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G L O S S A I R E

D E L A N O T E D E S Y N T H E S E

ABREVIATION : A l’exception des références aux documents (« doc.1 »), aucune abréviation n’est admise, y compris les usuels et très pratiques « art. » pour « article »
ou « C. civ. » pour « Code civil ». Question d’élégance. Voir également ►ACRONYME ET SIGLE.

ACRONYME ET SIGLE : Sauf sigle ou acronyme du langage courant non juridique (SNCF), il est préférable de donner la forme développée lors de la première occurrence (« l’Union
européenne (UE) »), après quoi le sigle ou l’acronyme pourra être employé isolément. On pourrait discuter de l’utilité de développer des sigles d’usage courant (OCDE, CJUE, Cour
EDH, ...), et donc bien connus du correcteur, alors même que la copie doit tenir en 4 pages. Affaire de nuance, donc. En tout état de cause, la création personnelle de sigles ou
acronymes aux fins d’économiser l’espace est proscrite (« l’officier d’état civil (OEC) »). Enfin, aucun sigle ou acronyme ne devraient figurer dans un intitulé (de même, d’ailleurs,
qu’une date ou un numéro de disposition d’un texte). Voir également ►ABREVIATION, ►TITRES.

ANNONCE DE PLAN : Une annonce de plan de qualité, à l’instar des chapeaux, représente un aspect important de la copie. En effet, le correcteur, avant d’entamer une lecture littérale,
va inévitablement regarder votre annonce de plan puis prendre connaissance de vos intitulés afin de comprendre votre plan. Il faut donc formellement terminer votre introduction par une
annonce de plan claire faisant apparaître votre summa divisio (par exemple : « Insatisfaits par le règlement interétatique du litige (I), les porteurs de titres continuent, en vain, de diriger leur
action contre les deux Etats devant le juge français (II) »). Ne vous obligez pas inutilement à trouver des formulations différentes entre votre annonce de plan et vos intitulés de parties ; au
contraire, la répétition des mots-clefs participe à la clarté de votre plan et, tout au plus, pourrez-vous ajouter un élément d’explicitation que la concision de l’intitulé ne vous permettrait
pas. Partant, l’erreur principale commise au stade de l’annonce de plan sera une formulation trop vague ou non thématique (exemple à proscrire : « Plusieurs conditions ont été mises
en place (I), ce qui n’est pas sans créer des difficultés (II) »). Enfin, vous veillerez à oublier une fois pour toutes les formules d’annonces qui ne s’emploient que pour un exposé oral,
du type (avec en bonus le redoutable et proscrit pronom personnel nous) « nous verrons tout d’abord…(I), après quoi nous examinerons…(II) ».

ARGUMENTATION : Voir ►PROGRESSION.


CHAPEAU : Chaque partie débute par un « chapeau », c’est-à-dire l’annonce formelle du thème de chacune des sous-parties (par exemple : « Les actions en paiement se heurtent à l’immunité
de juridiction de la Russie (A) et les actions en responsabilité dirigées contre la France sont injusticiables ou illusoires (B) »). Un chapeau répond aux mêmes règles que l’►ANNONCE DE PLAN.

CITATION DES DOCUMENTS : 1/ PRINCIPE « CHAQUE IDEE VIENT D’UN DOCUMENT » : La note de synthèse impose de citer systématiquement le document numéroté dont est tirée
une idée (exemple typographique : « Dans le sillage de la recommandation de l’Assemblée du Conseil de l’Europe de 2009 (doc.7), le législateur belge a adopté en 2015 des mesures
pour lutter contre les fonds vautours (doc.12) »). Lorsqu’on cite deux documents pour une même idée, cela veut dire que cette idée est le fruit d’un croisement entre ces deux
documents. Au-delà de deux documents, la référence devient dans 99 % des cas artificielle, voire suspecte. En tout état de cause, il n’y a aucune prime à en citer le plus possible, donc
évitez de « factoriser » certains documents. Par exemple, vous voulez utiliser le document C qui est l’extrait d’un code, le document A qui est un arrêt pris sur le fondement des articles
du code et le document N qui est une note doctrinale sur l’arrêt : inutile de citer trois fois le document C au motif que les articles du code se retrouvent dans les documents A et N…
2/ NOMBRE DE CITATIONS DANS LA COPIE DE CHAQUE DOCUMENT : Si un document a un apport unique au fond, il ne devra être cité qu’une seule fois ou, du moins, n’être utilisé qu’à un
seul endroit du plan. En revanche, un document très long, traitant de plusieurs thèmes, pourra être cité en proportion. Autrement dit, un document important par sa taille et/ou par la
diversité des thèmes abordés pourra évidemment être cité plusieurs fois, dans plusieurs sous-parties (exemple : un document dense traitant à la fois des conditions pour être candidat aux
législatives et des frais de mandats pourra être cité une première fois dans une partie ‘L’élection du député’ et une seconde fois dans une partie ‘Le mandat du député’).
3/ EVACUATION : Attention à ne pas évacuer un document de manière artificielle en n’utilisant qu’un aspect mineur de celui-ci. Prenons l’exemple d’une proposition parlementaire,
vous devez évidemment en restituer l’apport législatif ; vous ne pouvez pas l’évacuer en écrivant simplement « la question a suscité un vif débat à l’Assemblée ».
4/ RENVOI INTERDIT AU DOCUMENT : Il faut absolument avoir à l’esprit que le correcteur doit pouvoir lire votre copie sans utiliser les documents figurant dans le dossier. La citation
formelle des numéros de documents dans la copie est donc un exercice totalement scolaire, imposé par l’examen. Ce n’est pas une possibilité de renvoi vers le document (exemple
à proscrire : « la réforme de 2019 impose une condition supplémentaire (doc.11) »). Si, après avoir lu une phrase de votre copie, il vous vient immédiatement des questions comme
« lesquels ? », « quand ? », « combien ? », « c’est-à-dire ? », cela signifie que l’intégralité de l’information n’est pas traitée et que vous renvoyez maladroitement le lecteur au
document. Une synthèse doit au contraire se suffire à elle-même et apporter au lecteur une satiété d’information dans un format court.

