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NOTIONS GRAMMATICALES POUR L'ENSEIGNEMENT DU FRANÇAIS AU LYCEE

Le Document d'accompagnement des programmes de français, classes de seconde et de première


publié en septembre 2001 présente une liste de notions grammaticales (pages 74 et 75) précise :
"La liste de notions présentées ci-dessous a une fonction de cadrage général des instruments
grammaticaux qui peuvent être sollicités en classe de seconde et de première. On y distingue les
notions qui n'ont pas à être assimilées en tant que telles par les élèves (marquées d'un *) de celles
qui peuvent faire l'objet d'un enseignement. L'apprentissage des notions est toujours à lier au
travail sur les textes et aux exercices d'écriture. Il n'a pas paru nécessaire de reprendre ici les
définitions (au besoin, on pourra se reporter au glossaire du document Accompagnement des
programmes de 3°, CNDP, 1999)."
Le document que nous présentons ci-dessous s'efforce de rassembler définitions et exemples
tirés de divers ouvrages.
Document de travail : état de la recherche le 28 novembre 2001 (Bernard Théry).

Documents utilisés
(On pourra consulter les documents annexes sur le site internet du lycée Saint-Rémi
www.saintrémi.com et la mise à jour de ce document sur celui de l'EDP www. edp.fupl.asso..fr)
Documents officiels
PA-Coll. Enseigner au collège - Français - Programmes et Accompagnement -CNDP,
juillet 1999. N° 755 03249
DA-Lyc. Accompagnement des programmes - Français- classes de seconde et de première -
CNDP, septembre 2001. N° 755A0140
TG-CNDP Terminologie grammaticale - coll.: Horaires/Objectifs/Programmes/Instructions -
CNDP 1998. N°755 02053
Grammaires de référence
RIEG. Martin Riegel, Jean-Christophe Pellat, René Rioul, Grammaire méthodique du
français -PUF, 1996.
ARRIV. M. Arrivé, F. Gadet, M. Galmiche, La Grammaire d'aujourd'hui - guide
alphabétique de linguistique française, Flammarion, 1986.
Ouvrages universitaires ou didactiques
PERR. Michèle Perret, L'Énonciation en grammaire du texte - Nathan Université, 1994.
FROM. Catherine Fromilhague, Anne Sancier, Introduction à l'analyse stylistique, Bordas,
1991.
BERG. D. Bergez, V. Géraud, J.-J. Robrieux, Vocabulaire de l'Analyse littéraire, Dunod,
1994.
CKO. Catherine Kerbrat-Orecchioni, L'Enonciation de la subjectivité dans le langage,
Armand Colin, 1980
FERN. Daniel Fernandez, Bernard Meyer, Enseigner le français au collège, Armand
Colin, 1995
AHP. Anne Herschberg Pierrot, Stylistique de la prose, Belin sup., 1993
KW. Katherine Weinland, Janine Puygrenier-Renault, l'Enseignement du français au collège,
Parcours didactiques - Bertrand Lacoste, 1997
TOMA Roberte Tomassone, Pour enseigner la grammaire, Delagrave, 1996.
MAING. Dominique Maingueneau, Syntaxe du français, coll. les fondamentaux, Hachette
Supérieur, 1994
RIC. Nicole Ricalens-Pourchot, Lexique des figures de style, Armand Colin, 1998
Manuels scolaires
Grammaire 3° - Hatier, 1999 / Littérature et pratique du français 3° - Hatier, 1999 / Français 3° -
Hatier, 1999 / Grammaire pour lire et écrire 3° - Delagrave, 1999 / Textes et séquences 3°
Delagrave, 1999 / Grammaire et expression 3° -Hachette, 1999 / Littérature et expression 3° -
Hachette, 1999 / Grammaire du français 3° - Belin, 1999.

• Les références en caractères gras sont celles de la citation proposée.

LEXIQUE

Structuration et relations lexicales


Antonymie (*contrariété/contradiction)
PA-coll. 196b,198b RIEG. 562 FROM. 77
Incompatibilité entre des termes qui appartiennent à une même dimension sémantique. On peut
en distinguer 3 espèces : les antonymes complémentaires ou contradictoires (relation de
disjonction exclusive) l'un équivaut à la négation de l'autre mort/vivant. Les antonymes gradables
ou contraires: les termes s'ordonnent sur une même dimension sémantique et admettent des
degrés intermédiaires (glacé, froid, frais/tiède, chaud, brûlant) Les antonymes converses ou
couples de termes qui expriment la même relation mais qui se distinguent par l'inversion de
l'ordre de leurs arguments : posséder/appartenir ; prêter/emprunter...

Dérivation/Composition
PA-coll. 198b RIEG. .537-541 ARRIV. 126,214 FROM. 75
Dérivation : unités dont l'un seulement des éléments constitutifs est susceptible d'être employé de
façon autonome dans l'énoncé. Dans "événement-iel" ou "re-faire" événement et faire sont aptes à
apparaître isolément dans une phrase ; il n'en va pas de même pour -iel ou re- ( qui sont des
affixes) Composition : unités dont tous les éléments constitutifs sont susceptibles d'être employés
de façon autonome : porte-avions, prendre peur, pomme de terre...

Etymologie
PA-coll. 198b ARRIV. 260 BERG. 88
Originellement : "sens véritable" ou "discours vrai". Actuellement, étude des relations des mots
avec les éléments plus anciens qui en sont l'origine. Étudier l'étymologie de "philosophie", ou du
mot "eau", c'est identifier les transformations successives de ces mots (aspect diachronique) ;
mais étudier l'étymologie de "événementiel", c'est surtout l'identifier comme dérivé (aspect
synchronique)

Générique/Spécifique
RIEG.154, 159-160,571
Spécifique : qui concerne un ou des individus particuliers ; générique, qui concerne l'ensemble
d'une classe ou d'une sous-classe d'individus. Ex. Les chiens aboient (généralité) / terme
générique ; le chien de mon voisin.../ terme spécifique

Homonymie(Paronymie)
RIEG. 559 ARRIV. 229,312,470 FROM. 79
Homonymie : identité de signifiant, au niveau de la manifestation orale et écrite entre plusieurs
éléments linguistiques, ex. Mousse (matelot ? écume ? végétal ?...) Paronymie : homonymie
incomplète : les paronymes restent distincts par une partie limitée de leurs signifiants respectifs
Certains restent distincts à l'écrit et à l'oral (collusion/collision) ; d'autres sont totalement
confondus à l'oral (sensé/censé) ; ce qui peut générer les lapsus, les quiproquos, les jeux de mots.

*Hyperonymie/Hyponymie
PA-coll. 123, 142,198,215a ARRIV. 316 FROM. 72 AHP. 173
Relation qu'entretient un terme sous-ordonné (hyponyme) avec un ou plusieurs autres termes
superordonnés (hyperonyme). Canari est hyponyme d' oiseau ( et d'animal) ; Oiseau est
hyperonyme de canari et de pinson.

Polysémie/*Monosémie
RIEG. 558-559 ARRIV. 229,534 FROM. 78-79
La Monosémie caractérise un mot qui a un sens univoque et stable dans tous ses emplois (troc,
oursin) . Emploi assez rare réservé surtout aux termes scientifiques, techniques ou professionnels
(épicentre, alcaloïde...) Une unité lexicale est polysémique si elle a plus d'une signification, (si à
un même signifiant correspondent plusieurs signifiés. Distinguer la polysémie ( une seule entrée
dans le dictionnaire pour le mot mais de nombreuses acceptions) de l'homonymie (plusieurs
entrées dans le dictionnaire)

Préfixation/Suffixation
PA-coll. 198b RIEG. 541-546 ARRIV. 552,645 CKO 190
Suffixation : Production de noms, verbes, adjectifs et adverbes, à partir de bases généralement
nominales, verbales ou adjectivales, auxquelles on ajoute un suffixe (momie -momifier) Voir
aussi nominalisation (transformer / transformation) Préfixation : opérer sur une base pour
construire une signification nouvelle à partir de diverses relations de repérage
[spatial /antichambre ; temporel après-demain ; comparatif isotherme...]

