de lecture utilisées, mais les exemples travaillés peuvent aussi s’ap-
puyer sur le capital-mots issu de celles-ci.

Le lecteur trouvera ici les objectifs des séances et leur déroulement étape
par étape, accompagné de commentaires sur les enjeux mis en place et
la posture de l’enseignant lors de sa pratique guidée. Nous nous sommes
notamment appuyés sur des exemples vécus dans une classe de cours
préparatoire de REP (Réseau d’éducation prioritaire) à Paris.

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Nous souhaitons, par la


limiter, de façon importante, l’aléatoire et l’imprévisible des si-
tuations de classe. Il existe une tension manifeste dans le fait de vouloir
en même temps prévoir des situations pédagogiques et didactiques im-
parables, qui permettraient à coup sûr que les enfants apprennent, et
l’idée que l’élève apprend par lui-même, au moment où il le souhaite
ou le peut et selon ses propres procédures. Le travail autour de l’erreur
ainsi que la précision des objectifs poursuivis permettront à l’enseignant
de gérer au mieux l’imprévu et de négocier, rebondir et inventer dans
chaque situation.
Ce travail permet aussi à l’enseignant de se sécuriser vis-à-vis des situa-
tions de classe et donc de les mener plus en confiance pour la réussite
des élèves.
Suivre les démarches et les procédures des élèves lui permet enfin d’éva-
luer son propre travail en adoptant une posture réflexive.
Guillemette d’Enfert

Les symboles utilisés au fil des déroulements correspondent


aux éléments suivants :
C Consigne donnée aux élèves
R Régulation de l’activité, relance
OD Obstacle didactique
Ex Exemples habituels donnés par les élèves
ER Erreurs fréquentes des élèves

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Les syllabes
et les phonèmes
Les rituels autour de la syllabe et des phonèmes
qui la composent
1
Cette situation se pratique sous forme de rituel de 20 à
30 min, et permet d’engager la matinée de travail avec les élèves
de façon collective tout en respectant le rythme de chacun. Elle se
met en place dès les premiers jours de l’année et dure de deux à trois mois
selon le public auquel on s’adresse. Elle est indispensable et préalable au
travail systématique de correspondance graphème/phonème (la combina-
toire).
Cette activité phonologique (qui travaille la conscience phonologique)
permet à l’élève de prendre conscience qu’un mot est constitué de syllabes
orales et qu’à l’intérieur de chaque syllabe, il est possible de discerner un,
deux ou trois phonèmes (sons) différents, voire plus. Ainsi, le mot « mai-
son » est constitué de deux syllabes orales : mai/son. Chaque syllabe est
constituée de deux phonèmes : [m] / [”] / [z] / [O)].
La syllabe orale est l’unité minimale que les élèves distinguent dans un
premier temps. C’est par l’exercice systématique, la réitération et la pro-
gressivité des exercices que les élèves vont pouvoir discerner, dans une
même syllabe, tous les phonèmes qui la composent, et ainsi les reproduire
correctement. Ce travail sera poursuivi d’un travail sur la ou les graphie(s)
de chaque phonème.
Dans un premier temps, les élèves vont stabiliser leur capacité à décom-
poser les mots en syllabes orales et à jouer avec, en les permutant, les
ôtant et en les ajoutant. Puis ils travailleront sur les phonèmes qui les com-
posent en pratiquant, de la même façon, des ajouts, des permutations, des
retraits et des inversions.
Organiser ces moments d’apprentissage sous forme de rituels répond à
deux objectifs principaux. D’une part, rassurer les élèves par la forme
ritualisée et ainsi leur permettre de s’engager sans appréhension dans la
tâche cognitive. D’autre part, perdre moins de temps à expliciter l’organisa-
tion et la tâche à réaliser. Ainsi, l’enseignant gardera durant un certain

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temps les mêmes types de questions, avec les mêmes consignes, de façon
à mettre les élèves dans un confort dû à la connaissance de ce qui est
demandé. Au bout de quelques jours, les élèves savent ce qui est attendu
et s’investissent plus efficacement.
La ritualisation de cette activité s’exerce de deux façons : d’une part, elle
se déroule toujours au même moment de la journée ; d’autre part, elle se
compose systématiquement de trois exercices dont le premier est toujours
une reprise du dernier exercice de la séance précédente.
Chaque séance se termine par une phase métacognitive, c’est-à-dire une
phase de questionnement qui verbalise de façon explicite le travail  que
l’on vient d’effectuer : pourquoi le fait-on ? comment ?
La métacognition a pour but de rendre les élèves conscients des stratégies
employées pour réussir une tâche proposée. Il s’agit de mettre des mots
sur la procédure, au-delà de l’exemple réalisé. La métacognition permet
le transfert et donc le réemploi dans un temps différé d’une connaissance
acquise. Cela aide les élèves à utiliser les informations apprises hors du
contexte d’acquisition.
Les trois séances proposées ci-après correspondent à trois moments
d’apprentissage différents : le premier moment pour acquérir la conscience
de l’unité syllabe (en tout début d’année), le deuxième pour être capable
de manipuler les syllabes dans le mot (durant le premier mois) et le dernier
pour prendre conscience des différents phonèmes qui composent une
syllabe.

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1. Les syllabes et les phonèmes

1. Prise de conscience de l’unité syllabe (environ 20 min)


OBJECTIFs – Distinguer à l’oral l’unité « syllabe » et, progressivement,
les phonèmes qui la composent
– Reproduire oralement les différents phonèmes de la langue française
– Construire implicitement des « catégories sémantiques »
pour enrichir son lexique

Remarque : en fonction des compétences des élèves et du travail effectué en grande section
de maternelle, on effectuera cette séance ritualisée durant deux semaines à un mois.
Elle nécessite de conserver pendant quelques jours les mêmes types de questions, avec les
mêmes consignes, de façon à mettre les élèves dans un confort dû à la connaissance de ce qui
est demandé, tout en graduant la difficulté et la quantité d’exercices au fil des semaines.
Le nombre d’exercices proposés n’excédera pas trois, allant du simple au complexe.
Le lendemain, il est nécessaire de commencer la séance par le dernier exercice proposé.

progression des types d’exercices à proposer 1


> type 1 Compter les syllabes d’un mot en ➜ Scander les syllabes en les prononçant
utilisant les doigts comme repère. de façon détachée et en levant un doigt par
syllabe.
Lever un doigt par syllabe permet, quand
toutes les syllabes sont prononcées, de
visualiser leur nombre. Quand on tape dans
ses mains, on ne se souvient plus combien de
fois on a tapé.

> type 2 Chercher des mots dont le nombre ➜ Attention aux syllabes terminales muettes
de syllabes a été imposé. qui ne comptent pas à l’oral. Exemples  :
bateau : 2 syllabes ; trousse : 1 syllabe.

> type 3 Rechercher la première syllabe d’un ➜ Choisir des mots d’au moins 2  syllabes.
mot. Exemples : mou/ton, la/pin ; puis é/cole, pa/
rachute…

> type 4 Rechercher la syllabe terminale d’un ➜ Dans un premier temps, proposer les
mot. prénoms de la classe et les jours de la
semaine, sans proposer de mots avec des
> type 5 Rechercher la syllabe du milieu d’un syllabes muettes. Exemples : pan/da, ta/bleau,
mot de 3 syllabes. ca/hier…
Exemples : cha/pi/teau, ca/ra/mel, pa/ra/pluie… Ensuite, proposer des séries de huit mots qui
peuvent se regrouper selon une catégorie

1. Une séance est donnée en exemple de manière détaillée pages 11 à 13.

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> type 6 Inverser les syllabes d’un mot de sémantique (par exemple, les animaux, les
2 syllabes, puis de 3 syllabes. légumes, les métiers) afin d’enrichir le lexique
Exemple : mouton ➝ TONMOU des élèves.
Proposer de temps en temps des intrus
(exemple : un prénom de la classe dans la liste
des fleurs), afin de garder l’esprit en alerte.

> type 7 Doubler puis tripler la syllabe termi- ➜ Si l’on veut ne pas être perturbé par les
nale et ensuite l’initiale. questions de lexique ni que les enfants
Exemples : mouton ➝ MOUTONTON s’attachent à analyser le mot en dehors de sa
mouton ➝ MOUMOUTON signification, il faut travailler sur un lexique
connu.

> type 8 Ajouter à la fin puis au début du ➜ Si la syllabe ajoutée a été travaillée par
mot les syllabes travaillées en classe. la classe, on peut l’écrire au tableau afin de
Exemple : après avoir travaillé sur la syllabe [di] renforcer la correspondance graphème–
des jours de la semaine : phonème.
mouton ➝ MOUTONDI

> type 9 Rechercher dans un mot une sylla- ➜ L’activité met en place systématiquement et
be spécifique, puis découvrir l’emplacement de progressivement la distinction entre « lettres »,
cette syllabe. « sons », « mots », « syllabes ». Il faut être très
Exemple : chercher la syllabe [di] dans les mots précis sur cette terminologie.
suivants  : lundi, samedi, dimanche, paradis,
Dimitri, pardi, mercredi.

> type 10 Choisir une syllabe référence, donner ➜ Exemple : avec la syllabe référence [pa] :
des mots auxquels il faut enlever la première mouton ➝ PATON mouton ➝ MOUPA
syllabe et mettre à la place la syllabe référence. renard ➝ PANARD renard ➝ REPA

> type 11 Choisir une syllabe référence, donner ➜ Ces deux exercices doivent se pratiquer
des mots auxquels il faut enlever la dernière à un rythme soutenu pour que le travail
syllabe et mettre à la place la syllabe référence. soit dynamique. Aussi, on ne cherchera pas,
au départ, à solliciter les silencieux afin de
leur laisser le temps d’intégrer la procédure
demandée.

10

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1. Les syllabes et les phonèmes

Exemple en première semaine :


compter et localiser les syllabes
OBJECTIFs – Compter les syllabes d’un mot
– Localiser une syllabe dans un mot

compter les syllabes orales d’un mot (exercice de type 1) 2


> Choisir des mots dont le nombre de syllabes
varie.

C «  Nous allons compter les syllabes du ➜ Les doigts qui se lèvent successivement
mot “cadeau” en nous accompagnant de nos au fur et à mesure que les syllabes sont
doigts. » dites permettent de visualiser le nombre de
syllabes prononcées. Pour certains élèves,
c’est l’occasion d’un travail de motricité fine.
Faire le travail avec les élèves, c’est-à-dire
montrer comment on utilise ses doigts (en
élevant d’abord le pouce, puis l’index…)
et énoncer à la fin  : «  Le mot “cadeau” a
2 syllabes. »
Demander aux élèves de bien répondre : « Il y
a 2 syllabes » et pas seulement : « Deux. » Ceci
permettra de mettre en place systémati-
quement et lentement la distinction entre les
mots : lettres, mots, syllabes, phrases.

C « On va faire pareil avec le mot “bouton”. » ➜ Après chaque consigne, laisser un temps
de réflexion afin que le travail mental se fasse
C « À votre tour : comptez les syllabes du mot chez tous les élèves.
“animal”. »
Proposer ensuite les mots poupée, radis, loup, ➜ Chaque erreur est renvoyée au groupe afin
chapiteau, vendredi, lit, caméra, lundi, accor- de faire chercher et décrire l’erreur.
déon. ER « Jean a trouvé 4 syllabes au mot “caméra”.
Qui n’est pas d’accord et pourquoi ? … Peux-
tu lui montrer comment tu as fait ? »
Travailler sur les erreurs en les renvoyant
au groupe afin de faire émerger la solution
et l’explicitation de l’erreur par d’autres
enfants (ne pas apporter la solution trop
rapidement).
2. Cf. progression p. 9.

11

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RECHERCHER LA 1re SYLLABE D’UN MOT DE 2 SYLLABES (exercice de type 3)


> Donner uniquement des mots de 2 syllabes.
C «  Je vous donne un mot de 2 syllabes ➜ Après l’énoncé de la consigne courte et
(montrer 2 doigts) ; vous ne devez me dire précise, donner un ou deux exemples pour
que la première syllabe. Par exemple, si je dis permettre à ceux qui n’ont pas construit une
BATEAU (lever successivement 2 doigts), vous représentation de la tâche à effectuer lors de
devez me répondre : BA (montrer le premier la consigne de le faire.
doigt). » Utiliser au départ des mots dont la syllabe
On peut constituer une liste particulière de terminale ne comprend pas de « e » muet.
huit mots qui constituera une catégorie ; Utiliser des mots connus des élèves afin qu’ils
par exemple, les animaux : panda – renard – ne s’attachent pas au signifié mais bien à
poussin – dauphin – lapin – chaton – cheval –  l’activité demandée.
cochon. Une liste d’au minimum huit mots doit être
constituée afin que les élèves investissent
le travail et réalisent suffisamment de fois la
tâche pour la comprendre.

RECHERCHER LA SYLLABE TERMINALE D’UN MOT DE 2 SYLLABES (exercice de type 4)


> Reprendre les noms d’animaux de l’exercice 2.
C « Je vais vous donner des mots de 2 syllabes ➜ Une fois la réponse apportée par un élève,
et vous me direz quelle est la deuxième syllabe la reformuler à voix haute afin que tout le
de ces mots, seulement la deuxième syllabe. » monde s’en empare.
Exemple : pour « bateau », prononcer « ba »
en levant un doigt, puis « teau » en levant le
second doigt. Montrer le second doigt et préci-
ser que la deuxième syllabe est « teau ».

SE RAPPELER ET REFORMULER CE QUI ÉTAIT DEMANDÉ DANS LES TROIS


EXERCICES EFFECTUÉS (exercice métacognitif)
C «  Qui peut me rappeler les trois exercices ➜ Au début, les élèves vont donner des
que l’on vient de faire ? » exemples avant d’être capables de formuler :
« Tu nous donnais un mot de 2 syllabes, on
devait te dire la première syllabe de ce mot. »
Même si l’ordre des exercices n’est pas
retenu, accepter les réponses et rappeler à la
fin sous forme de minibilan, les trois exercices
effectués chronologiquement.

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1. Les syllabes et les phonèmes

«  Pourquoi fait-on ce travail ? À quel mo-


C ➜ Réponses attendues : « Quand je voudrai
ment nous servira-t-il ? » écrire un mot, je vais, dans ma tête, le décom-
Si les élèves ne trouvent pas la réponse, expo- poser en syllabes et ensuite chercher
ser de façon explicite, en accompagnant d’un comment écrire chaque syllabe successive-
exemple au tableau, que décomposer un mot ment. »
en syllabes permet de l’écrire ; on pense à la « Pour lire un mot nouveau ou inconnu, je
première syllabe, on l’écrit ; puis à la seconde, vais lire syllabe après syllabe. »
et ainsi de suite. Montrer aussi que pour lire,
on s’attache d’abord à l’observation de la pre-
mière syllabe, puis de la seconde, etc.

2. Discerner à l’intérieur de la syllabe les phonèmes


qui la composent (environ 20 min)

OBJECTIFs – Distinguer dans une syllabe le ou les phonèmes qui la composent


– Produire des syllabes

Une fois l’unité syllabe bien distinguée dans les mots par tous les élèves, on s’attachera,
à partir d’exercices du même type que précédemment, à travailler sur l’un des deux
ou trois phonèmes qui composent la syllabe.

progression des exercices à proposer


> type 12 Distinguer le son voyelle dans la ➜ Exemple : PA/RIS.
dernière syllabe d’un mot.

> type 13 Distinguer le son voyelle dans les ➜ Exemple : PA/RIS – CHA/PI/TEAU.
autres syllabes d’un mot.

> type 14 Remplacer le son voyelle par un ➜ Exemple : PA/RIS ➝ PA/ROS.


autre son voyelle dans la dernière syllabe d’un
mot.

> type 15 Ajouter un son voyelle défini à un ➜ Exemple : ajouter le son [a] :
mot d’une syllabe inventé se terminant par TAL ➝ TA/LA.
une consonne pour former une syllabe supplé-
mentaire.
On fera épeler le mot inventé, passant ici du
phonème au graphème.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

> type 16 Changer le son consonne initial ➜ Exemple : remplacer le son consonne
d’un mot par une consonne définie, sans initial par le son [m] : PA/RIS ➝ MA/RIS.
changer le son voyelle.
➜ Exemple : remplacer le son consonne de
> type 17 Idem dans une autre syllabe d’un la 2e syllabe par le son [v] : PA/RIS ➝ PA/VIS.
mot.
➜ Exemple : remplacer par le son [t] :
> type 18 Remplacer le son consonne initial PA/RIS ➝ TA/TIS.
de chaque syllabe d’un mot par une consonne
définie.

Exemple en octobre : permuter les syllabes


et identifier le son consonne

OBJECTIFs – Permuter les syllabes dans un mot long afin de stabiliser


la discrimination des syllabes qui le composent
– Identifier le son consonne

RÉTABLIR L’ORDRE DES SYLLABES POUR RETROUVER UN MOT (exercice de type 6)


> Proposer oralement des mots de trois
syllabes dont on a inversé la deuxième et la
troisième.
C « Je vais vous donner un mot de trois syl- ➜ Exemples : KAN/ROU/GOU ➝ kangourou
labes. Mais j’ai inversé la deuxième et la troi- – HÉ/SSON/RI ➝ hérisson – É/PHANT/LÉ ➝
sième syllabe. Vous devrez les remettre à leur éléphant – SCA/BÉE/RA ➝ scarabée – PO/
place et me proposer le “vrai” mot obtenu. » RON/TI ➝ potiron – GO/LAND/É ➝ goéland
– RE/DEAU/NAR ➝ renardeau.