CITATION DU NOM DE L’AUTEUR : Voir ►NAME-DROPPING.


CITATION ENTRE GUILLEMETS : Ne citez pas en note de synthèse ; nul besoin d’ouvrir les guillemets. Il s’agit d’un exercice de synthèse, il est donc inutile de rapporter
quelque chose in extenso (dispositions législatives, attendus de jurisprudence, …). Il faut toutefois conserver le noyau dur juridique de l’information. L’utilisation des
guillemets est néanmoins requise dans certains cas limitativement énumérés : (i) les adages, expressions, dictons, locutions latines, etc. ; (ii) les néologismes ou termes
étrangers non entrés dans le langage courant ; (iii) les citations (célèbres) d’auteurs (célèbres) qui doivent nécessairement être reproduites in extenso ; (iv) les segments
de phrase sur lesquels vous – ou votre source – souhaitez insister. Voir également ►NAME-DROPPING, ►OPINION, ►STYLE.

COULEUR(S) : Il est recommandé d’utiliser des couleurs d’encre sobres et consensuelles dans votre copie et ne pas donner l’impression que vous « signalez » celle-ci. Pour faire
simple, soit vous écrivez en bleu, soit vous écrivez en noir. Et vous soulignez dans la même couleur ou alors, à la limite, dans l’autre. Certaines têtes brûlées pourraient être attirées
par le vert mais elles seront avisées de finalement s’abstenir. La couleur rouge est à bannir, de même que des couleurs plus fantaisistes comme le parme, le mauve, le fluo, …

CRITIQUE : 1/ RESTITUTION EN PRIORITE DU DROIT POSITIF : Il faut exposer un régime avant d’en faire la critique. Concentrez-vous sur le droit positif. Avant d’aborder des
reproches doctrinaux ou des pistes de réforme, il faut commencer par le commencement, à savoir le droit en vigueur.
2/ LA CRITIQUE N’EST PAS UN THEME SUBSTANTIEL : lorsqu’on critique quelque chose, c’est ce quelque chose qui représente un thème. Par exemple, il est possible d’émettre
à la fois des critiques à l’encontre d’une politique étrangère, du scénario d’un film et de la tenue vestimentaire de son voisin ; pourtant il n’y aurait aucune cohérence à
traiter au même endroit, comme un bloc d’idées, une mesure de politique étrangère, le scénario d’un film et une tenue vestimentaire. En outre, créer une sous-partie
« critique » revient souvent à faire un catalogue éparse et peu étanche. Voir également ►ÉTANCHEITE, ►MOT-CLEF, ►PLAN, ►STYLE, ►TIROIRS.

DETAILS (NIVEAU DE) : Voir ►PRECISION.


DEVELOPPEMENTS : Voir ►PROGRESSION.
ÉCRITURE : La taille d’une copie de note synthèse est strictement limitée. Elle est constituée de 4 pages, contenant chacune un certain nombre de lignes. Or, selon que vous
écrivez 5 ou 12 mots par ligne, la densité de votre propos pourra aller du simple au double (avec, malheureusement, des conséquences sur l’appréciation et la notation de votre
copie). C’est injuste mais c’est ainsi. Pour ceux qui ont une écriture très étalée, ayez en tête que le correcteur attend nécessairement un certain nombre d’idées et, partant, un
certain nombre de mots. Vous devez donc vous astreindre à rétrécir votre écriture. S’imposer d’écrire en italique peut dans ce cas être une solution.

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EMPHASE : L’emphase est une exagération de style qui confère au discours un caractère grave ou pompeux, afin de donner au propos plus d’importance qu’il n’en a
réellement (« ce fléau », « un des plus grands maux actuels », « une solution néfaste », etc.). L’emphase est évidemment à proscrire en note de synthèse (mais que l’on se
rassure, il y a d’autres cadres que la note de synthèse pour s’émouvoir des malheurs du monde). Plus le sujet est polémique, plus il faut être juridique. Par exemple, un
sujet sur la répudiation de la femme sera traité comme n’importe quel sujet de droit international privé, de manière technique. Voir également ►STYLE.

