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Perret, Bénédict
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PERRET, Bénédict. Analyse des stratégies de développement d’une petite association humanitaire:
l’Association Mondiale pour les Orphelins (A.M.O.R). 2021.
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Rapport de stage Bénédict Perret
Bénédict Perret
Benedict.Perret@etu.unige.ch
Matricule 14-320-881
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Rapport de stage Bénédict Perret
Remerciements
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Rapport de stage Bénédict Perret
9.1 LES FONDS PUBLICS : L’AIDE INSTITUTIONNELLE, UNE SOLUTION VIABLE ? ................................- 29 -
9.1.1 Aides institutionnelles nationales : ............................................................................. - 29 -
9.1.2 Fonds internationaux : ................................................................................................ - 30 -
9.2 LES ACTEURS PRIVÉS ..........................................................................................................- 31 -
9.2.1 Les fondations d’entreprises : .................................................................................... - 31 -
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Rapport de stage Bénédict Perret
12 CONCLUSION : ...................................................................................................................... - 42 -
13 BIBLIOGRAPHIE .................................................................................................................... - 43 -
13.1 LIVRES...............................................................................................................................- 43 -
13.2 ARTICLES DE REVUES ..........................................................................................................- 43 -
13.3 ARTICLES DE PRESSE : ........................................................................................................- 44 -
13.4 SITES INTERNET ..................................................................................................................- 44 -
13.5 DOCUMENTAIRE AUDIOVISUEL ..............................................................................................- 45 -
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Rapport de stage Bénédict Perret
1 Introduction et problématique :
Tous les enfants du monde ne sont pas égaux en ce qui concerne l’accès à la technologie et la
maîtrise des différents outils numériques. Alors que les pays riches ont déjà commencé depuis
plusieurs années à intégrer des cours d’informatique dans leurs systèmes scolaires et que la
quasi-totalité des enfants de ces régions ont un accès quotidien à un ordinateur, cela reste un
luxe pour les enfants des pays pauvres, qui n’ont pas encore intégré cette nouvelle réalité.
Or, dans notre monde hyper-connecté, la maîtrise de la technologie prend de plus en plus
d’importance et constitue l’un des enjeux majeurs des prochaines années. A l’heure actuelle,
des millions d’enfants prennent déjà un retard considérable. De plus, de violentes inégalités
entre familles riches et pauvres existent à l’intérieur des pays en voie de développement.
Consciente de ce problème, l’Association Mondiale pour les Orphelins (A.M.O.R) a compris
que la réduction des inégalités digitales est primordiale afin de lutter contre les inégalités
économiques et sociales. En effet, l’acquisition de compétences numériques permet aux enfants
une émancipation intellectuelle et à un impact positif sur leur future liberté économique et
sociale. Elle propose donc d’agir sur ce point-là en proposant, avec des partenaires
institutionnels sur place, des formations dans le domaine technologique.
Le domaine de l’aide humanitaire est en pleine croissance. C’est une excellente nouvelle pour
toutes les associations actives dans l’aide au développement. Les États semblent avoir intégrés
le fait qu’il est nécessaire d’agir à la source, en partenariat avec les populations locales, afin
d’avoir un impact durable et efficace. Le secteur des organisations non-gouvernementales reste
toutefois marqué par d’importantes inégalités et l’argent à disposition des associations est
réparti de manière bien inégale. Cela a pour effet que ces dernières ont des formes bien
hétérogènes : alors que les plus grandes comptent des milliers d’employés, sont gérées comme
des vraies entreprises et peuvent offrir à leurs cadres des salaires compétitifs à ceux du secteur
privé, d’autres, au contraire, survivent avec quelques milliers de francs et doivent se battre pour
la moindre subvention. La concurrence fait rage.
A.M.O.R est une ONG relativement jeune et malgré son modeste budget, des actions
impactantes ont déjà été menées avec succès. Mais l’avenir n’est pas assuré. La crise du
coronavirus fragilise particulièrement les petites structures, en rendant le financement plus
difficile et surtout en empêchant les voyages internationaux. Les premières victimes sont les
enfants qui n’ont pas pu bénéficier des projets prévus cette année. Ensuite, la concurrence
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toujours plus féroce qui existe dans le milieu représente un immense défi pour A.M.O.R, car
elle implique de devoir redoubler d’efforts à chaque instant.
Dans ce travail, pour commencer, je proposerai une réflexion sur ce que signifie le terme ONG,
puis je présenterai l’association et mon cahier des charges. Ensuite, j’expliciterai les trois
principaux défis qui se présentent à elle, à savoir l’augmentation du nombre d’ONG, la
concentration de l’argent chez les plus grosses d’entre-elles et l’incontournable crise du
coronavirus. Après avoir esquissé le paysage de la Genève internationale, mentionné les
problèmes amenés par l’augmentation de la concurrence et présenté les diverses sources de
financement possibles dans notre pays, je proposerai dans la dernière partie des possibles pistes
de développement.
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Rapport de stage Bénédict Perret
Néanmoins, on peut sommairement diviser ces textes en quatre catégories selon les thèmes qui
y sont abordés : en premier, une frange de la littérature apporte des clés à la délimitation et la
précision de ce qu’est une organisation non-gouvernementale. Deuxièmement, un second pan
concerne les processus de développement des organisations non-gouvernementales, en
soulevant des questions telles que l’influence des ONG dans le monde humanitaire, leur place
dans les organisations internationales ou encore leur positionnement vis-à-vis des États et des
institutions. La question de la légitimité est également soulevée. Ensuite, un troisième courant
étudie l’émergence des techniques de communication et de marketing au sein-même de
nombreuses organisations non-gouvernementales, ces dernières étant devenues indispensables
au travail dans le domaine humanitaire. Enfin, nous regroupons sous un volet « témoignages »
des textes présentant des récits d’expériences concrètes.
