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SEMESTRE 3
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SYSTÈMES POLITIQUES CONTEMPORAINS
PRESENTATION
Pour mieux interpréter les systèmes politiques contemporains, il est nécessaire de les situer
dans leurs contextes : historique, sociologique et culturel, et ce à travers l’examen de
certaines règles et pratiques résultant de l’histoire, de la philosophie, de la sociologie, de
l’anthropologie et du droit. Ainsi nous aborderons, dans ce cours, les enjeux du
changement, de l’évolution et de la consolidation des régimes politiques. Nous verrons
aussi pourquoi et comment un ensemble de normes, mécanismes et processus se
concrétisent en institutions, attribuent l'autorité politique, désignent les leaders et
définissent les règles du jeu politique et les rapports de pouvoir entre les individus, les
groupes, et au sein de l'Etat.
L’accent sera également mis d’une part, sur la définition de certaines notions qui
interpellent la curiosité de chaque citoyen désirant comprendre l’organisation de la
société politique et civile dans laquelle il vit, notamment : La politique, Le politique, Régime
politique, Système politique, Pouvoir, Etat, Nation. Et d’autre part, sur l’analyse des
critères de classification et les traits distinctifs des principaux régimes politiques tels
l’autocratie, monarchie, république, démocratie, oligarchie, aristocratie, féodalité,
despotisme, absolutisme, dictature.
Cette étude des systèmes et régimes politiques offrira un panorama comparatif de
différentes formes de gouvernements : régimes fondés sur la pluralité des opinions et des
partis (régimes parlementaires, présidentiels et mixtes), et régimes qui sont marqués par un
parti unique qui exerce l’essentiel des pouvoirs.
OBJECTIF DU COURS
Ce cours a pour objectif de donner des éléments de compréhension aux étudiants afin
de :
o Se familiariser avec les concepts et les principes de la science politique.
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o Identifier les éléments caractéristiques permettant de classer les divers types des
systèmes politiques.
o Comprendre le fonctionnement et la logique des activités institutionnelles.
o Développer les capacités d’analyse des problèmes politiques.
o Développer la réflexion et l’esprit critique chez les étudiants (es).
o Comprendre les mécanismes du fonctionnement de notre société
METHODES PEDAGOGIQUES
Le cours se fera essentiellement en cours magistral à partir des exposés qui seront donnés
par le professeur chaque semaine. Il sera complété par les questions et interventions des
étudiants (es) débattues dans le cadre du cours et par des travaux de recherches.
METHODES D'EVALUATION
Les étudiants (es) seront amenés à présenter un travail de recherche axé sur la
description de certains régimes politiques contemporains ayant une place importante dans
le monde, soit parce qu’ils ont inspiré certains modèles typologiques, soit parce qu'ils
présentent certaines particularités.
Les étudiants (es) seront appelés à faire état de leur connaissance des régimes politiques
contemporains dans le cadre d'un examen final. L'examen vise à vérifier la maîtrise par
l'étudiant (e) des notions et concepts étudiés au cours. Cet examen écrit pourra être
composé de questions à choix multiples, de questions à développement, d’analyse de
documents ou d’une combinaison des trois.
PARTIE I-
LES CONCEPTS FONDAMONTAUX DU POUVOIR POLITIQUE
INTRODUCTION GENERALE
Le XXème siècle est une époque, riche en évènements historiques à tous les niveaux
(politique, économique, scientifique, social, culturel…) qui ont endoctriné le destin du
Monde actuel. Le XXème siècle est d’une part celui du progrès, de l’ouverture sur le
Monde et d’autre part, est aussi celui de la confrontation et de la destruction marqué
par deux guerres mondiales ainsi que des révolutions et des conflits géopolitiques à
travers le Monde.
Aussi, les grands penseurs de la philosophie des Lumières, (Hobbes, Locke, Montesquieu,
Rousseau), ainsi que l’impact des deux révolutions (française et industrielle) ont bien
nourrit la réflexion sociologique, politique et économique du XXème siècle. Toutefois, ce
dernier va connaître des bouleversements sociaux et politiques générant des ruptures
avec l’ancien mode de vie suite au développement de nouveaux bassins industriels, et
favorables à l’émergence de nouveaux rapports de force.
Ainsi, la première moitié du XXème siècle qui connaissait la domination et la suprématie
de l'Europe sera marquée par la division des pays européens à cause de leurs rivalités
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impérialistes et coloniales d’une part, et la place des Etats-Unis d’Amérique dans le
monde d’autre part.
1930 connaitra un nationalisme qui aboutira à l’opposition entre les régimes totalitaristes
(Italie, Allemagne, URSS) et les Alliés. Ces régimes totalitaires se distinguent des dictatures
antérieures : L’exercice du pouvoir est associé à une idéologie. (Ensemble d'idées
partagées par un groupe ou une doctrine politique).
