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Sommaire

Introduction

1. Étude de cas : « Reengineering », qu'est-ce que cela signifie ?

2. Les inconvénients d'une traduction fidèle et précise

3. 007 Permis de tuer, la langue ?

Conclusions

Bibliographie

Annexes :

Annexe 1 – Entretien

Annexe 2 – 1re Article

Annexe 3 – 2ème Article

Annexe 4 – 3ème Article


Introduction

Notre travail de traducteur nous confronte souvent à des termes qui n'existent pas dans la

langue cible. Que faire ? Une première question que nous pouvons nous poser dans l'intérêt

de la pureté de la langue est la suivante : pouvons-nous exprimer la même chose avec une

terminologie déjà existante dans la langue cible ? En cas de réponse problématique, il y a

trois scénarios possibles : faire un calque, un emprunt, ou l'invention d'un nouveau terme.

Que l'on opte pour le calque, l'emprunt ou l'invention du terme, il ne s'agit jamais d'un choix

aléatoire. Le choix doit répondre à des considérations justifiées sur le plan linguistique.

À partir de ce dilemme, j'aborderai l'étude de cas d’un terme inexistant au moment de la

commande de traduction, « reengineering », et le processus que mon collègue et moi, avons

suivi.

Dans la première partie, je documenterai la signification du terme et sa traduction en anglais.

Une deuxième partie comprendra les termes qui représentent des difficultés pour une

traduction fidèle. Enfin, grâce à une sorte de « permis de tuer la langue », j’expliquerais la

décision prise à ce moment-là.


1. Étude de cas : « Reengineering », qu'est-ce que cela signifie ?

Pour des raisons de confidentialité, je ne peux pas incorporer le texte source ; cependant,

j'utilise des recherches sur Internet pour illustrer le meilleur du cas.

A l'époque, la tendance dominante en Colombie était d'exploiter la richesse de la langue lors

de la traduction. Lorsque nous avons été chargés de traduire un texte sur la « réingénierie »1

pour le faire connaître pour la première fois en Colombie, nous avions déjà réussi à éradiquer

certains anglicismes fréquemment utilisés dans le monde du sport. Les commentateurs des

matchs de football, en s'appuyant sur la richesse de l'espagnol, utilisaient déjà des

expressions telles que « tiro de esquina » au lieu de « corner », « pena máxima » au lieu de

« penalty », « falta » au lieu de « fault », « fuera de lugar » au lieu de « off-side », entre

autres. Ce phénomène de récupération de la richesse linguistique s'est produit dans les années

1980.

« […] C'était dans les années 80, quand il y a eu une étincelle, une proposition de retour
à l'identité. Une identité qui les Colombiens n'ont jamais vraiment eu. Un changement
a été proposé, non seulement dans le jargon sportif, mais aussi dans d'autres espaces.
Par exemple, les gens parlaient du LP, du "long play", du disque, et ont commencé à
dire |eledé|, pour longue durée. Le fait curieux est que l'Académie a fini par accepter
|élépé| alors que le disque vinyle n'était plus utilisé. Eh bien, il semble faire un retour
en forcé…
Ce mouvement intéressant, mené par El Espectador et soutenu par certains médias et
quelques journalistes, comme José Fernández Gómez du Noticiero Nacional, [...]
À El Espectador, le chef de file de cette tendance était Roberto Cadavid Misas, un
chroniqueur [...] Le changement a commencé à être remarqué, y compris chez les
commentateurs sportifs, si importants dans la diffusion de l'usage de la langue, [...] en
Colombie, le terme "corner" a été changé par "tiro de esquina", qui traduit en fait coin ;
"fuera de lugar", "falta"... au lieu de "off-side", "fault". » 2

