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A VAN T - PROP OS

Je remercie particulièrement Aliette de Buffières, enseignante,


qui a collaboré à cet ouvrage en écrivant les pages À la manière de…

L’enseignement de l’histoire des arts est un enseignement de culture artistique partagée. Cet
enseignement est obligatoire pour tous les élèves de l’École primaire (Bulletin Officiel n° 32 du
28 août 2008). Il s’appuie sur trois piliers :
− les périodes historiques (de la préhistoire à notre époque) ;
− les six grands domaines artistiques (les arts visuels, les arts de l’espace, du langage, du quotidien,
du son, du spectacle vivant) ;
− la liste d’exemples d’œuvres, diffusée par le ministère de l’Éducation nationale en septembre
2008, qui est destinée à aider les enseignants dans le choix des œuvres étudiées en classe.
L’enseignement de l’histoire des arts a pour objectifs :
− de faire découvrir à tous les élèves des œuvres de référence relevant de différents domaines
artistiques, de différentes époques et civilisations ;
Responsable de projets : Marie LUCAS − de leur permettre de poser sur ces œuvres un regard plus averti, afin d’acquérir une culture
Création de la maquette de couverture : Estelle CHANDELIER personnelle à valeur universelle ;
Exécution de la maquette de couverture : TYPO-VIRGULE − de les aider à franchir les portes d’un musée, d’une salle de concert, d’un cinéma d’art et d’essais,
Illustration de la couverture : Alain BOYER d’un théâtre, d’un opéra, d’une galerie, et de tout autre lieu de conservation, de création et de
Création de la maquette intérieure : Laurent CARRÉ diffusion du patrimoine artistique.
Mise en pages : TYPO-VIRGULE Le dossier Histoire des arts fait la synthèse de cet enseignement, de ses différents aspects
Cartes et frise chronologique : Nathalie GUÉVENEUX et de ses enjeux. Il constitue surtout une aide à sa mise en œuvre. Ainsi, le manuel est découpé
Dessins : Gilles POING en huit chapitres qui tiennent compte à la fois des périodes historiques et des différents domaines
Recherche iconographique : Sophie LENOIR et Amandine MARCHAL artistiques. Puisque l’enseignement de l’histoire des arts est fondé sur l’étude des œuvres, cette étude
Fabrication : Nicolas SCHOTT est conduite dans tous les chapitres à partir d’un ensemble d’œuvres défini par des critères communs
(lieu, genre, auteur, mouvement...). Les œuvres sont analysées à partir de quatre critères au moins :
forme, technique, signification, usage. Ces analyses permettent aux élèves de manier un premier
vocabulaire technique et sensible, de maîtriser des repères essentiels dans le temps et l’espace et de
découvrir le plaisir que procure la rencontre avec l’art. Des questions guident la réflexion des élèves.
Un Carnet de route récapitule les principaux points abordés et clôt chaque chapitre. Enfin, tous les
trois chapitres, une double page À la manière de… permet d’approfondir un sujet en classe et de
développer quelques compétences transversales (dessiner en respectant les règles de la perspective,
par exemple).
Le dossier se termine par une frise chronologique et par un petit lexique rassemblant tous les
mots-clés écrits en rouge dans les Carnets de route. Deux cartes de synthèse (une sur la préhistoire,
une autre sur la Renaissance) sont proposées à l’intérieur de la couverture.
Les auteurs
des aHritsstoire
0 ,9 7 0 ,9 7 0 ,9 8 0 ,9 7 0 ,9 6 0 ,9 8 1 ,0 2 1 0 ,9 8 0 ,9 1 1 0 ,9 7 1 ,0 2 0 ,9 8 0 ,9 1

La préhistoire L’art et l’Église au Moyen Âge Le XIXe siècle


Comment les artistes de la préhistoire Comment la révolution industrielle
Quelles croyances sont les plus répandues
s’expriment-ils ? 6 influence-t-elle les arts en France ? 46
chez les Chrétiens ? 26

Que représentent les artistes de la préhistoire ? 8 Comment la vie des ouvriers est-elle décrite ? 48
Comment le culte chrétien est-il organisé ? 28

Comment les artistes embellissent-ils Pourquoi la République est-elle défendue


Comment les laïcs assurent-ils leur salut ? 30
la vie quotidienne ? 10 par des artistes ? 50

L’Antiquité gallo-romaine La Renaissance Le XXe siècle et notre époque


Comment l’occupation romaine de la Gaule
Comment les Européens apprennent-ils à se connaître ? 32 Comment l’épreuve de la guerre est-elle transmise ? 52
est-elle racontée ? 12
Comment les Européens apprennent-ils Comment les artistes représentent-ils le régime nazi ? 54
À quoi ressemblent les villes dans la Gaule romaine ? 14
à explorer le monde ? 34 Qu’apporte l’augmentation du niveau de vie ? 56
Quelles sont les croyances religieuses
Comment les artistes de la Renaissance travaillent-ils ? 36
dans la Gaule romaine ? 16

L’art et les nobles au Moyen Âge L’absolutisme


Comment les rois absolus se font-ils
Comment la supériorité des rois est-elle affirmée ? 18 Faire un por trait à la manière
connaître en France ? 38
Comment les nobles montrent-ils leur force ? 20
Comment les rois absolus aiment-ils de… un photographe 58
Quelles œuvres évoquent le mode de vie des nobles ? 22
être représentés ? 40

Comment les rois absolus sont-ils contestés ? 42

Réalise r un masque à la manière Peindre à la manière de… Les dates clés de l’histoire des arts 60

Petit dictionnaire de l’histoire des arts 62


de… un acteur romain 24 un ar tiste de la R enaissance 44
Commenlt\$scaleChar:0.87$ea\ s \$scaleChar:0.84rtisted
$\ s \$scaleChar:0.84e$l\ scaleChar:0.87$a\ préhistoirse \$scaleChar:0.85$’expriment-il?
\ s \$scaleChar:0.82$\
Vers 35 000 avant J.-C., les Homo sapiens réalisent les premières Doc. 3 En sculptant l’ivoire

œuvres d’art dans des grottes en Europe. Ils inventent (La Dame de Brassempouy, vers 22 000 avant J.-C.,

fragment d’ivoire de mammouth sculpté,

presque toutes les techniques d’expression artistique. 3,65 cm de haut par 2,2 cm de profondeur

et 1,9 cm de large, découverte dans la grotte

du Pape, département des Landes,

musée des Antiquités nationales


Doc. 1 En peignant les parois des grottes
de Saint-Germain-en-Laye).
(panneau des chevaux ponctués, vers 25 000

avant J.-C., 3,4 m de large par 1,6 m de haut,

grotte du Pech Merle, département du Lot).

La peinture pariétale (sur paroi) utilise

deux pigments naturels : noir et ocre.


5 . D a n s q u e l l e m at i è r e c e v i s a ge
Le noir provient du charbon de bois.

Les ocres sont des argiles dont la teinte e s t - il s cu l p t é ?

varie du rouge au brun-jaune.


6 . D’ o ù p ro v i e nt c e t t e m at i è r e ?
Les pigments sont appliqués au doigt,

avec un pinceau ou mâchonnés,


7 . Q u e lle p a r t i e d u v i s a ge h um ain
puis soufflés avec la bouche directement

sur la paroi. Cette technique est utilisée n’ e s t p a s r ep r é s e nt é e ?

pour réaliser les mains négatives.

1 . Q u e l l e d if f é r e n c e y a - t - il

e nt r e le s d e u x t ê t e s d e s ch e v a u x ? 8 . Q u e lle t e ch ni q u e

le s h o mm e s
2 . C o mm e nt le s m ain s s u r

préhistoriques
c e t t e p a ro i o nt - e l l e s é t é r é ali s é e s ?

o nt - ils ut ili s é e

p o u r r é ali s e r

c e t t e œ uv r e

(Doc. 4) ?

9 . P o u rq u o i
Doc. 2 En gravant la pierre (panneau de l’abri

Bourdois, vers 14 000 avant J.-C., grotte du Roc- e s t - e lle


aux-Sorciers, département de la Vienne).
e x c ep t i o n n e l l e ?
Le contour des figures est gravé avec la pointe

d’un silex, un os ou un bâton taillé. La paroi est


1 0 . Q u e l a nim al
raclée pour donner des effets de couleur et
e s t r ep r é s e nt é ?
de volume. Parfois, le retrait de pierre autour

des figures produit des bas-reliefs.


1 1 . C e t t e œ uv r e

e s t - e lle

un e r ep r é s e nt at i o n

r é ali s t e ?
3 . C o mm e nt c e t t e œ uv r e
Doc. 4 En modelant l’argile (bisons modelés, vers 16 000 avant J.-C., argile,
a - t - e l l e é t é r é ali s é e ? À q u e l e n d ro it ?
grotte du Tuc-d’Audoubert, département de l’Ariège).

Les œuvres modelées en argile sont très fragiles, donc très rares. Une seule d’entre elles
4 . C o mm e nt a p p e lle - t - o n
nous est parvenue en bon état : les bisons de la grotte du Tuc-d’Audoubert, découverts
c e t y p e d ’ œ uv r e ?
et photographiés par Henri Bégouën en 1912.

6 7
Qure \$scaleChar:1.02$eprésentenl
\ t\$scaleChar:1.07$ea\ s \$scaleChar:1$rtistes
\ dle \$scaleChar:1.07$a\ p\$scaleChar:1$réhistoir?
\ e \$scaleChar:0.91$\
Doc. 1 Un bestiaire 4 . C o mm e nt a p p e lle - t - o n
réaliste
le s s cu lp t u r e s f é m in in e s
(panneau des chevaux
de l’ar t préhistorique ?
et panneau des lionnes,

de 32 000
5 . C e t t e s cu lp t u r e e s t - e lle
à 24 000 avant J.-C.,

grotte Chauvet, r é ali s t e ? P o u rq u o i ?

département

de l’Ardèche).

Les Homo sapiens

représentent

les animaux Doc. 2 Des humains stylisés

qui les entourent (Vénus d’Hohle Fels, vers 35 000 avant J.-C.,

(et pas forcément sculpture, ivoire de mammouth,

ceux qu’ils chassent Sud-Est de l’Allemagne).

le plus...). Les représentations humaines sont

Les représentations plus rares que les représentations

d’animaux sont animales. De plus, les représentations

les plus nombreuses masculines sont moins soignées que

et les plus soignées. les représentations féminines, comme

le montre la qualité des sculptures féminines,

appelées « Vénus ». On a retrouvé

des « Vénus » partout en Europe. La « Vénus

d’Hohle Fels », par exemple, est la plus vieille

représentation humaine connue à ce jour.

O Panneau des chevaux.

Doc. 3

Des signes

géométriques

mystérieux

(signes

géométriques,
1 . Ch e r ch e c o mm e nt
vers 15 000
la gro t t e Ch a uv e t
avant J.-C.,

a é t é d é c o uv e r t e . grotte

de Marsoulas,

2 . Q u e lle t e ch ni q u e département

e s t ut ili s é e de la Haute-

Garonne).
p o u r r é ali s e r

ces panneaux ?

A i d e - t o i d e l a p a ge 6

pour répondre.

3 . Q u e t ’ a p p r e n n e nt

ces panneaux

s u r le s a nim a u x

v iv a nt d a n s le S u d

d e la Fra n c e
6 . S u r q u o i c e s s i gn e s gé o m é t r i q u e s s o nt - il s p e int s ?
à cette époque ?

7 . Q u e l l e c o u l e u r e s t e m p l o y é e p o u r l e s t ra c e r ?
P Panneau des lionnes.

8 9
Commenlt\$scaleChar:1$ea\ s \$scaleChar:0.93$rtistee
\ s \$scaleChar:0.93$mbellissent-ils
\ lva \$scaleChar:0.94$iq\ e \$scaleChar:0.93$uotidienn?
\ e \$scaleChar:0.85$\
C A R N E T D E R O U T E
Doc. 1 En décorant les outils de chasse

L’invention des formes d’expression artistique


(propulseur aux bouquetins affrontés,

entre 17 000 et 10 000 avant J.-C, bois de renne,

grotte d’Enlène, département de l’Ariège,

De 35 000 à 10 000 avant J.-C., les Homo


sapiens produisent beaucoup d’œuvres d’art
musée de l’Homme, Paris).

Un propulseur est un bâton dont l’extrémité est

munie d’un crochet que le chasseur introduit


en Europe. Ils inventent presque toutes
dans le trou percé à l’arrière de la lance
les formes d’expression artistique, comme
(ou sagaie). L’objectif est de pouvoir

lancer la sagaie beaucoup plus loin la peinture, la gravure, la sculpture, le modelage...


qu’à la main, en augmentant
Leurs œuvres couvrent les parois des grottes
sa vitesse. Le crochet est souvent
dans lesquelles ils vivent. Ces œuvres sont peintes
avec des pigments naturels, comme le charbon
terminé par une figurine animale.

Doc. 3 En construisant des monuments en pierre


1 . À q u o i s e r t un p ro p u l s e u r ?
ou « mégalithes » (reconstitution du dolmen de la « table
de bois et l’ocre, ou bien gravées avec des pointes
2 . S u r q u e lle p a r t i e
des Marchands », vers 4 500 avant J.-C., site mégalithique

de Locmariaquer, département du Morbihan).


de silex, des os ou des bâtons taillés.
d u p ro p u ls e u r l’ a r t i s t e

Les sujets représentés


Les dolmens sont des tombes collectives. Ce sont les plus

anciens monuments de pierre élevés en Europe.


a - t - il t rav ail l é ?

6 . D é c r i s c e d o l m e n ( f o r m e , m at é r i a u ...). Les artistes de la préhistoire représentent


surtout les animaux de leur époque.
3 . À t o n av i s , p o u rq u o i c e t o b j e t

Les grands herbivores dominent dans les peintures


e s t - il s cu l p t é ? 7 . P o u rq u o i a - t - il é t é c o n s t r u it ?

pariétales : mammouths, chevaux, bisons,


rennes, cerfs, bouquetins.
Les humains sont rarement représentés,
à l’exception des mains peintes et des sculptures
féminines, appelées « Vénus préhistoriques ».
Les premiers artistes peignent aussi des signes
Doc. 2 En fabriquant des parures pour les morts
géométriques : points, lignes, cercles, rectangles...
Souvent, ils les intègrent dans des représentations
(parure provenant de la sépulture de l’enfant de la Madeleine,

animales, comme dans le panneau des chevaux


vers 10 000 avant J.-C., département de la Dordogne).

L’enfant de la Madeleine, âgé d’entre 2 et 4 ans,

a été découvert allongé sur le dos. Sa tête, son cou,

ses coudes, ses poignets, ses genoux et ses chevilles


ponctués de la grotte du Pech Merle.
L’embellissement de la vie quotidienne
étaient ornés de dizaines de petits coquillages

et de dents percés.

Les Homo sapiens décorent soigneusement


leurs outils de chasse, qui leur permettent de
se nourrir jusqu’à l’apparition de l’agriculture
4 . Q u e l s é l é m e nt s c o m p o s e nt l a p a r u r e
vers 9 000 avant J.-C.
d e l ’ e nf a nt d e l a M a d e l e in e ? Ils élèvent les premiers monuments
Doc. 4 En élevant des menhirs (menhir des Pins-à-Frossay,
de pierre, ou mégalithes, en Europe à partir
5 . À t o n av i s , p o u rq u o i c e t t e p a r u r e entre 4 000 et 2 000 avant J.-C., 2,6 m de haut, Frossay,
de 5 000 avant J.-C., notamment les dolmens
et les menhirs, qui sont des tombes collectives.
département de la Loire-Atlantique).
a-t-elle été fabriquée ?

8 . À t o n av i s , c o mm e nt le s m e n h ir s
Ils fabriquent également des parures
é t ai e nt - il s f a b r i q u é s ?
que les archéologues retrouvent surtout
9 . À q u o i s e r v ai e nt - il s ? auprès des morts.

10 11
l\$scaeChr:0$\,75 r\$scaleChar:0$\,7 maine de la Gaule est-elle racontée ?
Les œuvres datant de l’occupation romaine de la Gaule montrent PAR DES INSCRIPTIONS GRAVÉES
que les Gaulois adoptent les coutumes de leurs vainqueurs. Doc. 3

La Table claudienne reproduit le discours de l’empereur Claude (10 avant J.-C.-54 après J.-C.) prononcé
Ils ne forment bientôt qu’un seul peuple : les Gallo-Romains. en 48 après J.-C. devant les sénateurs romains : Claude demande que les chefs gaulois aient le droit
d’entrer au Sénat. Ce discours est ensuite gravé sur une plaque en bronze, déposée dans le temple
PAR DES TÉMOIGNAGES ÉCRITS Doc. 1
des Trois Gaules à Lyon, pour fêter l’acquisition de ce droit.
Le Sud-Est de la Gaule est occupé par les Romains à la fin du siècle avant J.-C. II e Voyez cette très distinguée et très puissante colonie des Viennois1,
Le gouverneur de cette province romaine, Jules César (100 avant J.-C.-44 avant J.-C.), 1 . Q u e l liv r e d é c r it qui depuis longtemps déjà fournit des sénateurs […] ! C’est de
conquiert le reste de la Gaule entre 58 et 51 avant J.-C. Il écrit un livre, La Guerre la c o n q u ê t e ro m ain e cette colonie que sort Lucius Vestinus, […] que j’aime d’une très
des Gaules, dans lequel il raconte ses campagnes militaires contre les Gaulois. proche affection et que je retiens actuellement dans mes services. […]
Et si l’on considère que ses habitants [les Gaulois] ont fait pendant
de la G aule ?

Toute la Gaule est divisée en trois parties, dont l’une est habitée par les Belges, Q u i l’ a é c r it ?
dix ans la guerre au divin Jules [César], il faut aussi mettre en regard
l’autre par les Aquitains, la troisième par ceux qui, dans leur langue, se nomment 2 . C o m b i e n d e t e mps
les cent années d’immuable2 fidélité et d’obéissance […] pour nous.
Celtes, et dans la nôtre, Gaulois. Ces nations diffèrent entre elles par le langage, f aut - il au x R o m ain s
Le Premier Siècle de notre ère, trad. P. Petit, éd. Armand Colin, 1968.
les institutions et les lois. […] Les Belges sont les plus braves de tous ces peuples, p o u r c o n q u é r ir

parce qu’ils restent tout à fait étrangers à la politesse et à la civilisation de la G aule ?