Radical/Affixe
PA-coll. 198b RIEG. 537 ARRIV. 55,144, 592 BERG. 177
Dans les classes grammaticales comportant une flexion, le radical constitue le morphème lexical ;
il s'oppose aux affixes (préfixes et suffixes) et aux morphèmes flexionnels. Ex. Transformation
(form : radical ; trans, ation, : préfixe et suffixe = affixes) ; retravaillerez : (re : préfixe =affixe;
er-ez morphèmes flexionnels = affixes; travaill : radical)

Synonymie(*Parasynonymie)
PA-coll.198b, RIEG. 560 ARRIV. 663 FROM. 74 BERG. 205 CKO 190 KW. 109
Similitude sémantique entre deux mots appartenant à la même partie du discours ; ces deux
termes sont de même nature grammaticale et appartiennent à la même unité lexicale. Les
synonymes au sens large sont appelés "parasynonymes" : entre les deux termes existent un grand
nombre de sèmes (unité de signification) communs, (sans partager l'ensemble de leurs sèmes)
Gifle et soufflet sont des parasynonymes, car le 1° relève du langage courant, le 2° du langage
soutenu, littéraire.

Traits sémantiques
RIEG. 558 FROM.67
(ou sèmes) : Informations sémantiques véhiculées par les mots , basées sur l'identité, l'opposition,
l'implication, la définition... ex. tabouret : "pour s'asseoir" + "sur pied" + "pour une personne"
+ sans dossier"+ "sans bras" +"matériau rigide"
Lexique et texte

Champ lexical / champ sémantique


PA-coll. 198,199a,213 FROM. 67-68 BERG. 43 AHP.177-178
Pour découvrir un champ sémantique, on part du signifiant et on recherche tous les signifiés qui
s'y rattachent... On peut par exemple partir du mot "amour" et regarder tous ses effets de sens,
toutes les variations subies par son signifié (= ce que l'on signifie, la pensée) Dans le champ
lexical , ensemble homogène de mots ou expressions se rapportant à un même thème ou à un
même univers d'expérience, la démarche est inverse : elle consiste à partir d'un signifié
(=pensée) et d'en chercher les divers signifiants (procédés par lesquels on signifie) qui s'y
rapportent. Dans le Cimetière marin de Paul Valéry, le mot "mer" appelle "ce toit tranquille", "le
calme des dieux ", l'abîme", "l'éternelle cause"...

*Isotopie
PA-coll. 124a,199a ARRIV. 358 FROM. 110-120 BERG. 127
Récurrence, homogénéité sémantique : divers termes s'apparentent ou se recoupent pour former
dans un texte, un réseau, un système cohérent d'échos. Funeste, deuil, morbide, tombeau forment
une isotopie de la mort. (BERG.127) Présence d'éléments sémantiques communs aux mots
différents qui constituent le texte. Par exemple, une recette de cuisine comporte un certain
nombre de termes différents qui ont en commun le trait sémantique (sème) "culinaire".
(ARRIV.358)

Lexique et discours

Appréciatif/Dépréciatif
FROM. 84sq
L'engagement subjectif de l'émetteur peut être un engagement affectif( émotionnel) axiologique
(jugement de valeur -valorisant/laudatif - dévalorisant/péjoratif) engagement esthétique,
engagement symbolique.

*Axiologie
PA-coll. 199b, 200a, 213a CKO 73-83, 90-94,106-109 FROM. 86, 91, 103, 118, 140, 218, 224
Système de valeurs morales, esthétiques, intellectuelles... et plus spécifiquement, le lexique
utilisé pour décrire des univers de valeurs ou exprimer des jugements de valeurs. (PA-coll.213)
Les marqueurs axiologiques les plus fréquents sont des marqueurs lexicaux ("superbe"/
"affreux"), des suffixes ("traînasser", "traînailler"), des termes objectifs qui se chargent de
valeurs différentes selon les énoncés ( il a parlé, nous savons ce que nous devons faire / parler,
parler, c'est tout ce que tu sais faire") ou des figures de style (comparaison, métaphore... "il s'est
battu comme un lion ", "c'est une véritable vipère") (PA-coll.199) Connotations qui impliquent
un jugement de valeur, du valorisant-LAUDATIF au dévalorisant-PÉJORATIF. Ce jugement se
fait par référence à des normes, personnelles ou collectives, essentiellement morales (bien/mal)
ou esthétiques (beau/laid). FROM.96

Comparaison
PA-coll. 199b FROM. 135-142
"Rapport de ressemblance entre deux objets dont l'un sert à évoquer l'autre" H.Morier,
Dictionnaire de rhétorique, PUF, 1975 La comparaison peut être qualitative ou figurative ou
encore de similitude. Elle est introduite par des connecteurs "comme", "tel (que)", "plus que"...
des modalisateurs "faire l'effet", avoir l'air", "sembler"... Elle peut être ornementale, figurative
et est généralement associée au discours poétique, descriptif "L'oiseau... Comme un vase
d'argent parmi les diamants Dort la tête sous l'aile, entre deux firmaments" Sully Prudhomme,
le Cygne Elle a aussi une fonction didactique : raisonnement par comparaison, elle vise à
convaincre de la valeur de vérité de la proposition énoncée dans le comparé. "(Micromégas)
allait de globe en globe, lui et les siens, comme un oiseau voltige de branche en branche" Elle
a enfin une fonction cognitive : elle n'est plus ornement ou preuve, elle donne à voir un monde
autre, elle devient outil d'exploration et de connaissance. Elle a un pouvoir herméneutique. "Tel
un gourmet de littérature, allant au théâtre voir une nouveauté d'un des maîtres de la scène,
témoigne sa certitude de ne pas passer une mauvaise soirée en ayant déjà, tandis qu'il remet
ses affaires à l'ouvreuse, sa lèvre ajustée pour un sourire sagace, son regard avivé pour une
approbation malicieuse ; ainsi c'était dès son arrivée que la duchesse allumait (i.e. "faisait
briller ses yeux") pour toute la soirée." Proust Dans cette phrase, la comparaison forme un
véritable tableau autonome. Elle construit un monde imaginaire qui permet la connaissance et
procure du plaisir.

Création lexicale (néologisme)


PA-coll. 198b BERG. 154
Création d'un mot nouveau non répertorié dans le lexique officiel. "Il l'emparouille et l'endosque
contre terre ; Il le rague et le roupète jusqu'à son drâle" Michaux, le Grand combat Ces
néologismes qui rompent avec le langage quotidien, créent des effets poétiques et humoristiques.

Dénotation/connotation
ARRIV. 180-213 FROM. 62,84sq BERG.53 AHP.181-182
La Connotation est la signification secondaire d'un terme ou d'une expression, généralement non
mentionnée dans les dictionnaires à cause de son caractère non objectif et fluctuant. Cette notion
s'oppose à celle de dénotation qui désigne le ou les sens stables et objectivement admis par une
communauté linguistique et culturelle. Dans "il a mis son bonnet rouge" la dénotation de "rouge"
est relativement simple et renvoie à la couleur ; mais le mot "rouge" pourrait avoir des
connotations multiples : sang, lèvres, colère, violence... "I, pourpres, sang craché, rire des lèvres
belles Dans la colère ou les ivresses pénitentes" Rimbaud, Voyelles On appelle : - «
DENOTATION », le lien courant entre le signe et son référent. C’est le sens donné par le
dictionnaire. - « CONNOTATION », les valeurs sémantiques qu’à un moment donné, des
groupes donnés ajoutent au lien de dénotation. Ex. : « Il a acheté une automobile » prend un
sens particulier pour des gens qui prononcent cette phrase en 1920.... (R.ELUERD, Langue et
littérature, tome 1 « Grammaire, communication, techniques littéraires », Nathan, 1992).

Détermination /Caractérisation
ARRIV. 96 BERG. 39
La détermination limite le nombre de référents, êtres, objets existants ou imaginaires, auxquels
renvoie un mot : lorsque cette limitation permet une identification des êtres ou des objets, la
détermination est complète. "...Albert s'engagea sur la longue route qui conduisait à Argol"
J.Gracq La relative permet d'identifier "la route" de la relier à son référent, de la déterminer La
caractérisation énonce les qualités ou les propriétés d'un être ou d'un objet (ex. le chien noir). Les
caractérisants enrichissent le texte en lui apportant des données sémantiques supplémentaires ( en
principe non indispensables) N.B. ne pas confondre caractérisation et détermination : la
caractérisation, en apportant une précision, amorce la détermination, sans que cette précision soit
suffisante pour l'achever. Il existe des verres à pied (caractérisation de verres par le compl.
prépositionnel) Prenez le verre du milieu (détermination de verre par le compl. déterminatif) A
la différence de la caractérisation, la détermination permet d'identifier l'ensemble référentiel
(objets réels ou fictifs) auquel renvoie le substantif verre.

