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EXPLICATION DE TEXTE

FICHE MÉTHODE N°1

Qu’est-ce qu’une explication de texte ? Un exercice de lecture attentive d’un texte philosophique, durant
lequel vous devez identifier le problème auquel répond l’auteur, et en analyser les diverses implications
philosophiques.

Description de la structure d’une explication


Un extrait de texte vous est proposé à l’explication. Le texte est suivi du nom de l’auteur, du titre de
l’ouvrage dont il est extrait et de la date ou de l’époque de sa composition ou de sa publication. Le texte se
rapporte explicitement à une ou à plusieurs notions du programme.
Le candidat n’est tenu de connaître, ni la doctrine de l’auteur, ni son œuvre, en totalité ou en partie. Il
doit rendre compte d’une compréhension précise du texte et du problème dont il est l’expression ou la
solution.
Comment doit-être constituée votre explication ?
— Une introduction qui identifie le problème général auquel répond le texte, et qui en décrit le plan
(l’organisation globale des arguments).
— Un développement linéaire (qui suit l’ordre de développement du texte : pas de plan thématique),
durant lequel les formulations de l’auteur sont analysées, rattachées au problème principal du texte,
expliquées et éventuellement discutées en lien avec d’autres connaissances (ou d’autres thèses).
— Une conclusion qui dresse un bilan d’ensemble de l’analyse du texte, pour en rappeler l’originalité
et l’intérêt philosophique : qu’avons-nous appris de particulier en lisant ce texte, et pourquoi peut-il
stimuler notre réflexion ?

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FICHE MÉTHODE N°2

Comment procéder, au brouillon, pour produire une bonne explication


de texte ?
1) Premièrement, il est nécessaire de lire et de relire le texte à plusieurs reprises, stylo en main. Entourez
ou soulignez tout ce qui pourrait vous sembler significatif ou important : en priorité, cherchez les
concepts philosophiques les plus importants pour le texte, les phrases qui expriment une thèse ou qui
la justifient, et les connecteurs logiques qui permettent de comprendre l’articulation des différentes
parties du texte.
2) Notez au brouillon les principaux arguments de l’auteur, et essayez de trouver le problème commun
auquel ils répondent. Il y a plusieurs manières de procéder : soit l’auteur est très clair sur la thèse qu’il
entend défendre, soit il critique plutôt une thèse adverse, soit il construit sa propre thèse à partir d’une
série d’observations, d’analyses ou d’exemples.
3) Faites une liste des principaux termes ou concepts du texte : sélectionnez ceux qui vous paraissent être
les plus significatifs (c’est-à-dire qu’ils sont essentiels pour comprendre ce que le texte veut dire en
particulier), et tentez d’en proposer une définition la plus complète possible. Si certains peuvent avoir
plusieurs sens, vous paraissent ambigus ou complexes à analyser, dites-le, ne le cachez pas ! Faites-en
plutôt un moyen de développer votre réflexion
4) Décrivez le plan du texte, qui peut contenir deux, trois ou quatre parties selon les cas. Tentez de donner
à chaque partie un titre qui résume son contenu et sa signification.
5) Faites une liste des problèmes que vous pose le texte : quelles sont les formulations qui vous
paraissent étranges, ou difficiles à comprendre ? Expliquez pourquoi au brouillon, autant que possible
(cela vous donnera souvent des éléments d’explication). Y a-t-il des choses qui vous paraissent
étonnantes ou difficilement défendables dans ce qu’affirme l’auteur ? Relevez-les et expliquez votre
étonnement (ce sera précieux pour construire une problématique).
6) Construisez ensuite un plan de votre explication, qui suit le plan du texte. Les « grandes parties » de
l’explication correspondent aux parties du plan que vous avez découpé. Les « sous-parties » sont les
« moments significatifs » qui se situent à l’intérieur de chaque partie. Ces « moments » peuvent être
de différentes tailles, selon le texte : il peut s’agir d’une phrase entière, ou même de plusieurs phrases,
mais il n’est pas impossible de développer une sous-partie sur une seule expression, voire sur un seul
mot, si l’étude de celui-ci vous paraît importante afin de comprendre le sens du texte.
7) Pour chaque « moment », posez-vous toujours les questions suivantes : 1) qu’est-ce que cela signifie
exactement ? 2) Pourquoi l’auteur a-t-il jugé nécessaire de le dire ainsi ? 3) Pourquoi est-ce original ou
intéressant ? 4) Est-ce qu’il est possible de défendre ou de discuter cette idée dans d’autres contextes ?