1. Habitants de la ville de Vienne, dans le sud de la Gaule. 2. Constante.
la province romaine1, et que les marchands, allant rarement chez eux, ne leur portent La Table claudienne (inscription sur bronze,

point ce qui contribue à énerver le courage : d’ailleurs, voisins des Germains 3 . C o mm e nt la


7 . C o mm e nt c o n n ai s s o n s - n o u s c e d i s c o u r s d e l ’ e m p e r e u r C l a u d e ?
I
er
siècle après J.-C., musée gallo-romain,

qui habitent au-delà du Rhin, ils sont continuellement en guerre avec eux.
Lyon-Fourvière).
c o n q u ê t e ro m ain e 8 . Q u e d e m a n d e C l a u d e a u x s é n at e u r s ro m ain s ?

e s t - e l l e f a c ilit é e ?
Jules César, La Guerre des Gaules, livre I, 51 avant J.-C., trad. M. Nisard, Didot, 1865. 9 . C o mm e nt j u s t if i e - t - il s a d e m a n d e ?

1. Le Sud-Est de la Gaule.
Doc. 2 Par des tableaux

(Vercingétorix jette ses armes aux pieds

de César, Lionel Royer, 1899, huile


1 0 . C o mm e nt
sur toile, 4,82 m de large par 3,21 m

de haut, musée Crozatier, Le Puy-en-Velay a p p e lle - t - o n

département de la Haute-Loire).
c e t y p e d ’ œ uv r e ?
Ce tableau est peint à la fin
e C o mm e nt e s t - e lle
du XIX siècle, quand les écoliers

français commencent à apprendre r é ali s é e (Doc. 4) ?

que les Gaulois sont leurs ancêtres.

Les artistes de l’époque célèbrent 11. Décris

donc ces Gaulois et leur chef l’ é q u ip e m e nt


Vercingétorix car ils ont résisté
d e s s o ld at s
à Jules César pendant le siège

d’Alésia en 52 avant J.-C. ro m ain s .

1 2 . Q u e l d é t ail
4 . Q u e l é v é n e m e nt h i s t o r i q u e
mo nt r e q u e c e s o nt
e st r ep r é s e nt é sur c e t a b l e au ?
d e s c av ali e r s ?
er
Doc. 4 Par des bas-reliefs sculptés (Les Cavaliers romains, bas-relief sculpté, I siècle après J.-C.,

5 . R ep è r e Ju l e s C é s a r . D é c r i s s a p o s t u r e e t s e s v ê t e m e nt s . musée archéologique d’Arlon, Belgique).

Ce bas-relief appartient à un monument élevé pour commémorer la victoire de l’empereur


6 . C o mm e nt l e p e int r e r ep r é s e nt e - t - il l e ch e f Ve r c in gé t o r i x ? P o u rq u o i ?
romain Vespasien sur des peuples gaulois qui s’étaient encore révoltés en 70 après J.-C.

12 13
Àq\$scaleChar:1$uor
\ i \$scaleChar:1.02$essemblenl
\ t\$scaleChar:1.07$ev\ s \$scaleChar:1.01$illes
\ dans la Gaule romaine ?
Doc. 1
DES RÈGLES D’URBANISME le fronton
Doc. 3 Des temples (temple d’Auguste et de Livie,
er
I siècle avant J.-C., Vienne, département de l’Isère).

S’agit-il de construire une ville ? La première chose à faire est de choisir


Comme en Grèce, les temples romains sont
1 . Ch e r ch e q u i é t ait
construits sur la grande place du centre-ville.

V it r uv e e t é c r i s
un endroit sain. Il doit être élevé, à l’abri des brouillards et du givre, situé Leur plan copie aussi celui des temples grecs :

s a b i o gra ph i e . sous la douce température d’un ciel pur, sans avoir à souffrir ni d’une trop les colonnes
ils sont de forme rectangulaire et leur périmètre

grande chaleur ni d’un trop grand froid. Une ville bâtie sur le bord de la mer, est bordé par des colonnes. En retrait,

qu’elle soit exposée au midi1 ou au couchant2, ne sera point saine, parce que,
2 . D’ a p r è s V it r uv e , la « cella » renferme la statue du dieu.
le podium

durant l’été, dans les lieux qui ont la première de ces expositions, le soleil,
q u e ls li e u x d o it -
la cella

o n é v it e r p o u r
dès son lever, échauffe l’air qui devient brûlant à midi ; et que, dans ceux qui
construire une ville ?
regardent le couchant, l’air, commençant à s’échauffer après le lever du soleil,
est chaud au milieu du jour et brûlant le soir. Ensuite, il faudra éviter
8 . Q u e lle e s t la f o r m e d u t e m p le
P o u rq u o i ?

le voisinage des marais. […] Une fois l’enceinte terminée, on doit à l’intérieur
de Vienne ?
3 . À q u o i d ’ a ut r e

d o it - o n f air e s’occuper de l’emplacement des maisons et de l’alignement des grandes rues 9 . D a n s q u e l m at é r i a u e s t - il b â t i ?

at t e nt i o n ? et des petites, suivant l’aspect du ciel. Les dispositions seront bien faites,
si l’on a eu soin d’empêcher que les vents n’enfilent les rues : s’ils sont froids,
1 0 . À q u o i r e c o n n ai s - t u q u e c e t e m p le

ils blessent ; s’ils sont chauds, ils corrompent ; s’ils sont humides, ils nuisent.
a un e a r ch it e c t u r e a nt i q u e ?
4 . F in ale m e nt ,

q u e l e s t le li e u

i d é al p o u r b â t ir
Vitruve, De l’architecture, Livre I, Ier siècle avant J.-C., trad. Ch.-L. Maufras, C.L.F. Panckoucke, 1847.
un e v il l e ? 1. Sud. 2. Ouest.

Doc. 2 Des aqueducs.

La ville de Jouy-aux-Arches,

en Lorraine, est traversée

le canal par un aqueduc construit


e
par les Romains au II siècle

après J.-C. À cet endroit,

il enjambait la rivière de

la Moselle sur plus de 1 km ! 1 1 . Q u e ls sp e c t a cle s


une arche
C’était le plus long aqueduc s o nt d o n n é s d a n s
dans l’Empire.
l e s t h é â t r e s ro m ain s ?
Il a alimenté en eau la ville

de Metz pendant trois siècles.


1 2 . Ch e r ch e c o mm e nt
une pile (ou pilier)
Aujourd’hui, il ne reste que
un e m o s a ï q u e
26 arches de l’aqueduc

d’origine. e s t r é ali s é e .

5. À quoi cet aqueduc


1 3 . Q u e r ep r é s e nt e nt

a - t - il s e r v i ?
ces deux mosaïques ?

6 . Q u e lle e s t la f o r m e
1 4 . D’ a p r è s t o i ,

d e s e s a r ch e s ?
q u e ls s e nt im e nt s e
Doc. 4 Des théâtres (La Mosaïque aux masques, II siècle après J.-C., musée archéologique de

7 . P o u rq u o i s o nt e x p r im é s Vienne, département de l’Isère).

Cinq siècles après les Grecs, les Romains bâtissent à leur tour des théâtres en pierre et
cette construction sur ces masques ?
en plein air, d’abord en Italie, puis dans le reste de l’Empire. Ils y assistent à des spectacles

e s t - e lle e n c o r e comme les comédies, les pantomimes, les numéros de jongleurs, de magiciens

ou de montreurs d’ours… Le public identifie les personnages grâce aux costumes,


im p r e s s i o n n a nt e
aux perruques et aux masques portés par les acteurs, qui sont toujours des hommes.
a u j o u rd ’ h u i ?
Les masques aident aussi à reconnaître les sentiments exprimés par ces acteurs.

14 15
Quelles sont les croyances religieuses dans l,\$scaeChr:02$\ G\$scaleChr:0$\,scaleChr:96$\ l,\$scaeChr:02$\ r\$scaleChr:0$\,scaleChr:98$\ i,\$scaleChr:02$\ ?\$scaleChar:0.91$\
Doc. 1 L’association des dieux gaulois
le profil d’Auguste
C A R N E T D E R O U T E
er
et romains (autel de Cernunnos, I siècle après J.-C.,

sculpture en pierre calcaire, musée de Saint-Remi,

Reims).
L’occupation romaine de la Gaule
Cette scène est sculptée sur une petite table
À la fin du IIe siècle avant J.-C., les Romains
d’offrandes aux dieux. Au centre, le dieu gau-
conquièrent d’abord le Sud-Est de la Gaule.
Puis ils s’emparent de toute la Gaule au siècle
lois Cernunnos, assis sur un trône, tient un sac

suivant, sous le commandement de Jules César.


duquel il fait tomber des graines ou des pièces.

Deux dieux romains l’encadrent : à gauche,

Apollon, qui s’appuie sur sa lyre ; à droite,


Dans son livre La Guerre des Gaules, César
Mercure, qui tient une bourse.
raconte son triomphe sur la résistance gauloise.
Petit à petit, les Gaulois obtiennent les mêmes
1 . Q u e l m at é r i a u e s t ut ili s é p o u r
droits que les Romains. D’abord, le pouvoir
s cu l p t e r c e t t e s c è n e ?
romain accorde aux chefs gaulois le droit d’entrer
2 . Q u e l s d i e u x s o nt r ep r é s e nt é s ? au Sénat en 48 après J.-C. La Table claudienne,
déposée dans le temple des Trois Gaules
à Lyon, commémore cet événement.
R e ch e r ch e q u i ils s o nt e t q u e ls s o nt

Ensuite, la citoyenneté romaine est donnée


le u r s r ô le s d a n s la m y t h o lo gi e .
une victoire ailée l’autel

à tous les hommes libres vivant en Gaule


avec une couronne d’or des Trois Gaules
3 . Q u’ e s t - c e q u e c e t t e s cu lp t u r e

n o u s a p p r e n d s u r le s c ro y a n c e s
(et dans le reste de l’Empire) en 212 après J.-C.
r e li gi e u s e s d a n s l a G a u l e ro m ain e ?

Les villes gallo-romaines


Les Romains créent ou réorganisent
les villes gauloises selon les règles élaborées
au ier siècle avant J.-C. par leur plus grand architecte,
Vitruve. Le plan de chaque ville est orthogonal (les
rues se croisent à angle droit) et intègre
Le dieu romain Bacchus des bâtiments publics tels qu’un forum,
monté sur un char
un théâtre, un cirque, des thermes et des temples.
L’alimentation en eau est assurée par
tiré par une panthère

l’inscription :
des aqueducs.
4 . Q u e f ait - o n

La religion gallo-romaine
« ROMETAUG »

des mor ts dans (« À Rome et Auguste »)

l a G a u l e ro m ain e ?
Le culte des empereurs est la seule obligation
5 . Q u e lle t e ch ni q u e
Doc. 3 Le culte impérial (sesterce à l’autel des Trois Gaules,
religieuse introduite en Gaule par les Romains
au ier siècle après J.-C. En effet, les Romains ne
pièce frappée entre 9 et 14 après J.-C., bronze, 34 mm de dia-

e s t ut ili s é e p o u r mètre, musée gallo-romain, Lyon-Fourvière).

d é c o r e r le s p a ro i s
À partir du règne d’Auguste (27 avant J.-C.-14 après J.-C.),
veulent pas éliminer la religion gauloise, mais
les empereurs sont adorés comme des dieux
associer les dieux romains et gaulois, comme
le montre la stèle de Cernunnos.
d e c e s a r c o ph a ge ?
dans les temples. À Lyon, le culte impérial est célébré

sur l’autel des Trois Gaules. En effet, grâce

De plus, le culte des morts est identique chez


6 . R e ch e r ch e q u i e s t
à sa représentation sur des pièces de l’époque,

les Romains et les Gaulois : les corps sont soit


e
le d i e u B a c ch u s . Doc. 2 Un culte des morts commun (Le Triomphe de Bacchus, III siècle après J.-C.,
on sait qu’il est dédié « à Rome et Auguste ».

enterrés dans des fosses ou dans des sarcophages


sarcophage en marbre blanc, musée gallo-romain, Lyon-Fourvière).

7 . P o u rq u o i un e s c è n e Les Romains et les Gaulois brûlent ou enterrent leurs morts. Les pauvres sont enterrés

j o y e u s e d é c o r e - t - e lle dans des fosses et les riches dans des sarcophages. Le décor de ce sarcophage
8 . O ù l e cu l t e im p é r i al e s t - il c é l é b r é à Ly o n ?
richement décorés, soit brûlés. Les restes sont
c e s a r c o ph a ge ?
gallo-romain raconte le retour triomphal du dieu romain Bacchus, après son expédition

en Inde. Cette scène joyeuse illustre la croyance en une vie meilleure après la mort.
9 . C o mm e nt l e c o n n ai s s o n s - n o u s ? alors placés dans des urnes en céramique.

16 17
Commenlt\$scaleChar:0.87$a\s$ caleChar:0.85$upériorité
\ ders \$scaleChar:0.85oie$\ s \$scaleChar:0.85st-ella
$\ e \$scaleChar:0.84ffirmé?
$\ e \$scaleChar:0.82$\
Les nobles, dont les rois font partie, Doc. 2 Par des objets symboliques (trône de Dagobert, siège du VII
e
le dossier

sont l’un des deux groupes dominants au Moyen Âge ou


e
VIII siècle, dossier et accoudoirs du ixe siècle, bronze, 78 cm de large

par 1,35 m de haut, Bibliothèque nationale de France, Paris).

avec les clercs. De nombreuses œuvres d’art vantent Le trône de Dagobert est fait d’un siège aux montants en forme
les accoudoirs

leur pouvoir et leur mode de vie.


de panthères, symboles de la force, d’un dossier orné de

trois cercles, symboles de la perfection, et de deux accoudoirs

ajoutés plus tard. Pliant au départ, il est transporté partout où

le roi va, et symbolise ainsi le pouvoir royal. Il est encore utilisé

Doc. 1 Par la cérémonie du sacre mille ans plus tard par Napoléon Bonaparte : assis sur ce trône,

(Sacre de Louis XII, 1501, retable, huile il distribue les premières Légions d’honneur au camp de Boulogne.

sur bois, 50 cm de large par 1,95 m de haut,

musée national du Moyen Âge –

Thermes de Cluny, Paris).

Les rois de France sont sacrés 7 . Fai s un e r e ch e r ch e s u r D a g o b e r t e t é c r i s

dans la cathédrale de Reims s a b i o gra ph i e .


en souvenir du baptême de Clovis.

Sur cette image du sacre de Louis XII 8 . Av e c q u e l m at é r i a u c e t r ô n e e s t - il f a b r i q u é ?


la couronne
en 1498, six évêques (à gauche)

et cinq seigneurs laïcs (à droite)


9 . Q u e l s é l é m e nt s s y m b o li s e nt l e p o uv o ir ro y al ?

entourent le roi agenouillé. le siège

1 0 . P o u rq u o i c e t r ô n e e s t - il p li a nt a u d é b ut ?
L’évêque de Reims oint d’abord le roi

avec l’huile de la Sainte Ampoule.

Ensuite, il lui remet les « regalia »


le sceptre

(le sceptre, l’épée, les éperons

et l’anneau). Enfin, il le couronne.


PAR LEUR COMPORTEMENT EXEMPLAIRE
Après la mort de saint Louis (1226-1270) et à la demande de son petit-fils Philippe le Bel, Jean de Join-
ville écrit la chronique du règne de « notre Saint roi Louis ». Ce livre servira à l’éducation des nobles.
Après que le roi fut revenu [de croisade], il se conduisit si dévotement1 qu’il ne porta jamais ni drap fin,
l’anneau

l’épée
ni étriers ou éperons dorés. Ses robes étaient de drap naturel ou de drap grossier bleu ; les fourrures de
les éperons ses couvertures et de ses robes étaient faites de peaux de chamois, de lièvre ou d’agneau. […] Ce saint
homme aima Dieu de tout son cœur et se conforma à ses œuvres ; jamais jour de ma vie je ne lui ai entendu
dire du mal de personne et jamais je ne lui ai entendu prononcer le nom du Diable, chose qui, je crois,
ne plaît pas à Dieu. […] Le roi pratiqua si largement l’aumône2 que, partout où il allait dans son royaume,
il faisait faire des dons aux églises pauvres, aux léproseries, aux hôpitaux. Tous les jours, il donnait
à une grande quantité de pauvres, sans parler de ceux qui mangeaient dans [son palais].
Jean de Joinville, Livre des saintes paroles et des bons faits de notre saint roi Louis, 1305-1309.
1. Avec un grand respect des pratiques religieuses. 2. Somme d’argent qu’on donne aux pauvres.
Doc. 3
1 1 . Ch e r ch e d a n s l e l e x i q u e p a ge 6 2 c e q u’ e s t un e ch ro ni q u e .
1 . Ch e r ch e c e q u’ e s t un r e t a b le . 4 . Q u e l d é t ail d e s o n c o s t um e p ro uv e

q u’ il e s t ro i d e Fra n c e ? 1 2 . Q u’ e s t - c e q u e s aint L o u i s n e p o r t e j am ai s ? P o u rq u o i ?
2 . O ù l e s ro i s d e Fra n c e s o nt - il s s a c r é s ?

5 . Q u e l l e s s o nt l e s é t a p e s d u s a c r e ? 1 3 . Q u i l e ro i ai d e - t - il ?
3 . D é c r i s la p o s t u r e d u ro i p e n d a nt

c e t t e c é r é m o ni e . 6 . Q u i p a r t i c ip e a u s a c r e d u ro i d e Fra n c e ? 1 4 . P o u r q u i l e ro i e s t - il un m o d è l e ? P o u rq u o i ?

18 19
Commenlt\$scaleChar:1.07$en\ s \$scaleChar:1$obles
\ montrent-ills \$scaleChar:1.07$euf
\ r \$scaleChar:1.03$orc?
\ e \$scaleChar:0.91$\
6 . Av e c q u e l o ut il

cette tapisse rie

le premier donjon carré le second donjon rectangulaire e s t - e l l e b ro d é e ?