> Les élèves doivent mener la procédure in- ➜ Les élèves sont obligés de travailler double-
verse à celle de l’exercice 1 et faire eux-mêmes ment : organiser mentalement l’inversion
une inversion de syllabes qu’ils proposent à pour proposer le mot au groupe et enfin réta-
leurs camarades. blir les mots proposés par leurs camarades.

C « À votre tour : je vous donne un mot de ➜ Exemples : boulanger ➝ BOU/GER/LAN


trois syllabes, vous inversez la deuxième et la – pâtissier ➝ PA/SSIER/TI – cordonnier ➝
troisième. » COR/NNIER/DO – charcutier ➝ CHAR/TIER/
CU – policier ➝ PO/CIER/LI – infirmier ➝
IN/MIER/FIR – bijoutier ➝ BI/TIER/JOU.

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1. Les syllabes et les phonèmes

distinguer le son consonne dans la syllabe intiale (exercice de type 16)


C « Je vous donne un mot : vous enlevez la ➜ Cet exercice oral est une sorte d’intro-
première lettre et vous la remplacez par la duction au travail plus systématique que
lettre D. » les élèves vont maintenant entreprendre à
Exemples : bateau – rideau – ciseau – manteau l’intérieur de la syllabe.
– cadeau – gâteau – carreau… Les mots proposés ont une certaine régularité :
ils ont tous 2 syllabes et se terminent par
le phonème [o], ce qui facilite le travail
demandé.

SE RAPPELER ET REFORMULER CE QUI ÉTAIT DEMANDÉ DANS LES TROIS


EXERCICES EFFECTUÉS (exercice métacognitif)
> On procédera comme cela a été précédem- ➜ À ce niveau, la réponse apportée doit
ment exposé (pp. 12-13), en posant la question permettre de comprendre qu’une syllabe est
ritualisée : constituée de plusieurs phonèmes qui ont
C « Qui peut me rappeler les trois exercices des sonorités et des graphies différentes.
que l’on vient de faire et pourquoi nous tra-
vaillons ainsi ? »

3. Comprendre la formation d’une nouvelle syllabe


(environ 20 min)
OBJECTIFs Prendre conscience de la formation d’une nouvelle syllabe (consonne + voyelle)

AJOUTER UN SON VOYELLE POUR FORMER UNE SYLLABE SUPPLÉMENTAIRE


(EXERCICE DE TYPE 15)
C « Je vais vous proposer un mot inventé, qui ➜ Les élèves sont obligés d’utiliser la
n’a pas de sens, composé d’une seule syllabe. consonne terminale du mot inventé et
Vous allez fabriquer un nouveau mot en ajou- fabriquent ainsi une nouvelle syllabe
tant le son [a] à ce mot. » (consonne + voyelle). Ils sont aussi contraints
Exemple : RIB ➝ RI/BA de prononcer mentalement le phonème
On fera épeler le mot obtenu. consonne final du mot inventé.

Proposer les mots inventés suivants : ➜ Travailler sur des mots qui n’existent
TOUB – VUD – FID – SIT – CHOUP – SAZ – pas empêche de s’attacher à un signifié.
PICH – ROJ – PINF – TIV. Ainsi, les élèves font un véritable travail de
combinaison de phonèmes sans être aidés
par l’anticipation du mot à découvrir.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

AJOUTER UN AUTRE SON VOYELLE OU SEMI-VOYELLE POUR FORMER


UNE SYLLABE SUPPLÉMENTAIRE (EXERCICE DE TYPE 15)
C« On va reprendre les mêmes mots inventés, ➜ Ce changement permet d’approfondir
mais cette fois, on ajoutera à la fin du mot le le travail demandé précédemment, c’est-à-
son [”)]. » dire d’utiliser la consonne terminale du mot
donné pour fabriquer une nouvelle syllabe.

AJOUTER UN AUTRE SON VOYELLE OU SEMI-VOYELLE POUR FORMER


UNE SYLLABE SUPPLÉMENTAIRE ET ÉPELER LE MOT OBTENU (EXERCICE DE TYPE 15)
C « Je vais vous donner de nouveaux mots in- ➜ Si les élèves sont capables d’épeler le mot
ventés. Cette fois, vous ajouterez [O)] à la fin du inventé obtenu, c’est qu’ils ont une représen-
mot et vous devrez épeler le mot obtenu. » tation mentale très précise de la combinatoire
Exemples : SOL ➝ SOLON – BUD ➝ BUDON – et de son fonctionnement.
RIT ➝ RITON – VICH ➝ VICHON – PAZ ➝ PAZON
– FIB ➝ FIBON – CAP ➝ CAPON – DAF ➝ DAFON
– JUV ➝ JUVON…

SE RAPPELER ET REFORMULER CE QUI ÉTAIT DEMANDÉ DANS LES TROIS


EXERCICES EFFECTUÉS (EXERCICE MÉTACOGNITIF)
> On procédera comme cela a été précédem- ➜ Exercice métacognitif.
ment exposé (pp. 12-13), en posant la question La réponse apportée doit permettre à ce niveau
ritualisée : de comprendre qu’une syllabe est constituée
C « Qui peut me rappeler les trois exercices de plusieurs phonèmes différents qui ont des
que l’on vient de faire et pourquoi nous tra- sonorités et des graphies différentes.
vaillons ainsi ? »

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La phrase du jour
Cette activité, menée deux ou trois fois par semaine, dès
le début et durant toute l’année, permet de mettre en place
de nombreux objectifs qui participent tous à l’apprentissage
2
de la lecture. Tous les éléments indispensables à l’acquisition de
l’écrit (correspondance graphème/phonème, structure syntaxique
de la phrase, différence entre langue orale et langue écrite, règles ortho-
graphiques et syntaxiques, etc.) se construisent à partir d’un
Ceci
permet au groupe de produire une phrase correcte en découvrant collec-
tivement la complexité de l’écrit et en construisant petit à petit un capital
de références (notions et savoirs) commun à la classe.
Les premières fois, le maître devra disposer d’une bonne heure de façon à
pouvoir mener l’activité jusqu’à son terme sans interruption. Après un mois
ou deux, il pourra mener l’activité en deux temps, c’est-à-dire conduire la
seconde partie (correspondant à la phase écrite) dans un temps différé.

1. Élaboration d’une phrase commune (environ 10 min)

OBJECTIF Création d’un capital mots commun à la classe

SE PRÉPARER À ENTRER DANS L’ACTIVITÉ


Tous les élèves sont à leur table, réunis en ➜ Faire ranger cahier et trousse permet
groupe classe. Les tables sont vides. d’éliminer les occasions de s’occuper d’autre
chose que du travail oral en classe.

> L’enseignant se place devant eux et auprès ➜ L’enseignant est visible et audible de tous.
du tableau dont il va se servir au fur et à me- Durant ce travail oral, il doit pouvoir porter
sure du déroulement de l’activité. son regard sur tous les élèves de façon à ne pas
laisser de côté des élèves muets ou en retrait.
Il balayera la classe du regard, ce qui permet
aussi d’encourager chacun en reconnaissant
sa présence, et d’intervenir par le regard sur
les quelques déviances ou activités annexes
de certains de ses élèves.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

présenter et lancer l’activité


> Le maître présente l’activité, c’est-à-dire ➜ Prendre le temps de bien présenter, d’une
les étapes qui vont se dérouler et le travail part, les étapes du déroulement de l’activité et,
qu’auront à fournir les élèves : d’autre part, l’idée d’organisation d’un travail
C « Nous allons inventer une phrase du jour, collectif à l’oral et de réalisation commune.
que j’écrirai au tableau avec votre aide. Nous
allons ainsi écrire les mots, syllabe après syl-
labe, en utilisant tout ce que nous savons.
Ensuite, vous la recopierez.
Nous allons travailler tous ensemble, ce sera la
phrase de toute la classe ; tout le monde peut
faire des propositions, tout le monde a le droit
de se tromper. »

> Demander aux élèves de proposer des phra-


ses qui parlent de quelque chose que toute
la classe connaît, des phrases qui puissent
intéresser tout le monde :
C «  Proposez-moi une phrase qui parle de
quelque chose que tout le monde connaît. »
Donner un exemple ou deux :
Mardi, tous les élèves de CPA ont réalisé une
fresque en couleurs.
Nous avons découvert un nouveau personnage
dans notre roman.

> Laisser un temps de recherche individuelle


et silencieuse.

2. Choix de la phrase (environ 15 min)

OBJECTIFS – Enrichissement de la langue


– Construction de la structure de la phrase

recueillir les propositions


C « Levez le doigt quand vous avez une propo-
sition de phrase à faire. » EX Au départ, les élèves proposent souvent
des phrases du type  : Lundi, nous avons
> Écouter une à une six à sept propositions et fait de la gymnastique. Mardi, on a été en
les étayer : musique… car ce sont des phrases proches
C « Léa, nous écoutons ta proposition de phrase. » des exemples donnés en étape 1.

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2. La phrase du jour

Il est possible, lors des premières séances,


d’accepter ce type de phrases qui permettra,
d’une part, d’employer le «  nous  » collectif,
forme typique de l’écrit et peu connue des
élèves, d’autre part, de préciser ce qui est
commun à la classe et donc d’inscrire chacun
dans le groupe classe. Il n’est pas inutile non
plus, en début d’année, de travailler sur des
éléments qui structurent le temps (l’emploi
du temps).

– Si la phrase proposée porte sur un sujet trop EX à rejeter : Ma mère m’a acheté des chaus-
personnel ou inconnu de la classe, rejeter la sures. Expliquer que chacun ne peut parler
proposition pour cette raison. de lui personnellement car ce serait trop long,
qu’il y a d’autres moments où on peut le faire,
lors de la récréation par exemple. Que, pour
l’instant, il s’agit d’évoquer quelque chose qui
concerne tous les élèves de cette classe, donc
quelque chose qui s’est passé sur un moment
de classe.

– Si la phrase est mal construite syntaxique- EX à améliorer : La classe, elle est bien déco-
ment, demander aux autres élèves de tenter rée cette année. Faire reformuler cette phrase
une reformulation plus correcte jusqu’à l’ob- qui est acceptable au niveau du sens, mais
tention d’un phrase syntaxiquement correcte. pas au niveau syntaxique ; le « elle » doit être
supprimé. Montrer qu’il n’est pas utile de
formuler deux fois le sujet de la phrase.

EX à améliorer  : la belle classe. Ce type de


– Si la phrase est incomplète du point de vue suite de mots sans verbe peut être proposé
sémantique demander des ajouts, guider vers par des élèves qui n’ont pas acquis la
les éléments à ajouter en posant des questions compréhension qu’une phrase est porteuse
sur ce que l’on comprend de la phrase. d’un sens. Proposer à l’élève de terminer sa
phrase en disant : « Tu veux parler de la classe,
mais on ne comprend pas ce que tu veux dire
à son sujet. Pourrais-tu nous dire ce que tu
souhaites exprimer sur la classe, est-ce qu’elle
est belle, grande, trop petite, colorée ? »

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

> Une fois l’idée précisée par l’élève concerné, ➜ Solliciter un autre élève sur la phrase
demander à un autre de reformuler la phrase incomplète permet de ne pas mettre en danger
avec l’idée qui manquait afin de faire apparaî- l’enfant concerné en ne le plaçant pas face à
tre le verbe et son complément. sa première erreur.

> Valoriser toutes les tentatives. ➜ Après la première proposition, dire  : « Ta
phrase est intéressante, je la garde en tête,
mais je vais en écouter d’autres. »

> Les propositions rejetées doivent l’être de ➜ On utilisera des formules comme  : «  Ta
façon positive afin de ne pas dévaloriser celui proposition est intéressante, je la garde pour
qui a formulé la phrase ou briser l’élan des élè- plus tard… Je la mets de côté dans ma tête car
ves pour ce travail. actuellement c’est trop difficile mais bientôt
nous pourrons y travailler… »

> On veillera assez rapidement à diriger les ➜ Accepter toutes les propositions et faire
élèves sur les thèmes travaillés en classe ou très rapidement le tri entre les propositions
sur le roman ou l’histoire étudié(e) en lecture. qui sont acceptables car elles vont permettre
Pour engager à la recherche de telles phrases, de travailler avec la classe certains éléments
on pourra leur demander d’essayer de formu- précis, et celles qui doivent être rejetées
ler des phrases qui soient un résumé du passa- car trop difficiles ou déjà examinées
ge de lecture du moment. Cela permettra une systématiquement.
première approche du « résumé ».

choisir la phrase du jour


> Au bout d’un certain nombre de proposi- EX pour travailler une correspondance
tions, faire un choix en fonction des éléments graphème / phonème  : Superbazar est un
orthographiques, grammaticaux, graphopho- monstre qui adore faire des bêtises.
nologiques ou syntaxiques les plus intéres- Avec cette phrase, il est possible de travailler
sants à travailler en fonction des compétences les deux valeurs de la lettre s qui peut faire
en langue du moment. deux sons différents, [z] et [s]. Mais aussi de
voir qu’il y a deux graphies possibles pour
le son [z], la lettre s et la lettre z. On pourra
même solliciter les élèves lors de cette
découverte ou redécouverte sur une troisième
graphie possible du son [s] avec deux s en
leur demandant s’ils n’ont pas rencontré dans
les prénoms de la classe, par exemple, une autre
façon de graphier le son [s].

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2. La phrase du jour

Il s’agit d’envisager très rapidement le type de EX à améliorer : Ce matin, il y avait des poli-
difficultés que les enfants vont rencontrer en ciers devant l’école.Éviter en tout début d’année
essayant d’écrire la phrase afin de réinvestir l’article élidé (l’école) car il sera difficile
des notions déjà rencontrées et d’en construire pour les élèves de segmenter le déterminant
de nouvelles. du nom. Proposer à la place, pour garder la
phrase  : une école. Mais il faudra proposer
plus tard cette difficulté afin de poser le
problème du l’.

Si l’enseignant le juge nécessaire, il peut enrichir ➜ Par exemple, si on veut introduire la décou-
la phrase en ajoutant un ou deux éléments verte des lettres muettes qui s’expliquent
pour mettre en exergue certains problèmes de par le changement de genre, on peut, dans
langue. De la même façon, si les phrases pro- la phrase Superbazar est un monstre qui
posées sont jugées trop pauvres pour l’étude adore faire des bêtises, ajouter un adjectif
de la langue, il peut proposer une phrase de qualificatif (petit, grand…) dont la lettre
son choix. terminale peut s’expliquer par l’écriture du
féminin. Ce qui donnera : Superbazar est un
petit monstre qui adore faire des bêtises.

Au début de l’année, certains élèves seront ➜ « J’ai vu que tu avais écouté attentivement
dans l’observation des propositions des autres ce qui a été dit, je suis certain(e) que tu avais
avant d’oser se lancer… Ne pas inciter trop des idées que tu nous apporteras lors de la
fortement à la participation, laisser les élèves prochaine séance… C’est quelque chose que
prendre leur place à leur rythme dans cette ac- tu connaissais, j’en suis sûr(e)... »
tivité, mais encourager leur participation.

3. Mémorisation collective de la phrase (environ 5 min)

OBJECTIF Mémorisation et oralisation d’une structure syntaxique correcte

> Une fois la phrase choisie par l’enseignant, ➜ Oraliser collectivement la phrase choisie
demander à toute la classe de la répéter col- permet à ceux qui sont le plus en difficulté
lectivement deux ou trois fois, puis à quelques de ne pas être immédiatement stigmatisés.
élèves en particulier (7), afin de la mémoriser.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

4. Comptage des mots de la phrase (environ 5 min)

OBJECTIF Segmentation de la chaîne orale en langue écrite

recherche individuelle
> Demander aux élèves de compter silencieu- OD Si la phrase choisie comprend la tournure
sement le nombre de mots de la phrase (ils « c’est », les élèves ne compteront qu’un mot
peuvent s’aider de leurs doigts). L’enseignant dans un premier temps et ils découvriront à
compte aussi les mots silencieusement devant l’écrit que ce sont deux mots. On expliquera
les élèves. alors qu’ils traiteront cette difficulté en CE1
et on acceptera ici que « c’est » compte pour
un seul mot.

mise en commun collective


> Relever le nombre de mots comptés en ➜ La visualisation d’un doigt par mot aide à
demandant à quelques élèves combien ils ont la segmentation de la chaîne orale en chaîne
compté de mots. S’il y a désaccord, proposer de écrite, notamment quand il y a des liaisons,
compter les mots tous ensemble, oralement. si on ne va pas trop vite en comptant. Par
Compter les mots de la phrase en la segmen- exemple, pour distinguer « est » de « un » dans
tant lentement et en levant un doigt pour cha- la phrase Superbazar est un petit monstre
que mot. Le faire au début de l’année deux ou qui adore faire des bêtises, prononcer
trois fois. lentement « est » en soulevant un doigt puis
« un » avec le doigt suivant.
> Demander à 2 élèves de le faire à nouveau
à l’oral pendant que l’ensemble de la classe le
fera silencieusement.

5. L’encodage (environ 20 min)

OBJECTIFs – Réinvestissement des correspondances graphèmes-phonèmes


systématisées en classe et découverte de nouvelles correspondances
avant leur apprentissage systématique
– Prise en compte du rôle et de l’obligation orthographique
– Découverte de certaines règles grammaticales et de leur utilisation
– Découverte de la complexité de l’écrit mais aussi de l’obligation
de ses règles

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2. La phrase du jour

recherche individuelle
R Dire que l’on va maintenant passer à l’étape ➜ Attendre le silence avant de commencer
suivante, très importante : écrire ensemble la l’encodage.
phrase au tableau. Attendre d’avoir tous les yeux vers soi.