Syntagme figé
RIEG. 109-112 ARRIV. 664 BERG. 157 MAING.86
Le syntagme est l'une des unités constitutives de la phrase conformément à une organisation
hiérarchisée qui va du morphème à la phrase. Pauline a pris son chapeau est composé d'un
syntagme nominal (Pauline) et d'un syntagme verbal ( a pris son chapeau). Ce syntagme verbal
contient à son tour un syntagme nominal (son chapeau) Syntagme figé : expressions telles que
faire peur, rendre justice, prendre part... dans lesquelles le nom ou le GN n'a pas de réelle
autonomie. Distinguer "Elise a pris la mouche et l'a mise dans un bocal" et "Elise a pris la
mouche"(= s'est mise en colère)

Figure (*Trope)
PA-coll. 200a FROM. 133 BERG. 95
Tournure remarquable exprimant intentionnellement une idée ou un sentiment grâce aux divers
moyens phonétiques, morphologiques, syntaxiques, sémantiques ou logiques dont dispose la
langue. On distingue des figures de sens -les tropes/figures de transfert sémantique- (métaphore,
métonymie...) Les figures de mots ( néologismes, archaïsmes...) Les figures de pensée
(apostrophe, prosopopée, hyperbole, litote...) Les figures de construction (anacoluthes, asyndètes,
anaphores...)

Métaphore
PA-coll. 199b FROM. 142-156 BERG.134
Trope qui opère un transfert de sens entre mots ou groupes de mots, fondé sur un rapport
d'analogie plus ou moins explicite. La mer est ton miroir... Baudelaire "l'homme et la mer" Les
souvenirs sont cors de chasse, Dont meurt le bruit parmi le vent Apollinaire "Cors de chasse"
CF Document annexe : fiche n° du Corpus st-Rémi

Métonymie
FROM. 158 BERG.140
La métonymie est un trope par lequel un terme se substitue à un autre en raison d'un rapport de
contiguïté, de coexistence, ou de dépendance. Ex. contenant/contenu : Boire une bouteille ;
Fabricant/objet : une Renault ; Provenance/objet : boire un bordeaux...
CF Document annexe : fiche n° du Corpus st-Rémi

Référent/Référence
RIEG. 569 ARRIV. 595 PERR. 15sq FROM. 22-23 CKO34-37,175-176
L'acte de référence consiste à utiliser des formes linguistiques (mots, syntagmes, phrases) pour
évoquer des entités (objets, personnes, propriétés, procès, événements) appartenant à des univers
réels ou fictifs, extérieurs ou intérieurs. La phrase Un chat noir a miaulé toute la nuit, décrit un
événement qui a la structure d'une proposition au sens logique du terme (quelque chose qui peut
être vrai ou faux) et que l'on peut gloser par : A un moment antérieur à l'énonciation de la
phrase et pendant une période allant du coucher au lever du soleil, un animal du type
CHAT et d'une couleur identique à celle du charbon a poussé des cris spécifiques aux
animaux de son espèce. Les entités ainsi appréhendées au moyen de formes linguistiques
constituent leurs référents.
Symbole
PA-coll. 199b ARRIV. 660
Le symbole désigne une relation de motivation, "un rudiment de lien naturel" entre le signifiant
et le signifié. L'exemple traditionnellement repris du type de symbole est la justice, qui,
symbolisée par une balance (il existe en effet une relation métaphorique entre le signifiant et le
signifié) ne pourrait pas l'être par un char.

DIMENSION PHRASTIQUE (PA-coll.191b,ARRIV. 529,FROM 180-190, FERN. 87)

Constituant
TG-CNDP 18 ARRIV. 181 RIEG. 112
Ensemble des mots ou groupes de mots dans une phrase ; ils "constituent" la phrase

Dépendance
RIEG. 117
L'étude de la structure de la phrase montre que certains constituants dépendent les uns des
autres ; dans "un sentier très raide", l'adverbe "très" dépend de l'adjectif "raide", qui lui même
dépend du nom "sentier". La dépendance unilatérale rend impossible l'effacement de l'élément
régissant sans effacer simultanément l'élément régi : (un (-) très raide / un sentier très (-), mais
n'affecte pas l'occurrence du terme régissant un sentier (-) (-), / un sentier (-) raide. On parle de
dépendance réciproque lorsque deux constituants ne peuvent fonctionner l'un sans l'autre "sur les
quais" la préposition "sur" et le groupe nominal "les quais" s'impliquent mutuellement.

Fonction/Nature
TG-CNDP 17
Enumération des principales fonctions dans une phrase. Voir aussi les manuels de grammaire 3°

Grammaticalité/Acceptabilité
RIEG. 19 ARRIV. 308 MAING 21, 25
Ne pas confondre, dans les appréciations sur les énoncés, ce qui relève de l'acceptabilité ( au sens
large) avec ce qui ne concerne que leur grammaticalité (au sens étroit) [L'élève [dont le devoir
[que j'ai lu hier soir] était mauvais] est votre fils] est bien formée grammaticalement comme le
prouve la parenthétisation, mais sa structure est difficilement accessible . Une phrase acceptable
serait une phrase pour laquelle il n'y aurait aucune difficulté à imaginer un ou des contextes, où
son interprétation ne poserait pas de problème. La Grammaticalité est déterminée par les règles
de bonne formation intrinsèque des énoncés : règles morphologiques et syntaxiques.

Juxtaposition/Coordination/Subordination
TG-CNDP 19
Voir les manuels de grammaire 3°

Nominalisation
TG-CNDP 6 ARRIV. 423
Transformation d'une phrase en groupe nominal Olivier travaille / le travail d'Olivier

Ordre des mots


RIEG. 22 ARRIV. 439 FROM. 190-192
L'ordre des mots constitue un des aspects fondamentaux de toute investigation grammaticale. S'il
existe un ordre canonique sujet- verbe - attribut/complément d'objet - complément
circonstanciel ... les modifications grammaticales peuvent être conditionnées par des
phénomènes grammaticaux (phrases interrogatives avec inversion du sujet...) ; les modifications
stylistiques , par des déplacements, des antépositions ..., mettent en valeur le propos.

Phrase (simple/complexe)
PA-coll. 191,215 TG-CNDP 14-15 FROM. 178sq
Phrase simple : phrase ne comportant qu'une proposition. On ne peut pas distinguer la phrase
simple de la proposition indépendante. Phrase complexe: phrase comportant plusieurs
propositions, jointes par parataxe (juxtaposition ou coordination) ou hypotaxe (subordination)

Proposition
PA-coll. 215
Groupe de mots qui constitue une unité de base de la phrase (voir les manuels de grammaire 3°)

Sujet/Prédicat
RIEG. 127 ARRIV. 550,654 FROM. 179 BERG. 209
Dans un énoncé, le thème est l'objet de l'acte d'énonciation sur lequel on donne une information
(ce dont on parle) ; le prédicat (ou propos) est l'information proprement dite, ce que l'on dit à
propos du thème "Qu'il est beau, cet enfant" : le thème est "cet enfant" ; le prédicat est "qu'il est
beau"

Syntaxe/Parataxe
RIEG. 22,471,519 ARRIV. 665 BERG. 160
Parataxe : absence de subordination, absence de lien "Aujourd'hui en linge sale, en culotte
déchirée..., il va tête basse, il se dérobe, on serait tenté de l'appeler pour lui donner l'aumône.
Demain poudré, chaussé, frisé, bien vêtu, il marche la tête haute, il se montre et vous le
prendriez à peu près pour un honnête homme" Diderot , le Neveu de rameau Syntaxe (du grec
syntaxis : mise en ordre, disposition, ...): étude des combinaisons de mots en groupes et en
phrases...

