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a. termes complexes
b. composés savants (néoclassiques)
c. locutions
d. mots valises
a. mots-valises (dans la plupart des cas, combinaison d’une troncation 2 arrière ou : apocope (pour
le premier mot de la séquence) et d’une troncation avant ou : aphérèse (pour le suivant) :
bio(logie) 3 + (électro)nique 4 = bionique ; héli(coptère) +(aéro) port = héliport5 ;
pro(duit)+(lo)giciel = progiciel ; stag(nation)+(in)flation = stagflation ;
- deux troncations arrière : lieut(enant)-co(lonel) = lieutco 6 ;
- troncation arrière seulement : cyber(nétique) + café = cybercafé 7 ; euro(pa)
+racine grecque pant (« tout »), finale o pour rappeler espéranto =europanto ;
- mix de troncations, sur des termes complexes comportant trois mots ou plus
(cas particulier : français scientifique, termes construits sur un terme complexe
anglais) : quas(i ) 8 +(stell)ar 9 (object) 10 = quasar 11 [ka’saʁ].
1
Seront concernées les seules désignations verbales (vs symboles – par hypothèse non-verbaux, dans le classement des
désignations de concepts, en terminologie), et surtout (mais pas exclusivement) les termes (vs appellations).
2 Voir ici même infra, §3.1.3.3.b.
3 Troncation arrière = apocope.
4 Troncation avant = aphérèse.
5 Exemples empruntés à la norme ISO 704 : 2000 (F) : 33.
6 ISO 704 : 2000 (F) : 33.
7 ISO 704 : 2000 (F) : 33.
8 Troncation arrière = apocope.
9 Troncation arrière = apocope.
10 Troncation avant = aphérèse.
11 ISO 704 : 2000 (F) : 33.
12 Appelées formes réduites dans ISO 704 : 2009 (fr).
13 On parle parfois alors de syncope (vs apocope).
- les abréviations des noms de pays (FR, RO, US, GB, CA, JP…), de
monnaies (EUR, RON, USD, GBP, CAD, JPY) ou de langues nationales
(fr pour français, ro pour : roumain…), régies par des normes ISO,
abréviations qui s’écrivent sans point final, bien que ce ne soient pas des
syncopes (voir note 13).
Depuis 1989, la représentation des unités monétaires est régie par la norme
4217 de l’Organisation internationale de normalisation (ISO). Dans cette
codification, utilisée dans les relations internationales, les monnaies sont
représentées par trois lettres majuscules ; les deux premières correspondent
au code du pays (norme ISO 3166) et la troisième est généralement la lettre
initiale de l’unité monétaire. Le code de la nouvelle monnaie européenne,
l’euro, fait cependant exception et s’écrit EUR.
Exemples : écon. = économie ; de même : dr. = droit ; dr. civ. = droit civil, dr.
fisc. = droit fiscal, etc. Dans le métalangage opérationnel du lexicographe (cf.
Le Nouveau Petit Robert), ces abréviations sont souvent écrites en (petites)
majuscules (ECON., DR., DR.CIV., DR. FISC.), et signifient « terme de… »
(« terme de l’économie », « terme de la langue du droit », etc.). Noter que les
abréviations sont par hypothèse vouées à l’écrit (impossibles à oraliser – c’est-
à-dire lire à haute voix – en tant que telles) ; et qu’elles sont spécifiques à un
domaine (ou à un sous-domaine) donné, comme il en va de tout terme
d’ailleurs : si, en lexicographie (et en usage métalinguistique), DR. = droit, en
matière de titres universitaires (et en usage linguistique), Dr. (majuscule
initiale) = docteur (abréviation faisant l’objet du traitement lexicographique, en
tant qu’entrée du dictionnaire de langue). Noter que selon ISO 704 : 2009, les
titres relèvent des appellations, s’appliquant à des individus (titre + nom de la
personne concernée).