A partir des années 1950, les Etats-Unis d’Amérique répandent une vision politique et
économique capitaliste, faisant d’eux la première puissance mondiale dès la chute du
Mur de Berlin en 1989 et la chute de l’URSS (Union des républiques socialistes soviétiques),
à régime communiste, en 1991.
A la fin du XXème siècle et début du XXIème siècle le phénomène de la mondialisation,
globalisation a pris une grande ampleur suite :
o D’une part à l’essor du commerce mondial depuis les accords économiques de
Bretton Woods (1944) avec la mise en place d’une organisation monétaire
internationale, puis les traités de libre-échange (ALE) et l’harmonisation de
l’espace européen à travers la construction de l’Union Européenne.
Ainsi, dans ce chapitre nous nous limiterons à étudier le pouvoir politique et son exercice
selon ces doctrines.
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I- Le mot au féminin : « La politique »
A l’origine, dans l’Antiquité grecque, le mot politique désigne les affaires de la Cité, et
l’art qui gère cette dernière. Il est issu du mot « Polis » qui désigne la « Cité », et du terme
« Politeia », qui signifie « la manière dont la Cité est organisée et le pouvoir en son sein est
structuré ».
Aussi « La politique » (politics) : désigne la vie politique, l’arène où les responsables
politiques s’affrontent pour la conquête du pouvoir (par exemple, s’engager en
politique, faire de la politique) ;
« La politique » (policy) : renvoie aux programmes d’action mis en place par une
institution pour atteindre des objectifs donnés (par exemple, l’Etat qui met en œuvre des
politiques sociales ou encore une entreprise qui définit une politique des ressources
humaines).
Pour Aristote(philosophe grec 384 - 322 av J.C) « La politique » est définie comme étant
la « science souveraine entre toutes ».
Pour Platon (philosophe grec 428 - 348 av J.C) « la politique » est une technique qui ne
peut être exercée que par ceux qui possèdent un véritable savoir. Aussi le rôle de «la
politique » consiste pour lui à créer l'unité à travers la vertu et l'éducation.
« La politique » peut être définit comme une activité sociale dans laquelle les membres
d’une société établissent, modifient les normes de leur collectivité et décident ensemble
de leur avenir. Nous appelons ainsi « La politique » ce qui se rapporte directement à
l’organisation d’une société dans son ensemble.
Elle peut également designer méthode de gouvernement (politique libérale,autoritaire,)
et la manière de gouverner un Etat ou de mener les relationsavec d’autres Etats.
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SECTION II- NOTION DU MOT « POUVOIR »
Le mot « pouvoir », vient du latin « podere » qui signifie, avoir la capacité de, « être
capable de ». Mais dans la pratique « le pouvoir » a plusieurs sens d’où la difficulté de lui
donner une définition précise. Parmi les différents sens donnés citons :
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qualifie de légitime : « Le pouvoir politique, c'est le monopole de la violence légitime. »
(Le Savant et le Politique -1919). Pour lui, cette légitimité semble être le seul moyen
d'assurer une domination stable.
On ne peut donc parler selon Max Weber de pouvoir ni de domination sans rappeler
la relation entre gouvernant et gouverné, relation qui engendre des rapports de
domination et de contrainte en fonction de règlements en vigueur, notamment des
textes juridiques (une Constitution par exemple).
La théorie de la lutte des classes avance qu'à l’exception des communautés primitives,
toutes les sociétés sont composées de classes en opposition constante et que cette
opposition est le moteur de l’histoire (hommes libres et esclaves, seigneurs et serfs, patrons
et ouvriers). Chez Marx et Engels la lutte des classes n’a pas seulement une
dimension économique et sociale, mais aussi politique. Ainsi pour Karl Marx : « la classe
dominante afin « de légitimer son exploitation de la classe dominée et les inégalités de classe,
va produire une idéologie admise par tous, (aussi bien la classe dominante que la
dominée), avec des principes, des institutions, des lois, des coutumes… ».
Dans le "Manifeste du Parti communiste" Marx décrit une situation où les classes
sociales : la bourgeoisie et le prolétariat, s'opposent fortement, en raison de
l'exploitation de la seconde par la première qui possède le capital.
Pour Marx, le sentiment d’appartenance à une classe et la prise de conscience de ce
qui la sépare des autres classes sont les conditions qui permettent d'agir pour faire
évoluer la société.
La théorie marxiste de la lutte des classes sociales est souvent appliquée pour expliquer le
conflit entre les classes sociales, la lutte des classes du prolétariat contre la bourgeoisie
ainsi que, pour les idéologies, capitalisme contre socialisme.