Temps verbaux
RIEG. 582 PERR. 113 PA-coll. 216
Les temps (formes verbales) présentent le procès de façons différentes, suivant l'aspect et suivant
la relation qui existe ou non dans l'énoncé avec la situation d'énonciation. Ce sont ces
présentations que l 'on appelle valeurs. Le passé simple ne s'emploie que dans l'énoncé
indépendant de la situation d'énonciation ( dans le "récit", selon Benveniste), le passé composé
pour son emploi classique, dans l'énoncé en prise avec celle-ci ( dans "le discours" selon
Benveniste) Ces deux temps ont donc des valeurs différentes du point de vue de l'énonciation.
Leurs valeurs aspectuelles sont également différentes dans l'emploi classique, le passé composé
impliquant une répercussion du procès sur le moment de l'énoncé. Dans l'usage contemporain, le
passé composé au souvent aussi la même valeur que le passé simple : tous deux présentent le
procès comme borné dans le temps et sous un éclairage de premier plan. (Voir aussi, ci-dessous,
Enonciation ; Aspect)

Transitivité
RIEG. 218 ARRIV. 674
Passage (transition) de l'action accomplie par le sujet sur un complément d'objet ; construction
caractérisée par la présence d'un complément d'objet ; Verbes qui admettent (sans pour autant
l'imposer) un complément d'objet : chanter/chanter une romance. Distinguer les transitifs directs,
suivis immédiatement d'un complément d'objet et les transitifs indirects, introduits par une
prépositions (obéir à)

TEXTE (Lire RIEG.ch XXI, Structuration du texte, p.603sq) PA-coll.191b

*Anaphore (rhétorique : reprise d'un terme ; linguistique: terme de reprise,*chaîne


référentielle)
PA-coll. 197 TG-CNDP 11,12 RIEG. 610 FROM. 192 CKO 38-40 AHP. 236-241 FERN.88
TOMA. 223
En linguistique, reprise dans l'énoncé, sous différents termes (substituts pronominaux ou
lexicaux) d'un nom, d'une expression, d'une notion ou d'une idée. Les mots de reprise, les mots
d'annonce peuvent être anaphoriques, cataphoriques Quand il (cataphorique) revint, Jean se
demanda ce qui s'était passé. Vous pensez que Pierre a menti. Ne croyez pas cela (anaphorique),
il (anaphorique) est incapable d'une chose pareille (anaphorique) On parle de "chaîne
référentielle" quand ... Ne pas confondre avec le terme "anaphore" qui désigne une figure de
rhétorique. (cf Corpus St-Rémi, fiche 4)

Connecteur (logique, spatial, temporel)


PA-coll. 197a,191,192 TG-CNDP 12 RIEG. 616 FROM. 19sq KW. 41
Mots de liaison : Connecteurs logiques (car, en effet, c'est pourquoi, donc, mais, ainsi, or...)
Connecteurs spatiaux (ici, là, devant, derrière, plus haut, au-delà, dessus..) Connecteurs
temporels (aujourd'hui, demain, hier, puis, plus tard...)

*Structuration textuelle (organisation, cohésion)


PA-coll. 191b, 192b, 196b, 214 KW.30 AHP. 231 RIEG. 603 FERN.88sq
Un texte n'est pas une simple suite de mots. Il possède une structure globale ; il est formé de
parties ou de séquences dont le sens se définit par rapport à son sens global. De même que l'on
évalue la grammaticalité et l'acceptabilité d'une phrase, on peut juger de la cohérence d'un texte
qui dépend de facteurs sémantiques et syntaxiques. Un texte cohérent est un texte bien formé du
point de vue des règles d'organisation textuelle, ce qui lui confère son unité. (La cohérence est
une propriété du discours qui est mis en relation avec les conditions de l'énonciation, alors que la
cohésion est une propriété du texte, qui est envisagé fermé sur lui même) Pour qu'un texte soit
cohérent, il doit comporter dans son développement des éléments récurrents, c'est à dire des
éléments qui se répètent d'une phrase à l'autre et assurer ainsi la continuité thématique du texte. Il
doit aussi comporter dans son développement des éléments apportant une information nouvelle.
La cohérence repose sur l'équilibre entre ces deux règles complémentaires : la nécessaire
introduction d'éléments nouveaux doit s'accorder avec les exigences de la continuité du texte. Si
la répétition est insuffisante, la continuité n'est pas assurée ; si la progression est réduite, les
texte ne comporte pas à proprement parler de développement. RIEG.603 L'analyse d'un texte
s'attache à étudier l'organisation (narrative, descriptive, explicative) et la cohérence (reprise des
connecteurs, principales formes de progression) PA-coll.191b (Voir aussi ci-dessous,
Thématisation et progression thématique)

Genre
PA-coll. 214
Grande catégorie de texte, définie par des propriétés formelles et sémantiques. Les genres ne
sont pas exclusivement littéraires : une lettre peut être celle du roman par lettres mais aussi celle
de la correspondance privée ou d'affaires... la poésie peut être dans la forme versifiée, mais aussi
en prose, dans les chansons, des récits d'enfants... Une approche cohérente des genres veille donc
à faire comparer leurs manifestations dans le quotidien et leurs réalisations littéraires dans une
perspective de poétique générale.

Modalité
RIEG. 579
Éléments qui expriment un certain type d'attitude du locuteur par rapport à son énoncé . Selon C.
Bally, toute phrase peut s'analyser en deux éléments: "un contenu représenté", (=le dictum ou
contenu propositionnel) et une modalité (le modus) qui indique la position du locuteur par
rapport à la réalité du contenu exprimé. La modalité peut être explicite comme dans Il est sans
doute parti, où la locution sans doute marque le degré de certitude que le locuteur confère à son
énoncé, ou incorporée au dictum, comme dans Je viendrai demain où le futur envisage le procès
sous l'angle de la probabilité.

Période
DA-lyc. 72 FROM. 183 BERG. 165 AHP.270-272
Unité de discours, en principe formée d'une seule phrase complexe et caractérisée par le souffle,
l'ampleur. Elle trouve sa cohésion dans des effets de parallélismes, de symétries, de rythme, de
cadence. Il s'agit d'une phrase longue, complexe, considérée comme une unité de souffle et
de sens, dont le mouvement est dit circulaire (d'où son nom, du grec "périodos", circuit) et qui
comprend plusieurs membres, généralement disposés de façon à faire apparaître symétries et
balancements. Elle doit former une phrase complète et comprendre plusieurs propositions ; la
période typique est celle où le subordonnées sont en tête, et où le sens n'est vraiment complet
qu'avec la présence en fin de phrase de la principale (ex. a ). Elle fait apparaître un rythme lié à
la symétrie de ses membres, rythme binaire ou ternaire. On oppose la "cadence majeure", dans
laquelle les volumes vont croissant (ex. b ) à la "cadence mineure", où ils vont décroissant (ex.
c ). On distingue deux types principaux de période : les périodes à deux grands segments
(mouvement ascendant, puis descendant) et les périodes à trois segments (mouvement
ascendant, palier, descente : ex. d). La dernière proposition est appelée "clausule" ou "chute".
( J.Gardes-Tamine, La stylistique, p. 161)

Plan de l'expression /*Plan du contenu


DA-lyc. 73a FROM.190, 205, 206-211,220 RIEG. 624-625 FERN.93 99,224
Plan de l'expression : à l'écrit /soulignements, italiques, caractères gras qui insistent sur
l'affirmation du sens, guillemets qui peuvent signaler au contraire une non-adhésion ; à l'oral/
modulations intonatives qui font affleurer le doute ou renforcent la certitude ; dans les langages
non verbaux : mouvements des sourcils ou de la bouche, et autres codifications de la gestualité
qui modulent notre croyance en la vérité de ce qui s'énonce. DA-lyc.73 Plan du contenu:
quelques plans possibles pour organiser sa pensée : plan énumératif : Étudier un sujet de la façon
la plus complète et la plus objective possible : Quels sont les différents rôles des vêtements dans
notre société ? a) pudeur, b) utilité professionnelle, c) valorisation du caractère ou du milieu
socio-économique d) appartenance à une mouvance idéologique... Plan énumératif nuancé pour
justifier un goût, un avis en démontrant que l'on peut modérer sa pensée : Aimez-vous la solitude
? a) le calme, b) certaines activités comme la lecture , c) la réflexion ou le rêve, d) MAIS,
l'ennui et l'absence de contacts humains... Plan analytique : pour l'étude d'un problème :
Pensez-vous que notre terre deviendra une gigantesque poubelle ?

Premier plan/second plan


Gramm. Hatier 3° p.317 Belin 3° 116
Dans un récit, les actions secondaires, certains faits explicatifs, les commentaires et descriptions
constituent ce que l'on appelle l'arrière-plan du récit par opposition aux actions principales, aux
événements importants qui constituent ce que l'on appelle le premier plan. Sur une écran de
cinéma, l'arrière-plan constitue un décor sur lequel se détache l'action du héros qui se trouve au
premier plan, mis en valeur sur le devant de l'écran . Dans un texte, l'emploi des temps souligne
cette opposition pour le lecteur : passés simples pour le premier plan et imparfaits pour l'arrière
plan.

Temporalité (succession/simultanéité)
CKO 173
Etude des événements les uns par rapport aux autres, de leur dépendance dans le temps. La
localisation temporelle (simultanéité, antériorité, postériorité, succession est marquée par
l'emploi des temps et de nombreux adverbes et locutions adverbiales (maintenant, hier, demain,
en même temps...)