> Demander à un élève de rappeler le premier


mot. Puis, dans ce premier mot, d’indiquer la
première syllabe qu’on entend.

C « Comment on pourrait écrire cette syllabe,


avec quelles lettres ? »
Commencer l’encodage par syllabe au tableau,
devant les élèves, au rythme de leurs proposi-
tions.

> Une fois la syllabe du premier mot trouvée, ➜ Préciser, à chaque fois, qu’on va écrire ce
demander aux élèves de vous donner les let- qu’on entend. Ainsi, si la phrase choisie
tres pour écrire cette syllabe : il s’agit d’épeler. est : Cobi est sorti de la malle en fer, dire :
«  J’entends la syllabe [CO] du mot Cobi  ;
comment pourrais-je l’écrire ? »

> L’enseignant encode au tableau sous la dic- ➜ Il faut être très précis dans le langage afin
tée des élèves interrogés en demandant toute de permettre aux élèves de faire la distinction
leur attention aux autres élèves afin que si des entre mot, syllabe, lettre, son, ce qui n’est pas
erreurs surviennent, ils puissent faire d’autres acquis au début du CP.
propositions.

Encodage des syllabes et des mots les uns après les autres
> Attendre des propositions d’encodage suc-
cessives pour chaque mot. Récapituler, synthé-
tiser et formuler les connaissances acquises
lors de bilans intermédiaires.

> Chaque proposition est retenue et tra- OD Pour la syllabe [co], si la première
vaillée. Les erreurs des élèves sont proposées proposition émise est la graphie ko, dire
aux autres afin que les rectifications soient que cette graphie permet effectivement
données quand cela est possible (et c’est sou- d’entendre [co], mais que, pour ce mot-là,
vent le cas) par les autres élèves. ce n’est pas celle-ci. Demander alors aux
élèves de rechercher les autres graphies qui
se prononcent [co], en s’aidant des panneaux
référents de la classe.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

C «  Qui n’est pas d’accord avec ce qui vient ➜ Demander aux élèves de justifier leurs
d’être proposé et pourquoi ? » propositions met au jour et donc rend visibles
leurs connaissances et leurs procédures
et permet que les plus en difficulté s’en
emparent. Cela vous permet aussi d’évaluer
en permanence où en sont les élèves sur des
points extrêmement précis.

RE Accompagner et relancer systématique-


ment les élèves en réactivant des éléments
donnés, des notions travaillées à d’autres moments
dans la classe, en proposant des minibilans.
Proposer des comparaisons ou des récurrences
quand cela est possible.

> Ainsi, pour écrire « Cobi » : OD Si la majuscule n’est pas proposée, préciser
« Nous avons déjà rencontré deux façons d’écrire qu’il reste un problème, que le mot « Cobi » est
la syllabe [co]  ; avec les lettres c et o comme non seulement le premier mot de la phrase
pour le mot “Cobi”, mais aussi avec les lettres k mais aussi le prénom d’un personnage, afin
et o comme pour le mot “koala” qui est affiché de faire verbaliser par un élève la règle de la
au mur. Dans les mots “copain”, “copine”, “col- majuscule.
lège”, on retrouve la syllabe [co] qui s’écrit avec
les lettres c et o. »

> Pour le mot « en » : ➜ Les graphies du son [A)] seront écrites dans
« On vient de voir que le son [A)] peut s’écrire de un coin du tableau comme mémoire de ce
deux façons : an ou en… » qui vient d’être rencontré.

> Pour certains problèmes orthographiques, ➜ Ainsi, pour trouver la lettre muette de
notamment les lettres muettes à la fin des « renard  », faire rechercher le nom de la
mots, guider les élèves vers une recherche femelle et/ou des petits (renarde, renardeau) ;
grammaticale ou étymologique. puis montrer que le d final de « renard » sert à
écrire ces deux noms. Si on cherche la lettre
muette de « loup », on peut parler de sa racine
latine en expliquant qu’il vient du mot « lupus ».
Pour des problèmes orthographiques ou gram-
maticaux trop complexes, donner la solution.

RE« Je vais vous relire les trois mots déjà écrits À chaque fois qu’un mot est encodé, noter
afin que l’on puisse terminer la phrase. » son numéro en dessous. Cela aidera les élèves
Relire à voix haute en montrant chaque mot lu. lors de la phase de copie de la phrase.
Cobi est sorti de la malle en fer.
1 2 3 4 5 6 7 8

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2. La phrase du jour

6. Relecture (environ 5 min)

OBJECTIFs – Enrichissement du lexique


– Utilisation de la mémoire orthographique
– Mémorisation d’une structure syntaxique correcte

> Faire relire la phrase complète, collective- ➜ Ceci afin d’aider les enfants les plus en
ment puis par quatre ou cinq élèves. difficulté, qui ont le moins participé, en
rappelant ce qui est écrit.

> Demander aux élèves de fermer les yeux.


Cacher deux ou trois mots de la phrase.

> Faire ouvrir les yeux et demander une lec- ➜ Cela permet d’évaluer si les enfants ont
ture individuelle silencieuse afin de retrouver intégré la phrase et s’ils ont mémorisé certai-
les mots cachés et, quand cela est possible, de nes graphies.
les épeler (lettre après lettre).

7. Copie de la phrase (environ 10 min)

OBJECTIFs – Apprentissage de la copie comme activité « intelligente »


– Mémorisation de l’orthographe d’un mot

C « Copiez la phrase du jour notée au tableau ➜ Ultérieurement, celle-ci sera affichée


dans votre cahier du jour. » au mur par l’enseignant comme référence
commune à la classe.

> Donner aux élèves une méthodologie pour ➜ Éviter la copie lettre après lettre qui est
recopier la phrase : fastidieuse et peu rentable sur le plan des
– S’attacher d’abord au premier mot. acquisitions.
– Dans un premier temps, pour les grands mots, Ce travail de copie prend du temps au début de
mémoriser syllabe par syllabe. l’année, mais est indispensable. Il faut passer
– Pour les petits mots outils (dans, avec…), on dans les rangs, encourager tous les élèves et
peut les mémoriser en les épelant très rapide- les aider, soit en leur rappelant à quel mot
ment dans sa tête (a-v-e-c). ils en sont, soit en les aidant à faire le geste
graphique d’une lettre qui leur paraît difficile.
La difficulté de réaliser le geste graphique de
certaines lettres peut ralentir l’exécution de
ce travail.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

8. Production d’écrit (environ 10 min)

OBJECTIFs – Réutiliser les éléments (correspondances graphèmes/phonèmes,


problèmes orthographiques) activés au cours de la séance qui vient
de se dérouler en les consolidant individuellement
– Comprendre ce qu’est une phrase (une suite de mots qui a du sens)
et quelles permutations sont possibles à l’intérieur de celle-ci

production orale collective


> Souligner un ou deux mots de la phrase au ➜ Au début de l’année de CP, on demandera
tableau. une permutation sur les personnages de
la phrase ou les substantifs. Ex.  : Léna a
> Demander aux élèves de produire de nouvel- découvert un monstre dans son cartable.
les phrases en changeant les mots soulignés. Pour changer le mot « Léna », on s’aidera des
étiquettes prénoms de la classe qui sont à
disposition. Pour le mot « monstre », on peut
établir collectivement au préalable une petite
liste au tableau : un loup, un fantôme, un jouet…

OD Certains élèves se contenteront d’une


écriture phonétique « approchée ». Ils peuvent
ainsi proposer le mot « tortu ». On leur fera
remarquer qu’il est correct par rapport aux
sons entendus, mais qu’il y a un « e » qu’on
n’entend pas à la fin.

production ÉCRITE INDIVIDUELLE


> Demander aux élèves de faire la même ➜ On ne demandera pas aux élèves d’en-
chose individuellement, sur le cahier du jour coder un mot phonétiquement, on proposera
ou de brouillon. toujours une orthographe correcte.

9. Devoir du soir (environ 10 min)

OBJECTIF Consolidation et mémorisation du travail effectué en classe

C « Cette phrase sera relue le soir à la maison. » ➜ Relire régulièrement les phrases à la maison
permet de consolider le travail effectué dans
la journée, mais aussi de tenir les parents au
courant du capital de mots travaillés en classe.

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Le « texte détaché »
Cette activité consiste à mener de front un double
objectif  : décodage et compréhension, le décodage étant
au service de la compréhension. Celui-ci est un outil qui
3
permet aux élèves de parvenir à lire le message porté par le
texte. Ce double objectif est mené alternativement tout au long de
l’activité. L’enseignant accompagne, précise, valide, infirme les hypothè-
ses des élèves sur le code, tout en les sollicitant sur le sens des phrases
puis du texte dans son entier.

, depuis le début et durant toute l’année de


cours préparatoire, elle est une des activités essentielles pour l’appren-
tissage de la lecture. Lire de façon collective un texte écrit au tableau de-
mande aux élèves de mettre en commun, en les justifiant, les acquis sur les
correspondances graphème-phonème ainsi que des notions de grammaire
et d’orthographe, tout en élaborant la compréhension d’un texte simple.
Elle permet, par son organisation collective et les interactions entre élèves,
de verbaliser des procédures,d’activer des acquis, de construire des notions
mais aussi, pour les élèves les plus fragiles, de construire le sens d’un texte
et de s’emparer de procédures et d’indices apportés par le groupe classe,
sans dévalorisation ou stigmatisation due à l’échec (ce qui arrive notam-
ment quand l’élève travaille seul face à un texte). L’enseignant peut évaluer
exactement les acquis individuels des élèves en observant les justifica-
tions et les procédures qu’ils mettent en place pour déchiffrer les mots.
Ce travail permet enfin à l’enseignant de pratiquer la différenciation en
sollicitant et en questionnant les élèves selon leur niveau et leur besoin.

Le « texte détaché » doit répondre à un certain nombre de :


L’enseignant invente un texte différent du support de lecture sur lequel les
enfants apprennent à lire, mais qui propose un contexte connu de tous : ce
texte doit être en lien avec l’histoire du manuel de lecture ou d’un thème
abordé régulièrement en classe.
Au début de l’année, le texte sera composé de quatre à cinq phrases au
maximum. Il s’enrichira au fur et à mesure du temps, jusqu’à comporter
une quinzaine de phrases en fin d’année.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

• Un certain nombre de mots doivent être déjà connus ou avoir été ren-
contrés par les élèves, mais 30 à 40 % sont des mots nouveaux.
• Certains mots sont constitués de correspondances graphème-phonème
que les enfants ont rencontrées afin de les consolider et de les évaluer.
• D’autres proposent de nouvelles correspondances qui pourront ainsi
être mises en exergue.
• Le texte peut aussi proposer des éléments de grammaire qui seront tra-
vaillés systématiquement au CE1, mais dont on peut déjà donner des élé-
ments au CP ; par exemple, le pluriel régulier (en -s) des substantifs, la ter-
minaison en -ent des verbes du premier groupe à la troisième personne du
pluriel du présent de l’indicatif, la marque du féminin de certains adjectifs
qualificatifs, etc.
Ce travail d’invention de texte en amont est minutieux car il s’agit de poser
des problèmes sur lesquels les élèves devront réfléchir, en anticipant les
difficultés auxquelles ils seront confrontés. Il doit aussi permettre que tous
les élèves de la classe, qui est forcément hétérogène, y trouvent un élément
qu’ils seront capables de lire de façon autonome et d’expliciter.

1. Découverte du texte et recherche silencieuse


(environ 3 min)

OBJECTIFs – Observation et imprégnation du geste graphique étudié


systématiquement par ailleurs en classe
– Effectuation d’une première recherche silencieuse de décodage

se préparer à entrer dans l’activité


Tous les élèves sont à leur table ; celles-ci sont
vides.

C «  Je vais écrire au tableau devant vous un ➜ On peut rappeler que le premier travail en
nouveau texte. Votre travail consiste à essayer lecture est de porter ses yeux sur ce qui est
de le lire des yeux, en gardant le silence. Quand écrit, puisque ce sont les yeux qui prennent
le texte sera complètement écrit, nous le lirons les premières informations.
ensemble. »

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3. Le « texte détaché »

> L’enseignant écrit le texte lentement, en ➜ L’écriture cursive permet aux élèves de
écriture cursive, au tableau. voir la production des gestes graphiques qu’ils
travaillent régulièrement en classe s’effectuer
sous leurs yeux.
De plus, la lenteur de l’écriture leur permet
d’élaborer un premier déchiffrage du texte.

> L’enseignant veille à remobiliser l’attention ➜ L’enseignant vérifie, en se retournant de


des élèves durant les quelques minutes de temps à autre, que tous les élèves suivent et
l’écriture du texte au tableau. cherchent à lire, et rappelle que la première
tâche pour apprendre à lire est de regarder
les mots écrits, donc le tableau…

2. Élaboration collective du sens du texte (environ 35 min)

OBJECTIFs – Découverte ou réinvestissement de procédures de déchiffrage


données par un pair
– Découverte ou réinvestissement des correspondances
graphème-phonème systématisées en classe
– Établissement d’un horizon d’attente qui aidera les plus
en difficulté à comprendre le texte

La construction collective du sens du texte va se faire par propositions et justifications.

préparer et lancer l’activité


Le texte est maintenant entièrement écrit au
tableau.
C «  Sans lire précisément ce qui est écrit, ➜ Les élèves peuvent avoir lu des syllabes, des
quelqu’un peut-il me dire de quoi parle ce mots, des bouts de phrases ou simplement, au
texte ? » début d’année, reconnaître certaines lettres.

> Quand un enfant fait une proposition, il se ➜ L’enseignant met au jour et accompagne
déplace et vient au tableau montrer le mot ou la recherche de solutions en validant, en
la syllabe reconnue, mais il doit aussi ensuite questionnant, en proposant des exemples,
se tourner vers les autres pour expliquer com- en mobilisant sur des indices déjà capitalisés
ment il a fait. en classe, en valorisant chaque réussite
Toutes les propositions sont à prendre en et proposition, en faisant attention à ne
compte et à valoriser. Chaque erreur est traitée maintenir personne à l’écart, en observant les
collectivement. élèves qui décrochent afin de leur proposer

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

une tâche qui les remobilise, en gérant les


conduites déviantes et en gardant en tête
les éléments qu’il souhaitait faire apparaître
quand il a écrit le texte.
Lors de cette activité, comme pour « La phrase
du jour », il s’agit pour l’enseignant de garder
en mémoire tous les indices donnés lors des
séances précédentes et de les réactiver si
nécessaire afin que les élèves fassent des liens
et s’emparent de nouvelles connaissances.

recueillir les propositions et en demander la justification


C «  Faites vos propositions, nous les vérifie- ➜ Les élèves vont certainement reconnaître
rons ensemble. » en premier lieu les personnages de l’histoire,
ce qui leur permettra de situer le contexte.

Demander systématiquement à l’élève inter- ➜ Si un élève dit que c’est un texte qui parle
rogé d’expliciter sur quel élément du texte il d’une maman et d’un papa, il doit être capable
se base pour faire sa proposition, c’est-à-dire d’aller montrer les mots « une maman » et « un
demander une justification dans le texte : les papa » qu’il a reconnus.
élèves qui proposent quelque chose se dépla- Toutes les propositions doivent être justifiées,
cent et viennent montrer au tableau ce qu’ils c’est-à-dire que les élèves doivent s’obliger à
ont reconnu. tenter d’expliquer à voix haute comment ils
ont procédé mentalement pour lire le mot.
Une fois cette habitude prise, les élèves le
font systématiquement.

– Si l’information apportée est juste, l’ensei- EX «  J’ai reconnu le mot “bateau” car b et a
gnant la valide et la valorise. cela fait [ba] et e-a-u, cela fait le son [o], donc
t et eau, cela fait [to]. » « J’ai reconnu [ba] car
c’est comme le début du mot “ballon”. »

– Si l’information proposée est incomplète, EX « Oui, Mohamed a raison : le son [ON] peut


l’enseignant fait appel à d’autres élèves pour s’écrire avec les lettres OM, mais il y a une
la compléter tout en valorisant le début d’in- explication qui est… »
formation donnée.

– Si l’information est erronée, attendre quel- ➜ Toujours renvoyer la difficulté rencontrée


ques instants pour voir si un élève réagit spon- au groupe classe afin de faire émerger les
tanément. Sinon, s’interroger à haute voix, solutions et les procédures employées par les
mais sans donner la réponse sur la précision élèves eux-mêmes.
de l’information donnée, soit en proposant un

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3. Le « texte détaché »

contre-exemple soit en demandant confirma-


tion au groupe.
Les propositions des élèves sont acceptées
même si elles ne respectent pas la chronologie
du texte.

faire des bilans intermédiaires


> Après la découverte d’une graphie nouvelle EX «  On vient de rencontrer une nouvelle
par un élève, l’enseignant peut procéder à un manière d’écrire le son [”]. On connaît donc
minibilan récapitulatif qui valide et synthétise maintenant  quatre façons d’écrire le son [”] :
les connaissances. è, ê, ai, ei. »
Lister dans un coin du tableau ce bilan en Cette phase permet aussi à l’enseignant
même temps qu’on le présente afin de capi- d’évaluer très précisément ses élèves tant
taliser un grand nombre d’indices sur le code au niveau de la correspondance graphème-
et sur l’écrit. Ces indices seront réactualisés au phonème construite systématiquement en
cours d’autres séances, mais aussi travaillés classe que sur des anticipations et construc-
systématiquement à un moment précis de la tions individuelles. En effet, certains élèves
progression de la classe. vont être capables, dès le début de l’année,
d’avancer plus vite que ce que qui est
travaillé systématiquement par la progres-
sion de la méthode. Ils pourront anticiper
de nombreuses correspondances graphème-
phonème avant leur apprentissage systé-
matique.

passer du décodage à la compréhension


> Quand une phrase est presque entièrement ➜ Ceci afin d’engager les élèves à lire les
décodée, l’enseignant propose de la lire à voix éléments du texte non découverts et à
haute et interroge les élèves sur son sens. comprendre qu’il faut organiser les informa-
tions, et donc procéder à la lecture depuis le
début du texte.

