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Les

petits CE2
CM1
Magellan CM2
sophie le callennec

Histoire
& Histoire des arts

Guide pédagogique

l’antiquité

Sophie Le Callennec
Professeure d’histoire-géographie
Formation continue des enseignants du premier degré

Illustrations de Sylvain Frécon, Bruno Lesourd et Isa Python


Autorisation de photocopie pour une classe
Quelques indications
Chaque leçon correspond à une séquence et représente environ une heure de travail, mais l’enseignant
peut adapter le temps consacré à chaque thème suivant le niveau et l’intérêt des élèves et selon ses
propres priorités.

La leçon peut être menée en une fois ou fractionnée en plusieurs séances dans la semaine.

Les différentes étapes proposées permettent de couvrir l’ensemble de la thématique, mais l’enseignant
peut librement choisir les thèmes à aborder, les documents à étudier et les questions à poser.

Certaines thématiques offrent l’opportunité de travailler en histoire des arts. Elles sont indiquées
dans le manuel comme dans ce guide pédagogique par le logo Histoire des Arts et par des
questions sur des puces vertes (les questions privilégient alors l’aspect artistique).

Les éléments de savoir de cet ouvrage sont tirés de Sophie Le Callennec,


Enseigner l’histoire au cycle 3, Hatier, coll. Magellan, 2006, dans lequel l’ensei-
gnant peut trouver d’utiles compléments.

Les items des pages Histoires d’histoire peuvent être étudiés au fur et à mesure des leçons ou
en guise de conclusion d’une série d’apprentissages.

je fAis le BilAN

j e r e T i e N s …
Cette rubrique propose des résumés leçon par leçon. Ces résumés sont simples et concis, mais
plus difficiles à retenir qu’une trace écrite élaborée ensemble en classe.

j e s A i s …
Cette rubrique propose une série de questions permettant d’élaborer en classe la trace écrite
ou servant d’évaluation orale ou écrite.
Elle propose également une série de mots de vocabulaire à maîtriser :
– ceux que les élèves doivent comprendre quand ils les entendent ou les lisent, sans nécessai-
rement être en capacité de les utiliser ;
– ceux qu’ils doivent pouvoir utiliser, sans nécessairement être capable de les expliquer ;
– ceux qu’ils doivent pouvoir expliquer avec des mots simples, éventuellement par des exemples,
sans nécessairement connaître par cœur une définition qui doit surtout être comprise.

j e r é f l é c h i s …
Cette rubrique propose un temps de réflexion sur l’importance du passé, les changements opé-
rés depuis, les conséquences sur notre vie actuelle, de façon que l’enseignement de l’histoire
ne reste pas un apprentissage savant détaché de toute réalité concrète.

2
1. Les débuts de l’écriture
Cette leçon fait la transition entre le chapitre sur la préhistoire et celui sur l’antiquité.

A. L’invention de l’écriture.
■■Tablette mésopotamienne en calcaire à écriture précunéiforme, époque d’Uruk III, fin du
ive millénaire avant J.-C., Mésopotamie, découverte à Sumer, 4,5 centimètres de largeur, musée
du Louvre.
Cette tablette est un registre de comptabilité ou un acte de propriété avec liste de noms
d’esclaves et d’un propriétaire. Son déchiffrage est incomplet car on n’en connaît pas
l’écriture. Elle comporte des pictogrammes (des épis d’orge, peut-être les rations à fournir
aux ouvriers journaliers), des symboles (la main, qui représente la notion de propriété)
et des signes numériques (les encoches). Les premières formes d’écriture, dont les plus
anciennes remontent à 3500 av. J.-C. au Moyen-Orient, sont apparues dans des sociétés
organisées, peut-être en lien avec la sédentarisation.
Question 1. La première question invite à une observation attentive et une description, qui
peuvent anticiper sur les questions suivantes.
Question 2. Les élèves interprètent les signes qu’ils reconnaissent, tels que la main.
L’enseignant peut ensuite les guider en leur indiquant que cette main symbolise le fait de
posséder quelque chose (le verbe avoir).
Question 3. Pour répondre à la question, la classe peut s’amuser à compter les mots pré-
sents sur une page du manuel ou ceux nécessaires pour constituer différentes phrases
au cours de quelques échanges oraux. Le nombre apparaît rapidement élevé. Ils com-
prennent alors qu’une écriture avec un signe par mot est très difficile et très longue à
apprendre et à maîtriser.
Question 4. Sur la frise chronologique, l’invention de l’écriture est située il y a 5 000 ans
environ (3000 av. J.-C.). En réalité, les premières formes d’écriture semblent être appa-
rues vers 3500 av. J.-C.

B. L’invention de l’alphabet
■■Inscription sur une pierre, découverte à Ma’Soub (Phénicie), 222 av. J.-C., 32 centimètres de
largeur, musée du Louvre.
L’alphabet est une forme simplifiée d’écriture : une lettre représente un son et l’on com-
bine plusieurs lettres pour former des mots. Vers 1200 av. J.-C., en redessinant des signes
employés depuis longtemps, les Phéniciens ont mis au point un alphabet (d’alpha et bêta,
nom des deux premières lettres de l’alphabet grec) de 22 lettres (toutes des consonnes).
L’alphabet a transformé la communication écrite, devenue accessible au plus grand
nombre. Il dérive directement des écritures précédentes : par exemple, notre A représente
une tête de bœuf renversée, avec deux cornes.
Question 6. En tournant le manuel dans tous les sens, les élèves identifient quelques lettres
« ancêtres » des nôtres (6, 4, x, n, y…).
Question 7. L’alphabet phénicien comportait 22 signes, le nôtre en compte 26 (on est loin
des 5 000 hiéroglyphes égyptiens). L’alphabet permet de tout écrire avec peu de signes,
donc facilite l’usage et l’apprentissage de l’écriture.
Question 8. La lecture de la frise chronologique en haut de page doit devenir un réflexe.
Celle-ci compte le temps à partir d’aujourd’hui : la notion d’avant et après Jésus-Christ
n’est introduite que lors de la séquence 3.
Question 9. Les élèves remarquent que l’invention de l’alphabet a eu lieu dans la même
région que celle de l’écriture.

3
C. Le rôle de l’écriture
■■Le code de Hammourabi, roi de Babylone, vieux de 3 800 ans, découvert à Suse (Iran) où il
avait été apporté en butin de guerre par le roi élamite Shutruk-Nahhunte au xiie siècle av. J.-C.,
pierre de basalte, 2,25 mètres de hauteur, musée du Louvre.
La stèle, qui épouse la forme de l’immense bloc de pierre en basalte noir, a été soigneu-
sement polie puis gravée. Découverte brisée en trois fragments, elle a été reconstituée.
Le code est rédigé avec lyrisme pour le prologue et l’épilogue, dans une langue simple
pour les décisions de justice, de façon qu’elles soient comprises par tous. Elles concernent
pour la plupart les questions agricoles, notamment la gestion de l’irrigation.
Question 10. Le quart supérieur est occupé par un bas-relief sculpté représentant roi attes-
tée le roi Hammourabi dialoguant avec le dieu Shamash, assis sur un trône, qui lui remet
les insignes du pouvoir royal : un sceptre et un anneau. Le reste de la stèle est couvert
par le texte du code.
Question 11. Le code indique quelques règles de justice : des sanctions en cas de meurtre
ou autre violence. Le code d’Hammourabi innovait en ce qu’il exprimait une conception
nouvelle de la réparation des torts, sur la base de la loi du talion, qui consiste à infliger
au coupable le dommage subi par sa victime.
■■Les premiers fonctionnaires : scribes égyptiens, bas-relief, tombe de Ti, Saqqara, Égypte, vers
2500 av. J.-C.
L’écriture est née du besoin de conserver des informations et, plus encore, de transmettre
des connaissances. Les premières formes d’écriture avaient d’abord un but utilitaire
(conserver les comptes agricoles ou le récit d’événements importants), ce qui explique
que les premiers documents écrits sont liés aux échanges commerciaux (tables de compte
sumériennes), à des normes juridiques (code d’Hammourabi, cadastre en Égypte) et reli-
gieuses (archives du Temple hébreu).
Question 12. Ce scribe est assis en tailleur par terre.
Question 13. Il écrit sur une planchette sur laquelle repose un papyrus et utilise un calame,
sorte de plume que l’on trempe dans l’encre.
Question 14. Les élèves travaillent en situation problème et émettent des hypothèses :
recensement de population, transmission de loi, écriture de courrier… Puis l’enseignant
énonce la réponse correcte : les scribes recensaient les récoltes pour établir le montant
de l’impôt de chacun.

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2. L’histoire

A. Les sources de l’histoire


■■Vestiges de trois embarcations gauloises, vieilles d’environ 2 000 ans, retrouvées lors de tra-
vaux de construction d’un parc de stationnement souterrain, sur la rive droite de la Saône, à Lyon.
Question 1. Les élèves décrivent de simples barques à fond plat, dont une en relativement
bon état.
Question 2. Les élèves comprennent que les embarcations ont été ensevelies avec le temps :
objets en tout genre posés dessus, déchets, feuilles mortes jusqu’à ce qu’elles se re-
trouvent enterrées. Ils comprennent qu’au fil du temps, le niveau du sol « monte » au
gré des constructions et des déchets déposés (les bâtiments actuels sont construits en
hauteur par rapport au niveau initial du sol sur lequel ces barques ont été abandonnées).
On ne les a retrouvées que le jour où l’on a creusé le sol pour construire un parking.
Question 3. Ces embarcations nous apprennent que les populations qui vivaient là il y a
2 000 ans savaient construire des bateaux et naviguaient : pour se déplacer, transporter
des marchandises.
■■Poterie gauloise provenant de La Gaufresenque (Aveyron), ier siècle, musée Fenaille à Rodez.
Question 4. Les élèves commencent par décrire cette poterie, qui nous apprend que les
populations qui vivaient dans le sud de la France il y a 2 000 ans connaissaient la céra-
mique et utilisaient déjà des plats ressemblant aux nôtres.
Question 5. Les élèves émettent des hypothèses, puis l’enseignant complète : sur ce plat,
le potier a inscrit quelques informations, comme le nom de l’ouvrier qui l’a fabriqué et la
liste des récipients qu’il a fabriqués ce jour-là.

