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Rapport de mission

délégation interministérielle à la sécurité privée

« La sécurité privée en Belgique »


21-22 février 2012
La sécurité privée est entrée dans une ère de profonds changements.
Depuis la remise au ministre de l’Intérieur du rapport relatif au contrôle
des entreprises de sécurité privée (dit « rapport Blot ») en juin 2010, les
lignes ont bougé, les mentalités et les comportements collectifs et individuels
ont commencé à évoluer en profondeur. Le Conseil national des activités
privées de sécurité a été installé en janvier 2012.
La Délégation Interministérielle à la sécurité privée, créée en
septembre 2010, participe de ces changements, par ses travaux internes et
en partenariat avec les acteurs publics et privés de la sécurité mais aussi par
son évaluation des systèmes étrangers.
Cinq missions ont eu lieu en 2011-2012 (Espagne, Canada, Belgique,
Italie, Pays-Bas), réalisées avec le soutien des Attachés de la sécurité intérieure
français à l’étranger. L’ensemble des représentants des administrations
concernées et des associations professionnelles ont été rencontrées lors de
ces missions, dont l’objet est de mettre en exergue les bonnes pratiques,
les difficultés rencontrées et de mettre en place une habitude d’échanges
réguliers entre pays européens.
Afin de nourrir la réflexion de chacun, j’ai souhaité mettre à disposition
de tous les acteurs français de la sécurité le compte rendu de ces missions
et d’enrichir ainsi les débats et travaux en cours pour poursuivre la
transformation de la sécurité privée en France.

Jean-Louis Blanchou
Délégué interministériel
à la sécurité privée

Rédaction : DISP
Conception : DICOM
Photos : Fotolia
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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Synthèse

La sécurité privée en Belgique est exercée avec un niveau de pragmatisme et de


maîtrise que ne connaît pas la France.

Pragmatisme car ce qui prévaut en Belgique est le principe selon lequel une
personne, quel que soit son statut (dans la sphère privée) ou sa dénomination,
à partir du moment où elle exerce une activité décrite par la loi sur la sécurité
privée, relève alors de la dite loi. Ainsi, un agent de gardiennage ne relève pas de
la loi sur la sécurité privée parce qu’il est agent de gardiennage, mais parce qu’il exerce
effectivement une activité de surveillance de biens.

Maîtrise, car de l’avis de tous les acteurs, professionnels comme syndicats,


le secteur connaît un véritable équilibre économique et réglementaire, dû en partie
au haut niveau de concertation pratiqué par la Direction de la sécurité privée au sein du
ministère de l’intérieur.

Plusieurs principes mis en pratique en Belgique paraissent innovants :


1.  A propos de la formation :
– un tronc commun de base est à compléter par modules spécifiques permettant
l’accès aux métiers particuliers ;
–  l’examen est unique et se passe dans un organisme d’Etat ;
– tous les cinq ans, la Direction de la sécurité privée revisite les contenus et
l’évolution de la formation ;
–  les tests psychotechniques sont obligatoires.
2. Le périmètre du gardiennage comprend des agents chargés de la « réalisation de
constatations ».
3. Sur le contrôle des détectives privés : jugés non suffisamment contrôlés, une
réflexion pour encadrer encore davantage leur activité et le contrôle de leurs
rapports sur le fondement du principe de la protection de la vie privée est en cours.
4. Le régime des bénévoles : sous réserve de l’accord du « bourgmestre » de
la commune, des personnes physiques peuvent exercer sporadiquement et
gracieusement les activités de surveillance/gardiennage à condition qu’il s’agisse
du personnel de l’organisation ou du moins avec des personnes qui ont un lien
tangible avec les organisateurs : les membres effectifs d’une association, les
membres d’une association de parents d’une école ou une association d’anciens
dirigeants d’un mouvement de jeunesse.
5. La carte d’identification unifiée au nom de l’entreprise : elle permet un contrôle
facilité par les autorités, les citoyens et l’autorégulation du comportement de l’agent.
6. Le contrôle :
– la Direction de la sécurité privée belge qui ne compte que 55 collaborateurs
s’appuie sur un réseau actif de correspondants dans la police appelé « polnet »
dans les 195 zones de police ;
–  les amendes font souvent l’objet d’arrangements à l’amiable ;
–  le « refus de contrôle » est une infraction.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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Méthodologie

Ce rapport a été effectué par le biais d’une mission à Bruxelles les 21 et 22 février
2012, organisée par les services de l’Attaché de sécurité intérieure français et la Direction
de la sécurité privée de la Direction générale Politique de Sécurité (DSP) et de Prévention
du Service public fédéral Intérieur dont le directeur est Jan Cappelle.

Ont été rencontrés :

– Régis Gaspar : président de l’APEG, association professionnelle du gardiennage et


CEO de Securitas ;
– Philippe Yerna : responsable syndical CSC - le plus grand syndicat dans le secteur
du gardiennage ;
– Martine D’Haenen de G4S, responsable du plus grand centre de formation dans le
secteur du gardiennage ;
– Gaëtan Rotsart de Hertaing, responsable sécurité de BNP Paribas – Belgique, sur la
problématique des donneurs d’ordres ;
– Gilbert Geudens (président de PSA – event) sur la problématique des services
internes de gardiennage. Il est également président de la commission sécurité de
la plus grande association patronale belge (Fédération des entreprises belges).