ÉTANCHEITE : L’étanchéité est simplement la cohérence entre vos intitulés et le contenu attaché à eux. Ce n’est pas plus que la rigueur d’un sommaire et la possibilité de naviguer dans
le document sans devoir tout lire de manière linéaire – et sans risquer de passer à côté d’une information. Prenons un premier exemple, dans lequel l’une de vos sous-partie a pour intitulé
« IIA.- Le mode de preuve » ; dans ce cas de figure, vous n’avez pas le droit d’aborder des éléments probatoires à un autre endroit que le IIA. ; sinon, cela signifierait que votre IIA. aurait un
« trou » et que la matière probatoire se serait « écoulée » dans une autre sous-partie ; dès lors, votre IIA. ne serait pas étanche. Prenons un second exemple, dans lequel le II. s’articulerait
autour de « IIA.- La responsabilité civile / IIB.- La responsabilité pénale » ; dans ce cas de figure, et comme vous n’annoncez pas « la preuve » dans un des intitulés, vous pouvez évoquer la
preuve à deux endroits, en droit civil (IIA.) et en droit pénal (IIB.) ; par exemple : « IIA. 1° conditions 2° preuves / IIB. 1° conditions 2° preuves » ; en revanche, dans ce dernier cas, vous ne
pourriez pas parler de droit civil en IIB., ni de droit pénal en IIA… Il faut également avoir en tête que c’est votre plan et ses intitulés qui « règlent » l’étanchéité de votre copie ; par exemple,
imaginons une sous-partie qui est dédiée aux salariés et au droit du travail ; vous envisagez donc de mettre « salariés » dans le titre mais, en cours de préparation, vous vous rendez compte
que vous devez aussi parler dans cette sous-partie d’agents de la fonction publique ; partant, le titre « salariés » ne serait plus étanche puisque la sous-partie traiterait également de
fonctionnaires ; pas de souci, il suffit de changer son titre afin d’inclure les deux statuts d’emploi : par exemple, « travailleurs » ou « employés » et, ainsi, de redevenir étanche. Par ailleurs,
l'étanchéité n'a pas d'impact sur l'introduction car l'introduction n'a pas d'intitulés (aucune promesse). Enfin, l'étanchéité n'a pas d'impact sur la citation des numéros de document ; vous
pouvez citer un document dans plusieurs sous-parties s’il est multi-thématique et impacte plusieurs blocs de votre plan ► CITATION DES DOCUMENTS.

EXCLAMATIF : Les développements d’une note de synthèse n’offrent que peu de place à l’émerveillement ou à l’exaspération. Tout à fait proscrit, donc. Voir également
►INTERROGATIF ►EMPHASE.

EXEMPLE : Voir ►ILLUSTRATION.


EXHAUSTIVITE : VOIR ►PRECISION.
GUILLEMETS : Voir ►CITATION.
ILLUSTRATION : Il est parfois utile d’illustrer une idée, c’est-à-dire l’appuyer par des exemples propres à la rendre plus évidente. Souvent, vous serez face à une liste trop longue
d’éléments (délits spéciaux, types de bénéficiaire, normes techniques, etc.), qui ne peuvent être restitués de manière exhaustive, sauf à faire un catalogue peu digeste pour le
lecteur. Dans ce cas, illustrer consistera à ne restituer que les éléments principaux tout en conservant un bon niveau de satiété pour le lecteur (« Plusieurs pistes de financement
sont avancées, comme la création d’une taxe spéciale ou la suppression de niches fiscales » - ici, les autres pistes seront jugées comme mineures ou fantaisistes). En revanche,
cela ne doit pas consister en un traitement partiel de l’information par l’exemple (« L’article 3 de la Constitution fixe quatre conditions pour être électeur. Par exemple, il faut
être inscrit sur les listes électorales » - ici, nous aurions dû citer les autres conditions : être Français, avoir 18 ans et jouir de ses droits civiques).

INTERROGATIF : Le style interrogatif doit être évité (y compris dans la « problématique »). Soit il introduit un manque de neutralité, contraire à l’esprit de l’exercice. Soit il soulève
une question qu’il laisse en suspens, là où une note de synthèse se doit d’être affirmative (qu’elle apporte des réponses ou fasse le constat des incertitudes). Soit, enfin, il correspond
à une rédaction par effet de suspense, où l’on rédigerait en posant d’abord une question pour ensuite la résoudre. Voir également ►EXCLAMATIF ►SUSPENSE.

