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EPIGRAPHE

« Lorsqu’une femme est violée, la plus grande difficulté est de prouve le crime qu’elle a subi,
pour une femme, l’humiliation est double, elle a été violée et en plus elle doit prouver ce
qu’elle a subi. Quand elle n’arrive pas à apporter suffisamment de preuves elle est considérée
comme une menteuse «

DR DENIS MUKWENGE
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IN MEMORIAM

Grande est notre tristesse et amertume en vous mettant sur cette sombre page avec des
lumineux espoirs de nous revoir dans l’au-delà :

Notre grand-mère, Sophie SANANE, la joie et la sincérité resterons au centre de toutes nos
relations en ta mémoire ;

Notre éducateur Papa Jacques SONGE PUNZU, la rigueur nous caractérise en ta mémoire ;

Notre grand-mère Mangaza SONGE ; à qui nous portons d’heureux souvenirs.


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DEDICACE

A nos très chers parents, JOSEPH SANANE CHIKO et MWAVITA SONGE CLAUDINE.
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REMERCIEMENTS

Qu’il nous soit permis à travers ces lignes, d’adresser notre gratitude à tout celui qui a
concouru, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail, particulièrement :

A Dieu Tout Puissant, maitre de temps et des circonstances, pour nous avoir donné la force,
le courage, l’intelligence ainsi que le souffle de vie pour effectuer ce travail en vue de nous
intégrer dans le cercle de la recherche et contribuer tant soit peu à l’évolution et à
l’amélioration de la justice congolaise ; Que son nom soit loué et sanctifié à jamais

A notre directeur de mémoire, en la personne du Professeur ZAWADI MAMBOLEO


Christophe qui, avec grande sagesse et flexibilité a encadré du début jusqu’à la fin, la
réalisation de cette œuvre, en dépit de ses innombrables occupations.

A corps académique et scientifique de L’Université Catholique la Sapientia pour les efforts


qu’ils ne cessent de ménager dans la formation des élites à travers des enseignements de
qualité.

A nos parents Joseph SANANE CHIKO et Claudine SONGE MWAVITA pour nous avoir
donné la vie et mis sur les bons rails éducationnels ; à nos chers frères et sœurs : Cathy
SANANE pour nous avoir supporté moralement et financièrement, Jeff SANANE, Jefferson
SANANE, Deborah KATINDI, Florène SONGE, Rachel KATINDI, SONGE Patricia ;
NGOWA SHAMAMBA Elie.

A nos amis, connaissances et camarades de lutte : MATONDO Grace ; MACHUMU Olive,


BASIMIKA Yasmine, MBUYI Rosine, MUHEMERI Benjamin …pour le soutien de tout
genre que n’avez cessé de nous apporter tout au long de notre cursus universitaire et dans la
réalisation de ce travail.

Que tous ceux dont les noms ne sont pas cités ici et qui ont concouru de près ou de loin à la
réalisation de cette œuvre, trouve ici l’expression de notre profonde gratitude et la
reconnaissance de leurs mérites.

SANANE AINA CLAUDIA


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SIGLES ET ABREVIATIONS

OMP : Officier du Ministère Public

OPJ : Officier de Police Judiciaire

UCS : Université Catholique La Sapientia

RDC : République Démocratique du Congo

RP : Rôle Pénal

TMG : Tribunal Militaire de Garnison


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INTRODUCTION

ETAT DE LA QUESTION
Il serait superfétatoire d’aborder cette thématique sans toutefois recourir à certains
prédécesseurs qui ont abordé la question de la répression de violences sexuelles.

Pour ce faire, nous nous sommes inspirés dans études menées par ces chercheurs :

D’abord s’agissant de violences sexuelles dans leur généralité, le doctrinaire Ruffin LUKOO
MUBAO dans son ouvrage « les violences sexuelles au Congo Kinshasa et Brazzaville : lois,
arrêt et jugements civils et militaires commentés » relève les équivoques que présente la
justice Congolaise dans la répression de violences sexuelles. Pour lui, l’adoption de nouveaux
instruments juridiques en matière de violences sexuelles, c’est un grand retard législatif de la
RDC face au développement et au dynamisme constant international notamment dans la
répression des violences faites aux mineurs, normalement cette question ne devrait plus être
sujet d’actualité.

Madame Mireille WAKILONGO dans son mémoire de DEA sur « les jugements et arrêts en
matières des violences sexuelles à l’EST de la RDC », fait remarquer que la plupart des cas
de violences sexuelles sont résolues par arrangement à l’amiable où la famille de l’agresseur
indemnise la victime à travers sa famille pourtant une pratique prohibée par la loi. Cependant
même pour le cas dont la justice est saisie les lois pénales ne sont pas appliquées avec
sévérité.

Pour sa part Monsieur YAV LELES Landry , se penchant à son tour au sujet traitant « De la
répression des violences sexuelles, le contexte de crise de la justice congolaise, cas du viol»,
dans son travail de mémoire relève que s’agissant de la preuve, la difficulté d’administrer
cette dernière en matière de violences sexuelles commande qu’aucun élément de nature à
concourir à l’éclatement de la vérité ne soit négligé, tant au niveau de l’enquête préliminaire,
de l’instruction pré juridictionnelle, et même au stade du jugement devant le tribunal.

Il est à noter que les chercheurs cités ci‒haut ne se sont pas intéressés de façon très
spécifique en matière de violence sexuelles dans la répression à travers la loi du 20 juillet
2006 pour déterminer s’il y a évolution ou stagnation qui est le sujet de notre présent travail
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et constitue même la spécificité de notre recherche aujourd’hui sans prétendre que nous
sommes les seuls à avoir été intéressé par la matière de violences sexuelles.

PROBLEMATIQUE
En RDC, le viol constitue une infraction poursuivie devant les juridictions
congolaises. Jadis, ce crime ne figurait pas dans l'ancien code pénal militaire de 1972.
Comme palliatif, le Code pénal ordinaire était appliqué aux militaires, auteurs de crime de
viol. Le législateur voulant combler cette lacune, introduit cette infraction dans le nouveau
code militaire datant de 2002 (MASWA MOMBO)

Tout comme le Code pénal militaire, le Décret du 30 juin 1940 portant Code pénal
Congolais accusait également des lacunes en matière d'infraction de viol. Ces lacunes se sont
révélées devant la difficulté de qualifier et de poursuivre les crimes de violences sexuelles et
particulièrement le viol commis avec brutalité au moyen d'objets autres que l'organe masculin
ainsi que celui commis sur des victimes de sexe masculin. La législation pénale congolaise se
présentait ainsi comme inopérante, inefficace, insuffisante et dépassée devant ces crimes de
viol. Il devenait impérieux pour le législateur congolais d'adopter une définition du viol qui
reflétait les principes internationaux les plus avancés et notamment certains des aspects les
plus progressistes de la jurisprudence récente (Amnesty International, 2013)

En RDC, les crimes commis par les membres des forces armées congolaises étaient
qualifiés et punis selon la loi n° 72/060 du 25 septembre 1972 portant code de justice
militaire jusqu'à la fin de l'année 2002. Les mouvements rebelles œuvrant à l'Est du pays tels
que le RCD - Goma et le RCD - ML ont également soumis leurs troupes au code de 1972
durant les conflits armés. Cependant, à notre grande surprise, il y a lieu de relever qu'il
n'existait pas dans le Code de justice militaire de 1972 de disposition traitant des violences
sexuelles. Lors des poursuites, cette lacune était comblée par l'article 1er dudit Code qui
disposait que le Décret du 30 juin 1940 portant Code pénal Congolais est également
applicable aux membres des forces armées (Désiré BALUME, 2005, p.24).

Bien que l'article 169, paragraphe 7 constitue un grand pas en avant vers la lutte contre le viol
commis par les militaires, il ne vise cependant que les actes perpétrés dans le cadre d'une
attaque générale ou systématique contre la République Congolaise ou la population civile.
Les cas de viols individuels ne sont malheureusement pas visés par ce texte de loi mais ceux -
ci pourront être poursuivis conformément au Code pénal ordinaire. Toutefois, les dispositions
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sur « les violences ou sévices graves » en temps de guerre ou d'état d'urgence (punis de la
peine de mort) (Loi n°24/2002 du 18 novembre 2002 portant code pénal militaire congolais,
article 103) et sur « les actes arbitraires ou attentatoires aux droits et libertés » (punis jusqu'à
quatre ans de prison) pourraient servir de point de départ aux poursuites contre les militaires,
auteurs de violences sexuelles (Loi n°24/2002 du 18 novembre 2002 portant code pénal
militaire congolais, article 104).
Mais, il faut noter que malgré l’avènement du code pénal militaire de 2002, il reste
lacunaire quant à la répression des violences sexuelles.

Avant la promulgation des nouvelles lois sur les violences sexuelles. Le Décret du 30
juin 1940 portant Code pénal Congolais était une base légale de la répression des violences
sexuelles.

Selon le Décret du 30 juin 1940 portant Code pénal Congolais, le viol est une infraction
réprimée par les articles 170, 171 et 171, bis. Rentrant dans la catégorie des infractions contre
les mœurs, il n'était malheureusement pas défini par le Code Pénal Congolais. Ce dernier ne
prévoyait que la répression et les circonstances aggravantes relatives à l'infraction de Viol
(MATOKOT-MIENZENZA, 2003, p.12).
Après la fin officielle des hostilités en RDC, il s’est observé que les actes de violences
sexuelles ont continué à persister. Les victimes des formes de violences sexuelles les plus
révoltantes (viols commis avec introduction d'armes à feu, de bâtons ou de tout autre objet)
ont été abandonnées à leur triste sort vu le caractère lacunaire du Décret du 30 janvier 1940
portant Code pénal congolais qui était d'avis que « tout acte, autre que le coït, quelles que
soient sa nature ou son immoralité ne peut constituer le viol » (Global Right, Janvier 2006,
p.3).
La nécessité d'adopter une nouvelle législation s'avérait donc importante surtout pour
la société civile et les autres acteurs travaillant aux côtés des victimes. Ils militaient pour
mettre fin à l'impunité favorisée par la forme lacunaire du Décret du 30 janvier 1940 portant
Code pénal congolais et caractérisée par la condamnation des auteurs des violences sexuelles
à des peines dérisoires, le classement des dossiers par le paiement d'une amende
transactionnelle, la banalisation des violences sexuelles à l'égard des hommes, l'absence d'une
définition claire et nette du viol ainsi que l'absence de célérité dans le traitement des dossiers
(Global Right, Janvier 2006, p.4).
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Position confortée par l'obligation faite au législateur par la Constitution du 18 février


2006 telle que modifiée et complétée à ce jour de pénaliser les violences sexuelles
particulièrement les violences sexuelles faites aux femmes, aux enfants et sur toute personne
dans l'intention de déstabiliser, de disloquer une famille et de faire disparaître tout un peuple
érigé en crime contre l'humanité.

En outre, le souci de renforcer la protection des victimes des violences sexuelles


dépourvus de soins psycho-sociaux et médicaux et dissuadés de recourir à la justice en raison
des frais élevé à payer, de la lenteur judiciaire, de la publicité des audiences mettant en cause
leur droit au respect de la vie privée et des risques de représailles de la part des auteurs des
crimes devenait pressant vu l'ampleur des violences sexuelles commises (Global Right,
Janvier 2006, p.5).

A cela s'ajoute également la nécessité pour la RDC de conformer sa législation portant


sur les violences sexuelles aux instruments juridiques internationaux dûment ratifiés tels que
les Conventions de Genève du 12 août 1949, le Statut de la Cour Pénal Internationale, la
Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ;
la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme et
la Convention relatives aux droits de l'enfant.

