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Jean-Louis Blanchou
Délégué interministériel
à la sécurité privée
Rédaction : DISP
Conception : DICOM
Photos : Fotolia
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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Synthèse
Pragmatisme car ce qui prévaut en Belgique est le principe selon lequel une
personne, quel que soit son statut (dans la sphère privée) ou sa dénomination,
à partir du moment où elle exerce une activité décrite par la loi sur la sécurité
privée, relève alors de la dite loi. Ainsi, un agent de gardiennage ne relève pas de
la loi sur la sécurité privée parce qu’il est agent de gardiennage, mais parce qu’il exerce
effectivement une activité de surveillance de biens.
Méthodologie
Ce rapport a été effectué par le biais d’une mission à Bruxelles les 21 et 22 février
2012, organisée par les services de l’Attaché de sécurité intérieure français et la Direction
de la sécurité privée de la Direction générale Politique de Sécurité (DSP) et de Prévention
du Service public fédéral Intérieur dont le directeur est Jan Cappelle.
à ces entretiens s’ajoutent les éléments écrits fournis par les interlocuteurs belges.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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Sommaire
Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Méthodologie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
Sommaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1. La législation belge. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2. Le périmètre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.1. Le secteur du gardiennage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2.2. Les entreprises de consultance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.3. Les détectives privés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2.4. Hors périmètre et évolutions possibles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3. Les services internes de gardiennage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4. Les donneurs d’ordre sans service interne de gardiennage. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
5. La formation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
5.1. Une architecture globale par tronc commun et modules spécifiques. . . . . . . . . . . . 13
5.2. Déroulement et contrôle de la formation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
5.3. La formation délivrée par des établissements scolaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
6. La délivrance des titres et le contrôle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
6.1. La délivrance. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
6.2. Le contrôle. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
7. La position des organisations patronales et des syndicats de salariés. . . . . . . . . . . . . . . 17
7.1. Les organisations professionnelles patronales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
7.2. Les représentants des salariés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
Annexe 1 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
La carte professionnelle fournie par le bureau de la sécurité privée.
Annexe 2 : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
Les signes distinctifs de la sécurité privée fournis par le bureau
de la sécurité privée.
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a délimitation «
L sécurité publique / sécurité privée » repose sur deux
principes :
– La surveillance du comportement des citoyens sur la voie publique relève de l’Etat,
ce qui permet ainsi à la sécurité privée de pouvoir gardienner des biens sur la voie
publique (car un bien n’a pas d’intimité, n’a pas de droit en tant que tel)1 .
– L’utilisation de la contrainte relève de l’Etat.
Toutefois, ces deux principes ont connu quelques évolutions, du fait même de
la surcharge de travail pour la police et de la nécessité de remettre des policiers dans
la rue, visibles pour le public :
– La sécurité dans les transports publics, assurée par la sécurité privée, peut comporter
des palpations, des arrestations, et utiliser des menottes et du « pepperspray ».
– La présence de la sécurité privée sur la voie publique peut aller, désormais, jusqu’à
permettre aux agents privés de dire à une personne qu’elle ne doit pas mettre son
vélo à telle place.
– La gestion des incivilités tend à être prise en compte par des agents de constatation
(qui relèvent de la loi sur la sécurité privée).
L a note de politique générale 2012 du gouvernement énonce :
« le gouvernement entend clarifier le rôle de tous les acteurs, publics et privés, de
la sécurité afin d’améliorer les partenariats. Des solutions seront recherchées pour
décharger la police de certaines tâches et lui permettre de se concentrer sur ses
missions premières(…) ; C’est notamment le cas des missions de gardiennage en
milieu hospitalier et de l’utilisation de chiens drogues et explosifs par les agents de
gardiennage ».
6e alinéa de l’article 1er de la loi du 10 avril 1990 : réalisation de constatations se rapportant exclusivement
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à la situation immédiatement perceptible de biens se trouvant sur le domaine public, sur ordre de l’autorité
compétente ou du titulaire d’une concession publique.
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2. Le périmètre.
Ajoutées par la loi de 2004, ces entreprises ne sont pas astreintes à exclusivité
interne, mais à une attestation sur l’honneur de la neutralité de l’entreprise.
