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25 janvier 2021
Soit un taux de croissance constant µ qui s’applique sur une variable x, par effet composé on a :
xt+1 = xt · (1 + µ) ⇒ xt+2 = xt+1 · (1 + µ) = xt · (1 + µ)2 ⇒ . . . ⇒
xt+z = xt · (1 + µ)z
Taux de croissance et période requise pour doubler le PIB réel per capita
Taux de croissance moyen de Nombre d’années ††
1960 à 2017†
Botswana BWA 6,60% 10 ans et 10 mois
Singapour SGP 6,16% 11 ans et 7 mois
Chine CHN ††† 4,56% 15 ans et 6 mois
Irlande IRL 4,36% 16 ans et 3 mois
Japon JPN 3,61% 19 ans et 7 mois
Allemagne DEU 2,79% 25 ans et 3 mois
France FRA 2,43% 28 ans et 10 mois
Grande-Bretagne GBR 2,25% 31 ans et 1 mois
Canada CAN 2,11% 33 ans et 3 mois
États-Unis USA 2,07% 33 ans et 11 mois
Afrique du Sud ZAF 1,32% 53 ans et 0 mois
†
Basé sur la série du PIB réel (approche des dépenses) en $ américains enchaı̂nés de 2011.
Source : Penn World Table, version 9.1
††
Le nombre d’années TT est calculé, par la formule, TT = loglog(2)
(1+µ)
.
Une mesure approximative peut être aussi employée, soit la règle du 70, c.-à-d. TT ≈ 70/µ.
†††
Avec un taux de croissance moyen de 7,71% entre 2001 et 2011, TT = 9 années et 4 mois.
Taux de croissance moyen annualisé (x%) du PIB réel par personne entre 1961 et 2017
les différences dans les quantités mesurées d’intrants expliquent moins de la moitié des
écarts substantiels entre les pays dans les PIB par personne (et donc dans la productivité
totale des facteurs) ;
le capital humain par travailleur augmente de façon spectaculaire à travers le monde ;
la quantité croissante du capital humain, par rapport à la main-d’œuvre non qualifiée, n’a
pas été compensée par une baisse continue de son prix relatif, c.-à-d. les salaires relatifs
demeurent plutôt stable à long terme.
Les entreprises produisent des biens et services en combinant divers ingrédients ou intrants
en fonction d’une technologie représentée pour l’ensemble de l’économie par une fonction
de production agrégée
Exemple : soit une pizzéria avec deux fours à bois et quatre cuisiniers
En gardant constant le nombre de cuisiniers, si le restaurant ajoutait un troisième four à bois, puis un quatrième
four à bois, il est plausible d’imaginer que la quantité produite de pizzas augmenterait avec chaque four à bois
additionnel ⇒ La productivité marginale de cette pièce de capital physique est positive.
Pour un nombre donné de cuisiniers, l’apport additionnel de chaque four est de moins en moins grand ⇒ La
productivité marginale de cette pièce de capital physique est décroissante en capital.
En gardant constant le nombre de fours à bois, sir le restaurant ajoutait un cinquième, puis un sixième cuisinier,
la quantité produite de pizzas augmenterait avec le nombre de cuisiniers ⇒ la productivité marginale du travail
est positive.
Pour un nombre donné de fours à bois, l’apport supplémentaire de chaque nouveau cuisinier est de moins en
moins important ⇒ la productivité marginale du travail est décroissante en travail.
Une hausse de la quantité de travail devrait, ceteris paribus, augmenter la productivité marginale du capital, de
même qu’une augmentation de la quantité de capital physique, ceteris paribus, devrait augmenter la
productivité marginale du travail ⇒ le facteur travail et le facteur capital sont complémentaires, dans ce cas.
+ + + + γ
Sous une forme plutôt générale, Yt = F (At , Kt , Lt , Ktg ) = At Ktα Lβ g
t Kt
où Yt : la quantité produite de biens et service ;
At : le facteur de productivité totale des facteurs associé au niveau de technologie
et à l’état des conditions économiques de production ;
Lt : le nombre d’heures-personnes travaillées ;
Kt : la quantité réelle de capital physique privé (machinerie, équipement et bâtiments) ;
Ktg : le stock d’infrastructures ou capital physique public.
Les paramètres α, β et γ : les poids associés à chacun des intrants.
