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GRAMMAIRE ANGLAISE

RAPPELS ESSENTIELS

TOUS CONCOURS

1. NOTIONS FONDAMENTALES
Votre connaissance d’un lexique le plus riche — et donc le plus élargi —
possible représente bien évidemment un atout (ici, comme pour les 2 autres parties, et
aussi à l’oral), mais il est des constantes dont la récurrence dans le QCM de
Grammaire reste remarquable : pour la plupart, il s’agit de termes et expressions qu’un
candidat peu scrupuleux aura tendance à « traduire » du français — littéralement.
Voyons cela de plus près, de façon circonstanciée, à partir de quelques exemples-
types : adjectifs, noms, adverbes/locutions et verbes.

ADJECTIFS

In times of … recession, drivers tend to turn to more … cars.


A. economical / economic B. economical / economy
C. economic / economical D. economy / economical

 Réponse C
Où l'on rappellera la fameuse différence entre Dupont et Dupont, à savoir les deux
adjectifs économique et économique. Le français laisse entièrement le contexte en
préciser le sens, alors que l'anglais distingue entre : economic, qui a rapport à
l'Economie (la science économique), et economical, qui renvoie à l'idée de faire des
économies, de dépenser moins.
Un moyen mnémotechnique simple pour éviter l'écueil est de remplacer par bon
marché / pas cher (par cheap ou inexpensive) : si cela forme sens, alors c'est
economical. Dans le cas contraire, il s'agira de economic, qui est à opposer/contraster
à financial, commercial, social, etc.

Attention, un SEUL adverbe pour les deux : economically.


Exemples (ou contre-exemples) :

 une politique économique → an economic policy


 des mesures économiques → economic measures / steps
 to be economical with the truth → ne pas tout dire / cacher quelque chose

Remarque : licenciement économique se dit redundancy. Notez aussi l’emploi très


idiomatique : to be made redundant – se faire licencier.
A noter que l’adjectif economic est très largement plus usité en anglais courant. En
outre, un anglophone aura recours à uneconomical plus souvent qu’à economical.
Saisissons ici l’occasion de traiter une notion connexe : l’idée de rentable (en
français). Penser à profitable (en anglais !), ou encore plus explicite cost-effective.

 British Telecom's North American call traffic must be the most profitable part of its
international business.
 The government is not convinced that the project is cost-effective.

Si l'anglophone se montre ainsi très économe (…) avec l'adjectif economical, les
exemples de l'utilisation de economic, en revanche, sont légion. En voici une liste
(non-exhaustive), à partir de textes journalistiques :

 achievement, activities, advantages, advice, affairs, agenda, aid, analysis, analysts, assistance
 behavior, beliefs, benefits
 committee, competitiveness, conditions, conference, consequences, considerations,
construction, control, co-operation, countermeasures, crime, crisis
 decision-making, decisions, departments, development, diplomacy, disputes, downturn
 efficiency, environment, exchanges, expansion / factors / gain, gap, groupings, growth
 haven, hurdle / information, interests, issues / laws, legislation, liberalisation, links, losses
 matters, means, measures, migrants, model / needs / operations, outlook
 (news)papers, performance, plan, planners, planning, points of view, policy, practices,
pressure, principles, problems, programme, progress, prospects, prosperity, purposes
 reality, recession, reform, relations, reliance, resources, results, revolution
 sanctions, situation, sphere, stability, status, strategy, structure, success, surge, systems
 take-off, theorists, ties, turnover / uncertainty, upturn, uses / value, viability / zones

L’occasion se présente ici de préciser les nuances entre d’autres frères jumeaux (!) des
Dupont : historique et historique (historicAL / historIC) et classique et classique
(classicAL / classIC).

Un événement historique (= qui appartient au passé) sera an historicAL event tandis


qu’un événement historique qui marque la conscience, c’est-à-dire qui fait date, qui est
inédit, sans précédent, bref qui constitue (pour certains sinon tous) un jalon dans
l’Histoire sera an historIC event, comme, par exemple, les premiers pas de l’homme
sur la lune en 1969 ou, plus récemment, l’élection de Barack Obama à la présidence
des Etats-Unis.
ClassicAL sera employé en tant qu’opposé à moderne (par exemple, la musique
classique : classicAL music).
Une méthode dite « classique » sera comprise comme une méthode, sinon connue de
tous, en tous cas peu originale, que l’on retrouve dans tous les manuels (textbooks),
autrement dit a classIC method (synonyme : a textbook method).

NOMS

I like watching CSI: Miami — it’s the … I like most.


A. channel B. chain
C. emission D. programme

 Réponse D
Une émission, au sens télévisuel du terme, se dit programme (orthographié program
en anglais américain).
Broadcast est aussi employé de façon générique en radio comme à la télévison (cf. The
BBC - The British Broadcasting Corporation) : I watched the morning news
broadcast.
Restons curieux — toujours et encore : le VERBE broadcast, qui traduit l'idée de
« diffuser » en français (à l’origine, au sens hertzien), est normalement régulièrement
irrégulier, si l'on peut dire : son prétérit comme son participe passé donneront
broadcast. Tout comme le radical cast (cf. l'expression to cast a shadow) et ses
dérivés forecast (prévoir) ou autres podcast. Toutefois, de plus en plus, l'usage les
conjugue comme des verbes réguliers, surtout aux Etats-Unis.

Côté écologie, gas emissions renvoient aux émissions de gaz à effet de serre.
Attention à la confusion possible avec le français « programme » :
 un programme télé → a TV Guide
 un programme scolaire → a syllabus, a curriculum
 « Au programme de ce soir (TV)… » → Among tonight’s program(me)s…
 Qu'y a-t-il au programme ce soir à l'Opéra ? → What's on tonight at the Opera?

In western … , most big … will face increasing competition from abroad.


A. groups / company B. society / companies
C. societies / society D. firms / country

 Réponse B
Une société, au sens commercial, se dit généralement company (pluriel : companies)2
ou corporation (abréviation Corp.), plus particulièrement aux Etats-Unis.

2
Non, vous ne rêvez pas, l'orthographe française du mot compagnie compte en effet 2 lettres de plus que son
homologue anglais, d’où vient le classique « Co » de l’expression « & Co » — « and Company »…
L’adjectif correspondant, corporate, s’emploie pour faire référence au monde des
entreprises, comme dans the corporate world (« le monde des entreprises ») ou
Corporate America (« l’Amérique des entreprises »).
Ne pas confondre avec firm, qui comme le français entreprise, est un terme générique
par rapport à company, corporation ou société, qui ont une connotation juridique (cf.,
à nouveau, The BBC — The British Broadcasting Corporation).
Attention à l'anglais enterprise, couramment équivalent de company en anglais
américain, certes, mais qui renvoie également et surtout à l'action d'entreprendre,
comme dans les expressions free enterprise ou se lancer dans une entreprise risquée :
to embark on a risky entreprise. La différence est bien là : dire d'une company qu'elle
est risky n'a pas de sens ! Quant à Ø society, il renvoie tout simplement à la société en
tant qu'organisation sociale.

Attention à une nuance célèbre, qui porte sur le français « économie » en tant que
système économique :

 Ø economics, qui est un SINGULIER, comme toutes les références à des matières
(cf. physics, mathematics, politics, (bio-)ethics, acoustics, etc.), renvoie à la
science économique en général, par exemple :

 An economics student (un étudiant en science économique)


 He is studying economics at the University of Paris 1

Remarque : lorsque ces matières sont considérées dans un contexte qui n'est plus
générique mais spécifique, les choses changent. Comparez :

 Générique : Acoustics IS a very interesting but complicated subject. / Politics IS a difficult


subject. (en général)
 Spécifique : The acoustics of this room ARE bad. / The politics of the situation ARE
confused. (La situation politique du pays est des plus confuses)

 THE / AN economy, qui renvoie au système, à l’organisation économique,


notamment d’un pays ou d’une région. Attention, il est toujours déterminé au
singulier - il s’emploie toujours avec un déterminant (« the », parfois « a ») :

 The French economy, the world economy. Cf. a / the market economy, a market-orientated
economy, a monetary economy. On peut également le trouver au pluriel générique, comme
dans Ø economies of scale (économies d'échelle).

Attention, l’expression « en économie » renvoie au domaine, à la sphère économique :


in the economic area / sector / field. Exemples :
 « L'horizon s'obscurcit en France dans le monde, en économie comme en politique… » (→ in
the economic as well as political area)
 « Ce qui nous manque le plus en économie et surtout en finance, ce sont des pare-fous… »
(→ in the economic area and above all in the financial sector)
 « Parce que dans la vie comme en économie, seule l'expérience du marché permet de se
libérer des dogmes… » (→ in everyday life, just as in the economic sphere…)
ADVERBES - LOCUTIONS

When they ….… turned up, there was no champagne left. Little did they know that …… there
had never been any in the first place.
A. presently / actually B. eventually / actually
C. currently / eventually D. actually / eventually

 Réponse B
« Lorsqu’ils sont enfin arrivés, il ne restait plus de champagne. Ce dont ils ne se
doutaient pas, c’est qu’en fait il n’y en avait jamais eu. »
Cette question joue clairement sur la confusion possible avec le français : l’anglais
moderne emploie l’adjectif actual dans le sens de réel, véritable, effectif, etc., et il en
va de même pour son adverbe actually (réellement, en vérité, en fait, effectivement)
Eventual et eventually (synonyme : in the end) font référence à ce qui vient à la fin,
en dernier lieu, souvent à la suite d’une série d’événements. Exemples :
 The sentences were actually less severe than prosecutors had asked for.
 I can't relate these sounds to any actual experience I have ever had.
 After much reflection she eventually decided to turn down the offer.
 They eventually got bored and went home.

VERBES

Their car is ever so fast — it can …… a Ferrari.