1
J'ose d’utiliser ce terme en m'appropriant « le permis de tuer... »
2
« […] Fue en la época de los 80, cuando se dio un chispazo, una propuesta de retorno a la identidad, [...] Se planteó un cambio, no solo en
el argot deportivo, sino en otros espacios. Por ejemplo, se venía hablando del LP, el “long play”, el disco, y empezó a decirse eledé, por
larga duración. El dato curioso es que la Academia terminó aceptando ‘elepé’ cuando el disco de vinilo ya no se usaba. Bueno, parece que
ahora vuelve […]
Este movimiento interesante, liderado por El Espectador y apoyado por algunos medios y unos cuantos periodistas, como José Fernández
Gómez, del Noticiero Nacional, […]
En El Espectador, quien lideraba esta tendencia era Roberto Cadavid Misas, un columnista […] y empezó a notarse el cambio, incluidos los
narradores deportivos, tan importantes en la divulgación del uso de la lengua, […] en Colombia se cambió “corner” por ‘tiro de esquina’,
que realmente traduce esquina; ‘fuera de lugar’, ‘falta’… en vez de “off-side”, “fault” » Entretien avec Puno Ardila Amaya, communicateur
social et doctorant en philologie hispanique, réalisé par Yaneth Camargo, le 28 novembre via une communication Whatsapp.
Comme Fernando Ávila documente dans son article intitulé Fútbol y penaltis3, aujourd'hui

encore en Colombie « […] la terminologie espagnole de ce sport s'impose sur l'anglaise :

tiro de esquina, árbitro, 16,50 metros, au lieu de corner, arbitre et 18 yards […] », tandis

qu'en Argentine, on utilise les anglicismes.

Nous avons été amenés à traduire un texte qui présentait le processus de « réingénierie »1

dans une entreprise comme une nouveauté.

Sur le portail des Nations Unies, UNTERM nous trouvons la définition de la « réingénierie »1

suivante :

Par définition, le terme fait référence à plusieurs processus (analyse, re-conception) dans

deux éléments (processus d'entreprise et systèmes) avec un objectif (changement ou

amélioration des performances).

La création du terme est attribuée à Michael Hammer qui le définit comme un changement

fondamental qui permet d'aller à la base des problèmes de l'organisation et ensuite, de

redessiner radicalement les processus pour obtenir des résultats spectaculaires qui peuvent

être mesurés en termes de performance (Hammer et Champy, 1994).

À l'époque, ce terme n'existait pas en Colombie.

3
« […] la terminología española de este deporte se impuso sobre la inglesa: tiro de esquina , árbitro , 16,50 metros, en vez córner, referee y
18 yardas » Fútbol y penaltis. Article de Fernando Avila, publié dans le journal El Tiempo, le 29 août de 1993.
2. Les inconvénients d'une traduction fidèle et précise

Le terme en anglais était polyvalent, c'est-à-dire qu'il avait de multiples fonctions

syntaxiques : il était utilisé comme verbe, comme adjectif, comme nom et comme adverbe.

Voici quelques exemples :

a)

TP* : … sin la necesidad de XXXX [VERBO] sus sistemas cada vez.


VF** :…sans avoir besoin de XXXX [VERBE] leurs systèmes à chaque fois.
b)

TP* : … y por consiguiente precisa la inversión o la XXXX [SUSTANTIVO]


VF** :… et nécessite donc une inversion ou XXXX [NOM].
c)

TP* : … requerir o garantizar la XXXX [SUSTANTIVO]. La XXXX [SUSTANTIVO] o


ampliación del sitio web.
VF** : …. exiger ou assurer le XXXX [NOM]. La XXXX [NOM] ou l'extension du site web.
TP* : Une traduction possible.
VF** : Version en français
d)

TP* : … la relación XXXX [ADJETIVO] se muestra, … La XXXX [SUSTANTIVO]…


VF** : ... la relation XXXX [ADJECTIF] est montrée, ... le XXXX [NOM]…
e)

TP* : … El cambio XXXX [ADJETIVO] se rige, … Trabajo de XXXX [SUSTANTIVO].


VF** : ... Le changement XXXX [ADJECTIF] est gouverné, ... Travail de XXXX [NOM].
f)

TP* : … activos esenciales luego de ser revisados y XXXX [ADVERBIO] por ingenieros…
VF** : ... les actifs essentiels après avoir été examinés et XXXX [ADVERBE] par les
ingénieurs...
g)

TP* : … de manera que los valores no puedan alterarse o XXX [ADVERBIO],…


VF** : ...... de manière à ce que les valeurs ne puissent pas être modifiées ou XXX
[ADVERBE].
TP* : Une traduction possible.
VF** : Version en français
Ne trouvant pas un seul terme qui pourrait exprimer la même chose en espagnol, le dilemme

se pose. Que faire : inventer le mot, faire un calque, emprunter le terme ?