C « Alors que nous dit cette phrase ? Ne nous ➜ Une discussion s’engage dès que des
manque-t-il pas quelque chose ? Que compre- informations demandent à être explicitées  :
nez-vous ? » le travail de décodage n’est qu’un outil au
service de la compréhension, même s’il
s’avère être un outil complexe et obéissant à
un nombre conséquent de règles.

31

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

3. Lecture complète du texte (environ 4 min)

OBJECTIFs – Lien entre décodage et sens du texte (le décodage au service du sens)
– Articulation entre mot, phrase et texte
– Lecture intonative à voix haute

> Une fois le texte déchiffré, le relire, une pre- ➜ La lecture à voix haute de l’enseignant
mière fois seul, puis collégialement, c’est-à- doit être intonative et permettre aux élèves
dire tous ensemble à voix haute, guidés par le les plus en difficulté de construire, si ce n’est
doigt (ou la règle) de l’enseignant qui suit les déjà fait, une compréhension de l’ensemble
groupes de mots lus. du texte. De plus, accompagner sa lecture en
suivant avec la règle les groupes de souffle
aide les élèves (pour qui, en début d’année,
suivre des yeux une lecture à voix haute est
difficile) à construire des repères.

> Puis faire relire successivement 4 à 5 élèves. ➜ Solliciter les élèves les plus en avance afin
Demander aux autres élèves de suivre des yeux que la lecture à voix haute ne prenne pas trop
la lecture effectuée par leur camarade. de temps, ni ne soit impossible à réaliser.
Si des questions de compréhension se posent
encore aux élèves et émergent de façon
spontanée, prendre le temps d’y répondre.

4. Relecture (environ 4 min)

OBJECTIFs – Mémorisation du texte


– Lecture silencieuse

> Procéder comme pour « La phrase du jour » : ➜ Voir pp. 17-26.
en cachant des mots et en demandant aux
élèves de les retrouver en lisant silencieuse- ➜ Au début de l’année, proposer une version
ment le texte depuis le début. en cursive et en script d’un même texte
permet aux élèves de passer d’une écriture
> Distribuer ensuite le texte imprimé sur à l’autre et de stabiliser ainsi l’apprentissage
papier dans deux écritures différentes, une fois des deux écritures. Lors de la lecture du texte,
en cursive, une fois en écriture scripte. le maître peut s’appuyer sur la version en
Faire relire le texte en écriture scripte. script pour pointer les difficultés que posent
Ce texte est collé dans le cahier de devoirs afin certaines lettres qui se ressemblent (b/d, q/p) ;
d’être relu à la maison. mais aussi présenter des différences entre les
deux écritures (n en cursive a deux ponts
mais n’a qu’un pont en script, etc.).

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Le texte
avec des erreurs
grapho-phonologiques 4
Ce travail se déroulera comme sur le texte détaché, en suivant les mêmes
étapes et la même démarche : partir des propositions des élèves de façon
à faire émerger des acquis et des procédures et à en construire de nou-
veaux. Il nécessitera le même temps pour être mis en œuvre, soit environ
45 min.
Son objectif reste le même : utiliser le code comme un outil au service de
la compréhension d’un texte, tout en pointant des caractéristiques parti-
culières de la langue, soit au niveau phonologique soit au niveau ortho-
graphique. Ce travail permettra d’insister sur les confusions récurrentes
dans l’apprentissage de la lecture, comme : t/d, p/b, m/n, j/z, cr/gr, fr/vr,
dr/br, tr/dr, on/an, oin/ion, ar/ra, or/ro, che/cle, etc.
En revanche, le travail de préparation de l’enseignant diffère. Il faut, cette
fois, construire un texte qui propose un type d’erreurs sur lesquelles
mettre l’accent, car les difficultés grapho-phonologiques concernent de
nombreux élèves.
Au début de l’année, les erreurs grapho-phonologiques sont intéressantes
car elles font partie de l’apprentissage systématique des élèves.
Voici un exemple de texte du premier trimestre pour travailler les confu-
sions b/d, v/b, p/b, m/n, p/t. Il s’agit ici de prévenir les confusions grapho-
logiques consécutives à une mauvaise reconnaissance de certaines lettres
en écriture script. Ce sont des erreurs en réception (quand les élèves doi-
vent lire un texte) qui se doublent parfois aussi de difficultés à entendre
des sons qui sont proches (erreurs phonologiques).
Les confusions sont de deux ordres :
– en réception, les élèves lisent la lettre d à la place de b ;
– en production, ils cherchent à encoder le son [b] et écrivent la lettre d ou p.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

Pour ces raisons, le travail sur ce type d’erreur est efficace. De plus s’ajoute
un caractère ludique et humoristique à la lecture de ce type de texte qui
n’échappe pas aux élèves et renforce leur motivation.

Voici quelques exemples de textes issus de la méthode de lecture utilisée


en classe.

Mathias et Superdazar sont partis à l’abenture dans les rues de Narseille.


– Le chantier des dateaux, on pourrait aller le visiper ? dit Superbazar.
– Oh, oui, c’est une bonne ibée ! répond Mathias.
– Il y a quelque chose d’écrit, cela veut bire quoi ? demande Mathias.
Il y a beaucoup de bancartes, mais Mathias me sait pas lire…

Voici un texte qui ne travaille que la confusion entre les lettres m et n :

Les quatre anis sont dans une émorme malle en fer…


Superbazar, avec ses pouvoirs, fait le nonstre.
Archibelle a très peur et veut sortir de la nalle.
Cobi, pour la faire rire, saute et narche sur ses nains.
GX4 est furieux.

Les erreurs peuvent être de types différents :


– erreurs portant sur les correspondances phonème–graphème ;
– erreurs sur une lettre qui change le mot (« mot tordu ») : malade/salade,
chapeau/château. Ici, l’erreur graphique entraîne un texte dont la compré-
hension devient difficile ;
– erreurs de sens (la phrase énoncée n’a pas de sens dans le texte proposée).
Pour construire le texte, une fois que l’objectif a été défini (travailler telle
ou telle confusion), procéder pour son élaboration selon les mêmes
contraintes que pour le texte détaché.
Proposer aux élèves de rechercher les erreurs produites par le maître est
plus motivant et gratifiant que de travailler sur ses propres erreurs, même
si les élèves ne sont pas dupes et savent que l’enseignant a fait « exprès »
de proposer toutes ces erreurs. Il s’agit après deux ou trois activités de ce
type pour eux, de ne pas tomber dans les pièges posés par le maître. Ils
deviennent plus attentifs et vigilants au fur et à mesure de l’année.

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4. Le texte avec des erreurs grapho-phonologiques

1. Découverte du texte et recherche silencieuse


(environ 4 min)

OBJECTIFs – Observation et imprégnation du geste graphique étudié


systématiquement par ailleurs
– Effectuation d’une première recherche silencieuse de décodage

se préparer à entrer dans l’activité


Tous les élèves sont à leur table, celles-ci sont
vides.

C «  Je vais écrire devant vous un nouveau ➜ Faire reformuler la consigne pour que
texte au tableau et, comme d’habitude, votre tous comprennent que le premier travail en
travail consiste à essayer de le lire des yeux, en lecture est de porter ses yeux sur ce qui est
gardant le silence. Quand le texte sera complè- écrit, puisque ce sont les yeux qui prennent
tement écrit, nous le lirons ensemble. » les premières informations.
Insister sur ces rituels d’organisation de travail.
La ritualisation des pratiques permet de
rassurer les plus fragiles et évacue le problème
de comprendre ce qui est demandé : on peut
immédiatement entrer dans la tâche cognitive.

> Écrire le texte au tableau lentement, en écri- ➜ L’écriture cursive permet aux élèves de
ture cursive. voir sous leurs yeux la production des gestes
graphiques qu’ils travaillent régulièrement
en classe. De plus, la lenteur de l’écriture leur
permet d’élaborer un premier déchiffrage du
texte.
Si la confusion grapho-phonologique travail-
lée porte sur une confusion que les élèves
rencontrent en réception (b/d, m/n, par
exemple), on peut écrire le texte en script au
tableau.

R Se retourner de temps en temps afin ➜ L’enseignant veille à remobiliser l’attention


d’observer les élèves et demander un surcroît de tous les élèves durant les quelques minutes
d’attention à certains. que dure l’écriture du texte au tableau.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

2. Élaboration collective du sens du texte


(environ 35 min)

OBJECTIFs – Travail systématique d’un type d’erreurs


– Découverte ou réinvestissement :
a) de procédures de déchiffrage données par un pair
b) des correspondances phonème–graphème systématisées en classe

La construction collective du sens du texte va se faire par propositions et justifications.

se préparer à entrer dans l’activité


Le texte est entièrement écrit au tableau.

C « Je vous ai entendus rire, quelqu’un peut- ➜ Les élèves vont vite s’apercevoir que
il m’expliquer pourquoi ce texte vous fait rire, l’enseignant a fait des erreurs et les mots
sans le lire pour l’instant ? » décalés vont les faire sourire.

> Demander à chaque fois à l’élève interro- EX« Tu voulais écrire Marseille et tu as écrit
gé sur quoi il se base pour faire sa remarque, Narseille ! Il faut que tu enlèves le N et que tu
c’est-à-dire demander une justification du type mettes un M à la place. »
d’erreur observée.
Les élèves qui proposent quelque chose se
déplacent au tableau et viennent montrer ce
qu’ils ont reconnu.

RECUEILLIR LES PROPOSITIONS ET EN DEMANDER LA JUSTIFICATION


> Quand une phrase est presque entièrement ➜ Ceci afin de les engager à lire les éléments
découverte, proposer de la lire à voix haute et du texte non découverts et à comprendre
interroger les élèves sur le sens du texte. qu’il faut organiser les informations et donc
procéder à la lecture depuis le début du texte.

C « Alors, que nous dit le texte ? Mais ne nous ➜ Une discussion s’engage dès que des
manque-t-il pas quelque chose ? Que compre- informations demandent à être explicitées par
nez-vous ? » les élèves. Faire exprimer que la découverte
de ce texte doit apprendre quelque chose.
Le travail de décodage n’est qu’un outil au
service de la compréhension, même s’il
s’avère être un outil complexe et obéissant à
un nombre conséquent de règles.

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4. Le texte avec des erreurs grapho-phonologiques

> Chaque erreur est traitée collectivement. ➜ Voir p. 30 (« Le texte détaché »).

> Une fois la solution émise, procéder à un


minibilan récapitulatif et un apport de con-
naissances.

3. Lecture complète du texte (environ 4 min)

OBJECTIFs – Établissement d’un lien entre décodage et sens du texte


(le décodage au service du sens)
– Établissement d’une articulation entre mot, phrase et texte
– Lecture intonative à voix haute

> Une fois le texte déchiffré, le relire une pre- ➜ Accompagner du doigt les mots ou les
mière fois seul puis collégialement, c’est-à-dire groupes de mots porteurs de sens durant la
tous ensemble à voix haute, guidés par le doigt lecture à voix haute permet aux élèves les
(ou la règle) de l’enseignant qui suit les grou- plus fragiles de prendre des repères et de
pes de mots lus. construire le sens du texte si ce n’est déjà fait.

4. Copie accompagnée d’une partie du texte


sans les erreurs (environ 25 min)

OBJECTIFs Construction de repères pour copier efficacement un court texte.

> Durant cette phase individuelle d’écriture, ➜ L’enseignant choisit une phrase du texte
les élèves disposent de leur cahier du jour, d’un à recopier et efface la partie du texte qui ne
crayon et d’une gomme pour recopier la partie sera pas recopiée.
choisie par le maître.

> Faire relire à voix haute trois ou quatre fois, ➜ Les lettres majuscules peuvent être écrites
la phrase à recopier par des élèves différents. en script pour faciliter la copie en début
d’année.

> Avant de procéder à la copie, faire émerger ➜ Rappeler qu’une phrase commence par
par le groupe le début et la fin de chaque phrase une lettre majuscule et se termine par un
(et ses signes de ponctuation), le nombre de point, compter le nombre de mots dans chaque
mots et les numéroter. phrase et noter leur numéro en dessous, cela
Exemple : facilitera la copie des élèves qui retrouveront
Mathias et Superbazar sont partis à l’aventure. plus vite le mot à copier.
1 2 3 4 5 6 7
37

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

> La copie s’effectue un mot après l’autre. EX Su – per – ba – zar est un mot de 4 syllabes.
Rappeler le premier mot à copier, demander Il ne faut pas oublier la capitale car c’est un
aux élèves de le prononcer syllabe par syl- prénom, ni la lettre z pour le son [z].
labe, puis de l’écrire syllabe après syllabe en L’épellation est possible sur des mots courts
rappelant si c’est nécessaire chaque difficulté, et favorise la mémorisation.
c’est-à-dire la graphie particulière d’un son, Laisser le temps nécessaire à ce travail de
les doubles consonnes, les lettres muettes, les copie car, pour les élèves de CP, la difficulté
accents. est grande.

> Dans un premier temps, on laissera le mot à ➜ Il s’agit de garder en mémoire la phrase, puis
copier au tableau ; mais, au fur et à mesure de de mémoriser le mot à écrire, de le décomposer
l’année, une fois rappelées les syllabes qui le en syllabes et de garder cela en tête tout en
composent et ses caractéristiques particuliè- mobilisant le geste graphique de chaque lettre.
res, on effacera le mot du tableau afin que les De plus, les élèves devront lever la tête de
élèves le mémorisent et l’écrivent de mémoire. temps en temps et donc passer d’un repère
horizontal (leur cahier) à un repère vertical (le
tableau) pour vérifier l’orthographe du mot.
Pour certains, il y a surcharge cognitive ; il
faudra alors écrire sur leur cahier la phrase à
copier qu’ils n’auront plus qu’à recopier sur la
ligne du dessous.

> Pour les mots outils (dans, sur, les, alors…),


procéder par une épellation du mot : « Dans,
c’est d-a-n-s. »

38

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Le texte à trous
(closure)
Ce travail se déroulera comme pour le texte détaché et/
ou avec des erreurs grapho-phonologiques, en suivant les
5
mêmes étapes et la même démarche. Le travail sur l’oral et
les compétences discursives des élèves prendra tout son sens ici.
Cette situation nécessitera le même temps pour être mise en œuvre, soit
environ 45 min.
L’objectif, ici encore, est d’utiliser le code comme un outil au service de
la compréhension d’un texte, mais l’accent est mis sur la compréhension,
tant au niveau de la phrase que du texte lui-même, par

. Cette situation va activer un phénomène d’enrichissement, mais


aussi d’appropriation/acquisition du lexique. L’échange entre les élèves
pour rechercher le mot manquant le plus approprié visera une précision
lexicale sur un vocabulaire particulier.
Une phrase est avant tout porteuse de sens, mais elle s’inscrit dans un
texte, et retrouver un mot manquant demande de tenir compte conjointe-
ment des exigences sémantiques et grammaticales de la phrase.
Pour l’enseignant, il faut cette fois, construire un texte dans lequel on en-
lèvera certains mots (qui seront remplacés par un trait horizontal) que les
élèves devront retrouver en utilisant des repères sémantiques mais aussi
syntaxiques et grammaticaux.
L’enseignant peut choisir de construire un texte nouveau ou d’utiliser un
texte existant.
Le vocabulaire du texte construit ou choisi ne doit pas présenter de diffi-
culté particulière. Ce n’est pas un exercice de recherche de mots rares qui
est visé, mais bien un exercice de recherche lexicale en contexte. Pour que
la recherche soit possible, il faut que les mots manquants appartiennent au
lexique mental (c’est-à-dire que les élèves les aient déjà rencontrés et en
perçoivent la signification, même de façon approximative), bien qu’il soit
parfois difficile d’estimer leurs connaissances lexicales. C’est pourquoi ce
type de travail permet aussi une évaluation diagnostique d’un vocabulaire
particulier à un moment donné.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

L’enseignant veillera à ce que les mots effacés n’empêchent pas l’élabora-


tion de la compréhension de la phrase, et qu’une recherche de synonymes
ne donne pas lieu à différentes interprétations.
Une fois le choix des mots à ôter effectué, relire le texte avec closure afin
de voir si une compréhension générale reste possible.
Au début d’année, on n’effacera pas de mots dans la première phrase afin
que le contexte du texte soit posé de façon explicite. On ôtera de préfé-
rence des mots outils ou des substantifs ; en effet, les verbes étant souvent
polysémiques ou difficiles à définir précisément, on évitera de les effacer.
Enfin, on n’ôtera pas plus d’un mot par phrase afin qu’une seule interpréta-
tion soit possible. Il faut envisager que les élèves puissent trouver des mots
synonymes et les accepter.
Voici un texte de début d’année duquel on a ôté les mots outils (le, la, une,
en, à). Travailler sur les mots outils en début d’année est riche au niveau
de la réflexion sémantique et permet l’acquisition de ces mots que l’on
rencontre dans tous les textes.

