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I

IN MEMORIAM

C’est avec joie mêlée d’amertume qu’une pensée pieuse à ton égard,
notre chère et tendre mère Noëlla ABEDI BANATA, est conservée en guise de
souvenir dans cette page.
II

DEDICACE

A nos chers parents, Héritier KAZADI SHINDANI et Solange KAMUN, qui


n’ont cessé de travailler d’arrachepied pour notre formation.
III

REMERCIEMENTS
En préambule à ce travail de fin de cycle, nous souhaitons adresser
nos remerciements les plus sincères aux personnes qui nous ont apporté leur aide
tant intellectuellement que moralement ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué de
près et de loin à l’élaboration de ce modeste travail mais surtout à la réussite de
notre parcours universitaire qui sera sanctionné à ce stade par un diplôme de
graduat en droit. Qu’ils reçoivent au travers ces écrits la soulte, quoique morale,
de leur prestation.

Nous souhaitons adresser nos remerciements les plus sincères à


l’éminent professeur Bienvenu WANE BAMEME pour la direction de ce
travail en toute patience et disponibilité assortie des judicieux conseils.

Nous remercions vivement notre rapporteur PASCAL MUKENA


NGANDU pour ses remarques et suggestions qui ont été importantes pour
parvenir à la rédaction de ce travail.

Nous remercions également tous nos frères et sœurs pour leur


affection et soutient moral qui nous ont été favorables à la rédaction de ce
travail. Nous citons : Jordy KAZADI, David MATONDO, Moise
MATONDO, Fanuel BISELELE, Dan BISELELE, Sternuate ABEDI,
Noëlla ABEDI, Andy ILONGA, Abigaël ILONGA, Vladimir KUNKU,
Arielle ILONGA, Andrise ILONGA, Athalie ILONGA.

Nous remercions également tous nos grands-parents, oncles et tantes


pour leurs conseils qui ont été importants dans notre parcours parmi lesquels
nous citons : Blanchard NSAKANDA, Marie ABEDI, Julienne DIANGANA,
Fanny ABEDI, Cédric ABEDI, Souza ABEDI, Falonne KATINDI, Dorcas
KATINDI.

Nous adressons par la même occasion toute notre gratitude à nos amis
et collègues qui ont été d’une importance remarquable car ayant lutté avec nous
tout au long de ce périple. Nous citons : Lisse MUNKIR, Joël KAHUMA,
Jessica ELUBI, Rosela NKANU, Maddie MONGA, Keren MANTETA,
Rosette LADJUS, Exaucée NJIBA. Rachel MBUDI, mention spéciale à un
ami très cher Béni AKOYEKINDI TOLOBAKO et à mon père spirituel Paul
WOZA ainsi que toute la famille Pierre du secours.
1

0. INTRODUCTION
La présente introduction pose la problématique (01), propose
l’hypothèse (02), justifie le choix et dégage l’intérêt du sujet (03), identifie les
méthodes et techniques (04), détermine la délimitation (05) et annonce la
subdivision (06).

01. PROBLÉMATIQUE
De prime abord, il importe de faire observer qu’au sein de chaque
société quoi que régie par des règles, il peut exister des rapports conflictuels
entre humains les obligeant à les trancher devant les cours et tribunaux en
suivant des règles établies. Ce rapport conflictuel peut aussi être une infraction.

Etant donné que toute infraction commise trouble l’ordre public, la


peine au travers une sanction à l’issue de la répression permet de rétablir
l’équilibre social.1

Dans une société organisée, l’Etat assume la responsabilité de


l’ordre public et du bien commun. Aussi, en face d’une infraction qui vient de se
commettre, l’on ne peut concevoir que la vengeance privée puisse se satisfaire.
C’est donc à l’Etat de punir les fautes pénales commises par les membres de la
communauté soit à l’intérieur du territoire national, soit en dehors de celui-ci. La
sauvegarde de la paix sociale l’exige.

Et pour y parvenir, l’Etat se dote de trois organes distincts qui


concourent à une même fin à savoir :

- La police judiciaire ;
- Le parquet ;
- Les cours et tribunaux.2

Cependant, dans ce travail il sera question de décortiquer tant soit


peu le viol et plus dans la tentative de qualification d’un acte sexuel commis
entre mineur.

Ce dernier est entendu comme l’acte par lequel un homme ou une


femme obtient des relations sexuelles avec une personne contre son gré, soit par
le défaut de consentement résultant de la violence ou de tout autre moyen de
contrainte ou de surprise. Il est, en d’autres termes, le fait pour une personne
1
E-J. LUZOLO BAMBI et S.MAKAYA KIELA, Procédure pénale, Notes polycopiées, Kinshasa, Ed. CRJT,
2018-2019, p.2.
2
Idem, p.3.
2

d’introduire, même superficiellement, toute autre partie du corps ou un objet


quelconque dans la bouche, l’anus, les oreilles ou dans l’orifice du corps d’une
femme ou d’un homme sans son consentement. 3

Cependant, le viol d’enfant peut être défini comme tout acte


commis soit à l’aide des violences ou menaces graves ou par contrainte à
l’encontre d’un enfant, directement ou par l’intermédiaire d’un tiers, soit par
surprise, pression psychologique, soit à l’occasion d’un environnement coercitif,
soit en abusant d’un enfant qui, par le fait d’une maladie, par l’altération de ses
facultés ou par toute autre cause accidentelle a perdu l’usage de ses sens ou en a
été privé par quelques artifices.4

En effet, la réforme du code pénal de 2006 avait largement fait


évoluer la conception du viol, particulièrement de son élément matériel en droit
congolais. Parmi ces extensions figure le simple rapprochement charnel avec
l’organe d’un mineur.

De cette dernière, la doctrine et la jurisprudence ont déduit que le


consentement du mineur même donné sans contrainte, ni vice était inopérant. Il
y aura viol réputé avec violences.5 En principe, les attouchements obscènes,
sans pénétration ni intromission sont constitutifs d’attentat à la pudeur mais le
législateur Congolais a institué ici un viol particulier en matière de protection de
l’enfant.6

Allant dans la même idée, la loi N°09/001 du 10 janvier 2009


portant protection de l’enfant, faisant suite au code pénal, a également défini le
viol d’enfant de la même manière mais en remplaçant les termes « femme » et
« homme » par « un enfant ». Elle ajoute également une autre composante
matérielle par rapport au code pénal qui est l’exposition de l’organe sexuel du
mineur à des attouchements.7

Rappelons à cet effet qu’est enfant, au regard de la loi n°09/001 du


10 janvier 2009 portant protection de l’enfant, toute personne âgée de moins de
18ans.8

Par ailleurs, un enfant tel que défini par la loi peut aussi, comme un
adulte, faire objet de pulsions sexuelles pouvant le conduire à consommer l’acte
3
J-P. NDUMBA MBUY, Guide pratique des infractions de violences sexuelles à l’usage des officiers de police
judiciaire et officiers du Ministère public, Kinshasa, 2015, p.31
4
Article 171 de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant
5
J-P. NDUMBA MBUY, op.cit., p.31.
6
Idem.
7
Article 171 de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant
8
Article 2 de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant
3

sexuel. La consommation de cet acte peut se faire dans un cadre où l’enfant est
consentant à l’acte ce qui dans un viol normal ferait qu’on ne retienne pas une
infraction.

Ce mécanisme de protection du mineur en matière de viol instauré


par le législateur est dans la pratique à l’origine de plusieurs questionnements
tendant à trouver des solutions en cas de litige car il peut s’agir d’un enfant qui
consomme l’acte avec un autre avec le consentement de deux et que par la suite
les parents d’un des enfants s’estiment être lésés.

Cette situation sous étude nous a amené à réfléchir autour de quelques questions
au regard des textes en vigueur et la pratique parmi lesquelles :

- Comment peut-on qualifier en droit congolais un acte sexuel consommé


par deux enfants au regard des textes ?
- Quels sont les éléments à prendre en compte pour tenter d’établir une
quelconque responsabilité dans l’optique d’une éventuelle réparation ?
- Comment les juges résolvent ce litige en droit congolais ?

02. HYPOTHESE
En effet, la qualification est une démarche tendant à trouver
l’appellation légale ou plus précisément normative ou textuelle correspondant à
l’activité criminelle donnée.9 Cette démarche devient beaucoup plus difficile
dans le contexte de ce travail étant donné que le législateur dans sa philosophie a
voulu protéger un mineur contre toute approche sexuelle d’un majeur sans
préciser quel sort réservé lorsqu’il s’agit d’un mineur contre un autre mineur.
Ainsi la difficulté réside dans le fait que les deux sont mineurs et l’on ne sait pas
en faveur de qui la loi sera appliquée ce qui fait que toute qualification ne serait
que des tentatives étant donné que le droit pénal est d’interprétation stricte et
donc si le législateur ne donne aucune qualification l’on peut s’attarder à
qualifier l’acte comme un fait non infractionnel.

Cependant, dans cet exercice il importe de retenir tout de même que


chaque contexte de consommation de l’acte sexuel par les mineurs mérite d’être
apprécier minutieusement afin d’établir la responsabilité en cas d’éventuelle
démarche de réparation. C’est ainsi par exemple si un mineur a eu des rapports
sexuels avec un autre par force ruse ou menace, il faudrait retenir ces éléments
pour réparer tout préjudice dont pourrait se plaindre les parents. Mais aussi il
faut tenir compte de l’âge de ce dernier étant donné qu’un mineur âgé de plus de

9
S. MAKAYA, Droit pénal spécial, Notes de cours, UPC, Kinshasa, CRJT, 2019-2020, p.8.
4

14 ans peut engager sa responsabilité pénale et de ce fait le civilement


responsable pourra réparer en cas de dommage.