Faisant abstraction des infrastructures publiques, la fonction de production agrégée :
+ + +
Yt = F (At , Kt , Lt ) = At Ktα Lβ
t
+ + +
Yt = F (At , Kt , Lt )
Yt = At Ktα Lβt
La productivité marginale du
travail,
Représentations en deux dimensions de la fonction de ∆Yt
production et des productivités marginales par rapport au PmTt ≡ ∆Lt
>0
capital, puis par rapport au travail
est semi-positive :
↑ Lt ⇒↑ Yt
décroissante en Lt
(c.-à-d. ∆PmT
∆L
t
≥ 0) :
t
↑ Lt ⇒ ↓ PmTt
La productivité marginale du
capital,
∆Yt
PmKt ≡ ∆Kt
>0
est semi-positive :
↑ Kt ⇒↑ Yt
décroissante en Kt
(c.-à-d. ∆PmK
∆K
t
≥ 0) :
t
↑ Kt ⇒ ↓ PmKt
↑ Kt ⇒ ↑ PmTt
et
↑ Lt ⇒ ↑ PmKt
∂Yt At Ktα Lβ Yt
PmKt = = α At Ktα−1 Lβ
t =α =α > 0
∂Kt Kt Kt
et
∂Yt At Ktα Lβ Yt
PmTt = = β At Ktα Lβ−1
t =β t
=β > 0.
∂Lt Lt Lt
∂PmKt ∂PmTt
= α (α − 1) At Ktα−2 Lβ
t < 0 et = β (β − 1) A Ktα Lβ−2
t < 0
∂Kt ∂Lt
Les deux intrants sont complémentaires puisque
∂PmKt Yt ∂PmTt
= α β At Ktα−1 Lβ−1
t = αβ = > 0.
∂Lt Kt Lt ∂Kt
ln Yt = ln At + α ln Kt + β ln Lt .
∂Profitst ∂F (At , Kt , Lt ) wt
=0 ⇒ = PmTt = ⇒ la demande de travail des firmes
∂Lt ∂Lt Pt
∂Profitst ∂F (At , Kt , Lt ) qt
=0 ⇒ = PmKt = ⇒ la demande de capital physique des firmes
∂Kt ∂Kt Pt
wt
PmTt = PmT (Lt ) =
Pt
Les firmes choisissent la quantité demandée de travail qui est déterminée par le fait
que la productivité marginale de la dernière unité de travail engagée est égale au
coût marginal de cette unité de travail, c.-à-d. le salaire réel : PmTt = W
P
t
.
t
Étant donnée la productivité marginale du travail décroissante, la quantité de travail
demandée varie donc négativement avec le salaire réel, ceteris paribus. D’où la
pente négative de la demande de travail par rapport au salaire réel.
qt
PmKt = PmK (Kt ) =
Pt
Les firmes choisissent la quantité demandée de capital qui est déterminée par le fait
que la productivité marginale de la dernière unité de capital employée est égale au
coût marginal de cette unité de capital, c.-à-d. le coût d’usage du capital :
PmKt = Pqt .
t
Étant donnée la productivité marginale du capital décroissante, la quantité de
capital demandée varie donc négativement avec qt /Pt , ceteris paribus. Le coût
d’usage marginal du capital physique est la rémunération marginale attendue
(rendement marginal attendu) par les propriétaires actionnaires du capital. D’où la
pente négative de la demande de capital par rapport au coût réel d’usage du capital.
= At Ktα L1−α
t − PmTt · Lt − PmKt · Kt ,
= Yt − (1 − α) PMTt · Lt − α PMKt · Kt ,
Yt Yt
= Yt − (1 − α) Lt − α Kt = 0 .
Lt Kt
En concurrence parfaite, les profits économiques d’une firme compétitive sont nuls :
le paiement des facteurs de production selon leur productivité marginale épuise la quantité
totale produite.
Si la firme dérogeait à ce choix optimal, en utilisant plus ou moins de travailleurs ou de
capital physique, son profit économique serait alors négatif.
ATTENTION : notion de profit économique 6= notion de profit comptable
Le profit comptable inclue la rémunération payée aux propriétaires du capital physique
sous forme de dividendes ou de gains en capital.
Même si le profit économique = 0, les livres comptables de la firme présenteront un profit
comptable > 0.