La loi n°06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier


1940 portant Code pénal congolais est une tentative de solution au contexte général de crise
créé par les conflits successifs en RDC depuis 1996. En effet, par ses différentes innovations
elle constitue un pas important vers la lutte contre l'impunité dans le domaine des infractions
de violences sexuelles de plus en plus fréquentes dans nos sociétés. Tout en intégrant de
nouvelles infractions empruntées au Droit International Humanitaire, la loi n° 06/018 du 20
juillet 2006 a porté des modifications au niveau des infractions de viol et d'attentat à la
pudeur. Elle a pour vocation de contribuer au redressement de la moralité publique, de l'ordre
public et de la sécurité dans le pays.

Nous ne pouvons passer sous silence le fait que la nouvelle loi a élargi le cercle des
auteurs et des victimes du viol. En effet, le législateur ayant le souci de se conformer à la
réalité du terrain, a reconnu que « le viol est le fait de l'homme ou de la femme, et que l'un et
l'autre peuvent en être victime » (NYABIRUNGU MWENYE SONGA, 2007, p.59).

Pour éviter que des personnes haut placées profitent de leur titre ou qualité pour commettre
des actes de violences sexuelles et se cacher derrière leur qualité officielle pour éviter de
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rendre compte à la justice, le législateur a décidé à l'article 42 que la qualité officielle de


l'auteur d'une infraction relative aux violences sexuelles ne peut en aucun cas l'exonérer de la
« responsabilité pénale ni constituer une cause de diminution de la peine. Il en est de même
pour ceux qui ont reçu un ordre hiérarchique ou un commandement d'une Autorité « légitime
civile ou militaire. Ils ne seront nullement exonérés de leur responsabilité (Loi de 2006 sur les
violences sexuelles, JO, article 42)
Après analyse de ces différentes considérations, l’avènement de la loi n°06/018 du 20
juillet 2006 est venue comme une solution dans la répression des infractions des violences
sexuelles en RDC et aujourd’hui, nous pouvons qu’il y ait un changement considérable dans
la répression des violences sexuelles. Certes, il y a encore un long chemin à parcourir pour
mettre fin à ce fléau, mais avec l’appui des Organisations non gouvernementales tant
nationales qu’internationales, il y a lieu d’affirmer qu’il y a baissé d’impunité en ce qui
concerne les infractions des violences sexuelles.

Pour toutes ces raisons évoquées ci-haut, nous nous sommes posé les questions
suivantes qui constituent notre problématique à savoir :

 Quelles sont les conséquences liées aux violences sexuelles dans la Province
du Nord-Kivu ?
 Quelles sont les solutions que la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 a apportées
dans la répression des infractions de violences sexuelles ?

HYPOTHESES
En guise d’hypothèse, notons apriori que les conséquences des violences sexuelles sont
nombreuses sur la victime. Dans notre pays, de nombreuses femmes et filles victimes de
violences sexuelles souffrent de complications médicales et de traumatismes psychologiques
graves, mais n’ont que très rarement accès à une assistance médicale et psycho-sociale.
Certaines victimes se retrouvent avec des lésions graves, des infections sexuellement
transmissibles, des fistules compliquées ou encore des grossesses non désirées.
Être violé est perçu dans plusieurs communautés comme une malédiction, la victime devient
alors un sujet de moquerie et de rejet. Pour éviter cette stigmatisation et ses conséquences
lourdes sur tout le plan, la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 apporte plusieurs solutions dans la
répression des infractions liées aux violences sexuelles en ce sens qu’il était nécessaire
d'adopter une nouvelle législation dans la lutte contre les violences sexuelles qui s'avérer
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donc importante surtout pour la société congolaise et les autres acteurs travaillant aux côtés
des victimes (Humann Right Watch, mars 2006 vol.17, No, p.18).

En outre, le souci de renforcer la protection des victimes des violences sexuelles dépourvus
de soins psychosociaux et médicaux et dissuadés de recourir à la justice en raison des frais
élevé à payer, de la lenteur judiciaire, de la publicité des audiences mettant en cause leur droit
au respect de la vie privée et des risques de représailles de la part des auteurs des crimes
devenait pressant vu l'ampleur des violences sexuelles commises. A cela s'ajoute également la
nécessité pour la RDC de conformer sa législation portant sur les violences sexuelles aux
instruments juridiques internationaux dûment ratifiés tels que les Conventions de Genève du
12 août 1949, le Statut de la Cour Pénal Internationale, la Convention contre la torture et
autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; la Convention sur l'élimination
de toutes les formes de discrimination à l'égard de la femme et la Convention relatives aux
droits de l'enfant (Humann Right Watch, mars 2006 vol.17, No, p.19).
Cette loi apporte aussi de solution en ce qui concerne la responsabilité de certaines
autorités qui sont aujourd’hui poursuivables et ne bénéficient d’aucun traitement spécifique.
En tout, il y a une évolution dans le cadre de la répression de violences sexuelles en RDC

METHODES ET TECHNIQUES
La méthodologie juridique part du constat selon lequel la connaissance du droit ne se réduit
pas à la connaissance des textes de loi ou de la jurisprudence et suppose la maîtrise de
méthodes et techniques spécifiques, impliquant des logiques, des raisonnements, des
instruments, des classifications, des qualifications ou encore des modes d’expression
adéquats. La méthodologie juridique a pour objet d’étudier ces moyens qu’utilisent les
juristes afin de faire vivre concrètement et quotidiennement le droit (Jean-Louis BERGEL,
2001, p.45).
La méthode un « ensemble ordonné de principes, de règles, d’étapes, qui constitue un moyen
pour parvenir à un résultat », ou encore un « ensemble de règles qui permettent
l’apprentissage d’une technique, d’une science » (H. MOTULSKI, 2009, p.14).
Nous allons utiliser les méthodes et techniques suivantes dans la présente étude :

 La méthode exégétique : elle consiste au recours au texte en vue d’établir son sens à
travers son esprit et sa lettre. Il est en effet question d’arriver à dégager le sens des
textes en fonction de l’intention du législateur, la ratio legis et expliciter
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systématiquement la jurisprudence en partant du raisonnement du législateur. Dans le


cas sous‒examen, elle va nous permettre de scruter dans les ressources du droit ce qui
est permis et ce qui est interdit dans la répression des violences sexuelles à travers la
loi du 20 juillet 2006.
 La méthode téléologique : La méthode téléologique consiste à interpréter la loi en
fonction de son but, de son objet ou sa finalité (P‒A COTE, S. BEAULAC et M.
DEVINAT, 2009, p.441). Dans un premier temps, cette méthode a pour but
l’interprétation et la recherche de la ratio legis qui nous permet d’identifier l’objet ou
la finalité de la loi, et ce, à la lumière de son texte et du contexte global. Dans un
deuxième temps, il nous aide à interpréter la loi de façon à permettre la pleine
réalisation de cet objet.
 La casuistique : C’est une méthode utilisée en théologie morale, en droit et médecine
et qui consiste à résoudre les problèmes posés par l’action concrète au moyen des
principes généraux et études des cas similaires
(Https://aleatexte.fandom.com/fr/Casuistique, consulté le 23 juin 2023). Cette
méthode nous à aider à analyser certaines décisions judiciaires et les conformer aux
principes et prescrits en la matière de la répression de violences sexuelles.

La technique quant à elle est une réponse à un comment, un moyen d’atteindre un but, mais
qui se situe au niveau des faits et des étapes pratiques (M. GRAWITZ, 1976 p, 112).
 Technique d’observation : Elle est la plus importante des techniques utilisées dans la
récolte des données nécessaire au travail scientifique, car mettant le chercheur en
contact avec son terrain d’étude. Celle‒ci nous permettra d’observer minutieusement
le mode de récolte de la preuve testimoniale par certains officiers publics congolais.
 La technique documentaire : C’est la fouille de ce qui est écrit sur le sujet dans les
ouvrages, les encyclopédies, les périodiques, les articles ; sites internet, différents
rapports.

Cette dernière nous permettra d’interroger les différents documents et doctrines


pouvant éclairer sur les questions et préoccupations soulevées par notre étude notamment par
la consultation quotidienne des textes de lois, des ouvrages, les lexiques, magazines, revues et
publications officielles et autres documents ayant trait à l’objet de la présente étude.
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CHOIX ET INTERET DU SUJET


Traiter d’un sujet n’est pas une question du hasard. En effet, le choix est dicté par un
intérêt.

- Choix du sujet

Le choix du sujet se présente comme le premier acte que l’on pose dans le processus
de toute recherche scientifique. Il n’existe pas à ce propos, un procédé unique qui préside à la
détermination d’un thème d’investigation. C’est le souci de comprendre la nécessité de la
répression des violences sexuelles conformément à la loi du 20 juillet 2006 en RDC.

- Intérêt du sujet

L’importance que comporte notre sujet est formulée en double intérêts notamment :
l’intérêt théorique et l’intérêt pratique.

Sur le plan théorique

Cette étude va nous permettre de bien comprendre la procédure de la répression des


infractions des violences sexuelles en RDC.

A la même occasion, ce travail nous permet de passer en revue les enseignements


suivis au cours de notre parcours académique, le Cour de la procédure pénale en général et du
droit pénal spécial.

Par ce travail, nous pensons apporter notre contribution dans la compréhension de la


démarche de l’évolution ou stagnation de la répression des violences sexuelles en RDC. En
plus, pour les étudiants, ce travail se veut être un cadre de réflexion et de discussion dans la
perspective de recherches futures.

Sur le plan pratique

S’agissant de l’intérêt pratique, la question de la répression des violences sexuelles


constitue un sujet de débat. Ainsi, sa compréhension mérite d’être maitrisée. C’est dans ce
souci que nous apportons notre contribution, minime soit-elle, à ce débat scientifique. Il s’agit
en effet, d’analyser si cette répression est évolutive ou stagne quelque part selon la loi du 20
juillet 2006.
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DELIMITATION DU SUJET
Nous allons spécifier notre travail temporellement, spécialement et matériellement
dans le souci de ne pas nous disperser dans les idées et surtout de tenir compte de la
cohérence dans la rédaction de ce présent travail.

- Délimitation spatiale

Pour éviter de perdre la boussole dans ce champ vaste du droit judiciaire du point
de vue de la répression des violences sexuelles, nous avons choisi de nous limiter au
Nord-Kivu pour voir comment celle-ci est observée par la communauté et voir comment
l’envisager pour qu’elle contribue à une justice efficace en vue de l’édification d’un Etat
de droit dans ce pays.

- Délimitation temporelle

Dans le temps, nous allons partir de l’année 2006, année d’entrée en vigueur de la
loi numéro 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant de décret du 30 juillet 1940
portant code pénal congolais qui énumère 16 formes des violences sexuelles qui
comportent chacune ses caractéristiques et la loi numéro 06/019 du 20 juillet 2006
modifiant et complétant le décret du 06 aout 1959 portant code de procédure pénale
congolais jusqu’à nos jours. N’ayant pas pour ambition de toutes les analyser, nous nous
limiterons sur le viol.

- Délimitation matérielle

Cette étude s’inscrit, du point de vue de sa matérialité scientifique, dans le droit


judiciaire et particulièrement dans une de ses branches phares qui est celle de la procédure
pénale ou droit de procédure pénale plus singulièrement au niveau de la répression qui est
une des parties importantes de la procédure pénale.

PLAN DU TRAVAIL
Hormis l’introduction et la conclusion, le présent travail va être abordé autour de 2
chapitres :

Premièrement, il sera question de mécanismes de la répression des violences sexuelles


selon la loi du 20 juillet 2006 (Chapitre 1) en analysant de façon séparée les conséquences
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des violences sexuelles (la première section) et la répression des violences sexuelles (section
2)

Deuxièmement, il sera question de faire une analyse sur les solutions qu’a apporté la
loi du 20 juillet 2006 à travers ses innovations sur les violences sexuelles Chapitre 2), pour y
aller de façon ordonnée, en première section il sera question de voir les innovations et en
seconde section l’analyse jurisprudentielle va exclusivement intéresser notre recherche.