à ces entretiens s’ajoutent les éléments écrits fournis par les interlocuteurs belges.
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Sommaire

Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Sommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.  La législation belge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.  Le périmètre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1.  Le secteur du gardiennage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2.  Les entreprises de consultance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3.  Les détectives privés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.4.  Hors périmètre et évolutions possibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.  Les services internes de gardiennage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4.  Les donneurs d’ordre sans service interne de gardiennage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
5.  La formation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
5.1.  Une architecture globale par tronc commun et modules spécifiques. . . . . . . . . . . . 13
5.2.  Déroulement et contrôle de la formation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
5.3.  La formation délivrée par des établissements scolaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
6.  La délivrance des titres et le contrôle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
6.1.  La délivrance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
6.2.  Le contrôle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
7.  La position des organisations patronales et des syndicats de salariés. . . . . . . . . . . . . . . 17
7.1.  Les organisations professionnelles patronales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
7.2.  Les représentants des salariés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Annexe 1 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
La carte professionnelle fournie par le bureau de la sécurité privée.
Annexe 2 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Les signes distinctifs de la sécurité privée fournis par le bureau
de la sécurité privée.
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1.  La législation belge.

a loi du 10 avril 1990 règlementant la sécurité privée et particulière


L
(communément appelée « loi Tobback ») a été votée afin d’éviter la collusion
entre la sécurité privée et la police (d’où des incompatibilités permanentes pour
les gardiens de prison et un délai de 5 ans pour un fonctionnaire de police avant
d’intégrer, le cas échéant, la sécurité privée).
Il s’agissait aussi de contrôler la formation, ce qui était un argument pour la
confier aux entreprises elles-mêmes (qui seraient de toute façon contrôlées) en en
vérifiant la qualité in fine. Avec le recul, la Direction de la Sécurité privée aurait
préféré que la formation soit effectuée par des écoles de police, afin de mieux la
contrôler et participer aux contenus des formations.

a délimitation « 
L sécurité publique  / sécurité privée » repose sur deux
principes :
– La surveillance du comportement des citoyens sur la voie publique relève de l’Etat,
ce qui permet ainsi à la sécurité privée de pouvoir gardienner des biens sur la voie
publique (car un bien n’a pas d’intimité, n’a pas de droit en tant que tel)1 .
–  L’utilisation de la contrainte relève de l’Etat.

Toutefois, ces deux principes ont connu quelques évolutions, du fait même de
la surcharge de travail pour la police et de la nécessité de remettre des policiers dans
la rue, visibles pour le public :
– La sécurité dans les transports publics, assurée par la sécurité privée, peut comporter
des palpations, des arrestations, et utiliser des menottes et du « pepperspray ».
– La présence de la sécurité privée sur la voie publique peut aller, désormais, jusqu’à
permettre aux agents privés de dire à une personne qu’elle ne doit pas mettre son
vélo à telle place.
– La gestion des incivilités tend à être prise en compte par des agents de constatation
(qui relèvent de la loi sur la sécurité privée).

 ’ensemble de la législation belge (lois et arrêtés royaux) est publié dans


L
un CODEX : il s’agit d’une initiative de la DSP qui a pris contact avec une maison
d’édition. Ce CODEX est disponible sur Internet. Il incorpore des commentaires de la
DSP. Il s’agit d’un outil pratique permettant une bonne connaissance de la législation
dans un même document.


L a note de politique générale 2012 du gouvernement énonce :
« le gouvernement entend clarifier le rôle de tous les acteurs, publics et privés, de
la sécurité afin d’améliorer les partenariats. Des solutions seront recherchées pour
décharger la police de certaines tâches et lui permettre de se concentrer sur ses
missions premières(…) ; C’est notamment le cas des missions de gardiennage en
milieu hospitalier et de l’utilisation de chiens drogues et explosifs par les agents de
gardiennage ».

 6e alinéa de l’article 1er de la loi du 10 avril 1990 : réalisation de constatations se rapportant exclusivement
1

à la situation immédiatement perceptible de biens se trouvant sur le domaine public, sur ordre de l’autorité
compétente ou du titulaire d’une concession publique.
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2.  Le périmètre.

 utre la classification des entreprises et la définition du périmètre (qui est un peu


O
plus large que le périmètre français en prenant en compte quelques activités sur la
voie publique), une logique cohérente est appliquée à partir de la notion d’activités :
quel que soit son statut (dans la sphère privée) ou sa dénomination, une
personne qui exerce telle activité décrite par la loi sur la sécurité privée
relève alors de la dite loi. Par exemple, un agent de gardiennage ne relève pas de la
loi sur la sécurité privée parce qu’il est agent de gardiennage, mais parce qu’il exerce
effectivement une activité de surveillance de biens. Cette apparente « tautologie »
sert de fil rouge pour les autorités publiques, notamment pour le contrôle, pour
clairement distinguer ce et ceux qui relèvent ou pas de la loi sur la sécurité privée.