Alain Paquet, Ph.D. (ESG-UQAM) ECO3023 Macro III 25 janvier 2021 26 / 71
L’équation d’accumulation du capital physique 1
Quelques définitions :
It : investissement privé brut en t
δ : le taux de dépréciation du capital physique
Kt : le stock de capital physique privé au début de
la période t
(1 − δ) Kt : le stock de capital physique restant à
la fin de la période t
It − δ Kt : investissement net en t
Kt+1 : le stock de capital physique au début de la
période t + 1
∆Kt+1 = Kt+1 − Kt = It − δKt : investissement
réel net en t
K
kt+1 ≡ L t+1 : le stock de capital physique par
t+1
travailleur au début de t + 1
Le progrès est dit neutre au sens de Solow, si le progrès technologique accroı̂t l’efficacité du capital
uniquement :
Le progrès est dit neutre au sens de Harrod, si le progrès technologique accroı̂t l’efficacité du travail
uniquement :
Pour des valeurs exogènes données des taux de croissance du progrès technologique à long terme (gA ) et du nombre de
travailleurs (gL ), on définit un sentier de croissance équilibré à long terme, appelé aussi sentier de croissance d’état
stationnaire, par la relation gy = gk = g , conformément à l’observation que le ratio Yt /Kt a été relativement
t t
stable sur une longue période.
L’existence d’un sentier de croissance équilibrée compatible avec les faits stylisés de Kaldor exige uniquement que
l’apport des changements technologiques dans la fonction de production soit neutre au sens de Harrod à long terme.
(C’est un condition suffisante si c’est le cas à chaque période et à court terme).
K
À partir d’un niveau initial existant de stock de capital per capita k0 = L 0 , “trop faible”, pour un taux d’épargne s
0
donné, un taux de dépréciation δ donné, et un taux de croissance de la population n donné, tant que le niveau de
capital par travailleur n’a pas atteint le sentier de croissance équilibrée de long terme, l’économie croı̂t plus rapidement à
court terme sera plus élevé qu’à long terme, parce que l’épargne générée sert à augmenter plus rapidement le stock de
capital par travailleur.
Alain Paquet, Ph.D. (ESG-UQAM) ECO3023 Macro III 25 janvier 2021 34 / 71
Déterminants de la croissance économique 3 de 8 : croiss. technologique exogène
Soit Yt = Ktα (At Lt )1−α
À long-terme, puisque
Y ss Y ss /Lss ss
K ss
= K ss /Lss = ky ss est constant,
alors gyss = gkss
⇒ gyss = (1 − α) gA + α · gkss
⇔ gyss = (1 − α) gA + α · gyss
⇔ gyss = gkss = gA
À long terme, le modèle prédit que le
taux de croissance du PIB réel par
travailleur dépend fondamentalement du
taux de croissance de la technologie, via
gyss = gA .
À long terme, le taux de croissance du
ss
PIB réel est donnée par ∆Y
Y ss
= gA + n.
Pour représenter le modèle de Solow avec progrès technologique, on peut normaliser les variables
y , k en les divisant par A pour les exprimer en unités d’efficience. Ainsi, en posant
y̆ = Ay = AYL et k̆ = Ak = AKL , la fonction de production par unité effective de travail A L est
donnée par
y̆ = k̆ α .
À court et moyen terme, en plus de la contribution de gA via le progrès technologique, une autre source de croissance
tendancielle de l’économie provient de la contribution du taux de croissance du stock de capital par travailleur, gk .
Or, d’après l’équation décrivant l’accumulation du capital, la variation dans le stock de capital entre deux périodes est
donnée par l’investissement agrégé net de la dépréciation,
∆K = I − δK .
∆K I
K = K −δ
Par ailleurs, en économie fermée, sans gouvernement, l’équilibre dans le marché des biens et services entre la quantité
demandée et la quantité offerte, c.-à-d. Y d = Y s = Y , implique que
Y = C + I.
De plus, toute la production (Y ) est soit consommée (C ), soit épargnée (S), ainsi si on suppose que l’épargne totale des
ménages dans l’économie est une fraction constante s de la production, on a que
Y = C +S = C +s ·Y.