Le premier volet de cette littérature est donc consacré à la définition de ce qu’est une ONG. Si
j’essaierai dans la suite de ce travail d’en esquisser une définition, je peux déjà mentionner les
ouvrages faisant référence en ce qui concerne le sujet :
En premier lieu, Ryfman (2006), de par son exhaustive réflexion sur la définition de ce qu’est
une organisation internationale (OI), constitue un point de départ indispensable. De manière
très simple, mais complète, il m’a permis d’appréhender toutes les difficultés qui existent
lorsque l’on veut définir ce terme. Outre l’histoire qu’il fait des organisations non-
gouvernementales, il propose d’intéressantes pistes de réflexion sur l’évolution future de ces
organisations.
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offrent une expertise aux secondes en échange de ressources financières. Nous citerons encore
Ciedel (1993), Charnovitz (2002), Dauvin et Siméant (2002), David et Tournès (2014), qui
retracent l’histoire des organisations philanthropiques et Doucin (2007).
Corell et Betsill (2001) proposent d’étudier l’influence des ONG de façon plus systématique
dans le cadre de négociations environnementales. Selon eux, « l’influence est une transmission
internationale d’informations qui amène à des changements dans le comportement des acteurs
internationaux. » Pour ce faire, ils décrivent des indicateurs qui confirment cette influence, dont
font partie : « la présence dans les négociations, la production de documents écrits démontrant
une prise de position ou encore l’opportunité d’influer sur l’agenda des négociations. »
Tallberg et al. (2015), quant à eux, étudient les facteurs qui font que le lobbying des ONG est
efficace dans divers organes des Nations Unies. Ils déduisent que les échanges entre les
organisations et l’institution internationale se font selon une logique information vs accès.
Ainsi, les premières ont de l’information qu’elles négocient contre de l’accès dans les processus
de décision.
Pour Delmuth, Scholte et Tallberg (2019), il y a deux facteurs qui font qu’une ONG acquiert
de la légitimité : la procédure, soit le fait pour une organisation d’avoir un accès institutionnel
aux organisations internationales ou la performance, soit les conséquences des pressions des
associations.
Dans un livre plutôt critique, Pech et Padis (2005) apportent une réflexion sur les « conflits de
légitimité » entre ONG et États : les premières la tiendraient des causes universelles qu’elles
soutiennent, les seconds de la volonté populaire et de l’état de droit.
Une troisième partie importante de cette revue de littérature concerne les techniques qui
permettent aux organisations de communiquer. Ainsi, dans les années 1980 et 1990, les
techniques de marketing et communication, usuellement utilisées dans le secteur privé, ont fait
leur apparition dans le secteur humanitaire. Ceci est à mettre en lien avec l’augmentation
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toujours plus forte de la concurrence entre acteurs de l’humanitaire, le but final de ces
techniques étant la levée de fonds.
Brunel présente les moyens à disposition des ONG pour « exister » : « sélectionner et mettre en
avant [leurs] avantages comparatifs, s’insérer dans les réseaux marchands et utiliser au mieux
le pouvoir des médias. » (2001, p.102)
Dans un style qui mélange récit journalistique et recherche, le livre de Lefèvre (2011) raconte
son parcours chez Greenpeace, en premier lieu comme collecteur de fonds avant d’officier
comme chercheur/observateur. Si l’on peut également rattacher cette étude à un récit
d’expérience/témoignage, la description qu’il fait, de manière très illustrée et concrète, de
l’utilisation des différentes techniques de marketing par une ONG de cette envergure, est
précieuse et instructive. Elle permet de comprendre comment se passe la bataille pour l’argent
dans le monde réel.
Dans un registre plus classique, Dauvin (2009) propose un ouvrage dans lequel on retrouve dix
textes provenant à la fois d’universitaires et de professionnels des domaines de la
communication et du marketing. Le livre apporte un éclairage pluridisciplinaire sur l’évolution
et l’utilisation des techniques de marketing et communication dans le domaine.
La dernière catégorie concerne les textes ayant pour base une expérience concrète dans l’aide
humanitaire. L’incontournable Rony Brauman (2000) témoigne de son expérience de président
de Médecins sans frontières dans les années 1980. On mentionnera encore les travaux
anthropologiques de Atlani-Duault (2005) et Atlani-Duault et Vidal (2009).
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Le terme organisation non-gouvernementale est apparu pour la première fois sous l’égide du
Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) en 1945, dans le chapitre X de la
charte des Nations Unies. Ainsi, à l’article 71 est précisé : « Le Conseil économique et social
peut prendre toutes les dispositions utiles pour consulter les organisations non-
gouvernementales qui s’occupent de question relevant de sa compétence. Ces dispositions
peuvent s’appliquer à des organisations internationales et, s’il y a lieu, à des organisations
nationales, après consultation du membre intéressé de l’Organisation. » Cette nouvelle
désignation a pour effet d’institutionnaliser la présence de ces acteurs privés dans le processus
international de l’ONU.
Si la charte de l’ONU a le mérite de reconnaître ces nouveaux acteurs, cette seule mention ne
suffit pas pour en tirer une définition. Comme le rappelle Ryfman, ce sont en premier lieu les
juristes qui se sont interrogés sur ce qu’était une ONG. Ces derniers présentent le paradoxe
suivant existant : ces organisations ont un caractère international, mais « ne sont pas des
organisations de droit international. Elles sont au mieux des structures issues de droit interne.