 rticle 1er de la loi du 10 avril 1990 § 1. Est considérée comme entreprise de


A
gardiennage au sens de la présente loi, toute personne physique ou morale exerçant
une activité consistant à fournir à des tiers, de manière permanente ou occasionnelle,
des services de :
1.  surveillance et protection de biens mobiliers ou immobiliers ;
2.  protection de personnes ;
3.  surveillance et protection de transport de valeurs ;
4.  gestion de centraux d’alarme ;
5. surveillance et contrôle de personnes dans le cadre du maintien de la sécurité ;
6. réalisation de constatations se rapportant exclusivement à la situation immé­
diatement perceptible de biens se trouvant sur le domaine public, sur ordre de
l’autorité compétente ou du titulaire d’une concession publique ;
7.  accompagnement de groupes de personnes en vue de la sécurité routière ;
8.  accompagnement de véhicules exceptionnels en vue de la sécurité routière.

2.1.  Le secteur du gardiennage.

Il comprend la surveillance de biens, la protection de personnes, le transport


de fonds, la gestion de centrales d’alarme, le contrôle des personnes, la
réalisation de constatations, l’accompagnement de groupes dans la circulation
et l’accompagnement des convois exceptionnels.

Métier d’accompagnement routier : un déplacement de plus de 50 cyclistes,


avec une voiture devant et une derrière le convoi, impose que cette organisation
de la sécurité relève de la sécurité privée.
Pour des transports plus spécifiques, le ministère de la mobilité détermine
les points dangereux, avec une carte consultable par tous, et nécessitant, à
certains points, la présence des policiers. Les agents privés ont une mission de
reconnaissance des situations suspectes.

La gestion des alarmes donne grande satisfaction aux autorités


policières : sur trois millions de signaux reçus par les centrales d’alarmes,
22 000 seulement sont transmis à la police. Lorsque celle-ci est appelée – il
existe un « e-call », filtré par la sécurité privée, avant l’appel à la police –,
l’agent de sécurité mobile entre dans les lieux avec elle. Les véhicules des
rondiers ont obligatoirement un phare blanc sur le toit, afin d’être repérables de
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loin par la police, ainsi qu’un macaron « Vigilis ». Ces alarmes concernent tant la
« security » (biens, personnes) que la « safety » (incendie, eau, gaz).
Son application, par exemple dans le « gardiennage mobile » se traduit ainsi :
Chapitre 3 de l’arrêté royal du 15 mars 2010 (article 13) : Avant de pénétrer
dans un bien immobilier, les agents de gardiennage qui exercent des activités de
gardiennage mobile, en contrôlent l’extérieur. En cas de découverte d’éléments
suspects, ils mettent immédiatement fin à leur contrôle et en avertissent le
central d’appel qui, à son tour, prévient les services de police. Les agents de
gardiennage attendent dans le véhicule et activent le phare de recherche en
attendant l’arrivée des services de police, d’incendie et/ou de secours sur les
lieux. S’ils peuvent accéder au bien et qu’ils en ont reçu le mandat de l’occupant,
ils accordent, en son nom, l’accès au bien immobilier aux services de police,
d’incendie et/ou de secours. Ils ne pénètrent dans l’immeuble que précédés des
services de police.

Escortes du transport de biens : le transport de fonds (800 salariés) est dans


la sécurité privée avec une logique spécifique : c’est le transport protégé, c’est-
à-dire la protection du transport, qui justifie qu’il relève de la sécurité privée,
mais pas le transport de fonds en tant que tel. Les agents privés ont aussi une
mission de reconnaissance des situations suspectes.
Les centres forts, les DAB, y compris en maintenance, entrent dans le champ de
la loi sur la sécurité privée.
Un projet de loi prévoit de faire tomber dans l’activité « transport de fonds » tout
transport professionnel de plus de 30 000 euros.

Le « contrôle de personne » inclut le contrôle de sortie : il s’agit d’agents


contrôlant de manière aléatoire des salariés d’une entreprise (comme la grande
distribution par exemple), afin de lutter contre le vol interne. Le contrôle a lieu
1 fois sur dix, sans que le salarié sache s’il sera contrôlé ou non. Il peut y avoir un
contrôle systématique et circonstancié lorsqu’il s’agit d’une action ciblée (suite à
un vol d’ordinateur), avec demande d’ouverture des coffres, des bagages.