A. overtake B. double
C. bypass D. takeover

 Réponse A
C’est bien overtake qui renvoie au dépassement au sens (auto)routier. Aucun rapport
donc avec le sens métaphorique de « dépasser » (aller plus loin dans ses idées,
approfondir son raisonnement) : on pensera dans ce cas notamment à go further, go
beyond ou go deeper (into …).
takeover, qui vient du verbe take over, signifie « reprise » (notamment d’une activité
commerciale) : le fils, par exemple, qui reprend le commerce de ses parents, à leur
suite, ou un Bernard Tapie, en bon repreneur, qui rachète telle ou telle entreprise en
difficulté (cf. a takeover bid, offre de rachat, autrement dit ce qu’on appelle
couramment une Offre Publique d’Achat ou OPA.) La rétrocession de Hong-Kong à la
Chine en 1997 constituait en quelque sorte une « reprise » de ce territoire, d’où
l’expression the Hongkong takeover (ou aussi handover).
bypass rend le fait de contourner, d’où l’idée de raccourci (short-cut), de passerelle ou
de pontage coronarien, mais aussi de rocade. Ne pas confondre avec pass by, qui
dénote un passage ordinaire du type de celui d’un passant (a passer-by, pluriel :
passers-by).
I think dolphins are intelligent animals — I …… .
A. agree B. am agreed
C. am agree D. am agreeing

 Réponse A
On serait tenté de s’exclamer : No comment!
Cette erreur est tellement récurrente dans les concours et examens qu’elle a de quoi
irriter de manière quasi épidermique tout correcteur normalement constitué …
Seule une mémorisation ferme et définitive vous permettra d’éviter la tentation
d’ajouter quoi que ce soit en anglais.
Loin de ne se construire qu’avec with (être d’accord avec quelqu’un, voire quelque
chose), agree est couramment employé avec to + Ø V et avec on + GN :

 They have agreed to meet on Friday.


(Notez la traduction attestée par « accepter » = « être d’accord pour … »)
 The two parties will have to agree on the way this issue should be addressed.

We have travelled around Europe a lot, but we still … to Sweden.


A. haven’t gone B. haven’t been
C. hadn’t been D. haven’t visited

 Réponse B
Le français établit une distinction uniquement stylistique entre être allé et avoir été.
L’anglais va plus loin : au Present (ou Past) Perfect, il existe une différence claire
entre have gone et have been (ou had gone et had been). Avec go, l’emphase est sur
la destination, tandis qu’avec be il est implicitement question d’un aller-retour : visite
(touristique ou autre), séance au cinéma, théâtre, opéra, etc.
 Clémence isn’t here. She has gone to the cinema. (Elle y est en ce moment)
 I know Casablanca quite well, actually: I have been there several times (J’y ai effectué
plusieurs visites … et j’en suis revenu!)
 Have you ever been to Moscow?
 Where have you been?
 He’s gone. (parti, par exemple, « sans espoir de retour »)

“I ..... more about China, and I’d like somebody to ..... how to speak Chinese!”
A. learn / teach B. am teaching / learn me
C. teach / learn me D. am learning / teach me

 Réponse D
C'est simple finalement, il suffit … d'apprendre, de mémoriser une fois pour toutes :
TEACH : apprendre = enseigner
LEARN : apprendre = étudier, retenir (une leçon)
Schéma classique : l’enseignant (TEACHer) apprend (= enseigne) quelque chose aux
étudiants (apprenants : « LEARNers »), qui « learn », qui étudient.
Autrement dit : les élèves « learn » quelque chose, qui est « taught » par leur
professeur. Simple, n’est-ce pas ? Exemples :

 The students have learnt / have been learning English since the 6ème.
 Forme passive : The students have been taught English since the 6ème (sous-entendu, mais
attention, uniquement sous-entendu : by their teacher).
 Teachers are being asked to teach too much in too short a space of time.
 Mrs Fuan Gung did not start to learn how to write her name until she was 80.
 History is a lesson for us - if we don't learn from it, it could be repeated.

The candidates can’t …… . They are impatient, because they …… their exam results to be
posted on the Internet this afternoon.
A. be waiting / expect B. expect / are waiting
C. wait / are expecting D. be expecting / wait

 Réponse C
En français, on peut « attendre » indifféremment un autobus ou un enfant (pas à l’arrêt
du bus ! : dans le sens de « attendre un heureux événement »)…

L’anglais introduit une nuance sensible entre wait et expect, qui est relativement claire.
WAIT (for someone / something) : le degré zéro de l’attente, pragmatique.

 Where have you been? I’ve been waiting for you since 5pm!
 I am not ready yet; please go, don’t wait for me!
 I can’t wait to see you again. (Je brûle d’impatience de te revoir)

EXPECT marque l’anticipation (d’où prévision : s’attendre à ce que … , cf. as


expected, comme prévu), l’espérance (cf. in a state of expectation / uncertainty : être
dans l’expectative, d’où le titre du roman de Charles Dickens Great Expectations,
traduit par Les Grandes Espérances).
On peut aussi se rappeler une publicité TV pour une boisson gazeuse célèbre, dont les
mérites sont vantés par une Nicole Kidman à l’intonation un rien complice : “What did
you expect?” (Vous vous attendiez à quoi ?).
 “I didn't expect to be back so quickly,” he joked as he left the hospital (Je ne m’attendais pas à
revenir de si tôt)
 I can’t go out right now — I am expecting an important visit soon.

The government …… the SMIC in July 2001. It …… by 1.2 %.


A. rose / raised B. was raising / rose
C. raised / rose D. rose / was risen

 Réponse C
Première remarque : raise est régulier, pas rise (prétérit : rose, participe passé : risen).
La différence essentielle reste qu’il existe une nuance qui peut faire des ravages...
RAISE est un verbe transitif (qui est suivi d’un COD, complément d’objet direct)
RISE est INtransitif (qui est suivi d’un COI, complément d’objet INdirect).
En franglais, comme précédemment : on « RAISE » les choses, mais les choses
« RISE » (tout court). A noter qu’en français, le verbe « augmenter » est à la fois
transitif ET intransitif, tout comme les verbes increase et decrease, d’ailleurs.
Difficile parfois de trouver un moyen mnémotechnique pour se souvenir d’une
distinction remarquable. Mais puisque comme point de départ, il est question ici de
faire la différence entre ces 2 verbes raise et rise, n’ayons pas peur de proposer, à
défaut de mieux : rise, parce que « i » comme « intransitif » …
Attention au corollaire : SEULS les verbes transitifs peuvent se mettre à la forme
passive (en anglais, tout comme en français). On aura donc, par exemple :

 The SMIC was raised last July. (sous-entendu : par le gouvernement)


 The percentage of women employed by local authorities has risen.
 He should rise to the challenge and fight. (relever le défi)
 The matter will be raised during the next parliamentary session.

Cf. to raise a question / a problem /a matter / an issue (soulever un problème …).

Due to the current world crisis, banks are unlikely to … small businesses the money they
desperately need to … .
A. lend to / borrow from B. lend at / borrow to
C. lend / borrow D. borrow at / lend

 Réponse C
Question de point de vue et de structure, lend est à teach ce que borrow est à learn :
LEND X TO Y
BORROW X FROM Y
Avec X = something et Y = someone

 He refused to lend me his book. (I can’t borrow the book from him)
 She has agreed to lend me €1,500. (I will borrow €1,500 from her)

Vocabulaire associé : loan pour prêt et borrowing pour emprunt, le second étant d’un
usage peu fréquent. Pour preuve, l’expression consacrée « contracter un emprunt »
sera naturellement rendue, par un retournement de point de vue, par to take out a
loan : vous soutirez un prêt (a loan) à un organisme financier qui accepte de vous le
consentir …
En anglais moderne (cela vient d’outre-atlantique), loan est également utilisé comme
un verbe.

 Eighty-five specimens were loaned for study purposes.


 After investigation, it turned out that the book had been loaned out to an exhibition and had
gone missing, presumably stolen.
All the students …… this exam last week, but only 25% of them will …… .
A. passed / succeed B. passed / have
C. took / pass D. took / succeed

 Réponse C
A l’évidence, il faut retenir ici que le verbe pass est ce qu’on appelle un faux-ami : il
renvoie à la réussite à un test, examen ou concours. Dans le sens de tenter, passer est
rendu par take (variante : to sit an exam).
Quant à lui, succeed se construit avec la particule in s’il est suivi d’un complément :

 Disabled 400m star Oscar Pistorius has not succeeded IN his attempt to take part in the
Beijing Olympic Games.
 The government succeeded IN avoidING a financial catastrophe.

L’idée de « réussir à faire quelque chose » peut également être rendue par to manage
to do something :

 A few brave Afghan women managed to vote despite the obstacles.


 Has anyone ever managed to pass the SESAME exam without getting a good mark in English?

Cf. également spend time / money → passer du temps / dépenser de l’argent.

Due to last year’s recession, retailers … less business, and therefore … less money.
A. did / made B. have done / were making
C. are doing / have done D. made / did

 Réponse A
L’idée générale qui sous-tend la nuance entre DO et MAKE est que do renvoie à tout
ce qui a trait à l’abstrait, au travail et make à ce qui a un résultat tangible.

 I'm not doing anything today. I’m free!


 She's very depressed: she’s been doing nothing all day.
 We’re making an apple pie today.
 He’s making an Airbus A380 plastic model.

On serait tenté de dire : OK, affaire classée « Classe de 6è pour les LV1 » …
Cela n’est pas aussi simple, même si l’on peut rendre compte ainsi d’un très large
éventail d’expressions en do ou make.
Il existe un grand nombre d’appellations contrôlées et de constructions, plus quelques
finesses, qu’il vous faudra mémoriser à terme.

Un conseil simple : comme tout, allez-y par petites touches, la mémorisation se fera
par imprégnation. En voici une liste des plus courantes.
DO +

NOM : business, harm, homework, housework, research, time (= go to prison), a


crossword, a favour, a job, the dishes, the ironing, the laundry, the washing, the
washing-up

PRONOMINAL : one's best, one's worst / one's hair, one's nails, one's work

ADJECTIF : good, right, wrong

ADVERBE : badly, well

MAKE +

NOM
- générique singulier : breakfast, dinner, food, lunch / love, money, noise, peace, time,
war
- générique pluriel : amends, arrangements, changes, friends, plans, suggestions
- non-générique : an attempt, a bed, a (telephone) call, a change, a choice, a comment,
a complaint, a cup of tea (coffee …), a decision, a demand, a difference, an effort, an
enquiry, an exception, an excuse, a fool of oneself, a fortune, a fuss, a journey, a loss,
a meal, a mess, a mistake, a move, a noise, an offer, a plan, a point, a profit, a promise,
a remark, a sound, a speech, a suggestion, a visit

VERBE : believe (= pretend), do

Attention au français faire la différence, qui a deux sens :


Discriminer, discerner, faire la distinction entre x et y : distinguish / tell the difference
between x and y, to separate x from y.
 Some people find it difficult to tell the difference between the Democrats’ political
programme and the Republicans’.
 In population studies, one needs to distinguish between men and women and also between
different age-groups.
 The Captain had enough experience to separate the half-truths from the lies.

