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HLP sujet n°1 : L’éloquence sert-elle à convaincre ou à persuader ?

INTRO: Définition des termes du sujet :

 Éloquence : le fait de bien parler, de bien s’exprimer à l’oral, d’organiser son discours de
manière qualitative pour pouvoir convaincre et persuader (=dualité de l’éloquence)
 Convaincre : conviction de l’autre par une argumentation maîtrisée (=raison)
 Persuader : conviction de l’autre par l’utilisation des sentiments (=émotion)

=> Problématique (reformulation ?)

I] Il semblerait/A priori, l’éloquence est au service de la persuasion

1) L’éloquence sert à persuader car c’est elle qui va toucher le cœur de chacun...

L’éloquence est l’outil qui permet d’atteindre les émotions d’un public : on a plus tendance à être
ému de la manière dont est raconté un discours que son contenu (même si c’est un discours
touchant, si l’interprétation faite n’est pas en conséquence, on passe complètement à côté du sens
du discours)
=> l’éloquence met en lumière le sens d’un texte
+ permet de l’élever à une dimension plus personnelle

"L'éloquence agrémentée d'une belle voix constitue une force de persuasion. Là, réside la réussite
de nombreux prêcheurs.” Montaigne, Les Essais

2) … Et use de ces émotions pour rallier les autres à sa cause

L’éloquence touche à notre cœur et grâce à cela elle devient dominatrice de notre volonté et de
notre pensée. Lorsqu’on écoute un discours qui s’adresse à nos émotions, sans vraiment s’en rendre
compte, on se laisse charmer par ces paroles et la persuasion devient d’autant plus facile qu’on
adhère directement aux idées car on est personnellement concerné par le sujet
=>le pouvoir des émotions sur nous
+ L’éloquence en devient aisément maîtresse

« L’Éloquence est un don de l’âme, lequel nous rend maîtres du cœur et de l’esprit des autres. »
Jean de La Bruyère.

+ L’exemple de la déesse de l’éloquence et de la persuasion Péitho souvent accompagnée de Eros


(dieu de la séduction et du désir amoureux) dans les représentations = beau discours bien exprimé
donc on tombe amour = l’amour comme un discours nous rend aveugle

II] Cependant, on peut aussi considérer l’éloquence au service de l’action de convaincre

1) L’éloquence concourt à la conviction par la raison...

L’éloquence aide à convaincre un tiers en faisant appel à sa raison : c’est elle qui fait qu’un discours
est compréhensible et concluant. Si des paroles sont éloquentes, c’est qu’elles suivent les règles de
la rhétorique, qui consistent tout d’abord à formuler une argumentation bien organisée (point
indispensable lorsqu’on veut utiliser la raison de l’autre) et à posséder une bonne expression
oratoire, requise elle aussi pour se faire bien entendre

« Plaire, émouvoir et convaincre par la force de la parole » : c'est ainsi que Cicéron définissait
l'éloquence au premier siècle avant notre ère ; le fait de convaincre est ainsi inné dans la rhétorique.
2) ...Et fait appel à son autorité

Le risque associé à l’utilisation de l’éloquence pour persuader est que notre interlocuteur est en
mesure de se méfier de nous. En effet, comme l’orateur Socrate se méfiait des sophistes, c’est-à-dire
des rhéteurs qui utilisaient l’éloquence pour manipuler les autres, on peut se méfier des orateurs qui
font appel à une part vulnérable de nous-même : nos émotions. A la différence de cela, si on se sert
de l’éloquence à travers la raison de l’autre, celui-ci ne peut qu’adhérer à ce qui est dit : il pourra
toujours refaire le raisonnement seul sans que ce dernier ne lui fasse défaut. La raison est
universelle et objective, c’est pourquoi elle donne toute son autorité à l’éloquence

“La véritable éloquence n'a rien d'enflé ni d'ambitieux, elle se modère et se proportionne aux sujets
qu'elle traite et aux gens qu'elle instruit ; elle n'est sublime que quand il faut l'être.” Fénelon,
Pensées Recueillies
=> l’aspect nuancé de l’éloquence

+ Guerre de Troie : Sinon qui, par son éloquence, convainc les Troyens d’accepter le cheval dans leur
cité (ça n’aurait pas été possible si son éloquence était trop forcée) / autre aspect = ruse

CCL : Résultat/Réponse à la problématique


=> ouverture sur la méfiance de la rhétorique

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