d. sigles [formes abrégées par l’initiale (lettre, phonème). Prononciation lettre par
lettre (épeler)] : R.M.= règlement mensuel [ɛʁ-ɛm], O.N.U.= Organisation des
Nations Unies [ɔ-en-y], p.o. = par ordre [pe- ɔ], P.-D.G.= Président-Directeur
Général [pe-de-ʒe] ;
e. acronymes [formes abrégées créées en combinant les premières lettres/ syllabes ;
prononcées comme un mot] : OTAN = Organisation du Traité de l’Atlantique Nord,
CAC40 = Cotation assistée en continu (indice boursier : lire [kak-kaʁãt]), smic =
salaire minimum interprofessionnel de croissance. Les acronymes (mais dans une
moindre mesure 14 les sigles) peuvent fonctionner comme bases de dérivés par
suffixation : smicard (de : smic), onusien (de la variante l’ONU – sans points finals,
prononcée comme un mot [lo-ny]).
Les formes entières correspondant à une forme abrégée, en particulier aux sigles et aux acronymes,
seront appelées expansions.
Les formes abrégées sont souvent d’un usage plus fréquent 15 que les formes entières dont
elles procèdent objectivement parlant, en langue (langue externe), et parfois le sujet parlant
14
Les RMI-stes (revenu minimum d’insertion).
15
Le cas échéant, c’est la forme abrégée qui représentera la vedette de l’article terminologique, et la forme entière, un simple
synonyme terminologique (variante).
en ignore ou bien le signifié de langue exact (tout en connaissant le concept qu’elles
désignent, et tout en étant capable d’en identifier le référent – c’est en particulier le cas des
siglaisons et acronymes provenant d’une langue étrangère 16 ), ou bien la signification dans
son ensemble (concept & signifié de langue), n’étant alors pas capable d’en identifier le
référent. C’est donc à la fois dans une logique d’acquisition et par ordre de saillance relative
que l’on traite, dans la littérature, les formes complètes correspondantes d’expansions d’une
forme abrégée donnée. Si, la forme abrégée étant plus connue/ fréquente, c’est elle qui
constituera la vedette de l’article terminologique, l’expansion sera recensée en synonyme.
Dans le cas contraire, il n’y a techniquement plus lieu de parler d’expansion (si c’est la forme
entière qui est plus fréquente et mieux connue, et que donc elle constitue la vedette de l’article,
la ou les formes abrégées correspondantes devant alors figurer comme synonymes).
Nous verrons ci-après que les linguistes étendent le concept de <conversion>, de sorte à ce
que sa sortie puisse être aussi une forme (liée) non attestée (et donc non-lemmatique non
plus).
16 Le vocabulaire de l’informatique abonde en formes abrégées d’origine anglaise, à expansion requérant traduction en
français : ASCII (acronyme à oraliser : [askiː]) (American Standard Code for Information Interchange, « Code américain
normalisé pour l'échange d'information ») ; rappelons que le standard ASCII contient les caractères nécessaires pour écrire en
anglais. Les caractères accentués (il en va ainsi des caractères requis par l’orthographe française) seront fournis par d'autres
normes, tel l'Unicode – norme à l’intérieur de laquelle le standard ASCII est défini sous le nom de « C0 Controls and Basic
Latin » (qui constitue une variante, un synonyme terminologique de l’acronyme vedette) -cf.
http://fr.wikipedia.org/wiki/ASCII. Autres exemples : DBA (data base administrator = administrateur de base de données).
Certaines formes abrégées d’origine anglaise ont des doublets français (formes à expansions françaises qui en sont aussi
l’origine dérivationnelle) : DPI (expansion Dots Per Inch)/ PPP (expansion point par puce) ; il s’agit d’une unité de précision
communément utilisée pour définir la résolution d’un scanner (syn. « finesse de numérisation »), d'une imprimante (syn. «
précision de l'impression ») ou d'une souris optique. Plus cette valeur est élevée, meilleure sera la qualité. S’agissant d’un
moniteur d’ordinateur ou d’un écran de télévision, le terme français de PPP aura une expansion distincte (pixels par pouce),
contre, cette fois-ci sigle anglais PPI (si emprunté en français, à oraliser [pE-pE-I]), contre expansion anglaise pixels per inch).
Il en va de même de AI (expansion anglaise Artificial Intelligence/ IA (expansion française Intelligence artificielle), qui
coexistent en français spécialisé.