INTRODUCTION : 1/ DIRECTIVES : La Commission précise qu’« une brève introduction est possible mais non obligatoire ». Néanmoins, les canons habituels auxquels s’attendent les
correcteurs devraient fortement vous inciter à rédiger une courte introduction, en général 4 à 5 phrases (annonce de plan comprise) s’appuyant sur 2 à 3 documents.
2/ AUTONOMIE : À l’instar des sous-parties, l’introduction est autonome, la catégorie d’information qu’elle propose n’ayant pas à se trouver davantage développée à un
autre endroit de la copie. À ce titre, elle est donc précise sur les éléments qu’elle énonce et n’a pas à ménager un quelconque effet de suspense ou à effleurer des points
qui seraient par la suite plus amplement détaillés.
3/ CONSTRUCTION : L’introduction peut agréablement commencer par une phrase d’accroche, destinée à indiquer brièvement le contexte du sujet, par une donnée chiffrée, un
élément de contexte historique, économique ou social, ou encore la mention d’une affaire ayant particulièrement marqué l’opinion publique. Lorsque vous utilisez un propos en
phrase d’accroche, le propos suivant doit en découler : par exemple, il ne s’agit pas de mettre une statistique… juste pour mettre une statistique. L’introduction se poursuit par une
problématisation ou une mise en tension, consistant en quelques phrases destinées à soulever une question jugée centrale à la lecture des documents : c’est ici que se placera, le cas
échéant, une délimitation du sujet, l’intérêt du thème ou l’enjeu juridique ou pratique, le tout débouchant sur une problématique à proprement parler.
4/ PROBLEMATIQUE : La problématique prend la forme d’un dilemme entre plusieurs grands principes juridiques ou plusieurs intérêts en jeu. Cette tension peut être
évidente, lorsqu’il s’agit d’une conciliation entre deux principes, deux libertés fondamentales (liberté d’expression VS. respect de la vie privée), deux intérêts, ou d’une
inadéquation entre les objectifs légaux et les moyens mis en œuvre (l’inconditionnalité devenue conditionnelle du DALO en raison de la pénurie de logements). Elle peut
parfois être subtile lorsque la tension implique un élément factuel (la qualification d’œuvre d’art, en droit, a toujours reposé sur des critères nécessairement académiques
mais trouve une limite dans l’art contemporain, volontairement non académique). Pour parvenir à une problématique, il faut donc faire état de deux entonnoirs successifs
et incompatibles débouchant sur un problème de conciliation, dont votre plan est la solution :
er
□ Postulat (définition, contexte, rôle, etc.) + conséquence = 1 entonnoir
de nd
□ Développement d’une 2 idée tout aussi pertinente + conséquence = 2 entonnoir
er nd
□ Tension (s’il y a lieu) entre le 1 et le 2 entonnoir = problématique
La problématique insuffle les deux grandes parties, indiquées par l’annonce de plan qui la suit directement. Voir également ►ANNONCE DE PLAN, ►TITRE.

INTITULE : Voir ►TITRE


JOURNALISTIQUE (STYLE) : Un style journalistique vous sera reproché si vous vous contentez de restituer chronologiquement les événements politiques et sociaux qui
ont conduit à l’adoption d’une loi ou d’une jurisprudence plutôt que d’en restituer le contenu juridique. Voir également ►STYLE.

MOT-CLEF : Un mot-clef est un mot ou un groupe de mots qui a une importance particulière, permettant de caractériser le contenu d’un propos et permettant une recherche
d’informations. La liste des mots-clefs contenue dans le dossier représente les masses d’informations en présence et permet de définir les thématiques principales et secondaires qui
devront être traitées dans la copie. La notion est à rapprocher du mécanisme de « tag » ou de « hashtag » (#), propre à internet et aux réseaux sociaux. Un plan étanche se construit
par l’agrégation thématique d’idées autour de mots-clefs. Voir également ►ÉTANCHEITE, ► PLAN, ► TIROIRS.

NAME-DROPPING : Sauf personnage illustre, il est inutile de mentionner le nom des auteurs. En effet, il sera toujours plus utile au lecteur de connaître la qualité (sa fonction)
d’un auteur que de connaître son patronyme. Au lieu de savoir que des propos ont été formulés par Madame ou Monsieur X, il sera à la fois plus synthétique et plus instructif
de savoir que cette personne s’exprime en qualité de ministre, journaliste, député(e) de l’opposition, anthropologue, etc. En revanche, il ne faut pas pour autant s’approprier
une opinion doctrinale, qui devra dès lors être précédée d’une formule du type « la doctrine majoritaire préconise … » ou « selon un auteur / une autrice » (l’expression « auteur »
ou « autrice » sera réservée aux universitaires juristes, « praticien » ou « praticienne » pouvant viser un(e) magistrat(e) ou un(e) avocat(e)). Il arrive qu’on ne puisse que citer le
nom d’un auteur illustre lorsque la citation l’est tout autant et qu’elle ne peut pas être reproduite autrement qu’in extenso et entre guillemets : il serait par exemple
probablement difficile d’écrire « Le pouvoir arrête le pouvoir » sans l’attribuer formellement à Montesquieu. Attention enfin, certains IEJ peuvent encore souhaiter la citation
quasi systématique du nom des auteurs et ce, malgré le nouveau format réduit à 4 pages. Voir également ►CITATION ENTRE GUILLEMETS, ►OPINION.

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NEUTRALITE : Votre propos doit toujours être neutre, sans idée partisane. Voir également ►OPINION, ►PRESCRIPTIF, ►STYLE.
OPINION : Une copie de note de synthèse ne doit contenir aucune opinion de votre part. Seule une analyse technique qui s’appuie sur le contenu du dossier – et donc de
ses auteurs – doit figurer. Ainsi, lorsque vous voulez faire figurer une opinion ou une idée clivante exprimée dans le dossier, il faut en citer l’origine. Par exemple : « une
économiste propose », « un auteur estime » ou « regrette », « d’après les conclusions d’un rapport de l’OCDE », … L’usage du conditionnel marquera également une distance
par rapport à l’auteur. Voir également ►CITATION ENTRE GUILLEMETS, ►CRITIQUE, ►NAME-DROPPING, ►NEUTRALITE, ►PRESCRIPTIF.