Q u e l m at é r i a u
la tour ronde

e s t ut ili s é ?

7 . C o mm e nt

le s N o r m a n d s

s o nt - ils é q u ip é s

p o u r c o n q u é r ir

l ’ A n gl e t e r r e ?

le pic

rocheux

e
Doc. 2 En faisant la guerre (morceau de la tapisserie de Bayeux, XI siècle, broderie de laine, 70 m de long

par 50 cm de haut, musée de la Reine Mathilde, Bayeux, département du Calvados).

La tapisserie de Bayeux raconte la conquête de l’Angleterre par les seigneurs normands en 1066.

Cette broderie à l’aiguille est composée de laines de quatre couleurs différentes (rouge, jaune,

vert et bleu) sur un fond constitué de plusieurs morceaux de toile de lin. Elle regroupe 72 scènes

où figurent 626 personnages, 202 chevaux, 37 bâtiments, 41 bateaux et 2 000 mots en latin.

e e
Doc. 1 En construisant des châteaux forts (château de Falaise, département du Calvados, XII -XIII siècles).

Le château fort de Falaise est un des premiers châteaux normands en pierre.

Il est composé de trois donjons : les donjons carré et rectangulaire ont été construits par les ducs de Normandie
e e
au XII siècle ; la tour ronde est ajoutée par le roi Philippe II Auguste au XIII siècle pour marquer le rattachement

de la Normandie à la France.

1 . P o u rq u o i l e ch â t e a u d e Fal ai s e e s t - il c o n s t r u it s u r un p i c ro ch e u x ? Doc. 3 En mettant en scène leur mort (tombeau de Philippe Pot, xve siècle, pierre calcaire, 2,60 m de large par 1,81 m de haut,

musée du Louvre, Paris).

2 . Q u e l m at é r i a u e s t ut ili s é p o u r s a c o n s t r u c t i o n ? P o u rq u o i ? Selon l’habitude de l’époque, le seigneur Philippe Pot (1428-1493) commande son tombeau de son vivant.

Huit « pleurants » portent la dalle sur laquelle repose le « gisant » de Philippe. À ses pieds, un lion sans doute.
3 . Q u e l l e s s o nt l e s d if f é r e nt e s p a r t i e s d u ch â t e a u ?

4 . Q u e l l e im a ge l e s d u cs d e N o r m a n d i e d o n n e nt - il s d ’ e u x - m ê m e s 8 . Q u e l m at é r i a u e s t ut ili s é p o u r f a b r i q u e r 1 0 . D é c r i s l e s « p l e u ra nt s ». Q u e l e s t l e u r r ô l e ?

e n f ai s a nt c o n s t r u ir e c e ch â t e a u ? ce tomb eau ?
1 1 . Q u e l s o uv e nir P h ilip p e P o t v e ut - il

5 . Q u’ e s t - c e q u e l e ro i P h ilip p e A u gu s t e a j o ut e à c e ch â t e a u ? P o u rq u o i ? 9 . D é c r i s l e « gi s a nt » d e P h ilip p e P o t . l ai s s e r a p r è s s a m o r t ?

20 21
Quelles œuvres évoquent le mode de vie dens \$scaleChar:0.93$oble?
\ s \$scaleChar:0.85$\
C A R N E T D E R O U T E
LES FARCES
Doc. 1 Les livres de chasse (page enluminée du Livre de chasse

Doc. 3

La supériorité des rois sacrés


de Gaston Phébus, chapitre 39, « De l’instruction du veneur »,

XIV
e
siècle, Bibliothèque nationale de France, Paris). Les farces sont des pièces jouées et chantées
La chasse est le loisir préféré des nobles, qui sont les seuls dans les rues et sur les places. Elles sont populaires Au Moyen Âge, la monarchie est le régime
parce qu’elles se moquent des puissants.
dominant en Europe. En France, à partir de l’an
à avoir le droit de porter des armes. Ce livre de chasse

est un manuscrit dicté à un copiste de 1387 à 1389


Leurs auteurs sont anonymes. Par exemple,
par le seigneur Gaston Phébus. En effet, avant l’invention
« Aucassin et Nicolette » raconte l’histoire de mil, la dynastie des Capétiens l’emporte peu
deux adolescents qui s’aiment mais que tout sépare : à peu sur les autres familles nobles. Les rois
e
de l’imprimerie par Gutenberg au milieu du XV siècle,

la copie à la main sur la peau d’un animal est le seul


Aucassin est le fils d’un noble et Nicolette est capétiens sont sacrés dans la cathédrale de Reims
moyen de fabriquer un livre. Les copistes décorent souvent
une esclave sarrasine. Dans cet extrait, Aucassin en souvenir du baptême de Clovis : ils sont oints
et Nicolette visitent le royaume de Turelore où tout
leurs textes avec des images peintes en couleurs :

les enluminures.

est à l’envers : ainsi, lorsque Aucassin demande avec l’huile de la Sainte Ampoule ; ils reçoivent
à voir le roi, on lui répond qu’il est en train les regalia (l’épée, le sceptre, l’anneau et
1. Ce livre est un « manuscrit » :
d’accoucher pendant que la reine fait la guerre ! les éperons) et sont couronnés.
Les rois capétiens sont des chefs d’État.
L’enluminure est

Lors, Aucassin : Maintenant, sire, menez-moi


quel est le sens de ce mot ?
une image peinte

en couleurs et à l’or.

2 . C o mm e nt le s e n lum in u r e s à l’armée où combat votre femme. – Sire, Les chroniques vantent leurs qualités de
s o nt - e l l e s p ro d u it e s ? volontiers, répondit le roi. – Ils descendirent. souverain, et en font des modèles pour les nobles.
La rubrique est la phrase

Le roi monta sur un cheval, Aucassin sur le sien, La fleur de lys est leur symbole. Ils sont enterrés
dans la basilique de Saint-Denis, au nord de Paris,
écrite en rouge qui

donne le titre
3. Que vois-tu
et, pendant que Nicolette se réfugiait en la chambre
du texte qui suit. s ur c e t t e e n lum in u r e ?
de la reine, tous deux s’en allèrent à l’armée. où sont également conservés les regalia et
La lettrine est Au moment où ils arrivèrent, la bataille était le trône de Dagobert.
dans toute sa rage, une bataille à coups de
4 . D é c r i s la c o m p o s it i o n
la lettre décorée

pommes sauvages, d’œufs et de fromages mous.


d e c e t t e p a ge .

La force des nobles


au début du texte.

Aucassin, voyant cela, fut grandement étonné.


La bordure reproduit

Ici l’on chante : Les nobles sont à la fois des seigneurs


un décor de végétaux.
et des guerriers professionnels. Leur force
Aucassin est donc resté, s’exprime d’abord dans leur habitation :
Pris de grand étonnement. les châteaux dans lesquels ils vivent sont fortifiés,
Doc. 2 LES ROMANS DE CHEVALERIE Il commence à regarder parce que les guerres entre eux sont nombreuses.
Écrits en ancien français, les romans de chevalerie racontent, en vers ou
5 . C o mm e nt a p p e lle -
Ce combat en rase plaine, L’architecture des châteaux forts change
en prose, les exploits des nobles qui combattent pour leur roi ou leur dame.
t-on ce t ype de te xte ?
Où les combattants se servent à partir du xiie siècle : les « mottes » en terre
Dans ce roman de Chrétien de Troyes (vers 1135-vers 1183), le chevalier D’œufs, de fromages, de pommes, et les palissades en bois sont abandonnées pour
Et de champignons coupés,
6 . Fai s un e r e ch e r ch e

Yvain participe à un tournoi. Il défend la fille cadette d’un seigneur, s u r Ch r é t i e n d e Tro y e s


Engins d’un genre nouveau. les murailles et les donjons en pierre.
déshéritée par sa sœur aînée, qui est elle défendue par le chevalier Gauvain. e t é c r i s s a b i o gra ph i e .
Quiconque avait mieux troublé Les manuscrits enluminés expriment aussi
Les deux champions, ayant pris du champ, s’élancèrent. Dès le premier 7 . O ù Y v ain e t G a uv ain L’eau des ruisselets voisins la force des nobles. Ainsi, les romans de chevalerie
choc, ils brisèrent leurs grosses lances de frêne. […] Heaumes et écus furent Pour vainqueur était tenu. racontent les exploits des nobles qui combattent
Aucassin le preux baron,
s’ af f ro nt e nt - il s ?

tôt bosselés et fendus, et les lames tôt émoussées, car ils frappaient à toute pour leur roi ou pour leur dame, à la guerre ou
P o u rq u o i ?
En les voyant faire ainsi, pendant les tournois. Les livres de chasse
Un troubadour

volée, non pas du plat, mais du tranchant et du pommeau sur les naseaux et Se prit à rire.
jouant du luth

sur le cou, sur le front et sur les joues ; leur chair en était toute bleuie. […] montrent que la chasse est le loisir préféré
e
(école française, XV siècle).
8 . R e lè v e t o u s le s m o t s

Ils ont tant peiné que leur armure ne tient plus. Alors ils se tirent un peu en q u i d é c r iv e nt
« Aucassin et Nicolette », chantefable du siècle,
XIIIe des nobles.
arrière pour reprendre haleine. Mais leur repos est court et, plus farouche- Bibliothèque nationale de France, Paris.
ment que jamais, ils se courent sus l’un à l’autre. Ceux qui regardaient
l’ é q u ip e m e nt
La force des nobles est également visible
la bataille disaient qu’ils n’avaient jamais vu chevaliers de tel courage.
d e s ch e v ali e r s .
après leur mort : ils font construire
9 . D’ a p r è s c e t e x t e ,
1 0 . C o mm e nt un e f a r c e e s t - e l l e c o m p o s é e ?
de magnifiques tombeaux à gisants pour
Chrétien de Troyes, Yvain ou le Chevalier au lion, coll. « Bibliocollège », © Hachette Éducation. q u e lle s s o nt le s q u alit é s 11. De qui cette farce se moque-t-elle ? honorer leur mémoire et leur famille.
d ’ un ch e v ali e r ? C o mm e nt ?

22 23
Réaliser un masque à la manière de… un acteur romain

JE DÉCOU V RE LES THÉÂTRES ROM AINS JE FABRIQU E UN M ASQU E


Matériel
DE THÉÂT RE ROM AIN
le mur de la scène
les portes qui permettent
Dans les villes gallo-romaines,
• une feuille cartonnée A4 • deux pinceaux
la circulation des acteurs les théâtres sont construits
À la manière des acteurs gallo-romains, • du papier journal • un pot à eau
en centre-ville. Ils s’organisent
tu vas fabriquer un masque tragique • de la colle à papier peint • une palette
en demi-cercle autour d’une scène,
ou comique. • de la gouache (blanche • un crayon à papier
délimitée par un mur décoré
et terre de Sienne) • une paire de ciseaux
de colonnes et de statues logées

dans des niches. Les spectateurs

sont assis selon leur classe sociale


Étape 1 : le dessin du visage
sur des gradins. Par exemple, les plus
– Sur la feuille cartonnée, dessine le contour
riches sont assis près de la scène.
d’un visage, les yeux et la bouche. Attention !
Les spectacles les plus appréciés
La forme de la bouche et des yeux dira
la scène
par les Gallo-Romains mêlent les arts
si ton personnage est comique ou tragique.
de la danse, du chant et de la comédie
l’orchestre pour le chœur – Avec la pointe de tes ciseaux, évide la bouche.
ainsi que les pantomimes.
Fais de même avec les yeux.

les gradins de l’hémicycle, – Dessine ensuite le nez, les sourcils et les cheveux.
er
disposés en demi-cercle Théâtre romain d’Orange (I siècle après J.-C.,
– Découpe enfin en suivant le contour de ton masque.
département du Vaucluse).

JE DÉCOU V RE LES M ASQU ES


Étape 2 : l’application du papier
– Déchire des bandes de papier journal
DES ACT EU RS ROM AINS
d’une largeur d’environ 2 cm, puis trempe-les

dans la colle à papier peint.


Les artistes qui participent à ces spectacles sont vêtus

– Regroupe ensuite plusieurs bandes et colle-les


de costumes et portent des masques. Ces masques

sur certaines parties du masque (autour


sont fabriqués en chiffon, en cire, en cuir et parfois

de la bouche, sur les sourcils, sur la tête


en plâtre. Aucun exemplaire n’a été retrouvé, mais
Masque comique
pour représenter les cheveux et donner
des reproductions en terre cuite ou des mosaïques du personnage de Bacchus
e
( II siècle après J.-C., du volume).
permettent de savoir à quoi ils ressemblaient.
détail d’une mosaïque,
– Laisse sécher plusieurs jours.
Ils recouvrent tout le visage avec deux trous villa Adriana, Italie).

pour les yeux et un pour la bouche, ce qui modifie

la voix de l’acteur. Leur fonction est très importante,


Étape 3 : la décoration
car ils servent à identifier le type de personnage joué
– Peins le masque en blanc pour uniformiser
par l’acteur.
la couleur.
Ainsi, il existe deux grandes catégories de masques :
– Ensuite, pour lui donner un air ancien et pour
les masques de la tragédie, qui figurent un visage
que l’expression soit encore plus réelle, peins
souffrant, marqué par la douleur, et les masques
les reliefs de ton masque avec la gouache
de la comédie, qui montrent des personnages
terre de Sienne.
Masque tragique
grimaçants, des bouches tordues par le rire
er
(I siècle après J.-C.,

ou les moqueries. calcaire).

24 25
Quelles croyances sont les plus répanduecs \$scaleChar:0.8hel
$\ z\$scaleChar:0.79$ec\ s \$scaleChar:0.8hrétien?
$\ s \$scaleChar:0.82$\
Au Moyen Âge, la création artistique est dominée Théophile est endormi

par les thèmes religieux. Les églises exposent de nombreuses


devant une église,

tandis que Marie

œuvres d’art qui font partie du culte chrétien et aident


lui porte le pacte

qu’elle a volé

les laïcs à assurer leur salut.


au Diable.

La Cour céleste avec les saints Théophile et le Diable Théophile place

et la Trinité – le Père, le Fils tiennent le pacte ses mains dans

et la colombe du Saint-Esprit – par lequel Théophile celles du Diable

qui couronne la Vierge Marie. promet de faire pour sceller

ce que le Diable leur accord.

lui commande.

e
Doc. 2 Le Diable, ennemi suprême (bas-relief du portail de l’église Sainte-Marie-de-Souillac, département du Lot, XII siècle).

Ce bas-relief illustre la légende de Théophile, qui fait partie des récits de tentations que le Diable impose

aux êtres humains. Clerc renvoyé par son évêque, Théophile promet au Diable de lui obéir s’il lui rend son emploi.

Mais Théophile regrette ensuite sa promesse et supplie la Vierge Marie, qui le libère de ce pacte.

L’ici-bas est figuré

par la crucifixion de Jésus


6 . O ù c e t t e œ uv r e e s t - e l l e p l a c é e ? À t o n av i s , p o u rq u o i ?

ainsi que par les villes

de Jérusalem et Rome. 7 . C o mm e nt l e D i a b l e e s t - il r ep r é s e nt é ?

8 . Q u i li b è r e Th é o ph il e d e s o n p a c t e av e c l e D i a b l e ?
Sous Terre se trouvent l’enfer,

le purgatoire et les limbes

des enfants morts sans avoir

L’ADORATION DE LA VIERGE MARIE


Doc. 3
reçu le baptême.

Doc. 1 Un monde créé et ordonné par Dieu (La Cour céleste et le Couronnement de la Vierge

par la Trinité, Enguerrand Quarton, 1454, retable, huile sur bois, 2,20 m de large par 1,83 m
Les clercs chantent des poèmes pour célébrer Marie, la mère de Jésus. 9 . Ch e r ch e l’ o r i gin e
de haut, musée Pierre-de-Luxembourg, Villeneuve-lès-Avignon).
Par exemple, le Stabat Mater – en latin La Mère se tenait debout – est
chanté en latin, à l’unisson et sans accompagnement instrumental,
d e l’ e x p r e s s i o n

comme tous les autres chants grégoriens. ch a nt g r é g o r i e n .

Debout, la Mère, pleine de douleur, Alors son âme gémissante,


1 . S u r q u e l s up p o r t c e t t e œ uv r e e s t - e l l e r é ali s é e ? 1 0 . C o mm e nt

Se tenait en larmes, près de la Croix, Toute triste et toute dolente2,


ch a nt e - t - o n
2 . C o m b i e n d e p a r t i e s l a c o m p o s e nt ?

3 . Q u e l l e p a r t i e o c cup e l e p lu s d e p l a c e ? P o u rq u o i ? Tandis que son Fils subissait son calvaire . Un glaive3 transperça.
1 un ch a nt gr é g o r i e n ?

1 1 . À q u e l é v é n e m e nt
4 . Q u e l l e e s t l a c o u l e u r d o m in a nt e d e c e t t e p a r t i e ? Extrait du Stabat Mater, chant grégorien, XIIIe siècle, Italie. M arie assiste-t-elle ?

5 . Q u e l p e r s o n n a ge e s t a u c e nt r e d u r e t a b l e ? C o mm e nt e s t - il m i s e n v al e u r ? 1. Une épreuve, un martyre. 2. Douloureuse. 3. Sorte d’épée. Quelle est sa réaction ?

26 27
Commenlt\$scaleChar:1.07$e\c$scaleChar:1.01$ultc
\ e \$scaleChar:1.01$hrétie
\ n\$scaleChar:1$\ 0 ,9 1

est-iol \$scaleChar:1$rganis?
\ é \$scaleChar:0.91$\
les tours

Doc. 3 Par le culte

le transept
des reliques.
une Doc. 1 Par la construction
la nef
rosace Le culte chrétien est d’abord
de lieux de culte de plus
celui des reliques du Christ,
en plus grands (maquette de
des apôtres et des saints.
la cathédrale gothique de Reims,
Par exemple, le roi saint Louis
éd. L’Instant Durable).
e (1226-1270) dépense
Entre le début du XII et
e une fortune pour acheter
la fin du XIII siècle,
la couronne d’épines de Jésus.
plus de 80 cathédrales gothiques
Il la place dans un reliquaire
sont bâties en France, surtout
richement décoré et fait
dans le Bassin parisien.
construire la Sainte-Chapelle,
L’utilisation de l’arc brisé et
à Paris, pour l’y abriter.
de la croisée d’ogives

à l’intérieur et des arcs-boutants


7 . Ch e r ch e c e q u e s o nt
à l’extérieur permet d’élever

ces églises toujours plus haut. un e r e li q u e e t un r e li q u air e .