B. Le début de l’histoire

Question 6. Les élèves constatent qu’ils ne savent rien sur la manière dont les peuples de la
préhistoire élevaient leurs enfants. Pour avoir des informations sur ce sujet, il leur manque
des témoignages.
■■Texte de Plutarque (46-125), historien grec vivant à Rome, sur l’éducation des enfants à
Sparte en Grèce il y a 2 000 ans, La Vie de Lycurgue, vers 100-110.
Question 7. Les élèves constatent que les enfants qui vivaient à Sparte il y a 2 000 ans étaient
éduqués très durement. Le texte ne dit pas si l’enfant a volé le renard pour en faire un
compagnon ou pour le manger.
Question 8. La question permet aux élèves de bien mesurer que l’éducation des enfants a
évolué au fil du temps. Ils découvrent que l’étude du passé (histoire) ne s’intéresse pas
seulement aux événements marquants mais aussi aux manières de vivre d’autrefois.
Question 9. Les élèves travaillent en situation problème. Ils imaginent éventuellement des
vestiges pouvant leur fournir des informations certes très limitées. Éventuellement, ils
évoquent un témoignage oral (peu probable pour un temps aussi reculé). Ils concluent
que le témoignage écrit est la meilleure source possible pour connaître la manière dont
on éduquait les enfants à Sparte en Grèce il y a 2 000 ans.
■■Frises chronologiques
Traditionnellement, les historiens découpent le passé en grandes périodes, dont le nombre
et les contours (les dates) varient selon les auteurs, les régions étudiées, les thèmes de
travail. L’antiquité commence lorsqu’il existe des documents écrits sur une société, c’est-
à-dire à des moments différents selon les lieux (au plus tôt vers 3500 av. J.-C.) et s’achève
avec la « chute de l’Empire romain », en 476, qui occasionne un morcellement profond de
l’Europe et une rupture dans son histoire. Le Moyen Âge, que l’on fait commencer avec la

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chute de l’Empire romain d’Occident en 476, s’achève, selon les historiens, avec la chute
de l’Empire
E R CI romain d’Orient (1453) ou, plus souvent, avec la « découverte » de l’Amérique

CE
EX
(1492). La période s’étendant DE
LES SOURCES du début des Temps modernes (marqués par l’arrivée de
L’HISTOIRE
Christophe Colomb en Amérique, en 1492) à la fin de la monarchie absolue (1789, début de
la Révolution française) comporte des sous-périodes essentielles, comme la Renaissance
CE2 Réponds aux questions.
CM1 au xvie siècle, la monarchie absolue de Louis XIV au xviie siècle, le siècle des Lumières au
CM2 1.e. Qu’appelle-t-on
xviii Le xixe siècle, que
les les historiens
sources font commencer
de l’histoire ? en 1789 avec la Révolution fran-
çaise, qui marque une rupture forte dans l’histoire de France, s’achève en 1914 avec la
Première Guerre mondiale, dont l’ampleur et la violence marquent une nouvelle ère. Le
xxe siècle et le monde actuel s’étendent de la Première Guerre mondiale (1914) à nos

jours : étudier cette période est essentiel pour permettre aux élèves de comprendre le
monde d’aujourd’hui.
Question La préhistoire
10. sont
2. Quels est beaucoup
les trois types plushistoriques
de sources longue que(pour
l’histoire (les élèves
chacune, donne peuvent cal- :
un exemple)
culer : la préhistoire a duré environ 2 millions d’années alors que l’histoire a duré environ
– ans).
5 000 , par exemple :

Question
– 11. La préhistoire a commencé il y a 5 000
, par exemple : ans environ.
Question 12. La frise chronologique s’arrête de nos jours car elle représente le passé et
– , par exemple :
s’arrête au présent : elle ne représente pas le futur.

E R CI
CE
EX

LES SOURCES DE L’HISTOIRE

CE2 Souligne les sources historiques selon leur type : en rouge les vestiges,
CM1
en bleu les sources écrites et en vert les sources orales.
CM2
Attention, ne souligne pas les éléments qui ne sont pas des sources de l’histoire.

1. les ruines d’un château fort 7. une lettre vieille de 1 000 ans

2. un tableau de Léonard de Vinci 8. une émission de radio sur les chevaliers

3. ton manuel d’histoire 9. une légende racontée par ma grand-mère

4. un journal du XIXe siècle 10. le portrait d’époque d’un roi de France

5. une flèche préhistorique 11. une lettre vieille de trois ans

6. le journal de demain 12. le témoignage à la radio d’une personne âgée

E R CI
CE
EX

LA PRÉHISTOIRE ET L’HISTOIRE

CE2 Parmi ces sources, barre celles qui ne peuvent pas dater de la préhistoire.
CM1
1. une hache en pierre polie 7. un plat en terre cuite

2. un texte de loi 8. un tissu en lin

3. une meule en pierre 9. un peigne à tisser en bois

4. une houe en métal 10. un journal

5. un livre 11. un plan

6. un panier d’osier 12. une photographie

37 L’ A n t i q u i t é

6
3. La mesure du temps
Il existe différentes façons de concevoir le temps : le temps que l’on vit, le temps de
l’expérience, celui que l’on perçoit grâce à des repères dans la succession des jours et
des années, et le temps historique, qui ambitionne de nous faire comprendre le temps
des autres, celui des sociétés qui nous ont précédés.

A. Le calendrier
■■Calendrier quotidien présentant la date du 14 juillet.
La fête nationale, qui a lieu le 14 juillet, commémore non pas, comme on le croit souvent,
la prise de la Bastille, le 14 juillet 1789, mais la « Fête de la Fédération », le 14 juillet 1790,
journée qui a marqué la réconciliation entre le roi et les révolutionnaires, donc l’unité de
la Nation. Le 14 juillet est devenu fête nationale sous la IIIe République, le 6 juillet 1880.
Certains proposaient d’autres dates : l’anniversaire du serment du Jeu de paume ou celui
de la nuit du 4 août, celui de la fin de la royauté, mais le choix s’est porté sur une date sans
connotation de violences pour obtenir l’adhésion de tous, et qui mettait au premier plan
l’idée d’unité populaire. Le 14 juillet est marqué par un défilé militaire sur les Champs-
Élysées, une garden-party à l’Élysée au cours de laquelle sont remis des honneurs à
certaines personnalités, et des feux d’artifice et bals populaires.
Question 3. Le mois de juillet comporte 31 jours.
Question 4. Le calendrier permet de se situer dans le temps.
■■Révisions

Les questions qui suivent sont l’occasion d’ancrer des connaissances acquises au cycle 2.
Question 8. Un jour, 24 heures, correspond à une rotation complète de la Terre sur
elle-même.
Question 11. Une année entière correspond au tour complet de la Terre autour du Soleil :
on parle de la révolution de la Terre autour du Soleil.

B. Le début de notre calendrier Histoire des arts


■■Éric de Saussure, L’Adoration des Mages, vitrail de l’église de la Réconciliation de Taizé, 1962.
Question 12. Le vitrail donne à voir la visite des mages venus adorer Jésus, peu après sa
naissance : Melchior, Balthazar et Gaspard (on ne voit que deux d’entre eux) apportant
de l’or, de l’encens et de la myrrhe. La fête de l’Épiphanie, le 6 janvier (ou le premier
dimanche après le 1er janvier), est une fête religieuse mais aussi populaire, au cours de
laquelle on mange une galette dans laquelle est cachée une fève (autrefois, une vraie fève
végétale) qui permet de « tirer les rois » de l’année au sort.
Question 13. L’artiste n’a utilisé que trois couleurs : violet, rouge (deux nuances) et jaune.
Cela crée une atmosphère à la fois sombre (la nuit ?) et chaude (la chaleur du foyer, la
lumière divine ?).
Question 14. Le nombre des années correspond au nombre d’années écoulées depuis la
naissance de Jésus de Nazareth.
■■Frise chronologique : l’histoire
Question 15. Jésus de Nazareth est né en l’an 1 : il n’y a pas d’année 0.
Question 16. La Révolution française de 1789 serait située entre 1000 et 2000, sur la droite
de la frise.
Question 17. L’histoire a commencé vers 3000 av. J.-C.

7
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Les Page
grandes
9
périodes de l’histoire de France
■■Frise chronologique : les grandes périodes de l’histoire.
Question 18. Dans l’ordre chronologique, les grandes périodes de l’histoire sont : l’Antiquité,
le Moyen Âge, les Temps modernes, la Révolution et le xixe siècle, le xxe siècle et notre
PRÉALABLE époque. Le découpage du temps
Question
CI
19. La période qui a duré le plus longtemps est l’Antiquité. Elle a commencé vers
R C
3000 av. J.-C. Les élèves peuvent calculer : 3000 avant Jésus-Christ plus 500 ans environ
E XE

LES JOURS, LES SEMAINES, LES MOIS, LES ANNÉES


après Jésus-Christ font un total de 3 500 ans environ.

CE2 Réponds aux questions.


CM1
1. Combien y a-t-il de jours dans une année ?

Combien y a-t-il de mois ? Combien y a-t-il de semaines ?

2. Combien y a-t-il de jours dans une semaine ? dans un mois ?

3. Combien de jours y a-t-il dans une année bissextile ?

Quelle est la prochaine année bissextile ?

E R CI
CE
EX

LES MOIS

CE2 Complète le schéma en écrivant le nom des mois puis réponds aux questions.
CM1 janvier
CM2 Pour trouver
le nombre de jours février août
dans un mois,
sers-toi de tes poings :
nomme les mois
en posant ton doigt
tantôt sur une bosse,
tantôt dans un creux ;
les mois que tu cites
sur une bosse
ont 31 jours ;
ceux que tu cites
dans un creux
ont 30 jours
(sauf février
qui en compte
28 ou 29).