ORTHOGRAPHE : Dans la note de synthèse bien plus que dans les autres épreuves, les correcteurs se braquent très facilement sur l’orthographe, qui devient alors un facteur de
discrimination entre copies plus ou moins proches sur le fond et donc un critère de notation important. Dès lors, prévoir quelques minutes pour se relire n’est pas superflu. Notez
que l’accentuation fait partie de l’orthographe (une étudiante de Paris-V, dit la légende, aurait échoué à l’examen pour avoir marqué indistinctement les accents aigus ou graves d’un
trait horizontal). À tort ou à raison, une faute unique fait parfois courir le risque du ridicule : « pallier aux lacunes », « un texte express », « le maintient d’une condition »…

OUBLI D’UN DOCUMENT : Tous les documents devant être cités, un oubli est donc lourdement sanctionné. Rien de scandaleux s’agissant d’une contrainte élémentaire
de l’exercice dont la simple vérification n’occupe pas plus de deux minutes (une paille, sur 5 heures). Un oubli, espère-t-on, pourrait toujours passer inaperçu aux yeux
d’un correcteur mais il ne faut guère y compter : quand bien même l’IEJ n’imposerait à ses correcteurs de les relever sur une feuille, ses derniers connaissent assez le
dossier pour s’inquiéter de ne pas voir apparaître certaines informations, ce qui le conduira alors à s’assurer de la présence du document correspondant. Et, serait-il
présent, qu’il n’a pas été cité artificiellement (« La question ayant suscité un vif débat (doc.2, 7, 9,11 et 14) »).