CHAPITRE PREMIER : DE LA REPRESSION DES VIOLENCES


SEXUELLES SELON LA LOI DU 20 JUILLET 2006

Depuis la seconde moitié du siècle passé, il s’est développé à travers le monde une nouvelle
forme de criminalité à grande échelle, justifiée le plus souvent par des intérêts d’ordre
économique, social et politique (R. MERLE et QVITU, 2001, P.117)
Il s’agit particulièrement des violences sexuelles. Le viol et les autres formes de violences
sexuelles sont un phénomène social majeur pour la société congolaise et une préoccupation
constante devant les cours et tribunaux, c’est ce qui résulte de la règle d’or d’un Etat de droit,
pour assurer le bien-être social, et le respect des droits humains. Disposer d’un cadre
juridique cohérent ayant des instruments juridiques applicables sur toute l’entendue du
territoire national de la République Démocratique du Congo (Toussait MUNTAZINI
MUKIMAPA, 2009, p.9).

Les guerres à répétition depuis les années 1996 dans notre pays, n’ont fait qu’empirer
la situation économique déjà déplorable et provoquer des millions de victimes dont les plus
exposées et visée sont cruellement frappées par les crimes de toutes catégories. Ces victimes
ont été atteintes dans leur dignité dans leur intégrité physique et morale, mais aussi dans leur
vie.

Face à la nécessité de prévenir et de réprimer sévèrement les infractions se rapportant


aux violences sexuelles et d’assurer une prise en charge systématique des victimes de ces
infractions, il s’est avéré impérieux de revisiter certaines dispositions du code pénal.
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Il faut noter que le code pénal congolais avant sa modification en 2006, le droit pénal
congolais ne contenait pas toutes les incriminations que le droit international a érigées en
infractions, comme un rempart dissuasif depuis 1946 contre ceux qui, petits et grands, violent
le droit international, notamment humanitaire, reniant ainsi à la population civile la qualité et
les valeurs d’humanité (Toussait MUNTAZINI MUKIMAPA, 2009, p.10).

Dans le cadre de ce présent travail, nous allons analyser minutieusement certaines


questions défaillantes dans l’administration des moyens de preuve en matière de violences
sexuelles, (Section1) et la procédure spécifique de la répression de viol pour mineur (Section
2).

Section 1. ANALYSE SPECIFIQUE DE LA REPRESSION DES VIOLENCES


SEXUELLES
Nous allons aborder les conséquences des violences sexuelles avant de parler de la
définition des violences sexuelles et les conditions préalables pour que l’infraction de viol
soit retenue.

§1. Les conséquences liées aux violences sexuelles


A court terme, les victimes de violences sexuelles peuvent souffrir de
problèmes émotionnels, psychologiques et de santé physique important.

Des séquelles sévères peuvent aussi se manifester dans de multiples domaines


du fonctionnement incluant l’adaptation et le fonctionnement interpersonnel, la régulation des
émotions, la cognition, la mémoire, les fonctions neurologiques etc.…

1. Des problèmes émotionnels et de santé mentale


 Symptômes de stress post-traumatique,
 Symptômes d’anxiété,
 Comportement agressif,
 Symptômes de dissociation et de personnalisation,
2. Des problèmes académiques

Les victimes sont susceptibles d’avoir de moins bons résultats scolaires, d’abandonner
leurs études par la honte de la situation qui leur avait été arrivé.
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3. Des comportements à risque

Les victimes des violences sexuelles s‘engagent plus souvent dans des comportements
à risque tels que :

 Abus de substance
 Multiples partenaires sexuels
 Agression et violence dans les relations.

De manière brève, les violences sexuelles causent d’énormes problèmes chez la


victime notamment, le rejet par sa communauté, les problèmes de santé, psychologiques et
d’autres.

§2. Définition et conditions préalables des violences sexuelles


a) Définition des violences sexuelles
Les violences sexuelles sont devenues depuis quelques temps un thème d’actualité.
Lorsqu’ on parcourt la législation congolaise à ce sujet, notre constat est que le législateur
congolais n’a pas donné une définition légale aux violences sexuelles. Il semble pourtant
nécessaire de lui donner un contenu qui permet de l’appréhender avec précision.

La doctrine quant à elle, nous donne une certaine définition que nous nous tâcherons
d’exploiter.

Il faut noter alors que, Les violences sexuelles peuvent ainsi, au sens large, se définir comme
tout acte ou avance à caractère sexuel, avec ou sans contact physique, commis par un
individu sans le consentement de la personne visée dans le but d’assujettir à autrui son désir
propre par un abus de pouvoir, l’utilisation de la force ou de la contrainte ou sous la menace.
Cette définition se focalise sur la finalité recherchée par l’auteur des violences sexuelles qui
n’est pas uniquement le sexe, ni le plaisir sexuel, mais bien la volonté délibérée d’abuser de
sa force physique ou de sa position dominante, autorité, pouvoir, fonction, afin d’humilier, de
terroriser ou de détruire la personnalité d’autrui (Toussait MUNTAZINI MUKIMAPA, 2009,
p.15).
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Le viol est une des manifestations de l’agression sexuelle. Il englobe en son sein des
faits qui parfois sont loin de réaliser le simple contact physique. Le viol peut être défini
comme le fait, par violences ou menaces graves, ou par contrainte, soit par surprise, par
pression psychologique, soit à l’occasion d’un environnement coercitif, soit en abusant du fait
de la maladie, de l’altération des facultés ou par perte de l’usage de sens, ou par privation de
sens par quelques artifices :

- D’introduire son organe sexuel, même superficiellement dans celui d’une femme ou
pour la femme d’obliger un homme à introduire même superficiellement son organe sexuel
dans le sien ;

- De pénétrer même superficiellement l’anus, la bouche ou un orifice du corps d’une


femme ou d’un homme par un organe sexuel, par une partie du corps ou par un objet
quelconque ;

- D’introduire même superficiellement une partie du corps ou un objet quelconque


dans le vagin ;

- D’obliger un homme ou une femme à pénétrer, même superficiellement son anus, sa bouche
ou un orifice de son corps par un organe sexuel, par une autre partie du corps ou par un objet
quelconque (BONY CIZUNGU, 2011, p.583).
La nouvelle définition légale du viol est plus conforme aux principes du droit international.
En effet, aux termes de l’article 170 du code pénal ordinaire tel que modifié et complète à ce
jour, aura commis un viol :
Tout homme, quel que soit son âge, qui aura introduit son organe sexuel, même
superficiellement dans celui d’une femme ou toute femme, quel que soit son âge, qui aura
oblige un homme à introduire même superficiellement son organe sexuel dans le sien ;

Tout homme qui aura pénétré, même superficiellement l’anus, la bouche ou tout autre orifice
du corps d’une femme ou d’un homme par organe sexuel, par tout autre partie du corps d’une
femme ou d’un homme par organe sexuel, ou par un objet quelconque (BONY CIZUNGU,
2011, p.583).
Ainsi défini, le viol cesse d’être une infraction exclusivement masculine, car, il ne se
limite plus à la seule pénétration du sexe de l’homme dans celui de la femme. Au surplus, le
viol n’est plus une exclusivité du sexe masculin. Il est désormais admis qu’une femme peut
aussi s’en rendre coupable et cela, à l’égard de toute personne de quelque sexe quel que soit.
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b) Conditions préalables

Avant d’aborder les éléments constitutifs de l’infraction de viol, il convient examiner


ses conditions préalables. Il s’agit d’une part de la victime et d’autre part de l’absence de son
consentement.

1) La qualité de la victime

Tel que prévue par législateur congolais aux dispositions de l’article 170 du code
pénal ordinaire, l’infraction de viol ne peut se réaliser que sur une personne humaine vivante.
La victime des actes de viol ne peut donc être qu’une personne humaine et non un animal,
auquel cas on retomberait dans la zoophile de l’article 174 h du code pénal livre II.

On exige également que la victime soit vivante au moment de la consommation de


l’acte de viol. Ce qui exclut champ d’application de l’article 170 du code pénal, toute
pénétration sexuelle avec cadavre, ne constitue qu’un acte de nécrophilie. Comme on peut le
constater, il parait assez difficile de réprime pénalement cet acte abominable.

La victime du viol doit être une personne humaine, vivante autre qu’un cadavre, étant donné
qu’il s’agit d’une infraction qui porte atteinte à la liberté sexuelle. Laquelle ne peut être
évoquée au sujet de vie humaine en vie (A. TCHIBANGU, p.34)
2) Absence de consentement
Pour qu’il ait viol, la victime ne doit pas n’avoir consenti au préalable à passer à l’acte
sexuel. Elle doit donc s’être préalablement opposée à la demande d intromissions sexuelle.
Encore que, l’auteur de faits doit la placer dans des conditions permettant d’opérer librement
un choix et décéder souverainement. C’est ainsi que s’il est établi que l’acte de pénétration
sexuelle a été accompli sans violence, ni contrainte, ni menace, ni surprise et dont que la
victime avait consenti librement…, dans ce cas l’infraction de viol ne sera pas retenue.

Peu importe que la victime se livre habituellement à la prostitution ou n’importe quelle autre
activité sexuelle, elle doit faire son choix et donner librement à consommer l’acte sexuel (A.
TCHIBANGU, “ p.35).
L’analyse de quatre hypothèses de pénétration de l’acte matériel de l’infraction de viol
relève ce qui suit :

Le viol commis par l’introduction de l’organe sexuel dans celui de la victime, suppose
un auteur de sexe masculin et une victime de sexe féminin.
P a g e | 15

Lorsque cette introduction a été imposée par une femme à un homme, c’est la femme
qui s’est fait introduire qui sera auteur intellectuel et l’homme en sera la victime.
Remarquons par ailleurs que le législateur insiste sur la non incidence de l’âge tant de
l’auteur que de la victime.

En cas de pénétration de l’anus, la bouche ou de tous autres orifices du corps de la


victime, l’auteur de l’infraction sera un homme pour l’utilisation de son organe sexuel sur la
victime de l’un ou de l’autre sexe ; mais lorsque l’acte de pénétration a été commis à l’aide de
tout autre partie du corps ou un objet quelconque, l’auteur peut être aussi bien un homme
qu’une femme ; autant pour la victime.

Toutefois il importe de souligner que l’infraction de viol connaitra logiquement


quelque difficulté à être établie en cas d’introduction d’un objet quelconque (bâton, stylo,
crayon, etc…) dans un autre orifice du corps de la victime que celui sexuel.