Thématisation et progression thématique


DA-lyc. 70 TG-CNDP 10,11 TOMA. 86
(Voir ci-dessus, Structuration textuelle) Thématisation : mise en position du thème. Dans huit
jours, il partira en vacances. Cette phrase répond à la question : que fera-t-il dans huit jours ? Le
moment où quelque chose se passera est donné, supposé connu : dans huit jours constitue le
thème de cet énoncé. Le déplacement en tête de phrase, l'antéposition, correspond à une
opération de thématisation. Les progressions thématiques peuvent être : Progression à thème
constant : un thème identique, recouvrant une même réalité se maintient dans des phrases
successives, les propos étant bien sûr chaque fois différents ex. Les étoiles naissent dans
d'immenses nuages de matière... Elles s'allument dans le grand chambardement de noyaux
d'atomes. Elles brillent de leurs différentes couleurs... Elles finissent aussi par s'éteindre.
Progression linéaire : le thème de chaque phrase est issu du propos ( ou d'une partie du propos)
qui précède Ex.Un guéridon, un vase contenant des fleurs en papier.. le lit, une armoire : près de
l'armoire, une petite porte, recouverte de tapisserie ; près de la porte, une chaise ; sur la
chaise ... (Giono) Progression à thèmes dérivés : les thèmes des phrases successives sont
différents, mais peuvent être considérés comme issus d'un "hyperthème" préalable, situé au
début du passage ou sous-entendu : Ex. Les Touaregs (hyperthème) sont un peuple très fier...
Les hommes portent presque toujours un voile qui leur couvre tout le visage... les hommes et les
jeunes gens s'occupent des troupeaux ; les femmes et jeunes filles ramassent le bois...

Thème/Propos
PA-coll. 58,214b216b DA-lyc. 10 TG-CNDP,10 RIEG. 605 ARRIV. 671
Thème : ce dont on parle. L'information de départ dans un énoncé ; élément connu ou supposé
connu du destinataire, qui permet de rattacher la phrase au contexte. Propos: l'information
nouvelle par rapport à l'information de départ. Ce qu'on dit du thème. Cette information permet
de faire progresser le texte.

DISCOURS ( Lire PA-coll.191a,214a/ TG-CNDP 7/ARRIV.253sq/PARC.55)


Énonciation (Lire RIEG 575)

Aspect (accompli/non accompli ; borné/non borné ; inchoatif, duratif, itératif, terminatif)


PA-coll.,213 TG-CNDP 13 ARRIV.79 AHP.48-49
Catégorie grammaticale qui marque un point de vue sur le procès exprimé par le verbe,
indépendamment du temps verbal. Le procès peut être ainsi envisagé comme accompli ou non
accompli, il peut être aussi envisagé dans son commencement (aspect inchoatif), dans son
déroulement (aspect duratif), dans sa répétition (aspect itératif) dans son achèvement (aspect
terminatif) PA-coll. 213 Quand j'aurai terminé mon travail, j'irai me promener
(accompli/inaccompli) Borné/non borné (présence ou absence de bornes de début ou de fin de
l'action ou de l'état exprimé par le verbe) Il était presque nuit (non borné) quand je repris
connaissance (borné) Rousseau Il commence à pleuvoir (inchoatif) ; il est en train de pleuvoir
(duratif) ; il a fini de pleuvoir (terminatif) ; il pleut de nouveau (itératif) TG-CNDP 13

Attitude énonciative (engagement/détachement)


ARRIV. 255 FERN. 87 PA-Coll.168
Situation de l'énonciateur par rapport à l'allocutaire, à sa propre énonciation, au monde. Voir
modalités d'énonciation, logiques ou appréciatives qui exposent la manière dont le locuteur se
situe et situe l'énoncé par rapport à la vérité, la probabilité, la certitude, la vraisemblance, mais
aussi l'heureux, l'utile...ARRIV. 255 (Voir ci-dessous "Modalisation") L'engagement met
l'accent sur l'implication de soi, aussi bien dans l'expression d'une opinion, lorsqu'il s'agit de
défendre une opinion par exemple, que dans l'expression de la sensibilité, lorsqu'il s'agit par
exemple de faire partager une émotion ou de communiquer une passion. La distanciation
entraîne au contraire au détachement du sujet de sa parole. PA-coll 168

*Déictique/*Anaphorique
PA-coll. 213b TG-CNDP 8 RIEG. 577 PERR. 63-64 FROM. 27 BERG. 57 CKO 34-70,149-150
TOMA. 32 MAING. 137
Déictiques. Éléments linguistiques qui se réfèrent aux coordonnées de la situation d'énonciation :
la personne (je-tu...), l'espace (ici) le temps (maintenant). Ils n'ont de sens que par rapport à la
situation d'énonciation, ex. : demain. Pronoms, adverbes, locutions adverbiales, démonstratifs
peuvent servir de déictiques lorsqu'ils sont marqueurs de l'énonciation. Leur sens se définissant
par la situation d'emploi, ils constituent une inscription du discours dans la langue. Les éléments
anaphoriques sont ceux qui représentent , par anaphore, un élément antécédent du contexte.
L'analyse du sens des éléments concernés s'avère utile ; dans "nous avions perdu notre chat, nous
avons longtemps cherché avant de le retrouver. L'aventure s'est bien terminée", le syntagme
l'aventure reprend l'ensemble de la phrase antérieure grâce à un processus de condensation. Les
références « déictiques » ne prennent leur sens que par rapport à la situation d’énonciation.
Ex. : « Docteur, j’ai mal là. »; « Je viendrai ici demain »... Rem. : Ne pas confondre les
démonstratifs déictiques avec les démonstratifs anaphoriques (démonstratifs qui représentent
un élément du contexte apparu antérieurement. Ex. : Il était une fois un chien. Ce chien ...)

Enonciateur/*Enonciataire
PA-coll. 47b,169b,191192b KW. 56-58 Textes 3° Delagrave p.33
Enonciation : mise en fonctionnement de la langue par un acte individuel d'utilisation Enoncé :
produit, oral ou écrit, de l'acte d'énonciation Enonciateur : celui qui produit l'énoncé
Enonciataire : celui à qui est destiné l'énoncé. (PARC 56) Quelques nuances toutefois 1) Dans
la phrase : Gaspard[L2]m'[L1]a dit que Zoé avait la scarlatine ; Je [L1]est l'énonciateur,
Gaspard [L1]n'est qu'un locuteur de second niveau.(PERR.98) L'Enonciataire : Le destinataire
d'un énoncé, l'énonciataire, peut ne pas être seulement l'interlocuteur direct du dialogue mais
aussi la personne qui assiste à la scène ou lit le dialogue. On parle alors de double énonciation de
l'énoncé (Textes Français 3° Delagrave 1999, p. 33)

Enonciation/Enoncé
PA-coll. 165171,191, 214 RIEG. 576 PERR. 9
Énonciation : acte de mise en œuvre du langage ; la langue est envisagée à travers les
conditions de son utilisation. La prise en compte de l'énonciation exige non seulement de
reconnaître l'inscription de tout énoncé dans une situation ( espace et temps), mais aussi les
modes d'engagement du sujet dans son discours. Énoncé : résultat de l'énonciation. PA-coll.
165,214 On appelle énonciation, l'acte de parler, dans chacune de ses réalisations particulières.
Est acte d'énonciation chaque acte de production d'un certain énoncé. L'énoncé est différent de la
phrase en ce sens qu'un énoncé doit avoir été dit ou écrit pour communiquer alors qu'une phrase
peut n'être qu'un exemple de grammaire... PERR.98 (Voir ci-dessus "Attitude énonciative")

*Expression axiologique (valorisante/dévalorisante)


PA-coll. 171a,199 FROM. 224 CKO 70,99
La dimension axiologique est sans cesse présente dans le discours. Elle se traduit chaque fois que
l'énoncé traduit un engagement subjectif de l'énonciateur, chaque fois qu'un jugement de valeur
-fondé sur des normes morales (bien/mal) ou esthétiques (beau/laid) -est porté par des choix
lexicaux. Il s'agit alors de valoriser (évaluation méliorative) ou de dévaloriser (évaluation
péjorative)..