PLAN : 1/ PRIMORDIALITE DU PLAN EN TANT QU’AIDE A LA LECTURE : Il faut avoir l’élaboration d’un plan en ligne de mire dès le début de l’examen. En effet, l’idée qu’il y aurait
trois phases de préparation successives et compartimentées, à savoir lecture-plan-rédaction, est fausse. Ce postulat erroné conduit souvent à sacrifier le plan, car on a passé
trop de temps à lire et que le temps pour rédiger paraît incompressible. Or, la note de synthèse est un aller-retour incessant entre contenu et contenant (il faut du contenu
pour créer du contenant et il faut du contenant pour acquérir plus vite le contenu manquant). Si, au début de la préparation de 5 heures, le plan était donné aux étudiants, la
lecture serait évidemment grandement facilitée car elle serait plus sélective et plus adaptée aux volumes thématiques en présence. Par exemple, si je sais que je dois rédiger
seulement 20 lignes (pas 10, pas 30) sur le financement d’une mesure, je vais pouvoir adapter ma lecture au besoin et à la place disponible dans la copie. Pourquoi devenir
érudit d’une question, pourquoi lire l’équivalent de 3 pages manuscrites, si ladite question ne fera finalement que quelques lignes dans la copie ?
2/ UNE ETANCHEITE GARANTIE PAR LA SUBSTANTIALITE DES THEMES UTILISES : Le plan est un point central et crucial de la préparation, car 1) vous ne pourrez pas construire un
plan étanche adapté, si vous n’utilisez pas, dès le départ, les bons mots-clefs du dossier et les véritables thèmes substantiels du sujet ; et 2) vous ne pourrez pas finir de
lire le dossier, sélectionner les propos utiles à votre copie et rédiger efficacement, si vous n’avez pas en amont un plan thématique, étanche et équilibré (comment aller
chercher les bons aliments si on ne connaît pas la teneur et les proportion d’une recette ?). Voir également ►ÉTANCHEITE.
3/ PLANS A EVITER : Les plans à éviter sont les constructions qui s’articulent autour de thèmes artificiels et « fourre-tout », comme « la réforme », « l’apport », « les
critiques », « le rôle du juge », « l’encadrement », etc. Par exemple, une réforme législative (thème artificiel) peut à la fois modifier un délai de prescription (thème
substantiel) et la charge de la preuve (autre thème substantiel) ; les deux thèmes substantiels devront être traités avec autonomie. De même, un dossier peut contenir
plusieurs jurisprudences du Conseil d’État sans pour autant que ces décisions portent sur les mêmes questions ; il ne serait alors pas pertinent d’abriter les différentes
questions abordées derrière « l’apport de la jurisprudence administrative », celle-ci étant par nature pluridisciplinaire et multithématique. Autre exemple : voir ►CRITIQUE.
4/ TYPOLOGIE DE PLANS : Il est possible de voir quatre grandes familles de plans.
er
1 groupe : Les PLANS ANALYTIQUES. — Ils visent à exposer les différents éléments d’un régime juridique. Ainsi, pour un ensemble de règles formant régime, ce tout sera décomposé en
ses différents éléments de régime aux fins de sa présentation. Cette décomposition reprend donc l’articulation juridique classique consistant à exposer d’abord le principe du régime (ce
qui est premier), puis ses exceptions ou sa mise en œuvre. Le principe d’un régime peut, par exemple, décrire le contenu d’une règle (droits, obligations…) dans une situation donnée,
l’étendue de ce contenu, le champ d’application des règles, leurs conditions, les fondements juridiques, la qualification juridique d’une situation, la notion juridique susceptible de
s’appliquer à une situation, l’opportunité de mettre en place une règle… La mise en œuvre, quant à elle, peut s’attacher aux règles de responsabilité, aux sanctions, aux conséquences, aux
effets sur d’autres règles, aux moyens de protection, à la portée d’une règle, aux autres règles qui s’articulent avec le principe et en aménagent ou en limitent l’application… Ainsi, on
n’imagine mal, par exemple, aborder des sanctions pénales sans avoir évoqué au préalable la qualification de l’infraction ; de même, on n’abordera pas l’annulation du contrat avant sa
formation. Les plans juridiques sont les plans que vous maniez habituellement dans les autres matières : principe/application, qualification/sanction, principe/limites etc., et qui utilisent
comme thèmes pour leur construction les étapes du cas pratique ou du raisonnement juridique (conditions, effets, exemptions, délais, preuve, sanctions, voies de recours, etc.).
e
2 groupe : Les PLANS MATÉRIELS. — Il s’agit d’un type de découpage qui distingue des régimes juridiques à raison des particularités matérielles de situations distinctes soit ratione personæ,
soit ratione temporis, soit ratione loci, soit encore ratione materiæ. Quoique le dossier ait nécessairement un axe général commun, on peut en effet parfois identifier des régimes divers,
qui dépendent de la situation considérée. Une présentation descriptive consiste alors à exposer ces divers régimes successivement. Les règles se séparent à raison des personnes auxquelles
elles s’appliquent (personnes publiques/privées…), du lieu d’application (sur le territoire national / à l’étranger…), du moment de la situation concernée (en amont / en aval…), ou encore
à raison d’éléments matériels de la situation concernée (y compris les objectifs poursuivis, par le régulateur ou par celui qui fait l’objet de la réglementation). Le critère matériel employé
doit permettre de séparer les idées de manière strictement alternative dans l’une ou l’autre partie, sans chevauchement. Par exemple, si vous utilisez la summa divisio [I.- Les droits des
cocontractants / II.- Le droits des tiers au contrat], toute idée se classera naturellement d’un côté ou de l’autre de la summa divisio : soit on est partie à un contrat, soit on est tiers à un
contrat, il n’y a pas de troisième voie possible ! La particularité des plans matériels est la réversibilité de l’ordre des parties ou des sous-parties, au rédacteur d’en justifier l’ordre dans ses
annonces. Quelques exemples d’articulations matériels : individuel/collectif, mère/père, parents/enfants, a priori/a posteriori, employeur/employé, national/international, personnel/réel, etc.
e
3 groupe : Les PLANS « EN RUPTURE ». — Ce sont des plans qui ne concernent pas exclusivement le droit positif mais présentent des aspects prospectifs ou, plus rarement, une évolution passée,
lorsque les documents le commandent de manière incontournable. Il y a classiquement deux types de plan en rupture : (i) [I.- Droit positif / II.- Droit prospectif] ; et (ii) [I.- Problèmes / II.- Solutions].
e
4 groupe : Les PLANS « ANALYTIQUES COMPARATIFS ». — Les sujets d’examen de 2021 et 2022, voire celui de 2020, ont mis en avant un nouveau type de plan qui impose de gérer un
catalogue de dispositions issues de branches de droit différentes à travers un plan analytique, alors que le dossier est faussement présenté de manière matérielle, en raison des « silos »
constitués par chaque branche de droit présente. L’objectif est de faire une présentation des points communs et différences entre plusieurs régimes autonomes. Autrement dit, alors qu’un
plan matériel aurait probablement articulé les matières de droit au niveau des grandes parties (I/II), voire des sous-parties (A/B), le classement s’opère ici à l’intérieur des sous-parties, soit
par l’articulation interne (1°/2° cachés) soit par un fil directeur organisant le catalogue de règles et de sources. Prenons, par exemple, un sujet autour du « Vote » : dans un découpage
matériel, le plan s’articulera autour des différents types de vote (électoraux, internet, société, copropriété, etc.) et s’efforcera de les rendre binaires ; dans un découpage analytique, le plan
ne traitera qu’un seul type de vote (paramètre induit normalement par l’intitulé du sujet de la note de synthèse) et s’intéressera au déroulement du vote (titularité > scrutin > dépouillement
> résultats > recours) ; sorte de plan hybride, dans un découpage « analytique comparatif », le plan reprendra le déroulé du plan analytique et traitera à l’intérieur de chacune de ses étapes
les points communs entre les différents types de vote, à la manière d’un plan matériel ; cela donnerait : [IA. Titularité (électeur, actionnaire, copropriétaire, etc.) - IB. Déroulement (collégial,
dématérialisé, sondage, etc.) - IIA. Résultats (proclamation encadrée ou libre, publicité, etc.) - IIB. Recours (devant un juge, devant une autorité, devant une commission privée, etc.)],
chacune des sous-parties « piochant », en tant que de besoin, dans chacune des matières juridiques présentées de manière autonome par les différents documents du dossier.

PRECISION (DEGRE DE) : 1/ PRECISION ATTENDUE : La précision du propos tient avant tout au fait qu’un argument doit pouvoir se comprendre de manière autonome, pour
quelqu’un qui n’aurait pas lu le document dont il est issu. Rapporté à l’exploitation de la jurisprudence, par exemple, cela signifie que vous ne sauriez vous limiter au dispositif (« Le
Conseil constitutionnel a validé / censuré la loi X (doc.4) »). Le juriste qui vous lit attend davantage (« Le Conseil constitutionnel a censuré la loi X pour violation du droit XX au motif
que XXX (doc.4) »). Le degré de précision varie bien sûr selon la place disponible dans les développements pour le point traité mais il faut garantir un niveau minimal en-dessous
duquel l’information (mais est-ce encore une information ?) n’est qu’évocative et donc très frustrante, voire agaçante pour le lecteur.