1. Combien y a-t-il de jours en mars ? en juillet ?

2. Nomme un mois de 30 jours :

Nomme un mois de 31 jours :

3. Quels sont les mois de 31 jours qui se suivent ?

– et

– et

4. Quel est le mois le plus court de l’année ?

9 L’histoire et le découpage du temps

8
Histoires d’histoire

Depuis quand y a-t-il des rois et des reines ?


■■Akhenaton et Nefertiti, roi et reine d’Égypte, 1353-1337 av. J.-C.
Le sujet permet aux élèves de dépasser l’identification de la royauté avec le domaine des
contes et d’introduire la notion d’État.
Question 1. La question ancre la bonne compréhension que la royauté n’a pas toujours été
héréditaire et que les premiers chefs d’État ont été choisis.

Depuis quand la monnaie existe-t-elle ?


■■Pièce en bronze avec un épi de blé, vers 40 après Jésus-Christ, originaire de Judée, 1,7 centi-
mètre de diamètre.
L’apparition des monnaies n’est pas directement liée à celle des premiers États, mais
les États ont rapidement pris le contrôle des monnaies. Celles-ci revêtaient des aspects
différents : coquillages, marchandises étalon (sel, tissus, etc.), pièces métalliques… Ce
sont en général des États qui ont décidé de « fabriquer » des monnaies en frappant des
pièces (donc en imprimant leur marque) dans des métaux rares (pour limiter la masse
de monnaie) : ils contrôlaient­ainsi la valeur des choses, les échanges et l’argent (impôt)
qui pouvait leur revenir.
La monnaie facilite les échanges. Elle est un étalon, un droit
d’acheter, une sorte de « bon pour » : le sabotier achète des céréales avec ce « bon »,
l’agriculteur le réutilise pour acheter ce qu’il veut. L’invention de la monnaie a donc consi-
dérablement facilité les échanges et développé le commerce.
Question 2. La question poursuit un double objectif : d’une part, dans un but d’éducation
civique, de stimuler les échanges de services entre élèves ; d’autre part, par le question-
nement, de comprendre les difficultés d’un échange de gré à gré sous la forme du troc.

C’est quoi ces hiéroglyphes ?


■■Bas-relief sur la tombe d’Horemheb, Thèbes, Égypte, 1314 av. J.-C.
■■Portrait de Jean-Francois Champollion (1790-1832) par Léon Cogniet, 1831, huile sur toile,
73,5 x 60 centimètres, musée du Louvre.
Le sujet permet aux élèves d’appréhender davantage le travail des historiens dans l’une
de ses difficultés : la compréhension des sources, notamment lorsque les langues, et plus
encore les écritures, sont inconnues d’eux.

je réfléchis
Question 1. Cette réflexion amène les élèves à comprendre que la préhistoire ne correspond
pas à un mode de vie (« l’homme des cavernes ») mais à un domaine d’études scienti-
fiques pour des périodes où les sources disponibles sont insuffisantes pour permettre une
bonne connaissance. Les vestiges et surtout les témoignages oraux permettraient une
connaissance suffisante de la période récente pour qu’elle relève de la science historique,
non de la préhistoire.
Question 2. Les élèves travaillent en situation problème. Ils font appel à leur connaissance
personnelle (calendrier musulman, judaïque, chinois…). En l’absence de connaissances,
le maître guide la réflexion en demandant si tous les peuples du monde sont chrétiens
(ou ont des origines chrétiennes).

9
4. La Gaule et ses habitants

A. Les Gaulois
■■Carte : le peuplement de la Gaule.
Venus d’Asie Mineure (actuelle Turquie) vers 600 av. J.-C., des Grecs se sont installés
sur le rivage méditerranéen de la Gaule et ont fondé les premières villes de notre pays
(Marseille, Nice…). Plus tard, venus d’Europe centrale, des groupes celtes se sont installés
en Europe occidentale, notamment dans l’Est et le Nord de la Gaule puis dans le reste du
pays, vers le ve siècle av. J.-C. Ils ont constitué des cités indépendantes et avaient pour
activité essentielle l’agriculture et l’élevage du porc. Ils étaient réputés pour leur travail
des métaux, le fer en particulier, et leur habileté manuelle (invention du tonneau). Après
cette conquête, ils n’ont pas constitué la majorité de la population et ont dû imposer leur
langue et leur civilisation aux peuples plus anciens. Les uns et les autres ont trouvé, en
Gaule, des populations déjà installées dont on ignore les origines : sans doute des des-
cendants des peuples de la préhistoire.
■■Récit de la fondation de Marseille, vers 600 av. J.-C., rapporté par Justin au iiie siècle.
Justin est un historien latin du iiie siècle. Il raconte ici un événement bien antérieur à son
existence : la fondation de Marseille par les Grecs.
Question 1. L’observation de la carte montre que les Grecs sont arrivés du sud-est par voie
de mer.
Question 2. L’observation de la carte montre que les Celtes sont arrivés de l’est par la terre.
Question 3. Les élèves comprennent que Protis et ses compagnons étaient grecs : ils ve-
naient de Grèce.
Question 4. Les élèves traduisent le fait qu’ils ont été « séduits par la beauté du lieu » : ils
ont trouvé la région belle, cela leur a donné envie de s’y installer.
■■Statue d’un paysan gaulois, moulage de l’original en bronze, découvert à Vileron (Vaucluse),
ier siècle
apr. J.-C., 10 centimètres de hauteur, conservé au musée des Antiquités nationales de
Saint-Germain-en-Laye.
Question 5. Le paysan gaulois porte des braies moulantes, une tunique et la cape tradition-
nelle (la saie) des Gaulois, il a une allure simple. Il porte les cheveux courts. Son costume
ne diffère pas beaucoup de celui, plus tard, des paysans du Moyen Âge.

B. Des tribus en guerre


■■Un guerrier gaulois, bas-relief du iie siècle, musée du Louvre. Dans son entièreté, il présente
un Gaulois se battant contre un soldat romain.
Les Gaulois étaient divisés en tribus indépendantes : elles avaient chacune leur chef et
ne formaient pas un État uni ; elles s’affrontaient dans des guerres violentes, s’alliaient
parfois contre un ennemi commun. Pour se défendre, elles construisaient des forteresses
appelées oppidums, édifiés sur des emplacements défensifs (sommet de colline, boucle
de rivière) et entourés d’une muraille qui permettait aux habitants de vivre en sécurité.
Chaque tribu gauloise possédait ses oppidums, parmi lesquels le plus important faisait
office de capitale. L’enseignant peut lire en classe le texte suivant, en insistant sur le
caractère critique et excessif des propos de l’auteur.
Les Gaulois sont passionnés par la guerre, ils se mettent vite en colère et aiment se
battre. Si on les excite, ils se ruent tous ensemble à la bataille, sans se cacher et sans
regarder à droite ni à gauche. Ils sont simples et très irréfléchis, vantards, barbares et
sauvages. La victoire les rend insupportables mais la défaite les plonge dans la stupeur.
D’après Strabon, ier siècle apr. J.-C.

10
C. Trois catégories
H2.qxd:H2.qxd ■Reconstitution
8/05/07■8:45 Page 42

L’observation du document du manuel peut être illustrée par la lecture suivante.


En Gaule, il y a deux classes d’hommes importantes : celle des druides et celle des
guerriers. Les druides s’occupent des affaires religieuses. Ils enseignent aux jeunes.
R CI
Si Eun meurtre est commis, s’il y a une dispute au sujet d’un héritage ou des limites
CE
EX

d’un terrain, LEils PEUPLEMENT DE LA


jugent et fixent lesGAULE
amendes. Les druides ne vont pas à la guerre­ et
ne paient pas d’impôts. Les chevaliers participent à la guerre. Chacun, en fonction de
CE2 Complète
sa richesse­ la, rassemble
frise chronologique.
autour de lui un nombre plus ou moins grand de compagnons.
CM1
CM2
Les gens du peuple sont presque des esclaves. On ne leur demande jamais leur avis.
1. Mets un point bleu pour indiquer à partir de quand des Celtes sont arrivés en Gaule.
Ils sont parfois écrasés par leurs dettes ou par les impôts.
2. Mets un point rouge pour indiquer à partir de quand des Grecs sont arrivés en Gaule.
D’après Jules César, Guerre des Gaules, ier siècle av. J.-C.
3. Établis
Question une
9. La légende la
catégorie pour expliquer
plus les signes
nombreuse était utilisés.
celle des gens du peuple, constituée des
paysans, des artisans et des marchands.
Question 10. Les catégories qui avaient le plus de pouvoir étaient celle des guerriers,
parmi lesquels étaient choisis les chefs, et celle des druides, qui disposaient d’un pou-
voir prestigieux.

E R CI
CE
EX

LE PEUPLEMENT DE LA GAULE : LES GRECS

CE2 Lis le texte. Sous l’influence des


CM1
CM2 1. Souligne les changements que les Grecs ont apportés : Grecs, les Celtes ont
– en vert ceux dans le domaine de l’agriculture, adouci leurs façons de
vivre. Ils ont appris à
– en bleu ceux qui concernent les villes
cultiver la vigne, à greffer
– en rouge ceux qui concernent la manière de vivre.
les oliviers et à entourer
2. Que signifie la dernière phrase ? leurs villes de remparts. Ils
ont également appris à
respecter la loi, pas seule-
ment la force des armes.
D’après Justin, IIe siècle

E R CI
CE
EX

UNITÉ ET DIVERSITÉ DES GAULOIS

CE2 Souligne en bleu les phrases qui indiquent l’unité des Gaulois et en rouge celles qui
CM1
indiquent les différences et les divisions entre eux.
CM2
1. Les Gaulois étaient divisés en tribus indépendantes.