P Reliquaire de la couronne d’épines


8 . Q u e lle r e li q u e s aint L o u i s
(bronze, argent, diamants, pierres précieuses,
O Couronne d’épines de Jésus
a ch è t e - t - il ? réalisé d’après les dessins de Viollet-le-Duc
(cathédrale Notre-Dame de Paris).
par l’orfèvre Placide Poussielgue-Rusand, 1862,
un arc-boutant
88 cm de haut et 49 cm de large, cathédrale
9 . D a n s q u o i l a p l a c e - t - il ? À q u e l e n d ro it ?
Notre-Dame de Paris).

1 0 . O ù p e u x - t u l a v o ir a u j o u rd ’ h u i ?

les portails

un contrefort
texte en lettres d’or

1 . Q u e l l e e s t l a f o r m e d e l a c at h é d ral e d e R e im s ?
pierres précieuses

2 . Ch e r ch e q u e l l e s s o nt s e s d im e n s i o n s ( l o n gu e u r , l a rge u r e t h a ut e u r d e s t o u r s ).
émaux

3 . Q u e l l e s in n o v at i o n s p e r m e t t e nt a u x é gli s e s g o t h i q u e s
plaque d’ivoire sculptée dans des défenses
d e s’ é l e v e r t o u j o u r s p lu s h a ut ?
d’éléphant ou de morse

Doc. 4 Par le culte des Évangiles

(Évangiles de Metz, manuscrit copié et relié dans le Nord-Est

e
Doc. 2 Par la diffusion d’images religieuses de la France, IX siècle).

(vitrail du portail royal représentant une Vierge Les Évangiles sont les écrits les plus importants

à l’Enfant, cathédrale gothique de Chartres, du christianisme, puisqu’ils racontent la vie et


e e
XII -XIII siècles). le martyre de Jésus. Surtout, ils citent ses paroles

Les églises gothiques sont décorées qui sont à la base des croyances chrétiennes.

de vitraux. Découpés au fer rouge, Au Moyen Âge, on pense que la beauté des livres

les morceaux de verre peints sont d’Évangile doit montrer la valeur du texte copié

assemblés dans un maillage de plomb, à l’intérieur.

formant une mosaïque lumineuse.

Les vitraux illustrent les récits de 1 1 . Q u e l s m at é r i a u x s o nt ut ili s é s


la Bible car la majorité des gens
p o u r d é c o r e r c e t t e r e liu r e ?
ne savent pas lire au Moyen Âge.

1 2 . Q u e l d é t ail m o nt r e q u e c’ e s t la r e liu r e
4. À ton avis, qui la Vierge Marie tient-elle sur ses genoux ?
d ’ un liv r e ch r é t i e n ?

5 . Q u e l l e c o u l e u r d o m in e d a n s c e v it rail ?
1 3 . Q u’ e s t - c e q u i m o nt r e q u e le c o nt e n u

6 . À q u o i s e r v e nt l e s v it ra u x ? d e c e liv r e e s t p r é c i e u x ?

28 29
Commenlt\$scaleChar:1.07$el\ s \$scaleChar:1.07$aïca
\ s \$scaleChar:1$ssurent-ils
\ leusr \$scaleChar:1.01$alu?
\ t \$scaleChar:0.91$\
C A R N E T D E R O U T E

Les croyances chrétiennes


Un nimbe (sorte

Au Moyen Âge, les retables peints, les bas-


reliefs sculptés dans la pierre ou dans le bois
« Carnaval » est juché de couronne)

sur un tonneau et fait surmonte la tête

un signe d’adieu. de saint Jacques.

et les chants grégoriens expriment les croyances


Sa main droite
chrétiennes. Par exemple, les chrétiens croient
qu’ils reçoivent après la mort les récompenses
tient un long

bâton.

« Carême » est assis ou les punitions qui correspondent à leurs mérites


sur un prie-dieu.
ou à leurs fautes. Ils croient aussi que le monde
ici-bas est le lieu d’une guerre entre Dieu et
le Diable et que la Vierge Marie est la protectrice
La main gauche suprême des hommes.
égrène

un chapelet

(il fait glisser L’organisation du culte chrétien


Les chrétiens se rassemblent dans des
des graines

entre ses doigts

en récitant
bâtiments appelés « églises ». Parmi elles,
les cathédrales gothiques sont les plus grandes
des prières).

et les plus belles jamais construites en Europe.


Doc. 1 Par le respect du calendrier et des fêtes chrétiennes (Le Combat entre Carnaval et Carême, Pieter Bruegel l’Ancien,
Les chrétiens y vénèrent des reliques enfermées
1559, huile sur bois, 1,64 m de large par 1,18 m de haut, Kunsthistorisches Museum, Vienne, Autriche).

dans des reliquaires, car ils croient qu’elles


les protègent des « malheurs des temps » et
Le « calendrier des fêtes des saints, de la Vierge et du Christ » rythme l’année. Ces fêtes sont très suivies par les chrétiens

parce qu’elles font partie du culte. Par exemple, le Carême est la période de jeûne de quarante jours qui prépare la fête

de Pâques. Le début du Carême est le mercredi des Cendres, après Mardi gras et le Carnaval. Dans ce tableau,
Le socle a la forme
qu’elles accomplissent des miracles.
Les livres d’Évangile sont richement décorés
Pieter Bruegel l’Ancien illustre cet enchaînement chronologique.
de la coquille

à l’aide de reliures d’ivoire et de pierres


Saint-Jacques.
1 . D é c r i s l e s p e r s o n n a ge s d e C a r n av al e t C a r ê m e . Q u e l l e s s o nt l e u r s d if f é r e n c e s ? P o u rq u o i ?

précieuses qui prouvent la valeur des textes


qu’elles protègent.
2 . C o mm e nt « C a r n av al » e t « C a r ê m e » s’ af f ro nt e nt - il s ?

3 . E s t - c e q u e l a p o p u l at i o n p a r t i c ip e à c e c o m b at ? C o mm e nt ? Doc. 3 Par l’accomplissement de pèlerinages

L’accomplissement du salut
e
(moule pour insigne de pèlerin de Compostelle, XV siècle,

pierre noire gravée, Cetturu, Belgique).

Le pèlerinage est une pénitence : en partant à Jérusalem,


Les fêtes religieuses, fixées dans le «
calendrier
à Rome ou à Compostelle, les laïcs espèrent obtenir
Doc. 2 Par le respect de la confession (autel de l’église
le pardon de leurs péchés. À Compostelle, en Espagne,

des fêtes des saints, de la Vierge et du Christ »,


e
romane d’Avenas, département du Rhône, XII siècle, calcaire blanc
les fidèles prient sur les reliques de l’apôtre Jacques.

rythment l’année des laïcs. Les sacrements,


dans lequel sont sculptés le Christ et ses douze apôtres).
L’insigne de pèlerinage est rapporté, en souvenir.
Au Moyen Âge, la confession des péchés est obligatoire

au moins une fois par an. Les laïcs se confessent à leur


C’est une broche de plomb ou d’étain, cousue
comme les fêtes, appartiennent au culte.
Leur respect garantit le salut des âmes.
sur le chapeau ou sur la cape du pèlerin.
curé, au milieu de l’église, devant l’autel. L’autel ressemble

Ainsi, beaucoup de chrétiens font des pèlerinages


à une table (en bois, en pierre ou en métal), pour garder le
caluD emadaM ©

dans les lieux saints de Palestine (Jérusalem)


souvenir du dernier repas de Jésus avant sa crucifixion.

C’est à l’autel que le curé dirige la messe.

et d’Europe (Rome, Compostelle) pour se faire


7 . C o mm e nt l’ in s i gn e d e p è le r in

pardonner leurs péchés. Ils en gardent le souvenir


4 . D é c r i s c e t a ut e l ( m at i è r e , t e ch ni q u e ut ili s é e ). d e C o m p o s t e l l e e s t - il f a b r i q u é ?

5 . Q u e lle s c è n e e s t s cu lp t é e s u r le d e v a nt 8 . Q u e p o r t e l ’ a p ô t r e Ja c q u e s ?
grâce aux insignes de pèlerinage cousus
d e c e t a ut e l ?
9 . P o u rq u o i e s t - il im p o r t a nt sur leurs vêtements.
6 . Q u i r e cu e il l e l e s c o nf e s s i o n s d e s l a ï cs ? O ù ? d e p o r t e r c e t in s i gn e ?

30 31
Comment les Européens apprennent-ilàs \$caleChar:0.7$\s caleChar:0.7ec$\ scaleChar:0.7onnaîtr?
$\ e \$scaleChar:0.75$\
Au XVe siècle, l’Italie connaît un renouveau des arts, qui s’étend Doc. 3 En développant l’autoportrait (autoportraits

à toute l’Europe de l’Ouest au siècle suivant : c’est la Renaissance. de Jacopo Robusti, dit « le Tintoret »,
e
XVI siècle).

L’autoportrait est rare à l’Antiquité et au Moyen

Les œuvres de cette époque aident les Européens à mieux se connaître Âge, mais très apprécié la Renaissance. En effet,

et à explorer le monde. Les artistes innovent aussi dans leur travail.


les peintres italiens aiment se représenter,

sous l’influence de la science anatomique et de

la culture humaniste. Parmi eux, le peintre vénitien

Jacopo Robusti, dit « le Tintoret »

(1519-1594).
Doc. 1 En inventant la science anatomique (dessin anatomique

extrait du De humani corporis fabrica, André Vésale, 1543, Bibliothèque

des Arts décoratifs, Paris). 6 . À t o n av i s , c o mm e nt « l e T int o r e t »


e
La description du corps humain – ou anatomie – progresse au XVI siècle a r r iv e - t - il à s e p e in d r e lu i - m ê m e ?
grâce aux dissections de cadavres, faites en cachette car interdites

par l’Église depuis le Moyen Âge. Le médecin bruxellois André Vésale 7. Pourquoi dit-on que les autopor traits

(1514-1564) écrit le premier grand livre d’anatomie : il utilise


du Tintoret sont réalistes ?
O Autoportrait vers 30 ans (huile sur P Autoportrait vers 70 ans (huile sur
des dessins pour expliquer le fonctionnement du corps humain.
toile, 1547, 38 cm de large par 45 cm toile, 1588, 52 cm de large par 63 cm

de haut, museum of Art, Philadelphie, de haut, musée du Louvre, Paris).


1 . C o mm e nt l e s c o nn ai ss a n c e s sur l e c o r ps h um ain États-Unis).

e
p ro g r e ss e nt - e l l e s au XV I si è cl e ( D o c . 1 ) ?

2 . Q u e v o i s - t u s u r c e d e s s in a n at o m i q u e ?
Doc. 4 En acceptant leur mort (Les Ambassadeurs

Jean de Dinteville et Georges de Selve, Hans Holbein


3 . P o u rq u o i l e s d e s s in s a n at o m i q u e s ai d e nt - il s
le Jeune, 1533, huile sur bois, 2,07 m de large

l e s a r t i s t e s d a n s l e u r t rav ail ? par 2,09 m de haut, National Gallery, Londres,

Grande-Bretagne).

Le peintre allemand Hans Holbein le Jeune

EN EXPRIMANT LEURS SENTIMENTS (1497-1543) place un crâne humain

déformé au centre de sa toile pour montrer

Joachim du Bellay appartient à la Pléiade, qui rassemble que toutes les personnes, même les plus riches

des poètes français du XVI e siècle. Malgré son admiration et les plus savantes, ont la certitude

pour l’Antiquité, il n’écrit pas en latin, mais en français. de mourir. Ce crâne évoque une « vanité »,

Il ne s’intéresse pas à la religion ; il préfère écrire sur sa vie. et symbolise la mort.

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,


Ou comme cestuy-là1 qui conquit la Toison2, un globe céleste

Et puis est revenu, plein d’usage et raison,


Vivre entre ses parents le reste de son âge ! un globe terrestre

Quand reverrai-je, hélas ! de mon petit village une équerre et un livre

Fumer la cheminée,3 et en quelle saison de mathématiques

Reverrai-je le clos de ma pauvre maison un luth

Qui m’est une province et beaucoup davantage ? un livre de musique

4 . D e q u e l l e m y t h o l o gi e U l y s s e e t Ja s o n

Joachim du Bellay, Les Regrets, sonnet 31.


un crâne déformé

s o nt - il s l e s h é ro s ( D o c . 2 ) ?

5 . Q u e l s e nt im e nt e s t e x p r im é 1. Celui-là, fait référence à Jason. 8 . Ch e r ch e c e q u’ e s t un am b a s s a d e u r .

2. La Toison d’or est l’ensemble des poils d’un bélier ailé, que le héros
par le poète ?
mythologique Jason avait pour mission de récupérer. 9 . C o mm e nt l a r i ch e s s e d e c e s d e u x h o mm e s e s t - e l l e r ep r é s e nt é e ? e t l e u r s av o ir ?

3. La clôture. 1 0 . Q u e v e ut e x p r im e r l e p e int r e e n p l a ça nt un c r â n e d é f o r m é a u c e nt r e d e s o n t a b l e a u ?
Doc. 2

32 33
Commenlt\$scaleChar:1.07$eE\ s \$scaleChar:1$uropéens
\ apprennent-ilàs \$scaleChar:1$\e$scaleChar:1$xplorel
\ r\$scaleChar:1.07$e\ m\$scaleChar:0.97$ond?
\ e \$scaleChar:0.91$\
la voile triangulaire Doc. 1 En construisant des caravelles Doc. 3 En créant
le grand mât

(maquette de la Santa Maria, caravelle de Christophe des cartes


e
Colomb, fin du XV siècle, collection privée, Italie). (atlas extrait de l’Orbis

Les marins européens naviguent Terrae Compendiosa

sur des caravelles. Christophe Colomb Descriptio, 1587,

en utilise trois pour découvrir l’Amérique The British Library

(1492) et Magellan cinq pour faire le premier Institution, Londres,

les voiles carrées


tour du monde (1519-1522). Grande-Bretagne).

Grâce aux voyages

de découvertes,
1 . Q u e l m at é r i a u e s t ut ili s é
le mathématicien

p o u r c o n s t r u ir e un e c a rav e l l e ? flamand Gerardus

Mercator (1512-1594)
2 . C o m b i e n un e c a rav e lle établit une carte

a - t - e lle d e m â t s qui montre le monde

dans sa forme
e t d e v o il e s ?
et sa taille véritables.

3 . Ch e r ch e le n o m d ’ un a ut r e

m a r in e u ro p é e n q u i a a c c o m p li

un v o y a ge d e d é c o uv e r t e O P

e
au XV I s i è cle .
6 . Q u e l l e e s t l a f o r m e d e l a Te r r e s u r l a c a r t e d e G e ra rd u s M e r c at o r ?

7 . P o u rq u o i c e t t e c a r t e c o m p r e n d - e l l e d e u x p a r t i e s ( O e t P) ?
le château

arrière
l’axe de l’astrolabe 8 . To u s l e s c o nt in e nt s s o nt - il s c a r t o gra ph i é s ? A i d e - t o i d ’ un p l a ni sph è r e p o u r r é p o n d r e .

le gouvernail 9 . C o mm e nt a p p e l l e - t - o n l e s li gn e s t ra c é e s e n ro u ge ?

le cercle gradué

l’aiguille

(ou alidade)

Doc. 4

Doc. 2 En fabriquant des instruments de navigation EN ÉCRIVANT DES RÉCITS DE VOYAGES


Amerigo Vespucci (1454-1512) est le premier marin européen à croire que
(astrolabe portugais, 1555, bronze, The Granger Collection,

New York, États-Unis).

« Astrolabe » signifie « mesureur d’étoiles » en grec.


la côte du Brésil est celle d’un nouveau continent alors que tous les autres
Les Arabes l’utilisent au Moyen Âge pour trouver l’heure. 1 0 . P o u rq u o i le m a r in
marins de l’époque pensent explorer l’Asie. C’est pour cela qu’un géographe
français s’inspire de son prénom pour nommer ce continent America
e
Puis les marins portugais le modifient au XVI siècle
Am e r i g o Ve sp u c c i

en 1507. Le journal de bord de Vespucci est beaucoup lu en Europe.


pour mesurer la latitude (c’est-à-dire la position d’un lieu

par rapport à l’équateur). Le marin aligne l’axe e s t - il c é l è b r e ?

de l’astrolabe avec l’horizon. Il pointe ensuite l’aiguille


1 1 . Q u e lle s Nous avons parcouru une région [la côte brésilienne] dans laquelle les gens
sont entièrement nus, les hommes comme les femmes. Ils n’ont ni foi ni loi,
vers le Soleil ou l’Étoile polaire afin d’en lire l’angle

d’inclinaison sur le cercle gradué. À l’aide de la mesure inf o r m at i o n s

obtenue et des tables astronomiques, il détermine


Ve sp u c c i d o n n e - t - il mais ils vivent en accord selon la nature. Ils ne connaissent pas l’immortalité
la latitude.
s u r le s p o p u lat i o n s de l’âme ; ils ne possèdent aucun bien propre, car chez eux tout est en commun.
q u’ il r e n c o nt r e ? Ils n’ont pas de roi. Ils n’obéissent à personne, chacun étant maître de lui-
même. Il n’y a chez eux ni amitié ni gratitude, dont ils n’ont que faire car
1 2 . P o u rq u o i
ils ignorent ce qu’est la cupidité. […] Ils s’étonnaient du fait que nous ne
mangions pas nos ennemis dont ils affirment que la chair est très savoureuse.
4 . P o u rq u o i l e s A ra b e s ut ili s ai e nt - il s
le s E u ro p é e n s
l ’ a s t ro l a b e ?
é t o n n e nt - ils
Amerigo Vespucci, El Nuevo Mundo, trad. R. Levillier, Editorial Nova, Buenos Aires, 1951.
5 . Q u i t ra n s f o r m e l ’ a s t ro l a b e ? E n q u o i ? c e s p o p u l at i o n s ?