Aujourd'hui encore, la consultation UNITERM illustre clairement la difficulté de cette

traduction :

Pour exprimer la même chose en espagnol, il fallait utiliser une périphrase. L'utilisation d'une

expression composée rend la traduction des déclinaisons des exemples tirés du portail ISO

très complexe, et le texte traduit aurait fini par être très lourd.

D'après le portail terminologique de la FAO :


A l'époque, nous ne disposions que de la définition dans la langue source (Numéral 1). Il

nous a semblé clairement qu'il s'agissait de l'analyse et de la refonte des processus et systèmes

d'entreprise en vue d'un changement radical ou d'une amélioration des performances. Nous

avons alors envisagé l'option d'emprunter ou de faire le calque le terme. En fait, d'après les

recherches effectuées sur ces deux portails, nous sentons un dilemme similaire dans la

traduction de ces textes en français.

Selon le Robert dico en ligne l’emprunte linguistique es le « […] 3. Processus par lequel

une langue accueille directement un élément d'une autre langue ; élément (mot, tour) ainsi

incorporé. Les mots hérités et les emprunts. »

Tant que le calque linguistique est la « 3. Traduction littérale (d'une expression ou d'un mot

en emploi figuré) d'une langue dans une autre. « Lune de miel » est un calque de l'anglais.

« honeymoon ».
3. 007 Permis de tuer, la langue ?

« Au cinéma il y a les problèmes de raccord, en littérature il y a les coquilles, en


patinage artistique il y a les gamelles, en architecture il y a les portes qui donnent
sur des murs. Et en chanson il y a l’erreur, l’aberration. » 4

Dans le monde artistique, il est bien connu que les auteurs, les compositeurs et les interprètes

ignorent, souvent consciemment, les règles grammaticales dans les paroles de leurs

chansons. Ils s'octroient une sorte de « licence » pour s'écarter de l'usage correct de la langue

et privilégier ainsi le rythme, la sonorité, le tempo, les accords, etc.

Chez les traducteurs, il est courant de jouer sur les mots pour illustrer, de manière

humoristique, le travail du traducteur/interprète. Ainsi, nous parlons de « concabin@ » pour

désigner notre collègue dans la cabine d'interprétation et en faisant allusion au mot

« concubin(e)» . Nous parlons du « Hall of Shame », une allusion claire au « Hall of Fame »

pour désigner les principales erreurs de traduction. Je me souviens très bien que nous avions

plaisanté sur le « permis de tuer » la langue, une allusion évidente au célèbre film « Licence

to kill »5. Nous avons pris le risque de « transgresser » l'usage de la langue pour utiliser

uniquement des mots du dictionnaire de la Real Academia Española. Nous avons choisi

d'aller à contre-courant de ce qui prévalait dans le monde du sport et qui perdure en Colombie

jusqu’aujourd’hui. Cette tendance a été extrapolée à d'autres domaines et a enrichit à la fois

le patrimoine culturel et l'identité de notre société. Dans le cas de l'incorporation d'un mot, il

s'agit en théorie de néologismes, plus précisément d'anglicismes.

En effet, cette « licence » auto-accordée n'est pas capricieuse, elle répond à des besoins

spécifiques et à des problèmes linguistiques tels que celui décrit dans cet article.

4
Alister. Résumé de l’Anthologie des bourdes et autres curiosités de la chanson française.
5
Licence to Kill (Permis de tuer), 1989 © Danjaq. S.A. and United Artists Company - © 1987 United Artists Company and Danjaq LLC.
Nous avons décidé d'incorporer le calque reingeniería afin de maintenir la fluidité du texte

cible, surtout après avoir vérifié, dans chaque cas, que les différentes déclinaisons ou

marques lexicographiques sont préservées.

A l'époque, nous avons fait ce projet de traduction dans lequel nous avons gardé le terme

anglais surligné et en gras pour faire une discussion ultérieure. Nous étions limités par une

clause de confidentialité et, comme d'habitude, nous avions un délai serré et inflexible. Cela

a empêché une consultation ouverte avec des collègues et d'autres professionnels. Ce sujet a

été présenté comme innovant, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas de précédent dans le pays à cet

égard.