2. Les Gaulois parlaient la langue des Celtes.

3. Les Gaulois avaient le même mode de vie et les mêmes coutumes.

4. Les Gaulois s’alliaient parfois contre un ennemi commun.

5. Les Gaulois s’affrontaient parfois dans des guerres violentes.

42 L’ A n t i q u i t é
11
5. Les Gaulois

A. Des agriculteurs
■■Bas-relief du iie siècle représentant une moissonneuse gauloise, mesurant 1,5 mètre de large,
découvert en Belgique et conservé au musée Gaumais.
Question 1. Pendant qu’un mulet pousse l’engin (de droite à gauche, donc), le paysan main-
tient les tiges contre les dents qui les arrachent et les épis sont rejetés sur le côté. La
moissonneuse avance dans le même sens que l’âne (le paysan recule).
Question 2. La moissonneuse est plus rapide que la faucille à main de la préhistoire (nom-
breux épis coupés d’un coup, champ fauché de manière régulière).

B. Des artisans
■■Le cordonnier fabriquant des sabots, bas-relief du iie siècle sur une stèle provenant de Reims,
conservé au musée Lapidaire de Saint-Rémi à Reims.
■■Pichet en verre, iie siècle, conservé au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-
Laye.
Les artisans gaulois se sont fait remarquer dès avant la période gallo-romaine pour leurs
techniques, leurs savoir-faire et le raffinement de certaines de leurs productions. Ils
fabriquaient toutes sortes d’objets de la vie quotidienne (vêtements, chaussures, cou-
verts, récipients) mais aussi des objets précieux comme des récipients en verre et des
bijoux. Ils excellaient dans le travail du métal (forgeron) et celui du bois, matériau le plus
courant, et étaient renommés pour leurs céramiques. Durant la période gallo-romaine,
l’art et l’artisanat gaulois se sont encore développés, contribuant de manière majeure à
la richesse et à la prospérité de la civilisation gallo-romaine.
Question 3. Ce savetier (ou sabotier), à cheval sur un banc devant son établi, creuse un
morceau de bois pour en faire un sabot, appelé « galoche ». Il porte une tunique à capuche.
Sous le banc, on peut voir un panier avec ses outils. D’autres outils se trouvent accrochés
au mur, devant lui.

C. Des inventeurs
■■Le transport de tonneau, bas-relief du ier siècle.
On attribue aux Gaulois de nombreuses inventions dont : la moissonneuse ; le tonneau,
plus pratique (moins fragile et plus grand) que l’amphore pour le transport du vin ; le fer à
cheval à clous ; les roues cerclées de métal sans clous ; le savon ; le matelas ; les sabots.
Question 5. Ce bateau est tiré par des hommes à l’aide de cordes, ce que l’on appelle le
« halage ». Faire le lien avec la barque de la page 4.
Question 7. Avant l’invention du tonneau, on transportait le vin dans des amphores en terre
cuite, qui étaient lourdes et fragiles.

D. Des commerçants
■■Reconstitution : un marché en Gaule.
■■Pièce de monnaie, statère d’or des Parisii, ier siècle avant J.-C., conservée au British Museum
à Londres.
Question 9. Observer la présence d’un chariot tiré par un cheval ou un âne et faire égale-
ment le lien avec le transport des tonneaux sur le bas-relief précédent.
Question 11. La question permet de revoir l’intérêt de passer du troc au commerce moné-
taire abordé à la page 8.

12
SÉQUENCE 15 Les Gaulois
E R CI

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EX
LES TROIS CATÉGORIES DANS LA SOCIÉTÉ GAULOISE

CE2 Retrouve le nom de chacune des trois catégories dans la société gauloise :
CM1
CM2 les druides, les gens du peuple, les guerriers.

1. Les vivaient simplement et payaient de lourds impôts.

2. Les défendaient la tribu ; c’est parmi eux que les chefs


étaient choisis.

3. Les étaient des prêtres puissants et respectés.

E R CI
CE
EX

LE PEUPLE GAULOIS Les gens du peuple sont


traités comme des esclaves.
CE2 Lis le texte et applique les consignes. Ils ne peuvent prendre
CM1 aucune initiative puisqu’ils
CM2 1. Souligne en vert les passages qui montrent que les gens n’ont le droit de donner
du peuple étaient pauvres. leur avis sur rien. Beau-
coup, écrasés de dettes et
2. Souligne en rouge les passages qui montrent qu’ils ne
d’impôts, se mettent au
participaient pas à la vie politique.
service des gens riches, qui
3. Souligne en bleu les deux passages qui montrent qu’ils ont alors tous les droits sur
étaient maltraités. eux.
D’après Jules César, Ier siècle av. J.-C.
4. Explique ce qu’est un esclave :

E R CI
CE
EX

LES DRUIDES Les druides s’occupent des


affaires religieuses. Ils ins-
CM1 Lis le texte et applique les consignes. truisent les jeunes. Si un
CM2 meurtre est commis, s’il y
1. Souligne en bleu le passage sur le rôle religieux
a une dispute au sujet
des druides. d’un héritage ou d’un ter-
2. Souligne en vert le passage sur leur rôle judiciaire. rain, ils jugent et fixent les
amendes. Ils ne vont pas à
3. Souligne en violet le passage sur leur rôle éducatif.
la guerre et ne paient pas
4. Souligne en orange les deux privilèges qu’ont d’impôts.
les druides. D’après Jules César, Ier siècle av. J.-C.

43 L’ A n t i q u i t é

13
H2.qxd:H2.qxd 9/05/07 10:49 Page 44

E R CI

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LES GUERRIERS GAULOIS

CE2 Relie chaque terme à ce qu’il désigne sur le dessin


CM1
de ce soldat gaulois :

torque

casque

lance

bouclier

épée

braies

SÉQUENCE 16 La conquête de la Gaule par les Romains


E R CI
CE
EX

ROME ET SON ARMÉE

CE2 Relie chaque terme à ce qu’il désigne sur le dessin


CM1
de ce soldat romain :

casque

cuirasse

lance

bouclier

épée courte

44 L’ A n t i q u i t é
14
Histoires d’histoire

Les Gaulois mangeaient-ils du sanglier ?


■■René Goscinny, Albert Uderzo, Le Cadeau de César, 1974.
Faute de bien connaître le passé, les historiens d’autrefois ont inventé des légendes à
propos des Gaulois. En réalité, les Gaulois ne portaient pas forcément une moustache.
Ils n’étaient pas des « demi-sauvages » mais des hommes ingénieux qui ont notamment
inventé le savon. Et la Gaule était couverte de champs : les Gaulois vivaient de l’agriculture,
non de la chasse.
Question 1. Le cochon sauvage est le sanglier.

Pourquoi s’embrasse-t-on sous le gui le jour de l’An ?


Question 3. Le houx sert également à faire les décorations des fêtes de fin d’année.

Les Gaulois étaient-ils coquets ?


■■Torque (collier) gaulois, iiie-ier siècle av. J.-C., découvert à Soucy (Yonne), musée Cluny à Paris.

je réfléchis
Question 1. Par exemple, les Francs, les Bretons, les Espagnols, les Italiens, les Algériens,
les peuples de l’Afrique subsaharienne, les Bulgares et les Roumains…
Question 2. Les moissonneuses actuelles sont les « descendantes » des moissonneuses
gauloises mais elles sont plus grosses et sont actionnées par un moteur.
Question 3. De nos jours, la plupart des objets de la vie quotidienne sont fabriqués dans
des usines.
Question 4. La France vend notamment du vin, de l’artisanat de luxe et des produits agri-
coles, comme le faisaient les Gaulois, ainsi que des articles de mode (coquetterie des
Gaulois) et de l’aéronautique (caractère inventif des Gaulois) !

15
6. La conquête de la Gaule par les Romains

A. La puissance des Romains


■■Statue en bronze d’un soldat romain, iie-ier siècle av. J.-C.
■■Carte : Rome et ses territoires en 52 av. J.-C.
L’armée romaine comprenait des milliers de soldats, répartis en groupes (légions, batail-
lons, centuries…) sous une hiérarchie de généraux et d’autres officiers, aux fonctions
différentes (infanterie lourde, infanterie légère, cavalerie…). Elle utilisait un armement
perfectionné et était soumise à une stricte discipline.
Question 2. La ville de Rome, en Italie, dominait presque tout le pourtour de la Méditerranée
vers 52 av. J.-C. (la totalité du pourtour quelques années plus tard). Seul le Sud de la Gaule
était alors territoire romain.

B. Jules César et Vercingétorix


■■Buste de Jules César découvert à Arles, Ier siècle av. J.-C.
■■Monnaie gauloise en or et en argent, 52 av. J.-C.
Les historiens savent peu de choses à propos de Vercingétorix, le chef gaulois qui a dirigé
la résistance contre les Romains. D’abord chef des Arvernes, il entreprit de grouper les
tribus gauloises pour résister à César. Il subit un certain nombre d’échecs qui l’obligèrent
à utiliser la tactique de la terre brûlée. Il infligea à César une cuisante défaite devant
Gergovie en juin 52 av. J.-C. ce qui lui permit de se faire reconnaître commandant en chef
de l’ensemble des armées gauloises.
Un jeune Arverne, Vercingétorix, lève dans la campagne un corps de vagabonds. Il
exhorte ceux qu’il rencontre à prendre les armes. Les tribus s’accordent­à lui confier
le commandement. Il exige alors de toutes les cités qu’elles lui amènent un certain
nombre de soldats et fabriquent des armes. Vercingétorix convoque les chefs. Il ex-
plique : « On doit priver les Romains de vivres et de fourrage ; l’ennemi sera obligé de
partir. Il faut brûler les villes, de peur que les Romains en tirent des vivres. Ces moyens
semblent durs, mais il serait plus dur encore de voir nos femmes et nos enfants traités
en esclaves et que nous soyons égorgés. » Cet avis est unani­mement approuvé, on met
le feu.
Jules César, Guerre des Gaules, livre vii, 52 av. J.-C.