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FICHE MÉTHODE N°3

L’explication de texte en développement autonome : les grandes


étapes de la rédaction

L’introduction
— Évitez de commencer l’introduction par « ce texte est un extrait… », mais abordez directement le
problème posé, son intérêt, et venez-en après cela à la thèse défendue par le texte.
— Veillez à toujours présenter votre approche comme une enquête : vous n’allez pas juste « étudier » ou
« lire » le texte, mais l’expliquer, c’est-à-dire chercher pourquoi l’auteur a pris le temps de s’exprimer de
cette façon particulière, sur ce sujet particulier. C’est pourquoi l’introduction ne doit pas donner l’impres-
sion que le texte est parfaitement clair et facile à comprendre : au contraire, il faut montrer qu’il y a ici
un problème, et que la réponse du texte est suffisamment complexe pour être étudiée tout au long de la
copie.
— Ainsi, l’introduction doit d’abord conduire à une véritable problématique, et le plan qui vous servira à
traiter cette problématique sera le plan du texte (puisque nous avons affaire à une explication linéaire).
Présentez ce plan lui-même comme une stratégie de réponse au problème, ou de réaction à une diffi-
culté.

Le développement
— Vous n’êtes pas forcé d’identifier trois parties dans le texte. Selon les cas, vous pouvez en trouver
entre deux et quatre. Dans un commentaire linéaire, ce qui est surtout essentiel est de bien identifier
des points de « rupture » qui font réellement progresser le discours de l’auteur sur le problème. Passer
d’une partie à l’autre à l’occasion de ces points permet de clarifier la construction du devoir et de bien
séparer les différents arguments.
— Comme nous l’avons vu au brouillon, les sous-parties de chaque grande partie doivent correspondre
à des « moments significatifs » du texte : une formulation, une phrase entière, ou même, parfois, une
série de courtes phrases (dans une énumération, par exemple). Mais il faut se méfier de découper trop
« large » et adopter autant que possible une approche « chirurgicale ». Il faut pouvoir justifier chaque
expression, chaque choix effectué par l’auteur : pourquoi cette affirmation ou négation ? pourquoi ce
terme ? pourquoi cet exemple ? pourquoi choisit-il cet adversaire en particulier ? pourquoi utilise-t-il ici
une figure de style ? Chacune de ces questions peut donner lieu à une sous-partie dédiée.
— En procédant ainsi, vous éviterez la principale erreur dans laquelle tombent la plupart des copies
d’explication de texte, à savoir la paraphrase : paraphraser, c’est « raconter » le texte, redire avec d’autres
mots ce qu’il dit déjà, sans rien y ajouter de consistant. Certes, il est essentiel de reformuler certaines
idées, de dire avant toute explication ce que signifient littéralement certains passages. Mais cela ne peut
être que le début du travail : ensuite, il faut systématiquement poser la question « pourquoi ? » sous
toutes ses formes.
— N’hésitez pas, une fois que vous avez posé la question « pourquoi ? » dans votre sous-partie et que vous
avez tenté d’y répondre, d’utiliser des connaissances extérieures au texte, qui proviendraient du cours ou
de votre culture personnelle. Il est crucial de montrer à l’examinateur que vous avez des connaissances
et que vous êtes capable de les mobiliser pour tenter de comprendre un texte difficile.
— Enfin, vous êtes face à un texte complexe, vous pouvez donc tout à fait laisser une part au doute dans
certaines de vos interprétations. Il n’est pas malvenu, par exemple, de faire des hypothèses au sujet
d’une expression ou d’une thèse qui vous poserait problème : « Que veut dire ici l’auteur ? Il peut vouloir

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dire X, pour les raisons suivantes (x), mais il peut aussi vouloir dire Y, pour ces raisons (y) ». Montrez une
attitude critique et éveillée, ne soyez pas trop au « raz » du texte, prenez de la distance et laissez de la
place à vos propres questionnements.

La conclusion
En explication, la conclusion doit être concise, et ne pas se contenter de résumer le texte : non seulement
cela vous ferait retomber dans la paraphrase, mais cela n’apporterait rien de nouveau à votre devoir. En
un mot, la conclusion doit répondre à la question suivante : « Qu’avons-nous appris grâce à ce texte ? »
Nous a-t-il permis de changer notre point de vue sur un sujet particulier ? Avons-nous découvert de
nouvelles difficultés ? Qu’est-ce que ce texte possède d’unique, que nous n’aurions pas pu trouver
ailleurs ? C’est en raisonnant selon ces interrogations que vous produirez une véritable conclusion, qui
ouvre des perspectives de réflexion stimulantes.

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