Sur la base des exemples cités du portail ISO, j'ose aujourd'hui me livrer à l'exercice de

vérification du calque et de ses marques lexicographiques. J’ai fait une tentative de traduction

en français de la version en espagnol, uniquement à titre d'illustration.

a) … socios en un ambiente de sociedad inestable sin la necesidad de someter, cada vez,

sus sistemas a reingeniería. [SUSTANTIVO]

VF** : ... partenaires dans un environnement de partenariat instable sans avoir

besoin de « réingénierie »1 leurs systèmes à chaque fois. [NOM].

VF** : Version en français


b) … Adicionalmente, este análisis y representación pueden identificar en qué punto el

resultado es insuficiente en términos de aquellas capacidades necesarias en las que

se desea mayores niveles de interoperabilidad y, por lo tanto, requieren inversión o

reingeniería. [SUSTANTIVO]

VF** : ... En outre, cette analyse et cette représentation permettent d'identifier les

cas où le résultat est insuffisant en termes de capacités nécessaires pour lesquelles

des niveaux d'interopérabilité plus élevés sont souhaités et qui nécessitent donc un

investissement ou une « réingénierie »1. [NOM]

c) … que pueden requerir o garantizar la reingeniería. [SUSTANTIVO] del sitio web. g)

Ampliaciones o reingeniería del sitio web. [SUSTANTIVO].

VF** : ... qui peuvent nécessiter ou justifier une « réingénierie »1. [NOM] g)

Extensions ou « réingénierie »1 du site web. [NOM].

VF** : Version en français


d) … Este es un ejemplo donde se evidencia la relación de reingeniería [SUSTANTIVO]

entre elementos en un artefacto VisioTM y un BPMN… reingeniería. [SUSTANTIVO]

VF** : ... C'est un exemple où la relation de « réingénierie »1 [NOM] entre les

éléments d'un artefact VisioTM et une « réingénierie »1 BPMN... est évidente. [NOM]

e) … El cambio por reingeniería. [SUSTANTIVO] se rige fundamentalmente por la

reconsideración y rediseño de la organización para lograr…

Bibliografía… La tarea de la reingeniería: … [SUSTANTIVO]. La reingeniería.

[SUSTANTIVO].

VF** : ... La « réingénierie »1 du changement. [NOM] est fondamentalement

motivé par la reconsidération et la refonte de l'organisation afin d'atteindre...

Bibliographie... La tâche de la « réingénierie »1 : ... [NOM]. « Réingénierie »1.

[NOM].

VF** : Version en français


f) … activos esenciales luego de ser revisados y sometidos a reingeniería [SUSTANTIVO]

por ingenieros…

VF** : ... les actifs essentiels après avoir été examinés et soumis à « réingénierie »1

[NOM] par les ingénieurs...

g) … de manera que los valores reales no puedan alterarse o someterse a reingeniería.

[SUSTANTIVO].

VF** : ... de manière à ce que les valeurs réelles ne puissent pas être modifiées ou

soumis à « réingénierie »1 [NOM].


Aujourd'hui la RAE comprend déjà ce terme.

Il est impossible de savoir quand elle a été acceptée.


Il reste à voir s'il en va de même en français :

Alors qu'à Wikipedia le terme existe :


Conclusion

« Les langues sont des constructions culturelles qui changent et se

renouvellent en fonction de leur utilisation. L'importance et la valeur de la

langue résident dans son utilisation et son pouvoir de communication. Manuel

Álvar (déclare un des sociolinguistes les plus importants d'Espagne) ». 6

Les mots étrangers font partie de l’espagnol. Le dictionnaire de la RAE, version 2001, compte

222 termes étrangers, la plupart de l’anglais (71%), suivi du français (18%) et de l’italien (6%)

selon Juan José Alzugaray7. Poursuivis par les uns comme “passagers clandestins”, comme le

conçoit Alzugaray7, ou accueillis par les autres, comme Villanueva avoue, il faut « […]

s’incliner devant la réalité. « La langue est la propriété de ceux qui l’utilisent »7. L’inclusion

de nouveaux termes obéit à des critères d’utilisation et de validité bien définis. Les

académiciens ont recours à l’aide de l’Institut de Lexicographie et du Corpus de l’Espagnol du

XXI Siècle (CORPES XXI) pour l’examen de chaque néologisme. Chaque terme est retracé :

Quand est-il entré en usage dans la langue cible ? d’où vient-il ? avec quelle signification ?

ainsi que son actualité ou sa modification. Ces néologismes sont soumis à une quarantaine

d’environ 5 ans7. L’exception à la quarantaine, souvent représentée par des termes qui

« répondent à quelque chose d’inexorable » comme le souligne à juste titre Villareal.