C. La défaite des Gaulois à Alésia


■■Reconstitution : la bataille d’Alésia.
L’armée dirigée par Vercingétorix tenta de couper la route aux Romains vers la Narbonnaise
en les attirant à Alésia. Elle s’enferma dans l’oppidum d’Alésia tandis que la cavalerie
partait chercher l’aide des autres peuples de Gaule pour prendre César à revers. Ce
dernier fit rapidement construire une double ligne de fortifications, pour assiéger Alésia
et se défendre contre les renforts attendus. Le siège dura deux mois au terme desquels
les Gaulois, affamés, se rendirent en jetant les armes par-dessus leurs propres fortifica-
tions (et non aux pieds de César, comme le tableau de Lionel Royer le donne à penser).
La défaite d’Alésia est l’événement le plus marquant de la conquête de la Gaule par les
Romains et, sans doute, le plus connu. Vercingétorix fut amené à Rome pour paraître au
triomphe de César et mourut étranglé en prison.

16
Vercingétorix prend le chemin d’Alésia pour prendre César au piège. Cette place était
située au sommet d’une montagne, dans une position si élevée qu’elle ne pouvait pas
être prise. Au pied de la montagne s’étendait une vaste plaine. Les Romains entre-
prennent d’y construire leur camp, autour du fort. Pendant la nuit, Vercingétorix envoie
la cavalerie appeler les Gaulois à la rescousse [pour qu’ils attaquent les Romains par-
derrière, pendant qu’ils cherchent un moyen de prendre Alésia].
César fait creuser trois fossés et installer une palissade. Devant, il place de grandes
fourches en bois. Le long de la palissade, il place des tours. Devant les fossés se
trouvent cinq rangs de troncs d’arbres et des branches taillées en pointe. Devant en-
core, il y a huit rangées de pieux, gros comme la cuisse, plantés dans un trou, la pointe
vers le haut.
Pendant ce temps, les Gaulois assiégés dans Alésia, voyant que les secours tardaient et
que les vivres commen­çaient à manquer, décidèrent d’expulser les malades, les vieux,
les femmes et les enfants, qui ne pouvaient combattre­.
Les Gaulois, voyant que les renforts n’arrivent pas et qu’ils n’ont plus de blé, se ras-
semblent et débattent sur ce qu’ils doivent faire. Les uns veulent se rendre, les autres
veulent tenter une attaque tant qu’ils ont encore des forces.
Les secours arrivent enfin devant Alésia et prennent position sur l’une des collines face
à la plaine. Le lendemain, leur cavalerie attaque. On voit d’Alésia tout ce qui se passe
dans la campagne. À la vue des secours, on s’empresse, on se félicite et tous les esprits
sont dans la joie. On se prépare à sortir. On combat de midi au coucher du soleil. Les
Gaulois, vaincus, rentrent dans Alésia.
Le lendemain, les Gaulois sortent silencieusement au milieu de la nuit et s’approchent
du camp romain. Ils tentent de combler les fossés mais beaucoup tombèrent sur les
pieux qu’ils ne voyaient pas. Après avoir perdu beaucoup de monde et voyant le jour
approcher, ils doivent se replier. Ils attaquent encore et encore, et sont vaincus à chaque
fois.
Jules César, Guerre des Gaules, livre vii, 52 av. J.-C.
Question 5. L’oppidum gaulois se trouve sur la hauteur ; il s’agit d’une place forte entou-
rée d’une muraille ; les pentes sont escarpées, ce qui rend l’ascension difficile (la prise
d’Alésia­était quasiment impossible). C’est un camp fortifié : fossé, palissade, tours de guet
en bois… Pour les défenses romaines, on distingue une fortification en bois encerclant
l’oppidum pour se défendre contre les troupes de Vercingétorix et une seconde protégeant
les Romains contre les Gaulois de l’extérieur.
Question 6. Les Romains n’ont pu conquérir Alésia car elle était fortifiée et située en hau-
teur. Les Gaulois n’ont pu vaincre les Romains car leur camp était bien défendu et forti-
fié. Les Gaulois qui sont arrivés n’ont pu aider efficacement les troupes d’Alésia car les
Romains leur barraient la route et leur campement était bien fortifié et imprenable. Ils
étaient en outre arrivés en trop petit nombre et bien tardivement (quand les fortifications
romaines étaient achevées). Les Gaulois d’Alésia se sont rendus à cause de la famine (ils
avaient épuisé leurs vivres).

Histoire des arts

■■Vercingétorix jetant les armes aux pieds de César, tableau de Lionel Royer, 1899, musée Croza-
tier, Le Puy-en-Velay.
Question 8. Ce tableau, postérieur au fait, n’est pas une source historique concernant la
bataille d’Alésia (mais en est une concernant la vision de l’histoire au xixe siècle).
Question 9. Vercingétorix est mis en valeur par le peintre qui en fait le cœur, le sujet prin-
cipal de son tableau, qui le détache du groupe pour le rendre bien visible.
Question 10. L’auteur a créé une atmosphère crépusculaire : celle d’une fin de journée illu-

17
CM1
de ce soldat gaulois :

torque

minée par un coucher de soleil mais brouillée par la lumière tombante et les fumées des
derniers combats. casque
Question 11. Le tableau de Lionel Royer donne une vision glorieuse mais erronée de la
reddition de Vercingétorix : lance
– les Gaulois portaient les cheveux courts et étaient imberbes (pas de moustaches) ;
– quand Vercingétorix s’est rendu, il était à pied, les chevaux ayant été mangés pendant
bouclier
le siège d’Alésia ;
– dans le texte de Jules César, les Gaulois d’Alésia ont « jeté les armes aux pieds » des
Romains, c’est-à-dire jeté leurs armes par-dessusépée les fortifications avant d’ouvrir les
portes de l’oppidum et de se présenter sans arme aux Romains ;
– jamais les Romains n’auraient laissé un chef gaulois s’approcher aussi près de Jules
braies
César, au risque qu’il le tue !

SÉQUENCE 16 La conquête de la Gaule par les Romains


E R CI
CE
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ROME ET SON ARMÉE

CE2 Relie chaque terme à ce qu’il désigne sur le dessin


CM1
de ce soldat romain :

casque

cuirasse

lance

bouclier

épée courte

44 L’ A n t i q u i t é

18
H2.qxd:H2.qxd 8/05/07 8:45 Page 45

E R CI

CE
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ROME ET SES TERRITOIRES

CE2 Complète la carte de Rome et ses territoires.


CM1
CM2 1. Colorie en jaune les régions contrôlées par les Romains au début de notre ère.

2. Écris au bon endroit : Égypte, Grèce, Gaule, Méditerranée, Rome.

3. Complète la légende et donne un titre à la carte.

TITRE :

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LES GAULOIS CONTRE LES ROMAINS

CE2 Complète la frise chronologique.


CM1
CM2 1. Mets un point pour situer la bataille d’Alésia dans le temps et écris son nom et sa date.

2. Colorie en vert la période de la Gaule libre (avant la défaite gauloise) et en jaune


celle de la Gaule conquise (après la défaite), et écris le nom de chaque période

45 L’ A n t i q u i t é

19
Histoires d’histoire

Que s’est-il vraiment passé à Alésia ?


La redécouverte du tableau de Lionel Royer peut être l’occasion de lire cet extrait d’un
manuel scolaire du xixe siècle qui, lui aussi, magnifie l’histoire.
Le noble cœur de Vercingétorix n’hésita pas : il résolut de se livrer lui-même. Alors, se
parant pour son sacrifice héroïque comme pour une fête, Vercingétorix, revêtu de sa
riche armure, monta sur son cheval de bataille. Il fit ouvrir les portes de la ville puis
s’élança au galop jusqu’à la tente de César. Arrivé en face de son ennemi, il arrêta
d’un coup son cheval, d’un bond saute à terre, jette aux pieds du vainqueur ses armes
étincelantes d’or et, fièrement, sans un seul mot, attend immobile qu’on l’enchaîne.
Vercingétorix avait un beau et noble visage ; sa taille superbe, son allure altière, sa
jeunesse produisirent un moment d’émotion dans le camp de César.
D’après G. Bruno, Le Tour de France par deux enfants, 1877.

Pourquoi, malgré sa défaite, Vercingétorix est-il célèbre ?


Histoire des arts
■■Vercingétorix, sculpture en plâtre de Frédéric-Auguste Bartholdi, vers 1901-1903.
Pendant longtemps, ni les historiens ni les artistes ne se sont intéressés à Vercingétorix,
qui était comme oublié. Au xixe siècle, au contraire, son image a été considérablement
façonnée et magnifiée, avec l’essor du nationalisme (Vercingétorix est alors devenu le pre-
mier « grand » Français, le symbole de la résistance farouche des Gaulois aux Romains)
et du romantisme.
Question 2. Après avoir relevé les descriptions, constater que l’imagination tend à magnifier
les choses : Vercingétorix était peut-être petit, vilain…

Par qui la ville de Rome a-t-elle été créée ?


■■La Louve du Capitole, vers 400 av. J.-C., avec Remus et Romulus, ajoutés au xve siècle par
Antonio del Pollaiuolo, bronze, 1,14 mètre de large, Palazzo dei Conservatori, Rome.
■■Lutteurs formant la poignée en bronze d’un couvercle, sculpture étrusque, ive siècle. av. J.-C.,
21 centimètres de large, Kunsthistorisches Museum, Vienne (Autriche).
Selon la légende, les jumeaux Romulus et Remus étaient les descendants d’un prince
grec. Vers 800 av. J.-C., les deux bébés ont été abandonnés dans un panier déposé sur un
fleuve. Leur couffin s’est échoué sur la rive. Une louve les a allaités jusqu’à ce que des
bergers les recueillent.
Romulus voulait fonder la ville sur la colline du Palatin, tandis que Remus préférait
l’Aventin. Ils discutèrent et en vinrent aux mains. Les colères dégénérèrent en lutte
meurtrière. Dans la bagarre, Remus tomba, frappé à mort. Romulus resta donc seul
maître. Après sa fondation, la ville prit le nom de son fondateur.
D’après Tite-Live, Histoire romaine, ier siècle av. J.-C.

je réfléchis
Question 2. La question permet de vérifier que les élèves ont bien compris les causes de la
défaite d’Alésia : le mauvais timing (mauvaise coordination avec les troupes arrivées à la
rescousse) et le fait de s’être laissés enfermer, sans vivres suffisants, persuadés d’une
victoire rapide.