L’introduction de toute autre partie du corps ou d’un objet quelconque dans le vagin de la
victime, admet indifféremment l’auteur de sexe masculin ou féminin alors que la victime
devra nécessairement être une femme (A. TCHIBANGU, p.36).
 Elément strictement constitutif
L’infraction de viol suppose un élément matériel ainsi qu’un élément moral.
a. Elément matériel de viol
1. Acte matériel

L’acte matériel est caractérisé par la conjonction sexuelle. C’est-à-dire le fait d’un
homme ou d’une femme. Mais à l’état actuel des choses ce n’est pas nécessairement entre
homme et une femme, il y a viol aussi en cas d’abus d’un homme sur un autre homme ou une
femme sur une autre femme (confère l’homosexualité)

- Conjonction sexuelle celle perpétrée par un homme

C'est la pénétration. Il faut entendre par là l’intromission du pénis dans le vagin. C’est
l’imposition des rapports sexuels par voie vaginale. Le violeur introduit complètement ou
superficiellement son organe sexuel dans l’organe sexuel de sa victime (BONY CIZUNGU,
2011, p.584).
Il a été jugé coupable de viol le condamné qui après avoir vainement tenté de faire la cour à
la victime avec une somme d’argent de 200 francs congolais est parvenu à l’aide de
violences, menaces graves, à imposer à cette dernière une conjonction sexuelle, c’est-à-dire
P a g e | 16

l’introduction de son organe sexuel dans celui de sa victime. Sans coït, il n’y a pas
conjonction sexuelle. Il a été jugé que tombe sous le coup de la loi du chef de viol, le prévenu
qui a commis un acte matériel caractérisé dans le cas d’espèce par la conjonction sexuelle qui
s’entend de l’intromission du membre viril dans les parties génitales de la femme ou mieux
coït (TMG Beni-Butembo, Aff. MP c/Sabwe Tshibanda, RP n° 083/08, 29 août 2008).
Toutefois, il n’est pas nécessaire qu’il y ait éjaculation. L’éjaculation sur les parties autres
que dans le vagin n’est pas constitutive de la pénétration. Il y a conjonction sexuelle peu
importe qu’il y ait eu atteinte de l’orgasme ou non, que l’agresseur sexuel ait tiré satisfaction
ou pas, qu’il ait causé des lésions corporelles à la victime ou pas. Le tribunal a reconnu qu’à
défaut d’administrer la preuve de la conjonction sexuelle, à défaut d’expertise médicale, la
seule déclaration de la victime ne saurait suffire pour confirmer l’existence des rapports
sexuels (C. Militaire Sud-Kivu, Aff. Mpc/Ayale Ndelo , RPA n°094, 24 novembre 2008).

On se rend ainsi compte que d’un côté, la loi sanctionne tout acte d’intromission,
conjonction ou d’intromission sexuelle, qui peut consister en la consommation des rapports
sexuels normaux se caractérisant par l’intromission, soit de l’organe sexuel de l’homme, soit
de toute autre partie du corps ou d’un objet quelconque dans la partie génitale de la femme.

Prise de manière générale, la nation de pénétration sexuelle renvoi à toute conjonction


ou intromission des sexes, tout acte de sodomie, de fellation été même d’introduction d’une
partie du corps de la victime, être humain, vivant, autre que l’agent.

Notons que le législateur ne sanctionne pas que les actes soient totalement
consommés. En effet, l’acte matériel de viol sera valablement établi, même lorsqu’ il n’a été
que superficiellement accomplis. Le fait d’introduire le doigt dans les organes génitaux de la
femme est également constitutif de l’acte matériel de l’infraction de viol.

- Conjonction sexuelle perpétrée par une femme

Le législateur prévoit l’hypothèse où une femme oblige un homme à introduire son


organe dans son vagin. Il en est ainsi d’une femme qui enivre ou drogue un homme, le
caresse et l’entraîne à introduire son pénis dans le vagin. C’est également le cas des femmes
qui ont capturé des hommes et les ont contraints au moyen des armes à des conjonctions
sexuelles. Une femme de dix-neuf ans qui impose des relations sexuelles à un vieil homme de
93 ans sera poursuivie pour viol. Ainsi, il est clair que la victime du viol peut être aussi bien
du sexe masculin. Également, l’auteur de l’infraction peut être une femme. Dans le cas de la
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femme coupable, il suffit qu’elle oblige un homme à introduire son organe sexuel dans le
sien.

Cette conjonction peut se faire à l’endroit d’un mineur, lorsqu’une femme oblige un enfant à
introduire son organe sexuel dans le sien. Elle le peut par la force (violence), par menaces,
par ruse, en contrepartie d’une somme d’argent ou en misant sur la naïveté ou la curiosité du
mineur. Il appert de la loi portant protection de l’enfant que la femme qui oblige un enfant à
exposer son organe sexuel à des attouchements par une partie de son corps ou par un objet
quelconque commet le viol (Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant,
article 171 point b).
- L’intromission d’un organe sexuel dans l’anus ou dans la bouche

Il est ici question de l’intromission d’un organe sexuel, d’une autre partie du corps, d’un objet
dans un orifice du corps. La victime du viol peut être aussi bien de sexe masculin que de sexe
féminin. Cette pénétration peut revêtir pour la femme l’intromission du pénis dans un orifice
autre que le vagin, la bouche par exemple. Concernant le viol commis par l’anus et par la
bouche, le tribunal de grande instance de Bukavu a condamné sieur SHUMBE alias Willy,
pasteur de son état en date du 28 novembre 2008 pour viol de plusieurs garçons mineurs (TGI
Bukavu, Aff. MP c/ Shumbe Otshinga alis Willy, RP 1950, 28 novembre 2008).
- Le viol par introduction d’une autre partie du corps ou d’un objet dans le vagin.

C’est le cas de l’intromission d’un objet autre que le sexe de l’homme dans le vagin de la
femme. « Toute personne qui aura introduit, même superficiellement, toute autre partie du
corps ou un objet quelconque dans le vagin » (Loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et
complétant le code pénal, article 170 point c). « Toute personne qui introduit, même
superficiellement, toute autre partie du corps ou un objet quelconque dans le vagin d’une
enfant » (Loi n° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant, article 171).
C’est l’introduction dans l’organe génital d’une femme ou d’une fille d’un membre du
corps autre que le sexe mâle ou encore tout objet. Il peut s’agir des ongles, des doigts, des
orteils. Il peut s’agir aussi de la langue. L’acte peut se réaliser aussi par l’introduction
d’objets quelconques dans les parties génitales d’une femme ou d’une mineure. Tel est le cas
de l’introduction d’un bâton, d’un œuf, ou d’un instrument médical sans justification, un
objet de masturbation…

b. L’absence du consentement (contre la volonté)


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L’absence de consentement est le défaut de consentement. Le consentement est la


libre expression d’un accord. C’est aussi l’acquiescement manifesté par une personne
majeure en l’occurrence à un acte sexuel.

Pour que l’infraction de viol soit établie le législateur exige le défaut de consentement.
Il y a absence de consentement lorsque le consentement de la victime adulte est paralysé suite
aux violences ou menaces graves, par contrainte à l’encontre d’une personne, directement ou
par l’intermédiaire d’un tiers, soit par surprise, par pression psychologique, soit à l’occasion
d’un environnement coercitif, soit en abusant d’une personne qui, par le fait d’une maladie,
par l’altération de ses facultés ou par toute autre cause accidentelle aurait perdu l’usage de ses
sens ou en aurait été privé par quelque artifices» (Loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant
et complétant le code pénal, article 170)

Pour les victimes mineures, il y a la consécration de l’incapacité pour le mineur à donner un


consentement libre et volontaire. Il y a présomption d’absence de consentement de la victime.
Lorsque la victime du viol est un enfant, le défaut de consentement est absolu. Le
consentement de la victime mineure âgée de moins de dix-huit ans et la circonstance qu’elle
était déjà déflorée constituent à coup sûr l’infraction de viol parce que les relations sexuelles
dans ces cas sont présumées commises avec violence (BONY CIZUNGU, 2011, p.591).
Le rapprochement charnel de sexes effectué avec consentement d’une personne,
garçon ou fille n’ayant pas dix-huit ans équivaut à l’absence de consentement et partant
constitue un viol (Loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le code pénal,
article 170)

Le législateur entend protéger les enfants contre la violence et l’agression sexuelle.


Même quand le prévenu allègue l’amitié ou qu’il a été trompé par une mineure qui lui aurait
dit qu’elle est âgée de vingt ans, lorsque le rapport médical ou l’acte de l’officier de l’état
civil atteste la minorité, l’infraction de viol sera établie.

Lorsque la victime tente de disculper le prévenu pour consolider ses chances de


mariage ou par pression, ou pour préserver des bonnes relations avec le père des œuvres de
ses entrailles les juges se feront l’obligation de consolider le caractère absolu du défaut de
consentement dans le chef d’une mineure.

A la rigueur le juge pourrait atténuer ou individualiser la peine à prononcer et non


acquitter le prévenu. Le viol ne peut être évoqué que si les divers actes matériels de
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possession du corps d’autrui sont concrétisés par la violence, la ruse, les menaces graves, la
contrainte, à l’occasion d’un environnement coercitif.

Section 2. L’administration de moyens de preuves en matière de violences


sexuelles

Dans cette section, nous allons analyser certains moyens de preuves en matière de
violences sexuelles liés à la procédure judiciaire et le cas échéant, voir comment palier à
certaines difficultés dans la découverte de la vérité.

§1. Les moyens de preuves dans la procédure de violences sexuelles à la lumière


d’une bonne justice

Avant d’aborder les preuves, il est important de rappeler que le législateur congolais prévoit
le viol. Ceux-ci peuvent être de sexe masculin ou féminin. Toute conjonction sexuelle avec
un homme ou une femme sans son consentement est infractionnelle. L’introduction d’une
partie du corps ou d’un quelconque objet dans le vagin d’une femme constitue le viol. Le
prévenu qui a introduit son doigt majeur de la main droite dans le vagin d’une enfant âgée de
sept ans a commis le viol. (A. MBAMBU,. p.12).

Parmi les victimes des violences sexuelles, nous pouvons citer le cas des mineurs qui
sont trop affectés par ce phénomène.

Le mineur au sens de la loi est la personne qui n’a pas atteint dix-huit ans d’âge. Le viol des
enfants dont les organes sont encore trop étroits du fait de l’âge en l’occurrence moins de
douze ans est devenu monnaie courante. Comme nous l’avons dit le législateur prévoit aussi
le cas des femmes qui obligent des enfants à introduire même superficiellement leurs organes
dans les siens. La force (violence), les menaces, la ruse, en contrepartie d’une somme
d’argent, la naïveté ou la curiosité du mineur sont les méthodes employées (A. MBAMBU,
p.13).
Le viol est établi par exposition de l’organe sexuel du mineur à des attouchements auxquels
se livre une femme. Les attouchements constitutifs du viol doivent être commis par une
femme adulte sur le sexe d’un mineur. Cela s’entend, les attouchements du sexe d’un homme
majeur par une femme ou une mineure sont constitutifs d’attentat à la pudeur. Le viol des
mineurs est aussi caractérisé par simple « rapprochement charnel de sexes ». Autrefois le
rapprochement de sexes était une variante de la conjonction sexuelle. Par la loi du 20 juillet
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2006, spécialement l’article 170 est réputé viol à l’aide de violences, le seul fait du
rapprochement charnel de sexes commis sur une personne âgée de moins de dix-huit ans. Est
réputé viol à l’aide de violences, le seul fait du rapprochement charnel de sexes commis sur
les personnes des enfants de tout sexes âgés de moins de dix-huit ans (A. MBAMBU,p.16).
Le fait de s’introduire nuitamment dans la chambre d’une enfant âgée de 13 ns, de lui
ôter les habits et de consommer avec elle des relations sexuelles constitue l’infraction. Le fait
pour la victime mineure d’avoir des mœurs faciles et d’avoir entretenu des relations sexuelles
avec d’autres personnes ne constitue pas des circonstances élusives de l’infraction de viol
mais bien une simple circonstance atténuante etc.

Le mode de preuve de l’acte sexuel n’est pas réglé par la loi et donc la règle de la
liberté des moyens de preuve s’applique, ainsi que celle de la libre appréciation par le juge
des preuves présentées, sous réserve de leur régularité ou légalité.