Les traducteurs, ainsi que les autres professionnels qui travaillent quotidiennement avec la

langue et les échanges linguistiques, ont un rôle non négligeable à jouer dans la préservation

6
«Las lenguas son construcciones culturales que cambian y se renuevan para responder al uso. La importancia y el valor de la
lengua está en su uso y su poder de comunicar. – Manual Álvar (afirma uno de los sociolingüistas más importantes de España)».
Annotation de Mónica Sanabria en Colombia uno de los países que mejor habla español en el mundo. Mis en ligne le Jun 28,
2019.
7
«Cuando el inglés usurpa la riqueza léxica del español» Villareal, Antonio, publié dans le blog ABC, le 26/04/2014.
de la langue et de ses expressions linguistiques. Face au dilemme du nouveau, de l'intraduisible

ou de la complexité, une prise de décision consciente et informée est nécessaire.

Il ne s'agit pas simplement de s'octroyer un permis pour tuer la langue, au contraire, il s’agit de

faire usage de la licence linguistique pour explorer de nouveaux champs philologiques. Lorsque

nous optons pour l'incorporation de nouveaux mots, nous devons veiller, en tant que gardien,

à ce qu'ils se conforment rigoureusement aux règles du bon usage de la langue, afin d'enrichir

la langue et d'élargir son potentiel.

Il reste à voir comment ce terme a été abordé dans la langue française et quelles considérations

ont été prises en compte dans les décisions.


Bibliographie

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Formation des bibliothécaires et documentalistes. Nouvelle éd. Saint-Denis La Plaine :
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https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Wikip%C3%A9dia:Accueil_principal&oldid=16
4303621.

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ALAMY LIMITED. Pistole : ID : M5187W. Collaborateur : Brain light. Photo d'archive de


Alamy. Date de la prise : le 16 février 2018. URL :
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Photo de la Real Académie Française. ID : Academie-francaise.jpg. URL :


https://cdn.futura-sciences.com/sources/images/Academie-francaise.jpg
ANNEXES
ANNEXE 1

EXTRAIT DE L'ENTRETIEN AVEC PUNO ARDILA AMAYA. 28 novembre 2022

Traduction libre d’un entretien avec Puno Ardila Amaya, communicateur social, doctorant en
philologie hispanique, réalisé par Yaneth Camargo, le 28 novembre via une communication
Whatsapp.

YC : En Colombie, au cours de quelle décennie s'est produit le phénomène selon lequel les
commentateurs de football sont revenus à la richesse linguistique de l'espagnol pour éradiquer des
termes tels que corner, off-side, penalty, fault, etc. ? Quelle a été la raison de ce phénomène ?

PAA : « C'était dans les années 80, quand il y a eu une étincelle, une proposition de retour à
l'identité. Une identité qui les Colombiens n'ont jamais vraiment eu. Un changement a été proposé,
non seulement dans le jargon sportif, mais aussi dans d'autres espaces. Par exemple, les gens
parlaient du LP, du "long play", du disque, et ont commencé à dire eledé, pour longue durée. Le
fait curieux est que l'Académie a fini par accepter "élépé" alors que le disque vinyle n'était plus
utilisé. Eh bien, il semble faire un retour en force...

Ce mouvement intéressant, mené par El Espectador et soutenu par certains médias et quelques
journalistes, comme José Fernández Gómez du Noticiero Nacional, a même été critiqué à certaines
occasions par des personnes du journal El Espacio, qui voyaient dans cette initiative une critique
sérieuse de leur position de journalisme à sensation. À El Espectador, le chef de file de cette
tendance était Roberto Cadavid Misas, un chroniqueur qui signait sous le pseudonyme d'Argos. Il
était ingénieur, mais il connaissait très bien l'espagnol et avait un très large bagage culturel.