Position énonciative (énoncé ancré dans/coupé de la situation d'énonciation)


PA-coll. 171a,191,192 RIEG. 190 Manuels de 3°
Énoncé ancré dans la situation d'énonciation, énoncé coupé de la situation ( ancré/coupé recouvre
l'opposition de Benveniste entre "discours" et "récit"). Selon que l'énonciateur rattache ou non le
moment des actions, des faits, des événements, au moment de l'énonciation, il choisit entre deux
systèmes de temps, c'est-à-dire entre deux ensembles de temps liés les uns aux autres à l'intérieur
de chaque système : Le système du discours est un système de temps ancrés dans la situation
d'énonciation. Le moment de référence est le moment de l'énonciation, qui correspond à
l'emploi du présent. Les actions antérieures s'expriment à l'imparfait, au plus-que-parfait ou au
passé composé ; les actions postérieures s'expriment au futur Le système du récit est un système
de temps coupés de la situation d'énonciation. Le temps caractéristique est le passé simple
pour les actions, les faits, les événements de premier plan (cf ci-dessus). Les actions, faits ou
événements de second plan s'expriment à l'imparfait ; les actions, faits, événements antérieurs
s'expriment au plus-que-parfait ou passé antérieur ; les actions, faits ou événements postérieurs
s'expriment au futur du passé Il s'avança jusqu'à la cabane qu'il avait découverte: il saurait la
remettre en état un jour. Grammaire et Expression 3° 1999 Hachette p.52

Modalisation
PA-coll. 171, 194,199215a DA-lyc. 72 TG-CNDP 8 RIEG. 579sq ARRIV.389 FROM. 46,87
CKO 70,109-115,118-120 TOMA. 37
Ensemble des moyens d'expression qui permettent d'expliciter les attitudes du sujet par rapport à
son énoncé. Plus spécifiquement, la modalisation désigne le degré d'adhésion du sujet à ce qu'il
énonce. Cela peut se traduire par des verbes modaux (pouvoir, devoir...), des verbes à valeur
modale ( sembler, paraître..), valeurs et modes verbaux (conditionnel, indicatif, subjonctif...),
adverbes ( peut-être, certainement..), adjectifs qualificatifs (certain, probable, possible,
improbable...) , guillemets ( vous avez la "solution"), intonation, etc. Cf document annexe

Niveau de langue
PA-coll. 191b/215a FROM. 92sq AHP.288
On admet en général trois niveaux de langage : le niveau soutenu, le niveau courant ou neutre, le
niveau familier. Ces différents niveaux de langage, qui renvoient à une situation de
communication, sont tous trois acceptables, pourvu qu'ils soient en accord avec la situation
donnée.

Registre
PA-coll. 199a ARRIV. 597
Voir niveau de langue (registres soutenu, courant et familier) Autre sens : "Le langage en
général, et l'art littéraire en particulier, a pour propriété spécifique d'exprimer des attitudes et
émotions fondamentales, communes à tous les hommes, qui prennent forme dans les genres et
les registres de l'expression." (B.O. n° 6, du 31 août 2000, Le français au lycée) "Un des rôles
spécifiques de la littérature et des arts est d'exprimer et de fixer des émotions et des
mouvements de sensibilité qui ne s'expriment pas dans les langages scientifiques et qui, par les
langages artistiques et par l'art du langage, peuvent être échangés même à grande distance dans le
temps et dans l'espace." (...) Les registres sont la manifestation par le langage de ces grandes
catégories d'émotions et de mouvements de sensibilité. La joie, l'angoisse, la colère,
l'indignation, l'admiration, la plainte, la compassion, la méfiance, trouvent là leur lieu, à travers
des formes d'expression multiples." (...)

Situation d'énonciation
PA-coll. 191a FROM. 80 CKO 147sq
Tout énoncé est produit dans une situation d'énonciation particulière. Le locuteur, son
destinataire, le moment et le lieu de l'énonciation en constituent les principaux composants. Le
locuteur peut la choisir ou non comme point de repère pour désigner les personnes, le moment, le
lieu de son énonciation. (Grammaire du Français 3° Belin 1999 p.70)

ValeurPA-coll. 171b, 216 ARRIV. 678 CKO 74 Terme à prendre ici dans son sens
axiologique (voir ce terme). Toute argumentation repose sur un système de valeurs.

Formes de discours (PA-coll. 168b,214a)

Discours (énonciation, interaction, usage)


PAcoll.83, 140b,165,212214a DA-lyc. 71,72a
Discours : toute mise en pratique du langage dans une activité écrite ou orale (par extension, on
parle de discours iconique à propos des langages visuels.) Benveniste parle de discours au sens
d'énoncé en prise avec la situation d'énonciation, donc dans un sens plus restrictif. Pour éviter les
confusions, on gardera le sens général de discours et l'opposition discours/récit de Benveniste est
remplacée par énoncé ancré dans la situation d'énonciation/énoncé coupé de la situation
d'énonciation. Énonciation : la langue est envisagée à travers les conditions concrètes de son
utilisation. La prise en compte de l'énonciation exige non seulement de reconnaître l'inscription
de tout énoncé dans une situation ( espace et temps) mais aussi les modes d'engagement du sujet
dans son discours. Interaction : Le discours se réalise entre les partenaires d'un échange qui, d'une
manière ou d'une autre, s'influencent réciproquement. Il comporte une visée pragmatique. Ce
lien peut être immédiat comme dans la conversation, ou différé comme dans l'écriture ou la
lecture, mais il est toujours effectif. L'exercice du discours implique donc une dimension
intersubjective et il faut reconnaître les écarts qui se forment entre la production et
l'interprétation des énoncés. Usage : ensemble des habitudes discursives façonnées par les
communautés linguistiques et culturelles. Les schémas (narratifs, descriptifs, argumentatifs...) les
genres, les motifs, les topoï et les formes diverses de la stéréotypie sont des produits de l'usage.

Discours argumentatif (démontrer, convaincre, persuader, délibérer)


PA-coll. 168a,169a, 196, 214 DA-lyc. 40-41sq .KW. 88
Discours qui valorise un ou plusieurs points de vue, une ou plusieurs thèses. Démontrer : Même
si une argumentation est conduite avec la plus grande rigueur et se présente sous la forme d’une
série de raisonnements bien enchaînés, ainsi que procèdent la logique et les mathématiques, on
devra comprendre qu’il s’agit là d’une apparence et non d’une réalité. Car la démonstration
d’un théorème de géométrie, par exemple, est opérée à partir de vérités intangibles, les
axiomes, et, si elle est menée correctement, elle possède une force contraignante : elle ne peut
être contestée, et donne une réelle satisfaction, car on parvient à une certitude absolue. Mais cela
n’est vrai que des systèmes fermés ; dès que nous raisonnons sur une question politique, sociale,
économique, juridique, etc., nous nous trouvons dans des systèmes ouverts et nous quittons le
domaine de la démonstration pure pour entrer dans celui, beaucoup plus vaste, de
l’argumentation. (Denis Baril et al., op. cit.) Une démonstration est souvent mécanisable. Une
argumentation, en revanche, même quand elle englobe une démonstration, part d’une
conclusion (l’opinion, la thèse à faire passer) et en cherche les raisons, les justifications, les
prémisses. Elle n’est pas mécanisable, la thèse dépendant des valeurs (morales, esthétiques,
religieuses) adoptées, variables selon le temps et le lieu. (Claude Peyroutet, op. cit.) Dans
l'argumentation rhétorique, les arguments se fondent sur des vérités d'opinion, admises par la
plupart des hommes et le plus souvent : on comprend alors qu' une dimension relative apparaît
qui laisse une part parfois non négligeable au subjectif et à l'affectif. C'est ce qui fait que tout
peut être discuté, plaidé, défendu, attaqué. (Michel Gey, op. cit.) CONVAINCRE, c’est justifier
la thèse qu’on a choisie pour la faire adopter par autrui ; les arguments utilisés sont d’ordre
rationnels et logiques. PERSUADER : Persuader, c’est amener quelqu’un à croire quelque
chose en touchant tant sa sensibilité et son imagination que sa raison ; dans certains cas, si le
texte présente une argumentation logique au service d’une thèse, il vise cependant plus à toucher
et à émouvoir qu’à convaincre. C’est aussi , selon C. Peyroutet, s’adresser davantage aux
désirs inconscients et irrationnels de l’individu qu’à sa raison et à ses intérêts bien compris.

Discours descriptif
PA-coll. 168,195,214
Discours qui vise à nommer, caractériser, qualifier.

Discours narratif (narration, narrateur)


PA-coll. 168,195,214 DA-lyc. FROM. 3 BERG. 149 CKO 171-177
Discours qui rapporte un ou des événements et les situe dans le temps

Discours explicatif
PA-coll. 169a, 214
Discours qui cherche à faire comprendre.

Point de vue
PA-coll. 195,215b KW.75 AHP.25
a) Dans le discours descriptif, angle de vue : situation particulière d'où regarde celui qui décrit.
b) Dans le discours narratif, angle selon lequel on raconte. L'expression est alors synonyme de
focalisation . Dans la focalisation externe, le regard du narrateur est objectif et s'en tient aux
apparences, il en dit moins que ne sait le personnage ; dans la focalisation interne, le
narrateur ne dit que ce que sait le personnage; dans la focalisation zéro, le narrateur en sait et
en dit plus que ce que savent les personnages.
c) Dans le discours argumentatif, point de vue signifie opinion, thèse que l'on défend.