Les juridictions se basent souvent sur des certificats médicaux. Depuis la Loi sur les
violences sexuelles de 2006, l’article 14bis du Code de Procédure Pénal dispose que le
Ministère Public ou le juge doivent d’office requérir un médecin et un psychologue « afin
d’apprécier l’état de la victime des violences sexuelles et de déterminer les soins appropriés
ainsi que d’évaluer l’importance du préjudice subi par celle-ci et son aggravation ultérieure».
Dans plusieurs décisions analysées on constate que le tribunal se base sur des certificats
médicaux, sans qu’il soit toujours indiqué si ceux-ci ont été établis à la demande de la victime
ou suite à une requête judiciaire. Souvent, le certificat est établi par un infirmier,
probablement faute de médecin disponible (A. MBAMBU, p.12).
L’Expertise médico-légale
L'expertise médico-légale est très importante. Elle est une première constatation de
l'infraction de viol (violences sexuelles).

Le but de cette expertise médicale est de :

- Confirmer un contact sexuel récent ;


- Constater par des preuves visuelles qu'il y a eu emploi de la force ou de moyens de
coercition ;
- Confirmer le récit de la victime ;
- Récolter si possible, les informations qui pourraient contribuer à identifier l'agresseur.

Tout médecin agréé est apte à être expert et peut établir un certificat médico-légal
sous serment. Mais il appartient au juge et au ministère public de désigner l'expert. Il est donc
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important que la victime se fasse examiner par un médecin expert qui aura été désigné par le
ministère public.

Dans l’analyse de cette preuve, il s’observe dans la pratique une certaine incohérence
dans le rapport produit par les médecins lorsque ce dernier se retrouve dans une situation où,
non seulement la période de la commission de l’acte et sa saisine est largement dépassée. La
loi exige qu’il y ait cette expertise dans le 72h au moins après que l’acte ait été commis.
Mais, il est constaté dans certains cas, pour de raisons non justifiées, le médecin va sortir son
expertise après plusieurs jours de la commission de l’acte sexuel avec comme conséquence,
l’incohérence dans les résultats attendus.

Un autre souci, c’est la corruption dans le chef de la famille de la victime qui


s’arranger avec le médecin pour que le présumé auteur soit à tout prix condamné par la
juridiction compétente.

Comme solution, il faut que le juge puisse avoir un œil beaucoup plus vigilent dans
l’appréciation des preuves qu’on lui soumet mais appliquer les conséquences qui
découleraient du non-respect du médecin expert de son.

a. Preuve de minorité d’âge s’il s’agit d’une victime mineure


Au regard de l’article 41 alinéa premier de la constitution de la RDC : l’enfant mineure est
toute personne, sans distinction de sexe, qui n’a pas encore atteint 18 ans révolus
(Constitution de la RDC du 18 février 2006, JO, article 41).
Issu d’un mariage ou pas, tout enfant congolais a le droit d’être enregistré au registre
de l’Etat civil. Par cette procédure, il reçoit ainsi son certificat de naissance, un document très
important. Mais en République démocratique du Congo, cette procédure d’identification est
méconnue et mal comprise par la population.

La loi N° 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant en son article 16


dispose que : « Tout enfant a le droit d’être enregistré à l’État civil dans les quatre-vingt-dix
jours qui suivent sa naissance, conformément à la loi. L’enregistrement s’effectue sans frais.
» Ce délai dépassé, il faut un jugement supplétif rendu par le tribunal pour obtenir l’acte de
naissance.

Pour que soit établit l’infraction de viol d’enfant, il faut que soit démontré la minorité
d’âge de la victime.
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L’âge de la majorité civile est de 18 ans en République Démocratique du Congo.


Parfois, des attestations de naissance sont disponibles pour prouver la minorité. Or, Pour
combler le manque d’enregistrement de naissances et donc de certificats de naissance dans
beaucoup de régions en RDC, le législateur a prévu un autre moyen de preuve. Le nouvel
article 167 alinéa 2 in fine du Code Pénal dispose que « L’âge de l’enfant pourra être
déterminé par examen médical, à défaut d’état civil ». Plusieurs décisions se basent sur de
tels certificats comme preuve de la minorité de la victime (Code pénal de la RDC tel que
modifié et complété par la loi no06/019 du 20 juillet 2006, article 167)

Néanmoins, cette nouvelle disposition prête à confusion : certaines juridictions


l’interprètent à juste titre, comme un moyen facultatif ou additionnel de preuve, se basant sur
l’usage du mot « pourra ». Par contre, d’autres déduisent de cette disposition que les
certificats médicaux et les actes de naissance sont les seuls moyens de preuve acceptables.
Ainsi, la Cour d’Appel de Bukavu (sous RPA 2435 du 16/avril 2009) déclare non prouver
l’âge de la victime, en absence de certificat médical ou d’attestation de naissance, en
motivant que l’article 167 alinéa 2 in fine du Code Pénal est d’interprétation stricte.

Il s’observe une pratique à laquelle, devant le juge, on admet les preuves comme le
bulletin scolaire de l’enfant. Alors, on se pose la question de savoir si son authenticité serait
acceptable ou pas surtout que certaines écoles à Goma par exemple fonctionnent sans les
documents complets.

b. Les procès-verbaux

Le procès-verbal est un moyen de preuve pourvu d’une autorité particulière du fait


qu’il émane d’un organe judiciaire, mais il appert de l’article 75 du code de procédure pénale
ordinaire que la valeur probante est laissée à l’appréciation du juge de fond.

En matière de violences sexuelles, on peut retenir les procès-verbaux d’interrogatoire,


d’audition, de constat, de saisi établis par les OPJ ou les OMP.

Les moyens des victimes selon lesquels leur âge serait déterminé par leurs
déclarations actées dans les procès-verbaux du ministère public nous pousse à analyser leur
valeur juridique.

En dépit du fait que l’article 74 du code de procédure pénale met en premier lieu la
lecture des procès-verbaux établis avant l’audience, il y a lieu de dire qu’il s’agit des procès-
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verbaux de constat de commission d’infraction et non d’enquête ou d’audition (Code de


procédure pénale, JO, article 74)

Tout en respectant la force probante que la loi rattache à certains actes (cas de PV
faisant foi jusqu’à preuve du contraire et des procès-verbaux allant jusqu’à inscription en
faux), il est entendu que le juge apprécie librement la force probante qu’il convient
d’attribuer aux procès-verbaux.

c. L’aveu

L’aveu consiste pour toute personne mise en cause, à reconnaitre en tout ou en partie à
travers les déclarations faites devant un organe judiciaire l’exactitude des faits répréhensibles
articulés en son encontre.

A l’heure actuelle, c’est l’aveu circonstancié et précis, c’est-à-dire celui par lequel
l’incriminé décrit les faits avec force détails, lesquels s’accordent ou sont étayés par d’autres
moyens de preuve, que le juge prend en compte pour former son intime conviction des lors
que cet aveu ne résulte d’aucune illégalité ni d’un procédé odieux.

L’aveu doit être soumis à la critique comme n’importe quel autre moyen de preuve,
elle doit être certaine, sincère et vrai parce que le plus grand nombre d’aveux se font sous
l’effet de l’intimidation, de la peur de la souffrance. Seuls sont probants les aveux précis et
circonstanciées (B. TSHOMBA, p.34).

d. Le témoignage

La preuve testimoniale est celle qui résulte des dépositions des témoins relatant devant
la justice les faits auxquels il a assisté ou ceux dont ils ont reçu un récit détaillé de l’auteur.
Les témoins constituent les yeux et les oreilles de l’organe d’enquête, poursuite, mais surtout
de l’organe de décision, effectivement ou supposé absent du lieu de la séance criminelle.

L’organe juridictionnel apprécie souverainement la force probante des témoignages


produits devant lui. En effet, si la preuve testimoniale est pour le juge pénale le mode le plus
ordinaire, tous les genres de preuves même les procès-verbaux des dépositions recueillis à
l’instruction préparatoires peuvent être admis à la condition d’être soumis au débat oral à
l’audience.

En matière de violence sexuelles, le témoin oculaire peut édifier l’instance sur le rôle
joué par l’accusé, les moyens utilisés, le lieu de la commission des faits, la durée éventuelle
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de la séance criminelle, etc. Cependant hormis les cas des viols spectaculaires perpétrés en
public ou devant des proches des victimes, la présentation par ces dernières des témoins
oculaires s’avère à l’évidence problématique dans les agressions sexuelles entourées de
discrétion par les agents. En conséquence, il ne serait point indiqué d’exiger des victimes la
présentation des témoins pour accorder du crédit à leur récit et établir ainsi la culpabilité de
l’infracteur (B. TSHOMBA, p.34).

L’administration de la preuve en matière de violence sexuelle pour mineur en RDC en


général et en particulier dans la ville de Goma pose un certain nombre de problème et nous
avons tenté de donner quelques solutions allant dans le sens d’une bonne administration de la
justice.

CHAPITRE II. DE LA REPRESSION DES VIOLENCES SEXUELLES


ENTRE EVOLUTION OU STAGNATION

Le Code pénal congolais modifié et complété par la loi N°06/018 du 20 juillet 2006 à travers
l’intégration des règles des droits humanitaires relatifs aux infractions de violences sexuelles.
De ce fait, elle prend largement en compte la protection des personnes les plus vulnérables,
notamment, les femmes, les enfants et les hommes victimes des infractions de violences
sexuelles. Elle contribue ainsi au redressement de la moralité publique, de l’ordre public et de
la sécurité dans le pays. Par rapport au Code pénal, les modifications portent principalement
sur les articles relatifs aux infractions de viol et d’attentat à la pudeur. Les dispositions
prévues complètent et érigent en infraction différentes formes de violences sexuelles, jadis
non incriminées dans le Code pénal et consacre la définition du viol conformément aux
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normes internationales applicables en la matière (loi nº 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et


complétant le code pénal congolais, JO, Exposé de motifs)
Dans le présent chapitre, nous allons parler du défaut de pertinence, de la qualité
officielle et de l’ordre hiérarchique en matière d’infractions relatives aux violences sexuelles
et d’autres formes des violences sexuelles qui constituent une évolution dans la répression de
ces infractions (section 1) et l’analyse jurisprudentielle en matière de violences sexuelles
(section 2).

Section 1. Du défaut de pertinence de la qualité officielle et de l’ordre hiérarchique en


matière d’infractions relatives aux violences sexuelles et d’autres formes des violences
sexuelles
Dans cette section, nous allons démontrer la pertinence des innovations qu’a apporté
la loi de 2006 sur les violences sexuelles en analysant les contours de chaque disposition
modifiée (§1) et les innovations par rapport à la procédure pénale lorsqu’une personne est
poursuivie pour viol (§2).

§1. Les innovations liées aux dispositions pénales


Dans ce paragraphe, nous allons aborder la qualité de la personne poursuivie (A) et
forme des violences sexuelles (B).

a. La qualité de la personne poursuivie pour l’infraction de viol.

La qualité officielle de l’auteur d’une infraction relative aux violences sexuelles ne peut en
aucun cas l’exonérer de la responsabilité pénale ni constituer une cause de diminution de la
peine (Loi Nº 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940
portant code pénal congolais, JO, article 42 bis)
C’est une innovation de taille dans la lutte contre les violences sexuelles en RDC car,
avant la modification du code pénal, certaines autorités jouissaient de leur qualité pour
enfreindre de manière délibérée la poursuite judiciaire. Mais aujourd’hui, la loi permet qu’on
puisse mettre la main sur quiconque serait soupçonné avoir commis l’infraction de viol.

L’article 42 (ter) renchérit en ces termes « l’ordre hiérarchique ou le commandement


d’une Autorité légitime civile ou militaire n’exonère nullement l’auteur d’une infraction
relative aux violences sexuelles de sa responsabilité.

b. Formes de violences sexuelles


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Il est institué plusieurs formes de violences sexuelles après modification du code


pénal congolais en 2006, lesquelles nous allons analyser les unes après les autres.