20
Question 3. L’Europe sous la domination des Romains ne ressemble pas à l’Union euro-
péenne, qui est une communauté de pays volontairement unis, ayant un statut égal.

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LES GAULOIS CONTRE LES ROMAINS

CM1 Lis le texte et complète le fléchage de la reconstitution d’Alésia


CM2
en recopiant les passages soulignés.

L’armée de Vercingétorix attira les Romains en se réfugiant dans l’oppidum d’Alésia, au sommet
de la colline. Jules César assiégea les Gaulois en installant ses troupes autour de l’oppidum. Il fit
construire deux palissades :
– une palissade intérieure pour empêcher Vercingétorix et les Gaulois de sortir de l’oppidum,
– une palissade extérieure pour se protéger des Gaulois venus au secours des assiégés.
Le camp romain était installé entre les deux palissades, lesquelles étaient surmontées de tours
et protégées par des fossés remplis d’eau et des pieux enfoncés dans le sol, pointe vers le haut.
Les Gaulois ne parvinrent pas à vaincre les Romains et Vercingétorix dut se rendre.

1. 2. 3. 4.

5. 6. 7. 8.

46 L’ A n t i q u i t é

21
7. La Gaule romaine

A. La Gaule province romaine


■■Voie domitienne, traversant la Narbonnaise pour relier la péninsule ibérique (Espagne) à
l’Italie, construite à la fin du iie siècle av. J.-C.
■■Carte : la Gaule romaine.
Pour établir leur domination politique et militaire sur la Gaule, les Romains divisèrent
le territoire en trois provinces ou Trois Gaules (en plus de la Narbonnaise, déjà romaine
depuis 125 av. J.-C.) : l’Aquitaine, la Celtique et la Belgique. Les Romains choisirent Lyon
pour capitale des Gaules.
Question 1. Remarquer que la rue est pavée, ce qui facilite la circulation des troupes par
temps de pluie (pas de boue glissante dans laquelle « patiner »).
Question 2. Pour permettre à l’armée de circuler et de contrôler le pays, les Romains
construisirent un réseau de voies pavées et de ponts permettant de franchir les cours
d’eau et les vallées, tel le pont du Gard. Ces routes contribuèrent à établir la pax romana,
Rome imposant par ailleurs une cohabitation pacifique aux tribus. Avec la construction
de ports, elles permirent aussi de développer le commerce en Gaule et de faire venir à
Rome les richesses produites sur le territoire nouvellement conquis.
Question 3. Les quatre provinces de la Gaule romaine sont, du nord au sud : la Belgique,
la Celtique, l’Aquitaine et la Narbonnaise. On pourra noter que trois de ces noms servent
toujours à désigner un pays et deux régions.
■■La Colonne des contribuables, colonne d’argile au relief représentant un contribuable payant
ses impôts, iiie siècle, musée luxembourgeois, Arlon.
Question 4. L’étude du document permet de voir que le Gaulois, debout, est sans doute un
homme du peuple (bâton à la main, vêture simple), son geste indiquant une discussion
animée.
Question 5. Les impôts servent à payer les dépenses communes : à l’époque romaine, la
construction et l’entretien des routes et des autres équipements comme le mur de forti-
fications, l’entretien de l’armée…

B. Les Gaulois
■■La Colonne des fermiers, colonne d’argile au relief représentant des paysans travaillant la
terre, iiie siècle, musée luxembourgeois, Arlon.
La romanisation de la Gaule rurale demeura partielle : la majorité des ruraux était de
petits paysans, qui produisaient des céréales et élevaient quelques animaux pour leur
propre consommation. Ils conservèrent leurs coutumes et un mode de vie qui ressemblait
à celui d’avant la romanisation.  

C. Les Gallo-Romains
■■Extrait du discours de l’empereur romain Claude, en 48. Au xvie siècle, un habitant de Lyon
découvrit une plaque de bronze dans son champ dans le quartier de Chamrousse à Lyon, avec
cette inscription. La plaque est conservée à Lyon, au musée de la Civilisation gallo-romaine.
Après la conquête romaine, un grand nombre de Gaulois installés dans les villes adop-
tèrent le mode de vie des Romains. Ils utilisaient la langue latine, d’où vint peu à peu
la langue française. Beaucoup de ces « Gallo-Romains » aspiraient à devenir citoyens
romains, de manière à avoir le droit de posséder des terres, de voter et d’obtenir des
postes importants. Pour cela, ils devaient servir plusieurs années dans l’armée romaine
ou obtenir une décision de l’empereur.

22
■■Statue d’un Gallo-Romain, ier siècle, découverte à Vachères.
La citoyenneté romaine fut d’abord réservée à quelques privilégiés mais l’édit de Caracalla
en 212, qui offrit potentiellement la qualité de citoyen à tous les hommes libres, acheva
un long processus qui contribua à intégrer dans l’État romain des cultures­et des peuples
différents.
Question 7. L’empereur propose que l’on donne aux notables gaulois qui sont déjà citoyens
romains et qui ont la fortune requise le droit de devenir sénateurs à Rome.
Question 8. L’empereur prend pour argument l’expérience menée dans d’autres régions
durant des périodes antérieures (il rappelle que les Romains ont toujours pratiqué une
politique d’intégration et explique que l’empire a tout à gagner à la fusion progressive des
H2.qxd:H2.qxd 9/05/07 élites
10:44 des
Pagepeuples
47 qui le composent) et la fidélité prouvée des Gaulois depuis un siècle.
Question 9. Ce Gallo-Romain porte une cotte de mailles, une ceinture avec une épée au
côté, un torque (caractéristique des Gaulois) autour du cou et, par-dessus, une grande
robe (toge) dont on ne voit que le drapé sur son épaule et devant. À son côté se trouve son
bouclier. Il s’agit donc d’un soldat (officier), qui a obtenu le statut de citoyen en servant
SÉQUENCE 17 La Gaule romaine
dans l’armée romaine.

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LA GAULE, PROVINCE ROMAINE

CE2 Complète la carte de la Gaule romaine.


CM1
CM2 1. Colorie en jaune les régions dominées par les Romains.

2. Repasse en rouge les limites de la Gaule.

3. Place le nom des provinces romaines et celui de la capitale des Gaules :


Belgique, Lyonnaise, Aquitaine, Narbonnaise, Lyon.

4. Complète la légende et donne un titre à la carte.

TITRE :

LÉGENDE

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LA GAULE, PROVINCE ROMAINE


8. La romanisation des villes
La romanisation concerne bien davantage les villes créées ou transformées par les
Romains (Bordeaux, Lyon, Toulouse, Besançon, Arles…) sur le modèle de Rome. Dans
ces villes, les plus riches Gaulois vivaient à la romaine et l’on vit émerger une nouvelle
civilisation : celle des « Gallo-Romains », expression qui témoigne bien de la spécificité
de la romanisation de la Gaule, en comparaison avec celle des autres pays conquis par
les Romains. Les Gallo-Romains parlaient latin, administraient leurs villes et se diver-
tissaient comme les Romains (bains et rencontres entre amis aux thermes), pratiquant
bientôt le culte impérial. Mais les échanges ne furent pas unilatéraux : à l’inverse, les
Romains emprun­tèrent aux Gaulois leurs inventions dans l’artisanat (savon, tonneau…) et
dans l’agriculture (moissonneuse…). En installant un nouveau mode de vie fait de confort,
de convivialité et de prospérité, la ville joua un rôle de premier plan dans la romanisation
de la Gaule. La construction des monuments, l’organisation des fêtes reposèrent sur les
largesses des citoyens les plus riches qui, par leurs dons, permirent aux autres citadins
de vivre dans un cadre agréable, de se rassembler dans des fêtes civiques et de profiter
des distributions d’argent ou de nourriture. Ces citoyens reçurent, en contrepartie, des
titres et des privilèges honorifiques qui firent d’eux des notables dans la cité.

A. Des monuments Histoire des arts

■■L’arc de triomphe d’Orange, ier siècle.


Ce monument a été construit en l’honneur des soldats romains qui ont fondé la ville
d’Orange.
Question 2. Les élèves parisiens pensent notamment à l’Arc de triomphe de la place de
l’Étoile, celui du Carrousel en face du Louvre mais aussi, inspirée de sa forme, la Grande
Arche de la Défense, située dans le prolongement d’une ligne reliant les deux premiers.

B. Des équipements Histoire des arts

■■Le pont du Gard, ier siècle.


Le pont du Gard est un aqueduc romain construit au ier siècle, par un architecte dont le nom
a été oublié, au-dessus de la vallée du Gard ou Gardon, dans le Sud de la France. Long de
275 mètres, il atteint 49 mètres dans sa plus grande hauteur, ce qui en fait le pont-aque-
duc romain le plus haut du monde. Entièrement en pierre, il a été construit à sec, sans
mortier (sauf la partie haute du canal, pour les besoins en étanchéité), les pierres étant
retenues par des tenons de chêne. Son volume (20 000 m3) équivaut au volume solide de
la tour Eiffel.
Question 3. L’aqueduc achemine l’eau depuis Uzès sur un parcours de 50 kilomètres pour
atteindre Nîmes, où elle alimentait des fontaines publiques et des thermes. Elle permettait
de laver les rues de la ville, d’épurer les égouts et apportait l’eau courante aux plus riches
habitations. La salubrité de la ville était un signe de la puissance de l’aristocratie locale.
Question 4. Les pierres du pont, qui proviennent d’une carrière située à 600 mètres en
aval, ont été transportées par voie d’eau sur le Gardon. Les plus lourdes pèsent jusqu’à
6 tonnes. Elles ont été montées grâce des échafaudages et à une « cage à écureuil ».
Les travaux ont nécessité 800 à 1 000 ouvriers simultanément présents sur ce chantier
colossal, qui n’a duré que cinq ans.