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2/ PRECISION INUTILE OU FAUSSE PRECISION : S’agissant des dates, il convient, sauf exception, de se limiter aux années (éviter les JJ/MM/AAAA) et surtout de réserver la
mention aux arrêts de principe et aux textes majeurs du dossier. Il est sans intérêt de préciser le numéro ou l’intitulé complet d’une loi, ainsi que le lieu d’une juridiction
(« pour le juge d’appel » ou « il a pu être jugé que » plutôt que « la chambre sociale de la Cour d’appel de Riom a jugé que… »).

PRESCRIPTIF : Il ne faut pas être prescriptif en note de synthèse (on se permet de l’être ici), c’est-à-dire vouloir imposer une idée ou faire une recommandation à son lecteur
de manière péremptoire. Il faudra donc éviter les formulations comme « il faut », « il conviendra », « force est de constater », « il est nécessaire » ou certains adjectifs comme
« souhaitable », « préférable », etc. Par exemple, il est maladroit de dire qu’« une réforme est nécessaire » : si avoir 18 ans est bien une condition nécessaire pour voter, une
réforme n’est jamais, en soi, nécessaire car il s’agit en fait d’opportunité politique. Ou alors, nous dirons : « une véritable reconnaissance du vote blanc nécessiterait une
modification de l’article 7 de la Constitution, afin de permettre une élection du président à la majorité relative » (condition sine qua non). De même, si vous dites « une réforme
est souhaitée par les syndicats », vous ne prenez pas partie, contrairement à l’assertion « une réforme est souhaitable ». Enfin, gardez à l’esprit que la force de conviction d’un
propos est souvent meilleure quand on laisse le lecteur parvenir lui-même à une conclusion, sur la base d’informations objectives. Voir également ►OPINION.

PROBLEMATIQUE : Voir ►INTRODUCTION.


PROGRESSION : Le stade le plus fin de la rédaction, les développements à proprement parler, consistera à toujours aller du plus général au plus particulier : ainsi, à l’exposé de la
règle et de sa justification succède celui de son application, puis le cas échéant des critiques, voire enfin des préconisations. Cette progression logique du propos doit être combinée
avec une trame juridique classique : (dans l’ordre) fondement, conditions et champ(s) d’application, exception/exemption/exonération, preuve, sanctions, délais et voies de recours.

REFERENCE(S) : Voir ►PRECISION.


SAUT DE LIGNE : Un des objectifs d’une copie de note de synthèse est d’offrir un propos dense en informations. La longueur de la copie étant strictement définie, toute
perte de place inutile doit être évitée, par exemple en sautant trop de lignes. Néanmoins, il faut préserver un certain confort de lecture au correcteur. C’est pourquoi il
est recommandé de sauter une ligne avant chaque partie et chaque sous-partie et, en revanche, de ne pas en sauter après un titre (utilisation d’un alinéa). Détacher la
transition des autres corps de texte permet une meilleure identification par le correcteur.

SOUS-PARTIE : La sous-partie est l’unité de la note de synthèse. Autant, selon les sujets, le correcteur acceptera un mouvement I/II moins brillant, autant les sous-parties
doivent toujours être précises, relativement équilibrées, étanches et identifiables par des mots-clefs que l’on retrouve dès les intitulés. Partant, les sous-parties seront
toujours thématiques (c’est-à-dire traitant un aspect précis du sujet : « l’aide médico-sociale apportée aux migrants », « l’établissement forcé de la paternité », « les
pouvoirs limités du maire en matière de… ») ou juridico-thématiques (« la charge inversée de la preuve », « l’effectivité relative des voies de recours », « l’annulation des
effets du contrat »). Voir également ►ÉTANCHEITE, ►MOT-CLEF, ►PLAN, ►TITRE, ►TIROIR(S).

STYLE : Le style doit être grammaticalement impersonnel, juridiquement précis, intellectuellement clair, et adopter un langage neutre. La neutralité suppose qu’aucun jugement de
valeur ne soit rendu sur les documents. Pour cette raison, les formes exclamatives et interrogatives sont proscrites, de même que le recours à des qualificatifs dénotant une
appréciation personnelle. Loin d’être un renoncement indigne qui viendrait brider la pensée, c’est un exercice d’humilité et de professionnalisme. La neutralité ainsi entendue n’exclut
pas, bien au contraire, de reprendre le propos appréciatif - approbateur, dubitatif ou critique - d’un auteur sur tel point exposé, à condition de ne pas donner l’impression de se
l’approprier. Par définition pour un écrit de synthèse, le recours aux guillemets n’a pas lieu d’être, sauf exception justifiée. En revanche, comme il s’agit de restituer fidèlement
l’information et qu’aucune appropriation personnelle du propos n’est demandée, la reformulation des termes employés dans les documents n’est pas une nécessité. Voir également
►CITATION ENTRE GUILLEMETS, ►CRITIQUE, ►EMPHASE, ►EXCLAMATIF, ►INTERROGATIF, ►NAME-DROPPING, ►NEUTRALITE, ►OPINION, ►PRESCRIPTIF.