Se distinguer, marquer sa différence par rapport à autre chose, avoir un effet (décisif) :
make a difference.

 Wearing a mask and washing one’s hands may make a difference to the propagation of swine
flu.
 Increasing the SMIC by 1.5 % will make a difference, but not much.

Attention au français « faire avec » (se contenter de), qui se rend d’une façon assez
particulière en anglais : to make do (with / without something, éventuellement), ou do
without something dans le sens de « se passer de quelque chose ».

 We must make do with the evidence we have until new evidence appears.
 As there was no surgical alcohol available we had to make do with boiled water.
 This is a concept which seems difficult to do without.
Cf. un énoncé comme “This man could probably do with a little more self-confidence.”
(Il aurait bien besoin d’avoir un peu plus de confiance en soi)
Expressions avec DO

 Do as I say! (Fais ce que je te dis !)


 That will do! (Cela ira !, ou, selon le contexte : Cela suffit !)
 We’ll have to do away with this old fridge. (se débarrasser de …)
 In doing so / In so doing (Ce faisant, Par là-même …)
 They could do little to prevent a similar disaster [from]happening in the future.
 This has nothing / little / everything to do with you!

On rappellera le do de reprise générique (Cf. la reprise en français par faire générique,


y compris lorsqu’un francophone souhaite éviter les répétitions) :

 Doing nothing is not an option. (L’inaction n’est pas permise / On ne peut pas rester les bras
croisés, sans rien faire)
 They said that the officer was only doing what he was instructed to do.
 If a government wishes to lock up its opponents, it can do so.
 “I’d like to rest for a while.” — “Please, do.”
 “I’ve decided to buy a Mercedes.” — “This is a very expensive thing to do.”
 “You are not obliged to say anything unless you wish to do so but what you say may be put
into writing and given in evidence.” (Phrase juridique réglementaire que l’on prononce à un
suspect lors de son arrestation)

A méditer : une citation de Horatio Caine (CSI : Miami), qui comme tout anglophone,
ne recule pas devant une mise des points sur les « i » linguistique en règle :

 “You understand why I did what I did.” (pourquoi j’ai fait cela / je l’ai fait)

Expressions avec MAKE

 Do you think you can make it? (dans le sens de « réussir » = succeed / manage)
 It was not always easy, but he made it to the top.
 One may wonder how you make a living with so little money invested.
 Make a dream come true (réaliser un rêve)
 He made a point of not voting, to show his detachment from Party politics.

Attention, « faire » un rêve en anglais se rend par to HAVE a dream. Cf. la célèbre
adresse de Martin Luther King en 1963 (« I have a dream … »).
Construction à retenir : to MAKE IT Adj (FOR X) to do/be Y
Où, rappelons-le, X = Someone et Y = Something. (Voir aussi plus bas la construction
de base « faire faire Y à X » : to make X Ø do Y). Elle se retrouve très couramment
employée, notamment avec des adjectifs comme
POSSIBLE ou IMPOSSIBLE : make it (im)possible (for X) to do Y, « permettre à X
de faire Y » (= « rendre possible »), empêcher X de faire Y (= « rendre impossible »)

 Medical advances make it possible to keep alive patients who would previously have died.
 Today's methods of birth control make it possible for a couple to choose whether or not to
have a child.
 Our knowledge and resources in preventive medicine should make it possible to control such
an outbreak of swine flu.

EASY, DIFFICULT (éventuellement + comparatif : easier, more/less difficult) :

 This allowance will make it easier for disabled people to take up a job.
 A weak business environment will make it difficult for the company to be profitable this year.

Cf. ce type de construction avec CLEAR : make it clear + SVC (subordonnée en Sujet Verbe
Complément introduite par that, what, when, where, how, …) :

 Try to make it clear that you are enthusiastic about your future project.
 You should make it clear when and where you want to go.
 Yesterday the Minister made it clear how she intended to address the issue.
 They have made it clear what they would do with the money if they won the prize.

Que dire du do dit « emphatique » ?


Pas grand-chose, mis à part que l’on vous conseillera d’éviter de l’utiliser — à l’écrit
comme à l’oral —, car lorsqu’il est employé par les anglophones (assez rarement, en
fait), c’est essentiellement lorsque le contexte-avant suggère une contre-
proposition négative : dire, par exemple, « I do think that … » suppose que
l’énonciateur perçoit que les autres ont le sentiment qu’il peut penser autrement. Notez
qu’il s’emploie exclusivement au présent (do, does) et au passé (did).

 “I do think liberal democracy is possible in China - but not in one’s lifetime.”


 He never published or participated in TV programmes; what he did do was to deliver a series
of public conferences.
 “I do think the older generation set such a bad example in the way they dress nowadays,” one
young student said.

Vous savez désormais que loin de constituer un défaut, votre curiosité par rapport à la
langue est à encourager fortement : dans ce dernier exemple, vous avez remarqué, bien
sûr, l’accord 3è personne du pluriel du verbe avec the old generation, considéré dans
cette phrase comme un pluriel — celles et ceux qui la composent. Ce qui est cohérent
avec la reprise par they ensuite.

Cf. l’exemple classique avec police, tantôt singulier (= le groupe), tantôt pluriel (= les
composantes du groupe) : The police IS a great institution, mais The police HAVE
arrested the murderer.
2. LES PREPOSITIONS
Appelez-les « prépositions », « particules », ou encore « postpositions »,
adossées à un verbe, un nom, un adjectif ou autre, elles forment des expressions qui
sont véritablement une seconde nature chez les anglophones. Par-là même, si vous
savez les manier, elles constitueront un « plus » immédiat, non seulement pour le
QCM, mais aussi dans votre essai et (on vous le souhaite) à l’oral, dont le niveau de
langue se trouvera d’autant plus idiomatique que vous montrerez votre capacité à les
utiliser correctement.

En français comme en anglais, toute préposition est suivie d’un nom ou d’un GN
(« groupe nominal »). Or, vous savez que GN = V-ING. Donc, lorsque « TO » est une
préposition, il ne peut être suivi que de V-ING.

Il existe un moyen mnémotechique très simple de distinguer entre un « to »


préposition et un « to » qui ne l’est pas. Remplacez le verbe par un nom ou un GN,
quitte à changer le sens de la phrase originale : si l’opération est possible, alors to est
une préposition (à 99,89 %) et donc le verbe prend la forme V-ING.

Prenez l’expression « be used to + verbe », par exemple dans :

 I am used to … an automatic car. (DRIVE)

La raison pour laquelle la réponse est « drivING » tient en ce que dans cette
construction, le to est une préposition ! Mais comment le savoir ? Vous remplacez le
verbe (et ses compléments éventuels) par un GN. Exemple :

 I am used to my automatic car.

Tant mieux si avez appris des prépositions par cœur, mais vous devez savoir que
ces expressions se comptent par dizaines. Fiable à presque 100 %, la (mnémo-)
technique que je vous propose vous permet donc de trouver à coup sûr la bonne
construction.

Voici, agrémentée de quelques exemples choisis, une courte liste de ces


formulations en « to » (préposition), que l’on retrouve communément dans les QCM :
to BE + accustomed to / used to, committed to, dedicated to, devoted to, looking
forward to (aussi look forward to), reduced to, on the road to, the key to...

 There's no doubt that Obama is committed to doing something.


 This measure is dedicated to improving road safety.
 This multimedia company is devoted to helping people sort through their investment
decisions.
 We’re looking forward to seeing the finished product on that one.
 With an income around $20 a month, pensioners have been reduced to buying apples one at a
time.
 Most of the students they teach are not on the road to becoming economists.
 Engine efficiency is the key to reducing fuel consumption.
in addition to

 In addition to being a producer, he is also the artistic director.


 In addition to reducing costs, we've been doing everything to maximize revenues.

from V1-ING TO V2-ING (= from N1 TO N2)

 She oversees the hospital — from buying equipment to handling staffing.


 He leapt from being unknown to being famous and very successful.

to amount to, to object to

 Today, one species becomes extinct about every half hour! This amounts to losing over
17,000 species annually.
 The job pays well, so I can't object to being overworked.

to prefer V1-ING TO V2-ING (= to prefer N1 TO N2) :

 Most of the time he prefers watching TV to going out.


 He’s a good teacher, but he clearly prefers talking to teaching.
On retrouve ici un contexte générique, puisque centrage sur V-ing. Ne pas confondre
avec l’autre construction, remarquable par la présence de to + V et donc d’un
centrage sur le sujet : to prefer TO do … [(RATHER) THAN Ø do …]

 Would you prefer to send waste for recycling rather than Ø throw it away?
 Why do the British prefer to drink tea rather than Ø drink coffee?
 Why do most people prefer to talk rather than Ø listen?

Gare aux interférences avec le français : aller EN Avignon, EN Andorre, EN


Alsace, AU Canada, EN Finlande, EN Egypte, En Europe, EN Amérique ou AUX
Etats-Unis (et j’en passe …), même combat ! C’est TOujours (!) « TO » qu’il faut
employer à chaque fois, et ce, quel que soit le lieu considéré (ville, région, pays,
continent ou assimilé), y compris les planètes :
 go TO Avignon / Andorra / Alsace / Finland / Egypt / Europe / America
 go TO the US / Canada / go TO the moon / Mars
Cf. More British troops will be sent TO Afghanistan.

Y aller à pied, à cheval …


C’est en général « BY » que l’anglais utilise pour y parvenir … : go BY bicycle, bus,
car, underground /metro, (aero)plane. Seule la marche à pied échappe au rouleau-
compresseur by : go ON foot. Certes, c’est également le cas pour un déplacement à
cheval (go ON horseback), mais le verbe « ride », qui depuis l’origine a ce sens, est
bien plus naturel.)

De près ou de loin …
A retenir, une bonne fois pour toutes … :

 The post-office is not very far FROM my house.