Explication de l’article 5 : « Cette activité recouvre notamment la fonction de


portier à l’entrée des lieux de sorties, les fonctions de gardiennage dans les
complexes de cinéma ou les galeries commerçantes, la surveillance dans les
parcs d’attraction, l’exercice de services de sécurité à l’occasion de concerts
ou ceux de steward à l’occasion de soirées ou de bals. Toutes ces activités se
démarquent des activités classiques de gardiennage en ce qu’elles ne portent
pas tant sur le gardiennage et la protection de biens mais qu’elles consistent en
une surveillance du comportement de personnes. Les activités de gardiennage
où les vêtements ou les biens personnels de personnes sont contrôlés de même
que la fonction d’inspecteur de magasin relèvent de cette activité de gardiennage.
Ceci vaut également pour la canalisation et le contrôle du public, le dégagement
du passage aux entrées et sorties de secours, le fait d’empêcher que le public
ne pénètre dans des zones interdites ou ne grimpe sur des clôtures, ainsi que le
dégagement de lieux dangereux à l’occasion de compétitions sportives. »

Les agents de protection rapprochée : il n’existe pas d’exclusivité de cette


activité, car le marché n’est pas jugé assez important. Leurs missions sont
simples et clairement définies : la reconnaissance et la protection/interposition.
Cela ne justifie pas, aux yeux de la DSP, ou à ceux des professionnels, le port
d’une arme.
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2.2.  Les entreprises de consultance.

Ajoutées par la loi de 2004, ces entreprises ne sont pas astreintes à exclusivité
interne, mais à une attestation sur l’honneur de la neutralité de l’entreprise.
L’exclusivité devrait toutefois être décidée, afin de garantir qu’une entreprise
qui conseille un dispositif de sécurité ne puisse pas en même temps le vendre.
G4S a cependant son propre service d’audit, qui fonctionne bien et donne
satisfaction.
Il n’existe pas de formation obligatoire minimum pour les agents des entreprises
de consultance, mais des réflexions sont en cours afin de déterminer des
spécialités (conseils pour les caméras, pour la protection physique, etc.).
Un dispositif de certificats de qualité existe pour ces entreprises, mais il n’a pas
encore été mis en œuvre. Ce dispositif reste de toute façon volontaire et passe
par une certification délivrée par un institut d’audit.
Ce sont les consultants qui ont la compétence pour envisager des solutions
globales et/ou mixtes : organisation interne / mesures électroniques / mesures
physiques / ressources humaines.

2.3.  Les détectives privés.

Ils font l’objet d’une loi à part (loi du 19 juillet 1991 organisant la profession de
détective privé), mais sont bien dans le périmètre d’action de la Direction de la
sécurité privée et intégré au CODEX « Sécurité privée ». Il existe une réflexion
pour encadrer encore davantage leur activité et le contrôle de leurs rapports sur
le fondement du principe de la protection de la vie privée. Seraient ainsi mieux
encadrés :
–  la façon dont ils interrogent des témoins ;
–  leur mode de travail avec les mineurs ;
–  leur pratique « opérationnelle » (filature, prise de photos, etc.).

Le projet en cours prévoit également d’encadrer les « donneurs d’ordre » afin de


les responsabiliser.

Il y aurait environ 900 personnes qui exercent des activités de recherches


privées, mais seulement 120 se présentent comme détectives. Selon le directeur
de la DSP, la France devrait compter plus de détectives que les chiffres actuels
(environ 1 000) ne le mentionnent.

2.4.  Hors périmètre et évolutions possibles.

Le régime des bénévoles est mentionné dans la loi, dans le sens où les services
internes de gardiennage ne sont pas soumis à l’obligation d’autorisation lorsqu’ils
exercent des activités de gardiennage de façon sporadique et font exclusivement
appel pour cela à des personnes physiques qui exercent sporadiquement et
gracieusement ces activités.

Son organisation n’est possible qu’avec du personnel propre ou du moins avec


des personnes qui ont un lien tangible avec les organisateurs : les membres
effectifs d’une association, les membres d’une association de parents d’une
école ou une association d’anciens dirigeants d’un mouvement de jeunesse.
Elles doivent avoir l’autorisation du bourgmestre de la commune.
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Chapitre II- article 1 bis : Par dérogation au § 1er, les services internes de
gardiennage, tels que visés à l’article 1er, § 2, ne sont pas soumis à l’obligation
d’autorisation visée à l’article 2, § 1er:
1° lorsqu’ils exercent les activités visées à l’article 1er, § 1er, alinéa 1er, 5º ou
7º, uniquement de façon sporadique, et font exclusivement appel pour cela à
des personnes physiques qui exercent sporadiquement et gracieusement ces
activités;
Par organisation sporadique, on vise une fréquence qui ne dépasse pas la norme
de trois à quatre fois par an.
“Non rémunéré’’ signifie sans aucune forme de paiement, même pas en nature
ni sous forme de pourboire.
Les personnes physiques concernées peuvent exercer de manière sporadique
uniquement. Le phénomène des ‘faux bénévoles’ doit également être empêché:
il s’agit de personnes qui se présentent comme bénévoles de manière
répétée, quel que soit l’organisateur de l’événement. Ces faux bénévoles sont
généralement payés de manière non-officielle et sont souvent recrutés par
des associations ou entreprises spécialisées. Il s’agit en fait d’entreprises de
gardiennage illégales.