SUSPENSE : Il n’y a pas de suspense en note de synthèse, comme plus généralement en droit. La progression de votre copie doit se faire sans effets d’annonce mais
toujours offrir dès que possible le bon niveau d’informations au lecteur. Il est ainsi inutile de développer une seule idée en plusieurs phrases avec une relative redondance.
Par exemple, la rédaction suivante, largement acceptée en dissertation, est à proscrire en note de synthèse : « En 2015, la Cour de cassation s’est penchée sur la question
de la transcription dans l’état civil des enfants nés sous GPA. En effet, par deux arrêts en date du 3 juillet 2015, l’Assemblée plénière de la Haute juridiction a considéré que
(faits, procédure, motivation). Dès lors, la Cour de cassation reconnaît bien le droit pour les enfants nés de GPA à être inscrits sur les fiches d’état civil ». On préférera en
note de synthèse une rédaction plus ramassée, sans effet d’annonce ni conclusion : « La Cour de cassation a opéré un revirement de jurisprudence en 2015 en se prononçant
pour la transcription sur les actes d’état civil des enfants nés sous GPA, au motif que (…) / à la condition que (…) ».

TENSION (MISE EN) : voir ►INTRODUCTION


TIROIRS : L’argumentation ou la progression de votre copie est dite « à tiroirs », lorsque vous n’avez pas de thème substantiel à votre sous-partie, ni de fil directeur. Dans ce cas, vous vous
contentez de traiter dans une même sous-partie des questions qui n’ont pas de rapport entre elles (catalogue « fourre-tout »). Faute de fil directeur, vous utiliserez vraisemblablement des
connecteurs peu logiques : « de plus », « par ailleurs », « en ce qui concerne », « en outre », voire une question artificielle (« il convient de s’interroger sur » ou « quid des droits de l’enfant ? »).
De même, faute d’un thème substantiel fort, vous serez maladroitement attiré(e) par des termes et intitulés creux, comme « la réforme », « l’apport », « les critiques », « le rôle du juge »,
l’encadrement », « l’appréhension », seuls termes capables d’envelopper des choses qui ne vont pas ensemble. Voir également ►CRITIQUE, ►MOT-CLEF, ►PLAN.

TITRE : 1/ PEDAGOGIE DE LA COPIE : La lecture des titres ou intitulés doit révéler immédiatement votre plan au correcteur et offrir le premier résumé de votre copie. Souvent, les
candidats ont tendance à égrener une problématique ou un enjeu (par exemple, l’atteinte à une liberté fondamentale évoquée en introduction), alors qu’un titre doit avant tout
refléter ce qu’il y a en dessous de lui, à savoir le contenu d’une partie ou d’une sous-partie. Un titre est avant tout l’étiquette de la partie ou sous-partie à laquelle il se rattache.
2/ CONTENU ESSENTIEL D’UN TITRE : Vos intitulés doivent être courts et comporter deux choses essentielles pour la compréhension du lecteur : 1) Donner le mot-clef de la (sous-)partie
(vous abordez la charge de la preuve, il faut le terme « preuve » dans le titre). L’aspect le plus important d’un titre est en effet de faire immédiatement comprendre au lecteur de quoi vous
allez parler. 2) Donner la solution juridique associée au mot-clef (« la reconnaissance de », « l’adoption de », « le rejet de », « la rationalisation de », « inversé », « relatif », « en faveur de »,
« en violation de », « l’incompétence », « discutée par », etc.) qui donnera le sens de la solution au lecteur dès la lecture du titre, augmentant ainsi la qualité de synthèse.
3/ FORMULATIONS A PROSCRIRE OU « DE LA DIFFICILE APPREHENSION DE LA BONNE FORMULATION DES TITRES : UN BILAN MITIGE MAIS CRITIQUE » : Plusieurs formulations sont à proscrire : (i) les
titres « documentaire choc » utilisant « : » ou « , », le plus souvent en reprenant le sujet dans la première partie du titre (« La prostitution : un business florissant ») ; (ii) les plans de type
« Science-Po » (I.- Ils se marièrent… II.-…et eurent beaucoup d’enfants) ; (iii) les titres « Buzz l’Éclair » commençant par « vers » (« I.- Vers une réforme attendue » - et au-delà ?) ; (iv) les titres
commençant par « De » (« De l’esprit des lois »), quelque peu surannés, ou « Sur » (« Sur la preuve »), douteux grammaticalement ; (v) les titres de partie qui ne sont que l’addition de vos
deux sous-parties, utilisant généralement une conjonction de coordination (« Une exemption légale mais contrôlée par le juge ») et (vi) les titres creux ou trop génériques, artificiels ou
matériellement trop larges (« L’encadrement de la loi », « L’apport de la jurisprudence », « La réforme », etc.). Voir également ►ÉTANCHEITE, ►MOT-CLEF, ►PLAN, ►TIROIRS.

TRANSITION : Votre copie doit comporter une transition entre votre I et votre II. Celle-ci n’apporte pas forcément d’idée ou d’information nouvelle. Il s’agit surtout de
résumer très brièvement l’apport principal de votre I tout en réexploitant votre summa divisio annoncée dès l‘introduction. Par exemple : « En l’état du droit, si la liberté
d’expression s’exerce sans limite à l’encontre d’une religion, la liberté religieuse protègera néanmoins la personne même du croyant (II) ». Sauf interdiction expresse de
votre IEJ, vous pouvez citer un document dans la transition. Certains rares IEJ peuvent apprécier une transition entre A et B. Voir également ►SAUT DE LIGNE.

Jean-Louis DE BAILLENX - Julien BENOIT - Emmanuel HEUGAS-DARRASPEN - V2023.1 4

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