Encore peu de législations nationales leur accordent cependant une reconnaissance spécifique
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qui les différencieraient au sein de leur droit associatif général. » (op cit., p.17) Le problème est
donc le suivant : si le droit international a institutionnalisé le rôle des ONG dans les organes de
l’ONU, il n’a défini clairement ni la forme, ni la structure des organisations comprises dans le
terme.
Il faudra ainsi attendre encore cinquante ans pour que l’ECOSOC fournisse une première
définition. Selon eux, [une ONG est] « une organisation qui n’a pas été constituée par une entité
publique ou par voie d’un accord intergouvernemental, même si elle accepte des membres
désignés par les autorités publiques, à condition que ceux-ci ne nuisent pas à sa liberté
d’expression. Ses moyens financiers doivent provenir essentiellement de cotisations de ses
affiliés. Toute contribution financière reçue directement ou indirectement d’un gouvernement
doit être déclarée à l’ONU » (ECOSOC, résolution 1996/31 du 25 juillet 1996).
Deux points importants sont à relever dans cette définition. En premier lieu, une ONG est
déterminée comme étant opposée aux pouvoirs publics. Le caractère privé de la fondation d’une
ONG devient primordial. Le deuxième point constitue en l’indépendance financière vis-à-vis
du pouvoir public. On remarquera cependant que cette définition faite seulement d’éléments
d’indépendance est imprécise. Pour y remédier, les juristes ont alors tenté d’y ajouter plusieurs
caractéristiques, tel le caractère international, bénévole et non-lucratif de telles organisations.
(Ryfman, op. cit. p.20)
Charnovitz rajoute qu’une ONG est « toute organisation se proclamant comme telle. » (op.cit.)
Il élargit alors le champ des possibles et pointe le fait qu’aucune définition ne fait consensus.
D’un point de vue critique, Pech et Padis parlent du terme ONG comme « d’une catégorie par
défaut : on range là tout ce que l’on a pas [sic] su placer ailleurs. » Ils relèvent toutefois quatre
caractéristiques : elles ne relèveraient ni de la sphère publique, ni de la sphère marchande […],
elles doivent afficher une vocation d’utilité sociale et […] ont une dimension internationale. Ils
en arrivent à la conclusion que ce sont : dans les faits des entreprises privées à but non-lucratif,
[…], car elles proposent des services, ont un comité de direction qui prend les décisions et sont
organisées de façon assez hiérarchisée. » (op.cit. 2004, p.8-11) Ils sont rejoints dans cette
analyse par Taylor, qui parle lui « d’entreprises à vocation sociale. » (2004, p.122)
S’ajoutent à cela de nombreuses réflexions chez les sociologues et politologues dès les années
1970. Si quelques caractéristiques se retrouvent fréquemment, chacun y ajoute ou enlève
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certains éléments. Aucun consensus n’existe donc réellement ni dans les institutions publiques,
ni chez les chercheurs.
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Outre ce projet, dont je reviendrai en détail dans la suite de ce travail, A.M.O.R, en partenariat
avec l’État de Vaud, a mis en place en 2019 les conditions d’une aide au développement en Ile
Maurice. Celle-ci s’est traduite par une aide logistique, en l’occurrence l’envoi de quatre
ordinateurs, mais surtout humaine, par l’intermédiaire d’un professeur vaudois qui y est allé
enseigner pendant un semestre. En Côte d’Ivoire se sont tenues la même année deux éditions
du Festi A.M.O.R, un festival social pluridisciplinaires mêlant concerts et séminaires sur le
travail indépendant, l’environnement ou l’égalité homme/femme. Parallèlement à ces
développements, A.M.O.R a intégré en 2018 le Conseil économique et social des Nations Unies
Cela est important en termes de légitimité, car nous le verrons dans le chapitre 10.
Pour finir, outre son siège genevois, l’association possède des antennes locales dans une
quinzaine de pays, dont la France, la Côte d’Ivoire, le Mali ou encore le Sénégal. Chacune de
ces structures jouit d’une autonomie importante et est gérée par des bénévoles sur place. Ces
derniers peuvent donc à leur guise proposer leurs propres projets et idées, le but étant que
chacun agisse à son échelle et selon ses moyens. Si le budget de l’association est limité,
A.M.O.R peut compter sur un grand nombre de bénévoles qui, à leur échelle, agissent pour
améliorer la condition des plus nécessiteux.
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Tribune de Genève. La DDC redéfinit sa collaboration avec les ONG. https://www.tdg.ch/suisse/ddc-
redefinit-collaboration-ong/story/21418198. Consulté le 26 décembre 2020.
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Concrètement, cela signifie que l’ONG achemine du matériel informatique dans des pays en
voie de développement. La première phase consiste bien sûr à obtenir ces ordinateurs.
L’association peut compter sur le soutien important de diverses structures étatiques et plusieurs
acteurs privés qui font don de leur ancien équipement. L’opération sur le terrain commence
ensuite avec l’installation des ordinateurs et des logiciels dans des salles réservées aux enfants.
Les membres de l’association restent sur place pour une durée allant d’une à deux semaines,
afin d’initier les enfants aux logiciels, mais aussi de former leurs professeurs ou tuteurs. En
effet, dans le but de mener une action pérenne et durable, l’idée est que ce soient ces derniers
qui détiennent les clés du développement technologique de ces jeunes et non pas l’association
à Genève. Dans un dernier temps, un suivi est mis en place afin de s’assurer du bon déroulement
de l’opération. Des échanges réguliers ont lieu entre les tuteurs et les membres de l’ONG, mais
aussi avec les enfants, qui font part de l’avancée de leurs découvertes.