 The post-office is near TO my house.
 Near Ø the post office, you can find a supermarket.
Expressions avec BE + adjectif (ou participe passé)
Evidemment, nous n’en listerons que les plus courantes parmi toutes ces appellations
contrôlées, en limitant les participes passés à ceux qui ont une valeur d’adjectif et
donc en omettant volontairement toute forme passive pure, qui introduit
nécessairement le complément dit « d’agent » par un basique « BY », ce qui en général
ne pose problème à aucun lycéen :
 be interestED IN
 be dependent ON (cf. to depend ON), mais be independent OF
 be compared TO (éventuellement WITH) / in comparison WITH
 be different FROM (cf. be the same AS)
 be related TO / in relation TO (cf. to relate x TO y)
 be connected WITH / in connection WITH (cf. to connect x WITH y)
 be faced WITH et be confronted WITH a problem (cf. to face Ø a problem)

Remarque 1 : dans le sens de « avoir un rapport avec … », « avoir un lien de cause à


effet » (The riots were clearly connected with the wide-scale food shortages), autour
de relate, ce sera donc to et autour de connect, ce sera with. Mais dans le cas d’une
connexion physique, comme pour une connexion filaire ou une connexion à Internet,
fût-elle Wifi ou Bluetooth localement, un anglophone va plutôt utiliser be connected
TO. Exemple : I couldn’t connect TO the Internet last night. Cf. un raccordement à la
prise terre : connected TO earth.

Remarque 2 : attention à la nuance « faire face à », qui a 2 sens : ici, les 3 expressions
(to be faced/confronted with et to face Ø a problem) évoquent assez indifféremment le
fait d’« être confronté à », alors que « to cope with a problem », qui est aussi traduit
par « faire face à », renvoie à l’idée de surmonter les choses, de s’en sortir.
AT : good / bad ; amazed / surprised

 You should excel in what you think you're good AT.


 After all, she wasn't that bad AT playing the piano.
 Many have been surprised AT the level of interest from the banks.

FOR : conspicuous, remarkable, responsible


 Throughout his career, he was conspicuous FOR his loyalty to the king.
Sa loyauté envers le roi : c’est ce qui l’a caractérisé tout au long de sa carrière. Allez savoir
pourquoi, l’idée ironique de « briller par son absence » est rendue plutôt par « be
conspicuous BY one’s absence » : The benefits of cutting back pollution tend to be
conspicuous by their absence.
 This is a book that is remarkable FOR the way it deals with death.
 We have to challenge the view that women are responsible FOR the family.

OF : afraid
 Not being afraid of using computers is identified as a basic skill.
 Many adults in today's society are afraid of speaking in front of an audience.
Les verbes dits « prépositionnels »
On en recense plus de 3000 (appelés communément « phrasal verbs ») … Nous nous
contenterons d’une sélection drastique parmi les plus récurrents dans les concours.
Deux nuances :
to consist IN / OF : d'une part, « consister en + quelque chose » ou « consister à +
faire quelque chose » se traduisent par consist IN ; d'autre part, l’idée de
« comporter », « être composé de », « se subdiviser en » est rendue par consist OF
(qui est synonyme de be composed of).

 The first freedom of the press consists in it not being a trade.


 The fascination of the artwork consists in its power to transcend time.
 The G-7 consisted of the US, Japan, Germany, France, Italy and the UK.

to result FROM / IN
Le premier est proche du français « résulter de », « avoir pour origine » ; le second,
très idiomatique en ce sens que les anglophones l’affectionnent au point de l’employer
quasi systématiquement, renvoie à une relation causale (tout comme lead to, avec
lequel il entre en concurrence directe) : « avoir pour effet / conséquence / résultat »,
« se traduire par », « impliquer », « générer », « entrainer », …
Si on considère A => B, alors B results FROM A, et A results IN B.
 Some still assume that unemployment usually results from personal defects.
 Erosion results in drastic modifications to the structure of the soil.
 Not being fluent in English results in a language barrier that negatively affects the student's
educational process.

Une sélection de verbes prépositionnels :


ASIDE : put / set / brush (mettre de côté)

 Iran and Saudi Arabia, the two largest OPEC exporters, appeared to have put aside
differences to work together in trying to reach a settlement.
 Hospitals will be allowed to set aside smoking rooms for patients who are unable to stop
smoking.
 He brushed aside her insinuations as being unfounded.

AWAY : give (donner, faire cadeau)

 If you no longer wear these clothes, why don’t you give them away to charity?

BY : get (se débrouiller, s’en sortir)

 I wonder how they can get by with so little money

OFF : put (1. dégoûter, rebuter / 2. reporter à une date ultérieure)

 He refused to be put off by all the objections to his project.


 The meeting has been put off until a later date.
OVER : run (renverser)

 Somebody was run over by a bus yesterday

UP : look (chercher, dans un dictionnaire par exemple)

 If you don’t know what it means, why don’t you look it up in a dictionary?

UP WITH :

put (supporter quelqu’un/quelque chose) : He’s so objectionable! I won’t put up with


this behaviour for long.
keep (rester en contact) : Trend prediction is now big business to help commerce and
industry keep up with the latest demands created by peer group pressure.
catch (rattraper quelqu’un/quelque chose) : It will take years for Albania to catch up
with the standards of medicine in other European countries.
be fed (en avoir assez) : She was getting a little fed up with the habit he had of never
allowing her to finish a sentence.
come (trouver) : After hours of debate they came up with a very good idea.

3. QUESTIONS DE TEMPS

Il est des vérités qui blessent, mais autant s’en convaincre dès maintenant : il
n’existe que DEUX temps chronologiques en anglais — le présent et le passé !
Rappelons ici que le curieusement (?) nommé Present Perfect est un …
PRESENT ! C’est pour cela qu’en fait il porte plutôt bien son nom : son rapport à
l’actuel le place à 180 degrés du Preterit, qui constitue le temps du passé par
excellence.
Notez que si le français possède une foultitude de temps et de modes, l’anglais a
recours à d’autres expédients pour renvoyer, par exemple, à des événements futurs ou
conditionnels/hypothétiques.

L’usage des modaux - notamment le couple will/would - est à cet égard


révélateur d’un système spécifique, radicalement différent de celui du français, comme
nous le verrons plus loin.

LE PRESENT : FORME DITE « SIMPLE » / BE+ING

Attaquons de front la différence essentielle entre ces 2 formes verbales :


1) Forme « simple » : permet de « coller » au réel, mais d’une certaine
distance, de façon quasi impersonnelle, sans intervention du locuteur, tel un
observateur extérieur ;
2) BE+ING : signale un « commentaire » de la part de l’énonciateur, qui
intervient directement et personnellement dans son énoncé, qui « manipule »
en quelque sorte son énoncé. BE+ING a une valeur de reprise : une sorte de
« degré 2 », par rapport à la situation de départ, « degré 1 », qui pré-existe.
Exemples :
1. James drinks (a lot of) vodka A. James is drinking (a lot of) vodka
2. James reads (a lot of) novels B. He is reading (a lot of) novels
3. He gets up at 7 everyday C. He is getting up at 7 everyday
4. He drinks coffee in the morning D. He is drinking coffee in the morning

Les énoncés 1 à 4 sont neutres, objectifs : ils avancent des généralités, des vérités, des
faits avérés. Il est dès lors plus naturel pour un anglophone de raisonner à partir de
« données brutes », d’observations non filtrées.
D’où le recours à une forme brute du verbe, non dégrossie : précisément cette forme
dite « simple », dont la ressemblance avec l’entrée dans le dictionnaire — autrement
dit l’infinitif — est loin d’être fortuite, comme nous le verrons plus bas.
Décryptage 1 :

1 = James est un (grand) buveur de vodka = un (grand) amateur de vodka.


2 = James est un (grand) lecteur de romans = un (grand) amateur de ce genre littéraire.
3 = Il se lève tous les jours à 7h = c’est un fait (cf. « everyday » = une habitude).
4 = Il prend du café le matin = amateur de café, il en consomme au petit-déjeuner (cf.
« in the morning » = c’est devenu une habitude).
Les énoncés A à D ne sont plus neutres : ils sont d’ordre subjectif, comme filtrés par
l’énonciateur, porteurs d’un « commentaire ».
L’énonciateur part d’une situation donnée, le réel, qu’il choisit de « commenter »,
tantôt de manière plutôt positive, tantôt plutôt négative, en fonction du contexte : il y
a ainsi intervention directe de l’énonciateur dans son énoncé.
A noter que le contexte joue un rôle essentiel ici : c’est lui qui va déterminer le degré
d’investissement de l’énonciateur, et ainsi la « polarité » de son commentaire (positif /
négatif).

Décryptage 2 :

A = James boit de la vodka (beaucoup)


Commentaire négatif : « Plus que de mesure. » (« certainement trop, selon moi »).
Commentaire positif (plus rare statistiquement, mais pourquoi pas ?, même dans ce
contexte) : « Vu ce qui lui arrive, j’estime que ça lui fera du bien ».
B = James lit des romans (beaucoup)
Commentaire négatif : « Mais qu’a-t-il donc à (en) lire autant ? » (par exemple, contexte « ça devient
préjudiciable à son travail au Lycée » ou « il devrait varier un peu ses lectures — pas toujours des
romans »).
Commentaire positif : « J’en connais qui lisent à peine, ou pas du tout. Enfin, quelqu’un de sérieux ».
C = Chaque jour, il se lève à 7h
Commentaire négatif : « Mais qu’a-t-il donc à se lever aussi tôt ? » (par exemple, contexte « cela n’est
vraiment pas nécessaire » ou « il va finir par avoir des problèmes de santé : il ne dort pas assez »).
Commentaire positif : « J’estime que c’est ce qu’il convient de faire. Comme on dit : “l’avenir
appartient à ceux qui se lèvent tôt” ».

D = Chaque matin, il boit du café


Commentaire négatif : « Je pense que c’est mauvais pour sa santé. Tout le monde sait qu’il peut y
avoir accoutumance à la caféine. »
Commentaire positif : « Moi aussi. Et comme moi, il en a besoin pour se réveiller et être en forme !
On connait tous les vertus tonifiantes de la caféine… ».

On le voit, avec BE+ING, tout est affaire d’appréciation, d’interprétation subjective.