1. De l’attentat à la pudeur

Tout acte contraire aux mœurs exercé intentionnellement et directement sur une personne
sans le consentement valable de celle-ci constitue un attentat à la pudeur. Tout attentat à la
pudeur commis avec violences, ruse ou menaces sur la personne ou à l’aide de la personne
d’un enfant âgé de moins de dix-huit ans sera puni d’une servitude pénale de six mois à cinq
ans. L’âge de l’enfant pourrait être déterminé par un examen médical à défaut d’état-civil
(Loi Nº 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940
portant code pénal congolais, article 167)
L’attentat à la pudeur commis avec violences, ruse ou menaces sur des personnes de l’un ou
de l’autre sexe sera puni d’une servitude pénale de six mois à cinq ans. L’attentat à la pudeur
commis avec violences, ruse ou menaces sur la personne ou à l’aide de la personne d’un
enfant âgé de moins de dix-huit ans sera puni d’une servitude pénale de cinq à quinze ans. Si
l’attentant a été commis sur les personnes ou à l’aide des enfants de moins de 18 ans la peine
sera de cinq à vingt ans (Loi Nº 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le décret
du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais, article 168).

2. De l’incitation des mineurs à la débauche.

Quiconque aura attenté aux mœurs en incitant, facilitant ou favorisant pour satisfaire les
passions d’autrui, la débauche ou la corruption des personnes de l’un ou l’autre sexe, âgées
de moins de 18 ans, sera puni d’une servitude pénale de trois mois à cinq ans et d’une
amende de cinquante mille à cent mille francs congolais constants (Loi Nº 06/018 du 20
juillet 2006 modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal
congolais, article 172).
Le fait énoncé à l’article précédent sera puni d’une servitude pénale de dix à vingt ans
et d’une amende de cent mille à deux cent mille francs congolais constants, s’il a été commis
envers un enfant âgé de moins de dix ans accomplis.

Si l’infraction prévue à l’article 172 ci-dessus a été commise par le père, la mère, le
tuteur, le coupable sera, en outre, déchu de l’autorité parentale ou tutélaire conformément à
l’article 319 du Code de la famille
P a g e | 27

3. Du souteneur et du proxénétisme

Sera puni d’une servitude pénale de trois mois à cinq ans et d’une amende de
cinquante mille à cent mille francs congolais constants :

- Quiconque, pour satisfaire les passions d’autrui, aura embauché, entraîné ou


détourné, en vue de la débauche ou de la prostitution, même de son consentement, une
personne âgée de plus de dix-huit ans ; l’âge de la personne pourra être déterminé par examen
médical, à défaut d’état-civil ;

- Quiconque aura tenu une maison de débauche ou de prostitution ;

- Le souteneur : est souteneur celui qui vit, en tout ou en partie, aux dépens d’une
personne dont il exploite la prostitution ;

- Quiconque aura habituellement exploité de quelque autre façon, la débauche ou la


prostitution d’autrui. Sera puni de la même peine qu’à l’alinéa précédent :

- Quiconque aura diffusé publiquement un document ou film pornographique aux


enfants de moins de dix-huit ans ;

- Quiconque fera passer à la télévision des danses ou tenues obscènes, attentatoires aux
bonnes mœurs.
Lorsque la victime est un enfant âgé de moins de dix-huit ans, la peine est de cinq à vingt ans
(Loi nº 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940 portant
code pénal congolais, JO, article 174b).
4. De la prostitution forcée

Quiconque aura amené une ou plusieurs personnes à accomplir un acte ou plusieurs actes de
nature sexuelle, par la force, par la menace de la force ou de la coercition ou encore en
profitant de l’incapacité desdites personnes à donner librement leur consentement en vue
d’obtenir un avantage pécuniaire ou autre, sera puni de trois mois à cinq ans de servitude
pénale (Lloi nº 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le décret du 30 janvier 1940
portant code pénal congolais, JO, article 174 c)
5. Du harcèlement sexuel

Quiconque aura adopté un comportement persistant envers autrui, se traduisant par


des paroles, des gestes, soit en lui donnant des ordres ou en proférant des menaces ou en
imposant des contraintes, soit en exerçant des pressions graves, soit en abusant de l’autorité
P a g e | 28

que lui confèrent ses fonctions en vue d’obtenir de lui des faveurs de nature sexuelle sera
puni de servitude pénale de un à douze ans et d’une amende de cinquante à cent mille francs
congolais constants ou d’une de ces peines seulement. Les poursuites seront subordonnées à
la plainte de la victime.

6. De l’esclavage sexuel

Sera puni d’une peine de cinq à vingt ans de servitude pénale et d’une amende de
deux cent mille francs congolais constants, Quiconque aura exercé un ou l’ensemble des
pouvoirs associés au droit de propriété sur une personne, notamment en détenant ou en
imposant une privation similaire de liberté ou en achetant, vendant ou prêtant, troquant ladite
personne pour des fins sexuelles, et l’aura contrainte à accomplir un ou plusieurs actes de
nature sexuelle.

7. Du mariage forcé

L’article 174d du code pénal révisé renchérit en ces termes : « Sans préjudice de
l’article 336 du Code de la famille, sera puni d’une peine d’un à douze ans de servitude
pénale et d’une amende ne pouvant être inférieure à cent mille francs congolais constants,
toute personne qui, exerçant l’autorité parentale ou tutélaire sur une personne mineure ou
majeure, l’aura donnée en mariage, ou en vue de celui-ci, ou l’aura contrainte à se marier. Le
minimum de la peine prévu à l’alinéa 1er est doublé lorsqu’il s’agit d’une personne âgée de
moins de dix-huit ans. »

8. De la mutilation sexuelle

La loi punie d’une peine de servitude pénale de deux à cinq ans et d’une amende de
deux cent mille francs congolais constants, quiconque aura posé un acte qui porte atteinte à
l’intégrité physique ou fonctionnelle des organes génitaux d’une personne. Lorsque la
mutilation a entraîné la mort, la peine est de servitude pénale à perpétuité.

9. De la transmission délibérée des infections sexuellement transmissibles


incurables

La loi punie d’une peine de servitude pénale à perpétuité et d’une amende de deux
cent mille francs congolais constants, quiconque aura délibérément contaminé une personne
d’une infection sexuellement transmissible incurable.

10. Du trafic et de l’exploitation des enfants à des fins sexuelles


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Tout acte ou toute transaction ayant trait au trafic ou à l’exploitation d’enfants ou de toute

personne à des fins sexuelles moyennant rémunération ou un quelconque avantage, est puni

de dix à vingt ans de servitude pénale (Li nº 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et

complétant le décret du 30 janvier 1940 portant code pénal congolais, JO, article 174j).

11. De la grossesse forcée

Avec la modification du code pénal congolais en 2006, la loi punie d’une peine de
servitude pénale de dix à vingt ans, quiconque aura détenu une ou plusieurs femmes de force
ou par ruse

12. De la stérilisation forcée

Sera puni de cinq à quinze ans de servitude pénale, quiconque aura commis sur une
personne un acte de nature à la priver de la capacité biologique et organique de reproduction
sans qu’un tel acte ait préalablement fait l’objet d’une décision médicale justifiée et d’un libre
consentement de la victime.

13. De la prostitution d’enfants

Sera puni de servitude pénale de cinq à vingt ans et d’une amende de deux cent mille
francs congolais constants, quiconque aura utilisé un enfant de moins de dix-huit ans aux fins
des activités sexuelles contre rémunération ou toute autre forme d’avantage. Si l’infraction a
été commise par une personne exerçant l’autorité parentale ou tutélaire, le coupable sera, en
outre, déchu de l’exercice de l’autorité parentale ou tutélaire, conformément à l’article 319 du
Code de la famille (Loi Nº 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le décret du 30
janvier 1940 portant code pénal congolais, JO, 174n).

§2. De la procédure de l’infraction de violences sexuelles après modification du code de


procédure pénale
Quelques innovations viennent d’être introduites dans le Code pénal en vue de
renforcer la répression des infractions liées aux violences sexuelles, de plus en plus
fréquentes dans nos sociétés. Pour atteindre cet objectif, certaines dispositions du Code de
procédure pénale méritent d’être modifiées et complétées en vue d’assurer la célérité dans la
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répression, de sauvegarder la dignité de la victime et de garantir à celle-ci une assistance


judiciaire

Bien plus, toujours dans le souci de renforcer la répression, la possibilité de paiement d’une
amende transactionnelle prévue pour faire éteindre l’action publique a été supprimée en
matière de violences sexuelles en privilégiant la peine de servitude pénale principale.
S’agissant, par ailleurs, de la dignité de la victime, loi la protège la victime en entourant son
procès avec beaucoup de discrétions (Loi Nº 06/019 du 20 juillet 2006 modifiant et
complétant le Décret du 06 août 1959 portant Code de Procédure pénale congolaise, JO,
Exposé des motifs).
Enfin, une autre innovation a été introduite dans le Code de Procédure Pénale où
désormais les infractions relatives aux violences sexuelles sont ajoutées aux infractions
flagrantes pour lesquelles la formalité d’informer l’autorité hiérarchique n’est pas requise
avant toute arrestation du présumé coupable, cadre public.

a. Du délai

Sans préjudice des dispositions légales relatives à la procédure de flagrance, l’enquête


préliminaire en matière de violence sexuelle se fait dans un délai d’un mois maximum à partir
de la saisine de l’autorité judiciaire. L’instruction et le prononcé du jugement se font dans un
délai de trois mois maximums à partir de la saisine de l’autorité judiciaire. L’enquête de
l’Officier de Police Judiciaire est de portée immédiate. Elle est menée sans désemparer de
manière à fournir à l’Officier du Ministère Public les principaux éléments d’appréciation.
L’Officier de Police Judiciaire, saisi d’une infraction relative aux violences sexuelles, en
avise dans les 24 heures l’Officier du Ministère Publique dont il relève.1

Durant toutes les phases de la procédure, la victime est assistée d’un Conseil.

L’amende transactionnelle prévue à l’article 9 ci-dessus ne s’applique pas aux


infractions de violences sexuelles.

Conformément aux articles 48 et 49 ci-dessous, l’Officier du Ministère Public ou le juge


requiert d’office un médecin et un psychologue, afin d’apprécier l’état de la victime des
violences sexuelles et de déterminer les soins appropriés ainsi que d’évaluer l’importance du
préjudice subi par celle-ci et son aggravation ultérieure (Loi Nº 06/019 du 20 juillet 2006
portant Code de Procédure pénale congolaise, article 14 bis).
1
Article 7bis de loi Nº 06/019 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 06 août 1959 portant
Code de Procédure pénale congolaise
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b. Quelques dérogations dans l’administration de la preuve en matière des


violences sexuelles

A titre dérogatoire, en matière d’infractions relatives aux violences sexuelles, les


règles suivantes s’appliquent pour l’administration de la preuve :

1. Le consentement ne peut, en aucun cas, être inféré des paroles ou de la conduite


d’une victime lorsque la faculté de celle-ci à donner librement un consentement valable a été
altéré par l’emploi de la force, de la ruse, de stupéfiant, de la menace ou de la contrainte ou à
la faveur d’un environnement coercitif ;

2. Le consentement ne peut, en aucun cas, être inféré du silence ou du manque de


résistance de la victime des violences sexuelles présumées ;

3. La crédibilité, l’honorabilité ou la disponibilité sexuelle d’une victime ou d’un


témoin ne peut en aucun cas être inféré de leur comportement sexuel antérieur ;

4. Les preuves relatives au comportement sexuel antérieur d’une victime des violences
sexuelles ne peuvent exonérer le prévenu de sa responsabilité pénale (Loi Nº 06/019 du 20
juillet 2006 portant Code de Procédure pénale congolaise, article 14 ter)

c. Les immunités

Dans la procédure des infractions de violences sexuelles, les bénéficiaires des


immunités voient leurs privilèges tomber. Lorsqu’une autorité est poursuivie pour l’infraction
des violences sexuelles, aucune autorisation de poursuite par un quelconque service n’est
émise. Il doit être traité comme tout le monde, mais il a quand même la présomption
d’innocence jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie.