De plus, comme je l'ai mentionné, il y avait un journaliste et présentateur qui a servi de référence
dans l’emploi de la langue, José Fernández Gómez. D'un haut niveau idiomatique et culturel, il a
laissé pour l'histoire une réaction à l'ordre ministériel « d'interdire les adjectifs » (au lieu de
préciser que les adjectifs étaient interdits) dans les émissions journalistiques. Ce jour-là, Fernández
Gómez a commencé le journal télévisé en disant : « Noches. Venidos a las noticias ». Ce qui
pourrait se traduire en français par « Soirée, venus aux nouvelles » au lieu de « Bonne soirée,
bienvenus aux nouvelles » Les rires sur le plateau ont forcé une suspension momentanée de la
diffusion du journal télévisé, et la règle absurde a été immédiatement abandonnée.

Il a été proposé de suivre la ligne de gestion linguistique allouée par l'Espagne depuis des années,
qui défend culturellement l'usage de l'espagnol dans l'utilisation des signes et des lettres, dans le
matériel informatique et dans les chiffres ; dans les noms commerciaux et personnels, de sorte que
l'enregistrement de Maritza, Elizabeth ou John n'a pas été accepté, alors qu'ils pourraient être
Marisa, Isabel ou Juan ; et encore moins quand on va jusqu'à vouloir, par exemple, enregistrer des
noms en deux langues, comme John Jairo ; ou le même nom en deux langues, comme William
Guillermo.

En bref, il s'agit d'une défense sérieuse et fondée de l'identité culturelle, basée sur l'utilisation de
la langue. C'est pourquoi la campagne de promotion du respect et de l'attachement au bon usage
de la langue espagnole a commencé. Le changement a commencé à être remarqué, y compris chez
les commentateurs sportifs, si importants dans la diffusion de l'usage de la langue, qui
normalement cherchent des mots et ont leurs propres stratégies pour enrichir leur vocabulaire. Ils
sont imparfaits, bien sûr, mais ils sont essentiels à la diffusion, bonne ou mauvaise, des usages.
Alors que dans de nombreux pays d'Amérique latine, les termes anglais sont toujours utilisés, en
Colombie, le terme "corner" a été changé par "tiro de esquina", qui traduit en fait coin ; "fuera de
lugar", "falta"... au lieu de "off-side", "fault".

Aujourd'hui, nous revenons malheureusement à cette vieille habitude de fouiller dans d'autres
langues pour trouver des termes inutiles ; une "stratégie" séculaire pour paraître étranger, ou en
relation directe avec d'autres pays, ce qui est malheureusement important dans les pays d'Amérique
latine afin d'avoir plus de raisons d'être pris en compte. Mais, ça c’est une autre histoire.

Je mentionne le cas d'une personne à Socorro qui avait l'habitude de dire (je ne sais pas s'il le fait
encore) « |kompasdiks| ». Je lui demandais pourquoi, et il me répondait : "C'est parce que je préfère
le dire en anglais, parce que ce terme est en anglais". C'est une position générale : les gens préfèrent
mal prononcer l'anglais plutôt que d'essayer de le dire correctement en espagnol. Les gens préfèrent
dire, par exemple, |yimeilpuntokon|, gmail.com, plutôt que de dire |jemailpuntokom| et de terminer
par un eme bien prononcé.

Ici, en Colombie, on prononce |édsito|, éxito, |tátsi|, taxi, etc. On préfère les termes anglais, alors
qu'on ne prononce même pas bien l'espagnol, une langue qui, en plus de représenter un élément
clé de notre identité culturelle, est très belle.

Puno Ardila Amaya, communicateur social, spécialiste de l'éducation à la culture. Doctorant en


philologie hispanique. Rédacteur et responsable des publications de l'Universidad Industrial de
Santander.
VERSION ORIGINELE

EXTRACTO DE LA ENTREVISTA A PUNO ARDILA AMAYA. Noviembre 28 de 2022

Entrevista al comunicador social, candidato a doctor en filología hispánica, Puno Ardila Amaya,
realizada por Yaneth Camargo, el 28 de noviembre vía comunicación Whatsapp.

YC: En Colombia, ¿durante qué década se dio el fenómeno en el que los narradores de futbol
retornaron a la riqueza lingüística del castellano para erradicar términos como corner, off-side,
penalty, fault, etc.? ¿A qué obedeció este fenómeno?