Toutefois, les juges peuvent, pour éviter tout déni de justice, user de
leur bon sens pour trouver une stricte solution partant des éléments en leur
possession. Dans la pratique les juges se bornent à prononcer des dommages et
intérêts sans pour autant analyser les circonstances des faits comme évoquer ci-
haut.

03. CHOIX ET INTERET DU SUJET


Il nous a semblé propice d’examiner ce sujet étant donné que nous
avons constaté dans la pratique, il y a beaucoup de défaillance de droit dans
l’application des textes surtout dans la répression du viol.

Ainsi, l’intérêt qui a guidé le choix de la présente étude parmi bien


d’autres est à la fois du point de vue théorique et du point de vue pratique mais
aussi il est actuel.
1. Intérêt théorique
Pour le viol, étant donné qu’il y a une controverse à la doctrine,
l’intérêt théorique de ce présent travail serait d’amener à concilier les pensées
qui sont éparpillées, les ramener à une théorie qui peut être une théorie à
laquelle plusieurs pourront se référer. Cela pourra servir aux gens qui ont
différents avis à pouvoir se renseigner aux quelques éléments que je pourrais
fournir.
2. Intérêt pratique
Interpeller les opérateurs judiciaires et précisément ceux-là qui
exécutent le jugement, sur leur rôle à jouer dans l’exécution du jugement et
précisément pour le viol.

04. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE

A. METHODE
Une méthode est un ensemble des démarches rigoureuses,
raisonnées que suit l’esprit afin de mieux observer scientifiquement par le canal
de sens humain, la raison, la sagesse ou par instruction en vue de recouvrir la
vérité vraie des apparences et prédire une loi universelle10.

 Méthode Sociologique
10
Le Grand Larousse Illustré, Edition 2011, Paris, Larousse, p.642.
5

C’est une méthode qui consiste à comparer les textes par rapport
aux faits. Voir s’il y’a une bonne application ou pas.

Cette méthode permettra dans ce présent travail, d’analyser les faits


et les différents éléments qui les composent.

 Méthode Exégétique

C’est une méthode qui consiste à l’interprétation des textes des lois
auxquelles nous ferons recours pour mieux procéder dans l’élaboration de notre
travail.

Cette méthode permettra de comprendre des textes par la recherche


de l’intention du législateur et expliquer sa volonté qui a été à l’origine de la
norme.
B. TECHNIQUE
Une technique est ce qui a trait à la pratique, au savoir-faire dans
une discipline afin d’aboutir au résultat voulu11.

 Technique Documentaire

C’est l’ensemble des étapes permettant de chercher, identifier et


trouver des documents relatifs à un sujet par l’élaboration d’une stratégie de
recherche.

Elle nous permet dans le cadre de ce travail, d’éveiller une


curiosité nous incitant à nous poser des questions.

 Technique d’Interview

C’est une technique de recherche et investigation. Elle nous permettra de mieux


discuter avec les opérateurs judiciaires.

05. DELIMITATION DE L’ETUDE


TEMPS : ce présent travail a été exécuté considérant le délai allant
de 2015 à 2022 vu la dernière modification du code pénal et l’application de la
loi portant protection de l’enfant. Aussi, étant donné que dans cette période y’a
eu beaucoup des cas de viol dans des tribunaux et il nous a semblé opportun de
prendre en compte ces jugement d’autant plus que les circonstances de ces faits
s’adaptent aussi à la réalité actuelle. Actuellement les modalités de viol sont
beaucoup plus améliorées.

11
Ibidem, p.995.
6

ESPACE : notre étude a été menée sur toute l’étendue de la


République Démocratique Du Congo mais plus précisément à Matadi étant
donné que c’est dans cet espace qu’on était en mesure de trouver les données
afin de mener nos recherches.

MATIERE : en la matière, l’étude a visé le droit pénal de fond et


de forme.

06. SUBDIVISION
Le présent travail est abordé en deux chapitres. La première traite
de l’approche analytique du viol en droit congolais et le second de la juridiction
compétente et régime répressif.

CHAPITRE I. APPROCHE ANALYTIQUE DU VIOL EN DROIT


CONGOLAIS
Section I : Notion
Le viol constitue la forme la plus grave d’agression sexuelle à
l’égard d’un être humain. Agression qui constitue l’atteinte la plus odieuse que
7

l’on puisse sexuellement porter contre la liberté, la dignité et même la


souveraineté de l’humain sur son corps.

Par définition le viol est une des manifestations de l’agression


sexuelle. Il englobe en son sein des faits qui parfois sont loin de réaliser le
simple contact physique. (Tel que défini ci haut dans la problématique).

La pénétration sexuelle, anale ou buccale ne doit pas être à tout prix


complet. Il suffit qu’elle soit même superficielle, pour être infractionnelle. N’est
plus seule victime du viol la personne du sexe féminin : la femme, la fille ou la
fillette. Désormais toute personne vulnérable sans considération de sexe
notamment les femmes, les enfants et les hommes peuvent être victimes de
l’infraction de viol. Le viol peut être commis aussi bien sur la personne d’un
homme que d’une femme ; par un homme vis-à-vis d’une femme et par une
femme vis-à-vis d’un homme. Il peut aussi être commis par un homme vis-à-vis
d’un autre (homosexualité) que d’une femme vis-à-vis d’une autre (lesbiennes).
Ainsi, le viol s’est élargi aux victimes de sexe masculin.

Section II. Composantes de l’incrimination


§1. Conditions préalables

Il s’agit d’une part de la qualité de la victime et d’autre part les


moyens utilisés présupposant l’absence de consentement.

A. La qualité de la victime
 Victime humaine.

Telle que prévue par le législateur congolais dans l’article 170 du code
pénal ordinaire, l’infraction de viol ne peut se réaliser que sur une personne
humaine. Il s’agit de l’être humain. L’infraction ne serait donc pas retenue si la
victime était un être moral, ou animal. Au cas où on parvient à prouver qu’il y a
eu rapport sexuel imposé aux animaux, on pourra retenir, si toutes les conditions
et éléments sont réunis, l’infraction de zoophilie12.

 Victime humaine, vivante au moment des faits.

On exige également que la victime soit vivante au moment de la


consommation de l’acte de viol. Ce qui exclut du champ d’application de
l’article 170 du code pénal, toute pénétration sexuelle imposée à un cadre
humain ; comportement ne pouvant constituer qu’un acte de nécrophilie.
Comme on peut le constater, il parait assez difficile de réprimer pénalement cet
12
Article 174 du décret du 30 janvier 1940, tel que modifié et complété par la loi n°06/018 du 20 juillet 2006 sur
les violences sexuelles, in JO RDC, du 1er aout 2006, n°15, p. 13.
8

acte abominable. Nous estimons cependant que la théorie de la répression de la


tentative infructueuse, c’est-à-dire de l’infraction impossible de viol peut
permettre au magistrat de poursuivre et de sanctionner ces nécrophilies 13.

La victime du viol doit être une personne vivante, étant donné qu’il
s’agit d’une infraction portant atteinte à la liberté sexuelle. Cette dernière
atteinte ne peut être évoquée qu’au sujet de l’être humain vivant, pouvant
émettre un avis ; ce qui est impossible, lorsqu’il s’agit, bien avant l’action, d’un
cadavre humain.

 Victime humaine autre que l’agent.

Il ne doit s’agir enfin que d’une personne humaine autre que l’agent.
Le viol étant une infraction portant atteinte à la liberté de choix en matière
sexuelle, l’imposition d’un acte sexuel à soi-même ne consomme aucune
infraction. Toute personne bénéficie en effet du droit de disposer de son corps et
de se livrer à un quelconque plaisir sexuel. Il s’impose simplement d’éviter
d’enfreindre la loi en portant atteinte aux libertés des autres. C’est ainsi que les
actes de masturbation sexuelles personnelles, dans un lieu privé hermétiquement
fermé, ne consomment en soi aucune infraction. Cependant, si une personne
oblige une femme à s’introduire un objet quelconque notamment dans sa partie
génitale, la faute sera retenue dans le chef de l’auteur de la contrainte.

B. Les moyens utilisés présupposant l’absence de consentement


L’absence du consentement est le défaut de consentement. Le
consentement est la libre expression d’un accord. C’est aussi l’acquiescement
manifesté par une personne majeure en l’occurrence à un acte sexuel.

1. Le défaut ou l’absence de consentement


Pour que l’infraction de viol soit établie, le législateur exige le défaut
de consentement. La cour a arrêté que devant l’absence de preuve du défaut de
consentement et à défaut d’indices précis et concordants révélateurs, le juge doit
conclure à l’acquittement14.

Il y a absence de consentement lorsque le consentement de la victime


adulte est paralysé suite aux violences ou menaces graves, par contrainte à
l’encontre d’une personne, directement ou par l’intermédiaire d’un tiers, soit par
surprise, par pression psychologique, soit à l’occasion d’un environnement
coercitif, soit en abusant d’une personne qui, par le fait d’une maladie, par

13
Dans la mesure ou l’agent ignore que la victime est déjà morte.
14
Cour d’Appel de Kananga, Arrêt RPA 1333, 07 Avril 2005, inédit.
9

l’usage de ses sens ou en aurait été privé par quelques artifices 15. Pour les
victimes mineures, il y a défaut absolu du consentement.

2. Le défaut absolu du consentement


Pour les victimes mineures, il y a la consécration de l’incapacité pour
le mineur à donner un consentement libre et volontaire. Il y a présomption
d’absence de consentement de la victime.