Le projet HiTech4Oprhans a été mené avec succès en Roumanie. En 2019, en coopération avec
le Centre de protection de l’Enfance de Bucarest, trente-sept ordinateurs ont été acheminés puis
installés. L’équipement d’une nouvelle salle informatique de dix-huit ordinateurs a permis la
mise en place de cours de programmation et de design graphique aux enfants, tout en réduisant
le délai d’attente pour de tels cours de douze à trois mois. Sept ordinateurs portables ont été
donnés à un centre pour enfants handicapés et douze ordinateurs ont été installés dans des
foyers. De plus, trois adolescents, une fille et deux garçons, qui ont développé un grand intérêt
pour l’informatique, bénéficient d’un suivi et d’une aide personnalisée pour la réalisation d’un
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A.M.O.R. HiTech4Orphans. www.ong-amor.org/fr. Consulté le 24 octobre 2020.
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projet (création d’une page internet ou d’une application). A l’heure actuelle, ce ne sont pas
moins de 1180 enfants qui bénéficient des installations d’A.M.O.R à Bucarest.
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5.2 Opérationnel
J’ai consacré la plus grande partie de mon temps de travail aux tâches opérationnelles, celles-
ci étant au cœur du travail humanitaire. Dans un premier temps, j’ai aidé l’ONG à produire un
document sur la fiscalité, le but de ce dernier étant de présenter les avantages fiscaux du don
d’argent. Ensuite, il m’était assigné de participer au développement des actions de l’association
en Suisse et à l’étranger, avec un accent important accordé à la recherche de fonds et partenaires,
l’obtention de ressources pécuniaires devant nous permettre dans un second temps de lancer le
projet HiTech4Orphans en République démocratique du Congo et au Sénégal. Il était de ce fait
prévu que je puisse prendre part au voyage au Sénégal. La pandémie en a décidé autrement.
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Dans un second temps, il était donc planifié que je puisse participer aux réunions préliminaires
de prise de contacts avec l’organisation internationale. La pandémie a malheureusement
profondément altéré le fonctionnement d’ECOSOC en 2020 et la plupart des sessions ont été
reportées à l’année 2021. Je me suis donc contenté de participer aux recherches qui ont trait au
développement et au futur de l’ONG dans les instances internationales. Les rencontres avec
l’UNICEF n’ont également pas pu avoir lieu comme prévues.
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Nations Unies Genève. The United Nations and Civil Society.
https://unog.ch/80256EE60057E07D/(httpHomepages)/$first?OpenDocument&cntxt=C149C&cookiel
ang=fr. Consulté le 15 janvier 2020.
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Le problème est que ce sont toujours les plus grosses ONG qui se partagent la part la plus
importante du gâteau. Perroullaz le remarquait déjà il y plus de quinze ans : « en 2002, les neuf
plus grandes représentent 51% du total des ressources propres des ONG. Les 38 plus grandes
ONG, avec des ressources propres de 2 millions de francs, représentent plus de 80% du
montant total récolté par les ONG. A l’autre extrême, les 159 plus petites ONG ne gèrent que
10% des fonds totaux récoltés pour l’aide au Sud (2004, op. cit. p.59). Woods ne disait pas
autre chose en 2000 : « dans presque tous les pays du Nord ou existe un fort mouvement ONG,
en moyenne les 20% les plus importantes concentrent entre 80% et 90% des ressources
totales. » (Woods cité par Ryfman, op. cit. p.56).
Tout le cœur de l’enjeu pour A.M.O.R est alors de savoir comment se démarquer des autres
associations et donc émerger dans ce secteur. D’un côté, et c’est positif, l’augmentation du
nombre brut d’ONG va de pair avec une hausse des moyens alloués à l’aide et au
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développement humanitaires. Cela signifie que ceux-ci sont plus possibles qu’auparavant. De
l’autre, cette plus grande circulation d’argent amène à la création de toujours plus d’ONG. Il
serait donc plus difficile d’obtenir une part du gâteau.
6.3 Une crise sanitaire qui fragilise particulièrement les petites structures
De manière générale, la pandémie de Covid-19 a un encore plus fragilisé le statut des ONG, en
particulier celles aux moyens financiers modestes. Dans le cas d’A.M.O.R, le secteur
opérationnel et les projets 2020 ont profondément été altérés par les restrictions de voyages. En
effet, le printemps de cette année devait voir la mise en place du projet HiTech4Orphans dans
deux pays : au mois d’avril et mai, en République démocratique du Congo et au Sénégal, des
salles informatiques pouvant accueillir à terme des centaines d’enfants devaient être installées.
Les déplacements internationaux ayant été très fortement prohibés ou limités en 2020, ces
projets ont dû être reportés et l’association espère pouvoir les mener à bien en 2021.
La pandémie fragilise donc un peu plus un secteur qui était déjà marqué par des difficultés
importantes. En effet, avant de réfléchir aux solutions, une bonne définition des problèmes est
primordiale. Si plusieurs défis se posent aux organisations non-gouvernementales, j’ai décidé
de me concentrer sur celui qui touche de manière la plus importante et concrète l’Association
Mondiale des Orphelins : la concurrence grandissante dans l’écosystème des ONG. En effet, ce
point amène à trois sous-problèmes que j’ai identifié comme tels :
• une difficulté toujours plus grande à obtenir des fonds
• un accès plus restreint aux institutions internationales
• une crise de légitimité vis-à-vis du grand public
Ces projets sont ajournés à des échéances futures encore inconnues. Si, sur le moyen terme, les
projets ne sont pas remis en cause car déjà assurés par la donation de l’UNICEF, la nécessité
de trouver de l’argent se fait pressante afin de développer les actions de l’ONG. Ainsi, A.M.O.R
vit actuellement de la dernière subvention de l’UNICEF qu’elle a reçue, cette dernière devant
lui permettre de mener les prochaines opérations en Afrique. Au-delà, c’est la course au
financement. Sans surprise, une des principales tâches qui m’a été attribuée au début fut de
nouer des contacts avec des donateurs potentiels. Ceux-ci se répartissent en deux champs : les
acteurs privés et les acteurs étatiques.