PAA: “Fue en la época de los 80, cuando se dio un chispazo, una propuesta de retorno a la
identidad, que el colombiano realmente nunca ha tenido en forma. Se planteó un cambio, no solo
en el argot deportivo, sino en otros espacios. Por ejemplo, se venía hablando del LP, el “long play”,
el disco, y empezó a decirse eledé, por larga duración. El dato curioso es que la Academia terminó
aceptando ‘elepé’ cuando el disco de vinilo ya no se usaba. Bueno, parece que ahora vuelve…

Este movimiento interesante, liderado por El Espectador y apoyado por algunos medios y unos
cuantos periodistas, como José Fernández Gómez, del Noticiero Nacional, llegó incluso a ser
criticado en algunas oportunidades por gente del periódico El Espacio, que veía en esta iniciativa
una crítica seria a su postura amarillista. En El Espectador, quien lideraba esta tendencia era
Roberto Cadavid Misas, un columnista que firmaba con el seudónimo de Argos. Él era ingeniero,
pero conocía muy bien el idioma castellano y contaba con un bagaje cultural muy amplio.

También, como lo mencioné, había un periodista y presentador que servía de referente en el manejo
del idioma, José Fernández Gómez. De alto nivel idiomático y cultural, dejó para la historia una
reacción a la orden ministerial de “prohibir los adjetivos” (en vez de precisar que se prohibían los
calificativos) en las emisiones periodísticas. Ese día, Fernández Gómez comenzó el noticiero
diciendo: «Noches. Venidos a las noticias». Las risas en el set obligaron a suspender
momentáneamente la emisión del noticiero, y la absurda norma se cayó de inmediato.

Se ha planteado seguir la línea de manejo idiomático propuesta por España durante años, que
defiende culturalmente el uso del castellano en el manejo de los signos y las letras, en equipos de
cómputo y en los números; en nombres comerciales y personales, de modo que no se llegaba a
aceptar el registro de Maritza, Elizabeth o John, cuando podrían ser Marisa, Isabel o Juan; y menos
cuando se llega al extremo de, por ejemplo, querer registrar nombres en dos idiomas, como John
Jairo; o el mismo nombre en dos idiomas, como William Guillermo.

En fin, se trata de una defensa seria y fundamentada de la identidad cultural, a partir del manejo
del idioma. Por ello, se empezó con la campaña para promover respeto y apego por el buen manejo
del idioma castellano, y empezó a notarse el cambio, incluidos los narradores deportivos, tan
importantes en la divulgación del uso de la lengua, que normalmente rebuscan palabras y tienen
sus estrategias para enriquecer su vocabulario. Tienen fallas, por supuesto, pero son clave en la
divulgación, buena o mala, del uso. Mientras en muchos países latinoamericanos todavía se usan
los términos en inglés, en Colombia se cambió “corner” por ‘tiro de esquina’, que realmente
traduce esquina; ‘fuera de lugar’, ‘falta’… en vez de “off-side”, “fault”.

Hoy lamentablemente estamos retornando a ese viejo hábito de rebuscar en otros idiomas términos
innecesarios; una “estrategia” secular de parecer extranjero, o en relación directa con otros países,
algo lamentablemente importante en los países de Latinoamérica para contar con más razones para
ser tenidos en cuenta. Pero esto es tema de otra conversación.

Menciono el caso de una persona del Socorro que decía (no sé si todavía lo hace) “|kompasdiks|”.
Yo le preguntaba el porqué, y esa persona me decía, “es que yo mejor lo digo en inglés, porque
ese término es en inglés”. Esa es una posición general: se prefiere pronunciar mal el inglés que
intentar decirlo bien en castellano. Se prefiere decir, por ejemplo, |yimeilpuntokon|, gmail.com en
vez de decir |jemailpuntokom| y terminar con la eme bien pronunciada.

Aquí, en Colombia, se pronuncia |édsito|, éxito, |tátsi|, taxi, y cosas así. Se prefieren términos en
inglés, cuando ni siquiera se pronuncia bien el castellano, un idioma que, además de representar
un elemento clave en nuestra identidad cultural, es muy bonito.

Puno Ardila Amaya, comunicador social, especialista en educación para cultura. Candidato a
doctor en filología hispánica. Editor y jefe de publicaciones de la Universidad
Industrial de Santander.
ANNEXE 2
ANNEXE 3
ANNEXE 4

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