Lorsque la victime du viol est un enfant, le défaut de consentement est


absolu. Le consentement de la victime mineure âgée de moins de dix-huit ans et
la circonstance qu’elle était déjà déflorée constituent à coup sûr l’infraction de
viol parce que les relations sexuelles dans ces cas sont présumées commises
avec violence16.

3. Le rapprochement charnel de sexes


Le rapprochement charnel de sexes effectué avec consentement d’une
personne, garçon ou fille n’ayant pas dix-huit ans équivaut à l’absence de
consentement et constitue un viol 17. C’est pourquoi le tribunal a condamné à six
ans de servitude pénale un prévenu qui procédait à des rapprochements charnels
de sexes avec la victime âgée de douze ans18.

Le législateur entend protéger les enfants contre la violence et


l’agression sexuelle. Même quand le prévenu allègue l’amitié ou qu’il a été
trompé par une mineure qui lui aurait dit qu’elle est âgée de vingt ans, lorsque le
rapport médical ou l’acte de l’officier de l’état civil atteste la minorité,
l’infraction de viol sera établie. Lorsque la victime tente de disculper le prévenu
pour consolider ses chances de mariage ou par pression, ou pour préserver des
bonnes relations avec le père des œuvres de ses entrailles les juges se feront
l’obligation de consolider le caractère absolu du défaut de consentement dans le
chef d’une mineure. A la rigueur le juge pourrait atténuer ou individualiser la
peine à prononcer et non acquitter le prévenu. Le viol ne peut être évoqué que si
les divers actes matériels de possession du corps d’autrui sont concrétisés par la
violence, la ruse, les menaces graves, la contrainte, à l’occasion d’un
environnement coercitif.

 La violence physique

15
Article 170, alinéa 1er du code pénal livre II tel que modifié et complété par la loi n°06/018 du 20 juillet 2006.
16
C.S.J, RP 17/CR, 5/04/1978, Bull. 1979, p.57.

17
Article 170, dernier alinéa du code pénal tel que modifié et complété par la loi du 20 juillet 2006.
18
Tribunal de grande instance de Kinshasa/Kalamu, RP 7627, 16 juin 1999, inédit.
10

Susceptible d’anéantir le consentement de la victime doit être exercée


directement sur la personne de la victime 19. Le consentement ne peut en aucun
cas être inféré du silence ou du manque de résistance de la victime des violences
sexuelles20.

 La violence peut être morale.

C’est elle qui inspire à la victime (femme, homme, enfant) « la crainte


sérieuse de s’exposer elle-même ou d’exposer ses proches à un mal considérable
et présent »21. La violence utilisée par le prévenu qui tue préalablement le mari
de la victime avant de la soumettre à des relations sexuelles anéantit le
consentement ; elle est une violence morale22.

 Les menaces graves.

Elles s’entendent de celles qui inspirent à la victime la crainte sérieuse


d’exposer sa personne ou celle de ses proches à un mal considérable et présent 23.
La victime redoute la promesse ou l’annonce directe d’un mal sérieux et
imminent. A été jugé avoir commis le viol à l’aide des menaces, le prévenu qui,
reçu dans une maison en l’absence du mari, fait irruption dans la chambre à
coucher où se trouve la femme obtient d’elle des rapports sexuels, après avoir
menacée de faire usage de l’arme de guerre qu’il détenait24.

 La contrainte.

Elle est toute circonstance qui ôte à la volonté sa liberté. Elle est
irrésistible et imprévisible. Est un viol par contrainte, le fait d’enfermer la
victime durant trois jours dans une maison hermétiquement fermée à clef pour
l’astreindre aux relations sexuelles25.

 La ruse.

19
Kis, 13 septembre 1969, RJC 1970, p.39 ; L’shi 11 octobre 1969, RJC 1970, p.48, in LIKULIA Bolongo, Droit
pénal spécial, sous presse en 2014 ; citant son droit pénal militaire zaïrois, Tl, l’organisation et compétence des
juridictions des forces armées, Paris, LGDJ, 1977, p. 332.
20
Article 14 du code de procédure pénale tel que modifié et complété par la loi n°06/019 du 20 JUILLET 2006.
21
Comp 1ère Inst Cost.19 Décembre 1934, Rév. Jur 1935, p.35, in LIKULIA BOLONGO, op.cit., p.332.
22
Tribunal militaire de garnison d’Ituri, RP n°050/07, Aff. MP c/ Mumbere Masimango, 13 décembre 2007.
23 ère
1 Inst. App Cost, 19 décembre 1934, Rév Jur 1935, p.35.
24
Tribunal militaire de garnison de Butembo, PR n°066/07, Aff. MP c/Dakolabwira, 16 aout 2008, inédit.
25
Tribunal militaire de garnison de Bukavu, RP n°204/07, Aff. MP c/ Vidi Mpanzu, 16 mai 2008, inédit.
11

C’est un artifice dont on se sert ou toute manœuvre utilisée pour


paralyser ou neutraliser la volonté de la victime. La ruse est faite d’astuces,
d’artifice. Par exemple, la fille informée de l’arrivée imminente de son fiancé
résident en Belgique, qui est partie voir un féticheur qui l’a convaincu de
l’administration du médicament dans sa partie vaginale à l’aide de son pénis,
pour recouvrer sa virginité perdue, a bel et bien été violée par ruse.

Le viol commis à l’occasion d’un environnement coercitif. La


personne se soumet ou est soumise malgré elle, à un espace vital supposé de
moindre mal ou elle est amenée à subir des agressions sexuelles (esclavage
sexuel). C’est le cas d’une prisonnière extraite de son insalubre lieu de
détention, (sous le fallacieux prétexte de lui procurer des bonnes conditions de
détention) par son geôlier qui l’a conduit à son domicile ou il lui exprime le
désir d’avoir des rapports sexuels. La victime n’a pas pu manifester de
résistance compte tenu de l’environnement coercitif26.
§2. Eléments strictement constitutifs
Loin d’être la simple intromission du sexe masculin dans le vagin de
la femme contre le gré de celle-ci, le viol revêt plusieurs autres formes. Il se
focalise par un ensemble d’actes, par l’absence de consentement et par la
volonté consciente de consommer des relations sexuelles ou des pénétrations
avec une personne non consentante.

Légalement, les actes de viol sont prévus aux articles 170,171, et 171
bis du code pénal congolais tel que modifié et complété par la loi n°06 / 018 du
20 juillet 2006 et aux articles 170 et 171 de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009
portant protection de l’enfant.

A. Les éléments matériels


1. La conjonction sexuelle
Il s’agit d’une conjonction sexuelle entre hommes au sens général
du terme. En effet, l’auteur comme la victime d’un viol est un être humain
indistinctement de son sexe. Elle peut être le fait d’un homme ou d’une femme.
1.1 Conjonction sexuelle perpétrée par un homme
C’est la pénétration. Il faut entendre par là l’intromission du pénis
dans le vagin. C’est l’imposition des rapports sexuels par voie vaginale 27. Le
26
Tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo, PR n°090/08, Aff. MP c/ Mulomba Biamungu, inédit.
27
Tribunal militaire de garnison d’Ituri, Aff. MP c/Mukumbi Mukanya, RP n°091/07, mai 2008, inédit.
12

violeur introduit complètement ou superficiellement son organe sexuel dans


l’organe sexuel de sa victime. Il a été jugé coupable de viol le condamné qui
après avoir tenté vainement de faire la cour à la victime avec une somme
d’argent de 200 francs congolais est parvenu à l’aide de violences, menaces
graves, à imposer à cette dernière une conjonction sexuelle, c’est-à-dire
l’introduction de son organe sexuel dans celui de sa victime28.

Sans coït, il n’y a pas conjonction sexuelle. Il a été jugé que tombe
sous le coup de la loi du chef de viol, le prévenu qui a commis un acte matériel
caractérisé dans le cas d’espèce par la conjonction sexuelle qui s’entend de
l’intromission du membre viril dans les parties génitales de la femme ou mieux
coït29. Toutefois, il n’est pas nécessaire qu’il y ait éjaculation. L’éjaculation sur
les parties autres que dans le vagin n’est pas constitutive de la pénétration. Il y’a
conjonction sexuelle peu importe qu’il y ait eu atteinte de l’orgasme ou non, que
l’agresseur sexuel ait tiré satisfaction ou pas, qu’il ait causé des lésions
corporelles à la victime ou pas. Le tribunal a reconnu qu’à défaut d’administrer
la preuve de la conjonction sexuelle, à défaut d’expertise médicale, la seule
déclaration de la victime ne saurait suffire pour confirmer l’existence des
rapports sexuels30.
1.2 Conjonction sexuelle perpétrée par une femme
Le législateur prévoit l’hypothèse ou une femme oblige un homme
à introduire son organe dans son vagin. Il en est ainsi d’une femme qui enivre ou
drogue un homme, le caresse et l’entraine à introduire son pénis dans le vagin.
C’est également le cas des femmes qui ont capturé des hommes et les ont
contraints au moyen des armes à des conjonctions sexuelles. Une femme de
19ans qui impose des relations sexuelles à un vieil homme de 93ans sera
poursuivie pour viol.
Une femme peut obliger un enfant à introduire son organe sexuel
dans le sien. Elle le peut par force (violence), par menaces, par ruse, en
contrepartie d’une somme d’argent ou en misant sur la naïveté ou la curiosité du
mineur. Il apert de la loi portant protection de l’enfant que la femme qui oblige
un enfant à exposer son organe sexuel à des attouchements par une partie de son
corps ou par un objet quelconque commet le viol31.
2. L’intromission d’un organe sexuel dans l’anus ou dans la bouche
Il est question ici de l’intromission d’un organe sexuel, d’une autre
partie du corps, d’un objet dans un orifice du corps. La victime du viol peut être
aussi bien de sexe masculin que de sexe féminin.
28
Cour militaire du Sud-Kivu audience foraine d’Uvira, Aff. MP c/Ayale Ndelo, RPA n°094, 24 novembre 2008,
inédit.
29
Tribunal militaire de garnison de Beni-Butembo, Aff. MP c/Sabwe Tshibanda, RP n°083/08, 29 aout 2008,
inédit.
30
Tribunal de grande instance Kinshasa-Kalamu, RP 7660, 05 juillet 1999, inédit.
31
Article 171 point b in fine de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant.
13

Cette pénétration peut revêtir pour la femme l’intromission du pénis


dans un orifice autre que le vagin, la bouche par exemple. Concernant le viol
commis par l’anus ou par la bouche, le tribunal de grande instance de Bukavu a
condamné sieur Shumbe alias Willy, pasteur de son état en date du 28 novembre
2008 pour viol de plusieurs garçons mineurs 32. A aussi été reconnu coupable de
viol, le prévenu qui a commis l’acte matériel consistant dans la pénétration
même superficielle de l’anus d’une mineure de onze ans33.

