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Instructions pour l'examen d'argumentation en BLOC 2,

2022-23
Luc De Meyer

L'examen d'argumentation comporte deux parties:

I. La première partie "auteurs et notions" valant généralement pour ± 10 à 12 points


sur 20 porte sur les connaissances concernant les notions de base de rhétorique et
d'argumentation ainsi que sur les auteurs et les oeuvres centrales de la théorie de
l'argumentation. Ces questions sont posées, soit sous forme de choix multiples ou
d’énoncés lacunaires, soit sous une forme relativement fermée comme les exemples
ci-après le montrent.

1) Qu'est-ce que l'"actio" ?


2) Qu'est-ce que l'"auditoire universel" ?
3) Quelle définition peut-on donner à la "pétition de principe" ?
4) Comment appelle-t-on l'argument qui vise à réfuter les dires de l'adversaire, en le
discréditant et en détruisant son prestige, son autorité ?
5) En quoi le syllogisme et l'enthymème diffèrent-ils ou se ressemblent-t-ils ?
6) Qui est Cicéron ?

7) De quel « trope » peut-on rapprocher l’image et le slogan de la publicité suivante?


………………….Définissez-le, expliquez et justifiez précisément pourquoi.

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8) Soit le raisonnement suivant : 1. La Bible dit que Dieu existe. 2. La Bible a été
dictée par Dieu. 3. Donc, Dieu existe. Comment appelle-t-on ce paralogisme ? …
En quoi consiste-t-il ? Expliquez.

9) Lorsqu’il était question de faire la guerre à l’Irak en février 2003, certains


Américains voulurent attaquer les positions officielles de la Belgique qui refusait de
rentrer dans une logique de guerre. Ils déclarèrent que, si le gouvernement belge
défendait cette ligne de conduite, c’était uniquement pour des raisons électoralistes
car on était alors proche des élections en Belgique.
Comment peut-on appeler cet argument ? : ……………
Comment appelle-t-on en rhétorique ce sur quoi porte cet argument ? …………..
Expliquez et définissez en quoi consiste l’argument dont il est ici question.

10) Qu’est-ce qu’un « lieu » en rhétorique ? Expliquez et donnez des exemples de


lieux et des différentes façons de concevoir cette notion.

11) Dans un raisonnement, quelle est la fonction d’une loi de passage selon Toulmin ?

II. La seconde partie de l’examen d'argumentation peut consister en une seule


question, voire en deux questions, ou une question divisée en plusieurs partie. Elle
vaut au total pour ± 8 à 10 points sur 20. À la différence des questions précédentes,
elle porte davantage sur la réflexion globale, la capacité de synthèse et la
connaissance générale de la matière ainsi que sur les capacités d’analyse et
d’application des notions à des cas particuliers de rhétorique (ex. présentation
d’extraits vidéo, de documents complexes à commenter en rapport avec des
développements du syllabus ou du cours).

Notons déjà que, pour étudier cette matière, il vous est conseillé :
-de lire d’abord attentivement le syllabus et ses compléments.
-d’essayer de répondre chez vous, par écrit et en vous aidant du syllabus et des notes
de cours aux exemples de questions proposées. Il ne s'agit ici que d'exemples de
questions dont l’une ou l’autre pourra éventuellement vous être posée lors de
l’examen écrit. D'autres questions qui ne se trouvent pas dans cette liste pourront
aussi être posées. Les exemples ci-après peuvent cependant donner une idée du type
de connaissance à acquérir pour cette seconde partie et guider le parcours d'étude de la
matière.
- Il s'agit bien d'un contrôle des connaissances de la matière. Il s'agit donc de montrer
que vous avez compris la matière, que vous maîtrisez le sujet.
- Il s'agit de ne pas confondre synthèse et résumé "télégraphique", présenté sous forme
d'un plan (ce qui reviendrait à vous limiter à la "dispositio", en renonçant à
l'"elocutio" !). Il faut énoncer les arguments de façon exhaustive, complète. En
d'autres termes, il vous est demandé de former des phrases ayant sujet, verbe,
complément. Ces phrases doivent avoir un style adéquat à un "examen théorique" : on
ne demande pas de faire de la poésie, ou d'être original pour être original.
- Pour répondre, structurez votre texte : introduction - corps du texte et argumentation
- Conclusion. Veillez notamment, lorsque vous écrivez la conclusion, à vérifier si