Ainsi, à l’équilibre, l’investissement réel doit être égal à l’épargne réelle I = s · Y et
∆K Y
gK = K =s · K −δ
∆k ∆K Y
gk = k = K −n = s· K −δ−n
Le taux de croissance du stock de capital physique réel par travailleur est déterminé par l’investissement net par
travailleur qui résulte de l’excédent de l’épargne par unité de capital par rapport la fraction du capital déprécié par
travailleur à remplacer et du capital à ajouter pour accommoder l’accroissement du nombre de travailleurs.
Représentation graphique des déterminants de la croissance Représentation graphique des déterminants de la croissance
dans le modèle de Solow (avec Yt = Ktα (At Lt )1−α , sans dans le modèle de Solow (avec Yt = Ktα (At Lt )1−α et
progrès technologique, gA = 0) progrès technologique, gA > 0)
Source : Crafts, N. et O’Rourke, K.H. (2014). Voir aussi Bolt, J. et J.L. Van Zanden (2013) The First Update of the Maddison
Project : Re-estimating Growth Before 1820, Maddison Project Working Paper.
À long terme
Une hausse du taux de croissance du progrès technologique (↑ gA ) ⇒↑ gkss et ↑ gK
ss
⇒↑ gyss et ↑ gYss .
K0 : stock de capital physique initial ; L0 : # travailleurs initial ; k0 = K0 /L0 : stock de capital par travailleur initial ;
s : taux d’épargne ; A : niveau de la technologie ; δ : taux de dépréciation ; n : taux de croissance du # de travailleurs ;
gA : taux de croissance du progrès technologique
↑ K0 ou ↓ L0 ⇒ k0 ↑ ↓ ↓ nil nil
s↑ ↑ ↑ nil nil
A↑ ↑ ↑ nil nil
δ↑ ↓ ↓ nil nil
n↑ ↓ ? nil ↑
gA ↑ ↑ ↑ ↑ ↑
K0 : stock de capital physique initial ; L0 : # travailleurs initial ; k0 : stock de capital par travailleur initial ;
s : taux d’épargne ; A : niveau de la technologie ; δ : taux de dépréciation ; n : taux de croissance du # de travailleurs ;
gA : taux de croissance du progrès technologique
Sur un plus long horizon, l’économie croı̂t avec la croissance du stock de capital physique
(machinerie et équipements privés et infrastructures publiques), la croissance de la
population et le progrès technologique (stock des connaissances) en suivant un
mouvement tendanciel.
À la base de la croissance économique et du développement durable, l’élément le plus
important demeure sans doute le capital humain. Cette richesse n’est l’apanage exclusif
d’aucun pays et est accessible à tous. C’est dans un tel contexte que qu’au lieu d’être
subie comme une menace, la mondialisation est alors source de possibilités où un plus
grand nombre participe et partage les fruits de la croissance.
Allégories de Paul Romer, professeur à NYU, un des fondateurs de la nouvelle théorie de
la croissance endogène et prix Nobel 2018. Lorsqu’on parle des sources de production
économique et donc de croissance économique, il fait référence au hardware ,
autrement connu comme le capital physique, la machinerie et l’équipement, le
software, le facteur travail plus connu traditionnellement et le wetware , soit la
Les dépenses intérieures brutes de R&D désignent la dépense totale (courante et en capital) afférente aux travaux de R&D
exécutés par l’ensemble des entreprises, instituts de recherche, laboratoires universitaires et publics, etc., résidents d’un pays.
Cette dépense intègre la R&D financée à l’aide de fonds provenant de l’étranger, mais exclut le financement d’activités de R&D
exécutées à l’étranger. Cet indicateur est mesuré en prix constants en USD en utilisant 2010 comme année de référence et les
parités de pouvoir d’achat (PPA) et en pourcentage du PIB.
Source : OCDE (2021), Principaux indicateurs de la science et de la technologie, Dépenses intérieures brutes de R&D
(indicateur). doi : 10.1787/49ef953e-fr (Consulté le 24 janvier 2021)
max Πt ≡ pXt Xt − Xt
Xt
1+α
1−α
⇒ Πt = π A t L où π≡α 1−α .