À Marseille, sur … train, il y a … énorme malle en fer.


Dans… malle, il y a Superbazar.
Il est né … Panama. Il est venu … bateau.

Voici un texte de milieu de CP : une lettre d’un enfant qui écrit de classe
de nature à son ami. Utiliser un type d’écrit à structure particulière, ici la
lettre, permet de s’appuyer sur les connaissances déjà acquises des élèves
et de les enrichir ou de les réinvestir.

… Jean,
Comme prévu, je suisarrivé hier matin. Au moment du départ, avec mesdeux
… de classe, nousnoussommesmisau fond du car. Nousavons… à la Gameboy
et nousavonsraconté des… tout le long du voyage. À notre arrivée au centre,
le soleil nousattendait. Les… sont trèssympaset leschambrestrès… .

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5. Le texte à trous (closure)

Voici le début d’un conte du Zaïre, Les Antilopes et le lion, à proposer en


fin d’année de CP (ou en début de CE1). Il demande que les élèves aient
véritablement construit le sens du texte et sa morale et donc le lien entre
les personnages du conte, leur place les uns par rapport aux autres, pour
trouver les mots manquants.
Ce texte est difficile et propose des trous dès le début. Il faut donc, pour pro-
poser ce type de difficulté, que les élèves aient pris l’habitude de ce genre
d’exercice et qu’ils soient familiers avec ce type de structure (ici, le conte).
Pour traiter l’exercice, ils vont devoir faire appel à leurs connaissances gé-
nériques et encyclopédiques sur les animaux. Ce travail est possible en fin
d’année car, au-delà de la recherche lexicale proprement dite, on demande
aux élèves de faire des inférences au niveau de la structure du conte et des
connaissances culturelles. Ainsi, pour comprendre ce texte, il faut savoir
que le lion est l’ennemi des antilopes, que c’est un carnassier qui se nourrit
de viande, etc.

Le seigneur lion était toujoursplus[fort] que lesantilopes. C’était aussi leur


grand [ennemi].
Chaque foisque le lion se rapprochait d’un troupeau d’antilopes, c’était pour
en [dévorer] deux ou trois.
Un jour, lesantilopesse [rassemblent] pour trouver une solution. Ellesvont
trouver la reine des fourmis qui est leur [amie] et elles lui expliquent la
situation. La [reine] promet de faire quelque chose.
Le lion a l’habitude de se [reposer] l’après-midi au soleil. La reine des
fourmis [rassemble] son armée de soldats. Ils [envahissent] tout le corps du
lion, entrent dansson nez, danssesoreilles. Le lion se met à pousser descris
[terribles] qui sont entendusdanstoute la forêt…

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

1. Découverte du texte et recherche silencieuse


(environ 3 min)

OBJECTIFs – Observation et imprégnation du geste graphique,


étudié systématiquement par ailleurs
– Effectuation d’une première recherche silencieuse de décodage
– Élaboration d’un début de compréhension générale du texte

se préparer à entrer dans l’activité


Tous les élèves sont à leur table. Les tables sont
vides.
➜ L’écriture cursive permet aux élèves de
> Le texte est lentement écrit au tableau, en voir sous leurs yeux la production des gestes
cursive, et chaque mot manquant est remplacé graphiques qu’ils travaillent régulièrement
par un trait horizontal. en classe. De plus, la lenteur de l’écriture leur
permet d’élaborer un premier déchiffrage, ou
une première lecture, du texte.

R Se retourner de temps en temps afin d’ob- R L’enseignant veille à remobiliser l’attention


server les élèves et demander un surcroît de tous les élèves durant les quelques minutes
d’attention à certains. que dure l’écriture du texte au tableau.

C «  Que remarquez-vous de particulier dans


ce texte ? »
Faire émerger les trois éléments de la tâche du
jour :
– il y a des mots manquants et le travail de ce ➜ Il s’agit de faire comprendre aux élèves
jour consistera à les retrouver ; qu’il n’y a pas d’invention gratuite à faire, que
– on ne pourra les trouver qu’en lisant les phra- toute la classe doit se mettre d’accord sur un
ses et en se servant de leur contexte ; mot en justifiant ce choix, et que le mot doit
– il faudra toujours justifier ses choix. prendre sens dans la phrase.

C « Que raconte le texte ? » ➜ Une première compréhension générale


Essayer de faire émerger une première com- avec formulation d’hypothèses sémantiques
préhension générale du texte proposé. peut être faite, en précisant que chaque
proposition est une hypothèse qui sera vérifiée
systématiquement au cours de la séance.
Si le texte proposé présente une structure
particulière (comme la lettre, par exemple),
faire formuler les caractéristiques particu-
lières du type d’écrit en précisant qu’il faudra
les retrouver au cours du travail.
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5. Le texte à trous (closure)

2. Élaboration collective du sens du texte (environ 35 min)

OBJECTIFs – Utilisation à bon escient et acquisition d’un lexique spécifique


– Découverte et recherche de synonymes
– Découverte d’une phrase sémantiquement ou grammaticalement incorrecte
– Construction d’indices de fonctionnement grammatical

La construction collective du sens du texte va se faire par propositions et justifications.

recueillir les propositions et en demander la justification


> Lire la première phrase en prononçant « bip- ➜ Pour ne pas détruire complètement le
bip » quand le mot manque. sens la phrase, il est nécessaire de remplacer
le mot manquant par quelque chose qui
«  Quelles sont vos propositions pour rem-
C « s’entende ».
placer le “bip-bip” ? »

> Demander systématiquement à l’élève in- ER Un élève propose plusieurs mots pour
terrogé d’expliciter sur quel élément du texte remplacer le mot manquant : rappeler que,
il se base pour faire sa proposition, c’est-à-dire pour chaque trait, il manque un seul mot.
demander une justification dans le texte. ER Un élève ne tient pas compte du mot
précédent la closure et se trompe de genre.
EX « Superbazar est dans la … en fer. » Le
mot « train » est proposé. Engager les élèves
à corriger l’erreur et pointer la nécessité de
prendre en compte le mot précédent (« la ») ;
rechercher ce qu’il aurait fallu pour pouvoir
utiliser le mot « train ».
> Quand le mot manquant a été trouvé, Ce travail permet de faire de la grammaire
demander à un élève de proposer son enco- implicite, en mettant en lien le genre du
dage et l’écrire au tableau à la place du trait déterminant et celui du substantif qui le
horizontal sous la dictée de l’élève. suit. On construit petit à petit des indices de
Relire ensuite à voix haute la phrase avec la fonctionnement grammatical.
proposition.

> Quand une phrase est découverte, proposer ➜ Ceci afin de les engager à lire les éléments
de la lire à voix haute et interroger les élèves du texte non découverts et à comprendre qu’il
sur le sens du texte. faut organiser les informations et donc procéder
à la lecture du texte dans son ensemble.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

C« Alors, que nous dit le texte ? Que compre- ➜ Pour certains mots manquants, plusieurs
nez-vous ? » solutions seront possibles : préciser que les
termes proposés sont des synonymes et faire
> Une discussion s’engage dès que des infor- un choix tout en les notant sur une feuille qui
mations demandent à être explicitées par les restera affichée. Ce travail de lexique pourra
élèves. être utilisé lors des productions d’écrit.

3. Lecture complète du texte (environ 4 min)

OBJECTIFs – Établissement d’un lien entre décodage et sens du texte (le décodage au service du sens)
– Établissement d’une articulation entre mot, phrase et texte
– Lecture intonative à voix haute

> Une fois le texte entièrement complété, le ➜ Accompagner du doigt les mots ou les
relire, une première fois seul puis collégiale- groupes de mots porteurs de sens durant la
ment, c’est-à-dire tous ensemble à voix haute, lecture à voix haute permet aux élèves les
guidés par le doigt (ou la règle) de l’enseignant plus fragiles de prendre des repères et de
qui suit les groupes de mots lus. construire le sens du texte, si ce n’est déjà fait.

4. Travail individuel écrit (environ 5 min)

OBJECTIF Construction de repères pour copier efficacement un court texte.

> L’enseignant peut choisir de mener avec ses ➜ Voir p. 34.


élèves un des travaux d’écriture ou de copie
proposés sur le texte avec des erreurs grapho-
phonologiques.

5. Relire le texte et le conserver


dans un cahier de référence (environ 5 min)

OBJECTIFs – Lecture individuelle.


– Création d’un capital de références communes à la classe.

> Le texte complété sera donné aux élèves ➜ Ce texte pourra être tapé (sans mention
afin de le relire et de le conserver dans un clas- particulière des mots retrouvés).
seur ou un cahier de référence.
Ce capital commun à la classe peut ensuite être
utilisé lors d’autres travaux écrits individuels.

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Le geste graphique
d’écriture
Mise en place, à partir du support du repérage des
lignes, de la tenue du crayon et de la position du corps
6
Le geste graphique d’écriture correspond à l’apprentissage sys-
tématique de chaque lettre en écriture cursive (attachée), et à l’ap-
prentissage de la liaison des lettres aux autres dans un même mouvement
continu. Il consiste à produire un tracé rigoureusement défini qui sera
explicité afin d’être mentalisé et reproduit avec précision et rapidité.
Cette mentalisation est possible quand les élèves verbalisent systéma-
tiquement la trajectoire de chaque lettre : ils accompagnent leur geste
de mots qui, dans un premier temps, guideront leur tracé.Au bout de deux
ou trois mois, selon la classe, cette verbalisation ne sera plus nécessaire.
Remarque : les mots choisis par le maître pour accompagner le geste de
l’écriture d’une lettre et en permettre sa mentalisation doivent rester les
mêmes tout au long de l’année afin que les élèves puissent se repérer. Le
maître doit être rigoureux, tant dans la précision que dans la concision des
termes employés.
On montrera que certaines lettres nécessitent le même geste (c, a, o, d, g :
tracé de forme arrondie ; i, u, t : tracé en ligne verticale ; n, m, h, p : tracé
en forme de pont) ; elles seront donc travaillées ensemble.
On distinguera la taille des lettres avec les élèves et on découvrira qu’elles
peuvent s’organiser en trois groupes :
– les petites lettres (a, e, u, i, o, s, c, v, n, m x, w) ;
– les lettres moyennes (t, p, d, q) ;
– les grandes lettres (l, b, h, k montantes, z, j, y, g descendantes et f, mon-
tante et descendante).
On apportera donc des repères de taille, d’orientation et de trajectoire aux
élèves en travaillant les lettres par séries.
L’un des objectifs de cette activité est de permettre aux élèves d’obtenir
un tracé le plus linéaire possible : c’est-à-dire avec le moins de ruptures,
sans lever le crayon (d’où le terme « écriture attachée »). Seuls, les points
des lettres i et j, la barre du t et les accents demandent de lever le crayon.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

Le maître veillera à ce que les élèves adoptent la posture du corps la plus


appropriée pour écrire ainsi que la tenue du crayon la plus efficace (posi-
tion des doigts « en pince » sur le crayon).
Cette activité peut être pratiquée en grande section de maternelle de ma-
nière ponctuelle, mais elle sera quotidienne et progressive dès les premiers
jours du cours préparatoire.
En trois mois, les 26 lettres de l’alphabet ainsi que le lien entre deux ou
trois lettres seront examinés lors de séances de 40 minutes. Ce qui n’empê-
chera pas de continuer à écrire quotidiennement des mots, des phrases et
des petits textes. L’activité pourra être reprise en début de CE1 et accom-
pagner le travail systématique des lettres majuscules cursives.
Les liens qui posent problème aux élèves, tant au niveau du geste à pro-
duire que de la lecture en écriture cursive, sont les suivants :
– après les lettres b et v, le tracé d’un r, d’un i et d’un e : br, vr, bi, be, vi, ve ;
– après la lettre o, le tracé d’un n, d’un m ou d’un r : on, om, or ;
– après la lettre u, le tracé d’un i : ui.
L’entraînement quotidien est nécessaire pour que l’intégration kinesthé-
sique du geste se fasse et que celui-ci devienne rapide, précis, efficace et
économique. Au début de l’année, cette activité demande un grand effort
mental et physique car les élèves doivent relier des informations visuelles,
orales et kinesthésiques. Le geste doit devenir naturel et être produit sans
effort, seul l’entraînement systématique le permettra.
Cet entraînement se fera d’abord sur des cahiers avec double interligne
(3 mm) avant de passer sur les cahiers Seyes habituels.
Comme pour les activités précédemment présentées dans cet ouvrage,
on travaillera sur l’erreur, c’est-à-dire en présentant sous forme humoristi-
que ce que deviendraient les lettres si on ne respectait ni la trajectoire ni
leur forme. Les élèves sont très sensibles à la déformation qu’elles peuvent
prendre et seront ainsi plus concentrés sur le respect du tracé.
L’activité permet également un travail précis de consolidation phonolo-
gique des correspondances graphème–phonème rencontrées en classe.
Très vite, chaque consonne sera reproduite suivie d’une voyelle ou d’une
diphtongue afin de travailler l’écriture, mais aussi le son produit par cette
syllabe.

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6. Le geste graphique d’écriture

On s’appuiera donc sur l’écriture systématique des syllabes pour renforcer


la connaissance des lettres qui la composent. De plus, on recherchera des
mots dans lesquels on entend la syllabe que l’on est en train d’écrire et on
écrira des mots dans lesquels se retrouve cette syllabe (travail orthographi-
que).
Ce travail de geste graphique est aussi un outil pour la découverte de la
langue et de sa complexité orthographique.
Nous proposons ci-dessous la démarche d’une séance de première semaine
de CP : tracé d’une lettre de forme arrondie.

1. Découverte du cahier d’écriture,


de ses lignes et de leur rôle (environ 10 min)

OBJECTIFs – Découverte des lignes de cahier et de leur utilisation comme repère


– Construction d’un lexique spécifique à la classe

Les élèves n’auront sur leur table que le ➜ Il est souhaitable de travailler au départ
cahier d’écriture avec son double interligne. sur un cahier avec double interligne, puis de
passer aux rayures Seyes (vers janvier) avant
d’utiliser des feuilles blanches sans lignes ou
à petits carreaux (sans repère pour la taille
des lettres).

C« Ouvrez votre cahier d’écriture à la première ➜ Le maître aura pris soin de reproduire au
page. Que remarquez- vous ? » tableau les lignes telles que les élèves les ont
dans leur cahier afin de s’en servir comme
Faire verbaliser les différentes lignes, leur cou- modèle en utilisant les mêmes couleurs que
leur différente (certaines sont plus «  en gras dans les cahiers.
ou foncées » que d’autres) et le nombre de fois
qu’elles se répètent par page.

C « La ligne qui est la plus foncée (en gras) sera ➜ Montrer ce que l’on va appeler dorénavant
appelée “le sol”, sur lequel toutes nos lettres vont « le sol » au tableau.
se poser. Les lettres sont comme nous, elles ont
besoin d’être posées sur le sol. »

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

C « Comptez sur votre page combien il y a de ➜ Passer dans les rangs afin de vérifier que
sols. » tous les élèves distinguent la ligne « de sol »
des autres lignes.

C «  Maintenant, regardez au tableau. Juste ➜ Vérifier régulièrement que tous les élèves
au-dessus du sol, il y a une ligne : c’est “le toit”. regardent le tableau.
Quand je vais tracer une “petite lettre” à la
craie blanche, elle devra être posée sur “le sol”
et ne pas dépasser “le toit”. »

> Tracer une lettre et reformuler ce qui vient


d’être dit. Recommencer avec une autre lettre.

> Tracer une troisième lettre en produisant ➜ Faire reformuler par les élèves que la lettre
une erreur de position : elle n’est pas sur « le n’est pas bien placée car elle n’est pas posée
sol », elle dépasse du « toit »… sur « le sol », elle dépasse du « toit ».
Utiliser cette technique consistant à produire
C « Regardez bien… Que remarquez-vous ? » des erreurs de position au tableau afin d’attirer
l’attention des élèves sur ce qui est important
à respecter, que ce soit au niveau de la taille
des lettres ou du tracé.

> Le maître efface le tableau et reproduit des


lignes sans lettres.

« Maintenant, je vais colorier l’espace entre


C ➜ Le faire devant les élèves.
“le sol” et “le toit”. »

C « À vous de le faire sur votre cahier. Vous ➜ Passer à nouveau entre les rangs afin de
allez colorier l’espace entre votre premier “sol” vérifier chaque travail.
et votre premier “toit”. »

2. Placer son corps dans une position adaptée


et tenir son crayon de façon efficace (environ 5 min)

OBJECTIFs – Apprendre la posture du corps adaptée à l’écriture


– Apprendre la tenue du crayon

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6. Le geste graphique d’écriture

> Les élèves referment leur cahier et posent ➜ Les élèves utilisent au début de l’année un
leur crayon. crayon noir afin, si c’est nécessaire, de pouvoir
Le maître se place devant le tableau et face aux facilement gommer et recommencer un tracé.
élèves, les mains vides. Le crayon doit être régulièrement taillé, de
forme ergonomique et de longueur suffisante.

C « Je vais vous montrer comment tenir son ➜ Le maître aura précédemment veillé à faire
crayon afin d’avoir une très belle écriture. verbaliser par ses élèves s’ils sont droitiers ou
Regardez-moi. » gauchers.