Et pas qu’au présent, bien sûr !!! Pour vous en convaincre, comparez ces phrases avec
le même verbe (wait) :

 He’s waiting for the bus. / What were you waiting for yesterday?
 I’ve been waiting too long! / I’ll be waiting for you!
 You shouldn’t be waiting long now
 He must have been waiting for her / He can’t have been waiting for me

Attention aux tentatives d’explications affectives, sinon approximatives, que se


contente de donner la grammaire traditionnelle (descriptive) : cette forme dite
« progressive » — une appellation bien peu claire, sinon totalement opaque —
renverrait tour à tour, en fonction de la situation de l’instant, au « moment où l’on
parle », à une « action en cours », à de la « durée », au « futur proche », etc.
A cet égard, rappelons quatre exemples de situations où un anglophone utilise bien une
« forme simple » pour renvoyer explicitement au « moment présent », qui est
tellement évident qu’il se passe de tout commentaire… :
Le démarcheur-démonstrateur, par exemple dans un grand magasin, qui vante un à un
et pas à pas les mérites du produit qu’il tente de vendre.
Le prestidigitateur, qui détaille chacun de ses mouvements, l’un à la suite de l’autre, en
insistant parfois sur l’« action » en cours.
Au théâtre, notamment, les indications scéniques (stage directions) sont
invariablement données sous la forme : « He crosses the stage; he stops and lights a
cigarette. He addresses the audience … ».
Le « commentateur » sportif qui décrit chaque action de jeu, tandis qu’elle se déroule :
au football, par exemple, il s’exclamera «Kaká shoots and scores! ».

Nous préférons, et de loin, une approche plus globale, plus générique, qui nous semble
plus cohérente, qui consiste à dégager une valeur centrale, une constante, bref, un
invariant : ce que l’on a appelé « commentaire » ici, pour cette forme BE+ING.
En clair, cela signifie que chaque fois qu’un anglophone a recours à BE+ING, c’est
une même intention de communiquer qui est en jeu et ce, quelles que soient les
circonstances — références temporelles, événements, état ou action …, ou l’état
d’esprit, l’humeur de la personne qui s’exprime.
Voyons de plus près deux phrases banales du type :
« HE IS WORKING »

BE+ING signale bien un commentaire de l’énonciateur. Si « moment où l’on parle »


(ou autre « en ce moment ») il y a, il est à trouver dans le contexte, et uniquement
dans le contexte, comme par exemple dans :
a) « Look ! He is working », ou
b) « He can’t answer the phone — he’s working. »
Dans les deux phrases, on a un commentaire sur la situation (situation présente,
signalée par le contexte).
Dans b), on justifie l’impossibilité de répondre au téléphone par le fait du travail en
cours : « He can’t answer the phone because he’s working. »
On retrouve ici un cas classique du recours à BE+ING : l’énonciateur éprouve la
nécessité d’en dire plus et ainsi, « commente » — autrement dit : justifie — sa
décision.
A noter que « être en train de », traduction privilégiée de BE+ING au moment où l’on
parle, impossible ou fantaisiste dans de très nombreux cas, tient aussi du
commentaire !!!

En effet, on peut très bien énoncer…

« Je suis en train de lire un livre très intéressant en ce moment », ou


« Je suis en train de repeindre le plafond de ma cuisine », ou encore
« Je suis en train d’apprendre le chinois »

… et faire carrément autre chose en le disant !

En voici un autre exemple :


« No, thank you, I won’t have another drink — I’m driving. »

En d’autres termes : « Si je refuse un nouveau verre, c’est parce que j’ai de la route à
faire. » (La personne qui dit cela n’est PAS au volant de son véhicule !)
On le voit, « être en train de » dans ce type de contexte signale la volonté de
l’énonciateur d’en dire plus.
Cf. « She’s wearing high-heeled shoes » / « He’s being silly! » / « He’s standing by the
door » / « They’re having difficulties » / « She’s leaving for Australia » / « John is
leaving Dorothy ».

On s’interrogera également sur des énoncés qui peuvent, à première vue, paraitre
inhabituels, comme « I’ve been wanting to read this book for months now » (Cela fait
des mois que j’ai envie de lire ce livre) ou « I’ve been wanting to cough » (« J’ai une
furieuse envie de tousser »).
Il en va de même dans des contextes particulièrement polémiques du type : « il est en
train de/ il commence à m’ennuyer sérieusement ! »
Et c’est très précisément ce qu’il se passe en anglais :

“I’m reading a very interesting book at the moment”


“I’m repainting my kitchen ceiling”
“I’m learning Chinese”

« I’M GOING TO LA BAULE NEXT WEEK »

L’interprétation « futur proche » ne tient pas :


D’une part, c’est très clairement (et explicitement !) l’adverbe de temps « next week »
— et non GO + BE-ing !!! — qui renvoie à l’avenir.
Les exemples ne manquent pas :

 We’re visiting Greece at Easter / in 6 months’ time / next year


 I’m seeing my doctor tomorrow / Friday-next (=a week on Friday) / next June
 The President is meeting his Russian counterpart next month / in September
 The government is planning to reform the tax system in 2012

D’autre part, on peut se demander à quelle période raisonnable dans le temps peut
bien faire référence la notion de « proche » : 6 mois, 8 mois, 1 an ? C’est assurément
une question d’appréciation. Car l’on peut très bien prévoir d’aller quelque part très
longtemps à l’avance et dire : « I’m going to Australia in 2013 » !
Pour mieux comprendre le recours à l’anglais BE+ING dans un contexte futur, faisons
un léger détour par le français.

Plutôt que coller des étiquettes, « futur proche » ou autre, il nous semble plus cohérent
de nous interroger sur la question de savoir pourquoi un francophone utilise un
présent pour rendre ce genre de phrase (qu’on lui demande un peu facilement de
retenir sous l’appellation « futur proche»).
Dans « Je pars pour La Baule la semaine prochaine », le choix du présent — par
rapport au futur « Je partirai » — est loin d’être anodin : il dénote une volonté de dire
autre chose que le futur (puisque précisément l’adverbe de temps est là pour y
renvoyer), et cette « autre chose » n’est autre qu’un… commentaire ! Commentaire du
type positif/négatif, comme pour l’anglais … :
Commentaire positif : « J’ai vraiment hâte d’y être ! ».
Ccommentaire négatif (statistiquement plus rare, mais cela tient bien évidemment au
contexte) : « C’est bien sympa, mais dommage, j’aurais préféré les Bahamas ! ».

On peut ressentir une impression de quelque chose de défini, planifié, de certain, car
là encore cela est dû au contexte (les billets sont pris, l’hôtel est réservé, les jours de
congés sont posés, etc.).
Il en va de même à chaque fois que l’on retrouve un schéma identique, comme par
exemple dans :

“I’m meeting my boss next Tuesday”


“We’re going to the theatre tomorrow”
“We’re having strawberries for dessert tonight”
Avec parfois une nuance révélatrice d’un commentaire particulièrement marqué,
toujours dû au contexte — la forme négative :
 “I’m not phoning Julia!”
Contexte : je sais que vous voulez que je l’appelle, mais je refuse de le faire ; je le ferai
uniquement si moi je le veux)

 “They’re not coming tonight!”


Contexte 1 : il y a un contretemps, ils ne peuvent pas venir)
Contexte 2 : ils ont décidé de ne pas venir)
Commentaire positif : « Dommage ! »
Commentaire négatif : « En voilà une bonne nouvelle ! »

 “I’m not going!”


Puisque c’est comme ça, je n’y vais pas !`

 “I’m not paying!”


Je refuse de payer !

 “You’re not having chocolate before your meal!”


Pas question de manger du chocolat avant le repas

 “Maybe I’m not being clear.”


Peut-être que je ne me suis pas bien fait comprendre / Vous ne m’avez peut-être pas bien compris
/ Il faut peut-être que je reprécise ma pensée.

PRESENT PERFECT

Autant vous en convaincre, pour éviter les problèmes : le terme « P-R-E-S-E-N-T »


devant « perfect » n’est pas simplement là pour épater la galerie !
Ce temps porte plutôt bien son nom, puisque qu’il entretient toujours un lien avec le
présent, tout naturellement parce qu’il s’agit d’un … présent.
Sa valeur centrale, l’invariant qui le caractérise en toutes circonstances, est le constat-
bilan. C’est HAVE qui en est responsable.
Comparez :
1) I — have — Ø 5 books by Shakespeare
2) I — have — bought / sold / read 5 books by Shakespeare
Have est un relateur qui indique une propriété (une caractéristique) du sujet. Il dit ceci
de la relation entre les 2 termes : ce qui est à sa droite est « logé » dans le sujet à
gauche, ce qui est à droite est porté au crédit du sujet à gauche.
En d’autres termes, on interprète la 1) comme : « il y a chez moi les 5 ouvrages de
S. », d’où l’effet de sens de possession. Quant à la 2) : « chez moi, il y a l’achat / la
vente / la lecture (des 5 livres de Shakespeare) déjà effectué(e) » puisque bought, sold
et read sont des formes passées.
Voilà, très simplement, d’où vient le Present Perfect : à l’instant où j’effectue ce
constat-bilan (l’instant actuel que signale have au présent), j’arrête pour ainsi dire
les compteurs et je lis ce qui y est indiqué : ce qui s’est passé depuis un certain temps,
d’où le participe passé à droite.

FOR ou SINCE ?

S'il paraît naturel ici de rappeler les notions traditionnelles (FOR renvoie à de la durée,
SINCE à un point d'origine), la mise en relation des compléments temporels qui
suivent ces deux notions permet de les visualiser immédiatement, en les distinguant.

Partons d'une phrase type : We have been waiting …

FOR (durée) SINCE (point d'origine)


30 minutes / half an hour 11.30 a.m., 3 p.m. (15.00)
3 hours (= 3 x 60') earlier today, noon (midday), midnight
several hours this morning/afternoon/evening
February 7th, Tuesday 3 March
3 days (= 3 x 24h x 60') ø last night, ø last Monday
the last 24 hours yester
the last few days Sun/Mon/Tues/Wednes/Thurs/Fri/Satur
ø days New Year's / Mother's / April Fool's DAY
Independence / Armistice / Christmas
(one’s : my, your, her, his..) birth

3 weeks (= 3 x 7 days x 24h)


ø last week, the 1st week, that week
the last week (= for the last 7 days)

3 months (= 3 x 28/29/30/31 days) January, February, March, ...


the last month (= for the last 30 days) ø last month, the 1st month
the last few months the month we decided to move to the US
2007, 2003, 1996, 1989, ...
3 years (= 3 x 364/365 days) the Year of the Cat
the last 3 years / the last decade(s) [the year] I came back from x
ø decades / ø years / ø centuries 9/11 (= 9 November 2001)
a few / several / some years Queen's Elizabeth II's coronation
many / a number of / years the President's election
hundreds of / thousands of years their wedding / ø last year
La notion de « durée » semble poser problème à bon nombre d'étudiants. Comme
indiqué, il s'agit d'une notion quantifiable en soi : l'ambiguïté de la phrase « J'attends
depuis 3 heures ce matin » sera rapidement levée si l'on distingue entre a) durée (3 x 60
minutes - FOR 3h), qui couvre la période d'attente, et b) référence au moment où cette
attente a commencé (SINCE 3 o'clock).