C. La vie des Gallo-Romains Histoire des arts

■■Les arènes de Nîmes.

24
■■Reconstitution : les jeux du cirque.
Les amphithéâtres et les arènes étaient des monuments symboliques des villes romaines.
La Gaule en comptait une cinquantaine, plus ou moins conservée. Les gradins pouvaient
accueillir 20 000 spectateurs. L’amphithéâtre de Nîmes, construit au ier siècle, au centre
de la ville, servait aux combats de gladiateurs et aux chasses. Ces spectacles, offerts par
les élus locaux, opposaient des hommes armés à des animaux sauvages ou des animaux
entre eux, et étaient très prisés.
Question 6. Les élèves font le lien avec la forme arrondie d’un cirque qui permet de voir le
spectacle depuis toutes les places.
Question 10. La romanisation des villes eut ses limites : les citadins modestes conservèrent
en partie leur mode de vie et leur langue.

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E R CI
CE
EX

LES VILLES GALLO-ROMAINES

CM1 Relie chaque nom au monument gallo-romain qui le représente :


CM2
aqueduc théâtre temple arc de triomphe arènes

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CE
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LA VIE QUOTIDIENNE DANS LES VILLES GALLO-ROMAINES


Histoires d’histoire

Pourquoi tous les chemins mènent-ils à Rome ?


■■Borne sur une route romaine, musée de la Civilisation romaine à Rome.
Question 1. Par exemple, les élèves pourraient employer cette expression quand ils usent
de différentes méthodes personnelles pour apprendre la même poésie.

Que faisaient les enfants gaulois ?


■■Bas-relief de l’école découvert à Neumagen-Dhron (Allemagne), grès, hauteur : 60 centi-
mètres, Rheinisches Landesmuseum de Trèves. Deux élèves lisent sur un rouleau de papyrus. A
droite arrive un autre élève qui lève la main comme pour s’excuser de son retard.
Question 2. Les élèves comprennent que l’école est le seul moyen de pouvoir choisir son
avenir.
Question 3. Faire le lien avec le quotidien de la classe.

Pourquoi le coq est-il le symbole du football français ?


■■Logo de la Fédération française de football.
■■Coq en bronze, iie siècle.
■■Coq sur la grille du palais de l’Élysée.
Les Celtes furent appelés Galli par les Latins, sans doute du nom de leur animal fétiche,
gallus qui signifie coq en latin : les premières traces de cette appellation remontent à 250
av. J.-C. sous la plume d’auteurs latins.
Question 4. Le palais de l’Élysée est la résidence du président de la République française.
Question 5. On voit également des coqs sur les clochers des églises : ce sont généralement
des girouettes qui indiquent le sens du vent.
Question 6. Le coq sert également d’emblème à l’équipe de France de rugby et l’équipe de
France d’escrime.

je réfléchis
Question 1. La France n’est plus divisée en « provinces » mais en « régions ».
Question 2. De nos jours, les habitants de notre pays payent encore des impôts mais pas
aux Romains.
Question 3. Les citoyens français sont les personnes qui ont obtenu la nationalité française.
Question 5. Le principal changement concernerait la langue, puisque nous ne parlerions
pas le français, principalement issu du latin, la langue des Romains.

26
9. Les débuts du christianisme

A. Jésus et son enseignement


■■Sermon sur la montagne, miniature, manuscrit du xiiie siècle, bibliothèque Mazarine à Paris.
Le christianisme est né au ier siècle, prêché par un Juif de Palestine, Jésus, qui s’affirmait
fils de Dieu. Il parcourut le pays en prônant la croyance en un dieu unique et l’immortalité
de l’âme, dans le prolongement de la religion juive, mais aussi par le commandement fait
aux hommes, tous égaux entre eux, de vivre dans la fraternité, fondant ainsi un mode de
vie nouveau. Considéré par certains comme le « Messie » (l’envoyé de Dieu attendu par
les Hébreux), par d’autres comme un agitateur, il fut condamné à mort sur l’ordre des
Romains et crucifié à Jérusalem, probablement en l’an 30. Après sa mort, ses proches
affirmèrent l’avoir vu vivant, preuve pour eux qu’il était bien le « Messie ».
Question 1. Jésus, en haut, lève deux doigts, ce qui signifie qu’il enseigne.
Question 3. On reconnaît les disciples de Jésus de Nazareth, également saints, à gauche et
à droite de lui, à l’auréole de lumière autour de leur tête.
Question 4. Parmi les disciples, en haut, et la foule en bas, l’artiste a figuré : l’émotion de
certains, représentée par une main sur la poitrine, et l’adhésion au message de Jésus,
par une main tendue ou un doigt pointé.
Question 5. Les élèves ne font pas toujours bien le lien avec l’an 1 de notre calendrier : la
question est l’occasion d’expliquer ce sous-entendu.
■■Le bon Samaritain : une histoire racontée par Jésus.
« Un homme se rendait de Jérusalem à Jéricho. En chemin, il tomba sur des bandits
qui lui volèrent ses habits et le frappèrent, puis s’en allèrent, le laissant à demi mort.
Un prêtre qui passait par là le vit et passa son chemin. Un autre homme arriva là et
le vit, mais il poursuivit sa route sans s’arrêter. Enfin, un voyageur arriva sur la route,
près de lui. En le voyant, il fut pris de pitié. Il s’approcha de lui, soigna ses blessures,
y versant de l’huile et de l’alcool. Puis il le fit monter sur son âne, l’emmena dans un
hôtel et le soigna. Le lendemain, il donna de l’argent à l’hôtelier et lui dit :
– Prenez soin de lui, et tout ce que vous dépenserez en plus, je vous le rembourserai
quand je repasserai par ici. »
Jésus ajouta : « Vivez en vous comportant comme cet homme. »
D’après saint Luc, Évangile, ier siècle
Question 8. Jésus avait l’habitude de raconter des histoires (des « paraboles ») pour faire
comprendre son message. Elles ont ensuite été mises par écrit par des proches. Il prône
ici la fraternité entre les hommes.

B. L’essor du christianisme
■■Saint Paul dans la synagogue de Damas en Syrie, mosaïque du xiie siècle, Duomo di Monreale,
Sicile.
Originaire de la ville de Tarse (dans l’actuelle Turquie), juif appartenant à la diaspora et
citoyen romain, parlant et écrivant le grec, Paul de Tarse, dit saint Paul, n’a pas connu
Jésus mais fut bouleversé par une vision qu’il aurait eue du Christ ressuscité. Converti
au christianisme en 38, il entreprit de nombreux voyages sur le pourtour méditerranéen
pour répandre le message de Jésus. Il mourut décapité à Rome vers 67. Paul est celui
par qui le christianisme est sorti du milieu juif palestinien et a pénétré le monde romain.
Son apport au christianisme est déterminant.
Question 9. Si les élèves ont bien étudié le document de la page précédente, ils identifient

27
l’auréole, symbole de sainteté, autour de la tête de saint Paul, ainsi que le geste du
« prêcheur ».
■■Carte : les premières communautés chrétiennes au iiie siècle.
Question 10. Les communautés chrétiennes se sont développées dans les territoires ro-
mains, malgré les réticences de Rome qui interdit longtemps la nouvelle religion, car son
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caractère monothéiste s’opposait au caractère divin de l’empereur.

C. L’Église chrétienne
■■Élection du pape Fabien en 250, huile sur toile de Huguet Jaume (1415-1492), 90 centimètres
SÉQUENCE
de Les débuts du christianisme
21 Bonnat à Bayonne.
large, musée
Le tableau présente
E R CI
deux parties : à gauche, la descente d’une colombe sur la tête de
CE
EX

Fabien, simple laïc présent à Rome au moment de l’élection du pape et ainsi désigné,
VOCABULAIRE
selon la tradition, par le Saint-Esprit et, à droite, le pape Fabien, devenu évêque de Rome
et
CM1
pape. Donne la définition des mots suivants.
CM2
Question 11. Les élèves identifient le pape sur son trône et remarquent l’auréole, symbole
1. monothéiste :
de sainteté.
Question 13. Sur la frise chronologique, il faudrait placer les premiers chrétiens à droite de
l’an 1, après l’an 1 et la vie :de Jésus de Nazareth.
2. polythéiste

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CE
EX

LA VIE DE JÉSUS

CE2 Indique par une croix les phrases qui sont justes.
CM1
CM2 1. Jésus de Nazareth était polythéiste.

2. Il vivait en Palestine, un pays alors dominé par les Gallo-Romains.

3. Jésus est né en l’an 0.

4. On fête la naissance de Jésus le jour de Noël.

5. Jésus prônait un mode de vie fondé sur la fraternité.

6. Jésus a été condamné à mort et pendu.

7. Les historiens affirment que Jésus est ressuscité.

8. Après sa mort, les proches de Jésus ont diffusé son message.

E R CI
CE
EX

L’ESSOR DU CHRISTIANISME

CE2 Complète la frise chronologique.


CM1
CM2 1. Indique la naissance de Jésus de Nazareth par un point.

2. Colorie en jaune la période depuis cette date et écris : christianisme.

28
52 L’ A n t i q u i t é
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E R CI

CE
EX
LES DÉBUTS DU CHRISTIANISME

CE2 Complète la carte des débuts du christianisme.


CM1
CM2 1. Colorie en jaune les territoires dominés par Rome.

2. Situe la Palestine par un point rouge et écris son nom.

3. Complète la légende et donne un titre à la carte.

TITRE :

SÉQUENCE 22 La christianisation de la Gaule


E R CI
CE
EX

VOCABULAIRE

CE2 Trouve le mot correspondant à chaque définition :


CM1
CM2 1. la religion de ceux qui croient en Jésus de Nazareth et en son message :

2. une personne qui adhère à la religion fondée sur l’enseignement de Jésus :

3. adopter une religion :

4. les actions entreprises pour maltraiter sans relâche ceux qui voulaient suivre l’ensei-

gnement de Jésus :

53 L’ A n t i q u i t é

29
10. Le christianisme en Gaule

A. La conversion des Gaulois Histoire des arts

■■Vitrail de la cathédrale de Chartres, 1215-1225.