Mais, si
(i) la dérivation impropre est définie comme changement de classe grammaticale
du même mot (entendu comme « transféré » d’une classe grammaticale, à
l’autre sans changer d’identité lexicale, ce qui pose l’identité catégorielle
syntaxique comme extérieure à la substance lexicale du mot, le résultat de
l’opération étant entendu comme création d’un nouvel usage, d’une autre classe
d’emploi, et non comme création d’un mot nouveau),
et
Le degré d’intégration du terme, à la classe d’arrivée varie grandement, depuis les termes
analysés dans la littérature comme à peine intégrés tel le social (nom générique de domaine
ou nom de doctrine politique privilégiant ce domaine, antonyme alors de : libéralisme),
caractérisé (Lecolle 2012 18 : §1.3) par l’impossibilité de combinaison avec des déterminants
indéfinis et avec le pluriel : *un social ; *des/*les sociaux), absence de complémentation (non
illustrée d’exemple dans la référence citée, pour ce nom particulier 19 ) et jusqu’aux termes
parfaitement intégrés, tels les noms de personnes à bases adjectivales (les Blancs, les
militaires, les velléitaires), ou les noms d’actions à bases verbales (lemmatiques : le sourire,
un certain sourire, de beaux sourires, le sourire de Tatiana).
Or tout cela est très évolutif, et très systématique (une propriété en entraîne une autre) : dès
que le nom acquiert des compléments adnominaux et, partant, des hyponymes (social de
initiative/ OK le caractère social de cette initiative. Est-ce vraiment le nom de domaine ou un nom de propriété fondé sur celui-
ci ?
compensation vs social de compétition), l’article indéfini ne lui sera plus interdit d’accès
(contra Lecolle 2012) :
Ce qui nous met la puce à l’oreille : s’agit-il d’une terminologisation ayant eu lieu sur le terrain du
français, ou sur celui de l’anglais ? L’histoire du domaine (de l’électricité) au XVIIIe siècle est très
mouvementée et en tout cas implique des acteurs tant anglais que continentaux (en particulier des acteurs
français). L’abbé Nollet (Jean Antoine Nollet), physicien renommé à l’époque, avait rédigé, en 1746 un
Essai sur l’électricité des corps, après avoir traduit du latin, en français, une lettre de Musschenbroek
qui rendait compte des expériences de celui-ci sur la conduction de l’électricité statique à travers le corps
humain, traduction qu’il fit paraître la même année (1746), dans les mémoires de l’Académie des
sciences : dans ce texte, il y a une mention explicite de courant, mais aucune de circuit ; on y parle certes
de « transmission de matière électrique », de l’eau comme « véhicule de l’électricité », de
« communiquer de l’électricité », de « transporter l’électricité d’un endroit à l’autre » que ce soit par
une chaîne humaine (200 personnes se tenant par la main), ou à l’aide d’un « fil de fer » traversant un
pré à herbe mouillée, de « comment se fait la propagation de l’électricité dans les corps à qui on la
communique », mais il n’y a pas une seule occurrence du terme circuit lui-même. Le terme anglais de
circuit est en revanche présent, en contexte d’électricité, dans un ouvrage par William Watson publié la
même année : Experiments and observations tending to illustrate the nature and properties of electricity
(London, Royal Society, Printer : C. Davis 21 ).
Les dictionnaires anglais de langue indiquent 1746 comme date d’attestation du terme de circuit dans le
sens pertinent relatif à l’électricité (https://www.etymonline.com/word/circuit). Et la parenté du terme
semble bien attribuée à William Watson, dans les références encyclopédiques anglophones consultées.
Tant les documents primaires que la documentation secondaire semblent donc indiquer que la
terminologisation du mot circuit, dans le domaine de l’électricité, au XVIIIe s. se soit d’abord produite
sur le terrain de l’anglais 22 .
20
Donzelot, Jacques (2008) – « Le social de compétition », L’Esprit, novembre 2008, https://esprit.presse.fr/article/jacques-
donzelot/le-social-de-competition-14659 (10 .03.2018).
21 https://archive.org/details/experimentsobser00wats/page/n10 (25.04.2019). Sur le site de la Royal Society, le document est
http://www.sparkmuseum.com/BOOK_WATSON.HTM (28.04.2019).
23 https://www.etymonline.com/word/current (02.04.2019).