1- Pouvoir et Domination
En tant que relation, on parle de pouvoir quand on peut mettre deux individus dans une
situation inégale qui vise à produire « une forme de domination pour l’un et d'obéissance
pour l’autre ». Ainsi les notions de pouvoir et de domination entretiennent entre elles
des « relations d'interdépendances ». C’est dans ce sens que la notion de pouvoir se
trouve au cœur de l’étude du fonctionnement politique des sociétés.
Max Weber établit une typologie des formes de domination en faisant une distinction
entre trois types de domination légitime dont chaque type correspond à une légitimité
particulière : la domination à caractère traditionnel, la domination à caractère
charismatique et la domination à caractère rationnel-légal. Ces trois types peuvent se
combiner.
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La domination traditionnelle
Domination charismatique
Domination légale-rationnelle
Pour Max Weber la violence légitime est la violence qui est reconnue par tous comme
légitime et nécessaire au bon fonctionnement d’une société, et le pouvoir politique en
a le monopole. Toutefois l’exercice de cette violence a bien des limites.
L’Etat ne peut utiliser la violence, pour assurer le respect des droits et devoirs des citoyens,
que dans un cadre bien règlementé et dans des cas précis. (Rétablir l’ordre par exemple).
Autrement toute violence légitime démesurée ne peut que façonner un pouvoir
totalitaire.
Par « violence », il ne s'agit pas que d'agression physique, mais aussi et su r to ut de « violence
symbolique » qui est plus efficace dans la mesure où elle est invisible cas des Lois.
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b) Le concept de la violence légitime chez Nicolas Machiavel
(Philosophe italien de la Renaissance 1469-1527)
Selon Machiavel le peuple peut être mal traité si cela permet au prince de conserver
son pouvoir. Ce dernier doit faire preuve de ruse et utiliser tous les moyens mis à sa
disposition même les plus immoraux. Dans « Le Prince -1532 » il recommande au prince
« d’être rusé comme un renard et féroce comme un lion dans l’exercice du pouvoir »
(Dissimuler, tromper, voire tuer si les circonstances l’exigent).
Ici, Machiavel attire l’attention sur le rôle du mal dans la vie politique. Selon lui la politique
est assurée par le mal via le désir de dominer et non pas par le bien. De ce fait, le mal
devient comme point de repère qui doit être analysé et interprété. Ainsi, de cette
connaissance du mal, on peut se servir du mal comme une arme qu’on va tourner
contre le mal.
Pour Machiavel « En politique, le choix est rarement entre le bien et le mal, mais entre le
pire et le moindre mal ».
La pensée de Machiavel écarte la tradition dominante en occident qui comprend
d’une part, la croyance classique qui centre la vie sociale et politique sur le bien (Platon
et Aristote). Et d’autre part la croyance chrétienne subordonnant le politique à des
idéaux transcendants et lui assignant une source et une fin divine. Cette présentation
pour lui est imaginaire et fictive. Ainsi, Machiavel réfute toute conception morale du
pouvoir : Le chef de l’Etat ne doit pas obéir à une morale fixe, mais s’adapter aux
circonstances, ce qu’il appelle la fortune ”fortuna”. Le prince doit savoir s’adapter et
comprendre le climat politique, comprendre l’esprit de son temps et l’esprit de son
peuple pour bien le manipuler. Ainsi, « La vertu première du prince n'est pas morale mais
politique » : c'est l'aptitude à conserver le pouvoir en sachant doser la crainte et l'amour
qu'il peut inspirer, de façon à maintenir l'ordre et l'unité de sa Cité.
Pour lui le désir de domination est si puissant chez tous les hommes même pour ceux qui
n’ont aucune chance d’arriver au pouvoir.
Le principe du machiavélisme peut être défini par cet extrait de son traité Le Prince : « [le
Prince] est souvent obligé, pour maintenir l'État, d'agir contre l'humanité, contre la
charité, contre la religion même. Il faut [...] que tant qu'il le peut, il ne s'écarte de la voie
du bien, mais qu'au besoin il sache entrer dans celle du mal. » (Machiavel, Le Prince,
1532).
Machiavel sera critiqué par les philosophes des Lumières. Ils lui reprochaient de ne pas
respecter les droits naturels de l’individu. Il sera également critiqué par l’église vu son
opposition portée à l’absolutisme pontifical.
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général et mettre en œuvre la volonté générale est celui sur lequel nous vivons
aujourd’hui.
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constitutionnel qui explique les aspects juridiques qui permettent à la vie politique d'une
société de s’organiser.
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communauté sur un territoire délimité par des frontières.
L’Etat peut désigner également la chose publique, ce sont les intérêts, les biens
collectifs et le droit de tout le monde.
Pour le Droit constitutionnel nous sommes en présence d’un Etat lorsque sont réunis trois
éléments nécessaires appelés les éléments constitutifs de l’Etat, à savoir une population, un
territoire et un gouvernement. Si l’un de ces éléments fait défaut l’Etat n’est pas constitué
au sens de Droit constitutionnel.