Attention à une confusion aussi redoutable que classique ! Surtout NE PAS confondre
le Present Perfect (= présent !!!) et le Prétérit (= passé !) :

1) He HAS lived in Oxford for 5 years


2) He HAS been living in Oxford for 5 years
3) He lived in Oxford for 5 years

La seule différence entre 1) et 2) est uniquement be+ING, qui signale un commentaire


de l’énonciateur : l’une comme l’autre disent qu’il y habite toujours, puisque le temps
est le Present Perfect ! Traduction : « Il habite à Oxford depuis 5 ans » (la nature du
commentaire en 2) va dépendre du contexte).

Changement radical de perspective dans la 3), puisque le Prétérit, dont c’est la


fonction initiale, renvoie, dans le passé, aux 5 ans d’un séjour révolu à Oxford. Le
français rend cette différence essentielle en passant du présent en 1) et 2) au passé
composé (ou au passé simple) en 3) : « Il a vécu / Il vécut à Oxford pendant 5 ans ».

Traduire FOR : la traduction de « depuis » et « pendant » par un seul terme se comprend


aisément par une particularité de l'anglais : FOR est toujours suivi d'une référence à de la
durée.
1a. He has studied / been studying in Paris FOR two years
1b. Il fait ses études à Paris DEPUIS 2 ans (par rapport à aujourd'hui)
2a. He lived in Paris FOR two years
2b. Il vécut / a vécu à Paris PENDANT 2 ans (entre 2006 et 2008, par ex.)

Traduire SINCE : tantôt « dePUIS », tantôt « PUISque »


Le sens profond de SINCE est tout naturellement « à partir de ». Vous devez bien
comprendre que SINCE traduit par « depuis » renvoie au début de la période qui nous
sépare d'aujourd'hui, période qui est repérée par rapport à aujourd'hui.

the beginning of the year


He has lived in Paris SINCE 1991, 2009, Ø last year
he returned from the U.S.
Le SINCE argumentatif (puisque, dans la mesure où, dès lors que, etc.) introduit tout
naturellement un point (de départ) à partir duquel se fonde l'argument : We cannot go
yet, SINCE he is not here.

BASE VERBALE - PRESENT - IMPERATIF - SUBJONCTIF : MEME


COMBAT !

Une question simple : quel est le radical (l’infinitif) d’un verbe comme « help », par
exemple ? Réponse : « help » !
Autre question : quel est le présent « simple » de help ? Réponse : toujours help !!!

Certes, mais me direz-vous, il reste encore cette désinence archaïque, le fameux « s » à


la 3ème personne responsable de tant de misères … Disons en démystifiant un peu les
choses qu’il n’est là QUE pour signaler une tierce personne. A la limite, si l’on
envisageait une évolution (aussi peu probable que lointaine) de la langue, même sans
he/she/it, on reconnaîtrait la 3ème personne simplement à la présence de ce « s ». Un
peu comme en italien et en espagnol, où le « o » final à un verbe signale tant et si bien
le « je » 1ère personne, qu’il devient inutile de le préciser (Cf. des énoncés basiques
comme Ti amo / Te quiero ou Penso che… / Pienso que…).

Donc, le présent de help donne help à toutes les personnes (helps à la 3ème du
singulier, bien entendu, comme nous venons de le voir).

Qu’en est-il de ce qu’on appelle communément (en français, mais il faut dire en
anglais également dans la plupart des grammaires descriptives) l’« impératif » et le
« subjonctif » de ce même verbe help ? Aussi (d)étonnante qu’elle puisse paraître, la
réponse est : toujours et encore le radical HELP !
Jugez-en plutôt :

1. Ø Help! Au secours / A l’aide !


2. Ø Help me! Aidez-moi !
3. You help me! Aide-moi, toi !
4. Someone help me! Que quelqu’un m’aide !

1, 2 et 3 correspondent au cas classique de l’impératif français, avec une emphase


particulière sur le You en 3. Or, dans les 3 cas, il s’agit bien en anglais de l’infinitif
help, du radical help, de la base verbale help, bref, de l’une des entrées multiples dans
le dictionnaire à la lettre « h » ...

Et pour cause : lorsque vous recherchez un verbe dans le dictionnaire, disons « help »,
celui-ci se trouve sous cette forme (infinitif, etc.), précisément parce qu’elle est
« brute », non travaillée, non dégrossie des variations saisonnières … et qu’ainsi elle
vous permet de rechercher le contenu sémantique du verbe, c’est-à-dire toutes les
définitions possibles — ce qui serait plus problématique avec helpED ou helpING, par
exemple, vous en conviendrez.

Et c’est exactement pour la même raison qu’en 4 (« subjonctif » en français, oui, mais
bel et bien toujours infinitif en anglais !), vous retrouvez l’entrée dans le dictionnaire
help, comme dans Peace BE with you (Que la paix soit avec toi), ou God bless you
(Que Dieu te garde/bénisse). Pour vous convaincre, pensez à une structure encore plus
sentencieuse, sinon biblique, agrémentée du modal « may » (construction obligée
modal + infinitif) :

 May peace BE with you / May God BLESS you

On retrouve cet infinitif en anglais américain (et de plus en plus chez les autres
anglophones partout dans le monde), après des verbes, des noms ou des constructions
qui tournent autour de la suggestion, la prescription (on intime l’ordre à quelqu’un de
faire quelque chose), un jugement personnel marqué :

 I suggested she Ø BE there on time.


 The opposition leader urged that the government Ø TAKE action immediately.
 The FAA rejected a recommendation that the aircraft Ø BE required to have a video camera
in the cockpit.
 This full page ad calls for Americans to literally make noise during the president's speech
later this month as a demand that he Ø STEP down.
 It is crucial that the medicine Ø BE administered immediately.
 It is wrong that the President Ø MAKE such a decision.
 They don't believe it is fair that Pakistan Ø BE singled out.

Dans chacune de ces phrases, l’anglais britannique aurait utilisé SHOULD en lieu et
place de l’article zéro Ø (Exemple : I suggested he SHOULD leave at once).

Vous êtes libre de choisir d’écrire en anglais plutôt US ou plutôt British (évitez, si
possible, un mélange des deux), mais imaginez un seul instant le potentiel de telles
constructions soigneusement reproduites dans l’essai — incluant à droite l’infinitif,
avec ou sans should (ATTENTION ! préférablement AVEC, pour éviter toute erreur du
correcteur due à un éventuel problème d’interprétation) !

PASSÉ et VIRTUEL

It MAY rain tomorrow / It MIGHT rain tomorrow


Pourquoi le prétérit de may, à savoir might, rend-il le caractère hypothétique de façon
plus marquée dans cet exemple ? Vous le savez, on dit qu’il y a moins de chances qu’il
pleuve dans ce cas, mais pourquoi donc ? Un détour par le français peut aider ici.
Dans « Quand j’étais jeune » (dans un contexte « Ah ! ma pauvre dame ! », par
exemple), l’imparfait, qui est un temps du passé, est employé dans un contexte qui
renvoie au passé, d’où « R-A-S », aucun effet spécial. Idem pour l’anglais : « When I
was young ».
En revanche, si vous remplacez la référence contextuelle au passé Quand par une
référence au futur hypothétique (2 toutes petites lettres suffisent : « S - i »), on a : « Si
j’étais jeune ». Toujours un passé donc, l’imparfait, mais un contexte qui n’y renvoie
plus, au passé ! Effet (spécial) immédiat : un décalage par rapport au réel, d’où l’effet
de sens virtuel. En anglais : « If I were young » (le pluriel were sert ici à renforcer
davantage le virtuel déjà dû à was. Voir plus bas).
Dans le contexte futur auquel renvoie tomorrow dans It might rain tomorrow, le
prétérit might est bien là pour signaler cet écart par rapport au réel, cette dimension
virtuelle.

C’est exactement le même schéma avec le prétérit dans des énoncés du type :

1) « I wish you were here » (Je regrette que tu ne sois pas là / Je souhaiterais
que tu sois là)
2) « It is time we went » (Il est temps qu’on s’en aille / qu’on parte)

Le français choisit le subjonctif, qui est le mode de la non-assertion, du virtuel.


L’anglais, qui n’a pas de mode subjonctif en tant que tel, se satisfait de l’utilisation
d’un passé dans un contexte qui ne renvoie pas à du passé, et de l’effet virtuel que crée
un tel décalage par rapport au réel.

Le prétérit dans 1) s’explique toujours et encore en raison d’une cohérence interne à


la langue : If [only] you WERE here dit en effet exactement la même chose, et il en va
de même pour I would rather you were here. Le français ne s’y trompe pas, et recourt,
comme l’anglais, à l’emploi d’un passé dans « Si [seulement] tu étais là.

Quand en 2), on exprime l’idée qu’il est temps de faire quelque chose, cela signifie
qu’on souhaiterait le faire : en clair, « si seulement on le faisait », d’où it is time = if
only = I wish + prétérit.

Donc on retrouve dans If (only) / I wish / I would rather (I’d rather) / It is time, la
même intention de communiquer, donc tous sont suivis d’un prétérit, du moins
lorsqu’il s’agit d’exprimer un souhait sur une situation à venir. Voir à la fin le point 9
dans « Corrigé du QCM de Grammaire ».

Il est temps maintenant de passer à l’étude des modaux (dont should est un illustre
représentant), ainsi que de certaines structures qui leur sont généralement associées,
qu’on appelle parfois quasi-modaux.
ALI BABA, ALADIN et QUASIMODO

Tout d’abord, rappelons brièvement l’origine savante du terme « modal », qui a le


mérite d’être clair : en latin, « modus », le mode, s’oppose à « dictum ». On peut
« dire » simplement les choses : The sky is blue / The weather’s nice ; ou indiquer, au
moyen d’un modal, le mode, la façon dont 2 entités entrent en relation l’une avec
l’autre, par exemple : It MAY Ø rain tomorrow.