Seulement, voilà, le tour n’est pas joué : si le mot anglais de langue commune current vient sans conteste
du français, ce n’est pas sûr qu’il en aille de même pour le terme d’électricité correspondant (forme
raccourcie de courant électrique, selon le TLFi24 ). Or, que courant (terme français d’électricité) soit une
terminologisation de courant (mouvement d’un fluide – air ou eau) ou une forme raccourcie de courant
électrique, la question pertinente est de savoir si electric current a ou non été forgé (en anglais) avant
courant électrique (ou avant usage de courant, en contexte d’électricité), sur le terrain du français.
Les lexicographes anglophones sont manifestement très soucieux de s’attribuer en toute occasion la
paternité des termes, tandis que les lexicographes français citent souvent des documents secondaires
(d’autres dictionnaires ou glossaires), au risque de passer sur de possibles attestations, plus précoces,
dans des documents primaires (monographies, manuels, articles scientifiques ou de presse, lettres…).
Aussi va-t-on retrouver, pour current (electric current), la datation 1747, en lexicographie anglaise, mais
pour courant (emploi dans le domaine de l’électricité), 1865 (TLFi).
Question légitime : vérifier quelles sont les dates et quels sont les documents des premières attestations
en français et en anglais. Nous commencerons par l’année 1747 indiquée, pour electric current, en
lexicographie anglaise. Il pourrait s’agir soit d’une lettre de Benjamin Franklin à Peter Collinson,
rédigée en anglais et datée 1747, soit d’un compte-rendu de l’expérience de William Watson qui aura
prouvé, la même année, qu’une bouteille de Leyde pouvait être déchargée par un circuit. Nous n’avons
pas pu consulter de compte-rendu direct des expériences de Watson menées en 1747 25 , mais la lettre de
Benjamin Franklin, où il est effectivement parlé d’expériences dans le domaine de l’électricité, ne
comporte pas une seule occurrence du terme anglais current. On n’y parle que d’electrical fire…
Le terme de courant électrique est cela dit bien attesté dans l’Essai de Nollet publié en 1746 (au pluriel :
« la répercussion des courants électriques ne se fait sentir que dans la peau du doigt » – p. 194-195). Ce
document n’est manifestement pas pris en compte par les lexicographes français, qui proposent 1865
comme date de la première attestation.
Pour commentaire de l’apport de l’abbé Nollet à la terminologie de l’électricité, au XVIIIe s., et de
l’influence de ses écrits sur la terminologie italienne, voir Bonadonna 2012 : §3.2., où l’auteure propose
aussi une « liste des principaux néologismes français créés par Nollet, par ordre alphabétique ». Ses
recherches (sur un corpus plus étendu d’écrits de Nollet) corroborent notre recherche dans le texte des
Essais : pas d’attestation de circuit (électrique), en revanche, courant(s) électrique(s) ainsi que son
synonyme courant de matière électrique sont de la partie 26 .
24 Le dictionnaire de langue générale n’utilise pas le méta-terme forme raccourcie, mais envisage courant comme un cas
d’« emploi absolu » de courant électrique.
25https://sciencestruck.com/history-when-was-electricity-invented
26 Voir :
Bonadonna, Maria Francesca (2012) – « L’influence du français sur la terminologie italienne de l’énergie électrique
au XVIIIe siècle. Les traductions de l’abbé Nollet », Congrès Mondial de Linguistique Française – CMLF 2012,
SHS Web of Conferences 1 (2012),
DOI 10.1051/shsconf/20120100089.
https://www.researchgate.net/publication/270837453_L'influence_du_francais_sur_la_terminologie_italienne_de_l'
energie_electrique_au_XVIIIe_siecle_Les_traductions_de_l'abbe_Nollet (consulté le 19.02.2019).