Le Droit international se baseégalement sur ces trois éléments constitutifs pour reconnaitre un
Etat. En plus, la notion d'Etat est reliée à celles de souveraineté et de sujet du droit
international. L’Etat est comme une autorité souveraine, généralement conçue comme
transcendante et d’où émanent les droits et les devoirs du citoyens
Une définition rationnelle mais qui reste difficile en application à cause de différents points
de vue :
o Une structure devient un sujet du droit international uniquement lorsque d'autres
Etats le reconnaissent comme Etat souverain.
o Une structure devient un Etat souverain lorsqu'il remplit les quatre critères suivants,
indépendamment de la reconnaissance par d'autres Etats :
« Être peuplé en permanence, contrôler un territoire défini, être doté d'un
gouvernement et être apte à entrer en relation avec les autres États ».
(Convention de Montevideo, art. 1).
Aussi, pour qu’un Etat soit reconnu comme tel en droit international, il faut qu’il respecte
trois conditions :
Une population : ensemble des personnes rattachées à l’Etat par une nationalité
(groupe ou communauté) ;
I- Le territoire
Un Territoire délimité et déterminé est une condition indispensable pour que l'autorité
politique s'exerce efficacement. Maurice Hauriou (1856-1929) déclare à ce sujet : « l’Etat est
une corporation à base territoriale ». L'assise territoriale implique une délimitation précise et
la notion de frontière apparaît indispensable. L'article 2 alinéa 4 de la Charte des Nations
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unies insiste sur le respect par les Etats-tiers et par les gouvernants de l'intégrité de tout territoire
national et de ses frontières naturelles ou artificielles.
o Les frontières naturelles sont par exemple un segment de fleuve, de rivière ou d'une
montagne.
o Les frontières artificielles sont déterminées par un traité qui en fixe les limites. En règle
générale, la délimitation des frontières est négociée dans le cadre d'une commission
mixte rassemblant toutes les parties en cause.
II- La population
La population d'un Etat se présente comme une collectivité humaine. Cet ensemble doit
être également délimité par une appartenance (la nationalité) et un contenu exprimé
en termes de droits et devoirs : Tous les individus présents sur le territoire d'un Etat sont
soumis au même ordre juridique, nationaux et étrangers.
c) Notion de l’Etat-Nation
Parfois une Nation peut disposer d’une entité politique et constituer un Etat, on parlera alors
d’Etat-nation, c’est à dire que le territoire de l’Etat correspond au territoire géographique
d’une même Nation, comme c’est le cas de la France par exemple.
Un Etat-Nation est un concept qui juxtapose une notion d’ordre identitaire, la Nation (c’est-
à-dire des individus qui se considèrent liés entre eux) et une notion d’ordre juridique, l’Etat (en
tant qu‘organisation politique).
La notion de Nation n’est pas toujours synonyme d’Etat. Ainsi il existe des Nations sans Etats.
La nation Kurde par exemple est une nation sans Etat. Le territoire géographique de cette
nation est à cheval entre 4 pays : l’Irak, l’Iran, la Syrie et la Turquie. Dans les 4 pays, la nation
kurde partage une même langue, une même culture et une même religion.
En Europe, il existe de nombreuses Nations qui ne constituent pas d’Etat, et qui bien que
possédant une certaine autonomie et souveraineté, font partie intégrante d’autres Etats.
Par exemple : La Catalogne en Espagne, l’Écosse au Royaume-Uni, la Flandre en
Belgique.
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o Cas d’un Etat qui reconnaît officiellement l’existence d’une ou plusieurs Nations en
son sein
Comme c’est le cas du Canada qui reconnait officiellement queles québécois forment
une nation à part entière au sein de l’Etat du Canada,
III - Le gouvernement
Ce troisième élément constitutif de l’Etat, vu son importance et son rôle prédominant
dans l’exercice de tout pouvoir politique fera l’objet d’une étude plus détaillée
ultérieurement.
Que les lois votées par une assemblée, les actes administratifs édictés par un
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gouvernement, les traités conclus avec d’autres Etats survivent aux régimes qui en
ont pris l’initiative ;
Que chaque génération se trouve engagée par les obligations contractées par
ses prédécesseurs.
Aussi, grâce au procédé de la personne morale, l’Etat peut posséder des biens et signer
des conventions comme des personnes physiques. Toutefois, le critère de la personne
morale, malgré son importance déterminante, ne suffit pas à lui seul comme élément
distinctif de l’Etat. Il existe, dans le cadre de l’Etat et par la volonté de son organisation
politique et juridique, d’autres institutions de divers ordres et d’importance variable, qui sont
érigées en personnes morales : Régions, départements, communes, établissements publics,
associations, sociétés. C’est pourquoi les juristes ont doté l’Etat, en plus de la personnalité
morale d’un élément qui n’appartienne qu’à lui. La souveraineté, forme politique du
pouvoir.