Ce viol peut revêtir la forme d’une intromission d’un objet quelconque


dans les orifices du corps d’autrui n’ayant pas une vocation sexuelle intrinsèque
et l’utilisation de ces orifices dans un but sexuel. Il peut s’agir de l’introduction
du membre viril dans l’orifice du nombril ou dans les oreilles etc.
3. Le viol par introduction d’une autre partie du corps ou d’un objet dans le
vagin
C’est le cas de l’intromission d’un objet autre que le sexe de l’homme
dans le vagin de la femme. « Toute personne qui aura introduit, même
superficiellement, toute autre partie du corps ou un objet quelconque dans le
vagin »34.

« Toute personne qui introduit, même superficiellement, toute autre


partie du corps ou un objet quelconque dans le vagin d’une enfant »35.

C’est l’intromission dans l’organe génital d’une femme ou d’une fille


d’un membre du corps autre que le sexe male ou encore tout objet. Il peut s’agir
des ongles, des doigts, des orteils. Il peut s’agir aussi de la langue. L’acte peut se
réaliser aussi par l’introduction d’objets quelconques dans les parties génitales
d’une femme ou d’une mineure. Tel est le cas de l’introduction d’un bâton, d’un
œuf, ou d’un instrument médical sans justification, un objet de masturbation…
4. L’obligation d’une personne à pénétrer l’anus, la bouche ou tout orifice du
corps par un organe sexuel, par toute autre partie du corps ou par un objet
quelconque.

B. L’élément intellectuel
La volonté consciente de consommer des relations sexuelles ou
pénétrations avec une personne non consentante constitue l’élément intellectuel
du viol. Le viol est une infraction intentionnelle. Pour établir l’élément
intentionnel dans le chef de l’auteur celui-ci doit avoir eu l’intention de prendre
32
Tribunal de grande instance de Bukavu, Aff. MP c/Shumbe Otshinga alias Willy, RP 1950, 28 novembre 2008,
inédit.
33
Tribunal de garnison de Bukavu, Aff. MP c/Vidi Phanzu, RP204/07, 06 mai 2008, inédit.
34
Article 170 point c de la loi n°06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le code pénal.
35
Article 171 point c de la loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant.
14

possession du corps d’une autre personne. Cette prise de possession se fait « par
un organe sexuel ou de l’anus ou du vagin de la victime par un objet ou toute
autre partie du corps » à l’aide de violences ou menaces graves, ou par
contrainte ; par surprise, par pression psychologique, soit à l’occasion d’un
environnement coercitif, soit en abusant d’une personne malade, altérée mentale
ou victime de toute autre cause accidentelle ou privée de ses sens par quelques
artifices.

L’élément moral caractérisant le viol est l’intention coupable résultant


de la violence physique exercée par le prévenu sur la personne de la victime 36.
C’est aussi l’intention coupable résultant manifestement de la violence et des
menaces à l’aide de l’arme exhibée par le prévenu ainsi que la présence d’une
section des militaires sous son commandement 37, impliquant bien entendu
l’environnement coercitif.

Il y a viol en cas de pénétrations sexuelles illicites. Il en a ainsi été


au tribunal de grande instance de Kinshasa/ Gombe, ou le prévenu a été
condamné à huit ans de servitude pénale principale, pour s’être introduit
nuitamment par effraction de la porte dans la chambre de sa victime, alors
qu’elle était profondément endormie, lui a ôtée subrepticement à son insu
vêtements et sous-vêtements, puis a introduit le pénis dans le vagin et a enfin
éjaculé, au moment où réveillée en sursaut par le liquide séminal la victime a
surgi de son sommeil et crié au secours38.

Des protestations vagues ne suffisent pas. Il doit s’agir des


pénétrations illégitimes, obtenues à l’aide de violences (physique ou moral), de
menaces graves, de ruses ou en abusant d’une personne inconsciente (ivre, en
sommeil), atteinte de démence, d’idiotie ou d’imbécillité. La jurisprudence
abonde en matière de viol. Il a été jugé que la seule accusation de la victime
dénonçant à plusieurs reprises des auteurs différents de viol ainsi que deux
certificats contradictoires et imprécis ne peuvent établir avec certitude la
culpabilité du viol39. Le fait pour une fille âgée de dix-neuf ans de passer toute la
nuit dans la chambre du prévenu, avec la bénédiction de sa grande sœur et d’y
consommer des relations sexuelles avec le prévenu sans administrer la preuve
d’avoir subi des violences ou d’avoir été forcée n’est pas constitutive
d’infraction40.

36
Tribunal de grande instance d’Ituri, RP 14565, Aff. MP c/Udong Cwinya’ay, 30 janvier 2008, inédit.
37
Tribunal de garnison d’Ituri, RP n°062/07, Aff. MP c/Kisangani, 14 mars 2008, inédit.
38
Tribunal de grande instance de Kinshasa/Gombe, RP 18667 ; 17 juillet 2009, inédit.
39
Cour d’Appel de Kinshasa, 28 mars 1968, MP c/Mb G. et T.J in Révue Juridique du Congo, 1ère partie : droit
écrit, janvier-février, mars-avril 1969, p.35.
40
Tribunal de grande instance de Goma, RP 18.988, 5 aout 2008, inédit.
15

Il a en outre été jugé que le fait d’entretenir des relations de


copinage, d’avoir fait une promesse de mariage à une fille âgée de moins de dix-
huit ans ne constitue pas une cause d’exonération de l’infraction de viol en cas
de consommation des relations sexuelles41. Le fait de demander pardon, de
promettre de prendre en mariage la victime ou de payer les dommages et intérêts
exigés par la famille ne constitue point une circonstance atténuante 42, encore
moins des raisons d’imputabilité pénale. La survenance d’une grossesse
pourrait, dans des cas très précis, constituer une circonstance atténuante de la
peine lorsque la relation de copinage est avérée. Par contre, en cas d’absence de
consentement dans le chef de la victime, la grossesse devrait être considérée
comme circonstance aggravante.

 Cas particuliers de viol


1. Le viol commis en abusant d’une personne affectée par une maladie,
l’altération de ses facultés

L’agresseur sexuel met à profit la maladie, l’altération mentale de la


victime pour prendre possession de son corps et perpétrer l’acte de viol. Tel est
le cas d’une infirmière qui profite de l’état comateux d’un mineur pour se livrer
aux attouchements de son sexe ou un prévenu qui profite de l’état de débilité
mentale du patient pour commettre son forfait sur lui.

2. Le viol commis en abusant d’une personne affectée par toute cause


accidentelle ou artifices de privation de sens

La cause accidentelle est étrangère à l’agresseur sexuel. Il en profite


juste pour commettre son forfait43. L’infirmier reçoit une mineure atteinte d’un
abcès à proximité du sexe, l’anesthésie et durant le sommeil anesthésique abuse
d’elle.

3. Le viol des mineurs

Le législateur congolais prévoit le viol des mineurs. Ceux-ci


peuvent être de sexe masculin ou féminin. Toute conjonction sexuelle avec un
mineur ou une mineure est infractionnelle. L’introduction d’une partie du corps
ou d’un quelconque objet dans le vagin d’une enfant constitue le viol. Le

41
Tribunal de grande instance de Kisangani, RP 11.343, 15 novembre 2007, Ministère public et partie civile
contre le prévenu Kirongozi Fataki, inédit.
42
Tribunal militaire de garnison de Bukavu, RP 162/07/RMP 374/BUM/06. En cause Auditeur militaire de
garnison, Ministère public et partie civile Safi et Makonga, 20 juin 2007, inédit.
43
Tribunal de grande instance de Bukavu, RP 12152, Aff. MP c/Ganywamulume, 25 février 2009, inédit.
16

prévenu qui a introduit son doigt majeur de la main droite dans le vagin d’une
enfant âgée de sept ans a commis le viol44.

Le mineur au sens de la loi est la personne qui n’a pas atteint dix-
huit ans d’Age. Le viol des enfants dont les organes sont encore trop étroits du
fait de l’Age en l’occurrence moins de douze ans est devenu monnaie courante 45.