34 35
Commenlt\$scaleChar:1.04$ea\ s \$scaleChar:0.98$rtisted
\ s \$scaleChar:0.98$e\l$scaleChar:1.04$a\ R\$scaleChar:0.97$enaissance
\ travaillent-il?s \$scaleChar:0.91$\
C A R N E T D E R O U T E
EN METTANT LEURS TALENTS
Doc. 2

AU SERVICE DES PUISSANTS La connaissance de soi


Léonard de Vinci (1452-1519) est l’artiste La Renaissance commence au XVe siècle
italien le plus célèbre de la Renaissance. en Italie et s’étend ensuite au reste de l’Europe de
Dans cette lettre, il propose ses services l’Ouest. Même si l’Antiquité et le christianisme
au duc de Milan Ludovic Sforza, qui inspirent encore les artistes, l’être humain
les accepte. devient leur sujet préféré. Les dessins
Ayant, très illustre Seigneur, vu et étudié anatomiques et l’autoportrait en peinture
les expériences de tous ceux qui se prétendent donnent des représentations réalistes du corps
maîtres en l’art d’inventer des machines humain. La poésie humaniste encourage
de guerre […], je m’appliquerai […] à révéler l’expression des sentiments. Les « vanités »
à Votre Excellence certains secrets qui me sont insistent sur la fragilité et la brièveté de la vie.
personnels, brièvement énumérés ici. […]
4 – Je puis faire un canon facile à transporter qui L’exploration du monde
lance des matières inflammables, causant un grand La curiosité pousse les marins européens
dommage et aussi grande terreur par la fumée. […] à voyager sur les océans. Bon nombre d’inventions
8 – Là où on ne peut se servir de canon, je puis originaires d’Asie (la boussole, l’astrolabe)
le remplacer par des catapultes et des engins sont récupérées et modifiées pour améliorer
pour lancer des traits d’une efficacité étonnante la navigation. L’utilisation des caravelles facilite
et jusqu’ici inconnus. […] aussi les voyages de découvertes, car
ces embarcations sont faciles à manier et
agrandissement du miroir

10 – En temps de paix, je puis égaler, je crois,


situé au fond de la pièce

n’importe qui dans l’architecture […] et conduire


permettent d’approcher les côtes, sans grand
l’eau d’un endroit à un autre. Je puis exécuter risque de toucher le fond. Enfin, les cartes
de la sculpture en marbre, bronze, terre cuite. sont de plus en plus précises.
En peinture, je puis faire ce que ferait un autre, Les marins européens écrivent des récits
quel qu’il puisse être. de voyages qui témoignent notamment
Lettre de Léonard de Vinci au duc Ludovic Sforza, Codex de la rencontre en Amérique avec des peuples
Doc. 1 En adoptant de nouvelles techniques (Les Époux Arnolfini, Jan Van Eyck, 1434, huile sur toile,
Atlanticus, 1482, Bibliothèque ambrosienne, Milan, Italie. jusque-là inconnus.
59 cm de large par 81 cm de haut, National Gallery, Londres, Grande-Bretagne).

Pour peindre « Les Époux Arnolfini », l’artiste flamand Jan Van Eyck (vers 1390-1441) invente la peinture à l’huile :
Le travail des artistes de la Renaissance
il utilise de l’huile de lin à la place de l’œuf pour lier les pigments broyés. Il se sert aussi de la perspective,
Les artistes de la Renaissance sont à l’origine
qui donne l’illusion de la profondeur en faisant diminuer la taille des objets à mesure qu’ils s’éloignent.
de nombreuses inventions, qui sont copiées
par les artistes des siècles suivants. Les peintres
Enfin, il signe son tableau, alors que beaucoup d’œuvres du Moyen Âge sont anonymes.

flamands mettent au point la peinture à l’huile


1 . Q u e l li e u Ja n Va n Ey c k ch o i s it - il p o u r p e in d r e L e s é p o u x A r n o l f ini ?
en remplaçant l’œuf par l’huile de lin pour lier
2 . Q u e l s d é t ail s m o nt r e nt q u e l e s A r n o l f ini s o nt r i ch e s ? les pigments. L’architecte italien Filippo
Brunelleschi est le premier à maîtriser la technique
de la perspective, qui donne l’illusion de
3 . P o u rq u o i Ja n Va n Ey c k p l a c e - t - il un m iro ir a u f o n d d e l a p i è c e ? Fac-similé de dessins de Léonard de Vinci, étude des catapultes

(original à la Bibliothèque ambrosienne de Milan, Italie).

4 . Q u e v o it - o n d a n s l e r e f l e t d e c e m iro ir ?
7 . Q u’ e s t - c e q u e c e t t e l e t t r e n o u s a p p r e n d la profondeur sur un fond plat.
5 . O ù Ja n Va n Ey c k s i gn e - t - il s o n t a b l e a u ? s ur l e s t al e nt s d e L é o n a rd d e V in c i ?
Le travail des artistes est souvent commandé par
6 . P o u rq u o i c e t t e s c è n e p a ra î t - e l l e r é ali s t e a u sp e c t at e u r q u i l a r e ga rd e ? 8 . Q u e l e n g in a - t- il r ep r é s e nté s u r c e de s s in ?
des puissants, qui deviennent ainsi leurs mécènes.

36 37
Commenlt\$scaleChar:0.87$er\ s \$scaleChar:0.85oia$\ s \$scaleChar:0.84bsolus
$\ s \$scaleChar:0.85e$\ c\$saleChr:0$\,scaleChr:83$\ e\$scalChr:0$\,scaleChr:83$\ F\$scaleChr:0$\,scaleChr:83$\ nc?e \$scaleChar:0.82$\
Les rois de l’époque moderne commandent beaucoup d’œuvres d’art Doc. 3 En faisant construire

qui glorifient leur personne et leur pouvoir absolu. des châteaux (château de Versailles,

département des Yvelines,

Mais en temps de crise, ces souverains sont contestés. e


XVII -
e
XVIII siècles).

En 1682, Louis XIV (1643-1715)

quitte Paris pour s’installer


er
Doc. 1 En faisant connaître leur visage (portrait de François I , à Versailles, bien que la construction

Jean Clouet, 1524, dessin, pierre noire et sanguine, du château ne soit pas terminée.

19,7 cm de large par 27,6 cm de haut, musée Condé, Chantilly). Les architectes Le Vau, puis

Ce portrait est un « crayon » : l’artiste dessine avec Hardouin-Mansart ont imaginé

des bâtonnets de minerai (pierre noire, sanguine), pour le Roi-Soleil un immense

par opposition à la peinture que l’on étale au pinceau. bâtiment de forme rectangulaire
er
Ce dessin devient le modèle pour représenter François I en pierres blanches. Les façades

(1515-1547) : d’autres peintres le copient pour diffuser appartiennent à ce qu’on appellera

le visage du roi dans le royaume. plus tard « le style classique » :

les lignes et les angles sont droits,

les surfaces sont de plan simple

et peu décorées.

1 . Fai s un e r e ch e r ch e s u r J e a n C lo u e t le rez-de-chaussée en gros appareil le premier étage supporté le dernier étage

(les pierres sont apparentes) par des colonnes posées moins haut
e t é c r i s s a b i o gra ph i e .
et à grandes fenêtres de part et d’autre que les autres

des fenêtres et couronné


2 . Q u e l l e te ch ni q u e utili s e - t- il
d’une balustrade
6 . Q u e l ro i d e Fra n c e a f ait c o n s t r u ir e c e ch â t e a u ?
p o u r r é ali s e r c e p o r trait ?

er 7 . P o u rq u o i d it - o n q u e c e t t e f a ça d e e s t d e « s t y l e cl a s s i q u e » ?
3 . D é c r i s l e v i s a ge d e Fra n ço i s I .

À q u o i c e d e s s in s e r t - il e n s u it e ?
Doc. 4 En organisant des fêtes

(représentation du Malade imaginaire

de Molière au théâtre des jardins de Versailles,

Lepautre, 1676, gravure colorisée,

Bibliothèque nationale de France, Paris).

Doc. 2 En visitant leur royaume En 1674, Louis XIV commande six journées

(La Cour quittant le château d’Anet,


de fêtes à Versailles pour célébrer

vers 1582-1585, tapisserie, 5,34 m de large


la conquête de la Franche-Comté.

par 3,9 m de haut, musée des Offices,


Des pièces théâtrales et musicales sont

Florence, Italie).
créées, comme l’Alceste de Jean-Baptiste

La reine de France Catherine de Médicis Lully, Le Malade imaginaire de Molière

accomplit un grand tour de France entre et Iphigénie de Jean Racine. Des buffets

1564 et 1566 pour présenter son fils et des feux d’artifice terminent

Charles IX (1560-1574) au peuple. chaque journée. Le roi veut que ses fêtes

Cette tapisserie, commandée par la reine, soient connues en France et en Europe.

est la seule image qui montre Il commande donc à des illustrateurs

le cortège royal. des gravures pour en garder le souvenir.

4 . Q u e l é v é n e m e nt e s t
8 . Q u e l m o m e nt d e s f ê t e s d e 1 6 7 4 c e t t e grav u r e il lu s t r e - t - e l l e ?
r ep r é s e nt é s u r c e t t e t a p i s s e r i e ?

9 . Fai s un e r e ch e r ch e s u r M o li è r e e t é c r i s s a b i o gra ph i e .
5 . P o u rq u o i c e t t e t a p i s s e r i e

est-elle précieuse ? 1 0 . C o mm e nt L o u i s X I V f ait - il c o n n a î t r e s e s f ê t e s ? P o u rq u o i ?

38 39
Commenlt\$scaleChar:1.07$er\ s \$scaleChar:1.02$oia
\ s \$scaleChar:1$bsolus
\ aiment-ilês \$scaleChar:1.01$trr
\ e \$scaleChar:1.02$eprésenté?
\ s \$scaleChar:0.91$\
Henri IV entraîné vers l’Olympe par Jupiter, La reine Marie de Médicis reçoit de la France,
Doc. 3 Comme des rois victorieux (Portrait équestre de Louis XIV
le roi des dieux, et par Saturne muni de sa faux. agenouillée, le globe, symbole du pouvoir.

couronné par la Victoire, Pierre Mignard, 1673, huile sur toile, 2,43 m

de large par 3,06 m de haut, musée du Château de Versailles).

Juste avant de mourir, Louis XIV avoue à son arrière-petit-fils,


1 . Q u e ls
le futur Louis XV, qu’il a « trop aimé la guerre ».

p e r s o n n a ge s Le peintre Pierre Mignard (1612-1695) montre donc le roi

sous son visage réel, couvert de l’armure, tenant le bâton


d e la m y t h o lo gi e
de commandement. L’allégorie de la Victoire ailée le couronne.
a nt i q u e s o nt

r ep r é s e nt é s ?

2 . Q u e f o nt - il s ?
8 . C o mm e nt L o u i s X I V e s t - il r ep r é s e nt é ?

3. Décris
9 . Ch e r ch e c e q u’ e s t un e « al l é g o r i e »
la reine M arie
e n p e int u r e .
de Médicis.

1 0 . Q u e l l e al l é g o r i e e s t p e int e p a r P i e r r e M i gn a rd ?
4. Quel est

le st yle de cette 1 1 . Q u e l l e im a ge d u ro i l e p e int r e d o n n e - t - il ?

toile ? E xplique

ta réponse.

Doc. 1 Comme des héros mythologiques (L’Apothéose d’Henri IV et la Proclamation de la régence,

le 14 mai 1610, Pierre Paul Rubens, 1622-1625, huile sur toile, 7,27 m de large par 3,94 m de haut,
Le sol est obtenu Une pulvérisation de soies
musée du Louvre, Paris).
en saupoudrant du sable teintées et hachées sert
Après l’assassinat de son mari Henri IV en 1610, Marie de Médicis gouverne le royaume jusqu’à sur un lit de colle. pour représenter la verdure.

la majorité de son fils Louis XIII (1610-1643). Elle commande au peintre flamand Pierre Paul Rubens (1577-1640)

24 tableaux pour décorer son palais du Luxembourg, à Paris. Le style de Rubens est dit « baroque » : Doc. 4 Comme des rois

les personnages sont en mouvement et les couleurs sont vives et contrastées. protecteurs (détail

du plan-relief de la ville

de Perpignan, département

COMME DES ROIS CLÉMENTS des Pyrénées-Orientales,

XVII
e
siècle, 4,86 m de long

Cinna ou la Clémence d’Auguste est une tragédie de Pierre Corneille (1606-1684), créée à Paris en 1640, pen- par 4,63 m de large,

dant le règne de Louis XIII. L’empereur romain Auguste a jadis fait tuer le père d’Émilie. Émilie demande
échelle 1/600e, musée

des Plans-Reliefs, Paris).

à Cinna, l’un des amis d’Auguste, de tuer l’empereur, sinon elle ne l’épousera pas. Auguste découvre Louis XIV demande

le complot et s’adresse à Cinna… à l’ingénieur Vauban

(1633-1707) de fortifier

Je suis maître de moi comme de l’univers ; Comme à mon ennemi je t’ai donné la vie, les frontières pour

Je le suis, je veux l’être. […] Et, malgré la fureur de ton lâche destin, empêcher les invasions.

Je triomphe aujourd’hui du plus juste courroux 1 Je te la donne encore comme à mon assassin. […] Il commande une centaine

De qui le souvenir puisse aller jusqu’à vous. Tu trahis mes bienfaits, je les veux redoubler ;
de plans-reliefs pour

se rendre compte

Soyons amis, Cinna, c’est moi qui t’en convie : Je t’en avais comblé, je t’en veux accabler […] des travaux réalisés.

Pierre Corneille, Cinna ou la Clémence d’Auguste, 1640.


1. Colère. 12. Décris

c e p la n - r e li e f .
Doc. 2
5 . Ch e r ch e c e q u’ e s t un e t ra gé d i e .
1 3 . Av e c q u e l s m at é r i a u x s o nt - il s r é ali s é s ?
Les eaux sont figurées Les bâtiments sont faits
6 . Q u e l l e e s t l a r é a c t i o n d ’ A u gu s t e l o r s q u’ il d é c o uv r e l a t ra h i s o n d e C in n a ?
à la peinture à l’huile. avec des petits blocs de bois taillés
1 4 . P o u rq u o i L o u i s X I V c o mm a n d e - t - il
et habillés de papier.
7 . P o u rq u o i l e c o m p o r t e m e nt d ’ A u gu s t e e s t - il un m o d è l e p o u r l e ro i L o u i s X I I I ? d e s p l a n s - r e li e f s ?

40 41
Commenlt\$scaleChar:1.07$er\ s \$scaleChar:1.02$oia
\ s \$scaleChar:1$bsolus
\ s \$scaleChar:1.01$ont-ils
\ contesté?s \$scaleChar:0.91$\
la Seine des protestants en fuite Charles IX Catherine de Médicis le Louvre
C A R N E T D E R O U T E

Le triomphe des rois absolus


L’autorité des rois de France se renforce
aux XVIe et xviie siècles, de François Ier
1. Quand et où

à Louis XIV. Le pouvoir des rois sur leur peuple


le massacre de la

est « absolu », puisqu’il n’est pas partagé.


Saint-Barthélemy

se déroule-t-il ?

Les rois absolus cherchent à se faire


2. Qui sont
connaître pour se faire respecter. Ils diffusent
les v ictimes
ainsi leurs portraits, multiplient les voyages,
de ce massacre ?
les rencontres avec leurs sujets, les entrées
À quoi les
spectaculaires dans les villes de leur royaume.
reconnaît-on ?

3. Selon François Le mécénat des rois absolus


Dub ois, qui Les rois absolus sont des mécènes :
c o mm a n d e ils commandent des œuvres d’art pour illustrer
leur gloire. Par exemple, François Ier fait construire
les châteaux de la Loire. Les tableaux de style
ce massacre ?
Doc. 3 En méprisant leur personne (Louis XVI en cochon

à cornes, caricature attribuée à Villeneuve, 1791, gravure,


baroque peints par Rubens pour Marie
musée de la Révolution, Inv. MRF 1987-54, Vizille,
de Médicis montrent le triomphe de la reine
Doc. 1 En montrant leurs crimes (Le Massacre des protestants français à Paris à l’occasion des noces département de l’Isère).
pendant la minorité de son fils. Les tragédies
de Henri de Navarre avec Marguerite de Valois, François Dubois, 1572, huile sur bois, 9,4 m de large par 1,54 m de haut, Pendant les années 1780 et la Révolution française,
de Pierre Corneille mettent en scène des souverains
antiques, qui deviennent des modèles pour les rois.
musée cantonal des Beaux-Arts de Lausanne, Suisse). le roi Louis XVI (1774-1792) et sa famille sont

Le tableau du peintre protestant François Dubois (1529-1584) est la plus célèbre représentation très critiqués par les gazettes, les pamphlets et

du massacre de la Saint-Barthélemy, qui a eu lieu à Paris en 1572, pendant les guerres de Religion. les caricatures vendus par les colporteurs.
Louis XIV fait aussi appel à des artistes pour
bâtir et décorer le château de Versailles, qui est
Dubois, qui a échappé à ce massacre et s’est réfugié en Suisse, accuse le roi Charles IX et sa mère, La reine Marie-Antoinette est accusée de ruiner

Catherine de Médicis, d’avoir ordonné la mise à mort des protestants parisiens. le royaume par ses dépenses. Le roi est moqué

pour son appétit et son poids, alors que le peuple


de style classique.
meurt de faim !
Les écrivains les plus célèbres de cette époque
(Molière, Jean Racine) travaillent pour
Doc. 2
EN DÉNONÇANT LEUR INDIFFÉRENCE le Roi-Soleil.
7 . Ch e r ch e c e q u e s o nt un e ga z e t t e ,
4 . À q u i Fra n ço i s

Vos peuples [les Français], que vous devriez aimer comme vos enfants, et qui ont un p am ph le t e t un e c a r i c at u r e . La contestation des rois absolus
été jusqu’ici si passionnés par vous, meurent de faim. La culture des terres est
F é n e l o n é c r it - il ?

presque abandonnée ; les villes et la campagne se dépeuplent […]. Tout commerce 8 . C o mm e nt L o u i s X V I e s t - il c a r i c at u r é Les rois absolus sont surtout contestés
pendant les périodes de crise. Par exemple,
5 . S e lo n lu i ,

p o u rq u o i
est anéanti. Par conséquent vous avez détruit la moitié des forces réelles du dedans d a n s c e t t e grav u r e ?

le roi Charles IX est décrit comme un assassin


le s Fra n çai s de votre État, pour faire et pour défendre de vaines conquêtes au-dehors. Au lieu 9 . P o u rq u o i c e t t e c a r i c at u r e e s t - e l l e
par les pamphlets protestants après le massacre
m e u r e nt - ils de tirer de l’argent de ce pauvre peuple, il faudrait lui faire l’aumône et le nourrir. in j u r i e u s e p o u r l e ro i ?
de la Saint-Barthélemy (1572).
d e f aim ? La France entière n’est plus qu’un grand hôpital désolé et sans provision. […]
C’est vous-même, Sire, qui vous êtes attiré dans cet embarras […]. Le peuple 1 0 . Q u’ e s t - il a r r iv é à L o u i s X V I p e n d a nt
De même, les pamphlets et les caricatures
6 . P o u rq u o i
même, qui vous a tant aimé, qui a eu tant de confiance en vous, commence à l a R é v o lut i o n f ra n çai s e ?
critiquent les guerres du règne de Louis XIV.
c e t t e s it u at i o n
perdre l’amitié, la confiance, et même le respect. Vos victoires et vos conquêtes Ils annoncent les attaques des écrivains
e s t - e lle
ne le réjouissent plus ; il est plein d’aigreur et de désespoir. des Lumières contre la toute-puissance
d a n ge r e u s e
François de Salignac de la Mothe-Fénelon, dit Fénelon, Lettre à Louis XIV, 1693 ou 1694, de Louis XV, puis des gazettes révolutionnaires
p o u r l e ro i ?
Neuchâtel, éd. Ides et Calendes, 1961. contre Louis XVI.

