Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Qu’est-ce qu’une explication de texte ? Un exercice de lecture attentive d’un texte philosophique, durant
lequel vous devez identifier le problème auquel répond l’auteur, et en analyser les diverses implications
philosophiques.
2 CNED TERMINALE PHILOSOPHIE
FICHE MÉTHODE N°3
L’introduction
— Évitez de commencer l’introduction par « ce texte est un extrait… », mais abordez directement le
problème posé, son intérêt, et venez-en après cela à la thèse défendue par le texte.
— Veillez à toujours présenter votre approche comme une enquête : vous n’allez pas juste « étudier » ou
« lire » le texte, mais l’expliquer, c’est-à-dire chercher pourquoi l’auteur a pris le temps de s’exprimer de
cette façon particulière, sur ce sujet particulier. C’est pourquoi l’introduction ne doit pas donner l’impres-
sion que le texte est parfaitement clair et facile à comprendre : au contraire, il faut montrer qu’il y a ici
un problème, et que la réponse du texte est suffisamment complexe pour être étudiée tout au long de la
copie.
— Ainsi, l’introduction doit d’abord conduire à une véritable problématique, et le plan qui vous servira à
traiter cette problématique sera le plan du texte (puisque nous avons affaire à une explication linéaire).
Présentez ce plan lui-même comme une stratégie de réponse au problème, ou de réaction à une diffi-
culté.
Le développement
— Vous n’êtes pas forcé d’identifier trois parties dans le texte. Selon les cas, vous pouvez en trouver
entre deux et quatre. Dans un commentaire linéaire, ce qui est surtout essentiel est de bien identifier
des points de « rupture » qui font réellement progresser le discours de l’auteur sur le problème. Passer
d’une partie à l’autre à l’occasion de ces points permet de clarifier la construction du devoir et de bien
séparer les différents arguments.
— Comme nous l’avons vu au brouillon, les sous-parties de chaque grande partie doivent correspondre
à des « moments significatifs » du texte : une formulation, une phrase entière, ou même, parfois, une
série de courtes phrases (dans une énumération, par exemple). Mais il faut se méfier de découper trop
« large » et adopter autant que possible une approche « chirurgicale ». Il faut pouvoir justifier chaque
expression, chaque choix effectué par l’auteur : pourquoi cette affirmation ou négation ? pourquoi ce
terme ? pourquoi cet exemple ? pourquoi choisit-il cet adversaire en particulier ? pourquoi utilise-t-il ici
une figure de style ? Chacune de ces questions peut donner lieu à une sous-partie dédiée.
— En procédant ainsi, vous éviterez la principale erreur dans laquelle tombent la plupart des copies
d’explication de texte, à savoir la paraphrase : paraphraser, c’est « raconter » le texte, redire avec d’autres
mots ce qu’il dit déjà, sans rien y ajouter de consistant. Certes, il est essentiel de reformuler certaines
idées, de dire avant toute explication ce que signifient littéralement certains passages. Mais cela ne peut
être que le début du travail : ensuite, il faut systématiquement poser la question « pourquoi ? » sous
toutes ses formes.
— N’hésitez pas, une fois que vous avez posé la question « pourquoi ? » dans votre sous-partie et que vous
avez tenté d’y répondre, d’utiliser des connaissances extérieures au texte, qui proviendraient du cours ou
de votre culture personnelle. Il est crucial de montrer à l’examinateur que vous avez des connaissances
et que vous êtes capable de les mobiliser pour tenter de comprendre un texte difficile.
— Enfin, vous êtes face à un texte complexe, vous pouvez donc tout à fait laisser une part au doute dans
certaines de vos interprétations. Il n’est pas malvenu, par exemple, de faire des hypothèses au sujet
d’une expression ou d’une thèse qui vous poserait problème : « Que veut dire ici l’auteur ? Il peut vouloir
La conclusion
En explication, la conclusion doit être concise, et ne pas se contenter de résumer le texte : non seulement
cela vous ferait retomber dans la paraphrase, mais cela n’apporterait rien de nouveau à votre devoir. En
un mot, la conclusion doit répondre à la question suivante : « Qu’avons-nous appris grâce à ce texte ? »
Nous a-t-il permis de changer notre point de vue sur un sujet particulier ? Avons-nous découvert de
nouvelles difficultés ? Qu’est-ce que ce texte possède d’unique, que nous n’aurions pas pu trouver
ailleurs ? C’est en raisonnant selon ces interrogations que vous produirez une véritable conclusion, qui
ouvre des perspectives de réflexion stimulantes.
4 CNED TERMINALE PHILOSOPHIE