Se trouvent aussi hors périmètre :


• les stewards de football : ils dépendent de la loi sur le football (Loi du 21
décembre 1998 relative à la sécurité lors des matches de football, modifiée
par les lois des 10 mars 2003, 27 décembre 2004 et 25 avril 2007).
Pour devenir « steward », il est nécessaire :
–  d’avoir atteint l’âge de 18 ans ;
–  de produire un certificat de bonne conduite, vie et mœurs ;
– de ne pas avoir fait l’objet d’une interdiction de stade au cours des cinq
dernières années ;
– d’avoir la capacité physique exigée (déterminée au moyen d’une visite
médicale) ;
–  de posséder le profil psychologique requis.

L’application de la réglementation « sécurité privée » à cette profession aurait


été trop onéreuse. Pour l’APEG, une clarification de la législation en la matière
serait nécessaire.

• les « gardiens de la paix » (qui ressemblent à notre police municipale).

•  les gardes forestiers.

•  les physionomistes.

• la serrurerie pose problème à la DSP car la fédération des serruriers fait faire
sa propre formation, ce qui permet aux personnes malintentionnées de la
suivre.

Des évolutions législatives afin de tenir compte de nouveaux périmètres


pourraient avoir lieu dans le cadre des services d’urgence et des hôpitaux
psychiatriques : l’usage de la contrainte (en cas de dangerosité d’un patient,
d’une personne alcoolisée) est jusqu’à maintenant effectué sur la base de la
loi sur les actes médicaux, qui lève le délit de contrainte pour les professions
médicales. Ces actes ont cependant tendance à être de plus en plus réalisés
par des agents de sécurité qui, eux, ne sont pas « protégés » par la loi sur les
actes médicaux.
Le transport de fonds fait aussi partie des domaines où la législation pourrait
évoluer.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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3.  Les services internes de gardiennage.

SA est l’organisation professionnelle qui représente les services internes de


P
gardiennage, reconnus par la loi et associés à la concertation par la DSP.

 a loi sur la sécurité privée, pour les services internes, joue un rôle protecteur
L
contre le management des entreprises. Elle est un instrument, dont se servent les
responsables de services internes, pour garantir que la sécurité est professionnalisée.
Relevant la concentration excessive du marché belge, le représentant de PSA souligne
aussi, sans hostilité, le coût élevé de la prestation de sécurité privée.

 eaucoup d’entreprises ont les deux types de gardiennage, par prestataires


B
extérieurs et en interne (la moitié des services internes de gardiennage ferait appel
à des prestataires extérieurs). Il faut toutefois une entreprise de taille minimale
pour « supporter » financièrement un service interne de gardiennage. Le maintien des
services internes est dû à :
– 
 la culture d’entreprise qui est mieux appréhendée par les gardiens internes
qu’externes. Cela compte beaucoup pour certains établissements comme les
hôpitaux (avec la spécificité du patient, avec le secret médical, etc.). 80 hôpitaux
ont un service interne de gardiennage, contre moins de 10 qui font appel à un
prestataire extérieur compte tenu du caractère spécifique de la mission ;
–  la garantie de continuité du service ;
–  une meilleure connaissance des gardiens par les autres salariés de l’entreprise.

 l reste difficile d’avoir une vision prospective sur l’évolution des services
I
internes : ils seraient en croissance dans les hôpitaux, mais en décroissance d’une
manière générale, notamment dans le secteur bancaire. L’arbitrage se fait sur le coût.

S
 ur 15 000 gardiens en Belgique, 3 000 seraient employés par des services
internes de gardiennage, principalement dans le secteur non-marchand (hôpitaux,
musées). En effet, pour les services marchands, le paiement de la TVA (21 %) peut
se reporter sur les clients, ce qui n’est pas le cas dans le secteur non-marchand.

Il peut y avoir des agents relevant de la loi sur les détectives privés dans les
entreprises, mais les deux services devront alors être identifiés séparément :
–  un service interne de gardiennage ;
–  un service d’enquête.
Un seul responsable est nécessaire si ces deux services coexistent dans l’entreprise.

 es services internes sont critiques sur la formation de base, qui n’est pas assez
L
spécifique. Il existe des demandes de formation au cas par cas.
Pour les petits services internes, le directeur/responsable de la sécurité (« security »)
est aussi le directeur/responsable de la « safety ». Le responsable de la sécurité reçoit
obligatoirement une formation de type A (dirigeant/encadrant de « haut niveau »)

 oncernant la banque nationale belge et ses 80 gardiens internes, il existe deux fois
C
par an des sessions de formation, 1. pour préparer des incidents, avec des exercices
pratiques, 2. pour travailler en coopération avec la police. Les 80 agents du service
interne de gardiennage sont concernés.

our BNP Paribas/Fortis (1.000 agents et 80 grands bâtiments), il existe un


P
service interne de gardiennage et des prestataires extérieurs, à 50/50. S’il y a une
concentration du nombre de prestataires extérieurs, ce n’est pas un choix stratégique
de la banque, mais une évolution liée à l’offre (les petites et moyennes entreprises
se trouvent progressivement rachetées). Il existe même une volonté de revenir à des
contrats plus locaux.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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4.  Les donneurs d’ordre sans service interne de
gardiennage.