3.1.2.3. Glissement sémantique dans une langue de spécialité [par extension logique, à
l’intérieur du même domaine de spécialité] : (exemple donné dans ISO 704 (F) : 2009, p. 54)
écran « partie du moniteur de l’ordinateur sur laquelle sont affichées les informations »
(concret) → « ensemble des informations affichées sur cet écran » (abstrait). Puisque la même
évolution sémantique est attestée en anglais de l’informatique (selon le Merriam-Webster
Dictionary 27 ), il semblerait que nous soyons, là encore, devant une forme d’emprunt à une autre
langue (calque sémantique sur l’anglais, voir infra §3.1.3.3). Sauf que, dans le cas des
glissements sémantiques, le rapport logique à la base du transfert exclut toute idiosyncrasie
lexicale : on peut alors envisager une réitération du procédé de formation dans des langues-
cultures distinctes sans que l’influence du modèle étranger n’y soit requise.
Exemples proposés :
3.1.2.4. Emprunt à une autre discipline [= emprunt interne 28 ; un terme d’un domaine est
attribué à un concept nouveau dans un autre domaine ; souvent par analogie] : (exemple donné
dans ISO 704 :2009, p. 55) virus (médecine : « agent infectieux responsable de maladies »
→informatique : « agent infectieux qui provoque des troubles de fonctionnement des
ordinateurs »). Mais cette évolution sémantique a eu lieu d’abord en anglais (computer virus :
les premiers virus informatiques remontent, dans la culture anglo-américaine, aux années ’70,
donc bien avant la première attestation de virus (informatique) en français (selon le TLFi : 1988).
Nous sommes, là encore, en présence d’un calque sémantique sur l’anglais !!!).
3.1.3.2. Calque [signifié seul : traduction des éléments morphologiques de termes étrangers,
moyennant des modifications systématiques relatives aux paramètres morphosyntaxiques
des langues en question] : (anglais) heavy water →eau lourde [postposition de l’adjectif
27 “the surface on which the image appears in an electronic display (as in a television set, radar receiver, or computer
terminal) also: the information displayed on a computer screen at one time.” https://www.merriam-
webster.com/dictionary/screen#learn-more (02.04.2019)
28 Interne, car à l’intérieur d’une seule et même langue (du français, en français).
29 Translittération.
descriptif], (anglais) data base →base de données [préposition casuelle requise] ; l’emprunt
europass coexiste, en français, avec le calque de son expansion anglaise : passeport
européen ; (anglais) skyscraper →gratte-ciel ; tous les calques en français spécialisé ne
proviennent cela dit pas de l’anglais : en philosophie (Heidegger), on rencontre ainsi das
Dasein (allemand) → l’être-là 30 ;
3.1.3.3. Calque sémantique : traduction littérale d’un mot en emploi figuré c’est-à-dire :
reproduction, dans une langue donnée, d’un mécanisme de dérivation sémantique existant
dans une langue autre. Un exemple classique est la terminologisation de mouse en anglais
(langue générale→ langue de l’informatique), à l’origine de la terminologisation de souris
en français. La norme ISO 704 : 2009 (ni les variantes précédentes) ne fait pas mention du
calque sémantique comme procédé de formation de termes par emprunt à une autre langue-
culture. En revanche, en recherche terminologique et linguistique on en fait état (Haspelmath
2009). Or, la norme terminologique elle-même recommande la consultation d’ouvrages de
référence, « pour une description plus détaillée des différentes méthodes de formation de
termes en français ».
Les procédés de formation de termes sont convoqués, en terminographie spécialisée, dans le champ
« Origine » de l’article terminologique. Ce champ comportera des indications concernant
l’étymologie des termes et leur structure interne [en particulier pour les termes dérivés et pour les
termes complexes].
Dans le cas des termes complexes (locutions comprises) en particulier, l’information grammaticale
pour chacun des constituants est requise, mais des indications étymologiques pour chacun des
constituants, non. Selon le principe de l’analyse en constituants immédiats (voir vos cours de syntaxe),
seuls sont indiqués les constituants immédiats du terme complexe : indiquer l’origine de ces derniers
devient en pratique superflu (l’origine du terme complexe est à dissocier de l’origine de chacun de
ses constituants).
Le principal intérêt tant pratique que théorique de ces données concernant les informations liées au
terme réside dans le fait qu’elles permettent de préciser les relations entre signifié de langue du terme
et (conjointement à la définition du concept, dans le champ de données relatives au concept) concept
désigné.
30
Ce calque français a toutes les caractéristiques formelles d’une locution nominale (proposition infinitive nominalisée).