Construite sur les vestiges d’une ancienne cathédrale romane, détruite par un incendie, la
cathédrale de Chartres est l’une des plus belles cathédrales de France, du fait notamment
de ses 173 vitraux, qui datent des xiie et xiiie siècles et, pour la plupart, ont été conservés
depuis l’origine. Ils sont célèbres pour leurs couleurs, notamment le bleu (dont le secret
de fabrication s’est perdu au fil du temps) et le rouge vif.
Saint Martin de Tours est l’un des saints les plus populaires en France. Soldat de l’armée
romaine, il se convertit très jeune au christianisme et créa un monastère dans lequel il
se retira, avant de devenir évêque de Tours et de consacrer sa vie à la conversion de la
Gaule romaine. Connu de son vivant comme le « soldat du Christ », il est resté célèbre
grâce à la biographie faite par son contemporain Sulpice Sévère, qui rapporte le célèbre
épisode représenté sur ce vitrail :
Ce jour-là, Martin n’avait sur lui que ses armes et son manteau de soldat, au milieu d’un
hiver si froid que bien des gens mouraient. Il rencontra à la porte de la ville d’Amiens un
pauvre sans habit : le pauvre homme avait beau supplier les passants, tous passaient
leur chemin. Martin, rempli de Dieu, comprit qu’il devait faire quelque chose. Mais que
faire ? Il n’avait que son manteau. Alors, saisissant son arme, il coupa son manteau en
deux, en donna un morceau au pauvre et se rhabilla avec le reste. Quelques personnes
voyant cela se mirent à rire. Mais beaucoup regrettèrent de n’avoir pas agi ainsi.
D’après Sulpice Sévère, Vie de saint Martin, ve siècle
Question 1. La couleur inhabituelle pour une auréole, ordinairement plutôt dorée ou jaune,
a été choisie pour des raisons artistiques, de façon à répondre en écho aux couleurs du
tour du vitrail et de l’encadrement de la porte de la ville.
Question 2. Saint Martin partage son manteau en deux avec son épée.
Question 3 et question 4. Saint Martin fait un geste de fraternité, conforme au message de
Jésus de Nazareth.
Question 5. Le vitrail est un assemblage décoratif ou figuratif de verres colorés servant à
clore une fenêtre dans laquelle il forme un support ajouré qui laisse passer et colore la
lumière.
Question 7. Les baguettes de plomb correspondent à tous les traits noirs.
■■Baptême de Feirefiz, manuscrit tiré de Parzival, Titurel et Tagelieder, Wolfram von Eschenbach
(vers 1170-1220), enluminure du sud-ouest de l’Allemagne, 1250, Bayerische Staatsbibliothek à
Munich.
Question 8. Le baptisé est plongé dans un baptistère où il est aspergé d’eau en signe de
purification et de renaissance. À ses côtés, à droite, se tient le religieux qui le baptise.
Question 9. La fresque se distingue de la peinture murale en ce qu’elle ne recouvre pas
l’enduit mais l’imprègne, de manière à obtenir un résultat durable.

B. Les persécutions
■■Martyr de Saint Savin, fresque, Saint-Savin-sur-Gartempe, xie siècle.
Le moine saint Savin aurait vécu en Gaule au ve siècle où il serait mort en martyr avec
son frère saint Cyprien. L’abbatiale de Saint-Savin-sur-Gartempe en Poitou-Charentes
(xie siècle), construite sur le lieu de leur martyr, est l’un des fleurons de l’art roman, du
fait notamment de ses fresques. Commanditées par les moines bénédictins aux xie et

30
xiie siècles,
celles-ci recouvrent la quasi-totalité de l’intérieur de l’édifice et forment un
ensemble exceptionnellement complet et bien conservé. Sur cette fresque, on voit saint
Savin subissant le supplice de la roue, d’après lequel le condamné était attaché à une
H2.qxd:H2.qxd
roue en rotation, jusqu’à en mourir.
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■■Lettre des chrétiens de Lyon aux chrétiens de Turquie, iie siècle.
Une lettre écrite par les chrétiens de Lyon à leurs frères d’Asie et de Phrygie montre les
chrétiens arrêtés après une manifestation hostile de la foule. L’exécution des chrétiens a
lieu dans
E R C I l’amphithéâtre des Trois Gaules, dans l’actuel quartier de la Croix-Rousse. On
CE
EX

connaît le sort notamment de Blandine,


LA CHRISTIANISATION DEune jeune servante qui subit la torture plusieurs
LA GAULE
fois avant d’être mise dans un filet et livrée à un taureau.
CE2 10. D’après
Complète
Question la chronologique.
la frise fresque et le texte, les chrétiens enduraient les insultes, les cris
CM1
et les coups, les arrestations, les pillages, la prison, des tortures indescriptibles parmi
CM2 1. Indique la naissance de Jésus de Nazareth par un point rouge.
lesquelles les fouets, les fauves, la chaise de feu, l’enfermement dans un filet pour être
livré 2. Colorie
à un en rouge
taureau, le IIe àetmort
la mise le IIIe et
siècle, au cours
le supplice dedesquels
la roue. les peuples de la Gaule se sont
convertis au christianisme.
C. Les premières églises Histoire des arts
3.Trace un trait pour indiquer la période d’interdiction du christianisme et des persécutions
■■Mosaïque représentant l’église de Tours au ive siècle.
dans les territoires dominés par Rome : de la fin du Ier siècle au IVe siècle.
La diffusion du christianisme se fait surtout au iiie siècle, où il gagne en profondeur. Mais
4. Établis une légende pour expliquer les signes utilisés sur la frise chronologique.
les Églises de Gaule sortent vraiment de l’ombre quand l’empereur Constantin, converti au
christianisme depuis peu (312), reconnaît officiellement le christianisme en 313, par l’édit
de Milan. En 337, à la mort de l’empereur, le christianisme s’organise en se calquant sur
le cadre politique existant. Les évêques, élus par les communautés chrétiennes, dirigent
des espaces qui serviront de cadre aux futurs diocèses. La nouvelle religion pénètre plus
nettement dans le Midi que dans le Nord de la Gaule, comme l’atteste la géographie des
nécropoles et des lieux de culte. À la fin du ive siècle, saint Martin de Tours décide de se
consacrer à la christianisation des campagnes, qui reste plus superficielle que celle des
villes.

E R CI
CE
EX

LA CHRISTIANISATION DE LA GAULE

CM1 Fais des recherches et explique le rôle joué par ces saints
CM2
chrétiens dans la christianisation de la Gaule.

1. Saint Martin :

2. Sainte Blandine :

31
54 L’ A n t i q u i t é
Histoires d’histoire

Les Gaulois croyaient-ils en Dieu ?


■■Épona, déesse des cavaliers, statue en bronze du iie siècle, découverte à Champoulet (Loiret).
La mythologie celte de la Gaule est mal connue. César évoque un dieu-père « dont tous
les Gaulois se vantent d’être issus ». Certains vestiges de la statuaire permettent de
croire à la prépondérance d’une déesse-mère, épouse à la fois de Taranis, dieu du Ciel, et
d’Ésus, dieu de la Terre. Le panthéon gaulois compte d’autres dieux, dont certains ont été
assimilés aux dieux gréco-romains au moment de la romanisation : Toutatis ou Teutatès,
dieu de la Tribu, Taranis, dieu de la Foudre, Épona, déesse de la Guerre mais aussi protec-
trice des chevaux et des voyageurs, Ésus-Cernunos, dieu de la Végétation, Belenos, dieu
guérisseur, Borvo, dieu des Sources, Brigit, patronne des forgerons et des poètes… Par
ailleurs, Les druides enseignaient l’immortalité de l’âme, une forme de morale et avaient
conçu des théories sur les mouvements des astres.
La romanisation religieuse de la Gaule s’est exercée selon un double processus : les
dieux celtes ont été progressivement assimilés aux dieux gréco-romains, dont ils ont
pris les noms, et le culte impérial, véritable religion politique, s’est répandu en Gaule.
Le sentiment d’appartenir à la romanité trouva justement un ciment dans le culte impé-
rial, organisé partout en l’honneur des empereurs vivants ou morts. Constituant, pour
les Romains, un vecteur important de romanisation, il permettait de mesurer la loyauté
et l’unité des habitants de l’Empire romain. Les monuments qui subsistent aujourd’hui
comme la Maison carrée de Nîmes ou l’arc de triomphe d’Orange sont les témoignages
de la reconnaissance des habitants de l’empire envers l’empereur et sa famille.
Question 1. Faire le lien avec la bande dessinée Astérix, dans laquelle Obélix et d’autres
disent parfois : « Par Toutatis ».

Jésus a-t-il laissé un testament ?


■■Architecture byzantine : le Christ en majesté (Christ en gloire) entre la Vierge et saint Marc
(Deesis), mosaïque réalisée par des artistes vénitiens et remaniée au xvie siècle, abside de la basi-
lique San Marco à Venise.
La Bible se compose de textes religieux séparés en deux groupes : l’Ancien Testament,
qui rassemble les textes issus de la tradition juive, qui datent d’avant la naissance de
Jésus, et le Nouveau Testament, qui assemble les écrits du début du christianisme. Ce
Nouveau Testament a longtemps été présenté par les Églises comme un ensemble de
textes historiques. En fait, on pense aujourd’hui qu’ils ont été produits dans d’autres buts
que la narration historique telle que nous la concevons. Il s’agissait surtout d’établir un
corpus théologique.

Les Gaulois sont-ils nos ancêtres ?


La France compte près de 7 millions de descendants directs d’immigrés et un Français
sur trois a au moins un de ses grands-parents étranger.
■■Série de protege-cahiers d’écolier vers 1880-1889

je réfléchis
Question 1. La question invite les élèves à regarder leur environnement familier avec un
œil « d’historien ».
Question 2. Selon leurs connaissances et leur vécu personnel, les élèves évoquent peut-être
l’islam, le judaïsme, le bouddhisme…

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