Rappel de base :
Tous les modaux, sans exception, se construisent de manière identique. Ils servent de
liens entre le sujet à gauche et le verbe (et ses compléments éventuels) à droite :

S-M -ØVC

où S = Sujet et Ø V = Verbe à l’infinitif (sans « to » !!!, comme dans l’exemple ci-


dessus) et C = Complément(s). Cet infinitif est soit présent, soit passé : voilà bien la
clé du mystère de la syntaxe associée en anglais. Exemples (attention : en anglais, c’est
toujours l’auxiliaire HAVE qui est utilisé à l’infinitif passé) :

Infinitif PRÉSENT Infinitif PASSÉ


Ø manger Ø eat AVOIR mangÉ HAVE eatEN
Ø faire Ø do AVOIR fait HAVE done
Ø prendre Ø take AVOIR pris HAVE takEN
Ø être Ø be AVOIR été HAVE been
Ø venir Ø come ÊTRE venu HAVE come
Ø aller Ø go ÊTRE allÉ HAVE gone

On a donc le schéma : S -M -ØV → S - M - HAVE + Vpp

Voilà tout simplement pourquoi on passe de He must Ø go à He must HAVE gone !


 He could Ø DO it → He could HAVE DONE it
 You should Ø COME → You should HAVE COME
 They must Ø BE there → They must HAVE BEEN there

WILL et WOULD
Nous l’avons dit, l’anglais n’a que 2 temps chronologiques, le Présent et le Passé. S’il
n’existe pas de futur, voyons ce que nous pouvons dire d’un énoncé aussi basique que
« I will go to the cinema tomorrow »
Remarque 1 : dans une telle phrase, l’élément qui renvoie on-ne-peut-plus clairement à
du futur (à de l’à-venir) est bel et bien l’adverbe tomorrow, qui explicite le contexte
temporel. Que dire alors de will ?

Remarque 2 : l’intention d’aller au cinéma est due à la valeur sous-jacente — la


valeur centrale — de will, qui le caractérise de manière invariante, quel que soit le
contexte.

Comme tous les modaux, will est un relateur : sa fonction est donc de mettre en
relation 2 segments, tout naturellement ce qui est à gauche (le sujet) et ce qui est à sa
droite (le verbe et ses compléments).
Le modal will responsable de cette mise en relation va indiquer quelque chose sur cette
relation, à savoir qu’elle va de soi, qu’il existe entre les deux segments une très forte
compatibilité, une concordance toute naturelle.
En définitive, cette phrase commune signale que la mise en relation entre moi-même et
le fait d’aller au cinéma demain va de soi, que « I » et « go the cinema tomorrow »
sont naturellement compatibles. N’hésitons pas à le rappeler, l’effet de sens futur est
tout simplement dû ici au repère contextuel (temporel) tomorrow.
Voici quelques exemples, sous la forme de correspondances contrastives anglais-
français, pour mieux prendre conscience a) de la raison pour laquelle will n’est pas
toujours ni nécessairement rendu par un futur en français et b) de l’importance de
rendre l’interprétation grammaticale plus générique, donc de dégager des constantes :
ici, et dans tous les cas, la relation de concordance naturelle que will établit entre ce
qui est à sa gauche et ce qui est à sa droite.
1) Boys will be boys! → Il faut que jeunesse se passe !
2) That will be the postman! → C’est certainement le facteur !
3) That will be his car! → C’est sa voiture, très certainement !
4) Will you please open the window? → Tu veux bien ouvrir la fenêtre ?
5) Open the window, will you? → Tu veux bien ouvrir la fenêtre ?
6) Will you listen to me! → Tu veux bien m’écouter !
7) Will you (please) be quiet! → Voulez-vous bien vous taire !
8) Do it, if you will! → Fais-le, si ça te dit!
9) I will. → « Oui. » (contexte : mariage)
10) He will! → Ça ne m’étonne pas de lui ! C’est lui tout craché !
11) Oil will float on water. → L’huile n’est pas miscible dans l’eau
12) Iron will rust. → Le fer, ça rouille
13) When the cat’s away, the mice will play → Quand le chat n’est pas là, les souris dansent

On serait tenté d’ajouter un exemple plus que remarquable, les premières paroles du
Génie dès sa sortie de la lampe, dans Aladdin (version Disney) : “10 thousand years
WILL give you such a crick in the neck!” - « Passer dix mille ans confiné dans une
telle petite lampe, ça a de quoi vous donner un sacré torticolis ! »)
Le sens profond de cette phrase est bel et bien dû à la valeur centrale de will, à savoir
cette propension naturelle qu’ont les 2 segments qu’il met en relation à se rencontrer.
S’il y a un contexte qui ne renvoie pas directement au futur, c’est bien celui-là : le
Génie prononce cette vérité lorsqu’il sort de sa lampe, lui qui vient d’y rester enfermé
pendant pas moins de dix millénaires !

L’interprétation futur, volonté, prédiction, etc., chère à la grammaire traditionnelle,


tient plus de l’intention de « scanner » artificiellement le réel en quelque sorte, pour le
faire entrer dans des cases (qui n’ont de justification que le contexte auquel elles se
rapportent), que d’une volonté véritable de rendre compte de manière cohérente et
juste des faits de langue.
Parfois, cela frise le fantaisiste pur ! Reprenons la phrase 4) ci-dessus (Will you please
open the window?), où couramment will est affublée de l’étiquette « politesse ». Si la
personne qui pose cette question le fait poliment, c’est certainement dû à l’emploi de
« please » ! Mais surtout, il y a (re)mise en question de la relation entre you et open
the window, qui, par la présence de will, est jugée naturellement compatible. On ne
peut en effet préjuger de la réponse de celui ou celle à qui la question est posée, qui
peut très bien répondre « non ! »: donc oui, il y a présupposition positive, mais elle est
remise en question par le style interrogatif.

La question 5) Open the window, will you? adopte une stratégie sensiblement
différente, mais le message qu’elle délivre est identique : c’est exactement le même
will dans les deux cas.

Si maintenant on remplace le will de la question par son prétérit would, on aura l’effet
de décalage, de virtualisation que nous avons vu plus haut, puisque le contexte
renvoie à de l’à-venir, d’où le sentiment d’un style « encore plus poli », car
l’énonciateur prend encore plus de distance, plus de précautions oratoires : Would you
please open the window?

SHALL ET SHOULD
You SHALL be a doctor (Tu seras médecin, mon fils)
Si cette phrase suggère une injonction, c’est parce que le père met en relation deux
choses qui n’ont pas vocation à entrer en relation l’une avec l’autre : papa sait très bien
que son fils ne veut pas faire médecine. Contrairement à will, qui signalait une
concordance naturelle, shall dénote un manque de compatibilité entre les 2 termes de
la relation. Tout anglophone comprend que du fait de la présence de shall, You et be a
doctor ne vont pas ensemble, qu’il y a un « clash ».

Autres exemples :
 Ireland shall be free

L’Irlandais qui tague cette phrase sur un mur de Belfast considère à l’évidence que son
pays n’est pas « libre ». La force illocutoire d’un tel slogan provient de la mise en
relation par shall de 2 éléments que l’énonciateur juge « contre-nature », pour ainsi
dire, avec un sous-entendu : « on finira bien par bouter les Britanniques dehors !»

 We shall overcome (au départ, chant de prières des esclaves noirs, devenu hymne du
mouvement des droits civiques aux Etats-Unis)

Très « sonore » notamment dans les manifestations contre la guerre au Vietnam dans
les années 60, ce slogan est chanté par tous ceux qui souhaitent faire comprendre que
le combat pour un monde plus juste, plus libre et plus pacifique doit continuer pour se
révéler payant en finale : « nous finirons bien par vaincre ».

 Shall we go to the restaurant tonight? (Et si on allait au restaurant ce soir ?)

Le sens de cette question de la vie courante tient au fait que l’énonciateur, qui est
acquis à la cause, qui souhaite vivement diner à l’extérieur, remet en question la
possibilité même de sortir, puisque shall indique qu’il n’existe pas de compatibilité
naturelle entre we et go to the restaurant. Cet effet de sens est peut-être encore plus
explicite dans une version moins « soft » : Let’s go to the restaurant tonight, SHALL
we? Ici, on impose la sortie au restaurant dans un premier temps, en quelque sorte,
avant d’en laisser finalement l’entière responsabilité à l’interlocuteur.

Mécaniquement, le prétérit should signale un manque de concordance, tout comme


shall, mais de manière moins marquée : de l’injonction, on passe naturellement à un
avis, une recommandation, un conseil comme dans You should go to the doctor’s
C’est bien parce que l’énonciateur sait (ou pose comme tel) que you n’a pas l’intention
de consulter qu’il lui donne ce conseil (« moi, à ta place, j’irais… »).
C’est toujours et encore le même should, avec la même valeur centrale, que l’on
retrouve par exemple dans I suggest (that) you SHOULD go to the doctor's - Je te
suggère d'ALLER chez le médecin / Je suggère que tu y AILLES.

Pour pouvoir suggérer à quelqu’un de faire quelque chose, il faut bien supputer que le
conseil est donné à quelqu’un qui n’a pas l’intention de faire cette chose-là …
Attention, contrairement au français, l’anglais n’accepte que cette seule construction :
suggest (that) NP should Ø V

Voir aussi plus haut l’usage de l’infinitif en anglais américain : I suggested (that) he Ø
go to the doctor's.
Cohérence interne oblige, on retrouvera should également dans un contexte
hypothétique en « if » : If war SHOULD break out, ... Si la guerre devait éclater /
Dans l'éventualité où la guerre éclaterait / Dans le cas, peu probable, d'un déclenchement
du conflit ...

Ce caractère « très improbable » vient directement de la valeur centrale de should, qui,


en plus de l’hypothétique « if » standard dans cette phrase, signale en surface que la
relation entre war et break out ne va pas de soi, ce qui a pour effet un décalage
supplémentaire par rapport au réel, et donc un surcroît de virtuel. C.Q.F.D.

La dimension virtuelle due à should prend tout son sens dans une version plus
« noble », avec inversion stylistique Auxiliaire / Sujet, où la position initiale du modal
suffit à mettre l’accent sur l’hypothétique, ce qui permet dès lors de se passer de la
mention « if » : SHOULD war break out, ... Voir plus bas (section modaux).