L’exclusivité devrait toutefois être décidée, afin de garantir qu’une entreprise
qui conseille un dispositif de sécurité ne puisse pas en même temps le vendre.
G4S a cependant son propre service d’audit, qui fonctionne bien et donne
satisfaction.
Il n’existe pas de formation obligatoire minimum pour les agents des entreprises
de consultance, mais des réflexions sont en cours afin de déterminer des
spécialités (conseils pour les caméras, pour la protection physique, etc.).
Un dispositif de certificats de qualité existe pour ces entreprises, mais il n’a pas
encore été mis en œuvre. Ce dispositif reste de toute façon volontaire et passe
par une certification délivrée par un institut d’audit.
Ce sont les consultants qui ont la compétence pour envisager des solutions
globales et/ou mixtes : organisation interne / mesures électroniques / mesures
physiques / ressources humaines.
Ils font l’objet d’une loi à part (loi du 19 juillet 1991 organisant la profession de
détective privé), mais sont bien dans le périmètre d’action de la Direction de la
sécurité privée et intégré au CODEX « Sécurité privée ». Il existe une réflexion
pour encadrer encore davantage leur activité et le contrôle de leurs rapports sur
le fondement du principe de la protection de la vie privée. Seraient ainsi mieux
encadrés :
– la façon dont ils interrogent des témoins ;
– leur mode de travail avec les mineurs ;
– leur pratique « opérationnelle » (filature, prise de photos, etc.).
Le régime des bénévoles est mentionné dans la loi, dans le sens où les services
internes de gardiennage ne sont pas soumis à l’obligation d’autorisation lorsqu’ils
exercent des activités de gardiennage de façon sporadique et font exclusivement
appel pour cela à des personnes physiques qui exercent sporadiquement et
gracieusement ces activités.
• les physionomistes.
• la serrurerie pose problème à la DSP car la fédération des serruriers fait faire
sa propre formation, ce qui permet aux personnes malintentionnées de la
suivre.
a loi sur la sécurité privée, pour les services internes, joue un rôle protecteur
L
contre le management des entreprises. Elle est un instrument, dont se servent les
responsables de services internes, pour garantir que la sécurité est professionnalisée.
Relevant la concentration excessive du marché belge, le représentant de PSA souligne
aussi, sans hostilité, le coût élevé de la prestation de sécurité privée.
l reste difficile d’avoir une vision prospective sur l’évolution des services
I
internes : ils seraient en croissance dans les hôpitaux, mais en décroissance d’une
manière générale, notamment dans le secteur bancaire. L’arbitrage se fait sur le coût.
S
ur 15 000 gardiens en Belgique, 3 000 seraient employés par des services
internes de gardiennage, principalement dans le secteur non-marchand (hôpitaux,
musées). En effet, pour les services marchands, le paiement de la TVA (21 %) peut
se reporter sur les clients, ce qui n’est pas le cas dans le secteur non-marchand.
Il peut y avoir des agents relevant de la loi sur les détectives privés dans les
entreprises, mais les deux services devront alors être identifiés séparément :
– un service interne de gardiennage ;
– un service d’enquête.
Un seul responsable est nécessaire si ces deux services coexistent dans l’entreprise.
es services internes sont critiques sur la formation de base, qui n’est pas assez
L
spécifique. Il existe des demandes de formation au cas par cas.
Pour les petits services internes, le directeur/responsable de la sécurité (« security »)
est aussi le directeur/responsable de la « safety ». Le responsable de la sécurité reçoit
obligatoirement une formation de type A (dirigeant/encadrant de « haut niveau »)
oncernant la banque nationale belge et ses 80 gardiens internes, il existe deux fois
C
par an des sessions de formation, 1. pour préparer des incidents, avec des exercices
pratiques, 2. pour travailler en coopération avec la police. Les 80 agents du service
interne de gardiennage sont concernés.
’exemple de C&A (140 magasins en Belgique) a été détaillé. Quatre personnes sont
L
en charge de la gestion de la sécurité, avec deux axes :
– prévention et équipements : 80% des dépenses ;
– répression, avec les inspecteurs de magasins : 20 % des dépenses.