Pour Charles Loyseau (jurisconsulte français 1566-1627), « la souveraineté est la forme qui donne
l’être à l’Etat ».
Pour Raymond Carré de Malberg (Juriste et constitutionnaliste français 1861-1935), l’Etat est
souverain signifie «qu’il détient une puissance qui ne relève d’aucun autre pouvoir et qui ne
peut être égalée par aucun autre pouvoir ». La souveraineté de l’Etat est donc la
négation de toute entrave ou subordination. Pour lui la souveraineté est la somme des droits
de puissance active, soit intérieur, soit extérieur. De ce fait le pouvoir exercé dans l'Etat est
souverain, aussi bien à l'égard des autres Etats qu'à l'intérieur du territoire.
Ainsi, l’Etat se distingue des autres personnes morales parce qu’il représente le pouvoir
souverain. Ainsi, l’Etat est souverain lorsqu’il n’est subordonné à aucun autre pouvoir.
C’est le pouvoir suprême dans une société, absolu ainsi que perpétuel et indivisible.
La définition retenue aujourd'hui en Droit est celle énoncée par Louis-Érasme LE FUR (Juriste
français 1870 -1943): « La souveraineté est la qualité de l'État de n'être obligé ou déterminé
que par sa propre volonté, dans les limites du principe supérieur du droit, et
conformément au but collectif qu'il est appelé à réaliser ».
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Cette définition d’Érasme retient deux critères :
o Premier critère :
l'Etat souverain n'agit que selon sa propre volonté, c'est le corollaire du droit à
l'autodétermination (droit des peuples à disposer d'eux-mêmes).
o Deuxième critère :
Cette volonté ne peut se manifester qu'à l'intérieur des règles du Droit international
coutumier ou conventionnel, qui comprend le droit produit par des organisations
internationales à caractère universel (l’ONU par exemple et les institutions spécialisées) et
régional (l'Union européenne par exemple).
Suite aux différentes définitions précitées de la notion de la souveraineté on peut retenir
que : La souveraineté est l’expression par laquelle on désigne un pouvoir suprême,
reconnu à l'Etat, qui implique l'exclusivité de sa compétence sur le territoire national et
son indépendance absolue dans l'ordre international où il n'est limité que par ses propres
engagements. Cette prééminence se traduit par :
Cette supériorité absolue au dehors est traduite par l’absence de toutes subordinations
ou dépendances à l’égard des puissances étrangères. C’est la souveraineté externe.
Indépendance complète.
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L'environnement : (catastrophes naturelles).
La culture.
Toutefois, malgré tout ce qui précède, l’Etat reste encore la puissance de dernier
recours, dans les périodes de crise. La crise bancaire (2008) a montré que les entreprises
privées y ont recours spontanément, même dans les pays considérés comme libéraux.
Le cas également de la crise sanitaire que vit le monde actuellement avec la pandémie
du Covid.
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auteur de la Constitution est seule souveraine. Les autres pouvoirs créés par elle étant de
simples organes de l’Etat, à savoir des pouvoirs institués par la Constitution et limités par
elle. Enfin, la question de la souveraineté qui définit l'exercice du pouvoir permet aussi de
catégoriser les gouvernements selon le système politique : qui gouverne ? Selon quelle
organisation ?
I- Définition du gouvernement
Troisième élément constitutif d’un Etat, le Gouvernement forme l’organe de l'Etat qui
incarne l’ensemble de ce qu’on appelle la puissance publique.
II-Fonction du gouvernement
L’Etat est un concept politique qui se réfère à la manière dont les sociétés sont
organisées. Il est composé d'institutions qui régissent la vie des citoyens sur un territoire
précis. Le gouvernement se réfère à la manière dont le pouvoir de l’Etat s’exerce.
Ainsi, tout Etat possède un appareil dirigeant : le Gouvernement qui varie, dans le temps et
dans l’espace, d’une façon autonome de sa structure fondamentale.
o Des formes de gouvernement différentes peuvent ainsi se succéder au sein
d’un même pays et dans un cadre étatique inchangé. (Par exemple : le
Royaume du Maroc).
o A l’inverse un même type de gouvernement peut exister dans les Etats de
formes différentes. Par exemple : Le régime parlementaire, dont on trouve
des applications aussi bien dans des pays centralisés (GB, Japon, France)
que dans des Etats fédéraux (USA, Canada, Allemagne). Ce qui explique la
diversité des situations d’une Etat à l’autre.