Section 2. Analyse jurisprudentielle

Dans cette section, il sera question d’analyser quelques jugements rendus par le
tribunal militaire de garnison de Goma en matière de violences sexuelles (§1) et faire un
point de vue personnel par rapport à ces décisions judiciaires (§2)

§1. Examen des jugements rendus en matière de violences sexuelles

I. Le jugement rendu sous RP 4214/022


a. Présentation de l’affaire
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Le tribunal Militaire de Garnison de Goma a rendu un jugement à son audience


publique du 26/05/2023 où étaient présents :

 Capitaine Magistrat BYAMUNGU MUNANIRA Président,


 Capitaine KITUMAINI SIMBA Juge assesseur,
 Lieutenant KONGOLO SOMBO Juge assesseur,
 Sous-lieutenant KIKUKAMA Bonheur Juge assesseur,
 Sous-lieutenant NGUME Albert Guylain juge assesseur.

Avec le concours du capitaine Magistrat LUKANDJILA BATANGWISHI ELIAS


Premier substitut de l’Auditeur Militaire de Garnison représentant le Ministère Public et
l’assistance du Lieutenant MOSENZI NGHU Adrien, Greffier du siège.

Le Tribunal avait été saisi par une décision de renvoi de l’Auditeur Militaire de
Garnison de Goma du 07/10/2022 et notifié au prévenu lequel est poursuivi pour avoir à
KIBATI village de ce nom, situé dans la chefferie de BUKUMU dans le territoire de
NYIRAGONGO, province du Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo, le 20
juillet aux environs de 16heures, commis un viol d’enfant à l’aide des violences sur la
personne de YEREMIA NYANDWI âgée de 10 ans, en introduisant son pénis dans l’anus de
la victime.

Faits prévus et punis par les articles 170-171 loi portant protection d’enfant.

Oui, le ministère public ou la partie civile dans son réquisitoire sollicite à ce qu’il
plaise au tribunal de céans de dire :

 Etablie en fait comme en droit l’infraction de viol d’enfant mise à charge du prévenu
et le condamner aux peines qui seront requises par l’organe de la loi ;
 Condamner le prévenu au paiement de la somme de 8.000 dollars américains
équivalent en franc congolais à titre des dommages et intérêts pour les préjudices
subis
Ainsi, vous ferez justice ;

Oui, le Ministère Public tendant à ce qu’il plaise au tribunal de céans de dire établi en
fait comme en droit l’infraction de viol d’enfant mise à charge du prévenu, le condamner à 20
ans de SPP, dire recevable et fondée la demande de la partie civile et d’y faire droit.

Et ça sera justice ;
P a g e | 33

Oui, le prévenu d’y faire droit et moyens de défens Loi Nº 06/019 du 20 juillet 2006
portant Code de Procédure pénale congolaise, article 14 Loi Nº 06/019 du 20 juillet 2006
portant Code de Procédure pénale congolaise, article 14 tant pour lui-même que par son
conseil tendant à plaider non coupable pour la prévention de viol d’enfant mise à sa charge et
sollicite son acquittement purement et simplement et dire recevable mais non fondée la
demande de la partie civile.

b. Position des juges


1. Quant aux faits

Il ressort des pièces du dossier et de l’instruction faite aux audiences publiques qu’en
date du 21 juillet 2022, dame TWIZERE SERUTOKE Jacqueline avait informé à l’officier de
police judiciaire que son fils YEREMIA NYANDWI âgée de 10 ans vers 16heurs entrain de
paitre les moutons, avait croisé le bouvier prévenu BAUMA dans la ferme de sieur DEO
KAMUNDU. A cette occasion, le prévenu avait pris l’enfant et l’imposa une relation sexuelle
par voie annale donc, la sodomie.

Après cela, la victime sera conduite directement au centre de santé de KIBATI pour
les soins appropriés, l’infirmier traitant a constaté ceci : « à l’examen général : état altéré par
la douleur aggravée par la marche et tout mouvement des membres inférieurs suite aux
lésions anales saignantes ».

Lors de son audition devant le Ministère Public, le prévenu passe aux aveux en ces
termes : « c’est vrai j’ai violé l’enfant répondant au nom de YEREMIA, mais c’est à cause de
l’ivresse et du chanvre qui m’ont poussé à commettre l’acte.

2. Analyse des faits

Dans son réquisitoire, l’organe de la loi, a sollicité au tribunal de condamner le


prévenu à 20 ans de SPP pour des faits qui sont mis à sa charge. A l’appui de ses accusations,
l’organe de la loi a demandé au tribunal d’asseoir son intime conviction sur les aveux du
prévenu.

Outre, ces moyens, l’organe de la loi a sollicité au tribunal de se référer aussi au


certificat médical qui renseigne la manifestation de la commission de l’infraction.
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Dans ses moyens de défense, le prévenu, par le biais de son conseil a plaidé non
coupable pour viol d’enfant en disant qu’il n’y a pas assez d’éléments de preuve. Ainsi, le
conseil de prévenu sollicite son acquittement.

De son côté, le tribunal relève que, le rapport médical gisant au dossier corrobore avec
les déclarations du prévenu et celles de la victime que cette dernière a été livrée à la sodomie.

3. Quant au droit

Quant à la forme, conformément aux dispositions de l’article 246 alinéa 1er du Code
judiciaire Militaire, le tribunal de céans apprécie sa compétence. Etant donné que le prévenu
est civil de son état, le tribunal fonde sa compétence conformément aux dispositions des
ordonnances portant proclamation de l’état de siège et les mesures d’application de l’état de
siège.

Quant au fond, l’infraction de viol requiert pour sa réalisation, la réunion des éléments
constitutifs ci-après :

 Un acte matériel de viol,


 L’âge de la victime et
 L’intention coupable.

S’agissant de l’acte matériel, il y a eu pénétration le 20 juillet 2022 par le prévenu à la


victime. Quant à l’âge, la victime est un mineur de 10 ans et le prévenu a agi en connaissance
de cause et de manière délibérée et réfléchie.

Pour toutes ces raisons, le tribunal Militaire de Garnison, statuant contradictoirement


à l’égard du prévenu et de la partie civile.

Le Ministère Public entendu dans ses réquisitoires

En conséquence, condamne à 14 ans de SPP pour viol d’enfant et au paiement


d’amande de 1.000.000 FC et confirme sa détention.

Statuant sur l’action civile, la déclare recevable et fondée, condamne le prévenu de


payer la partie civile la somme de 2.000 USD.

II. Le jugement rendu sous RP 01852/021

a. Présentation de l’affaire
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Le tribunal Militaire de Goma a rendu un jugement à son audience du 06 septembre


2021 qui a opposé l’Auditeur Militaire de Garnison, ministère public et parties civiles
KAVIRA MUKURUTSI et KAVIRA KALIVOLO jeannette contre la prévenue KAHINDO
BAMWITE Julienne. Cette cause avait comme composition :

 Major magistrat AMSINI BULAIMU Lazare, Président,


 Pierrot ELONGO MUYUNGI, juge,
 Capitaine SUMBU ISSAMBA Charles, juge assesseur,
 Capitaine KABULO WA KABULO, juge assesseur,
 Capitaine KALOMBO Félicien, juge assesseur,

Avec le concours du Ministère public représenté par le Major magistrat UMBA


KALEMBE Aimé, Auditeur militaire de Garnison de Goma, et l’assistance du Capitaine
KANZA Blaise, greffier du siège.

Le tribunal avait été saisi par une requête aux fins de fixation d’audience établie par le
Procureur de la République du 29/03/2021 lequel est poursuivie pour avoir à RUBAYA,
localité de ce nom, offert l’enfant KAHAMBU KAGHENI ORIPA, âgée de 14 ans aux
hommes pour la prostitution en vue de se procurer contre rémunération en argent dont les
montant n’a pas été déterminé ;

Avoir dans les mêmes circonstances offert l’enfant KAVIRA BONANE Noëlla âgée de
14 ans aux hommes pour les mêmes fins. Faits prévus et punis par l’article 182 de la loi
N°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant.

Oui, les parties civiles par la voie de leurs conseils, ont conclus qu’il soit établi en faits
comme en droit l’infraction de proxénétisme mise à charge de la prévenue et la condamner
aux peines qui sont requises par le ministère public et demandent une somme de dix mille
dollars américains à titre de dommages et intérêts. Et ce sera justice

Oui, la prévenue dans ses moyens de défense, plaide non coupable et sollicite du tribunal
son acquittement.

c. Position du juge
1. En droit quant à la forme

Dans l’analyse des dispositions des articles 97, 98 et 246 du code judiciaire militaire,
le tribunal militaire de Garnison est compétent pour connaitre l’affaire. Dans le cas sous
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examen, la prévenue a commis son forfait à RUBAYA dans le territoire de MASISI, mais
aussi la juridiction est donc compétente personnellement du fait de la proclamation de l’Etat
de siège au Nord-Kivu.

2. En droit quant au fond

L’infraction de proxénétisme a été retenue par le juge à charge de la prévenue du fait


que les actes matériels ont été accomplis en l’occurrence, la prévenue avait utilisé les deux
victimes à ses clients à des fins sexuelles contre rémunération en argent qu’elle percevait à
chaque opération. S’agissant de l’absence du consentement, les deux victimes étaient
mineures d’âge, d’où, leur consentement ne vaut.

Le seul fait d’utiliser les enfants à des fins sexuelles contre rémunération en argent,
constitue l’intention coupable. Le juge a condamné la prévenue à 20 ans de SPP.

III. Le jugement rendu sous RP 3127/021


a. Présentation de l’affaire

Le tribunal militaire de Garnison de Goma a rendu un jugement à son audience


publique du 13/05/2022 où siégeaient :

 Major magistrat AMSINI BULAIMU Lazare, Président ;


 Williams BOKONDA BASELE, juge de carrière ;
 Capitaine KALONGO Félicien, juge assesseur ;
 Capitaine SUMBU ISSAMBA Charles, juge assesseur ;
 Capitaine KABULO WA KABULO, juge assesseur ;

Avec le concours du Ministère public représenté par le capitaine magistrat Joseph


MUNKULU, premier substitut de l’Auditeur Militaire de Garnison de Goma, et l’assistance
du capitaine NTONI NKANGI Emmanuel, Greffier du siège.

Le tribunal a été saisi par une décision de renvoi de l’Auditeur Militaire de Garnison
en date du 02/11/2021 et notifiée à la prévenue laquelle est poursuivie pour avoir commis le
viol d’enfant à KITSHANGA, plus précisément dans l’hôtel de sieur MBULEKI BALUME
Alias en date du 06 octobre 2021, imposé le rapport sexuel au garçon NITANGA Abraham,
mineur de son état âgé de 15 ans révolus, par la pénétration de l’organe viril de ce dernier
dans son organe génital.

La prévenue est opposée à la partie civile NITANGA


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Le ministère public dans son réquisitoire tend à ce que le tribunal condamne la


prévenue à 20 ans de SPP

Oui, la prévenue dans ses moyens de défense présentés, tant à plaider non coupable et
sollicite son acquittement purement et simplement.

b. Position du juge
1. En droit quant à la forme

A la lecture des dispositions des articles 97, 98 et 246 du code judiciaire militaire et
l’ordonnance instituant l’état de siège au Nord-Kivu, le tribunal militaire de Garnison est
compétant territorialement, matériellement et personnellement.

2. En droit quant au fond

L’infraction de viol requiert trois éléments constitutifs dont : l’acte matériel, l’absence
du consentement et l’intention coupable.