Soit la probabilité de faire une découverte novatrice exprimée comme une fonction
de production de l’innovation :
+ - - +
µNt = µN Rt , At−1 , γ , λ .
où
Rt représente les dépenses consenties à la recherche, mesurée en quantité du bien
final qui lui est consacré, avec ∂µMt /∂Rt > 0 ceteris paribus ;
At−1 est le niveau préalable de productivité du bien intermédiaire hérité de l’état de
la technologie, avec ∂µMt /∂At−1 < 0, car il est vraisemblablement plus complexe et
difficile d’améliorer une technologie initialement plus productive ceteris paribus ;
γ est associé à l’ampleur espérée de l’avancée technologique, avec ∂µMt /∂γ < 0,
car il est plus difficile d’obtenir des avancées plus importante ceteris paribus ;
λ est un paramètre autre, avec ∂µMt /∂λ > 0, pouvant représenter l’effet positif
d’un autre facteur exogène sur la probabilité d’innover, ceteris paribus.
De manière équivalente, +
Rt +
+ +
µNt = µN , λ = µN ıt , λ .
γ At−1
où
Rt
ıt ≡ γ At−1
représente l’intensité de l’effort de recherche,
avec ∂µNt /∂ıt > 0 et ∂ 2 µNt /∂ı2t < 0 ceteris paribus.
Alain Paquet, Ph.D. (ESG-UQAM) ECO3023 Macro III 25 janvier 2021 60 / 71
Un modèle schumpétérien sans concurrents avec innovation drastique (8 de 9)
Problème de l’entrepreneur-innovateur :
Choisir la quantité de ressources à consacrer à la recherche, Rt (et donc l’intensité en
recherche ıt ), qui maximise le profit escompté d’une recherche fructueuse (µNt · Π) nette
du coût en ressources à consacrer à la recherche.
Rt
max Rente escomptée nettet = µN , λ · Πt − Rt .
Rt γ At−1
sujet à Πt = π · At · L, h i
⇔ max Rente escomptée nettet = µN ıt , λ · π · At · L − Rt .
Rt
À l’optimum, le bénéfice marginal net attendu d’une unité de production finale consacrée
à la recherche doit être égal à son coût marginal, d’où l’arbitrage qui sous-tend les efforts
consacrés à la recherche.
Alain Paquet, Ph.D. (ESG-UQAM) ECO3023 Macro III 25 janvier 2021 61 / 71
Un modèle schumpétérien sans concurrents avec innovation drastique (9 de 9)
Toutes les firmes doivent choisir leur intensité respective en R&D pour maximiser
leurs profits
Innovations par bonds
des entrepreneurs-innovateurs remplacent des firmes existantes et surpassent la
technologie existante
Innovations par étapes incrémentielles
des entreprises qui accusent un retard sur les leaders technologique doivent
intensifier leurs efforts pour rejoindre les leaders
⇒ 2 effets :
Effet schumpétérien
Une concurrence accrue réduit la rente monopolistique escomptée qui est
tirée d’une innovation par une firme ⇒ ex ante, ceci décourage l’innovation
Effet de préemption de la concurrence
Pour se démarquer et devenir, sinon demeurer, ex post, en situation de
pouvoir de marché ⇒ une incitation à innover
La force relative de ces deux effets peut varier dans différentes situations.
Pour des entreprises opérant au coude à coude et qui ont accès à des technologies
similaires, l’effet de préemption de la concurrence est le seul en cause alors qu’une
hausse de la concurrence crée une incitation plus forte à innover pour se
démarquer et prendre les devants sur ses rivales dans son secteur d’activités.
Pour des entreprises en positions inégales face à l’état de la technologie, les deux
effets s’exercent, mais c’est plutôt l’effet schumpétérien qui domine.
Les firmes en avance retirent déjà une rente qui sera réduite par la concurrence,
alors que la firme en retard doit d’abord combler son déficit technologique (à la
condition qu’elle réussisse à innover).
–Si la taille de l’incrément n’est pas très grande, une fois le retard comblé, la
concurrence accrue chez les firmes maintenant au coude à coude réduit le profit. Ces
firmes sont en effet contraintes d’afficher un prix inférieur à celui d’un monopole.
–Si l’amélioration incrémentielle de qualité est trop petite et que le retard de la
firme est grand, l’augmentation de la concurrence ne fournit pas suffisamment
d’incitation à innover pour rejoindre le leader.
6e ou 7e vague :
Internet des objets
Intelligence artificielle
Impression 3D
Médecine personnalisée
Les nanotechnologies
...
Alain Paquet, Ph.D. (ESG-UQAM) ECO3023 Macro III 25 janvier 2021 71 / 71