MUST

Pour bien comprendre à quoi sert un modal, considérons une situation lambda.
Contexte : vous voyez quelqu’un au loin avancer dans votre direction, qui ressemble
étrangement à votre ami Matthieu (M), qui ne sort jamais sans son bichon maltais.
Réactions instantanées, sur le mode « C’est lui ! », du moins probable au plus
probable :

 There’s no way that can be M ! (la possibilité est niée par le contexte)
 That might be M! → Il y a des chances (mais il est encore trop loin).
 That could be M! → C’est possible que ce soit M, mais pas si sûr.
 That may be M! → Possible, sans plus (50-50, en pourcentage).
 That should be M! → C’est probablement M (tout indique que c’est lui !).
 That will be M! → C’est certainement M (je commence à en avoir la certitude).
 That must be M! And that would be Médor [trotting by him]! → C’est quasiment sûr, c’est
M ! (J’en mets ma tête à couper !) → Mais c’est à n’en pas douter son chien Médor (Rien
d’étonnant à que ce soit lui, il l’accompagne toujours. En plus, un chien blanc tout mignon et
tout petit comme celui-là …).

Toutes ces modulations permettent ainsi à l’énonciateur de faire varier le degré de


réalisation, de validation entre les deux termes That et be M. Normal, puisque c’est là
la fonction première de tout modal qui se respecte !

Un mot s’impose sur must, remarquable non seulement parce qu’il ne possède pas de
forme passée, mais parce qu’il est bicéphale.
1. You must do it — whether you like it or not! (Tu dois le faire / Je te garantis que
tu vas le faire — que tu le veuilles ou non !)
2. Where is Fabien now? — He must be doing his homework. (Il doit faire ses
devoirs / il y a de très fortes chances pour…)

En 1, le contexte est clair, il s’agit d’une injonction : must signale qu’il ne peut en être
autrement, que la relation entre You et do it est inexorable par le fait du locuteur, qui
va s’assurer personnellement que le travail sera effectué.
La valeur de must en 2 est très sensiblement différente : cette fois, il y a
présupposition de la part de l’énonciateur, d’où l’interprétation plus « soft ». Notez
qu’on retrouve la même nuance en français avec « devoir ».

ET QUASIMODO DANS TOUT CELA ?


On pense immédiatement au couple would rather / had better + Ø V (et leurs formes
contractées ’d rather / ’d better) :

 I know he would rather Ø play football than Ø do his homework!


 They would rather NOT Ø reveal their names.
 You had better Ø keep this secret. (Tu ferais mieux de le tenir secret)
 You had better NOT Ø reveal this secret. (Tu ferais mieux de NE PAS le divulguer)

Ce ne sont pas des modaux en tant que tels, mais leur construction est identique : ils
sont suivis de Ø V et fonctionnent comme des auxiliaires, puisque le NOT leur est
appliqué, comme par exemple :

 He should Ø do it / He should NOT Ø do it / He shouldn’t Ø do it

MUST / HAVE (to V) ET SHOULD / OUGHT (to V)


Deux couples indissociables, pour le meilleur plutôt que le pire …
Rappelons une constante de la langue anglaise : le « to » dans « TO V » signale la
présence (occulte ou pas) d’un SUJET à gauche et donc un centrage sur ce sujet. C’est
comme si on avait la construction syntaxique de base [for X] to do Y : par exemple
dans a means [for someone] to do something, l’accent est davantage mis sur la
personne, alors que dans a means OF doing something, il porte clairement sur DOing.

C’est ce qui peut rendre compte des nuances dans :

1) He MUST Ø do it
2) He HAS to do it (sous-tendu : He has [for him] to do it)
3) He SHOULD Ø do it
4) He OUGHT to do it (sous-tendu : He ought [for him] to do it)

Les constructions avec « to Ø V », qui signalent une propriété du sujet, permettent à


l’énonciateur de concentrer l’attention sur le sujet « He », tandis qu’avec must et
should l’énonciateur dit quelque chose sur la relation entre « He » et « do » : l’accent
est alors mis sur la nature de cette mise en relation.
D’où les effets de sens différents :

1) Il doit le faire (c’est un ordre)


2) Il doit le faire (il a quelque chose à faire, c’est comme ça / c’est la règle)
3) Il devrait le faire (conseil : moi, énonciateur, à sa place je le ferais)
4) Il devrait le faire = Il est tenu de le faire (il y a des contraintes qui font que…)

Notez le parallèle assez éloquent entre a) les traductions par « avoir À » et « être tenu
DE », par contraste à « devoir Ø » faire quelque chose, et b) have TO V / must Ø V et
ought TO V / should Ø V, qui explicitent clairement la différence de point de vue.

4. VERBES & CONSTRUCTIONS

MAKE X Ø DO Y
Construction remarquable : make someone do something (« faire faire quelque chose
à quelqu’un ») → L’important est de noter l’article zéro (infinitif dit « sans to ») à
droite.
Exemple : He made us Ø laugh / Ø work hard / Ø understand (Il nous a fait rire /
travailler durement / comprendre).
Ne pas confondre avec la structure « faire faire quelque chose PAR quelqu’un » :
to HAVE / GET Y done (by Y) = have / get something done (by someone) dans laquelle
le complément direct (Y) est suivi du participe passé et le complément dit « d’agent »
(par quelqu’un) est le plus souvent absent, comme en français d’ailleurs. Exemple : I
will have my car repairED (Je vais faire réparer ma voiture). A quoi bon, en effet,
mentionner « par mon voisin », par exemple ? Si l’on souhaite mettre l’accent sur qui
va assurer la réparation du véhicule, on aura plus naturellement recours au style direct,
pas au passif : Mon voisin va réparer … (My neighbour will repair …).

Attention aux verbes irréguliers remarquables, comme « cut », où (au moins) le


participe passé se confond avec la base verbale. Car dans I will have my hair cut,
« cut » est bien un participe passé …
Pour revenir à la notion de « faire faire quelque chose À quelqu’un », on mentionnera
2 autres constructions possibles :

to get X TO do Y
 It’s difficult to get him to stop talking.
 The government’s goal is to get people to work more.
 That partner has to chase up the others to get them to pay their share.
to HAVE X Ø do Y ou to HAVE X doING Y
Avec make X do Y ou get X to do Y, c’est le contexte qui détermine entièrement la
nature de la relation entre les 2 personnes en question. Dans He made me work very
hard, on comprend un certain degré de contrainte que « He » impose à « me »,
contrainte qui est totalement absente dans He made me laugh, par exemple.

Or, la structure HAVE someone do / doING permet en surface d’indiquer la façon de


« faire faire quelque chose à quelqu’un » : relations interpersonnelles tendues (du type
« contrainte ») ou pas.

Attention donc à la nuance entre :

 He had us Ø work hard (Nous ne pouvions faire autrement) et


 He had us laughING

On peut en effet difficilement « contraindre » quelqu’un à rire dans un contexte


naturel. En revanche, lorsqu’un Ministre « charge » un subalterne de lui remettre un
rapport, la relation hiérarchique entre les deux est telle qu’il sera plus naturel de dire :
The Minister had him/her Ø write a report).

Autres exemples :

 Have someone Ø do it for you!


 The customs officer had me Ø open my suitcase. (impossible de refuser)
 This trip has had us thinking. (a suscité en nous une réflexion positive)
 The teacher had us reading great books last year. (grâce à elle/lui, on a pu lire de la grande
littérature)

CAUSE X to DO Y
 Does alcohol advertising cause people to drink or to drink too much?
 Those who do not feel loved frequently create situations which cause others to feel sorry for
them, or even guilty.
 There are defensive factors that cause companies to look beyond their domestic markets.

V1 to Ø V2 versus V1 V2ing
L’important ici reste la nuance essentielle :
to + Ø V : présence d’un sujet à gauche et centrage sur ce sujet
V+ING = nom (+ signale quelque chose de présupposé, de pré-pensé)

Pour préciser, prenons un exemple simple :


1) TO pass the SESAME exam is difficult
2) PassING the SESAME exam is difficult
En 2), l’emphase est sur pass : « le fait de réussir (en tant que tel) au concours est
difficile ». La notion même de réussite reste au centre des préoccupations de la
personne qui énonce cette phrase. Le « ing » signale à la fois une nominalisation et
une présupposition.

En 1), c’est comme si vous aviez des constructions comme For anyone to pass / For
most students to pass, avec centrage sur le sujet. En d’autres termes, on est dans un
contexte qui peut être polémique, du type « j’aimerais bien vous y voir : c’est facile
pour personne ! ». D’ailleurs, on pourrait clairement énoncer, en variant la syntaxe : It
is difficult for most candidates to pass this exam.

Autre exemple évocateur parmi tant d’autres, dans Aladdin version Disney (1993), la
remarque du Génie, quand Aladin lui propose la liberté en lui consacrant l’un de ses 3
vœux : « To be free … ». Rien de plus naturel dans la bouche d’un serviteur multi-
millénaire que ce centrage sur soi (For ME to be free …) : il a bien du mal à envisager
de changer de condition et ne plus avoir de maître …

Les exemples classiques sont STOP, TRY, PREFER, REMEMBER / FORGET,


qui tous acceptent les 2 constructions. On a toujours le même schéma (exemple avec
remember) : V1 to Ø V2 : structure du type 1 → 2

On suit l’ordre du discours. Dans Please remember (1) TO phone Chloë (2) : UN, on
se souvient que DEUX, on a quelque chose à faire.
V1 V2ing : structure du type 2 → 1
Le verbe V1 est dit « présupposant ». On fonctionne à l’inverse du cheminement
mental : on a pensé à V2, AVANT d’énoncer V1 ! Dans Do you remember (2)
phonING Chloë (1)?, on tente de se souvenir, après coup (DEUX), si UN on a
téléphoné ou pas.

Idem avec « Stop shouting ! » : pour pouvoir demander à quelqu’un de cesser de crier,
il faut bien que ce quelqu’un crie ! On ne peut cesser de faire que ce qui existe
préalablement. Comparez :
 Several people stopped to ask me for directions the other day.
 If you want to live healthily, stop smoking and cut down on sugary snacks.
 We'll try to make sure it doesn't happen again.
 You always take the lift to the next floor? Try using the stairs for a change.
 "I prefer working with men," she admitted.
 And then make sure you remember to wash your hands.
 You can also buy leather and jewellery, but don't forget to haggle. (marchander)
 I'll never forget being in hospital.

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