La différence donc entre les deux termes est : l’Etat est le « tout » alors que le
gouvernement est une partie de ce dernier qui incarne son régime politique.
Les classifications anciennes les plus connues et dont l’influence de leurs concepts perdure :
l’une remonte à l’antiquité grecque et l’autre à l’Ancien Régime.
C’est un mode de gouvernement qui concentre le pouvoir dans les mains d’un seul et peut
de ce fait selon Aristote dégénérer en tyrannie ou despotisme où l’autorité suprême
exerce un pouvoir arbitraire et absolu.
Forme 1 : L’aristocratie
Ici le pouvoir est détenu par un petit groupe de personnes constituant l’élite intellectuelle
ou technocratique, minoritaire mais dominante : noblesse ou classe sociale dont les
représentants sont élus ou cooptés.
Si les détenteurs des droits politiques sont les meilleurs ou les plus courageux, il s’agit
d’une véritable aristocratie. Dans la Grèce antique, l'aristocratie fut, aux VII – VI siècle
avant J.-C.
Forme 2 : Ploutocratie
Montesquieu (1689 -1755) est l’un des fondateurs de la philosophie politique. Il s’inspire
du libéralisme de J. Locke et de la philosophie politique antique notamment celle
d’Aristote dont il a enrichi la célèbre classification de la Grèce antique. Cette
classification se verra donc nuancée dans son œuvre « l’Esprit des lois » de 1748.
Montesquieu distingue également trois formes de gouvernement, mais les définie de
manière différente.
o République ;
o Monarchie ;
o Despotisme.
La République est un concept très ancien, hérité de la Rome antique. Les Romains
s’étaient constitués en république, instaurée en -509 après avoir expulsé leur dernier roi,
Tarquin le superbe (534 – 509 av. J.-C.).
Montesquieu réunit, sous le terme République toutes les formes politiques dépourvues
d’un chef d’Etat héréditaire, et dans lesquelles la puissance souveraine appartient soit :
o Monarchie ;
o République ;
o Démocratie
o Despotisme.
La monarchie, l’un des modes de gouvernement longtemps très répandu, est à présent
peu adoptée. En France, la révolution française de 1789 avait mis fin à l’Ancien Régime,
période sous laquelle le monarque était absolu.
Selon les données modernes, les régimes monarchiques peuvent varier selon les pouvoirs
détenus par le monarque :
Le monarque détient tous des pouvoirs politiques.
Le monarque dispose que d’un rôle symbolique.
Ce qui explique la multitude de forme de monarchie.
En général ce type de monarchie est fondé sur l'hérédité avec l'idée que Dieu choisit le
monarque par la règle de succession. Le régime peut aussi trouver sa légitimité en
s'appuyant sur la coutume (Lois fondamentales du Royaume) qui doit être respectée
par le peuple. Ce qui rend toute opposition au roi ou critique revient donc à s'opposer
à la volonté divine.
Exemples de monarchies de droit divin : Monarchies antiques, Empire du Japon (1868-
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1947), Règne de Louis XIV, Califats dans les pays musulmans, Vatican (qui est en fait
une théocratie).
o Monarchie absolue :
C’est une forme de gouvernement dont le pouvoir est détenu par une seule personne :
le roi. L’exercice du pouvoir est absolu et sans contrôle . En général le monarque détient
une puissance attachée à sa personne et concentre les trois pouvoirs : législatif,
judiciaire et exécutif.
Dans les monarchies absolues, la succession du pouvoir est généralement héréditaire, le
trône passe entre les membres d'une famille dirigeante.
Ce régime a fortement chuté après la révolution française , qui a donné naissance au
principe de la souveraineté populaire , ou gouvernement par le peuple.
o Monarchie constitutionnelle :
C’est une forme de gouvernement dans laquelle les pouvoirs du monarque, qui est
le chef de l'Etat, sont limités de manière plus ou moins importante par une Constitution :
loi fondamentale d'un Etat qui définit les droits et les libertés des citoyens ainsi que
l'organisation et les séparations des pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire), et précise le
fonctionnement des différentes institutions qui composent l'Etat (Conseil constitutionnel,
Parlement, Gouvernement, Administration). La Monarchie constitutionnelle s'oppose en
cela à la monarchie absolue.
Au Royaume Unie, la monarchie constitutionnelle remonte à la Grande Charte de 1215
qui est fondée sur un ensemble de "Common Laws" issu des différents jugements rendus
par un pouvoir judiciaire indépendant.
En France, la monarchie constitutionnelle est apparue lors de la révolution avec
la Constitution de 1791 fondée sur le principe de la souveraineté de la Nation et de la
balance des pouvoirs. Au XIXe siècle, la Restauration (1814-1830), avec la Charte qui
limite les pouvoirs du roi, et la Monarchie de Juillet (1830 -1848), avec un pouvoir
exécutif de plus en plus contrôlé par la chambre des députés, sont des monarchies
constitutionnelles.