Comme nous l’avons dit le législateur prévoit aussi le cas des


femmes qui obligent des enfants à introduire même superficiellement leurs
organes dans les siens. La force (violence), les menaces, la ruse, en contrepartie
d’une somme d’argent, la naïveté ou la curiosité du mineur sont les méthodes
employées.

Le viol est établi par l’exposition de l’organe sexuel du mineur à


des attouchements auxquels se livre une femme. Les attouchements constitutifs
du viol doivent être commis par une femme adulte sur le sexe d’un mineur. Cela
s’entend, les attouchements du sexe d’un homme majeur par une femme ou une
mineure sont constitutifs d’attentat à la pudeur.

Le viol des mineurs est aussi caractérisé par simple


« rapprochement charnel de sexe ». Autrefois le rapprochement de sexes était
une variante de la conjonction sexuelle. Par la loi du 20 juillet 2006,
spécialement l’article 170 est réputé viol à l’aide de violences, le seul fait du
rapprochement charnel de sexes commis sur une personne âgée de moins de dix-
huit ans. Le fait de s’introduire nuitamment dans la chambre d’une enfant âgée
de 13ans, de lui ôter les habits et de consommer avec elle des relations sexuelles
constitue l’infraction46.

4. Le viol commis par une catégorie d’agresseurs

1° Les ascendants ou descendants de la victime sur laquelle ou à l’aide de


laquelle le viol a été commis. (Il s’agit ici des parents biologiques, peu importe
les circonstances de la filiation).

2° Les personnes qui ont autorité sur la victime, personne majeure ou


enfant. (Ceux qui ont autorité sur la victime sont les autorités de droit ou de fait
sur une personne).

44
Tribunal militaire de garnison de Mbuji-Mayi, RP 053/2006, Aff. MP c/Tshibaka Kalala, 15 décembre 2006,
inédit.
45
Tribunal de grande instance de Bukavu, RP 11810, Aff. MP c/Zigabe Katuruba, 09 juillet 2008, inédit.
46
Tribunal de grande Instance de Kisangani, RP 11.451, 04 juin 2008, Ministère public et partie civile contre le
prévenu Liamba Baitea, inédit.
17

3° Les enseignants, serviteurs à gage ou serviteurs des ascendants ou


descendants ou serviteurs des personnes qui ont autorité sur la victime
personne majeure ou mineure. (Enseignants de l’école primaire, de l’école
secondaire, des professeurs de l’enseignement supérieur et universitaire, les
domestiques, les bonnes, le chauffeur, le cuisinier, le jardinier, le coiffeur,)

4° Les agents publics, les ministres de culte, le personnel médical,


paramédical ou assistants sociaux, tradipraticiens vis-à-vis des patients.
(L’agent public est toute personne qui exerce une activité rémunérée par l’Etat
tels que les employés de la fonction public publique, de l’armée, de la police
nationale, les membres des institutions nationales, les magistrats et leurs
auxiliaires.

5° Les gardiens sur les enfants placés sous leur surveillance

6° Le coupable ou les coupables qui ont aidé dans l’exécution de l’infraction


(c’est le cas de la participation criminelle).

7° Le viol commis sur des personnes captives par leurs gardiens (le cas de la
séquestration des personnes pour les soumettre aux viols : emporter des femmes
ou des hommes en forets loin de leurs familles pour les astreindre aux relations
sexuelles et les relâcher par après).

8° Le viol commis en public (lorsque le prévenu perpétré l’acte de viol en


public, la peine est sévère ; à partir du double du minimum de la peine. C’est-à-
dire que le viol est commis en présence de plusieurs personnes).

9° Le viol a causé à la victime une altération grave de la santé et/ou a laissé


de séquelles physiques et/ou psychologiques graves (la possibilité de
procréation de la victime, le traumatisme, le mépris, le degré de traumatisme
relève de l’appréciation souveraine du juge de fond).

10° Le viol commis sur une personne vivant avec handicap (l’auteur d’un
viol sur une personne de troisième Age, sur une personne avec handicap
s’expose selon le cas au double du minimum de la peine rattachée à l’infraction
de viol. Il en est de même du viol d’un enfant).

11° Le viol commis à l’aide d’une arme ou de la menace d’une arme (les
hommes en armes qui s’adonnent à des viols verront les peines à leur appliquer
aggravées).

Il peut arriver qu’une fille âgée de dix-sept ans consomme l’acte


sexuel avec un garçon de 16ans. Dans une telle situation, l’affirmation d’emblée
de l’irresponsabilité pénale, ne semble pas suffisante, nonobstant le fait qu’elle
18

soit accommodante pour notre société et satisfaisante pour les enfants


impliquées dans ladite cause. Puisqu’il convient en réalité de distinguer deux
hypothèses, ci-après : l’hypothèse dans laquelle le garçon aurait contraint la
fille, et celle dans laquelle les deux enfants auraient consenti de consommer
l’acte sexuel.

- Dans la première hypothèse, on se rend compte que le fautif se trouve être


le garçon de seize ans, auteur de la contrainte sur la fille, mineure d’Age,
bien que plus âgée que lui. Mais la question sera celle de savoir comment
réprimer son acte. Contrairement à ceux qui pensent que toute personne
âgée de moins de dix-huit ans ne serait totalement, absolument,
pénalement irresponsable, nous estimons que seule la catégorie de celles
de moins de quatorze ans qui doit bénéficier de l’irresponsabilité pénale
irréfragable, comme l’indique l’article 95 de la loi n°09/001 du 10 janvier
2009 portant protection de l’enfant. Nous relevons aussi que seules, les
peines de mort et de servitude pénale à perpétuité ne seront pas
prononcées pour les infractions commises par l’enfant (article 9, alinéa
2LPE). N’est-il pas interdit d’interdire ce qui n’est pas interdit par le texte
pénal47 ?

- Dans la deuxième hypothèse, l’opinion la plus répandue est celle qui


considère qu’il n’y aurait absolument aucune infraction, étant entendu que
l’acte aurait été accompli sous consentements invalides donnés par deux
personnes incapables (de donner régulièrement un consentement valide).
Pourtant, de par la volonté expresse du législateur (article 95 LPE), en
matière pénale, seuls les mineurs âgés de moins de quatorze ans sont
légalement présumés irresponsables, et cela, absolument. Et que lorsqu’il
s’agit des personnes âgées d’au moins quatorze ans, un examen
approfondi des faits mérite d’être fait, afin de cerner le rôle précis
qu’aurait joué chaque mineur impliqué.

S’il se révèle que les deux mineurs, âgés tous de quinze ans, avaient
consenti à consommer l’acte sexuel, il sera injustifié de ne sanctionner
que l’un des deux (en l’occurrence le garçon comme c’est souvent le cas),
alors même que l’on considère qu’ils seraient tous incapables de donner
un consentement valide ; ce qui parait manifestement contraire à la
volonté exprimée par le législateur congolais qui n’exclut pas la
possibilité de trouver au Congo des enfants capables de discernement48.

47
WANE BAMEME B., Cours de droit pénal spécial, Kinshasa, 2022, p.220.
48
Ibidem, p.221
19

Aujourd’hui, il arrive par moments que des personnes âgées de moins


de dix-huit ans soient impliquées à l’acte de viol. Les juridictions congolaises
connaissent aujourd’hui d’un nombre assez important des cas de viol impliquant
des mineurs. Lorsqu’il est établi que c’est seule la victime qui est âgée de moins
de 18 ans, l’agent sera traduit devant la juridiction matériellement ou
personnellement compétente, puis verra la loi du 10 janvier 2009 s’appliquer. La
question se pose lorsque soit seul l’agent est âgé de moins de 18 ans, soit tous
les deux protagonistes n’ont pas encore atteint dix-huit ans d’Age. On se
demande d’une part, si l’élément moral, l’intention coupable de violer sa victime
sera ou non établi. On s’interroge aussi d’autre part, si le consentement de la
victime peut être ou non pris en compte. Deux cas de figures peuvent être
évoqués :

Le premier cas peut se rapporter à un jeune garçon de 17 ans et 10 mois


qui, au moment des faits, soit entre 3h et 4h du matin, était porteur d’une
machette avec laquelle il menaça sérieusement de mort sa victime, femme
mariée âgée de 60 ans, jusqu’à la contraindre à consommer les rapports
sexuels. S’il arrive que ce fait soit porté devant le juge aujourd’hui, le
tribunal pour enfants (TPE) pourra juger qu’il n’y a même pas infraction,
mais simple manquement. Il pourra aussi affirmer l’irresponsabilité
pénale du garçon, et prétendre prononcer une mesure d’éducation, de
garde et de surveillance, soit en l’enfermant dans le cadre d’un prétendu
placement à la Prison Centrale de Makala, soit en prononçant la remise à
parents ; nonobstant la possibilité pour son acte sexuel, obtenu dans ces
conditions, d’entrainer une conséquence fâcheuse, par exemple la mort de
la vieille dame, victime. Et, il n’est pas exclu qu’une telle décision puisse
trouver explication sur l’absence ou le non établissement de l’élément
moral compte tenu du fait pour l’agent d’être âgé de 17 ans et 10 mois
« seulement » au moment des faits. Pourtant aucune disposition de la loi
de protection de l’enfant n’écarte toute possibilité d’établissement de
l’élément moral dans le chef d’une personne âgée de moins de dix-huit
ans49.
Le second cas est relatif à une jeune fille de 16 ans qui aura consommé
l’acte sexuel avec un jeune garçon de son Age(16ans). Si la cause arrivait
à être portée devant le tribunal pour enfants, il n’est pas non plus exclu
pour cette juridiction de déclarer que l’infraction n’existe pas entre
mineurs d’Age, mais simple manquement, de relever l’irresponsabilité
pénale de tous les deux, mais en même temps l’existence d’une certaine
faute imputable quasi-automatiquement au jeune garçon, au point de
49
WANE BAMEME B., op.cit, p.231.
20

décider de son enfermement à la Prison Centrale de Makala, à défaut de


mieux. Mais, pareille attitude du juge n’aura que d’extrêmes difficultés à
trouver bonne justification, dans la loi congolaise. D’abord, il n’est pas
vrai que tous les cas seraient identiques, nonobstant la possibilité d’une
similarité. Ensuite, il semble difficilement soutenable qu’entre deux
mineurs d’âges, qualifiés par certains d’incapables de discernement dans
tous les cas, mais en violation de la loi, soit établie une infraction, ou
comme on le préfère, un manquement. Enfin, il semble injustifié et même
discriminatoire puisqu’inexpliqué, de n’envoyer à la Prison Centrale de
Makala, et cela quasi-systématiquement, que le jeune garçon ; alors même
qu’il peut dans certains cas être prouvé qu’il avait subi les faits, comme
présenté précédemment50.

