Vous êtes sur la page 1sur 5

INTRODUCTION

1. LA PROBLEMATIQUE DU SUJET

De prime abord, il serait indispensable de noter que le monde actuel


accorde une place de choix à la condition de l’enfant. En raison de sa
vulnérabilité, de sa dépendance et de son immaturité, il nécessite des soins
spéciaux et une protection particulière. Ainsi, les Nations Unies, les Etats
africains, en général et la République Démocratique du Congo, en particulier,
portent un regard très accentué sur la situation sur ce dernier.

C’est dans ce contexte que le législateur congolais a légiféré sur la


protection de l’enfant. Cependant, il sied de signaler que l’actuelle loi portant
protection de l’enfant précède la loi du 06 décembre 1950 sur l’enfance
délinquante.

Cette loi portant protection l’enfant s’assigne comme objectifs de :

1. De renforcer la responsabilité des parents, de la famille, et de l’ensemble de la


communauté à l’égard de l’enfant ;

2. Diffuser et promouvoir la culture des droits et devoirs de l’enfant ;

3. Assurer à l’enfant une protection sociale, judiciaire et pénale 1

Bien que cette loi protège l’enfant, il arrive que ce dernier pose des actes
qu’elle ne qualifie d’infractionnel comme le poserait un homme qui a plus de 18
ans mais parle plutôt de l’enfant en conflit avec la loi.

L’article 95 de la susvisée dispose en ces termes : « enfant âgé de moins


de 14 ans bénéficie, en matière pénale, d’une présomption irréfragable
d’irresponsabilité ».

L’article 96 renchérit en disant que « lorsque l’enfant déféré devant le


juge a moins de 14 ans, celui-ci le relaxe comme ayant agi sans discernement et
ce, sans préjudice de la réparation du dommage causé à la victime ».

A l’analyse de cette disposition, il faut donc considérer l’âge de 14 ans


pour déterminer la responsabilité pénale de l’enfant.
1
CIZUNGU NYANGEZI (B), les infractions de A à Z, édition LAURENT NYAGEZI, P. 611 et 612
Ceci est clairement posé par l’article 98 qui dispose « qu’est pris en
considération, l’âge au moment de la commission des faits ».

Pourtant, les différentes statistiques démontrent qu’un bon nombre


d’enfants qui ont moins de 14 ans, autant que ceux qui ont plus de 14 ans, posent
des actes très criminels. Malheureusement, en mettant sur pied plusieurs
mécanismes tendant à les protéger, on dirait elle les encourage à poser
davantage pareils actes.

C’est pourquoi notre sujet s’intitule « de la présomption irréfragable


d’irresponsabilité pénale de l’enfant âgé de moins de 14 ans en droit congolais :
entre protection et impunité consacrée par la loi n 09/001 du de 10 janvier
2009 ».

Il ressort de ce sujet, trois questions qui feront l’objet de notre présente


étude :

 Pourquoi l’enfant âgé de moins de quatorze ans doit-il être relaxé comme
ayant agi sans discernement. En faisant cela, l’Etat lui-même ne consacre
pas une sorte d’impunité ou est-ce une protection ?
 Au regard du nombre assez important des enfants de moins de 14 ans qui
posent des actes infractionnels, le législateur ne peut-il pas ramener cet
âge d’irresponsabilité pénale à 10 ou 12 ans?
 à chaque fois que l’ordre public est troublé, l’Etat, au travers du parquet
ou de la police judiciaire, se mobilise pour le rétablir en sanctionnant son
auteur. En posant un acte qui trouble l’ordre public, l’enfant de moins de
14 ans ne commet pas d’infraction ?

2. HYPOTHÈSE DU SUJET

Hypothèse de recherche étant une proposition de réponses aux questions


posées dans la problématique en rapport avec la recherche et formulée de sorte
que l’observation et l’analyse fournissent une réponse. C’est aussi une réponse
provisoire à un problème posé, qui peut être affirmé ou infirmer selon le résultat
de la recherche.