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vous avez bien répondu à la question posée. (Appliquez les recommandations de la
rhétorique traditionnelle !)
- Ne dépassez pas les limites imposées pour la question de synthèse.
- Allez à l’essentiel, sans pour autant oublier de contextualiser votre argumentation.
-Les questions posées dans la seconde partie sont relativement ouvertes : il n’y a donc
pas une et une seule façon d’y répondre.
-Attention à l’étude sur base de résumés faits par d’autres étudiants : ils sont à
l’origine de nombreuses erreurs, d’incompréhensions et d’échecs.
-Des éléments hors syllabus peuvent compléter votre réponse. Si vous pouvez illustrer
les arguments que vous avancez par des exemples que vous avez vous même trouvés,
bravo... à condition qu'ils soient adaptés et clairs. Si vous avez des opinions, idées,
arguments personnels, ils sont toujours bienvenus; mais n'ajoutez pas une opinion si
elle n'apporte rien d'important.
-Lorsqu’on vous demande de donner des exemples personnels, de préférence, ne
donnez pas ceux du cours, ni ceux qui circulent sur les résumés écrits par d’autres
étudiants. Inventez-les. C’est là que l’on peut voir à la fois votre créativité, votre sens
de l’analyse et surtout, si vous avez compris. On vous demande plus qu’une simple
mémorisation du cours et de ses notions : de la compréhension.

Un examen = communiquer pour montrer que vous connaissez la matière, que


vous la comprenez et que vous pouvez l’appliquer à des domaines ou à des
exemples non vus au cours.

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Exemples de questions de synthèse pour l’examen d’argumentation.

1) Pourquoi peut-on dire que, pour qu’une argumentation puisse se développer, il faut
qu’existe, non pas nécessairement une société organisée de façon démocratique, mais
tout au moins une « situation démocratique » entre les différents interlocuteurs
concernés. Développez ceci en partant du modèle justificatif de l’argumentation selon
Toulmin et en vous basant sur des exemples trouvés de préférence par vous-même.

2) Un lieu commun concernant l’argumentation est de voir en celle-ci une


manipulation trompeuse. Montrez que, si bien des argumentations peuvent de fait être
fallacieuses, le développement de la communication argumentative suppose, dans son
principe, une relation de coopération et de vérité entre les interlocuteurs. Développez
ceci en vous référant à Grice et en donnant quelques exemples trouvés de préférence
par vous-même.

3) Allant à rebours du lieu commun consistant à lier argumentation à manipulation, le


philosophe Jürgen Habermas, en se basant sur la pragmatique de Grice, voit en
l’argumentation un mode de communication singulier et propre à l’espèce humaine.
Le développement de toute argumentation suppose une « coupure avec le contexte
normal de l’interaction sociale ». Expliquez en quoi cette conception va à rebours
d’une conception de l’argumentation qui se réduirait à une simple manipulation de
l’autre ?

4) On se représente souvent l’argumentation comme une forme de manipulation


sociale parmi d’autres. En partant du modèle justificatif de l’argumentation selon
Toulmin et d’un exemple inventé par vous-même, montrez en quoi réduire
l’argumentation à de la manipulation d’un énonciataire passif n’est pas pertinent ?

5) La communication argumentative est encouragée (dans le principe au moins) au


sein de l'organisation démocratique des sociétés; elle est découragée au sein des états
totalitaires. Expliquez, décrivez, illustrez, commentez de façon globale...

6) Aristote a été le premier à véritablement constituer un "système rhétorique", que


ses successeurs compléteront, sans toutefois le modifier fondamentalement. Décrivez
les axes généraux de ce système, puis développez particulièrement l'inventio
rhétorique. Essayez de plus de montrer par vous-mêmes en quoi ce système
rhétorique, et particulièrement l'inventio, a encore, ou n'a plus d'actualité pour le
communicateur ?

7) Aristote a été le premier à véritablement constituer un "système rhétorique" que ses


successeurs complèteront, sans toutefois le modifier fondamentalement. Décrivez les
axes généraux de ce système, puis développez particulièrement la dispositio, l'elocutio
et l'actio rhétorique. Essayez de plus de montrer par vous-mêmes en quoi ce système
rhétorique, et particulièrement les 3 parties que vous approfondissez a encore, ou n'a
plus d'actualité pour le communicateur?

8) Dans son livre « La métaphore vive » (Seuil, 1975, p. 13), le philosophe Paul

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Ricoeur écrit: « Ce que les derniers traités de rhétorique nous offrent, c’est (...) une
« rhétorique restreinte », restreinte d’abord à la théorie de l’élocution, puis à la
théorie des tropes. L’histoire de la rhétorique, c’est l’histoire de la peau de chagrin.
Une des causes de la mort de la rhétorique est là : en se réduisant à l’une de ses
parties, la rhétorique perdait en même temps le lien qui la rattachait à la philosophie
à travers la dialectique; ce lien perdu, la rhétorique devenait une discipline erratique
et futile. » Tentez d’expliquez ce que dit ici Ricoeur, en retraçant les axes principaux
de la description que nous avions faite de l’oubli de la rhétorique

9) Tant les rationalistes que les empiristes, les positivistes et les néopositivistes
rejetteront la rhétorique. Quels sont les arguments avancés par ces différents courants
pour justifier ce rejet ? Quelles pourraient-être les limites de ces arguments anti-
rhétoriques ?