42 43
Peindre à la manière de… un artiste de la Renaissance

JE DÉCOU V RE L A P ERSP ECT I V E JE P EINS UN TABLEAU


Matériel
Les artistes de la Renaissance travaillent Q U I RESP ECT E L A P ERSP ECT I V E
• une feuille • des pinceaux
beaucoup sur les proportions et l’équilibre à dessin format
Comme les peintres de la Renaissance, tu vas créer
A4
• un crayon
des formes parce qu’ils veulent représenter
un tableau en t’aidant du principe de la grille d’Alberti
fidèlement le monde. Ils maîtrisent pour cela • une boîte à papier

les règles de la perspective, c’est-à-dire le fait


pour respecter la perspective. Pour cela, tu vas suivre de gouache • un pot à eau
de dessiner un objet en donnant l’impression Étude sur la perspective en peinture (gravure de Francesco Sesoni,
plusieurs étapes :
• une règle
e
XVIII siècle, Bibliothèque universitaire de Barcelone, Espagne).
du relief et de la profondeur.
Étape 1 : mise en place du sol de la pièce
Ainsi, le peintre italien Léon Alberti (1404-1472) invente une grille qui est placée entre le peintre
1. Avec ton crayon à papier :
et la toile. Fabriquée à l’aide d’un cadre en bois et d’un quadrillage métallique, elle le guide
– trace un rectangle ABCD de 20 cm de large sur 15 cm
pour dessiner en perspective. Plus les éléments peints sont placés au fond de la grille, plus le peintre
de haut : il délimitera la taille de ton tableau ;
doit diminuer leur taille par rapport à ceux situés au premier plan.
– sur [AD] (droite rouge), place un point E à 5 cm de A

et, sur [BC] (droite bleue), place un point F à 5 cm de B.


J ’ OBSERV E UN TABLEAU DE L A R ENAISSANCE
Joins ensuite les points E et F (droite verte) ;

Cette huile de l’école française représente le bal donné à la suite du mariage d’Anne, duc de Joyeuse, – sur la droite [EF], place un point G à 5 cm de E et

avec Marguerite de Lorraine-Vaudémont, sœur de la reine de France. Pour pouvoir peindre cette scène, un point H à 5 cm de F ;

l’artiste a effectué un croquis préalable. Il a ensuite placé les jeunes mariés au centre du tableau, – relie les points G et D puis les points H et C (droites roses).

dans un espace dégagé, pour que l’œil soit attiré sur eux. À gauche du tableau, le roi Henri III est assis

sous un dais rouge aux côtés de sa mère et de son épouse. À droite du tableau, un groupe de musiciens

anime la danse. Enfin, le peintre a ajouté un chien au premier plan. Il n’était sûrement pas présent
2. Gradue [DC] (droite orange) tous les 2 cm et [GH] tous

au moment du bal, mais il symbolise la fidélité que viennent de se promettre les jeunes époux. les 1 cm, puis relie les graduations 2 à 2. Enfin, gradue [DG]

(droite rouge) et [CH] (droite bleue) tous les 1 cm, puis relie

les graduations 2 à 2.
Sujet central

Lignes

Étape 2 : mise en place des murs


de perspective

qui attirent

le regard vers

le centre du tableau
Sur [AB] (droite rouge), place un point I à 5 cm de A

et un point J à 5 cm de B. Relie ensuite I à G (droite bleue)

et J à H (droite jaune). Les parties grisées sur le dessin

correspondent aux trois murs de ta pièce.

Étape 3 : mise en place du sujet central et du décor


Bal donné au Louvre Au centre, dessine les personnages principaux de ta pièce. Tu peux ensuite placer
pour le mariage du duc Anne
quelques éléments de décor. Attention ! plus les éléments sont loin, plus ils doivent être petits.
de Joyeuse et de Marguerite

de Lorraine-Vaudémont,

le 24 septembre 1581
Étape 4 : mise en couleur
(école française, huile

sur toile, 1,85 m de large


Peins ensuite les murs puis les éléments que tu as dessinés. Termine par le sol de ta pièce
par 1,22 m de haut,

château de Versailles). en noircissant une case de la grille sur deux pour représenter un sol carrelé.

44 45
mmentlarévolutionindustrielle l\$scaleChar:0$\,65 a\$scaleChar:0$\,73 e\$scaleChar:0$\,72F\$scaleChar:0$\,72 nc?e \$scaleChar:0.82$\
Au siècle, la révolution industrielle fait évoluer les techniques
XIXe Doc. 2 En changeant

et les sujets traités par les artistes. Les œuvres sont le fronton
le double pilastre
la manière de construire

(façade de la gare du Nord,

de plus en plus engagées quand elles soutiennent les ouvriers Jacques-Ignace Hittorff,

contre les patrons ou la République contre la monarchie.


construction de 1861 à 1865

selon les plans de l’architecte, Paris).

La façade en pierre de la gare

du Nord est percée par trois

EN REPRODUISANT MÉCANIQUEMENT LES ŒUVRES


Doc. 1
grandes baies vitrées qui

apportent la lumière.

Ce roman raconte la vie de Jean Barnery, neveu de Robert Barnery, propriétaire d’une usine 23 statues décorent la façade :

de porcelaine de Limoges. À la mort de Robert, Jean reprend la direction de l’entreprise. elles symbolisent les villes

traversées par les chemins

[Vers 1900] Dix ans avant l’entrée de Jean dans la Fabrique1, la porcelaine allemande était de fer du Nord. L’intérieur

parvenue à dominer en Amérique, principal marché de Limoges. Robert Barnery avait dû de la gare est composé

reconquérir la clientèle que son père avait donnée à la France 2. Il fit construire des fours
d’un gigantesque hall métallique.

Cette structure est à la fois

nouveaux et inaugura des procédés mécaniques pour la fabrication et la décoration. claire et légère.

Jusqu’ici, les peintures à la main étaient faites par routine et sans talent.
Grâce à la machine, Barnery put confier la création des modèles à de véritables artistes et les
renouveler constamment. C’est en variant sans cesse les formes et les décors qu’il suscita
une mode en Amérique, le besoin contagieux 6 . D é c r i s l e s é l é m e nt s q u i c o m p o s e nt l a f a ça d e . Q u’ e s t - c e q u i ra p p e l l e l ’ a r ch it e c t u r e a nt i q u e ?

de changer l’ornement du repas comme 7 . C o mm e nt l e h al l d e l a ga r e d u N o rd e s t - il b â t i ? P o u rq u o i ?

une femme change de robe, le désir


d’acheter le dernier service Barnery,
parce qu’il est joli, nouveau et Doc. 3 En renouvelant

qu’il vient de France. Ainsi,


la représentation du monde

(La Gare Saint-Lazare, Claude Monet, 1877,

la porcelaine allemande fut huile sur toile, 1,04 m de large par 0,75 m

évincée, et quinze mille ouvriers de haut, musée d’Orsay, Paris).

limousins retrouvèrent du travail. Les peintres aiment représenter

les nouveautés de la révolution

Jacques Chardonne, industrielle, comme le chemin de fer.

Les Destinées sentimentales, Ainsi, Claude Monet (1840-1926)

© Albin Michel, 1953. peint sur les quais de la gare Saint-

Lazare à Paris. Il applique les couleurs

1. L’usine de Robert Barnery. par touches, ébauche les formes

2. Cette phrase évoque les efforts de Robert Barnery sans entrer dans les détails et laisse
pour récupérer les clients américains qui achètent les coups de pinceau visibles
de la porcelaine allemande. sur la toile. Cette technique dite

« impressionniste » aide le peintre

1. Q u e p ro d u it l ’ e nt r ep r i s e d e R o b e r t B a r n e r y ? à exprimer rapidement ses sentiments

devant une situation réelle.


Tasse à chocolat et sa sous-tasse,
2 . Q u e l p a y s e n a ch è t e l e p lu s ? e
porcelaine, XIX siècle, Limoges.

3. P o u rq u o i R o b e r t B a r n e r y m é c a ni s e - t - il l a f a b r i c at i o n ?
8 . Q u e r e c o n n ai s - t u s u r la t o ile

4 . Q u e l l e e s t l a c o n s é q u e n c e d e l a m é c a ni s at i o n s u r l a c r é at i o n d e s m o d è l e s ? de Claude Monet ?

5 . D é c r i s l e s o b j e t s q u i il lu s t r e nt c e t e x t e . 9 . Q u e l l e e s t s a t e ch ni q u e p o u r a p p li q u e r l e s c o u l e u r s s u r l a t o il e ?

46 47
Commenlt\$scaleChar:1.07$a\ v$scaleChar:1.01$id\ e \$scaleChar:1$eo\ s \$scaleChar:1$uvriers
\ est-ellde \$scaleChar:1$écrit?
\ e \$scaleChar:0.91$\
Doc. 1

LE REMPLACEMENT DES OUVRIERS PAR DES MACHINES LA MONTÉE DES REVENDICATIONS OUVRIÈRES Doc. 3

Émile Zola (1840-1902) est un romancier naturaliste, c’est-à-dire qu’il décrit En 1894, le poète Aristide Bruant (1851-1925) crée la chanson 7 . Q u i é t ai e nt l e s c a n ut s ?

la vie de son époque de manière très réaliste. C’est aussi un écrivain engagé Les Canuts. Les canuts étaient les ouvriers des ateliers de tissage
1 . Q u’ e s t - c e q u i f ait
qui apporte son soutien aux revendications des ouvriers. Dans cet extrait, Goujet, de soie de Lyon qui se révoltèrent en 1831 contre la mécanisation 8 . À q u o i v o it - o n q u e c e t e x t e

la s up é r i o r it é un forgeron parisien, fait visiter à une amie l’atelier où il travaille... de leur travail. e s t un e ch a n s o n ?

d e s m a ch in e s
La machine forgeait des rivets de quarante millimètres, avec une aisance Pour gouverner, il faut avoir 9 . Q u e d é n o n c e c e t t e ch a n s o n ?

s u r l e s o uv r i e r s ?
tranquille de géante. Et rien n’était plus simple en vérité. Le chauffeur prenait Manteau et rubans en sautoir1.
Pour gouverner, il faut avoir
1 0 . Q u e l e s t l e s e u l e sp o ir

le bout de fer dans le fourneau ; le frappeur le plaçait dans la clouière1, qu’un filet
2. P o u rq u o i
d’eau continu arrosait pour éviter d’en détremper l’acier ; et c’était fait, la vis Manteau et rubans en sautoir. d e s c a n ut s p o u r am é li o r e r

le s alair e
s’abaissait, le boulon sautait à terre, avec sa tête ronde comme coulée au moule. Nous en tissons pour vous, Grands de la Terre, le u r s it u at i o n ?

d e s o uv r i e r s
En douze heures, cette sacrée mécanique en fabriquait des centaines de kilo- Et nous, pauvres canuts, sans drap on nous enterre !
d im in u e - t - il ?
grammes. Goujet n’avait pas de méchanceté ; mais, à certains moments, il aurait Refrain
volontiers pris Fifine2 pour taper dans toute cette ferraille, par colère de lui voir
3. Que dénonce
des bras plus solides que les siens. Un jour, bien sûr, la machine tuerait l’ouvrier ; C’est nous les canuts,
É mile Z o la
déjà leurs journées étaient tombées de douze francs à neuf francs, et on parlait Nous allons tous nus !
dans ce te xte ?
de les diminuer encore […]. Mais notre règne arrivera
Émile Zola, L’Assommoir, 1877. Quand votre règne finira.
1. Pièce de fer servant à former la tête des clous. 2. C’est le surnom du marteau de Goujet.
Mais notre règne arrivera
Quand votre règne finira.
Nous tisserons le linceul2 du vieux monde,
Car on entend déjà la révolte qui gronde !
4 . Q u e l b â t im e nt e s t
1. Portés autour du cou, en collier sur la poitrine.
p r é s e nt s u r le s d e u x
2. Drap qui enveloppe le corps du mort.
ph o t o gra ph i e s ( D o c . 2 ) ?

D é c r i s - le e t ch e r ch e
Doc. 4 Les progrès de la condition ouvrière
q u a n d il a é t é c o n s t r u it . e
(le Familistère, XIX siècle, Guise, département de l’Aisne).
e
Au milieu du XIX siècle, Jean-Baptiste Godin
5. Pourquoi les ouvrie rs ne
invente le poêle en fonte, plus solide, plus pratique

peuv ent-ils plus h abite r et plus sain que les poêles en tôle existants.

Il installe son usine à Guise, dans le Nord, et


ce qu ar tie r après
l’avenue de l’Opéra
fait bâtir une ville idéale pour loger ses ouvriers :
les travaux ?
l’opéra Garnier le Familistère. Chaque bâtiment d’habitation

est construit autour d’une cour vitrée à charpente


6 . D é c r i s le s f a ça d e s
métallique ; il regroupe 500 logements au confort
d e s imm e u b le s
moderne (eau courante, toilettes individuelles et

« h a u s sm a n ni e n s ». vide-ordures). Une école laïque, gratuite et mixte,

un théâtre, une bibliothèque et des magasins

d’alimentation complètent l’ensemble.


un immeuble

« haussmannien »

Doc. 2 L’expulsion des ouvriers des centres-villes (percement de l’avenue de l’Opéra vers 1870 1 1 . Q u e lle inv e nt i o n f ait la f o r t un e
et vue de l’avenue dans les années 2000).
e
d e J e a n - B a p t i s t e G o d in ?
Jusqu’au milieu du XIX siècle, le centre de Paris était habité par des ouvriers. Mais, sous le Second Empire (1852-1870),

les travaux d’embellissement de la capitale, dirigés par le préfet de la Seine Georges Eugène Haussmann, chassent les ouvriers
1 2 . D é c r i s l e Fam ili s t è r e . E n q u o i
vers la banlieue car le centre-ville est devenu trop cher. Les nouveaux quartiers, comme celui de l’Opéra, sont alors habités
e s t - il m o d e r n e à c e t t e é p o q u e ?
par des bourgeois. Ces grands travaux sont photographiés par Charles Marville, photographe officiel de Napoléon III.

48 49
Pourquoli\$scaleChar:0.96$a\ R\$scaleChar:0.93$épublique
\ e \$scaleChar:0.94$st-elld
\ e \$scaleChar:0.94$éfendue
\ d\$scaleChr:0$\,scaleChr:97$\ a\$scleChar:0$\,scaleChr:97$\ ti,\$scaleChr:02$\ t ?\$scaleChr:0$\,scaleChr:91$\
C A R N E T D E R O U T E
Doc. 1 Un régime de libertés
l’allégorie

La multiplication des machines


un maître (La Liberté guidant le peuple,
un ouvrier de la Liberté

d’atelier Eugène Delacroix, 1830, huile sur toile,

un étudiant 3,25 m de large par 2,60 m de haut,


En France, dans la seconde moitié
un paysan
musée du Louvre, Paris).

du X Xe siècle, la révolution industrielle


déclenche la mécanisation de la fabrication
I
Ce tableau du peintre romantique

des objets. La machine à vapeur actionne les métiers


Eugène Delacroix (1798-1863)

les soldats du roi commémore la révolution de 1830.

En effet, en juillet 1830, le roi


à tisser de l’industrie textile et fait rouler
Charles X (1824-1830) retire
les locomotives. Cette mécanisation s’applique aussi
le droit de vote à une partie
à la création artistique, comme le montre
des Français et supprime la liberté
la fabrication en série de la porcelaine de Limoges.
À la même époque, l’architecture de fer remplace
de la presse. Ces décisions

l’architecture de pierre. Les peintres impressionnistes


déclenchent la révolte des Parisiens

lors des Trois Glorieuses, les 27, 28

et 29 juillet 1830. Les républicains


créent un nouveau style et de nouvelles formes
feront de ce tableau le symbole
d’art apparaissent : la photographie, puis le
de leur victoire sur la monarchie

en 1870.
cinéma, inventé par les frères Lumière.
Les conflits sociaux
Le regroupement des machines et des ouvriers
dans les usines provoque des conflits sociaux.
En effet, les ouvriers d’origine paysanne ne savent
1 . Q u e l é v é n e m e nt e s t c o mm é m o r é p a r c e t t e t o il e d ’ E u gè n e D e l a c ro i x ? pas travailler sur les machines qui sont dangereuses
et rendues responsables du chômage. Les romans
2 . Q u e l l e al l é g o r i e e s t p l a c é e a u c e nt r e
naturalistes d’Émile Zola et les chansons populaires
d u t a b le a u ? D é c r i s - la .
dénoncent la misère ouvrière, qui révolte parfois
Doc. 3 Un régime patriote
les patrons eux-mêmes, comme le montre la construction
du Familistère par Godin dans le nord de la France.
3 . À t o n av i s , p o u rqu o i E u g è n e D e l a cro i x p e int - il
(paroles et musique de la Marseillaise, composée par Rouget

aut ant d e p e r s o n n a ge s a ut o u r d e c e t t e al l é g o r i e ?
En même temps, les ouvriers sont chassés
e
de Lisle, XIX siècle, imagerie d’Épinal).

des centres-villes par les travaux d’embellissement.