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Avant de rentrer dans la description de ces enjeux et de leurs potentielles solutions, il me semble
important de présenter l’écosystème de la Genève de l’humanitaire hyperconcurrentiel, presque
saturé, dans lequel évolue A.M.O.R.
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La Suisse est un terrain propice aux organisations non-gouvernementales. Comme expliqué ci-
dessus, la présence d’un grand nombre d’organisations internationales dans notre pays, et plus
particulièrement à Genève, rend le territoire attractif. Ensuite, et c’est non-négligeable lorsque
4
Mission permanente de la Suisse auprès des Nations Unies et des autres organisations internationales
à Genève. La Genève internationale en faits et chiffres. https://www.eda.admin.ch/missions/mission-
onu-geneve/fr/home/geneve-international/faits-et-chiffres.html. Consulté le 12 janvier 2021.
5
Fundstory. Les bénéficiaires du fundraising. https://fundstory.ch/news-conseil-communication-
fundraising-beneficiaires/. Consulté le 28 novembre 2020.
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l’on compte sur la générosité du public, les Suisses sont parmi les plus gros donateurs au
monde.6 Le marché de la philanthropie en Suisse est, ou plutôt était, avant la crise sanitaire, en
plein boom. Presque toutes les banques présentes sur le canton de Genève possèdent leur propre
fondation caritative, sans compter les nombreux et discrets donateurs privés.
Pour illustrer la place centrale qu’occupent ces fondations dans le financement des ONG et de
l’importance qu’elles semblent prendre pour les années futures, je vais parler du nouvellement
créé Geneva Center of Philanthropy de l’Université de Genève et soutenu par l’OCDE. Mes
recherches lors de mon stage m’ont amené à me renseigner sur ce nouvel espace de réseautage.
Créé en 2017, le Centre se veut un espace de réflexion pour les différents acteurs de la
philanthropie de la place genevoise. Ainsi, sponsorisé par les fondations Edmond de Rothschild
et Lombard Odier, il a pour but « d’encourager la recherche et la formation universitaire en
matière de philanthropie et d’assurer le transfert des connaissances pour répondre aux besoins
des praticiens et de la Cité. »7
6
Société suisse d’utilité publique. L’art du don : « En 2015, tous ensemble, les Suisses ont effectué des
dons pour 1,8 milliard de francs, un chiffre record, soit plus de 100 millions de plus que l’année
précédente et 800 millions de plus qu’il y a dix ans. Seuls les Hollandais (85 %) sont plus enclins à
donner que les Suisses, alors que les Britanniques (55 %), les Français (49 %), les Allemands (33 %),
les Italiens (30 %) et les Espagnols (19 %) donnent moins volontiers de l’argent. Le pourcentage
inférieur de ces pays s’explique en partie par le fait que les États respectifs assurent des tâches qui, en
Suisse et aux Pays-Bas, sont de la compétence d’organisations de la société civile. Par ailleurs,
l’assistance mutuelle au sein des familles est plus développée notamment dans les pays européens
méridionaux qu’en Suisse ». https://sgg-ssup.ch/fr/news/lart-du-don/. Consulté le 4 décembre 2020.
7
Université de Genève. Centre en philanthropie. https://www.unige.ch/philanthropie/fr/. Consulté le 13
janvier 2021.
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8
Le Temps, Riches et discrètes, les tribus de la philanthropie sortent de l’ombre.
https://www.letemps.ch/suisse/riches-discretes-tribus-philanthropie-sortent-lombre. Consulté le 4
janvier 2021.
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L’argent devient la ressource la plus importante : sans lui, il n’y a pas de projets. C’est pour
cela qu’à l’heure actuelle, les ONG font des gros efforts sur ce point et consacrent une grosse
partie de leurs compétences à cette fin. Un cercle vicieux (ou vertueux, c’est selon), s’installe.
Dans un premier temps, pour obtenir de l’argent, il faut des ressources, financières et
matérielles. Ce sont donc les plus grosses organisations qui arrivent à capter la plus grosse
partie de la manne financière. Les petites structures, quant à elle, ont plus de mal. Elles ne
peuvent pas y consacrer autant de ressources. Cela a pour conséquence que l’écart existant entre
les deux se creusent toujours plus et s’alimente mécaniquement.
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catastrophes médiatisées que pour certains projets à long-terme. » (Perroulaz, 2004, op.cit.
p.61) Une émission du magazine télévisé Temps Présent 9 consacrée à l’aide humanitaire parle
d’un « besoin, d’une nécessité pour les ONG de crises ». En effet, ces dernières justifieraient la
nécessité vertueuse de leur action. Sans crises majeures, les ONG perdent leur raison d’être.
9
Temps Présent, Humanitaire, les coulisses d’un business. Diffusé le 30 novembre 2017.
https://pages.rts.ch/emissions/temps-present/suisse/9006901-humanitaire-les-coulisses-d-un-
business.html, visionné le 15 décembre 2020.