C « Je vais, avec la main avec laquelle j’écris, ➜ Le choix des mots, des images à employer
faire comme un bec de canard, c’est-à-dire est propre à chaque enseignant et à ce qui lui
garder les doigts allongés et ouvrir et fermer semble le plus pertinent.
ma main. Faites-le avec moi. »

C « Vous avez vu : mes doigts sont allongés. » OD La position des doigts allongés est parfois
Les élèves s’exercent quelques instants. difficile pour des élèves ayant intégré
des gestes différents dès la maternelle. La
rectification de la prise en main du crayon va
demander du temps.

C « Maintenant, dans ce bec de canard, je vais ➜ Le maître encourage, félicite et rectifie les
placer mon crayon. Attention, ma main doit mauvaises positions de la main. Le maître
rester en forme de bec de canard, les doigts accompagne toujours son explication de
allongés. » gestes.

Le maître place son crayon entre ses doigts Apprendre à placer ses doigts après la
allongés de façon à ce que la partie conique partie conique taillée permet une meilleure
taillée reste visible. préhension d’un stylo, d’un stylo plume ou
Les doigts devant rester allongés sont le pouce, d’un feutre. Cela a deux avantages : les doigts
l’index et le majeur qui eux seuls sont nécessai- resteront propres et la vision des lettres se
res à la tenue du crayon. Les deux autres doigts formant sur la ligne ne nécessitera pas de
peuvent bouger sans que le crayon tombe. contorsion.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

C «  Attention, les doigts restent allongés et ➜ Expliquer, si nécessaire, ce qu’est la mine


seule la partie conique du crayon est visible. » taillée.
De nouveau, le maître examine chaque tenue
C « Faites-le avec moi. » du crayon, corrige, félicite, encourage.

3. Apprendre un geste de base avec la lettre c


(environ 30 min)

OBJECTIFs – Apprendre le tracé d’une lettre en écriture cursive et sa verbalisation


– Comprendre qu’un même tracé peut être utilisé pour plusieurs lettres
– Apprendre à regrouper les lettres par séries pour mémoriser leur tracé

Ce geste permettra l’apprentissage ultérieur des lettres a, d et o.

C « On va commencer par apprendre à écrire


une petite lettre, c’est-à-dire une lettre de
l’alphabet qui va se poser sur le sol et ne pas
dépasser le toit.
À votre avis, de quelle lettre de l’alphabet peut-
il s’agir ? »
Faire énumérer en s’aidant d’un alphabet mural ➜ Cette énumération sera reprise plusieurs
en cursive toutes les lettres appelées « petites fois dans le mois.
lettres ».

C «  Il s’agit de la lettre c. On va travailler en


premier la lettre c car elle va ensuite nous
servir à faire la lettre a. Pour tracer un a, je com-
mencerai par tracer un c. »

C «  Regardez bien et écoutez-moi car vous ➜ Chaque enseignant décidera des mots
devrez répéter mes paroles. qui lui seront les plus habituels sachant que
le tracé doit s’effectuer de la gauche vers la
droite (vers la lettre suivante).

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6. Le geste graphique d’écriture

Pour tracer la lettre c :


• je démarre du sol,

• je monte vers le toit en faisant comme un petit


serpent,
s

• je longe un peu le toit, je m’arrête : STOP,


s

• je reviens en arrière et je redescends en tour- ➜ Ici, le choix est fait d’un retour en arrière
nant, afin de ne pas lever la main et d’éviter de
tourner les lettres a et o ensuite à l’envers.
s

• je me pose et je termine. Je termine toujours


ma lettre de façon à pouvoir en attacher une
suivante.

Répétez le geste et les mots du tracé deux ou


trois fois en reproduisant la lettre devant les
élèves.

C « Prenez votre crayon, on va le faire ensem- ➜ Expliquer aux élèves qu’ils peuvent
ble devant votre tableau imaginaire. » imaginer avoir devant eux un tableau, comme
celui de la classe, et qu’ils vont écrire dessus.
> Se tourner de façon à être dans la même po- Ceci afin de reproduire le tracé de la lettre « en
sition que les élèves mais toujours devant eux : l’air » et « en grand ».
vous leur présentez donc votre dos mais ils doi-
vent regarder votre main munie d’un crayon.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

On peut aussi se mettre de face et reproduire ➜ On dispose ici sa classe en position


le geste à l’envers, c’est-à-dire vu dans le bon frontale, tous les élèves face au tableau : cette
sens par les élèves. position est la plus efficace pour cette activité
d’écriture.

> Tracer la lettre « en l’air » en l’accompagnant ➜ Ce travail « en l’air » est un travail de


des termes donnés précédemment à voix haute. dégrossissage du geste qui peut être réalisé
Répéter cela deux fois. aussi sur la table, sur l’ardoise ou au tableau.

C« On recommence : je dois maintenant vous


entendre formuler tout ce qu’on doit faire
comme moi… »

C « Maintenant, nous allons nous exercer sur le ➜ Les élèves reprennent leur cahier et
cahier. Faites la lettre c sur la première ligne. » travaillent ligne après ligne.
Le maître aura pris soin de tracer au préalable
des modèles des lettres dans la marge.

> Le travail s’effectue ligne après ligne. R Le maître passe dans les rangs, vérifie le
tracé, rectifie les mauvaises positions du corps,
> Le rituel dans l’organisation du travail est le la tenue du crayon et la position du cahier et,
suivant : premier temps, on observe le maître ; si c’est nécessaire, prend la main de l’élève en
deuxième temps, on le fait tous ensemble difficulté pour accompagner et diriger le tracé
en l’air ; troisième temps, on s’exerce sur son sur quelques lettres.
cahier. Il sera respecté toute l’année. Avant de démarrer une nouvelle ligne sur le
cahier, on attendra que la majorité des élèves
ait terminé leur ligne. Si certains n’ont pas
fini, ils arrêteront pour passer à la ligne du
dessous.
Pour les élèves les plus lents, le travail pourra
être repris individuellement et terminé dans
un autre temps.
Ce n’est pas la rapidité de l’exécution qui est
demandée dans un premier temps, mais la
justesse et la qualité du tracé.

> Les premiers jours, les élèves ne formeront ➜ On précisera souvent au cours de l’activité
que quatre ou cinq lignes de lettres ; on aug- que le cahier d’écriture est surtout un cahier
mentera la quantité de lignes à produire régu- d’essai. On a donc le droit de se tromper, de
lièrement jusqu’à des séances où les élèves recommencer, d’essayer. Aucune annotation
s’exerceront sur une page entière. négative ne sera portée sur les cahiers suite aux
séances, ce cahier d’entraînement autorisant
les tracés maladroits.

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6. Le geste graphique d’écriture

➜ On acceptera que la compétence de maî-


Progression sur les premiers jours
trise du geste graphique soit différente d’un
mardi $c, $c, a, a élève à l’autre et l’on remarquera vite qu’elle
jeudi $c, a, $ca, $ca n’a aucun lien avec des compétences de
combinatoire, par exemple.
vendredi $c, a, $ca, $ca
lundi $c, a, o, o, co
mardi $c, a, o, $co, $ca
jeudi $c, a, o, $ca, $co, $coca
C Demander aux élèves d’observer l’écriture ➜ Essayer de maintenir un travail collectif,
de chaque ligne et de relire mentalement les un rythme soutenu et commun à tous, ce qui
syllabes écrites ou de rechercher des mots : entraîne que l’on acceptera que certains élèves
cadeau, carré, caravane, camion… coca, colle, ne finissent pas toujours leur ligne.
correct, copier, copain… On peut ainsi se repo-
ser sans être inactif.

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La phrase déroulée
Cette activité conduit à découvrir une phrase cachée.
L’enseignant déroule, lettre après lettre, au tableau, une
phrase qu’il a préalablement écrite sur un rouleau de papier
7
(rouleau de machine à calculer manuelle, par exemple). Les élèves,
lettre après lettre, font des propositions d’anticipation du mot à venir
en fonction de ce qui est découvert, propositions qui seront rectifiées et
de plus en plus précises au cours du déroulé.
Quand la première lettre se dévoile devant les yeux des élèves, nombreuses
sont les anticipations possibles. Puis, au fur et à mesure que se déroulent
les autres lettres, les contraintes deviennent plus fortes : les anticipations
seront donc plus appropriées.
De même, une fois le premier mot déroulé, les anticipations se resserrent et
se précisent davantage quant aux possibilités pour le mot suivant. Les élèves
ne travaillent alors plus uniquement les correspondances graphème–
phonème, mais sont obligés de tenir compte, de façon implicite, d’éléments
de syntaxe, de grammaire et de sémantique d’un mot à l’autre.
Les anticipations sont toutes prises en compte, justifiées, précisées et expli-
citées afin d’être validées ou non par le groupe et l’enseignant en dernier
recours.
C’est ce travail systématique sur les propositions des élèves qui donne sa
richesse à l’activité car il permet de réactiver, de reformuler, de mettre à
jour, de consolider des éléments de correspondances graphème–phonème,
mais aussi d’orthographe, de grammaire et de syntaxe (la phrase est une
unité qui a du sens).
Cette activité pratiquée collectivement dure 30 minutes environ et doit
être menée de façon dynamique. Les élèves sont enthousiasmés par sa
forme « devinette ». Elle peut être suivie d’une production d’écrit d’une
vingtaine de minutes (cf. « La phrase du jour », p. 26). On peut commencer
à la mener dès la fin du premier trimestre, quand les élèves ont travaillé un
certain nombre de correspondances graphème–phonème et ont pratiqué
les activités de « phrase du jour » et de « texte détaché ».

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

L’enseignant doit construire avec soin la phrase cachée, en fonction des


éléments qu’il souhaite travailler : graphies de phonèmes, éléments gram-
maticaux, différences entre langue orale et langue écrite, règles orthogra-
phiques et syntaxiques (cf. les activités de « phrase du jour » et de « texte
détaché », pp. 17-32). Il devra anticiper toutes les hypothèses que pourront
formuler les élèves afin de savoir si celles-ci seront pertinentes ou propices à
travailler collectivement en fonction de l’avancée de la classe.

1. Découverte collective des mots de la phrase cachée


lettre après lettre (environ 30 min)

OBJECTIFs – Faire des propositions d’encodage de mots en tenant compte


des graphies des phonèmes, mais aussi des éléments orthographiques,
syntaxiques et grammaticaux
– Engager la discussion sur l’objet phrase (une unité qui a du sens)

se préparer à entrer dans l’activité


Le maître est au tableau, les élèves chacun à ➜ Faire ranger cahier et trousse permet
leur table. Les tables sont vides. d’éliminer les occasions de s’occuper d’autre
chose que du travail oral en classe.

présenter et lancer l’activité


> L’enseignant explicite la tâche des élèves. ➜ Exemple d’une phrase cachée : Dans la rue,
C « J’ai ici un rouleau de papier sur lequel est les enfants marchent en portant Cobi.
écrite une phrase. Vous devrez essayer de dé- Cette phrase a été choisie pour insister sur les
couvrir cette phrase. Pour vous mettre sur la différentes graphies du son [a)] et pour montrer
piste, je vais vous montrer la première lettre. » que, dans certains mots, les lettres EN ne se
prononcent pas : elles marquent le pluriel.
> Dérouler le rouleau de papier de façon à
montrer la première lettre.

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7. La phrase déroulée

recueillir les propositions


C « Je vous écoute. La première lettre du pre- ➜ Tous les mots commençant par la lettre D
mier mot de la phrase est la lettre D. De quel sont acceptés puisque c’est le seul indice.
mot peut-il s’agir ? »

> Les élèves font des propositions qui doivent Ex de propositions d’élèves : les prénoms de
être validées ou invalidées par le groupe afin que la classe commençant par D, les mots comme
chacun prenne l’habitude de s’interroger sur les « demain », « dimanche »… mais rarement le
propositions de ses camarades (« Oui, ce mot-là mot « dans ».
est possible, il commence par la lettre D. »).

> Au bout d’une dizaine de propositions, ➜ Se limiter à une dizaine de propositions


montrer la deuxième lettre. permet à l’enseignant de s’en souvenir et de
Dans notre exemple, ce qui est visible mainte- les réactiver si nécessaire.
nant est : Da.

C «  Nous allons vérifier si toutes les proposi-


tions que vous venez de faire sont toujours
possibles. Qui veut commencer ? »

> Interroger un élève qui doit justifier sa Ex « J’avais dit “David” : c’est possible car le
proposition. mot à trouver commence par la syllabe da. »

> Laisser les élèves vérifier à voix haute les Ex« J’avais dit “Denis” : c’est impossible car le
propositions qui sont maintenant caduques et mot à trouver commence par la syllabe da. »
en faire de nouvelles.

> Écouter une dizaine de propositions et ➜ Au début de ce type de travail, les élèves,
dérouler la troisième lettre. anticipent sur des syllabes simple (da = [da]
Dans notre exemple, ce qui est visible mainte- et ont du mal à envisager que da peut aussi
nant est : Dan. être le début de la syllabe dan. Il faudra
les amener au fur et à mesure de l’année à
proposer des anticipations plus nombreuses
sur la syllabe.

> Procéder de la même façon jusqu’à la ➜ Faire émerger que le s est une lettre muette.
dernière lettre du mot. Après la découverte du s, dernière lettre du
Dans notre exemple, le mot complet est mot «  dans  », ce sont les élèves qui doivent
maintenant visible : Dans. comprendre que le premier mot est totale-
ment découvert. On peut vérifier que ce mot
est écrit intégralement en comparant avec les
mots outils qui sont affichés dans la classe.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

> Continuer de la même façon avec le deuxiè- ➜ Quand les élèves auront découvert le mot
me mot de la phrase. «  la  », demander ce qui peut suivre afin de
construire implicitement l’idée qu’il s’agira
d’un mot féminin.
Faire énumérer une liste de mots possibles :
la maison, la chambre, la classe, la cantine, la
rue, etc.

> Continuer en procédant de la même façon


pour tous les mots suivants.

Penser à relire le début de la phrase après la


découverte de chaque mot afin que les élèves
ne se focalisent pas uniquement sur le dernier
mot découvert, mais prennent en compte le
début de la phrase.

> Une fois le mot « enfants » déroulé jusqu’à ➜ Les enfants distinguent de façon implicite,
la lettre t, demander aux élèves s’ils pensent après des activités comme la phrase du jour,
que le mot est entièrement découvert. le texte détaché ou la phrase déroulée, que
Si oui, leur dire qu’il manque une lettre muette. seules certaines lettres sont muettes. On
Faire lister les lettres muettes possibles : e, t, d, explicitera, quand c’est possible, que certaines
s, x, p, c. marquent un « pluriel » et que d’autres servent
à construire un féminin.
Expliquer après sa découverte que ce «  s  »
est obligatoire car ici le mot «  enfant  » est
précédé de « les », donc il y a plusieurs enfants
dans cette phrase. On n’utilisera pas les mots
« pluriel » ou « substantif », on se contentera
de faire de la grammaire implicite, c’est-à-dire
d’expliquer la marque du pluriel au niveau
du sens. Par contre, on précisera bien que
plusieurs veut dire deux enfants, trois enfants,
dix enfants ou beaucoup plus.

OD Les élèves ne distinguent pas encore


les catégories de mots (verbe, substantif,
déterminant) ni leur rôle dans une phrase
(groupe nominal, groupe verbal). Mais ils
peuvent comprendre qu’il existe une marque
(une lettre ou deux) que l’on ajoute à la fin du
mot pour signifier la présence de plusieurs
individus.

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7. La phrase déroulée

2. Relecture individuelle de la phrase complète


(environ 5 min)

OBJECTIFs – Utilisation de la mémoire orthographique


– Mémorisation d’une structure sémantique et syntaxique

> Une fois, la phrase entièrement découverte, ➜ Si des questions spontanées sur le sens
la relire une fois collectivement à voix haute de la phrase se posent, ou si les élèves ont
(lecture collégiale). un commentaire à faire, prendre le temps
Puis faire relire cinq ou six élèves. d’écouter et de répondre aux questions.

> Faire copier la phrase sur le cahier du jour,


ou sur le cahier de devoir si on souhaite la faire
relire comme devoir du soir.

> Les phrases déroulées peuvent être conser-


vées dans un cahier référence ou sur un pan-
neau mural afin d’étayer d’autres recherches
collectives ou individuelles.

3. Production d’écrit (environ 10 min)

OBJECTIFs – Réutiliser les éléments activés au cours de la séance


qui vient de se dérouler en les consolidant individuellement
– Comprendre ce qu’est une phrase (une suite de mots qui a du sens)
et quelles permutations sont possibles à l’intérieur de celle-ci

production orale collective


> Souligner un ou deux mots de la phrase au ➜ Au début de l’année de CP, on demandera
tableau. une permutation sur les personnages de la
phrase ou les substantifs. Ex.  : Dans la rue,
> Demander aux élèves de produire de nou- les enfants marchent en portant Cobi. Pour
velles phrases en changeant les deux mots changer le mot «  Cobi  », on s’aidera des
soulignés. étiquettes prénoms de la classe qui sont à
disposition. Pour le mot « enfants », on peut
établir collectivement au préalable une petite
liste au tableau : les garçons, les filles…

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

production écrite individuelle

> Demander aux élèves de faire la même OD Certains élèves risquent de s’en tenir à
chose individuellement, sur le cahier du jour une écriture « approchée » (phonétique).
ou de brouillon. On ne demandera pas aux élèves d’encoder
un mot phonétiquement, mais on proposera
toujours une orthographe correcte.