De nos jours, une monarchie constitutionnelle comporte une séparation des pouvoirs.
Le monarque est indépendant des partis politiques et la direction des affaires est assurée
par le chef du gouvernement. C’est le cas du Maroc. Toutefois, il subsiste certaines
monarchies dans lesquelles le monarque (ou sa famille) a conservé un grand pouvoir,
notamment l’Arabie Saoudite.
Le monarque reste le garant de la Constitution, de l'unité nationale, de
l'intégrité territoriale et de la continuité de l'Etat. Selon les cas, il peut avoir un droit de
conseil et d'avertissement sur la politique menée par le gouvernement. Il peut présider
les séances du Conseil des ministres et être un arbitre, notamment en cas
de crise politique.
o Monarchie parlementaire :
Dans la monarchie parlementaire le monarque dispose d’un pouvoir d’influence plutôt
que d’un pouvoir réel et incarne la nation qui consent à ce qu’il règne.
De nos jours, les monarchies constitutionnelles modernes comme le Royaume Unie, la
Belgique, les Pays-Bas, l'Espagne et le Japon sont des monarchies parlementaires où le
monarque a essentiellement qu’un rôle symbolique. Il n’a pratiquement plus de pouvoir
et où le gouvernement est responsable devant le parlement.
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Deuxième mode de gouvernement selon les données modernes :
La République
o République populaire :
o République islamique :
Elle désigne la forme de gouvernement prise par un Etat n’ayant pas de monarque et où
la gouvernance s'aligne sur le dogme de l'islam, comme l’Iran, l ’ Afghanistan, la
Mauritanie.
o République aristocratique :
Il désigne la forme de gouvernement où les dirigeants sont composés par des membres
de l'aristocratie, ou élus par l’Elite de la société. Le terme république aristocratique est
utilisé en sociologie pour désigner les familles proéminentes de la République française,
dont les générations ont été au pouvoir ou ont occupé des postes importants pendant
plusieurs décennies.
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o République oligarchique :
Les dirigeants sont élus par ou parmi les riches et les plus influents de la société.
Par exemple, les constitutions issues de la révolution française de 1789 déterminent un
système au suffrage censitaire, où les citoyens sont divisés en deux catégories et dont la
fortune de ces citoyens ou la somme d'impôts directs qu'ils payent, leur permettent de
prendre part aux scrutins électoraux. Aussi, pour avoir le droit d'être candidat aux
élections il fallait payer un impôt encore supérieur. Le suffrage censitaire ne disparaîtra
en France qu'en 1848, au profit du suffrage universel masculin.
Dans la plupart des autres pays occidentaux (Grande-Bretagne, Allemagne, Belgique),
Le suffrage censitaire perdurera mais, avec des allègements progressifs, jusqu'au début
du XXème siècle.
Les Etats-Unis pratiquent de leur côté jusqu'aux années 1950 une exclusion du suffrage
sur base non pécuniaire mais raciale. Les populations exclues du suffrage étaient là aussi
les plus pauvres.
Aujourd’hui, les sociétés occidentales connaissent une sorte de dynamique
oligarchique.
En France, Hervé Kempf, (journaliste et écrivain), a mis en avant dans son ouvrage :«
L’oligarchie ça suffit, vive la démocratie », la concentration croissante du pouvoir
décisionnel par une élite restreinte de dirigeants politiques, de grands chefs d'entreprises,
d'acteurs financiers, de journalistes influents. Ceci a favorisé une complicité croissante
entre les représentants politiques et les élites économiques ou financières afin de
satisfaire leurs intérêts au détriment du « bien commun ».
Aussi, parmi les exemples d'oligarchies modernes dans le monde on peut citer la Russie,
car ce sont les riches et les élites de Russie qui dirigent le gouvernement. Beaucoup de
ces oligarques ont acquis leur richesse après la chute de l'Union soviétique.
On peut également citer la Chine, vu que le contrôle politique et le gouvernement sont
entre les mains de quelques individus d'élite du Parti communiste chinois.
o République constitutionnelle :
La démocratie, qui trouve son origine à Athènes Antique a connu un réel essor dans les
sociétés contemporaines. Toutefois elle a changé de dimension, de sorte que son
organisation est devenue beaucoup plus complexe et sa notion athénienne n’a plus le
même sens aujourd’hui. Elle a subi de longue transformation. Sa vocation est devenue
universelle.
29
Dans le cadre de la cité antique elle pouvait, en effet, s’exercer directement, mais à
l’échelle des Etats modernes, ce gouvernement du peuple par lui-même n’est
évidemment plus possible et dans la gestion quotidienne des affaires publiques, un relais
du système représentatif s’impose comme une donnée incontournable.
