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CHAPITRE II : LES REGISTRES DE LANGUE

OBJECTIF :

 Maîtriser les registres de langue pour les adapter à la situation


d’énonciation et améliorer la compréhension du sens d’un texte.

I- PRESENTATION
Les énoncés, à l’oral comme à l’écrit, dépendent des situations de
communication. Pour transmettre la même information, la même personne
utilisera des registres différents en fonction de son interlocuteur, du lieu où il se
trouve, de la nature du message et des circonstances. On peut reconnaître un
registre de langue en observant :
- le vocabulaire (ex. : une bagnole / une voiture / un véhicule).
- la syntaxe (ex. : l’ordre des mots dans la phrase).
- le respect des règles de grammaire.
Ces registres sont regroupés d’ordinaire en trois grands types : le registre
familier, le registre courant et le registre soutenu qui présentent entre eux des
différences de prononciation, de grammaire et de vocabulaire.
Le mélange de registre est déconseillé, alors le choix du registre doit être
cohérent et adapté à la situation de communication, sauf si le mélange répond à
une intention particulière.

II- LE REGISTRE FAMILIER

Comme son nom l’indique, ce registre est surtout employé entre proches,
entre personnes appartenant à une même communauté sociale dans laquelle tout
formalisme peut être atténué. Il se base, en principe, sur l’absence de tout lien
hiérarchique rigide entre les interlocuteurs (membres de la famille, amis,
camarades de classe, collègues de travail, ...).
Ce registre utilise :
 Une syntaxe simplifiée et souvent approximative : des phrases courtes,
parfois inachevées, ou au contraire très longues. Des phrases nominales,
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souvent asyntaxiques c‘est à dire diverses et parfois multiples dans une
même phrase. Des interjections fréquentes ; un grand usage de l’ellipse ;
des pléonasmes ; l’utilisation de la juxtaposition paratactique.
Ex : Au bureau, un de mes collègues, sa femme, elle a eu un bébé.
 De nombreuses abréviations non encore lexicalisées.
 Ex : T’es là ? / phone / p’tit dej
 La forme interrogative directe (par changement intonatif, sans
inversion ni mot interrogatif)
Ex : Tu m’appelles d'où ?
 Un vocabulaire familier, parfois chargé de nuances affectives ou
sociales diverses.
Ex : Les guibolles(les jambes) / la frimousse ou la gueule (le visage) / les
quenottes(les dents)
 La suppression de ‘’ne’’ dans la négation
Ex : J’ai pas bien dormi cette nuit.
 Le pronom sujet on à la place de nous
Ex : Nous, on viendra.
 Une prononciation plus rapide et marquée par l’élision de nombreux
‘’e’’ muets.
Ex : P'pa, tu fra quoi ç’t aprèm.

III- LE REGISTRE COURANT

Le registre courant correspond à un langage correct, tant du point de vue


lexical que syntaxique. Les phrases sont quelquefois complexes, et les
principales règles de syntaxe sont respectées, avec quelques tolérances (quelques
ellipses et quelques abréviations lexicalisées). C’est le style attendu dans les
échanges de type professionnel ou officiel lorsque la communication est
impersonnelle et implique une distance entre les interlocuteurs. C'est le langage

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du professeur à ses élèves, de l’homme politique en train de faire un discours, du
présentateur de télévision, du journaliste faisant un reportage.
Le registre courant est celui qu'on emploie aussi dans des situations
d'interviews ou dans la communication orale avec des services commerciaux ou
administratifs. Les formes et le vocabulaire du registre courant oral sont
généralement admis à l'écrit. Avec par exemple un vocabulaire simple, compris
de tous. Des phrases complexes simples et la grammaire et la syntaxe sont
respectées
Ex : Allez Matty, dépêche-toi ou nous serons en retard.

IV- LE REGISTRE SOUTENU

Le registre soutenu (ou soigné) est correct et bénéficie, de plus, d’une


surveillance extrême. Il est surtout employé dans la littérature et la rhétorique, ce
registre utilise principalement :
 Des phrases pouvant être longues avec une syntaxe souvent complexe.
 Un vocabulaire rare
Ex : Le firmament / les cieux / l’azur…
 Des figures de style recherchées :
o Déjà la nuit en son parc amassait/Un grand troupeau d’étoiles
vagabondes. « Déjà la nuit tombait et on apercevait les premières
étoiles. » (Métaphore filée)
 L’imparfait et le plus-que-parfait du subjonctif (à l’oral comme à
l’écrit) :
o Il fallait qu’il vînt.
 Le passé simple et le passé antérieur de l’indicatif (à l’oral) :
o Je le vis quand je revins.
 La forme interrogative directe inversée :
o D’où m’appelles-tu ? (« D’où est-ce que tu m’appelles ? »

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 L’inversion du sujet après certains adverbes de liaison (tels que :
aussi, ainsi, peut-être, etc.)
 Ex : Ainsi, ai-je dû écourter mes vacances.

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