 ’exemple de C&A (140 magasins en Belgique) a été détaillé. Quatre personnes sont
L
en charge de la gestion de la sécurité, avec deux axes :
–  prévention et équipements : 80% des dépenses ;
–  répression, avec les inspecteurs de magasins : 20 % des dépenses.

 es prestataires extérieurs sont pour l’inspection de magasin, le transport de fonds


L
et le contrôle aux sorties.

 a stratégie d’achat de prestations a évolué vers des contrats de plus en plus


L
globaux, excluant de fait souvent les petites sociétés souvent moins flexibles, qui
disparaissent au gré des rachats. En 10 ans, la société est passée de 17 fournisseurs
de gardiennage pour 80 magasins à 4 fournisseurs pour 140 magasins aujourd’hui.

 ’exemple d’IBM est aussi cité : chaque site en Europe avait un contrat de gardiennage
L
il y a 20 ans. Désormais, il existe un appel d’offre unique pour toute l’Europe, avec
seulement 2 entreprises qui peuvent y répondre.

 a DSP n’éprouve pas le besoin de vérifier la confiance et le professionnalisme


L
des acheteurs en sécurité. Selon elle, il existe suffisamment de plates-formes de
concertation.

I l existe des contrats-types de sécurité, avec des objectifs et des résultats attendus,
allant jusqu’au versement de primes aux agents externes sur le site d’un client.

Les contrats peuvent interdire la sous-traitance ou avoir une obligation d’information


du client. La sous-traitance reste rare dans le secteur du gardiennage.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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5.  La formation.

a description de la formation a été effectuée par la responsable du centre de


L
formation de G4S en Belgique. Le site de formation de G4S est situé sur un ancien
site militaire et géré en coopération avec la Police. Cela permet une mutualisation des
installations comme la « Maison-évacuation », le « site-feu », etc.

5.1. Une architecture globale par tronc commun et modules


spécifiques.

La formation est obligatoire pour devenir agent de gardiennage. Elle se compose


d’une formation de base, qui permet l’accès à un métier de base. 80% des
gardiens sont dans ce cas. Ensuite il existe des modules complémentaires
(une dizaine), avec un volume horaire variable et un système d’équivalence,
permettant l’accès à d’autres métiers plus spécifiques.

Attestation de base obligatoire :


1.  attestation de compétence générale agent de gardiennage 127 heures

Attestations complémentaires spécifiques :


2.  attest. gardiennage mobile 40 heures
3.  attest. milieu des sorties 32 heures
4.  attest. inspecteur de magasin 20 heures
5.  attest. protection de personnes 51 heures
6.  attest. transport protégé 69 heures
7.  attest. opérateur de centrale d’alarme 70 heures
8.  attest. constatation de faits matériels 24 heures
9.  attest. accompagnement circulation routière 20 heures
10.  attest. gardien de patrimoine 72 heures
11.  attest. accompagnement de véhicules exceptionnels 72 heures
12.  attest. gardiennage portuaire 16 heures
13.  attest. missions armées 42 heures
14. attestation exercice de tir : exercice tous les 6 mois et attestation
missions armées.

Remarques diverses :
– La formation de base inclut un sous-module « diversité » dans lequel est prise
en compte la problématique des personnes vulnérables.
– Seul G4S délivre l’attestation «  Transport protégé  », avec en outre un
apprentissage spécifique pour pousser les véhicules sur un terrain défini et
protégé en cas de braquage.
– Il n’existe pas de formation pour la sûreté aéroportuaire dans le cadre de la
loi sur la sécurité privée : c’est le ministère de la mobilité qui a la main sur
ce domaine. En revanche, ce même ministère a préféré s’en remettre au
ministère de l’intérieur et à la loi sur la sécurité privée pour le gardiennage
portuaire.
– La formation « opérateur sur centrales de téléalarme » est spécifique et permet
l’exercice de ce métier sans passer la formation « agent de gardiennage ». Il
s’agit d’un métier technique, stressant et avec une formation de base délivrée
par une coopération publique/privée.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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La formation « Dirigeant » (du contremaître au dirigeant lui-même) est
de deux types :
– type A (100 heures), valable pour les personnes qui peuvent engager la société
et/ou qui ont autorité opérationnelle sur plus d’une région en Belgique ;
– type B, pour l’encadrement subalterne, portant sur la législation, la
planification.
Le recyclage des dirigeants s’effectue par 16 heures tous les 5 ans.

Les vendeurs et commerciaux ne sont pas astreints à une formation ni à une


autorisation.

5.2. Déroulement et contrôle de la formation.

Quel que soit les formations, l’examen est unique et se passe dans un
organisme d’Etat, le SELOR, depuis 3 ans. Lors de sa mise en place, seules
29 % des personnes réussissaient cette formation. Désormais le taux atteint
90 %.