CHAPITRE II. JURIDICTION COMPETENTE ET REGIME


REPRESSIF
Dans ce présent chapitre il sera question de parler de la juridiction
compétente et du régime répressif en matière de viol du mineur.

SECTIONT 1. Juridiction compétente


§1. Tribunal pour enfants(TPE)
La modalité juridictionnelle de poursuite des mineurs, auteurs des faits
infractionnels, est confié au tribunal pour enfants. Cette juridiction joue un rôle
central dans la protection des mineurs en droit congolais ; d’autant plus que le
législateur a supprimé, par sa volonté souveraine, la phase préparatoire de
l’action publique relative à un mineur. Le tribunal pour enfants aura donc pour
mission principale de statuer sur la culpabilité du mineur, sur la sanction à lui
infliger et sur les conséquences civiles de ses actes. Pour ce faire, il est doté
d’une organisation et des compétences51.

50
Idem.
21

A. Organisation du TPE
L’organisation de cette juridiction dégage des nombreux
particularismes relatifs à sa composition, à sa saisine et à sa procédure. Le
laconisme du législateur est également, une fois de plus, à la base des
nombreuses controverses relatives notamment à son ordre juridictionnel
d’appartenance, à ses animateurs, à son ressort et à son rang, au parquet lui
attaché, voire même, à sa juridiction de suppléance.
B. Composition du TPE
Au visa de l’article149 al.5 de la constitution, le TPE est une
juridiction spécialisée (art.84 LPE) composée d’un président et des juges, tous
magistrats de carrière spécialistes ou ayant un intérêt dans le domaine de
l’enfance (art.88 LPE). Il compte deux chambres, indépendantes dans leur
fonctionnement, dont l’une de première instance et l’autre d’appel. Doté d’au
moins un assistant social (art.92 LPE), il siège à un (au premier degré) ou trois
juge(s) (en appel) avec le concours de l’OMP et l’assistance d’un greffier (art
88,90,91,93 LPE). Le juge pour enfants organise les devoirs de l’instruction et
reste maitre de l’instance, de la procédure et des mesures à prendre contre
l’enfant en conflit avec la loi. En ce qui concerne les modalités d’appel des
décisions du TPE, la loi consacre un particularisme qui constitue même une
exception en droit congolais au regard du principe de second degré de
juridiction. Car, les appels contre les décisions rendues par cette juridiction ne
sont pas formés devant une autre juridiction, de droit commun soit-elle, qui lui
est supérieure, mais devant une autre chambre de la même juridiction. Ce
modèle s’inspire des juridictions pénales internationales52.
§2. Compétences du TPE
La compétence est définie, au sens administratif, comme le pouvoir
reconnu aux proposées de l’Etat pour accomplir des actes valides. Pour une
autorité publique ou une juridiction, c’est l’aptitude légale à accomplir un acte, à
instruire ou connaitre une cause. De ce fait, l’on détermine généralement la
compétence d’une juridiction, selon la nature du contentieux qui lui est dévolue
(compétence matérielle), sa circonscription ou son ressort (compétence
territoriale) et, souvent en matière pénale, la qualité de ses justiciables

51
Plusieurs textes réglementaires ont été pris en vue de mettre en application la partie de la loi instituant le
TPE notamment : le décret n°11/01/2011 fixant les sièges ordinaires et ressorts des tribunaux pour enfants,
l’arrêté ministériel n°001/CAB/MIN/J&DH/2011 du 05/01/2011 portant création des sièges secondaires des
tribunaux pour enfants et fixation de leurs ressorts, l’arrêté ministériel n°002/CAB/MIN/J&DH/2011 du
05/01/2011 portant regroupement des ressorts des tribunaux pour enfants pour l’exécution des mesures de
garde, d’éducation et de préservation.
52
KASONGO LUKOJI G.D., Manuel de droit congolais de protection des mineurs, Kongo Editions, Kinshasa,
p.224.
22

(compétence personnelle). Le tribunal pour enfants est, hormis le tribunal de


commerce, la seule juridiction judiciaire spécialisée à être dotée d’une
compétence en matière répressive et de droit privé. Il connait même, comme
nous l’avons déjà démontré, de certaines matières qui frisent le contentieux
administratif. Dans tous les cas, sa compétence est d’abord personnelle : car
toutes les matières qui lui sont dévolues doivent nécessairement concerner les
personnes âgées de moins de dix-huit ans. Nous ne nous intéresserons
davantage, à ce stade, qu’à sa compétence pénale53.
A. Compétence matérielle
Aux termes du 1er alinéa de l’article 99 de la LPE, « le tribunal pour
enfants est seul compétent pour connaitre des matières danslequelles se trouvent
impliquer l’enfant en conflit avec la loi ». Deux observations méritent d’être
formulées à l’endroit de cette disposition. Premièrement et contrairement à ce
que peut faire croire le libellé de ladite disposition, le TPE connait également,
sur pied des articles 95 à 97 de la LPE, des faits pénaux commis par des mineurs
non en conflit avec la loi, c’est-à-dire, les personnes âgées de moins de quatorze
ans. Deuxièmes, le TPE connait de tous les manquements qualifiés d’infractions
à la loi pénale commis par les personnes âgées de moins de dix-huit ans (art. 94
et 99 al.1 LPE), peu importe la nature et la tarification sanctionnelle originelle 54.
B. Compétence personnelle
De ce qui précède, l’on comprend que le TPE ne poursuit
essentiellement que les personnes âgées de moins de dix-huit ans (art. 94, 96 et
99 al.1 LPE), auteurs, coauteurs ou complices des faits pénaux. Deux
hypothèses sont envisageables au regard du statut pénal bipartite des mineurs en
droit congolais55.
1. Les personnes âgées de moins de quatorze ans
Lorsque l’individu mis en cause est âgé de moins de quatorze ans, le
TPE est tenu d’accomplir cinq actes de procédure suivants : établir
matériellement les faits, se prononcer sur la hauteur de la réparation, déclarer le
dit mineur irresponsable pénalement, le relaxer et le référer à un assistant social
ou un psychologue pour des mesures d’accompagnement.
2. Les personnes âgées d’au moins quatorze ans
La deuxième hypothèse se rapporte à la mise en cause d’un individu
âgé d’au moins quatorze ans. Le TPE peut dans ce cas, soit instruire la cause en

53
Ibidem, p.232.
54
KASONGO LUKOJI G.D., op.cit., p.235.
55
Idem.
23

vue d’établir sa culpabilité et sa responsabilité au regard desquelles des


sanctions pénales spécifiques lui seront appliquées, soit la déférer à la médiation
qui, lorsqu’elle aboutit à un compromis entre les parties, conduira à des mesures
spécifiques essentiellement réparationnelles.

Hormis les personnes âgées de moins de dix-huit ans, le juge pour


enfant peut également être amené, à titre exceptionnel et au regard des
dispositions pertinentes de la Loi portant protection de l’enfant, à poursuivre
pénalement des adultes. Tel est le cas, d’une part, des majeurs pour des faits
pénaux non prescrits qu’ils auraient commis durant leur minorité (que nous
qualifions « des mineurs repris majeurs ») sur base du principe de la
cristallisation des faits et, d’autre part, des parents, tuteurs ou gardiens ayant
facilité la fuite de leurs enfants mineurs pendant qu’une action publique était
diligentée à leur encontre sur base d’un raisonnement a rubrica de l’article 131
LPE.

SECTION 2. Régime répressif


§1. Pénalités en matière de viol d’enfant
La sanction prévue contre l’auteur du viol de mineur dépend des
plusieurs éléments, à savoir : le préjudice au mineur victime ( altération grave de
sa santé, séquelles physiques et psychologiques graves ), la qualité de l’auteur
(ascendants, tuteur, parent, gardien, enseignant, serviteur, agent public, ministre
de culte, personnel médical ou para médical, assistants sociaux, tradipraticiens),
la vulnérabilité de la victime (enfant vivant avec handicap) ainsi que les
circonstances de commission (complicité, publicité, usage ou menace d’une
autre violence, ruse,…).56

A. Le viol de mineur à l’état simple. Le viol de mineur est puni de sept à


vingt ans de servitude pénale principale et d’une amende de huit cent
mille à un million de francs congolais (art. 170 al 1 LPE).
B. Le viol de mineur à l’état aggravé. La sanction prévue à l’état simple est
aggravée dans des circonstances aggravantes spécifiques. Ainsi, le
minimum de la peine prévue à l’état simple est doublé.