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Il est encore à noter que dans l’APD, on se retrouve avec une concentration de l’argent dans les
caisses des plus grosses ONG. Ainsi, en 2009, 179 millions de francs, soit 84% de la somme
allouée aux ONG suisses a été attribuée aux 13 plus grosses ONG du pays (ibidem, p.29).
Parallèlement à ces aides ponctuelles, la DDC mène ses propres projets à l’étranger, en
coopération avec des structures locales. Celle-ci n’agit donc pas comme une banque qui
distribuerait de l’argent mais comme un réel partenaire en aidant également à la logistique.
10
Confédération suisse. Coopération internationale. Contributions ciblées.
https://www.eda.admin.ch/deza/fr/home/partnerschaften_auftraege/auftraege_und_beitraege/beitraege/
projektbeitraege.html, consulté le 5 janvier 2021.
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Cette manne financière est devenue si intéressante que certaines ONG se tournent de plus en
plus vers cette solution pour financer leurs actions. Ainsi, Brunel (2001) prend l’exemple d’une
ONG qui « avait décidé de fonctionner uniquement sur des financements institutionnels,
jugeant que la collecte de fonds privés nécessite une mobilisation de moyens, de compétences
et de personnel peu rentable. » (p.103) Selon elle, cette tendance à la dépendance envers les
11
Voir partie 6.2 de ce travail
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grandes institutions fragilise les petites ONG, alors que les grosses associations, soit celles qui
possèdent une « marque de référence », échappent à ce problème.
A.M.O.R ne déroge pas à cette problématique. En tant que petite structure qui possède très peu
de ressources lui permettant de lancer des campagnes de collecte de fonds auprès du grand
public, elle a besoin de l’argent public. Si j’ai déjà mentionné la dernière subvention reçue de
la part de l’UNICEF, l’association a besoin d’autres recettes de ce type-là. L’obtention de ce
financement, d’une part, nécessite moins de ressources qu’une recherche massive auprès du
grand-public. Enfin, souvent, des liens de confiance plus informels, noués au fil de rencontres
et du temps, permettent de faire avancer les dossiers.
Alors qu’on doit mobiliser un argumentaire qui touche la sensibilité du grand public dans les
récoltes de fonds, des arguments plus rationnels sont mis en avant auprès des partenaires
institutionnels.
12
Le Monde. En Suisse, la philanthropie s’enseigne.
https://www.lemonde.fr/campus/article/2018/10/24/en-suisse-la-philanthropie-s-
enseigne_5373884_4401467.html. Consulté le 12 décembre 2020.
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publiques, elles constituent une ressource des plus importantes pour les associations. A Genève,
elles émanent souvent de banques. La réalité de l’organisation de ces structures est très diverse
et plus au moins opaque, mais elles constituent un acteur incontournable de la philanthropie
genevoise et suisse. Enfin, elles sont plus ou moins professionnalisée : si la plupart sont de
grosses machines gérées directement par un-e ou plusieur-e-s employé-e-s qui gèrent des
centaines de demandes de fonds par années, certaines sont bien moins organisées. Les trouver
et les contacter peut consister en un véritable travail d’investigation.
Il ne me sied pas de porter un jugement ou de connaître les motivations qui poussent des
fondations privées, pour les plus grosses émanant du secteur bancaire, à investir de l’argent
dans des organisations humanitaires. Il me convient toutefois de préciser à quel point ces
fondations sont essentielles au financement de l’action humanitaire.
A ce propos, l’une de mes premières tâches a été de produire un document sur la fiscalité des
cantons de Vaud et Genève ainsi qu’à la fiscalité française. Ce document devait expliquer
comment fonctionnent les différents systèmes fiscaux et surtout présenter les gains d’impôts
pouvant être faits lors de dons.
13
73,8% des ressources de MSF Suisse par ex. Source : MSF. Transparence financière.
https://www.msf.fr/decouvrir-msf/transparence-financiere. Consulté le 3 janvier 2021.
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très variable. On observe également dans cette façon d’acquérir de l’argent une très forte
concurrence entre ONG.
Pour A.M.O.R, cette option ne rentre toutefois à l’heure actuelle pas en compte. Si la possibilité
existe pour le particulier de faire un généreux don, l’association ne dispose ni d’une base de
données, ni de moyens humains et techniques pour mettre en place une campagne de mailing,
une distribution de lettres avec bulletin de versement ou même une campagne sur internet. Le
rapport entre coût et ce que cela pourrait rapporter n’est pas du tout intéressant, on perdrait
même plutôt de l’argent à faire cela.
« Il est par exemple plus facile de financer des campagnes d’affichage dans les rues et des
annonces dans la presse lorsqu’on est une organisation disposant d’un budget total de plusieurs
dizaines de millions de francs que lorsqu’on est une petite organisation dotée d’un budget
annuel total de 100’000 francs » (Perroulaz, 2004 op.cit. p.59).
De manière pragmatique, il existe deux façons pour une association d’obtenir des fonds de la
part de particuliers : posséder une base de données ou payer une entreprise de démarchage.
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est promu par un ensemble d’acteurs spécialisés, organisés et coordonnés, en vue de ramener
des fonds. Ajouté à cela, […] les dons récoltés favorisent la professionnalisation des entreprises
humanitaires. » (2004, p.8) L’objectif premier de la communication serait donc d’améliorer les
chances de récolter de l’argent. Deuxièmement, cette même communication amènerait à une
professionnalisation de la structure. On aurait donc une double-logique vertueuse entre la
communication (discours) et l’institutionnalisation de l’association
Les grosses ONG actuelles fonctionnent donc comme des multinationales et des vrais
spécialistes du marketing et de la communication ont été embauchés à partir des années 1990.