Récit (formes de textes d'action : récit, description d'actions, script d'actions)


PA-coll. 184b,185, 213b, 215b PERR. 26
Énoncé dans lequel les différentes formes de discours sont mises en œuvre pour rapporter une
histoire. Récit complexe : Récit où les différentes formes de discours s'entrecroisent, où la
structure narrative classique est bouleversée, et qui peut être le produit de plusieurs narrations qui
se juxtaposent ou se hiérarchisent. Script d'actions :

Opérations de discours

Citation/Reformulation
TG-CNDP 6 CKO 57-60,162-167
L'énonciateur peut utiliser comme arguments les idées d'une autre personne et inscrire dans son
texte des phrases ou expressions prises dans le texte de quelqu'un d'autre, Ces emprunts sont des
citations On peut aussi reformuler une affirmation en la redisant avec des mots de sens
légèrement différents et complémentaires afin d'apporter d'autres informations : Le thé est
reconnu comme étant la boisson universelle par excellence. Il est bu dans les pays chauds, pour
se rafraîchir et dans les pays froids pour se réchauffer. Enfin dans tous les pays du monde, il est
bu pour se désaltérer. L'adjectif "universelle" est détaillé par "pays chauds", "pays froids", puis
résumé par l'expression "dans tous les pays du monde", la même idée est donc exprimée trois fois
sans répétition. De plus l'efficacité de cette reformulation tient au fait que le destinataire sait par
sa culture que l'on boit du thé en Russie comme en Afrique : il est donc amené à reconnaître que
ce qui lui est dit est vrai. Grammaire et Expression 3° -Hachette 1999 -p.267,254

Énonciation rapportée (directe, indirecte, indirecte libre, narrativisée


PA-coll.171a TG-CNDP 8 PERR. 11,99,101 FROM. 48sq BERG. 71 AHP.117-118
Le discours direct est censé reproduire les paroles telles qu'elles furent proférées. Elle lui a
dit :"Tu peux venir aujourd'hui" Le discours indirect ne rapporte que le sens des paroles
prononcées en les intégrant dans une subordonnée, objet d'un verbe déclaratif Elle lui a dit qu'il
pouvait venir le jour même Le discours indirect libre (souple compromis entre les deux systèmes
précédents) ne s'inscrit pas dans une subordonnée, ce qui permet de conserver les modalités, les
intonations du discours cité Elle lui parlait gentiment. Il pouvait venir quand bon lui semblerait.
Le discours narrativisé : est le degré zéro du discours rapporté. Il y a bien eu un locuteur qui a
prononcé quelques paroles ou un long discours, mais ces mots ne transparaissent que par un
verbe comportant dans son sémantisme une notion de parole ou parfois par un ou deux
substantifs du même genre : Il la demanda en mariage ...../ il reconnut sa culpabilité.../ on lui fit
une offre intéressante... Sous le récit, on devine qu'il a dû y avoir quelques discours directs mais
le récit les réduit à leur plus simple expression.

*Ellipse
PA-coll. 214 ARRIV. 242 PERR. 101-102 FROM. 197 BERG. 77
Ellipse grammaticale (suppression de termes qu'exigerait normalement la phrase pour être
complète.) "Je t'aimais inconstant ; qu'aurais-je fait fidèle ?" Andromaque IV,5 A ne pas
confondre avec l'ellipse narrative (suppression d'un élément de l'histoire racontée, pour éviter les
scènes trop longues ou inutiles à la compréhension de l'action) "Il s'endormit quelques minutes
au point de ne plus savoir où il était. En se réveillant(...) il comprit vaguement que ces hommes
appartenaient à la duchesse ; aussitôt il s'évanouit profondément. Quelques temps après..."
Stendhal, La Chartreuse de Parme ,II,22

Expansion/Condensation
PA-coll. 110b,185b
Élasticité du discours : on peut condenser, résumer une argumentation pour en faire ressortir
l'idée centrale ou lui donner un impact plus fort. Inversement, l'amplification permet d'étoffer un
argument, de le nourrir de notions supplémentaires, de l'enrichir d'exemples ou encore d'en faire
apercevoir les implications cachées lorsqu'on veut le réfuter.

Pragmatique (PA-coll.165a, ARRIV.549/PARC. 70)

Acte de langage (direct et indirect)


PA-coll. 193,194,213 CKO 185-206 KW.74-76
Action qu'accomplit la parole par son insertion dans le discours et son fonctionnement
pragmatique. Dire, c'est non seulement représenter le monde mais aussi agir sur lui et sur autrui .
On distingue des actes de parole directs (promettre, ordonner...) et les actes de parole indirects.

Auditoire (*factuel, *construit, *universel)


PA-coll. 112a,166a,169a,170a,189a,190a Références universitaires non trouvées ...
Message valable pour un auditoire précis ou au contraire pour n'importe quel auditoire, pour un
auditoire préparé ("construit")à recevoir le message ...?

Communication
PA-coll. 186,193b RIEG. 2 ARRIV. 116 CKO 18-28
Relation entre l'énonciateur et le destinataire. Il peut être associé directement au discours "ce
guide vous propose" ou d'une façon plus générale

Débat
Dictionnaire. Discussion organisée et dirigée. (Petit Robert 1)

Destinataire
PA-coll.112a,166a,169,170a,189a,190a,213, 215b FROM. 8 AHP.33 FERN. 249
a)Dans la communication, celui à qui est destiné le message b)Dans le cas particulier du récit,
personnage au profit duquel s'accomplit la mission réalisée par le protagoniste

Dialogue
PA-coll. 169b,187b, 213b CKO 184-185
Ensemble de répliques, mutuellement déterminées qu'échangent des personnages. La présentation
typographique du dialogue est différente s'il fait partie du récit ( guillemets qui le bornent, tirets
pour signaler les changements d'interlocuteurs) ou s'il appartient au théâtre (alinéas précédés des
noms des personnages et parfois de didascalies - indications scéniques)

Explicite/Implicite (*présupposé, sous-entendu)


PA-coll. 187a,194b, 195a TG-CNDP 9
Un texte peut comporter des informations exprimées (explicites) et des informations implicites,
virtuelles, déductibles qui ne sont pas exprimées formellement. On peut tirer une information
implicite de l'énoncé lui même qu'il s'agisse de présupposé ou de sous-entendu. Ex. Patrick a
cessé de travailler (présupposé: P. travaillait) Ex. Si Patrick n'a pas votre accord, il part (sous
entendu : s'il a votre accord, il reste.) Sous-entendu = "information qui, sans être l'objet du
message, est suggérée par la mise en relation de l'énoncé et de la situation d'énonciation. Le
sous-entendu repose sur un énoncé, mais il naît des conditions particulières de l'énonciation." ;
Présupposé = "information qui, sans être l'objet du message, est entraînée par la formulation de
l'énoncé, indépendamment de la situation d'énonciation." (*) Instructions officielles pour le
Collège (1989), brochure CNDP n° 755000 28, INDEX, p. 77 et 78. Cf document annexe.

Ironie
ARRIV. 357 FROM. 162 BERG. 125 CKO 199 AHP. 149-172
L'ironie est une figure de pensée : elle provient en effet d'une forme de pensée, la raillerie, et
conduit à une forme d'expression le plus souvent antiphrastique: "Le sucre serait trop cher, si on
ne faisait travailler la plante qui le produit par des esclaves. Ceux dont il s'agit sont noirs
depuis les pieds jusqu'à la tête ; et ils ont le nez si écrasé qu'il est presque impossible de les
plaindre " Montesquieu , L'Esprit des lois XV,5 Montesquieu imite le discours esclavagiste, le
reprend pour en faire éclater le scandale. L'ironie est donc une sorte de comédie dans laquelle le
locuteur joue un rôle, celui d'un adversaire dont il reprend les paroles.