SECTION 3. Analyse de deux décisions rendues par le TPE/MATADI


§1. Résumé des faits
L’enfant en conflit avec la loi KOTE CHRIS âgé de 16ans et la
victime KANGU PRECIEUSE âgée de 6ans, habitants tout le même quartier
mais ne se fréquentent pas.
56
KASONGO LUKOJI G.D., op.cit.,p.319.
24

Arrivé en date du 2/6/2021, la victime KIANGU en provenance de


l’école, sera intercepté par l’enfant en conflit précité qui après l’avoir enfermé
dans une des chambres de leur parcelle, lui imposa les rapports sexuels.

Le rapport médico-légal dans sa réponse du 3/6/2021 atteste que la


victime a subi la défloration de son hymen avec des lésions tout autour de
l’orifice vaginal ainsi qu’une légion profonde laissant couler le sang rouge.

La victime allègue que c’est bien l’enfant en conflit KOTE CHRIS qui
a abusé d’elle, étant venu la prendre là où elle se reposait après l’école pour
finalement l’emmener dans une des chambres de leur parcelle et abuser d’elle ;

Interrogé, l’enfant en conflit précité ne reconnait pas les faits lui


reprochés. En effet, il allègue que les policiers se sont présentés vers 19hr pour
mettre la main sur lui alors qu’il venait de l’école et y était même lors de la
commission des faits.

La dame MAYUKA NLOMBA, grand-mère de la victime entendue


au cours du débat contradictoire, affirme que la victime a été violée et caché la
vérité comme l’avait ordonné l’enfant en conflit KOTE CHRIS.

Le rapport d’enquête sociale établi par l’assistant social du ressort,


présente l’enfant précité comme étant un enfant qui n’est ni pervers, ni
récidiviste, qu’il faille réprimander étant donné qu’il s’est bien comporté durant
toute la procédure engagée contre lui.

Pour le ministère public, l’enfant précité a commis le manquement lui


reproché car le rapport Medico légal atteste que la victime a été violée ; le
réprimander serait la meilleure des mesures à prendre vis-à-vis de lui.

Tels sont les faits de la cause, la défense de l’enfant en conflit KOTE


CHRIS, les allégations de la victime, les résultats d’enquêtes sociales ainsi que
l’avis du ministère public, qu’il y a lieu de discuter en droit.
§2. Problème de droit
L’article 171 al.1 de la loi portant protection de l’enfant punit tout
homme qui introduit même superficiellement son organe dans celui d’une
enfant.

Ce manquement exige pour sa consommation, la réunion des éléments


constitutifs ci-après :

 L’acte matériel d’introduction même superficielle de l’organe sexuel male


dans celui d’une enfant ;
25

 La personnalité humaine de la victime qui doit être un enfant c’est-à-dire


un être humain de sexe féminin, née et vivante, âgée de moins de 18ans ;
 L’élément intellectuel caractérisé par le défaut de consentement de la
victime qui, dans l’espèce sous examen est présumé pour cause de
minorité d’âges ;
In specie, bien que l’enfant en conflit ne reconnaisse pas les faits luis
reprochés ou chargés par la victime, cette dernière est restée constante dans ses
déclarations.

En sus, l’audience en descente a révélé que la petite victime a pu


identifier les biens se trouvant dans la pièce en mettant un accent particulier sur
les chaises de couleur rouge ; chose vraie car le constat fait a relevé l’existence
des chaises rouges dans ladite pièce. C’est pour ainsi dire que cette dernière a
servi de preuve de la commission de ce forfait ;

Et parce que l’enfant victime insiste en disant que c’est bel et bien
l’enfant en conflit KOTE CHRIS qui a commis ce forfait et comme le rapport
médical atteste que cette dernière a perdu son hymen ; Pour le tribunal, il y a eu
intromission de l’organe sexuel de l’enfant précité dans celui de la victime
KIANGU PRECIEUSE.

Le tribunal retiendra donc le manquement reproché à l’enfant KOTE


CHRIS ; il réprimandera l’enfant et le rendra à son civilement responsable en lui
enjoignant de mieux le surveiller dans l’avenir.

S’agissant de la réparation civile pour tous préjudices confondus,


sollicité par la victime, le tribunal obligera le civilement responsable de l’enfant
en conflit KOTE CHRIS au paiement d’office de la somme de 3000000 FC car
la victime a perdu sa virginité par le fait de l’enfant en conflit précité. Il mettra
les frais d’instance à charge dudit civilement responsable.
§3. Position du juge
Le tribunal pour enfants de Matadi ;

Statuant publiquement et contradictoirement à l’endroit de l’enfant en


conflit KOTE CHRIS et de la victime KIANGU PRECIEUSE ;

Vu la loi portant protection de l’enfant ;

Vu l’enquête sociale de l’assistant social du ressort ;

Le ministère public entendu ;


26

Dit établie en fait comme en droit le manquement de viol d’enfant


reproché à l’enfant en conflit KOTE CHRIS ; en conséquence le réprimande et
le rend à son civilement responsable en lui enjoignant de mieux le surveiller à
l’avenir ;

Oblige le civilement responsable de l’enfant précité au paiement


d’office de la somme de 3000000 (trois millions francs congolais) à allouer à la
victime KIANGU Précieuse, pour tous préjudices confondus ;

Mets les frais d’instance à la charge dudit civilement responsable ;

Ainsi décidé et prononcé par le tribunal pour Enfants de Matadi,


siégeant en matière d’enfant en chambre de première instance en son audience
publique du 14/08/2021 à laquelle a siégé madame Arlette NZATI, Président de
chambre, avec le concours de Sylvain KIMANKINDA officier du Ministère
public et l’assistance de SISA DAMAS Greffier du siège.
§4. Commentaires
Dans ce cas d’espèce nous sommes dans un véritable viol au-delà du
fait que la victime est mineur d’âge. Pa r ailleurs, il serait mieux que l’âge de
l’auteur soit bien précisé dans le jugement pour voir si la décision prise est
adéquate mais tout compte fait le juge a tranché en se fondant sur des éléments
de preuve tangible.

Par contre, la conclusion selon laquelle la victime a subi une


défloration par l’intromission de l’organe sexuel masculin reste difficile à
prouver d’où il faut renforcer les méthodes et techniques de contrôle médical car
il se pourrait bien que la défloration soit causée par autre chose.

§1. Résumé des faits


L’enfant en conflit avec la loi MAYANGALA RUPHIN âgé de 17ans
et la victime MIKEDI BENE âgé de 14 ans entretiennent depuis un certain
temps une relation amoureuse ;

Arrivé au mois de décembre 2020, l’enfant en conflit MAYANGALA


fera garder la victime 3 jours durant chez lui à la maison jusqu’à entretenir avec
elle des relations sexuelles ;

La victime allègue avoir entretenu une seule fois les rapports sexuels
avec l’enfant précité de qui elle est follement amoureuse ;

Interrogé sur les faits lui reprochés, l’enfant précité est passé aux
aveux et sollicite la clémence du tribunal de céant ;
27

Le rapport d’enquête sociale établi par l’assistant social du ressort,


présente l’enfant précité comme étant un enfant qui n’est ni pervers, ni
récidiviste qu’il faille réprimander pour les faits lui reprochés ;

Pour le ministère public, l’enfant précité a commis le manquement lui


reproché car il a lui-même avouer avoir commis les faits lui reprochés et le
réprimander serait la meilleure mesure à prendre.

Tels sont les faits de la cause, la défense de l’enfant en conflit


MAYANGALA RUPHIN, les résultats d’enquêtes sociales ainsi que l’avis du
ministère public, qu’il y a lieu de discuter en droit ;

§2. Problème de droit


L’article 171 al.1 de la loi portant protection de l’enfant punit tout
homme qui introduit même superficiellement son organe sexuel dans celui d’une
enfant.

Ce manquement exige pour sa consommation, la réunion des éléments


constitutifs ci-après :

- L’acte matériel d’introduction même superficielle de l’organe sexuel male


dans celui d’une enfant ;
- La personnalité humaine de la victime qui doit être un enfant c’est-à-dire
un être humain de sexe féminin, née et vivante, âgée de moins de 18ans ;
- L’élément intellectuel caractérisé par le défaut de consentement de la
victime qui dans l’espèce sous examen est présumé pour cause de
minorité d’âges ;
In specie, il est vrai que l’enfant en conflit MAYANGALA RUPHIN
est passé aux aveux mais la victime aussi allègue avoir entretenue une seule fois
les rapports sexuels avec ce dernier et confirme même qu’ils sont en relation
amoureuse depuis un certain temps. Cela a servi donc de preuve de la
commission de ce forfait.