Alors que la communication était auxiliaire auparavant, car nécessaire « seulement » pour
informer sur les actions, elle devient un élément central au cœur des associations. Elle
s’accompagne de l’arrivée de techniques de marketing dans la production des discours. On est
en quelque sorte passé d’une logique informative, mue par la révolte et le besoin d’informer sur
ce qui se passe dans le monde à une logique de vente. En caricaturant, cela donne le schéma
suivant : plus la communication sera bonne, plus il sera possible de récolter de l’argent et plus
les projets seront nombreux. La critique faite est que les ressources supplémentaires investies à
la communication se ferait au détriment des actions sur le terrain. Néanmoins, une
communication professionnelle et efficace est primordiale pour se démarquer des autres ONG.
La stratégie actuelle d’A.M.O.R est axée sur les fondations et les fonds publics et je
conseillerais à l’association de continuer sur ce chemin à court et moyen terme. En effet, elle
ne dispose pas de structures nécessaires à une récolte de fonds auprès du grand public.
Néanmoins, la dépendance qui existe face à l’UNICEF ou les institutions suisses n’est pas
plaisante. Une diversification des sources de financement est souhaitable, afin d’assurer le futur
de l’association.
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Pourquoi est-il important pour une association comme A.M.O.R de faire partie d’ECOSOC ?
Premièrement, ce n’est pas directement pour les ressources. En effet, aucune aide financière
n’est accordée par ce biais. Il s’agit uniquement de donner la possibilité aux acteurs de la société
civile de faire entendre leurs voix. Il permet néanmoins d’accroître la notoriété des ONG et est
un outil de réseautage formidable pour nouer avec aisance des liens et contacts avec des États
ou autres associations. En effet, les organes des organisations internationales représentent des
lieux à fortes concentration d’influence et de pouvoir En deuxième, le label ECOSOC renforce
la légitimité d’une ONG, car elle appose « la marque » Nations Unies à l’ONG et donne une
certaine confiance aux partenaires. Étant donné le cercle vertueux existant entre notoriété,
légitimité et obtention de ressources financières, une augmentation des deux premières ne peut
qu’être bénéfique pour la dernière.
10.2 L’UNICEF
Je l’ai déjà mentionné : la plus grosse contribution de ces dernières années à A.M.O.R provient
de l’UNICEF. Celle-ci a permis l’implémentation du projet HiTecht4Orphans. L’institution
représente une possibilité de collaboration intéressante dans les années à venir.
Cette dernière a lancé en 2016 un fond d’innovation qui investit dans la technologie open-
source et dont le but est de promouvoir l’utilisation de la technologie afin d’améliorer la vie des
enfants. Soutenu par des acteurs gouvernementaux, tels que les Ministères des Affaires
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UNICEF. Innovation Fund. Our Philosophy.
http://www.unicefinnovationfund.org/about#our_philosophy. Consulté le 12 janvier 2021.
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A.M.O.R, parce qu’elle participe à réduire les inégalités entre enfants du Nord et pays du Sud,
à un réel rôle à jouer dans ce champ-là.
11.1.1 Blockchain
Depuis quelques années, on assiste à une émergence de la technologie de la blockchain dans le
domaine de l’aide humanitaire. Ainsi, le journal Le Temps n’hésite pas à le dire : « la
blockchain peut révolutionner ce secteur ». 15 Fiable, peu coûteuse et accessible à tous, cette
technologie a rapidement suscité l’intérêt de la part des organisations internationales. En plus
de son programme d’innovation en technologie open-source, l’UNICEF a lancé à l’automne
2019 son propre fonds en cybermonnaie. En collaboration avec la fondation Ethereum,
deuxième plus importante plateforme de cryptomonnaie au monde, des versements peuvent être
effectués de façon 100% numérique à trois projets en lien avec les nouvelles technologies. Cette
15
Le Temps, comment la blockchain peut transformer la santé et l’humanitaire.
https://www.letemps.ch/economie/blockchain-transformer-sante-lhumanitaire. Consulté le 11 janvier
2021.
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En premier lieu, libre et indépendante, celle-ci est accessible à tout un chacun plutôt facilement.
L’ouverture d’un compte bancaire nécessite en général un apport financier de base qui peut se
révéler trop élevé pour des populations pauvres. Ces dernières sont alors obligées de se tourner
vers des sociétés de transfert d’argent qui prélèvent des frais importants. L’utilisation des
cryptomonnaies, au contraire, s’effectue simplement grâce à un seul accès internet et les frais
retenus sont bien plus faibles, voire inexistants. Il existe donc un réel potentiel d’économie pour
les associations et les bénéficiaires.
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11.2.1 ECOSOC
Si l’année 2020 a largement chamboulé le déroulement d’ECOSOC, A.M.O.R devrait continuer
l’année prochaine à être présente dans cette structure. Elle est importante par les liens informels
qu’elle permet de créer avec des acteurs étatiques et autres associations de la société civile. Je
proposerais également d’orienter le travail sur la Commission de la science et de la technologie
au service du développement et regarder si on peut en devenir membre.
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à l’heure actuelle sur les critères suivants : l’organisation doit posséder des structures efficaces
de contrôle interne et externe, l’information sur les activités et l’utilisation des fonds doit être
claire, une transparence des dons, une utilisation rentable, efficace et adaptée des dons (ibidem,
p.110).