En ce qui concerne la premier question de notre problématique, nous


pensons qu’en faisant cela l’Etat accorde dans une certaine mesure une forme
d’impunité à l’enfant âgé de moins de quatorze ans car ce n’est pas tout les
enfants de moins de 14 ans qui bien que la loi veut qu’il soit considéré comme
avoir agi sans discernement, qui agissent réellement sans discernement. il
faudrait peut-être établir la capacité de discernement du mineur notamment par
ses déclarations, celles de son entourage familial et scolaire, par les éléments de
l’enquête, les circonstances dans lesquelles les faits ont été commis, par une
expertise ou un examen psychiatrique ou psychologique.

Pour notre deuxième question, nous pensons qu’il serait impérieux de


recourir à un avis d’un expert afin de déterminer si réellement à cette tranche
d’âge l’enfant est généralement inconscient des actes qu’il pose.

3. CHOIX ET INTÉRÊT DU SUJET

Il conviendrait d’une part de parler du choix du sujet et de l’autre intérêt

A. Intérêt scientifique

Travers notre recherche, nous espérons soutenir les différentes idées et


théories scientifiques gravitant autour de ce sujet et aussi y apporter notre avis.

B. Intérêt personnel

Ce travail nous permet, non seulement d’obtenir notre grade de licencié,


mais aussi d’acquérir des nouvelles connaissances et aussi d’accroître notre
niveau de réflexion par des recherches et lectures de différents documents
surtout que c’est un sujet toujours d’actualité.

Concernant le domaine qui nous intéresse, remarquons que ce sujet est


très peu traité en droit congolais puisque le législateur congolais accorde une
protection à l’enfant âgé de moins de moins de quatorze ans, d’où ce travail
présente aussi un grand intérêt dans la mesure où, elle pourra permettre de
comprendre si réellement la loi n 09/001 du 10 janvier 2009 protège l’enfant âgé
de moins de quatorze ans où lui accorde simplement une sorte d’impunité.

4. MÉTHODES ET TECHNIQUES DE RECHERCHES

4.1 MÉTHODES

Pour effectuer une recherche scientifique, il faut se fixer une


méthodologie. Celle-ci est l’ensemble des recherches et des procédures définies
qui sont utilisées en vue de développer les connaissances scientifiques des
phénomènes humains2.

La science procédant toujours par une méthode, nous nous sommes servi
des méthodes suivantes : juridique et sociologique

 La première est définie comme la recherche de tous ce qui est texte


juridique afin de les confronter avec les faits et les droits, c’est
aussi l’analyse et l’exposer des textes de lois et divers documents
relatifs à la matière traitée en recherchant dans cesse le droit
applicable.
 La deuxième se définie par ce qui se rapporte à u fait social, aux
observations

4.2 TECHNIQUES

Une technique de recherche peut être définie comme tout moyen qui
permet au chercheur d’acquérir et de traiter les données dont il a besoin afin de
comprends et d’expliquer un phénomène, un sujet d’étude.3

Comme technique de recherche nous avons utilisé :

-la technique documentaire : a consisté en la lecture des ouvrages,


des revues, des articles, des notes de cours, en la fréquentation des
bibliothèques, entre autres à internet qui est aujourd’hui un outil indispensable 4.

-la technique interrogative : a consisté Essentiellement à


l’interrogation des professeurs d’université, des chefs de travaux, des assistants,
des quelques citoyens de notre ville, aux praticiens du droit (avocats, et
magistrats) par rapport à notre sujet de recherche.

5. DÉLIMITATION

Pour mieux comprendre notre sujet, il est nécessaire de faire une


délimitation spatio-temporelle c’est-à-dire dans le temps et dans l’espace.

Sur le plan temporel, ce travail porte sur une période allant de 2009
jusqu’en 2023.
2
E.MWANZO, cours de méthodologie juridique, G2 Droit, UPC, inédit, 2012-2013, P.71 et s. Lire également B.
BANZELYNO, cours de méthodologie juridique, Kinshasa, Notes de cours, Université protestantes du Congo,
2020-2021. P.xxxxx et s.
3
E. MWANZO, op.cit., p.73
4
A. MULUMBATI, Introduction à la science politique, Ed. Africa, Lubumbashi, 2006.p.18
Sur le plan spatial, notre travail sera essentiellement axé sur le territoire
national, sans exclure la possibilité de recourir, à titre d’information, aux
législations étrangères.

Vous aimerez peut-être aussi