Le 20 avril 1792, l’Assemblée nationale déclare la guerre
Q u e l l e im p r e s s i o n c e l a d o n n e - t - il ?

C’est ce qui se passe à Paris, avec les travaux du préfet


à l’Autriche. Cinq jours plus tard, l’officier Rouget

Haussmann. Les photographies de Charles Marville


de Lisle chante devant le maire de Strasbourg un chant

qu’il a composé pour l’armée du Rhin. Ce chant est repris

Doc. 2 Un régime de progrès (Divan japonais, Henri de Toulouse-


d’abord par des soldats venant de Marseille. Il deviendra

notre hymne national, La Marseillaise, en 1879.


gardent le souvenir de la capitale sous le Second Empire.
Lautrec, 1892, affiche, 0,61 m de large par 0,81 m de haut, collection privée).

À partir des années 1890, les lois républicaines réduisent le temps


La victoire de la République
Des œuvres témoignent de l’engagement
de travail et permettent ainsi le développement des loisirs.

Des artistes, comme Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901),

des artistes en faveur de la République, qui est


7 . Q u e l d é t ail r ep ro d u it s u r c e t t e im a ge
se mettent alors à produire des affiches pour les salles de spectacle

définitivement proclamée en 1870. Ainsi, l’effigie


mo nt r e q u e L a M a r s e il l ai s e e s t un ch a nt ?
parisiennes. Par exemple, cette affiche pour le Divan japonais

sculptée de Marianne devient l’emblème du régime


réunit deux vedettes de l’époque : la danseuse Jane Avril,
8 . Q u a n d e t p a r q u i L a M a r s e il l ai s e

républicain et La Marseillaise l’hymne national.


au premier plan, et la chanteuse Yvette Guilbert, sur scène.
e s t - e l l e c o m p o s é e ? Q u a n d d e v i e nt - e l l e

4 . Q u’ e s t - c e q u i p e r m e t le d é v e lo p p e m e nt n o t r e h y m n e n at i o n al ? La République est un régime populaire car


d e s lo i s ir s à la f in d u XI X
e
s i è cl e ( D o c . 2 ) ?
c’est un régime de libertés et de progrès. Par exemple,
la réduction du temps de travail entraîne le dévelop-
9 . P o u rq u o i la gu e r r e e s t - e lle a u s s i

pement des loisirs comme en témoignent les affiches


5 . Q u e l l e s inf o r m at i o n s s o nt d o n n é e s p r é s e nt e d a n s c e ch a nt ?

publicitaires dessinées par Toulouse-Lautrec


p a r c e t t e af f i ch e ?
1 0 . À q u e l l e f ê t e c e t h y m n e e s t - il

6 . À t o n av i s , p o u rq u o i a - t - e l l e é t é r é ali s é e ? h a b it u e l l e m e nt a s s o c i é ? à la fin du xixe siècle.

50 51
Commenlt\$scaleChar:0.87$’épreuvd
\ e \$scaleChar:0.84e$l\ scaleChar:0.87$a\ guerree \$scaleChar:0.85st-ellt
$\ e\$scaleChar:0.86$ransmis?
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Au XX e siècle, la création artistique est marquée par l’extrême la mère avec le taureau le combattant le cheval la porteuse la femme

violence des deux guerres mondiales et des crimes nazis.


son enfant au sol mortellement de lumière dans une maison

dans les bras blessé en flammes

Après le retour de la paix en 1945, le niveau de vie augmente 7. Quel événement

beaucoup en Europe et en Amérique.


est représenté

sur ce tableau ?

Quelles couleurs
Doc. 1 En racontant les combats
sont utilisées ?
(Matteo, tome 1, « Première époque (1914-1945) »,

dessin et scénario de Jean-Pierre Gibrat, © Futuropolis, 2008).


8. Cette toile
e
À partir du début du XIX siècle, le dessin est joint
est-elle réaliste ?
à l’écriture pour raconter une histoire vraie

ou imaginée : c’est l’invention de la bande dessinée, P o u rq u o i ?

qui devient un art très populaire au siècle suivant.


9 . Q u e ls

s e nt im e nt s P a b lo
1 . Q u e lle gu e r r e e s t ra c o nt é e
Picasso nous
d a n s c e t t e b a n d e d e s s in é e ?
t ra n sm e t - il ?

2 . D’ a p r è s c e q u e t u s ai s s u r c e t t e gu e r r e ,
Doc. 3 En se révoltant contre les horreurs de la guerre (Guernica, Pablo Picasso, 1937, huile sur toile,
c e s d e s s in s m o nt r e nt - il s l a r é alit é 7,77 m de large par 3,49 m de haut, musée de la Reine Anne-Sophie, Madrid, Espagne).

d e s c o m b at s ? Pendant la guerre d’Espagne (1936-1939), l’aviation nazie bombarde la ville basque de Guernica, tuant des femmes

et des enfants. Le peintre espagnol Pablo Picasso (1881-1973) est bouleversé par ce crime de guerre.

3 . L i s le t e x t e d u c a r t o u ch e .

Q u’ a p p o r t e - t - il d e p lu s p o u r d é c r ir e

EN TÉMOIGNANT SUR LES CRIMES CONTRE L’HUMANITÉ


Doc. 4

c e t t e gu e r r e ?

Parce qu’il est de religion juive, Primo Levi (1919-1987) est déporté par les nazis
dans le camp d’extermination d’Auschwitz, en Pologne, pendant la Seconde
1 0 . P o u rq u o i P r im o
Guerre mondiale. Libéré en 1945, il écrit immédiatement ce récit pour garder
L e v i e s t - il e nf e r m é le souvenir de son enfermement. Il décrit dans cet extrait son arrivée au camp
Doc. 2 En se souvenant des morts

(monument aux morts, Paul Dardé, 1930,


d a n s le c am p après le voyage dans des wagons à bestiaux.
pierre de Lens, Lodève, département de l’Hérault).
d ’ A u s ch w it z ?
La portière s’ouvrit avec fracas ; l’obscurité retentit d’ordres hurlés dans
Paul Dardé sculpte ce monument après
1 1 . Q u e s e p a s s e - t - il une langue étrangère […] : il fallait descendre avec les bagages et les déposer
la Première Guerre mondiale, entre 1921

à l’ a r r iv é e le long du train. […] Une dizaine de SS1, plantés sur leurs jambes écartées,
se tenaient à distance, l’air indifférent. À un moment donné, ils s’approchèrent,
et 1930. Son style est à la fois symbolique

et réaliste. des dépor tés

et, sans élever la voix, le visage impassible, ils se mirent à interroger certains
d’entre nous en les prenant à part, rapidement : « Quel âge ? En bonne santé ou
d a n s l e c am p ?

1 2 . Q u e l e s t le b ut
malade ? », et selon la réponse, ils nous indiquaient deux directions différentes.
En moins de dix minutes, je me trouvai faire partie du groupe des hommes
4 . C o mm e nt a p p e lle - t - o n
d e c e t t e o p é rat i o n ?
c e t y p e d e s cu l p t u r e ?
1 3 . P o u rq u o i valides. Ce qu’il advint des autres, femmes, enfants, vieillards, il nous fut
5 . D é c r i s c e t t e s cu lp t u r e
le t é m o i gn a ge
impossible alors de le savoir : la nuit les engloutit, purement et simplement.
( p e r s o n n a ge s e t m i s e e n s c è n e ).
d e P r im o L e v i a - t - il Primo Levi, Si c’est un homme, © éd. Julliard, 1987.
6. À quoi se r t-elle ? un e gra n d e v al e u r ? 1. Les SS sont les gardes nazis du camp.

52 53
Commenlt\$scaleChar:1.07$ea\ s \$scaleChar:1$rtistes
\ représentent-ills \$scaleChar:1.07$e\ r$scaleChar:1.02$égimn
\ e \$scaleChar:1$az?
\ i \$scaleChar:0.91$\
Doc. 1 Comme un régime populaire Doc. 3 Comme le régime d’un dictateur

(affiche de propagande nazie, « Toute l’Allemagne écoute le Führer (Le Dictateur, affiche d’un film américain de Charlie Chaplin, 1940).

grâce à la radio du peuple », 1939). Charlie Chaplin (1889-1977) est un acteur comique

En Allemagne, les nazis utilisent toutes les techniques et un réalisateur anglais très célèbre. Dans « Le Dictateur »,

de communication au service de leurs idées et il joue le rôle d’Adenoid Hynkel, chef de la Tomania.

de leur chef, Adolf Hitler. C’est ce qu’on appelle Adenoid Hynkel est bien sûr la caricature d’Adolf Hitler,

« la propagande ». Par exemple, les affiches attirent et la Tomania ressemble beaucoup à l’Allemagne nazie…

l’attention des passants dans les rues. La radio fait

connaître la voix d’Adolf Hitler à tous les Allemands.

7 . Ch e r ch e l e s e n s d u m o t d i c t at e u r .

1 . D é c r i s c e t t e af f i ch e ( D o c . 1 ) . 8 . Q u e l p e r s o n n a ge h i s t o r i q u e e s t c a r i c at u r é

d a n s c e f il m ?
2 . Q u e l m o t alle m a n d d é s i gn e

Ad o lf Hit l e r s u r c e t t e af f i ch e ? 9 . Q u’ e s t - c e q u e c e t t e af f i ch e n o u s a p p r e n d

R e ch e r ch e l e s e n s d e c e m o t . s ur l e p e r s o n n a ge j o u é p a r Ch a r li e Ch a p lin ?

3 . C o mm e nt l’ im a ge illu s t r e - t - e lle

le s l o ga n d e l ’ af f i ch e ?

Doc. 4
COMME UN RÉGIME DE TERREUR
Rhinocéros de l’écrivain français Eugène Ionesco (1909-1994) est une pièce créée
à Paris en 1960. Les habitants d’une petite ville se transforment soudain en rhinocéros !
Au début, les gens sont terrifiés, puis ils acceptent leur transformation.
1 0 . C o mm e nt
Seule une personne, Bérenger, n’est pas atteint par cette mystérieuse épidémie…
B é r e n ge r
Cette pièce est une fable qui dénonce la lâcheté des gens face aux dictatures.
r é a git - il
BÉRENGER – Oh ! comme je voudrais être comme eux. Je n’ai pas de corne,
lo r s q u’ il v o it
hélas ! Que c’est laid, un front plat. Il m’en faudrait une ou deux, pour rehausser
Doc. 2 Comme un régime fort (Vernichtung le s a ut r e s
mes traits tombants. Ça viendra peut-être, et je n’aurai plus honte, je pourrai aller
tous les retrouver. Mais ça ne pousse pas ! [Il regarde les paumes de ses mains.]
[destruction], Arno Breker, 1940, projet
s e t ra n s f o r m e r

Mes mains sont moites. Deviendront-elles rugueuses ? [Il enlève son veston, défait
de bas-relief monumental pour la Soldatenhalle
e n r h in o c é ro s ?
de Berlin, Allemagne).

Les œuvres exposées dans les musées


11. En quoi sa chemise, contemple sa poitrine dans la glace.] J’ai la peau
allemands sont de pure propagande :
c e t t e s it u at i o n flasque. Ah, ce corps trop blanc, et poilu ! Comme je voudrais
avoir une peau dure, […] comme la leur ! [Il écoute les bar-
ce sont des commandes du régime hitlérien

aux artistes, tels les nus de guerre

rissements.] Leurs chants ont du charme, un peu âpre, mais


e s t - e lle
du sculpteur Arno Breker (1900-1991).

un charme certain ! Si je pouvais faire comme eux. [Il essaye


a b s u rd e ?
Les artistes qui s’opposent aux nazis n’ont

plus qu’à se taire ou à quitter le pays.


12. Que décide
de les imiter.] Ahh, ahh, brr ! Non, ça n’est pas ça ! Essayons
B é r e n ge r encore, plus fort ! Ahh, ahh, brr ! Non, non, ce n’est pas ça,
à la f in d e que c’est faible, comme cela manque de vigueur ! Je n’arrive
l ’ e x t rait ? pas à barrir. […] Hélas, jamais je ne deviendrai un rhinocéros,
jamais, jamais ! […] Je suis le dernier homme, je le resterai
4 . C e t t e s cu lp t u r e e st - e l l e un e œ uv r e li b r e o u d e c o mm a n d e ?
P o u rq u o i ?
5 . L e q u e l d e s d e u x p e r s o n n a ge s s y m b o li s e l ’ A l l e m a gn e ?
jusqu’au bout !
6 . Q u e l l e im a ge l e r é gim e h it l é r i e n v e ut - il d o n n e r Rhinocéros, Eugène Ionesco, © Gallimard.
d e lu i - m ê m e à t rav e r s c e t t e œ uv r e ?

54 55
Qu’apporte l’augmentation dnu \$scaleChar:1$ivead
\ u \$scaleChar:1$e\v$scaleChar:1.01$i?\ e \$scaleChar:0.91$\
C A R N E T D E R O U T E
Doc. 1 L’amélioration

du cadre de vie (la Cité radieuse,

Charles Édouard Jeanneret-Gris,


L’épreuve de la Première Guerre mondiale
dit « Le Corbusier », 1952, Marseille).
La Première Guerre mondiale se caractérise
Le Corbusier (1887-1965) est
par son extrême violence. Les témoignages
l’un des architectes qui révolutionnent
de soldats et de civils sur les combats et
l’habitat collectif après la Seconde
les souffrances endurées font l’objet de livres
(journaux intimes, recueils de lettres,
Guerre mondiale. Les 337 appartements

bandes dessinées…) ou de films. Les noms


de la « Cité radieuse » à Marseille,

par exemple, composent un immeuble

en béton, sur pilotis, disposant


des soldats morts au combat sont inscrits sur
d’un hôtel, de boutiques, d’une école,
des milliers de monuments aux morts en Europe
d’un gymnase et même d’une piscine
et en Amérique. Dans l’entre-deux-guerres,
sur le toit ! Les fenêtres en longueur
des œuvres pacifistes comme celles de Pablo
Picasso expriment l’espoir que la Première
laissent entrer la lumière. Des jardins

entourent la « Cité ».

Guerre mondiale sera la « der des der ».


1 . Q u e lle e s t la f o r m e L’inhumanité du régime nazi
d e la C it é ra d i e u s e ? Appelé au pouvoir comme chancelier le 30 janvier
1933, Adolf Hitler, chef du Parti nazi, instaure une
2 . Q u e l m at é r i a u e s t ut ili s é ? À t o n av i s , p o u rq u o i l a f a ça d e e s t - e l l e c o l o r é e ?
dictature en Allemagne. Ce régime contrôle tous
3 . P o u rq u o i d it - o n q u e l a C it é ra d i e u s e e s t un « v il l a ge v e r t i c al » ? les moyens d’expression : sa propagande répète
des slogans dans les médias, en particulier sur les
affiches, à la radio et au cinéma. La censure
interdit les artistes qui critiquent les nazis.
4 . À q u e l e n d ro it
Le régime nazi est agressif et antisémite :
il déclenche la Seconde Guerre mondiale
Doc. 3 Le goût pour la nouveauté
c e t t e ph o t o gra ph i e
(publicité Volkswagen).

a - t - e lle é t é À partir des années 1950, les industriels


en 1939 et organise l’extermination des juifs et
prise ? comprennent qu’un objet ne se réduit pas
des tziganes. Quelques survivants écrivent
5. Est-ce
à sa fonction, mais qu’il doit aussi être beau.

C’est l’invention du « design »… et de la publicité pour garder le souvenir de la Shoah.


qui fait évoluer les habitudes de consommation.

L’amélioration des conditions de vie


un e ph o t o gra ph i e

r é ali s t e ?

E x p li q u e . Après la Seconde Guerre mondiale, le nombre


d’habitants augmente beaucoup en Europe et en
6. Que nous
7 . Q u e ch e r ch e à v e n d r e c e t t e af f i ch e
Amérique. Il faut donc construire des logements
a p p r e n d - e lle
p u b li c it air e ?
collectifs, comme la Cité radieuse, créée
s u r la s o c i é t é
par Le Corbusier. De plus, l’augmentation
générale des salaires permet aux familles
8 . Q u e l s a rgum e nt s s o nt e m p l o y é s ?
de consommation ?

d’acheter des biens et des services autrefois


À t o n av i s , p o u rq u o i ?

9 . C o mm e nt c e s a rgum e nt s s o nt - ils
réservés aux plus riches. La consommation de
masse – ou « société de consommation » – est
Doc. 2 L’abondance des biens (99 cent, Andreas Gursky, impression couleur 206 × 336 × 6,2 cm,
e x p r im é s d a n s l ’ im a ge p u b li c it air e ?

soutenue par le développement de la publicité.


VG Bild-Kunst, Bonn).

Les photographies d’Andreas Gursky (né en 1955) traitent des conditions de vie dans les pays

riches. Cette photographie illustre bien son travail : le grand format de l’œuvre, la composition
La création artistique est dominée par les objets
géométrique du décor, le grand nombre de détails, les couleurs vives rendent les personnes
symboles de cette société de consommation,
comme l’automobile.
photographiées, et les spectateurs eux-mêmes, inexistants. Pour renforcer ce sentiment,

Andreas Gursky retouche ses photographies sur ordinateur.