Pour l’instant, A.M.O.R est trop petite et n’a pas assez de ressources financières pour adhérer
à ce programme. Mais à moyen-terme, quand l’entreprise se sera professionnalisée, il pourrait
être intéressant de se tourner vers cette solution, qui amène une réelle plus-value en termes de
confiance et de légitimité.
La question du partenariat entre secteur privé et humanitaire est depuis longtemps traitée. Si
elle a pu faire débat il y a quelques années, il semble désormais largement accepté que les
entreprises puissent aider des associations. Il n’y a qu’à voir le nombre de projets allant dans
ce sens-là. Outre les fondations « classiques » (je pense à celles issues des banques notamment),
une option pourrait être de s’adresser à des acteurs privés actifs directement dans la technologie
qui auraient à cœur de soutenir le projet HiTech4Orphans.
11.3.2 Alaya
Toutes les entreprises privées ne possèdent pas de généreuses fondations leur permettant de
redorer leur image et, accessoirement, faire baisser leur contribution fiscale, que cela soit pour
des raisons d’argent (gérer une fondation dans les règles de l’art demande de l’argent et des
employés) ou pour des raisons idéologiques. Beaucoup d’acteurs privés souhaitent de nos jours
contribuer au financement de projets sociaux et humanitaires. Sans rentrer dans les motivations
d’un tel engagement, les associations humanitaires seraient bien mal inspirées de ne pas profiter
de l’altruisme du secteur privé.
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Avec Alaya, le schéma se renverse. Ce n’est plus l’ONG qui a une demande, mais bien
l’entreprise qui souhaite proposer des projets humanitaires à ses employés. Alaya a une base de
données de projets dans laquelle les employés des entreprises peuvent venir effectuer leur
choix. On remarquer ici l’extension de l’humanitaire aux entreprises privées : alors qu’il était
resté pendant longtemps hors du champ humanitaire, le secteur privé s’investit de plus en plus,
et c’est là une nouveauté.
16
Alaya, Engager les employés en leur donnant plus de sens au travail.
https://alayagood.com/fr/engager-employes/. Consulté le 4 janvier 2021.
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12 Conclusion :
L’aide humanitaire s’est profondément bouleversée ces dernières années. Si le but, à savoir
aider les plus nécessiteux, reste le même le temps passant, les structures ne sont plus les mêmes.
Les petites initiatives personnelles du siècle dernier, bien souvent menées à bout de bras par la
seule volonté de bons samaritaines, se sont transformées en monstres bureaucratiques. MSF,
Amnesty, Caritas, Médecins du Monde, Save the Childrens, Terre des Hommes : toutes ces
associations gèrent des millions de francs chaque année. Pour l’Association Mondiale pour les
Orphelins, cela se compte en milliers.
En joignant A.M.O.R, je voulais découvrir comment se fait l’humanitaire sur le terrain, au-delà
des confortables bureaux. Celui où l’on apprend en faisant, où la bonne volonté ne suffit pas
toujours, mais fait avancer les projets. J’ai découvert que l’ambition ne se circonscrivait pas au
solde du compte en banque. Avec de la débrouille et de l’énergie, il est réellement possible
d’avoir un impact sur le monde qui nous entoure. Le projet HiTech4Orphans est parti de peu,
mais il a déjà posé les bases d’une structure humanitaire durable et efficace.
L’Association Mondiale pour les Orphelins reste une minuscule structure, un tout petit poisson
dans une grosse mare, mais elle a gagné le droit de s’asseoir auprès des plus grands. Son action
rassemble les éléments qui constitueront l’aide au développement de demain : pérennité,
technologie, autonomie et bien sûr une approche axée sur l’humain. La route est encore longue
et l’assurance de la poursuivre sans encombre n’existe pas. Mais je suis persuadé que la cause
en vaut la peine.
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13 Bibliographie
13.1 Livres
- ATLANI-DUAULT, Laëtitia. Au bonheur des autres : anthropologie de l’aide humanitaire. Paris :
Armand-Colin, 2006.
-ATLANI-DUAULT, Laëtitia, VIDAL, Laurent. Anthropologie de l’aide humanitaire et du
développement : des pratiques aux savoirs, des savoirs aux pratiques. Paris : Armand-Colin, 2009.
-BRAUMAN, Rony. Action humanitaire. 2ème édition. Paris : Flammarion, 2000.
-DAUVIN Pascal. La communication des ONG humanitaires. Paris : L’Harmattan, 2010.
-DAUVIN Pascal, SIMEANT Johanna. Le travail humanitaire. Les acteurs des ONG, du siège au
terrain. Paris : Presses de Sciences Po, 2002.
-DEVIN Guillaume, SMOUTS Marie-Claude. Les organisations internationales. 2ème édition. Paris :
Armand Colin, 2011.
-DOUCIN Michel. Les ONG : le contre-pouvoir. Paris : Toogezer, 2007.
-MARET Jean-Luc. La Fabrication de la paix. Nouveaux conflits, nouveaux acteurs, nouvelles
méthodes. Paris : Fondation pour la recherche stratégique, Éditions Ellipses, 2001.
-LEFEVRE Sylvain. ONG et Cie. Mobiliser les gens, mobiliser l’argent. Paris : Presses Universitaires
de France, Col. « Partage du Savoir », 2011.
-RYFMAN Philippe. Les ONG. Nouvelle Edition. Paris : La Découverte « Repères », 2009.
-PECH Thierry, PADIS Marc-Olivier. Les internationales du cœur. Les ONG, la politique et le marché.
Paris : Seuil, « la République des idées », 2004.
-TCHERNONOG Vivianne. Le paysage associatif français. Paris : Dalloz, 2007.
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