Pour le tribunal, il y’a eu intromission de l’organe sexuel de l’enfant


précité dans celui de la victime MIKEDI BENE ;

Le tribunal retiendra donc le manquement reproché à l’enfant en


conflit MAYANGALA RUPHIN ;

Il réprimandera l’enfant et le rendra à son civilement responsable en


lui enjoignant de mieux le surveiller dans l’avenir ;
28

S’agissant de la répression civile pour tous préjudices confondus, le


tribunal obligera le civilement responsable de l’enfant précité au
paiement d’office de la somme de 2.000.000 FC à allouer à la victime
pour tous préjudices confondus ;

Il lèvera sa mesure provisoire ;

Il mettra les frais d’instance à charge du dit civilement responsable ;

§3. Position du juge


Le tribunal pour enfants de Matadi ;

Statuant publiquement et contradictoirement à l’endroit de l’enfant en


conflit MAYANGALA Ruphin ;

Vu la loi organique n°13/011-B du 11/04/2013 portant organisation,


fonctionnement et compétences des juridictions de l’ordre judiciaire ;

Vu l’enquête sociale de l’assistant social du ressort ;

Le ministère public entendu ;

Dit établie en fait comme en droit le manquement de viol d’enfant


reproché à l’enfant en conflit MAYANGALA Ruphin ;

En conséquence le réprimande et le rend à son civilement responsable


en lui enjoignant de mieux le surveiller à l’avenir ;

Oblige le civilement responsable de l’enfant précité au paiement


d’office de la somme de 2.000.000 FC (deux millions de francs
congolais) à allouer à la victime, pour tous préjudices confondus ;

Lève la mesure provisoire à laquelle était soumis ledit enfant ;

Met les frais d’instance à charge dudit civilement responsable ;

Ainsi décidé et prononcé par le tribunal pour enfants de Matadi,


siégeant en matière d’enfant en chambre de première instance en son audience
publique de ce 29/2/2020 à laquelle a siégé Madame Arlette NZATI, Président
de chambre, avec le concours de TSHIMANKINDA officier du Ministère public
et l’assistance de MATONDO Greffier du siège.
29

§4. Commentaires
En effet, dans cette affaire le juge a agi en toute légalité étant donné
qu’en vertu de la loi le manquement qualifié de viol pouvait bel et bien être
retenu.

Cependant, en considérant que les deux personnes ont consenti à


l’acte, le législateur doit revoir la question du consentement dans la qualification
du viol comme en droit français où il y a un âge de consentement à la
consommation du sexe.

Le fait de ne pas tenir compte du consentement à l’acte sexuel à un


certain âge peut être source d’une prolifération du viol alors que dans certain cas
le terme viol ne porte pas son sens.

CONCLUSION
Parler de la question du viol dans le contexte congolais reste une tâche
complexe au regard des dispositions légales en vigueur et ce en en entrevoyant
particulièrement le viol d’enfant prévu par le législateur.

C’est ainsi que pour mieux développer cette thématique, il a semblé


opportun d’aborder en premier lieu le viol dans toute sa splendeur en vue de
déceler les particularités du viol d’enfant.

Le viol d’enfant est réputé être strict en termes de ses éléments


constitutifs et conditions préalables qui arborent notamment :

- Le simple rapprochement sexuel ;


- Le consentement inopérant ; etc.

Cependant, le législateur tenait à protéger le mineur contre cet acte


répugnant mais a omis de donner des précisions lorsque l’acte sexuel est passé
entre deux mineurs d’où la difficulté de qualifier pareil acte en droit congolais.
30

En outre, en considérant certaines règles, il est possible de résoudre le


litige en tenant compte de certains aspects liés aux faits notamment lorsque
l’auteur du manquement a délibérément résolu de passer à l’acte surtout sans
consentement de la victime.

Par contre, lorsque les deux ont consenti le législateur aurait mieux
fait d’être explicite sur la question car dans certains cas, des viols sont organisés
entre des individus et les médecins chargés d’établir des faix rapports médicaux
en contre partie des sommes d’argent.

D’où i faudrait que la justice travail surtout en matière de preuve de


viol avec des hôpitaux de renoms en vue de la fiabilité des rapports médicaux
pour éviter toute forme d’injustice.

L’État doit aussi décourager la clandestinité de la prostitution car


certains dossiers portés devant les cours et tribunaux se rapportent aux
règlements de compte suite au nom paiement d’une personne ayant bénéficié des
services sexuels d’une autre qui se plaindra d’être victime de viol.

Entendu que tout ne peut être dit à ce sujet, une brèche est ouverte à
quiconque de nous compléter et éclaircir certains propos.

BIBLIOGRAPHIE

I. INSTRUMENTS JURIDQUES CONGOLAIS

1. loi n°09/001 du 10 janvier 2009 portant protection de l’enfant, in JORDC,


50ème année, numéro spécial, du 12 janvier 2009.
2. Décret du 30 janvier 1940, tel que modifié et complété par la loi n°06/018
du 20 juillet 2006 sur les violences sexuelles, in JORDC, du 1er aout 2006.
3. Code pénal livre II tel que modifié et complété par la loi du 20 juillet
2006.
4. Code de procédure pénale tel que modifié et complété par la loi n°06/019
du 20 juillet 2006.
5. loi n°06/018 du 20 juillet 2006 modifiant et complétant le code pénal, in
JORDC.
6. Décret n°11/01/2011 fixant les sièges ordinaires et ressorts des tribunaux
pour enfants.
7. Arrêté ministériel n°001/CAB/MIN/J&DH/2011 du 05/01/2011 portant
création des sièges secondaires des tribunaux pour enfants et fixant leurs
ressorts.
31

8. Arrêté ministériel n°002 /CAB/MIN/ J&DH/ 2011 du 05/01/2011 portant


regroupement des ressorts des tribunaux pour enfants pour l’exécution des
mesures de garde, d’éducation et de préservation.

II. DOCTRINE
A. OUVRAGES
1. LIKULIA BOLONGO(Norbert), Droit pénal militaire ; T1, Organisation
et fonctionnement des juridictions militaires, L.G.D.J., Paris, 1977,272
pages.
2. J.P NDUMBA MBUY, Guide pratique des infractions de violences
sexuelles à l’usage des officiers de police judiciaire et officiers du
Ministère Public, Kinshasa, 2015.

B. COURS

1. LUZOLO BAMBI LESSA (Emmanuel Janvier) et MAKAYA


KIELA(Serge), Procédure pénale, Notes polycopiées, Kinshasa, Ed.
CRJT, 2018-2019.
2. MAKAYA KIELA (Serge), Droit pénal spécial, Note de cours, PC,
Kinshasa, CRJT,2019-2022.
3. WANE BAMEME (Bienvenu Alphonse), Cours de Droit Pénal Spécial,
2022, 338 pages.

III. JURISPRUDENCE
1. Bulletins des arrêts de la Cour Suprême de Justice, 1976-2004
2. COLIN (J.P), Répertoire Général de la Jurisprudence Congolaise.
3. Des jugements et arrêts des juridictions des ressorts des cours d’appel de
Bukavu, Goma, Kananga, Kindu et Kisangani, Edition critique, Service
de Documentation et d’Etudes du Ministère de la Justice, Kinshasa 2005.
4. DIBUNDA KABUINJI., Répertoire général de jurisprudence de la cour
suprême de justice, Edition connaissance et Pratique du Droit Zaïrois,
Kinshasa,1990.
5. Ruffin LUKOO MUSUBAO., La jurisprudence congolaise en Droit
pénal, Editions On s’en sortira, Kin/RDC 2006.
32

Table des Matières

IN MEMORIAM.......................................................................................................................................I
DEDICACE.............................................................................................................................................II
REMERCIEMENTS..............................................................................................................................III
00. INTRODUCTION........................................................................................................................1
01. PROBLÉMATIQUE.......................................................................................................................1
02. HYPOTHESE.................................................................................................................................3
03. CHOIX ET INTERET DU SUJET.................................................................................................4
1. Intérêt théorique............................................................................................................................4
2. Intérêt pratique..............................................................................................................................4
04. METHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHE...................................................................4
A. METHODE..................................................................................................................................4
B. TECHNIQUE...............................................................................................................................5
05. DELIMITATION DE L’ETUDE...................................................................................................5
06. SUBDIVISION...............................................................................................................................6
33

CHAPITRE I. APPROCHE ANALYTIQUE DU VIOL EN DROIT CONGOLAIS..............................7


Section I : Notion..................................................................................................................................7
Section II. Composantes de l’incrimination.........................................................................................7
§1. Conditions préalables.................................................................................................................7
§2. Eléments strictement constitutifs..............................................................................................11
A. Les éléments matériels...................................................................................................................12
1. La conjonction sexuelle..............................................................................................................12
2. L’intromission d’un organe sexuel dans l’anus ou dans la bouche............................................13
3. Le viol par introduction d’une autre partie du corps ou d’un objet dans le vagin......................13
4. L’obligation d’une personne à pénétrer l’anus, la bouche ou tout orifice du corps par un organe
sexuel, par toute autre partie du corps ou par un objet quelconque................................................14
B. L’élément intellectuel....................................................................................................................14
 Cas particuliers de viol...............................................................................................................15
CHAPITRE II. JURIDICTION COMPETENTE ET REGIME REPRESSIF.......................................21
SECTIONT 1. Juridiction compétente...............................................................................................21
§1. Tribunal pour enfants(TPE)......................................................................................................21
§2. Compétences du TPE................................................................................................................22
1. Les personnes âgées de moins de quatorze ans..........................................................................23
2. Les personnes âgées d’au moins q uatorze ans...........................................................................23
SECTION 2. Régime répressif...........................................................................................................23
§1. Pénalités en matière de viol d’enfant........................................................................................23
SECTION 3. Analyse de deux décisions rendues par le TPE/MATADI...........................................24
§1. Résumé des faits ......................................................................................................................24
§3. Position du juge........................................................................................................................26
§4. Commentaires...........................................................................................................................26
§1. Résumé des faits...........................................................................................................................27
§2. Problème de droit..........................................................................................................................27
§3. Position du juge............................................................................................................................28
§4. Commentaires...............................................................................................................................29
CONCLUSION......................................................................................................................................30
BIBLIOGRAPHIE..................................................................................................................................31
I. INSTRUMENTS JURIDQUES CONGOLAIS..............................................................................31
II. DOCTRINE...................................................................................................................................31
III. JURISPRUDENCE......................................................................................................................32
Table des Matières..................................................................................................................................33
34

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