’exemple d’IBM est aussi cité : chaque site en Europe avait un contrat de gardiennage
L
il y a 20 ans. Désormais, il existe un appel d’offre unique pour toute l’Europe, avec
seulement 2 entreprises qui peuvent y répondre.
I l existe des contrats-types de sécurité, avec des objectifs et des résultats attendus,
allant jusqu’au versement de primes aux agents externes sur le site d’un client.
5. La formation.
Remarques diverses :
– La formation de base inclut un sous-module « diversité » dans lequel est prise
en compte la problématique des personnes vulnérables.
– Seul G4S délivre l’attestation « Transport protégé », avec en outre un
apprentissage spécifique pour pousser les véhicules sur un terrain défini et
protégé en cas de braquage.
– Il n’existe pas de formation pour la sûreté aéroportuaire dans le cadre de la
loi sur la sécurité privée : c’est le ministère de la mobilité qui a la main sur
ce domaine. En revanche, ce même ministère a préféré s’en remettre au
ministère de l’intérieur et à la loi sur la sécurité privée pour le gardiennage
portuaire.
– La formation « opérateur sur centrales de téléalarme » est spécifique et permet
l’exercice de ce métier sans passer la formation « agent de gardiennage ». Il
s’agit d’un métier technique, stressant et avec une formation de base délivrée
par une coopération publique/privée.
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La formation « Dirigeant » (du contremaître au dirigeant lui-même) est
de deux types :
– type A (100 heures), valable pour les personnes qui peuvent engager la société
et/ou qui ont autorité opérationnelle sur plus d’une région en Belgique ;
– type B, pour l’encadrement subalterne, portant sur la législation, la
planification.
Le recyclage des dirigeants s’effectue par 16 heures tous les 5 ans.
Quel que soit les formations, l’examen est unique et se passe dans un
organisme d’Etat, le SELOR, depuis 3 ans. Lors de sa mise en place, seules
29 % des personnes réussissaient cette formation. Désormais le taux atteint
90 %.
Tous les cinq ans, il est nécessaire de réintroduire les cours devant
la DSP, afin qu’elle valide les contenus et leurs évolutions. Cela est effectué
dans le cadre de la « Commission Formation », inscrite dans la loi et réunissant
les professionnels, la DSP et d’autres représentants de l’Etat. Du point de vue
des contenus de formation, il y a la volonté d’exclure les gros bras et l’emploi
de la violence, au profit de la maîtrise de la violence et d’une approche par la
communication.
Les professeurs sont agréés pour 1 à 3 sous-modules (il en existe
environ 12 par attestation). Pour G4S, on trouve 20 professeurs fixes et 175 en
free lance.
Il y a 4 passages possibles pour réussir la formation, comme pour la
police. Il s’agit d’un choix mathématique, permettant d’exclure ceux qui à terme
y arriveraient par le simple fait du hasard.
Les entreprises peuvent délivrer elles-mêmes la formation, mais celle-ci doit
être neutre et ne pas induire la délivrance d’une culture d’entreprise spécifique.
Dans le cas de G4S, plus de 60 % des revenus de la business unit « Formation »
proviennent d’autres entreprises.
Cette formation a permis de gérer les pics de demande d’agents (période des
fêtes et été), en permettant l’embauche d’étudiants.
Ce sont généralement les moins qualifiés qui s’orientent vers la section délivrant
l’aptitude à la sécurité privée (entre autres), mais aussi les plus motivés.
Les stages en entreprise sont interdits depuis 10 ans car les stagiaires
devenaient une main d’œuvre gratuite pour les entreprises. Cette
7e année ne vise pas directement à l’apprentissage de l’activité, mais à
familiariser les jeunes avec la réalité du métier, avec le respect de la discipline,
par exemple.
Cette formation, perçue comme une bonne initiative, nécessite encore des
adaptations pour coller véritablement aux attentes des professionnels.
Une nouvelle réflexion sur la possibilité de stages s’engagerait, avec des visites,
du tutorat et de la vidéoconférence.
Rapport de mission « La sécurité privée en Belgique » 21-22 février 2012
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6.1. La délivrance.
6.2. Le contrôle.
Pour l’annexe 1
Pour l’annexe 2