Locuteur/Allocutaire (*locutoire / illocutoire / perlocutoire)


PA-coll. 193b RIEG. 3,585 ARRIV. 317,383 PERR. 10 BERG. 121 CKO 186 sq
Le discours peut être formé d'actes : l'acte locutoire (le fait de dire quelque chose), l'acte
illocutoire (le discours s'efforce de changer la position de l'interlocuteur, en l'interrogeant pour
obtenir de lui une réponse ou en lui ordonnant d'accomplir une action) L'acte perlocutoire
désigne la fonction du langage qui n'est pas explicitement inscrite dans l'énoncé, mais dépend de
la situation de parole. BERG.121 Le producteur de l'énoncé, celui qui parle est le locuteur ; le
destinataire de l'énoncé est l'allocutaire plutôt qu'interlocuteur ( mieux vaut réserver le
terme interlocuteur aux deux partenaires de l'énonciation) PERR. 10

*Polyphonie
RIEG.425,512-513 ARRIV.257 FROM. 101 BERG. 175
Différentes voix qui se font entendre dans un même discours ; il convient souvent de distinguer
l'écrivain (personne sociale) de l'auteur (énonciateur) et du narrateur (locuteur) "Une preuve que
les nègres n'ont pas de sens commun, c'est qu'ils font plus de cas d'un collier de verre que de
l'or, qui, chez des nations policées, est d'une si grande conséquence" Montesquieu, De l'esprit
des lois XV,5 L'auteur de l'Esprit des lois, assimilable au locuteur, se distingue de l'énonciateur
de cet énoncé scandaleux : Montesquieu refuse d'en endosser la responsabilité. La polyphonie
naît d'une prise de distance : la parole esclavagiste est donnée à entendre pour être condamnée.

Réception
PA-coll. 215b CKO 25
Le récepteur est celui qui reçoit et interprète un message. On le distingue du destinataire : on peut
être récepteur d'un message qui ne vous était pas destiné.

Marques de l'oralité

Accent
RIEG. 57 ARRIV. 579 BERG. 1
L'accentuation est un phénomène de mise en relief, au moyen de l'intensité, de la hauteur ou de la
durée d'une syllabe parmi d'autres.

Intonation
RIEG. 61 ARRIV. 584
On distingue la mélodie, ligne musicale de l'énoncé, paramètre essentiel de l'intonation, liée au
rythme, de l'intonation proprement dite , catégorie avant tout linguistique. L'intonation est
particulièrement importante en français du fait du faible rôle de l'accent ; les variations de
hauteur musicale peuvent créer une quantité de nuances délicates.

*Prosodie
ARRIV. 577-590 BERG. 181
Ensemble des caractéristiques phonétiques d'un énoncé : nombre et nature des syllabes,
accentuation, rythme, intonation "Les sanglots longs Des violons..." Verlaine, "Chanson
d'automne" Les caractéristiques prosodiques principales de ces vers sont : l'emploi de vers de
quatre syllabes terminés par un accent, la prédominance de liquides et nasales, la diérèse sur vi-
olon... La prosodie est l'ensemble des règles relatives à la métrique.

Redondance
RIEG. 33 ARRIV. 594 BERG. 173 RIC. 83
Le pléonasme est la répétition superflue d'une idée déjà contenue dans un mot de la même
proposition. La redondance, procédé plus général, regroupe toutes les formes de superfluité du
langage. S'il est le plus souvent "fautif" (il exagère trop), il peut aussi avoir une force d'insistance
"Chanter le dépit, la colère, la rage" (Boileau -Le Lutrin chant IV) La redondance consiste à
répéter la même idée sous plusieurs formes dans deux phrases ou membres de phrases différents
(RIC). Malgré son apparence répétitive, la redondance ajoute souvent une nuance à l'idée.
Certaines sont de simples rappels de mots trop éloignés dans la phrase : elles en affermissent le
sens (VCT).

Rythme
RIEG. 59 ARRIV. 582 FROM. 198 BERG. 190
Phénomène de récurrence et d'alternance, en rapport avec la loi des nombres; il est rendu sensible
par le retour d'un repère à intervalles réguliers ; il procède le plus souvent d'une recherche de
l'harmonie.

Syntaxe de l'oral
RIEG. 521
L'oral, où l'intonation suffit à marquer les connexions entre propositions recourt fréquemment à
la juxtaposition des propositions plus qu'à la subordination et même qu' à la coordination.
L'intonation a rendu la construction de la phrase complexe de l'écrit. Cf document annexe : code
écrit et code oral.

LANGAGE ET VARIATION (FROM. La connotation 3A, 92-109)

Archaïsme
ARRIV. 71 FROM. 94 BERG. 30
Expression sortie de l'usage et que l'on peut considérer par rapport à l'époque du texte observé,
comme désuète. Figure qui permet aussi de créer un univers poétique : "Madame ma gargotière
Comm'je lui dois trop de sous.." Brassens, "J'ai rendez-vous avec vous"

Code
ARRIV. 114 CKO 13-16
On donne le nom de "code" aux langages artificiels constitués d'un ensemble d'unités signifiantes
(signaux, signes, symboles) et d'un ensemble de règles de combinaison de ces unités. Les codes
sont utilisés pour représenter et transmettre une information d'un point (la source) à un autre (la
cible). L'information ainsi transmise reçoit le nom de message. (ex. code de numérotation des
chambres d'hôtel : chambre 308 / au 3° étage, la 8° dans le couloir.) Le langage est un code, le
message devient alors discours.

Contacts de langue
Références universitaires non trouvées
(échanges entre les groupes linguistiques ??)

*Idiolecte/ *Sociolecte / *Technolecte


RIEG. 11 FROM. 93 CKO 183,77
Sociolecte : ensemble de traits linguistiques- de tous niveaux, de tous registres - propres à une
communauté socio-culturelle. Idiolecte : ensemble des traits linguistiques propres à un individu
particulier Technolecte : ensemble des traits linguistiques propres à un métier, une corporation

Langue et langage
ARRIV. 362-374
Langue et langage sont l'un et l'autre utilisés pour désigner des ensembles signifiants à des fins
communicatives. Ils se distinguent par leur extension : une langue est nécessairement un
langage, alors qu'un langage n'est pas nécessairement une langue. On parle ainsi du langage des
animaux, du langage musical..; mais ce ne sont pas des langues.

Langue/dialecte/patois/argot
RIEG. 11 ARRIV. 71 FROM. 98 CKO 227
Les variétés des langues sont multiples ; elle peuvent être régionales (dialectes, patois parlers et
usages locaux) situationnelles ( langue soignée, courante, familière, populaire, argotique...)
techniques (juridique, médicale, technologique ) stylistiques ( littéraire, poétique,
philosophique...)

Langue officielle / nationale / régionale / *Politique linguistique


ARRIV. 270-271
Si le français est la langue officiellement pratiquée en France - elle a perdu peu à peu son statut
international au profit de l'anglais - , il existe sur le territoire français une certain nombre de
parlers pratiqués par un nombre non négligeables d'usagers qui ont une bonne connaissance du
français mais revendiquent leur langue régionale comme une identité forte : le parler corse, le
parler breton ( régionalisme)

Motif (/ *topoï, stéréotypes, lieux communs)


PA-coll. 98 DA-lyc. 22a,72a FROM. 104-105 BERG. 47,129
Les produits de l'usage comprennent aussi bien les grandes formes de structuration du discours
( récit, description, argumentation), des normes et des valeurs (catégories, topoï, lieux
communs), des attitudes face au monde ( registre) que des enchaînements obligés qui façonnent
la phraséologie d'une langue (stéréotypie) PA-coll. 98 Les lieux communs ont souvent une
connotation péjorative, ce sont des poncifs, des idées reçues qui repris maintes fois dans la
littérature deviennent banals. Le lieu commun relève du domaine des idées ; le cliché relève, lui,
de la formulation des idées. Le Topos, est un répertoire d'images-thèmes, de conventions propres
à tel ou tel genre littéraire (ex. dans le théâtre classique, l'opposition du père à une mésalliance ;
dans les contes merveilleux, la transformation magique de la laideur ou de la pauvreté...)

Néologisme
ARRIV. 401 FROM. 94 BERG.152
Création d'un mot nouveau, non répertorié dans le lexique officiel (Voir ci-dessus, "Création
lexicale") "Il l'emparouille et l'endosque contre terre ; Il le rague et le roupère jusqu'à son drâle"
Michaux, le Grand combat Le but est de créer un effet poétique ou humoristique.

Norme
RIEG. 11 ARRIV. 424
La question centrale en sociolinguistique est l'unicité de la norme (ou langage dominant) par
rapport aux variations effectives que présente toute langue. Le français devenu langue officielle
se trouve strictement normé et contrôlé institutionnellement, fixé par l'Académie française,
enseigné dans les écoles, codifié dans les manuels de didactiques, les dictionnaires...

Usage
PA-coll.212
Ensemble des habitudes discursives façonnées par les communautés linguistiques et culturelles.
Les schémas (narratifs, descriptifs, argumentatifs...) les genres, les motifs, les topoï et les formes
diverses de la stéréotypie sont des produits de l'usage.

Variation linguistique
RIEG. 10-11
A la conception de la norme linguistique, s'opposent toutes les variations de registres, les
variations sociales, techniques, les apports étrangers...

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