56 57
Faire un portrait à la manière de… un photographe

JE DÉCOU V RE L ’ HISTOIRE DE L A PHOTOGR APHIE JE RÉALISE DES P ORTR AI TS


Matériel
La camera obscura Ton école participe à un concours sur les photographies

e
• un appareil photo par groupe
anciennes et modernes. Chaque élève doit effectuer
Depuis Aristote (IV siècle avant J.-C.), le principe de la camera
• une chaise
obscura (ou « chambre obscure ») est connu. C’est une chambre deux portraits d’un(e) camarade de sa classe : le premier
• un ordinateur
ou une boîte noire, dans laquelle on fait un petit trou en sépia ou noir et blanc et en intérieur pour rappeler

sur l’une des parois. La lumière passe à travers ce trou les portraits du XIX
e
siècle, et le second en extérieur
• du papier fort pour imprimante
et permet la projection sur la paroi opposée d’une image et en couleur.

de la scène extérieure. Ce principe est perfectionné par Léonard


Étape 1 : le portrait sépia ou noir et blanc en intérieur
de Vinci. Mais, à cette époque, l’image est inversée et ne peut
– Installe une chaise devant le tableau de la classe.
pas être reproduite.
– Choisis si ton modèle restera debout ou s’il utilisera la chaise

Du noir et blanc à la couleur comme appui. Fais-lui prendre une position figée et un air sérieux.

e
– Choisis sur l’appareil photo l’option « sépia » et effectue
Il faut attendre le XIX siècle pour que Nicéphore Niepce
plusieurs photographies pour être sûr qu’elles soient nettes.
(1765-1833), Louis Daguerre (1787-1851) et William
Attention à bien cadrer, c’est-à-dire à bien voir ton camarade
Henry Fox Talbot (1800-1877) trouvent la solution pour
au milieu de ton viseur.
fixer l’image dans le bon sens et de façon définitive.
– Utilise ensuite l’option « noir et blanc » et fais d’autres portraits.
Les images sont alors imprimées sur une plaque de verre.

Vers 1883, la pellicule est inventée : la photographie

devient accessible à tous. Mais les photographies sont

toujours en noir et blanc. C’est seulement en 1903 que

la couleur apparaît, grâce aux frères Lumière, qui inventent


L’une des premières photographies couleur représentant
une plaque à base de fécule de pomme de terre colorée.
un groupe de soldats à Paris (frères Lumière, vers 1914).

Portrait d’Hermann de Buffières,

La modernisation progressive des appareils vers 1840.

Les premiers appareils ne sont pas très maniables et difficilement transportables. Les photographes Étape 2 : le portrait couleur en extérieur
travaillent donc surtout dans leurs ateliers où ils réalisent des portraits. La révolution industrielle
– Avec le (la) même camarade, trouvez un endroit dans la cour

modifie les habitudes. Le développement des moyens de transport va notamment inciter


pour prendre les photographies.

les fabricants à essayer d’alléger les boîtiers et les mécanismes. Les voyageurs rapporteront ainsi
– Installe ton modèle comme dans le studio.

des « collections de vues » de leurs expéditions lointaines.


– Fais-lui prendre cette fois une attitude décontractée et souriante.

D’autres innovations technologiques accéléreront ensuite la diffusion de la photographie. L’arrivée


– Effectue plusieurs photographies pour être sûr qu’elles soient nettes.

de la technologie numérique, qui supprime la pellicule, est l’aboutissement de cette modernisation.


Attention au cadrage !

Étape 3 : le choix des photographies Portrait d’un enfant,

années 2000.

– Télécharge tes photographies sur l’ordinateur.

– Sélectionne les deux photographies qui te semblent les plus intéressantes (une sépia ou noir et blanc

et une couleur) et imprime-les sur du papier fort.

Étape 4 : la mise en commun


Sur un grand panneau, regroupez toutes les photos de la classe en alternant photographies « anciennes »
Appareil photo de Louis Daguerre, Appareil Rolleiflex Atomat Appareil Leica M3 Reflex Appareil photo numérique

XIX
e
siècle. bi-objectifs, 1937. mono-objectif, années 1960. en 2010. et « modernes ».

58 59
LES D AT E S C L É S D E L’ H I S T O I R E DES ARTS

60 61
Peinture à l’huile : peinture qui utilise l’huile de lin S
ou de noix pour lier les pigments. Ce liant permet aux
peintres d’imiter la réalité, de modeler les traits du vi- Sarcophage : cercueil de pierre, dont les parois exté-
P ETIT DICT IONNAIRE
sage avec précision. Cette technique est mise au point rieures sont souvent décorées de bas-reliefs représentant
DE L par les peintres flamands de la Renaissance. des scènes de la mythologie antique.
’ H I S TOI R E DES ARTS
Style baroque : manière de peindre, de sculpter ou de
Peinture pariétale : peinture réalisée sur la paroi d’une
grotte par les hommes préhistoriques. bâtir qui favorise les lignes obliques et courbes, les cou-
Perspective : manière de représenter les objets, les per- leurs vives et contrastées. Ce style s’est développé aux
xvie, xviie et xviiie siècles, d’abord en Italie, puis dans les
sonnes, les paysages sur une surface plate, de telle sorte autres pays catholiques.
Chroniques : récits en prose qui racontent les règnes que leur représentation corresponde avec ce que l’on
A voit. Cette technique est maîtrisée par les artistes de la Style classique : manière de peindre, de sculpter ou de
des rois de France au Moyen Âge. Renaissance. bâtir qui favorise les lignes et les angles droits, les sur-
Affiche publicitaire : feuille de papier imprimée qui re- faces de plan simple et peu décorées. Ce style s’est déve-
produit un texte appelé « slogan », associé à des dessins Cinéma : invention permettant d’enregistrer photogra- Photographie : invention permettant d’obtenir l’image
ou des photographies. Son objectif est d’inviter les gens phiquement et de projeter des images animées. Cette loppé au xviie siècle en Europe, contre le style baroque.
invention est attribuée aux frères Auguste et Louis de quelqu’un ou de quelque chose sur une plaque de
à acheter un produit, un service ou à fréquenter un lieu. verre puis sur une pellicule. T
Architecture de fer : manière de construire qui consiste Lumière à la fin du xixe siècle.
Cirque : édifice en pierre et à ciel ouvert, où les Romains Poésie humaniste : art du langage visant à exprimer les Théâtre : édifice antique, en pierre et en plein air, gé-
à utiliser beaucoup de métal dans les bâtiments. Ce type sentiments d’une personne par les sons, les rythmes et néralement bâti à côté d’une colline creusée en demi-
d’architecture est caractéristique de la révolution indus- organisent les courses de chars. Les gradins, remplis de les images.
trielle. spectateurs, sont soutenus par de grandes voûtes. cercle. Sur scène, les acteurs jouent des tragédies et des
comédies.
Autoportrait : portrait d’un dessinateur ou d’un peintre
D R Tombeau à gisants : cercueil de pierre sur lequel les
fait par lui-même. De nombreux autoportraits sont réali- Récit de voyage : livre d’un explorateur européen morts sont représentés fidèlement sous la forme de sta-
sés par les artistes flamands et italiens de la Renaissance. Dessin anatomique : dessin qui représente le corps hu- qui raconte ses voyages de découvertes à l’époque mo- tues couchées.
main (ou des parties du corps humain) de manière très derne. Tragédie : pièce de théâtre racontant les aventures
B détaillée. Reliquaire : coffret renfermant des reliques, c’est-à-dire
Bande dessinée : suite de dessins, associés ou non à des malheureuses de personnages célèbres de la mythologie
le corps d’un saint, ses ossements, ou des objets lui ayant antique ou de l’histoire. Les premières tragédies sont
textes, qui racontent une histoire vraie ou inventée. I appartenu. écrites par des auteurs grecs au ve siècle avant J.-C.
Bas-relief : sculpture en bois ou en pierre réalisée sur un Impressionniste : manière de peindre pour exprimer les Retable : panneau de bois sur lequel sont peintes des
fond uni et dont le relief est peu important. sentiments d’un artiste face aux paysages, aux objets, à scènes religieuses au Moyen Âge. Il surmonte verticale- V
la lumière. Mot créé à la fin du xixe siècle d’après le titre ment la table d’un autel placé dans une église. « Vanité » : œuvre peinte, dessinée ou sculptée qui
C du tableau de Claude Monet Impression, soleil levant. Roman de chevalerie : récit en vers puis en prose qui évoque la mort.
Caravelle : bateau à voiles utilisé par les marins euro- raconte les exploits légendaires de chevaliers au Moyen « Vénus » préhistorique : statuette féminine en bois, en
péens pour explorer le monde aux xve et xvie siècles. M Âge. os ou en pierre sculptée par les hommes préhistoriques.
Caricature : dessin ou peinture qui ridiculise le carac- Manuscrit enluminé : livre écrit à la main et décoré
tère ou le physique d’une personne. avec des images peintes au Moyen Âge. L’invention de
Cathédrale gothique : église d’un évêque au Moyen l’imprimerie provoque la disparition des manuscrits en-
Âge. L’utilisation de l’arc brisé, de la croisée d’ogives, luminés au xve siècle.
des vitraux à l’intérieur et des arcs-boutants à l’exté- Mégalithe : monument construit avec d’énormes blocs
rieur permet l’élévation et l’illumination des églises de pierre à la fin de la préhistoire. Les dolmens et les
gothiques. menhirs sont des mégalithes.
Chant grégorien : chant religieux catholique, écrit en
latin, chanté à l’unisson et sans accompagnement ins- P
trumental. Le mot grégorien est créé au Moyen Âge
d’après le nom du pape Grégoire Ier. Pamphlet : livre très court, qui attaque avec violence le
Château fort : habitation d’un seigneur au Moyen Âge, gouvernement, la religion ou un personnage connu.
entourée par une palissade en bois ou par des murs en Parure : ensemble des vêtements, des ornements et des
pierre surmontés de créneaux et percés de meurtrières. bijoux d’une personne.

62 63
Cr é d i ts ph o to gra ph i q u e s

Rabat avant : h. © akg/Glasshouse Images ; m.d. musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye © RMN/Jean Schormans ; m.g. musée
national du Moyen Âge de Cluny, Paris © Bridgemen Giraudon ; b. œuvre de Michel-Ange, © collection Dagli Orti/Gianni Dagli Orti. Garde avant :
h.g. © CMN, Paris ; b.g. © M. Vanhaeren/F. d’Errico/Musée National de Préhistoire Les-Eyzies-de-Tayac ; h.d. © DoubleVue.fr ; b.d. © collection Dagli
Orti/musée des Antiquités de Saint-Germain-en-Laye/Gianni Dagli Orti. P. 5 : Petite de 14 ans ou Grande Danseuse habillée, sculpture d’Edgar Degas
(1834-1917) en bronze patine, tulle et satin rose sur socle de bois, 1881, Paris, musée d’Orsay © Photo Josse/Leemage. P. 6 : h. © Centre de préhistoire
du Pech Merle, Cabrerets, Lot ; photographie : P. Cabrol ; b. © G. Pinçon, ministère de la culture. P. 7 : h.g. et h.d. © collection Dagli Orti/musée des
Antiquités Saint-Germain-en-Laye/Gianni Dagli Orti ; b. © Charles & Josette Lenars/CORBIS. P. 8 : h. et b. © DoubleVue.fr. P. 9 : h. © Hilde Jensen,
Universität Tübingen ; b. © C. Fritz/MCC. P. 10 : h. © MNHN – J.-C. Domenech. ; b. © M. Vanhaeren/F. d’Errico/musée National de Préhistoire Les-
Eyzies-de-Tayac. P. 11 : h. © CMN, Paris ; b. © Philippe Roy/Hoa Qui/Gamma Rapho. P. 12 : © Photo Josse/Leemage. P. 13 : h.d. © collection Dagli
Orti/museo della Civilta Romana Rome/Gianni Dagli Orti ; b. © Institut archéologique du Luxembourg ; photographie : V. Peuckert. P. 14 : © mairie de
Jouy-aux-Arches. P. 15 : h. © akg-images/De Agostini Pict.Li ; b.g et b.d. collections des musées de Vienne (Isère) © musées de Vienne/Roger Lauxe-
rois. P. 16 : h. © collection musée Saint-Remi, Reims ; b. © Ch. Thioc/musée gallo-romain de Lyon-Fourvière. P. 17 : h. et b. © J.-M. Degueule/musée
gallo-romain de Lyon-Fourvière. P. 18 : © RMN/Jean-Gilles Berizzi. P. 19 : © BNF Paris/Giraudon/The Bridgeman Art Library. P. 20 : © Cuvelier
Nathalie/Hoa-Qui/Gamma Rapho. P. 21 : h. © Photo Josse/Leemage ; b.g. © RMN/Droits réservés ; b.d. © collection Dagli Orti/musée du Louvre Paris/
Gianni Dagli Orti. P. 22 : © Bibliothèque nationale/akg-images. P. 23 : © Archives Charmet. P. 24 : h. © Heritage images/Leemage ; m. © collection
Dagli Orti/Museo Capitolino Rome/Gianni Dagli Orti ; b. © collection Dagli Orti/ musée romain Nyon/Gianni Dagli Orti. P. 26 : © musée Pierre-de-
Luxembourg, Villeneuve-les-Avignon, France/Giraudon/The Bridgeman Art Library. P. 27 : © Jean-Paul Azam. P. 28 : h. © éditions l’Instant durable ;
b. © Jean Bernard/Leemage. P. 29 : h.g. et h.d. © Gérard Boullay ; b. © BNF. P. 30 : h. Kunsthistorisches Museum, © Luisa Ricciarini/Leemage ;
b. © madame dulac. P. 31 : © Joseph Boegen, photographie publié sur le http://saintjacqueslux.be, site d’un groupe de pélerins de Saint-Jacques dans
la province de Luxembourg belge. P. 32 : © collection Dagli Orti/Bibliothèque des Arts décoratifs, Paris/Giani Dagli Orti. P. 33 : h.g. © akg-images ;
h.d. © collection Dagli Orti/musée du Louvre Paris/Alfredo Dagli Orti ; b. © National Gallery Londres/Electa/Leemage. P. 34 : h. © collection Dagli
Orti/collection privée Italie/Alfredo Dagli Orti ; b. © The Granger Collection NYC/Rue des Archives. P. 35 : © Heritage Images/Leemage. P. 36 : g.
et d. © Photo Josse/Leemage. P. 37 : © collection Dagli Orti/collection privée Italie/Gianni Dagli Orti. P. 38 : h. © RMN (domaine de Chantilly)/René-
Gabriel Ojéda ; b. © akg-images/Rabatti – Domingie. P. 39 : h. © Altitude/Arthus-Bertrand Yann ; b. © Jacques Boyer/Roger-Viollet. P. 40 : © Photo
Josse/Leemage. P. 41 : h. © collection Dagli Orti/Galleria Sabauda Turin/Gianni Dagli Orti ; b. © musée des Plans-Reliefs ; photographie : C. Carlet.
P. 42 : © collection Dagli Orti/musée des Beaux-Arts Lausanne/Gianni Dagli Orti. P. 43 : © musée de la Révolution de Vizille. P. 44 : h. © Aisa/
Leemage ; b. © RMN (château de Versailles)/Franck Raux. P. 46 : © RMN/Jean-Gilles Berizzi. P. 47 : h. © Vincent Fromentin ; b. © collection Dagli
Orti/Musée d’Orsay Paris/Gianni Dagli Orti. P. 48 : h. © Rue des Archives/CCI ; b. Opéra © Gilles Leimdorfer. P. 49 : © Familistère de Guise/Georges
Fessy. P. 50 : h. © collection Dagli Orti/musée du Louvre Paris/Gianni Dagli Orti ; b. © akg-images. P. 51 : © Selva/Leemage. P. 52 : h. © Futuro-
polis, 2008 ; b. © B. Derrieu/CCL&L. P. 53 : © succession Picasso 2010 et © collection Dagli Orti/musée Reina Sofia Madrid/Alfredo Dagli Orti.
P. 54 : h. © Mary Evans/Rue des Archives ; b. © M.K.-Archive/Marco. P. 55 : h. © Archives Charmet ; b. © Gallimard. P. 56 : h. © akg-images/
Schütze/Rodemann et © FLC – Adagp, Paris 2010 ; b. © Andreas Gursky / VG Bild-Junst, Bonn / ADAGP 2010 Courtesy Sprüth Magers Berlin London.
P. 57 : © Agence V./Cédric Delsaux. P. 58 : h. © Photos12.com/Bertelsmann Lexikon Verlag ; b.g. © Aisa/Leemage, b.m.g. et b.m.d. © Musée français de
la photographie/Conseil général de l’Essonne/Benoît Chain ; b.d. © Nikon France. P. 59 : h. © Aliette de Buffières ; b. © The Image Bank/Getty Images.
P.60: h.g. ©HildeJensen,UniversitätTübingen; h.d. ©akg-images/DeAgostiniPic.Li; b.g. NationalGalleryLondres©Electra/Leenage; b.d. Altitude/Ar-
thusBertrandYann. P.61:h.g. ©BNFParis/Giraudon/TheBridgemanArtLibrary; h.m. ©éditionsl’Instantdurable; h.d. ©MuséePierredeLuxembourg,Vil-
leneuve-les-Avignon,France/Giraudon/TheBridgemanArtLibrary; b.g. ©RuedesArchives/CCI; b.m. ©ArchivesCharmet; b.d. ©AgenceV/CédricDelsaux.
Gardearrière:h.g. ©RogerRozencwajg/Photononstop; b.g. ©collectionDagliOrti/collectionprivée,Italie/AlfredoDagliOrti; h.d. ©PhotoJosse/Leemage;
b.d. © akg-images. Rabat arrière : h. collection Jacques Kugel, © akg-images/Archives CDA/Guillo ; m. © Henri Roger/Roger-Viollet ; b. Hélène
Jeanbrau © 1996 – Cine-Tamaris.
Une peinture pariétale

(grotte de Lascaux,
Un secrétaire Louis XV
vers 15 000 avant J.-C.)
(1750)

Une mosaïque

gallo-romaine

(Saint-Romain-en-Gal,
e e
fin II -début III siècle après

J.-C.)

La tour Eiffel

en construction

(Paris, 1888)

Une tapisserie

(« La Dame à la licorne »,
e
XVI siècle)

Une comédie musicale

Une pièta (« Les demoiselles

(basilique Saint-Pierre, de Rochefort », 1967)

Rome, 1498-1500)
Les principaux foyers de la Renaissance en Europe
Les principaux sites préhistoriques en France

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