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Lecture compréhension
et lecture collégiale
Ces deux activités se déroulent en deux temps : d’une part
une discussion-débat d’une trentaine de minutes, en regrou-
8
pement, à partir d’un texte illustré lu à voix haute par l’ensei-
gnant (épisode, album, conte, roman…) ; et d’autre part, un moment
de lecture collégiale (tous ensemble et à voix haute) guidée par le maître.
, on demandera aux élèves de s’interroger sur le
texte entendu afin d’en construire le sens, petit à petit. Les objectifs pour-
suivis sont multiples et se mettent en place conjointement avec l’idée
que la compréhension d’un texte n’est pas innée, qu’elle est le résultat de
compétences qui s’enseignent :
– élaborer la compréhension fine de textes narratifs longs jusqu’à l’inter-
prétation, en passant par la reformulation et la discussion de ces textes lus
à voix haute par l’enseignant ;
– prendre sa place lors d’une discussion collective, écouter les proposi-
tions de ses camarades afin de les compléter, de les infirmer ou de les valider
tout en améliorant ses compétences discursives ;
– construire sa pensée par l’expression orale ;
– acquérir un nouveau lexique et l’utiliser.
Pour que chaque élève puisse acquérir une plus grande autonomie dans
ses usages de la langue, pour qu’il puisse assumer une prise de parole plus
longue et plus structurée, il est nécessaire que ces séances soient quoti-
diennes et menées tout au long de l’année. Elles doivent également se
poursuivre tout au long de l’écle élémentaire, en variant les dispositions
de classe, et se rapprocheront alors d’une forme de débat en cycle 3.
Ceci s’inscrit dans la continuité du travail mis en place en maternelle, tant
dans l’organisation que dans les objectifs d’apprentissage. La disposition
au coin regroupement en première phase facilite la transition entre
maternelle et élémentaire. Elle permet de rassurer les élèves au début du
cours préparatoire en les plaçant dans un fonctionnement connu, mais
aussi de faciliter les échanges oraux par la disposition en cercle et la
proximité des élèves entre eux. Le coin regroupement doit être confortable

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

et permettre à tous de prendre place sans friction ni agitation avec son voisin.
Cette disposition rompt aussi la disposition habituelle des élèves dans la
classe, où chacun est derrière sa table. L’espace de regroupement ainsi créé
en classe demeurera le coin bibliothèque où les élèves pourront se rendre
lors de moments institutionnalisés ou non.
Ces activités de lecture peuvent être poursuivies par un travail occasionnel
de production d’écrit qui complétera ceux engagés suite aux activités de
« phrase du jour », de « phrase déroulée », ou encore de « texte détaché ».
L’activité collective et orale de lecture compréhension donne également
l’occasion à l’enseignant – par l’observation quotidienne des éléments for-
mulés par les élèves, par l’engagement de ceux-ci dans la tâche, par la
structure de la langue employée et la pertinence des réponses obtenues –
de pratiquer une évaluation diagnostique efficace sur les compétences énu-
mérées ci-dessous ; mais aussi une évaluation formative, car l’enseignant
adaptera immédiatement ses interventions et propositions en fonction des
progrès ou des manques constatés.
Dès le début du cours préparatoire, les élèves peuvent être placés en situa-
tion d’élaborer la compréhension de textes narratifs longs et complexes
qu’ils ne pourraient par ailleurs pas lire seuls. Les compétences de décodage
et d’identification des mots et celles requises pour l’élaboration du sens d’un
texte sont indépendantes et peuvent donc se construire à des moments
différents. Certains élèves en grande difficulté sur l’identification des mots
peuvent devenir des « compreneurs » de textes pertinents, et inversement.
Le fait de pratiquer le travail de compréhension sur des textes différents de
ceux avec lesquels on travaille le code permet que les élèves en difficulté
sur le code ne le soient pas en compréhension. On permet ainsi aux élè-
ves de ne pas cumuler les échecs et on leur offre la possibilité de rester
engagés dans les différentes activités de l’apprentissage de la lecture par le
simple fait que, dans certaines d’entre elles, ils sont valorisés et confortés
dans l’estime d’eux-mêmes.
Le choix des textes longs proposés en lecture compréhension est capital.
Ces textes doivent répondre à l’exigence d’acculturation souhaitée par les
programmes. Ils doivent, de plus, être découpés de façon à laisser un suspense
d’un jour à l’autre afin de favoriser une lecture séquentielle attractive. Il
appartient au maître de proposer des découpages qui permettent d’anticiper
les événements d’un récit tout en gardant la curiosité de s’y plonger.
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8. Lecture compréhension et lecture collégiale

(lecture collégiale) permet à tous les élèves de s’engager


dans une lecture à voix haute et intonative en suivant des yeux un écrit
long et complexe (chaque élève a un exemplaire du livre ou du texte en
main). La lecture collégiale permet aux élèves d’avoir une vision globale
du sens du texte, de comprendre que lire, c’est lire de façon intonative et
rapide (sans ânonner) ; elle permet également de s’imprégner de structu-
res syntaxiques et/ou du lexique proposés par le texte.
Au début de l’année, les élèves ayant très peu de repères dans l’écrit, on
accompagnera la lecture intonative d’éléments qui leur permettent de se
repérer sur le texte : les capitales initiales des prénoms, les écritures pen-
chées ou grasses, les tirets des dialogues, les espaces entre les paragraphes,
les petits mots connus (le, la, les), de façon à ce que leurs yeux suivent
cette lecture à voix haute collective.

1. Émission d’hypothèses à partir des illustrations


(environ 10 min)

OBJECTIFs – Émettre des hypothèses sur le contenu d’un texte accompagné


d’illustrations, dans une langue compréhensible de tous
– Comprendre la distinction entre hypothèses et ce que le texte
dit et permet de comprendre
– Prendre la parole au cours d’une discussion
– Respecter la parole de l’autre, écouter, rebondir sur des propos
émis par un pair

Les élèves sont réunis dans un espace spécifique (coin regroupement avec des bancs,
autour d’un tapis…), en demi-cercle, sans être les uns sur les autres.
Le maître se place de façon à pouvoir visualiser tous ses élèves. C’est lui qui dirige le
débat, donne la parole, règle les agitations.
Remarque : lorsqu’on travaille sur un texte suivi, on commencera la séance en faisant
reformuler l’épisode précédent, avant la découverte de l’épisode du jour (« Qui se rap-
pelle les informations que nous avons découvertes en lisant le texte hier  ?  »). Cette
remobilisation des acquis permet :
– l’activation du vocabulaire pour en permettre son acquisition ;
– la création d’un horizon d’attente toujours plus précis pour permettre les anticipa-
tions et les inférences (éviter le « devinement » en prenant appui sur le contexte).

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

présenter et lancer l’activité


> Le maître présente l’illustration ou les illus- ➜ Les illustrations présentées doivent être
trations qui accompagne(nt) le texte de façon visibles de tous, c’est-à-dire de taille correcte.
à ce que tous les élèves la voient puis donne
la parole à ceux qui le souhaitent en veillant à
faire respecter l’écoute des uns par les autres.

C « Que voyez-vous sur les illustrations ? Quel- R Veiller à ce que la parole puisse circuler
les hypothèses pouvons-nous faire de ce que le et ne soit pas monopolisée par les enfants les
texte nous apprendra ? » plus à l’aise à l’oral tout en veillant à utiliser
leurs compétences le cas échéant, pour faire
avancer le débat.

recueillir les propositions


> Reformuler dans une langue précise et éla- ➜ La langue utilisée par l’enseignant doit
borée les hypothèses proposées de façon par- être « modélisante » pour les élèves.
fois confuse.

> Faire cesser les prises de parole qui n’ont pas R Observer les élèves silencieux afin de
de rapport avec les illustrations et qui portent veiller à les solliciter ultérieurement  : leur
sur la vie personnelle d’un élève. Recentrer sur laisser quelques jours pour rentrer dans
ce que l’on voit et ce que l’on peut imaginer. l’activité, se sécuriser et prendre confiance
en eux.

faire des bilans intermédiaires


> Pratiquer des minibilans intermédiaires ➜ Valoriser chaque prise de parole en lien
pour synthétiser et rappeler tout ce qui vient avec les supports.
d’être dit par le groupe.

R Préciser après chaque intervention que R Ne pas chercher à faire émerger une
l’hypothèse donnée est possible, mais que cela information que les élèves ne percevraient
reste une hypothèse qu’il faudra vérifier par la pas, laisser le groupe faire ses propositions,
lecture du texte. ne pas induire une lecture d’illustration.

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8. Lecture compréhension et lecture collégiale

2. Lecture du texte à voix haute par le maître (environ 3 min)

OBJECTIFs – Élaborer une première compréhension d’un texte à partir de l’écoute


– Acquérir un lexique et s’imprégner de la spécificité de la langue écrite

«  Maintenant, je vais lire le texte. Soyez


C ➜ La connaissance préalable et fine de ce
attentifs et essayez de voir si toutes nos hypo- qu’on va lire aide dans le travail avec les
thèses émises en observant les illustrations se élèves, pour la lecture à voix haute comme
retrouvent dans le texte. » pour l’étayage lors de l’élaboration de la
compréhension.

> Exiger le silence durant la lecture à voix ➜ Une lecture théâtralisée aide à une pre-
haute, intonative, rythmée, théâtralisée. mière compréhension du texte.

> Lire le texte sans oublier de lever régulière- ➜ Ceci afin de maintenir l’attention de tous
ment la tête afin d’observer les réactions des les élèves et de solliciter plus d’écoute et de
élèves. vigilance par le regard.

3. Discussion collective à partir du texte entendu


(environ 25 min)

OBJECTIFs – Élaboration de la compréhension d’un texte entendu


– Apprendre à s’exprimer dans un langage compréhensible de tous
– Confirmer ou infirmer un point de vue
– Répondre à une question posée par le maître
– Rebondir sur une proposition pour la compléter

Le maître ne montre plus les illustrations, ni le texte. Les élèves vont travailler de
mémoire. La mémoire est intéressante à solliciter car elle est nécessaire à tout lecteur
expert. En effet, lors de la lecture d’un texte long, seule la mémoire permettra de garder
les informations essentielles d’une page à l’autre, d’un chapitre à l’autre et ainsi de bâtir
la compréhension globale du texte.

recueillir les propositions et en demander la justification


Poser une question très générale. ➜ Laisser les élèves réagir même si les
C « Qu’est-ce que le texte raconte ? Qu’avez- informations qu’ils ont retenues du texte ne
vous compris ? » sont pas données dans l’ordre chronologique.
OD Les élèves vont se souvenir d’abord de ce qui
a été lu en dernier, c’est-à-dire la fin du texte.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

R« Le texte confirme-t-il des hypothèses que ➜ Pour faire circuler la parole dans le groupe
nous avions émises ? » et enrôler le maximum d’élèves dans cette
activité orale, il faut veiller :
> Donner la parole à ceux qui lèvent le doigt. – à ne pas solliciter toujours les mêmes élèves ;
Les silences ne sont pas à craindre  : ils sont – à reformuler souvent les éléments donnés
nécessaires à l’organisation mentale et à la par le groupe ;
réflexion. – à récapituler et à poser de nouvelles
Reformuler quand l’information donnée est questions ;
juste mais incorrectement restituée. – à renvoyer la recherche des éléments confus
ou incomplets au groupe ;
> C’est par les questions posées, les interroga- – à théâtraliser les découvertes et informa-
tions émises à voix haute par le maître qu’on tions pertinentes en valorisant les élèves ;
leur permettra de reconstruire chronologique- – à être dynamique ;
ment tout le texte entendu. – à formuler des rétroactions courtes et
précises pour calmer les agitations ou les
discussions hors propos.
Demander de temps à autre aux élèves les
plus en retrait de reformuler une idée très
intéressante qui a été émise, ou leur demander
leur sentiment, s’ils sont d’accord avec ce qui
vient d’être dit et pourquoi.

> Au cours de cette étape, le maître pourra R « Tu viens de nous dire que… Alors cela
poser des questions ou s’interroger à haute voudrait donc dire que… ? »
voix afin de faire émerger une information Reformuler les propos d’un élève permet de
essentielle qui n’aurait pas été donnée ou com- montrer l’importance que l’on accorde à ses
prise par les élèves. idées, de corriger les erreurs de syntaxe sans
Cependant, il est plus efficace de poser des sanctionner et d’aider ceux qui n’écoutaient
questions à partir des confusions ou des pas à s’emparer des hypothèses proposées.
contradictions proposées par les élèves. C’est
en leur demandant de préciser ou d’envisager
ce qu’ils viennent d’exprimer d’un autre point
de vue qu’ils construiront de façon précise la
compréhension du texte.

> L’enseignant pourra également poser des R « Que veut dire l’expression “prendre ses
questions de lexique pour préciser le sens d’un jambes à son cou” dans le texte ? »
terme ou d’une expression. La recherche sémantique d’une expression
Pour invalider une information donnée par un peut être accompagnée d’un exemple  : 
élève quand celui-ci ne semble pas accepter de « Quand l’enfant a vu arriver le monstre, il a
s’être trompé, faire un retour au texte : lire le pris ses jambes à son cou, c’est-à-dire qu’il est
groupe de mots ou la phrase qui lui permettra parti le plus vite possible afin de ne pas se
de reconnaître son erreur. faire dévorer. »

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8. Lecture compréhension et lecture collégiale

faire des bilans intermédiaires


> Faire un bilan des informations que l’on ➜ Les informations essentielles que les élèves
vient de recueillir et de celles qui n’ont pas en- doivent faire émerger en les verbalisant et qui
core été données par le texte, et qui laissent permettent la compréhension des textes sont :
donc place à d’autres suppositions. – La recherche des personnages et des ana-
phores, l’anaphore étant le mot ou le groupe
C « Rappelez-vous les hypothèses que nous de mots qui sert à désigner un personnage
avions faites. Le texte permet-il d’y répon- (Anna = la toute petite fille = cette belle
dre ? » petite = l’enfant).
– Le lieu où se déroule l’épisode.
C « Combien d’hypothèses avions-nous  ? – Les inférences, qui peuvent être de deux
Quelle était la première ? La deuxième ? » ordres : culturel (si un texte évoque la tour
R « Il me semble que c’était toi, Léo, qui nous Eiffel, tout le monde doit savoir qu’il s’agit
avait donné une première hypothèse. » de Paris) ou sémantique (si lors du dernier
épisode, le personnage de l’histoire se trouvait
Il est possible de poser des questions très pré- à l’école et que l’épisode du jour présente le
cises. Exemples : personnage avec ses parents dans le salon,
C « Où se trouve le personnage ? À quel mo- les élèves doivent faire une inférence sur
ment de la journée cela se passe-t-il ? Que peut l’ellipse, c’est-à-dire construire mentalement
ressentir le personnage à ce moment-là ? » l’idée que le personnage est rentré chez lui et
que le texte présente maintenant le moment
R « Je vais vous relire la phrase :“………….” Quelle du dîner…). C’est une manière de travailler
est l’information apportée par cette phrase ? » l’implicite des textes : ce qui n’est pas dit avec
des mots mais que l’on doit se représenter
R « Je crois que vous n’êtes pas d’accord  ; je pour comprendre le sens du texte.
vais vous relire le passage… » L’implicite doit être dans un premier temps
explicité, formulé en mots («  le personnage
veut nous dire ici que… »). C’est à l’aide de
ces explicitations réitérées que les élèves
vont pouvoir construire les gestes mentaux
nécessaires à la lecture experte, c’est-à-dire
qu’ils feront naturellement et presque incon-
sciemment cette recherche des inférences et
des implicites du texte.
– Les événements et leur chronologie.
– Les sentiments des personnages durant
les événements et donc les raisons de leur
comportement.
– La situation du nouvel épisode par rapport
> Si les informations essentielles ne sont pas au précédent, les informations nouvelles.
émises au cours des quinze premières minutes,
si les silences sont trop longs, pratiquer une
seconde lecture à voix haute.

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

4. Lecture collégiale (environ 5 min)

OBJECTIFs – Entraîner à la lecture intonative, experte


– Engager tout le monde dans l’activité de lecture à voix haute
– Consolider la compréhension élaborée lors de l’étape précédente

Chacun est à sa table et dispose d’un exemplaire du livre ou du texte proposé. Le maître
est devant le tableau, il a mis le texte ou le livre au tableau.
Les élèves vont lire à voix haute le texte avec le maître. Ils diront souvent le texte par
cœur car, au début de l’année, il leur est impossible de se repérer dans cette quantité
d’écrit. Cela viendra peu à peu.
Mais dans un premier temps, en pratiquant cette lecture collégiale, ils mémorisent et
s’imprègnent des structures syntaxiques et grammaticales de la langue écrite et affinent
leur compréhension du texte.
De jour en jour, l’enseignant les engagera à prendre de plus en plus de repères, en préci-
sant au cours de sa lecture à voix haute et en montrant sur l’exemplaire au tableau :
– les changements de paragraphes (l’espace blanc entre les lignes) ;
– la différence entre fin de ligne et fin de phrase ;
– les capitales des prénoms et des noms propres ;
– les signes de ponctuation (tiret, point d’interrogation, etc.) ;
– les déterminants (le, la, les, un, une…) et mots outils (mais, alors, sur, dans, et, car…) ;
– les mots qui se répètent.
Ceci afin de permettre aux élèves qui ne suivent pas de localiser, en levant la tête
l’endroit où en est l’enseignant.

lecture orale collective


Les élèves sont assis à leur place.
➜ Il est nécessaire de laisser un temps de
> L’enseignant leur distribue le texte ou le li- découverte individuelle pour permettre de
vre qui vient d’être travaillé. contempler plus attentivement les illustra-
Durant quelques instants, les laisser regarder tions et d’organiser mentalement tous les
les illustrations attentivement. éléments donnés durant la séance collective.