La formation peut se dérouler en deux parties pour l’attestation de


compétence générale « agent de gardiennage », selon les modalités et
conditions suivantes : le bloc 1, avec 30h de droit, est sanctionné par l’examen
du SELOR (sur ordinateur), le mercredi. La réussite de cet examen donne une
autorisation temporaire d’exercer, qui est reçue par l’entreprise le jour même
et qui permet de mettre le salarié au travail dès le jeudi. En cas d’échec, un
nouveau passage est possible le vendredi. Cela permet de gérer le turn-over,
avec les 15 jours de préavis pour quitter un emploi. Le passage de ce bloc 1 et
l’obtention de l’autorisation temporaire n’est possible que dans le cadre de
la signature d’un CDI, ce qui oblige l’entreprise à faire passer le bloc 2 de la
formation dans les 6 mois.

Tous les cinq ans, il est nécessaire de réintroduire les cours devant
la DSP, afin qu’elle valide les contenus et leurs évolutions. Cela est effectué
dans le cadre de la « Commission Formation », inscrite dans la loi et réunissant
les professionnels, la DSP et d’autres représentants de l’Etat. Du point de vue
des contenus de formation, il y a la volonté d’exclure les gros bras et l’emploi
de la violence, au profit de la maîtrise de la violence et d’une approche par la
communication.
Les professeurs sont agréés pour 1 à 3 sous-modules (il en existe
environ 12 par attestation). Pour G4S, on trouve 20 professeurs fixes et 175 en
free lance.
Il y a 4 passages possibles pour réussir la formation, comme pour la
police. Il s’agit d’un choix mathématique, permettant d’exclure ceux qui à terme
y arriveraient par le simple fait du hasard.
Les entreprises peuvent délivrer elles-mêmes la formation, mais celle-ci doit
être neutre et ne pas induire la délivrance d’une culture d’entreprise spécifique.
Dans le cas de G4S, plus de 60 % des revenus de la business unit « Formation »
proviennent d’autres entreprises.

Pour la DSP, le modèle européen en matière de formation (celui dont elle


s’inspire) est au Pays-Bas, suivi par la Suède et l’Espagne.
Avec le recul, la DSP souhaiterait s’orienter vers la mise en place d’une seule
école de formation à la sécurité privée, mais l’association des entreprises privées
de sécurité (APEG) s’y refuse pour le moment.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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5.3.  La formation délivrée par des établissements scolaires.

Depuis 3 ans la formation à la sécurité privée a été introduite dans


l’enseignement scolaire public professionnel, en tant que 7e année (pour
les 17-18 ans, équivalente au BAC professionnel français). Cette 7e année forme
aux métiers de policiers, steward, pompier, sécurité privée (pour l’attestation
de base).

Cependant, il y a peu d’indications sur les débouchés effectifs en sécurité


privée. Il y a le problème de l’âge et de la maturité. Il semble qu’un certain
nombre de jeunes ainsi formés et choisissant un métier de la sécurité privée
s’orientent vers l’événementiel. Il y a aussi des techniciens d’alarme. 700 agents
seraient jusqu’à maintenant issus de cette 7e année.

Cette formation a permis de gérer les pics de demande d’agents (période des
fêtes et été), en permettant l’embauche d’étudiants.

Des actions de communication et de lobbying importantes de la part des


professionnels sont nécessaires pour orienter les jeunes vers la sécurité privée :
envoi de cours et de professeurs par les entreprises, communication de l’APEG
vers les étudiants, présence de G4S, etc.

Ce sont généralement les moins qualifiés qui s’orientent vers la section délivrant
l’aptitude à la sécurité privée (entre autres), mais aussi les plus motivés.

Les stages en entreprise sont interdits depuis 10 ans car les stagiaires
devenaient une main d’œuvre gratuite pour les entreprises. Cette
7e année ne vise pas directement à l’apprentissage de l’activité, mais à
familiariser les jeunes avec la réalité du métier, avec le respect de la discipline,
par exemple.

Cette formation, perçue comme une bonne initiative, nécessite encore des
adaptations pour coller véritablement aux attentes des professionnels.
Une nouvelle réflexion sur la possibilité de stages s’engagerait, avec des visites,
du tutorat et de la vidéoconférence.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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6.  La délivrance des titres et le contrôle.

L’ensemble de ces deux missions revient à la Direction de la sécurité privée.

6.1.  La délivrance.

Une procédure dite de « pré-screening » permet à une entreprise qui prévoit


de recruter un agent de savoir rapidement s’il peut y avoir un problème à
recruter cette personne. Cette procédure, très utilisée mais dont les fondements
juridiques sont contestables, est très efficace.
Le screening accompagne chaque demande de recrutement d’une entreprise.
Il faut noter l’importance des tests psychotechniques : obligatoires, ils sont
pratiqués par le SELOR.
La carte d’identification unifiée au nom de l’entreprise permet un contrôle
facilité par les autorités, les citoyens et l’autorégulation du comportement de
l’agent.
Une réflexion existe sur la garantie bancaire, qui pourrait permettre
de garantir le paiement des amendes et pallier la mise en faillite des petites
entreprises contrôlés négativement.