En l’occurrence, la prévenue avait obligé à la victime d’introduire plusieurs fois son


organe sexuel dans ses parties intimes dans la nuit du 06 au 07 octobre 2021. Quant à
l’absence du consentement, la victime était mineure au moment de la commission de faits, il
y a défaut de consentement au préalable. L’intention coupable est cristallisée dès lors que
l’agent avait l’intention manifeste d’entretenir des relations sexuelles avec la victime.

Après une analyse minutieuse par le juge, déclare la prévenue coupable des faits mis à
sa charge et la condamne à 7 ans de SPP et aux dommages et intérêts d’une somme de
5.000$.

§2. Position personnelle par rapport aux différentes décisions rendues en matière de
violences sexuelles que nous venons d’analyser
Il ressort dans ces jugements que, la manifestation de la vérité dans un sens de
l’évolution de répression des infractions des violences sexuelles en RDC d’une part, et nous
allons relever notre analyse par rapport à l’appréciation des juges quant aux preuves qui lui
ont été présentés aux audiences si cela contribue à l’évolution ou stagnation de la répression
de violences sexuelles.

Il est vrai que la répression des infractions de violences sexuelles en RDC depuis la
promulgation de la loi du 20 juillet 2006, a connu une évolution allant dans le sens
d’éradiquer ce phénomène dans la société congolaise. Lorsque nous analysons la célérité et la
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procédure dans laquelle ces causes ont été portées devant le juge, il y a lieu de dire par
exemple qu’avant cette loi, les hommes n’étaient pas victimes de viol, encore moins le
proxénétisme n’était pas inclus comme fait infractionnel.

Ce sont là, les raisons qui nous poussent à dire sans être contredit qu’il y a évolution
dans la répression des infractions de violences sexuelles en RDC.

Il y a lieu de noter tout de même, qu’il y a encore un long chemin à parcourir pour
éradiquer ce phénomène en cherchant de solutions à l’appareil judiciaire et aux acteurs socio-
politiques dans notre pays.

Voilà de manière brève, l’analyse que nous pouvons donner par rapport aux décisions
judiciaires évoquées ci-haut.

CONCLUSION

Au terme de notre travail, il importe de rappeler qu’il a été question globalement de


faire une analyse critique sur la répression des violences sexuelles à travers la loi du 20 juillet
2006 s’il y a eu évolution ou stagnation.
Pour ce faire, la problématique tournait autour d’une analyse des conséquences liées
aux violences sexuelles, quelles sont alors les solutions que cette loi a apportées dans la
répression de ces infractions ?
Nous avons émis les hypothèses en ce sens que les conséquences des violences
sexuelles sont nombreuses sur la victime. Dans notre pays, de nombreuses femmes et filles
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victimes de violences sexuelles souffrent de complications médicales et de traumatismes


psychologiques graves, mais n’ont que très rarement accès à une assistance médicale et
psycho-sociale. Pour éviter cette stigmatisation et ses conséquences lourdes sur tout le plan,
la loi n° 06/018 du 20 juillet 2006 apporte plusieurs solutions dans la répression des
infractions liées aux violences sexuelles en ce sens qu’il était nécessaire d'adopter une
nouvelle législation dans la lutte contre les violences sexuelles qui s'avérer donc importante
surtout pour la société congolaise et les autres acteurs travaillant aux côtés des victimes.

Dans un premier temps, il a été question d’analyser la répression des violences


sexuelles selon la loi du 20 juillet en mettant l’accent sur l’évolution de la procédure pénale
spécifique dans le cadre de répondre efficacement à ce phénomène en passant par la véracité
des certains moyens mis en marche pour récolter ces différentes preuves dans le cadre de la
bonne marche de la procédure judiciaire devant le juge.

Dans un second lieu, nous avons abordé les solutions apportées par les innovations la
loi du 20 juillet 2006 sur les violences sexuelles. Nous avons analysé chacune de ces
innovations en mettant accent sur les formes des violences sexuelles et par la suite, nous ne
pouvons pas finir ce travail sans faire une analyse jurisprudentielle pour confronter la réalité
sociale à la pratique judiciaire en rapport avec la répression des infractions de violences
sexuelles en générale et celles pour mineur en particulier.

De manière définitive, nous pouvons affirmer que la répression des violences


sexuelles à travers la loi du 20 juillet 2006 a apporté une évolution en ce sens qu’il y a une
certaine célérité de la procédure, personne n’est épargnée dans la poursuite de ces infractions.
Il faut noter aussi, à l’heure actuelle, il y a un taux moins élevé par rapport aux années
d’avant la promulgation de la loi du 20 juillet 2006. Mais, nous ne pouvons pas tout de même
dire qu’il y a un long chemin à parcourir dans l’éradication de ce phénomène des violences
sexuelles. Certes, la loi est là, il faut un appareil judiciaire capable d’appliquer cette loi.

N’ayant pas épuise toutes les notions en rapport avec le présent travail, nous nous
laisserons volontiers d’être compléter par d’autres chercheurs.
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BIBLIOGRAPHIE

TEXTES OFFICIELS
Constitution de la République Démocratique du Congo du 18 février 2006.

Loi n°24/2002 du 18 novembre 2002 portant code pénal militaire congolais


Loi n˚ 06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 06 aout 1959 portant
Code de Procédure Pénale Congolais.

Loi n˚ 72/060 du 25 septembre 1972 portant code de justice Militaire


P a g e | 41

Loi n˚ 06/019 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le Décret du 30 janvier 1940 portant
code Pénale Congolais.

Loi n˚ 09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant.

Cour Militaire du Sud-Kivu audience foraine d’Uvira Affaire Mpc Ayale Ndelo, RPA n◦094,
24 novembre 2008, inédit

Tribunal de Grande Instance de Bukavu, Aff MP c/ Shumbe Otdhinga alis Willy, RP n◦1950,
28 novembre 2008, inédit

Tribunal Militaire de Garnison de Béni-Butembo, Aff c/ Sabwe Tshibanda RP n◦ 083/08, 29


aout 2008, inédit

Tribunal Militaire de Garnison de Goma, Aff MP Kahindo Bamwite, RP n◦ 01852-021, 04


septembre 2021, Inédit

Tribunal Militaire de Garnision de Goma, Aff Jeane Furaha, RP n◦312-021, 13 mai 2022,
inédit

Rapports

Amnesty International, « République Démocratique du Congo. Violences sexuelles : un


urgent besoin de réponses adéquates », Disponible sur www.jurisafrica.com

Humann Right Watch, « En quête de justice : Poursuivre les auteurs de violences sexuelles
commises pendant la guerre au Congo, Rapport, mars 2006 vol.17, No, p.18.

OUVRAGES
CHIZUNGU NYANGEZI B, Les Infractions de A à Z, Edition Laurent NYANGEZI,
Kinshasa, 2011, p.583.
COTE A, BEAULAC S et DEVINAT M, Interprétation des lois, 4e éd, Montréal, Thémis,
2009.
Désiré BALUME, « Etat de lieux de la situation socio juridique des viols et violences
sexuelles faites aux femmes et aux filles mineures du Nord-Kivu : cas de Goma et ses
environs », in Actes de la journée de réflexion sur « l’accompagnement juridique des femmes
et filles victimes de violences sexuelles », Goma, 28 novembre 2005.
P a g e | 42

GRAWITZ M, Méthodes des sciences sociales, éd. Dalloz, Paris, 1976.


JEAN LOUIS BL, Méthodologie juridique, Paris, Puf, coll. Thémis droit privé, 2001.
MASWA MOMBO, « La répression des infractions se rapportant aux violences sexuelles
dans le contexte de crise de la justice congolaise : cas du viol », disponible sur
www.hamanlegal.com. Consulté le 20 septembre 2023.
MATOKOT-M, Viol des femmes dans les conflits armés et thérapies familiales. Cas du
Congo Brazzaville, L’Harmattan, Paris, 2003.
MBAMBU A., « analyse critique de la procédure de violence sexuelle », Disponible sur
www.juriscop.com., Consulté le 12 juin 2023.
MERLE et QVITU, Traité de droit criminel, Paris, 5e éd. Cujas, 2001.
MOTULSKI H, Principes d’une réalisation méthodique du droit privé, Paris, Dalloz, 2009.
NYABIRUNGU MWENYE S, Traite de droit pénal général congolais, 2ème éd., EUA,
Kinshasa, 2007. TCHIBANGU A., “analyse critique de la procédure de violences sexuelles
en RDC: cas de la ville de Kinshasa”, p.34. Disponible sur www.juriscop.com. Consulté le
24 juin 2023.

TSHOMBA B, preuve en procédure pénale devant les juridictions du droit commun.

Toussait MUNTAZINI M, la problématique de la lutte contre les violences sexuelles en droit


Congolais, Presses universitaires, Kinshasa, 2009.

RAPPORTS
Amnesty International, « République Démocratique du Congo. Violences sexuelles : un
urgent besoin de réponses adéquates », Disponible sur www.jurisafrica.com. Consulté le 20
septembre 2013
Communiqué de presse EST de la RDC augmentation des violences sexuelles posté le 18 mai
2023

Global Right, « Une loi sur la répression des violences sexuelles : de quoi s’agit-il ? »,
document de plaidoyer, Edition CEDI, Janvier 2006.
Humann Right Watch, « En quête de justice : Poursuivre les auteurs de violences sexuelles
commises pendant la guerre au Congo, Rapport, mars 2006 vol.17.
P a g e | 43

Désiré Balume « Etat de lieux de la situation socio juridique des viols et violences sexuelles
faites aux femmes et aux filles mineures du Nord-Kivu : cas de Goma et ses environs »
Travail de fin de cycle Goma 2008

Table des matières


EPIGRAPHE.............................................................................................................................................i
IN MEMORIAM......................................................................................................................................ii
DEDICACE..............................................................................................................................................iii
REMERCIEMENTS..................................................................................................................................iv
SIGLES ET ABREVIATIONS.......................................................................................................................v
INTRODUCTION.....................................................................................................................................1
ETAT DE LA QUESTION.......................................................................................................................1
PROBLEMATIQUE..............................................................................................................................2
HYPOTHESES......................................................................................................................................5
P a g e | 44

METHODES ET TECHNIQUES..............................................................................................................6
CHOIX ET INTERET DU SUJET.............................................................................................................7
- Choix du sujet........................................................................................................................8
- Intérêt du sujet......................................................................................................................8
DELIMITATION DU SUJET...................................................................................................................8
PLAN DU TRAVAIL..............................................................................................................................9
CHAPITRE PREMIER : DE LA REPRESSION DES VIOLENCES SEXUELLES SELON LA LOI DU 20 JUILLET
2006.....................................................................................................................................................10
Section 1. ANALYSE SPECIFIQUE DE LA REPRESSION DES VIOLENCES SEXUELLES............................11
§1. Les conséquences liées aux violences sexuelles....................................................................11
§2. Définition et conditions préalables des violences sexuelles..................................................12
CHAPITRE II. DE LA REPRESSION DES VIOLENCES SEXUELLES ENTRE EVOLUTION OU STAGNATION...24
Section 1. Du défaut de pertinence de la qualité officielle et de l’ordre hiérarchique en matière
d’infractions relatives aux violences sexuelles et d’autres formes des violences sexuelles.............24
§1. Les innovations liées aux dispositions pénales......................................................................25
§2. De la procédure de l’infraction de violences sexuelles après modification du code de
procédure pénale........................................................................................................................29
§2. Position personnelle par rapport aux différentes décisions rendues en matière de violences
sexuelles que nous venons d’analyser.........................................................................................37
CONCLUSION.......................................................................................................................................38
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................................40
TEXTES OFFICIELS.............................................................................................................................40
OUVRAGES.......................................................................................................................................41
RAPPORTS........................................................................................................................................42
Table des matières..............................................................................................................................43

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