« Nous allons lire ensemble. Prenez la page


C ➜ S’assurer que tous les élèves sont à la bonne
12, page de gauche. Quel est le premier mot de page et prêts à suivre et à partager la lecture.
cette page ? »

> Le maître se tourne vers le texte affiché au ➜ Relire la ou les deux pages précédant la
tableau et commence la lecture à voix haute, in- page du jour pour laisser plus de temps aux
tonative et théâtralisée, comme précédemment. élèves qui vont essayer de se repérer dans
Au tableau, suivre avec le doigt le texte lu. l’écrit.

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8. Lecture compréhension et lecture collégiale

3. Construction d’une phrase « résumé » (environ 5 min)

OBJECTIFs – Apprendre à synthétiser un ensemble d’informations


– Ne garder en mémoire que l’essentiel d’un passage

Remarque : l’organisation de cette étape est


semblable à celle de l’élaboration d’une phrase
commune dans « la phrase du jour », (pp. 17-21).

> Demander aux élèves de formuler en une


phrase l’événement principal, ou l’information
essentielle à retenir, dans le passage du jour
découvert à voix haute.

> Écouter toutes les propositions et pratiquer ➜ Voir pp. 17-24.


comme pour « la phrase du jour » pour par- La différence va porter sur le contenu de
venir à une formulation plus précise et pour la phrase demandée aux élèves qui doit ici
pratiquer son encodage. rapporter l’information essentielle du passage
du texte.
> Chaque proposition est renvoyée au groupe
et discutée.

> On peut aussi expliquer pourquoi telle ou


telle phrase ne convient pas en précisant, par
exemple, qu’elle ne permet pas de comprendre
tel événement, qu’elle ne dit pas de quel per-
sonnage on parle, etc., afin d’amener à plus de
précision.

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Les mots outils
Un texte est composé d’un grand nombre de petits mots,
environ 40 %, appelés parfois « mots outils ». Permettre aux
élèves, dès le premier mois du cours préparatoire, de traiter
9
en réception, c’est-à-dire en lecture, ces mots (traitement de leur
forme orthographique) et de les identifier instantanément est une
aide efficace qui permet aux élèves de porter leur travail de déchiffrage
sur les mots plus longs et moins habituels du texte.
Il faut également en mémoriser conjointement l’écriture (la graphie) par
leur épellation et leur discrimination d’avec des mots proches. Il sera
nécessaire de réactiver régulièrement cette mémorisation dans des activi-
tés écrites (dictée de mots, textes à trous mais aussi production de phrases
et de textes).
Il est important de revenir régulièrement sur ces mots outils lors de chaque
découverte de texte, en pratiquant, par exemple, une première reconnais-
sance de ceux que l’on connaît par un balayage du texte, en les comptant
ou en les soulignant.
Ce travail sera consolidé par la constitution de panneaux de référence
collectifs et d’un dictionnaire individuel de mots outils.
Ces mots outils ont tous en commun qu’ils sont peu chargés en significa-
tion. Leur rôle étant déterminé par une phrase, ils ne peuvent s’accompa-
gner d’images soutien à la mémorisation.
Les mots outils peuvent être classés en trois catégories :
– les déterminants, les pronoms personnels et les adverbes ;
– les connecteurs logiques et les prépositions entre deux groupes de la
phrase (à terme, ils aideront à la compréhension de la phrase en lecture
silencieuse et à voix haute) ;
– les mots interrogatifs.
Ils sont majoritairement composés d’une ou de deux syllabes.
De plus, les mots outils sont peu perceptibles dans le langage oral. Ainsi,
en maternelle et au début du cours préparatoire, certains élèves ne sépa-
rent pas aisément l’article du nom qui le suit. Ces mots doivent donc être
particulièrement mis en valeur dans tous les exercices de segmentation

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

des textes écrits, cette segmentation étant facilitée par l’apprentissage


systématique des mots outils.
Il est pertinent de commencer par l’apprentissage des petits mots les plus
employés dans des phrases ou textes courts (les articles et les pronoms
personnels) et de les classer par catégorie : le, la, l’, les ; un, une, des ; il, elle,
je, tu, on.
Certains de ces mots outils sont invariables, ce qu’il est nécessaire de pré-
ciser aux élèves.
Puis les élèves travailleront : et, du, de, au, dans, mais, sur, avec, pour, très,
trop, qui, que, quoi, quand, ma, mon, mes, tes, tout, toute, tous, ça, en, ou,
ne, me ; et, en fin d’année : comme, comment, alors, vers, surtout, toujours,
pourquoi, pendant, devant, dessus, dessous…
Ces mots aux graphies plus difficiles devront à nouveau être travaillés
systématiquement en CE1.

1. Découverte et discrimination des deux articles


le et la dans le texte du jour (environ 20 min)

OBJECTIFs – Découvrir l’importance, en nombre, des mots outils dans un texte


– Discriminer leur graphie, avec majuscule ou non
– Montrer le lien entre ces mots outils et les mots qui les suivent
(substantif masculin ou féminin)

identification collective du mot « le »


> Distribuer une photocopie du texte décou-
vert le jour même.

C « Dans le texte du jour, vous allez rechercher ➜ Ce texte aura donc été étudié en lecture
tous les mots “le”. Regardez : j’écris le mot “le” compréhension suivie d’une lecture collégiale.
au tableau. »

> Écrire au tableau « le », en script, sans majus- ➜ En début d’année,l’écriture en script aidera
cule. les élèves les plus en difficulté à retrouver le
mot dans le texte.
C « Je parle du mot “le” que vous pouvez voir
sur les panneaux devant les mots cadeau, ➜ Montrer les mots référents affichés sur les
bateau, bonbon… » murs de la classe.

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9. Les mots outils

C« Qui peut me dire devant quel autre mot le ➜ Établir une liste à l’oral permet de
mot “le” peut se trouver ? » continuer à mettre en place la segmentation
entre chaîne orale et chaîne écrite et, de
> Écouter et répéter chaque proposition cor- façon implicite, de travailler le genre des
recte : le garçon, le rideau, le chat, le bâton, etc. substantifs.

C« Combien y a-t-il de lettres dans ce mot ? ER Un élève peut proposer «  e – l  »  : faire


Qui peut les épeler ? » invalider par un autre élève en utilisant la
référence aux syllabes commençant par la
> Faire épeler les deux lettres du mot «  le  » consonne l ou les mots en affichage.
par une dizaine d’élèves. Puis, effacer le mot
et demander à nouveau quelles sont les deux
lettres dont on a besoin pour l’écrire.

recherche individuelle
C « Dans votre texte sur la feuille, entourez ➜ Expliquer la procédure efficace pour
le mot “le” dès que vous le rencontrez. » ne pas oublier les mots : balayer le texte en
commençant par la première ligne et en
allant jusqu’à la dernière, en scrutant chaque
ligne de gauche à droite, dans le sens de la
lecture.

> Les élèves pourront entourer «  le  » déter- R Circuler dans les rangs pour aider à la mise
minant, mais aussi « le » pronom complément au travail ; encourager et observer comment
(ex. : je le vois). chacun s’y prend pour cette recherche de mots.
Vérifier que les élèves n’entourent pas la
syllabe « le » dans un mot,mais qu’ils s’attachent
uniquement à la recherche du mot « le ».

identification collective du mot avec majuscule


> Une fois la recherche terminée, interroger
les élèves sur la présence de la majuscule afin
de faire formuler : « Quand le mot “le” est au
début de la phrase, la lettre l s’écrit avec une
majuscule. »

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

reprise de la démarche pour « la »


> Faire le même travail, en suivant la même ➜ Ce travail sera repris régulièrement pour
démarche, avec le mot « la », « La ». chaque mot outil. On ne travaillera pas plus
de trois mots à la fois de façon à en permettre
la mémorisation.

2. Apprendre à orthographier les mots outils le et la


(environ 10 min)

OBJECTIF Mémoriser l’orthographe des mots outils

Ce travail systématique peut se faire dans la continuité de l’étape précédente ou dans


un temps différé. Il devra être repris un certain nombre de fois afin que tous les élèves
mémorisent l’écriture de ces mots.

Les élèves disposent sur leur table une ardoise,


un chiffon et un feutre effaçable.

C « Nous allons apprendre à écrire le mot “le” ».


C « Qui se rappelle quelles sont les deux lettres
du mot “le” ? »

> Écrire sous la dictée le mot « le » en lettres


cursives.

C « Nous allons l’épeler : l – e. »


Faire épeler le mot une dizaine de fois par des
élèves différents.

> Effacer le mot du tableau, recommencer


l’épellation.

C « Sur vos ardoises, vous allez écrire trois fois ➜ L’épeler mentalement permet la mentali-
le mot “le” en l’épelant dans votre tête. » sation et donc la mémorisation.

> Vérifier les ardoises et demander de recom-


mencer s’il y a des erreurs.

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9. Les mots outils

> Effectuer le même travail pour le mot « la ». ➜ On reprendra cette même démarche pour
tous les mots outils. Cependant, l’épellation
ne sera plus efficace pour les mots qui ont
plus de cinq lettres. Aussi, en fin d’année, les
mots longs seront copiés de nombreuses fois
et leur traitement automatique se fera après
les avoir rencontrés en réception (lecture) et
en production (dans la production de phrases
ou de textes).

3. Placer les mots outils dans un texte de closure


(environ 20 min)

OBJECTIFs – Comprendre implicitement la notion de genre des articles définis


– Utiliser le sens d’un texte pour compléter les trous

découverte collective du texte et de l’activité


Pour cette activité individuelle écrite, les élèves ➜ Proposer un texte simple (un contexte
disposent du texte de closure et d’un crayon à connu) et court qui ne pose pas de problèmes
papier. majeurs de déchiffrage afin que les élèves
puissent se concentrer sur l’utilisation des
mots outils.

C « Lisez ce texte silencieusement. » EX Exemple de texte en début d’année :


C « Que remarquez-vous ? » Dans … classe, il y a 25 enfants. … maîtresse
s’appelle Lucie. Lundi, on a lu … livre de
> Une fois que les élèves ont remarqué qu’il Léa. Mardi, on ira à … piscine.
manquait des mots pour que le texte soit
lisible, procéder à sa lecture à voix haute (en
disant, par exemple, « bip-bip » à chaque fois
qu’il manque un mot) par cinq ou six élèves.
Terminer par une lecture à voix haute du maître.

effectuation individuelle
« Vous allez chacun compléter ce texte avec
C R Passer dans les rangs pour aider et en-
les mots suivants : le, la. » courager les élèves qui en ont besoin.

> Les écrire au tableau en écriture cursive.


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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

MISE EN COMMUN ET CORRECTION COLLECTIVE


C « Qui peut lire la première phrase ? »

> Écrire au tableau la phrase qui vient d’être


lue en écriture cursive et souligner les mots
outils ajoutés.
Continuer ainsi pour tout le texte. ➜ Une fois que les élèves auront proposé
l’article qui convient pour la deuxième
C « Vous pouvez maintenant vérifier et corriger phrase, penser à souligner le problème de la
sur votre feuille si vous avez fait des erreurs. » majuscule. Cet article étant le premier mot
de la phrase, la lettre «  l  » doit prendre une
majuscule.

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Tableau de synthèse
des syllabes
Ce travail systématique de construction de tableaux à double
entrée de syllabes jalonne toute l’année. Il permet en outre,
10
en début d’année, une construction de la syllabe au niveau de
sa graphie et de la procédure à mettre en place pour la prononcer
(1er phonème + 2e phonème), puis une consolidation et une systématisa-
tion de cette procédure, ou une évaluation des acquis.
Chaque tableau de syllabes, établi avec les élèves et rempli ensuite indivi-
duellement par chacun d’eux, permet de mettre en place la combinatoire
et sa procédure. Pour le remplir, l’élève va procéder ainsi : « Je prends le
premier graphème (en ligne), j’y ajoute le second (en colonne) et j’obtiens
la syllabe. »
En début d’année, le tableau doit être conçu avec des syllabes qui peuvent
se prononcer selon une certaine régularité. On évitera ainsi de proposer
des syllabes construites avec des consonnes dont la prononciation diffère
selon la voyelle qui suit ([s] pour ce, ci, mais [k] pour co… ou [Z] ge, gi
et [g] pour go). Dès le deuxième trimestre, les élèves pourront cependant
passer à plus de complexité.
Cette activité se mène en deux étapes  : une première, à l’écrit, où l’on
complète le tableau ; une seconde, à l’oral, où les élèves formulent com-
ment ils ont rempli ce tableau : p (dénommer la lettre) et a (dénommer
la lettre) = [pa] (énonciation de la syllabe obtenue) ; la syllabe écrite en
associant la lettre p et la lettre a se prononcera [pa].
Ce travail pourra s’enrichir d’une recherche, à l’oral, de mots contenant les
syllabes du tableau.
Cette activité met en exergue le système (code alphabétique) qui aide
les élèves à trouver des repères. On fera ainsi remarquer que toutes les
syllabes obtenues par ligne commencent par la même lettre (consonne
qui s’entend à l’oral). Et par colonne, toutes les syllabes se terminent par
la même lettre (voyelle puis, plus tard, diphtongue – ou, on – ou son com-
plexe – ail, euil – que l’on entend aussi).

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

L’élaboration de la syllabe à l’écrit puis sa verbalisation orale construisent


et fixent la procédure requise pour le déchiffrage. Cela permettra aussi
de se remémorer les graphies et les phonèmes, et d’y revenir pour une
meilleure appropriation.
Cette activité peut être proposée dès le début de l’année, à raison de deux ou
trois fois par semaine durant le premier trimestre, jusqu’à ce que la grande
majorité des élèves ait mis en place la combinatoire. Puis, on la proposera
régulièrement (une fois par semaine) pour consolider les nouvelles acqui-
sitions.
Les tableaux peuvent être élaborés consécutivement à des exercices sur le
code, mais aussi à un autre moment de la journée.
Le tableau référence de synthèse affiché en classe dispose, en début d’an-
née, de colonnes et de lignes vides qui seront complétées au fur et à me-
sure des acquisitions. Selon la progression choisie pour l’acquisition des
phonèmes, les lignes et les colonnes peuvent, par exemple, être :

a e i o u ou on en oi
p
d
t
b
r
v
l
m
n

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10. Tableau de synthèse des syllabes

1. Utilisation du tableau à double entrée


(découvert en mathématiques) (environ 5 min)

OBJECTIFs – Apprentissage des sens vertical et horizontal


– Repérage dans un tableau à double entrée

> Pour cette étape collective, tracer au tableau ➜ Il est important que les élèves aient déjà
le tableau à double entrée que les élèves auront travaillé en mathématiques l’utilisation du
à compléter sur leur feuille. tableau à double entrée.
Exemple : Rappeler la différence entre ligne et colonne,
a i o
en amenant les mots « vertical » et « horizontal »
p et en accompagnant ces mots d’un geste de
la main.
m
Tracer une ligne horizontale fictive devant
les élèves, leur demander de faire de même ;
> Le maître explique comment le compléter
idem pour la ligne verticale.
case, après case :
C « Si je veux remplir cette case-là, comment
dois-je m’y prendre ? »

> Mettre une croix dans la case que l’on veut EX « Je suis sur la ligne des M ; donc j’écris
compléter. Faire venir un élève au tableau et lui m et je suis aussi dans la colonne des o donc
montrer qu’il doit d’abord suivre la ligne jusqu’à j’ajoute le o. » On peut visualiser chaque ligne
la croix, puis regarder dans quelle colonne elle et chaque colonne par un tracé.
se trouve.

> Procéder de même pour plusieurs cases en


invitant des élèves différents au tableau.

2. Réalisation individuelle du tableau (environ 10 min)


OBJECTIFs – Utilisation individuelle du tableau à double entrée
– Produire un geste graphique adapté
– Utiliser la combinatoire pour produire une syllabe

> Pour ce travail individuel écrit, l’enseignant R Le maître passe dans les rangs pour
distribue une photocopie du tableau à chacun. encourager, rectifier les erreurs de place-
ment des syllabes ou féliciter.
« Chacun de vous va maintenant compléter
C
son propre tableau sur la feuille. »

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Lecture CP • 10 situations pour consolider l’apprentissage

3. Lecture à voix haute du tableau complété (environ 5 min)

OBJECTIFs – Utilisation de la combiantoire et de sa procédure à voix haute


– Consolidation de la correspondance graphème-phonème
– Repérage des syllabes dans les mots

« Nous allons maintenant lire ensemble les


C ➜ Le maître note au tableau la syllabe lue par
syllabes que nous avons construites dans le l’élève.
tableau. »

« Sur la ligne des p, dans la première case


C ➜ Puis il fait relire les syllabes obtenues ligne
qu’avez-vous écrit comme syllabe ? » après ligne ou colonne par colonne.

C « Dans quels mots peut-on trouver la syllabe ➜ Le travail peut s’enrichir de la recherche de
[pa] ? » mots avec certaines des syllabes du tableau.

> Le tableau de référence présenté p. 78 peut


alors être affiché et complété au fur et à me-
sure des acquisitions de syllabes.

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