10) Alors que les rationalistes, les empiristes, les positivistes et les néopositivistes
avaient rejeté radicalement la rhétorique, on assistera, dans la seconde moitié du XXe
siècle, suite notamment aux travaux de Toulmin et Perelman, à un renouveau de
l’intérêt, tant pratique que théorique, pour cette discipline. Expliquez comment ces
deux auteurs en sont venus à s’intéresser à nouveau à l’argumentation et à la
rhétorique, et non plus seulement à la démonstration et à la logique formelle ?

11) Les œuvres de S. Toulmin et C. Perelman, publiées indépendamment la même


année (1958), marquent toutes deux un retour de l'intérêt pour l'argumentation, et non
plus pour la démonstration ou la logique formelle. Présentez de façon générale les
raisons et la signification de ce renouvean de l'intérêt pour l'argumentation dans ces
oeuvres de Perelman et de Toulmin. Contextualisez ce regain d’intérêt pour la
rhétorique par rapport à l’oubli de la rhétorique qui l’a précédé.

12) Le modèle de l’argumentation de Stephen Toulmin est souvent qualifié de


« justificatif » ou de « procédural ». Expliquez ce que l’on veut désigner par ces
termes, puis, en proposant un exemple original différent de celui donné dans le
syllabus et qui vous soit propre (l’originalité de l’exemple est évaluée !), présentez et
expliquez l’ensemble du schéma de l’argumentation proposé par Toulmin pour
remplacer le schéma syllogistique aristotélicien. Expliquez également les avantages
de ce système, notamment par rapport à la représentation syllogistique de
l’argumentation.

13) a) Dans son livre l’Empire Rhétorique, Perelman nous explique d’abord que les
arguments se présentent « tantôt sous forme d’une liaison qui permet de transférer
sur la conclusion l’adhésion accordée aux prémisses, tantôt sous forme d’une
dissociation qui vise à séparer des éléments, que le langage ou une tradition reconnue
ont auparavant liés l’un à l’autre. » Expliquez ce que Perelman veut dire ici. Illustrez-
le par des exemples d’argumentations, de préférence trouvés par vous-même. b) Un
peu plus loin dans le même ouvrage, Perelman distingue les argumentations fondées
sur la structure du réel de celles qui fondent la structure du réel. Expliquez cette
distinction qu’il veut établir et illustrez-la en vous basant également sur divers
exemples trouvés par vous-même.

14) Dans l’Empire Rhétorique, Perelman distingue les argumentations fondées sur la
structure du réel de celles qui fondent la structure du réel. Expliquez cette distinction

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que veut établir Perelman et illustrez-la en vous basant de préférence sur des
exemples trouvés par vous-même.

15) Boltanski et Thévenot essayent d’étudier sociologiquement la façon dont on


argumente dans la vie courante. Ils essayent aussi de comprendre comment, dans nos
sociétés, l’argumentation peut jouer un rôle décisif pour éviter la violence, maintenir
le lien social, renouer l’accord. Tentez de décrire les intentions générales de
l’entreprise de ces auteurs qui cherchent à reélaborer une théorie des lieux communs
contemporains, en décrivant particulièrement comment les acteurs sociaux se
« dirigent vers le jugement » et comment l’argumentation pour asseoir un accord doit
faire appel à des « grandeurs », des « principes supérieurs communs ». (N.B. Il ne
vous est pas demandé ici de décrire les six « cités » mais plutôt l’intention générale
des auteurs).

16) Tentez de montrer les relations que l’on peut établir entre les notions de « lieux »
(communs ou spécialisés) en rhétorique classique, de « Loi de passage » chez
Toulmin et « Arguments qui fondent la structure du réel » chez Perelman. Expliquez
ces notions, comparez-les, isolez-en le(s) point(s) communs.

17) Schéma selon Toulmin du discours de X…


Présenter graphiquement les branches essentielles de l’argumentation de X tel qu’il
apparaît dans l’extrait vidéo présenté (ex. discours politiques, commerciaux,
juridiques…). Attention, les raisonnements se présentent ici sous forme
enthymémique; vous ne devez donc pas nécessairement retrouver dans
l’argumentation effective toutes les cases du schéma type, mais vous pouvez aussi
rendre explicites certains arguments sous-entendus et en synthétiser d’autres.
Plusieurs sous-argumentations peuvent s’emboîter.

18) À partir de l’extrait vidéo et du texte qui en a été retranscrit (ex. discours
politique commercial, juridique…), faites un commentaire en 10 lignes concernant la
rhétorique du discours de X... Faites cela tout en utilisant, de façon pertinente, au
moins trois notions de rhétorique que vous soulignerez dans votre texte. Attention, la
qualité et la densité du commentaire sont plus importantes que le fait d’insérer des
notions peu pertinentes ici.

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