à noter : l’agent de protection rapprochée et le transporteur de fonds ne peuvent


le devenir, après formation, que si l’entreprise qui les emploiera est elle-même
inscrite pour ces activités.

6.2.  Le contrôle.

La Direction de la Sécurité privée belge, structure du ministère de


l’intérieur, compte 55 collaborateurs. Son budget vient des rétributions
(1 600 000 euros) et des amendes (840 000 euros). Elle s’appuie sur un réseau
très actif de correspondants dans la police appelé « polnet » dans les 195 zones
de police.
Le contrôle est proactif (au moment de la délivrance des autorisations et des
renouvellements) et réactif sur les entreprises considérées comme « à risques »,
critère déterminé par la Direction de la sécurité privée
Il n’existe pas de concertation sur la politique de contrôle, les professionnels
n’étant à aucun moment consultés. Le contrôle est d’abord orienté vers les
lieux recevant du public. Pour le reste il s’agit de contrôles sur plainte. Les
services internes de gardiennage ne sont pas une priorité dans la politique de
contrôle. Les petites entreprises semblent moins contrôlées.
Les sanctions sont administratives, et les amendes font souvent l’objet
d’arrangements à l’amiable. Le refus de contrôle est une infraction.
Il y a la volonté, de la part de l’autorité de contrôle, que le client connaisse
les résultats du contrôle, afin qu’il en prenne acte et décide éventuellement
de changer de prestataires.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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7.  La position des organisations patronales


et des syndicats de salariés.

7.1.  Les organisations professionnelles patronales.

Elles sont très engagées dans la concertation avec la direction de la


sécurité privée (réunions mensuelles). Les organisations souhaiteraient une
simplification des procédures et une extension des moyens mis à disposition des
agents : essentiellement spray et menottes.
Il n’y a pas assez de relations entre le ministère de l’intérieur et la sécurité des
banques. Le nombre de caméras dans les banques est laissé à l’appréciation de
celles-ci.
Elles sont satisfaites de leur marge (malgré la baisse actuelle) et se félicitent
des salaires élevés imposés par la notion de « salaire minimum ».
Elles sont plutôt hostiles à la sous-traitance en cascade qui reste peu
pratiquée. La DPS voudrait justement interdire la sous-traitance, mais bloque
sur la faisabilité juridique et cela reste une question marginale.
Le « facility management » est mal perçu, car il rabaisserait la qualité de la
prestation de sécurité.
Pour le président de PSA (organisation professionnelle des services internes de
gardiennage), en même temps responsable sécurité de la banque nationale belge
(80 agents en interne), le gardiennage était, il y a 20-25 ans une « poubelle ».
Désormais, le gardien est un professionnel respecté.

7.2.  Les représentants des salariés.

Avec 95 % de syndicalisation, la Belgique connaît une concertation sociale


très importante par le biais de tables rondes portant sur le temps de travail
ou les salaires (avec le ministère de l’Emploi). Il existe des plateformes de
concertation, très développées, qui permettent d’associer véritablement les
acteurs, y compris syndicaux, aux décisions.
Très puissants, les syndicats font également preuve de beaucoup de
pédagogie auprès de leurs adhérents en expliquant pas à pas le système de
la sécurité privée, ce qui facilite grandement le travail de l’état en matière de
régulation.
Le dialogue social est aussi facilité par le petit nombre de très grandes
entreprises, leurs principales interlocutrices : 90 % des salariés sont au sein de
4 entreprises.
Plusieurs événements ont permis et permettent encore d’avoir une concertation
sociale forte : les grandes grèves dans le transport de fonds dans les années
1990 et la mise en place du règlement européen sur le transport de fonds
transfrontaliers.
D’une manière générale, les conditions salariales sont très bonnes et
attractives, sans doute parmi les meilleures d’Europe.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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Annexe 1 :

La carte professionnelle fournie


par le bureau de la sécurité privée
Pour l’annexe 1

Pour l’annexe 1

Pour l’annexe 2

Exemple de carte à puce fournie par le bureau de la sécurité privée.

Elle est lisible sur un lecteur amovible détenu


ur l’annexe 2 par les contrôleurs du bureau de la sécurité privée.
Autocollant à coller sur
sont susceptibles d’i
télésurveilla

Autocollant à coller sur les voitures qui


sont susceptibles d’intervenir en
télésurveillance
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Annexe 2 :

Les signes distinctifs de la sécurité privée


fournis par le bureau de la sécurité privée
Pour l’annexe 2

Autocollant à coller sur les voitures qui


sont susceptibles d’intervenir en
télésurveillance

Autocollant à coller sur les voitures qui sont


susceptibles d’intervenir en télésurveillance.

Insigne que doit porter tout personnel


privé de sécurité pour établir sans
ambiguïté son appartenance à la mission
privée de sécurité.
Site internet de la Délégation interministérielle à la sécurité privée :
www.interieur.gouv.fr/sections/a_l_interieur/le_ministere/organisation/dispw

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