Aussi, Il ne suffit plus de faire participer le peuple aux choix de ses délégués, il faut
également lui permettre d’influencer et de contrôler leur action afin qu’il ne soit pas
dessaisi de son pouvoir souverain, comme il a été le cas avec les démocraties populaires
durant la période de la guerre froide.
En effet, ces régimes de « démocratie populaire », sous l'impulsion de Joseph Staline, vont
être mis en place par le bloc de l’Est représentant les Etats dépendant de l’URSS. Dès
leurs premières années d'existence ils ont connu la domination d'un parti unique ou d'une
coalition unique, notamment le Parti communiste de Yougoslavie de Tito
Staline a défini la « démocratie populaire », comme une « démocratie d'un type nouveau
et amélioré, grâce à l'absence de la classe des capitalistes ».
Georgi Mikhailov Dimitrov, Secrétaire général du Parti communiste bulgare et premier
ministre de la République populaire de Bulgarie, (1945), définit la démocratie populaire
comme un « pouvoir démocratique, reposant sur la coopération des pouvoirs
politiques antifascistes avec un rôle essentiel des communistes et des forces de la
gauche », soit un système différent de la dictature du prolétariat et du pouvoir soviétique.
Aussi, en 1948 il redéfinit la démocratie populaire « État s'inspirant de la théorie
marxiste et réalisant le passage du capitalisme au socialisme ».
Les régimes politiques se présentant comme des démocraties populaires utilisent souvent
des appellations officielles comme « République démocratique », « République
populaire » ou « République socialiste ». Ces différences de nom n'impliquent pas de
divergences politiques de fond quant aux formes de gouvernement ou aux politiques
suivies par ces différents Etats.
L’appellation de démocratie populaire apparaît dans les discours officiels des
gouvernements de Cuba et du Laos. La constitution de Cuba dispose : « Les organes de
l'État se forment et développent leur activité sur la base des principes de la démocratie
socialiste (...) les masses populaires contrôlent l'activité des organes de l'État, des
députés, des délégués et des fonctionnaires ».
Aujourd’hui, les types de démocratie les plus courants sont directs, représentatifs,
participatifs, partiels, présidentiels et parlementaires. Raison pour laquelle il y a tant de
divisions et de subdivisions est que la façon dont une démocratie est gérée dépend
beaucoup du type de gouvernement en vigueur, que ce soit un régime présidentiel ou
une monarchie.
Le despotisme s’est également diversifié et a pris des formes plus subtiles que la tyrannie
élémentaire décrites par les anciens.
Les dictatures modernes ont, en effet, emprunté aux régimes démocratiques certains de
leurs instruments, en particulier le suffrage universel, pour les détourner au profit soit d’un
pouvoir personnel, soit de la domination d’une équipe dirigeante exclusive.
o Celles des autocraties dans lesquelles l’ordre juridique est créé par un seul
individu ou un groupe exclusif et en dehors de ceux qui auront à s’y
soumettre.
31
o Le rôle joué par le facteur idéologique dans la formation et le
fonctionnement des systèmes politiques au niveau de leurs instituions et leurs
techniques.
Ainsi le conflit entre Est et Ouest consistait au fond dans l’opposition idéologique de deux
systèmes politiques généralement dénommés démocratie constitutionnelle et
despotisme totalitaire communiste ou fasciste. Mais il est à souligner que malgré la
différence dans leur contenu idéologique et leur organisation institutionnelle ces deux
systèmes, dans une large mesure utilisent de part et autre des institutions et des
techniques politiques identiques : (Constitutions, élections, parlements cours de justice,
partis politiques, procédures administratives).
Ainsi, on peut dire que dans le fonctionnement du pouvoir politique et social les
idéologies constituent la force motrice tandis que les institutions et les techniques ou
procédures forment l’appareil ou le mécanisme à travers lequel l’idéologie engendre la
réalité d’action politique et sociale.
II faut donc distinguer nettement les idéologies des institutions. Tandis que les idéologies
constituent des modèles de conduite, les institutions servent de cadre et de mécanismes
nécessaires à une organisation rationnelle et un fonctionnement régulier de la vie
sociale. Elles sont les organismes par lesquels s’accomplissent les fonctions sociales et
politiques de l’Etat et qui mettent en œuvre le processus du contrôle social et du pouvoir
politique.
A ce titre on doit ranger sous le vocable institutions tous les éléments de l’appareil
étatique :
o Les organismes gouvernementaux au sens large du terme,
o Les parlements,
o Les tribunaux,
o Administration publique,
o Appareil militaire,
o Les partis politiques,
o On peut inclure également des organismes non constitutionnels tels que les forces
de pression.
Ici, les partis ont une véritable compétition politique selon le régime électorale des Etats.
Premier cas : En Royaume-Uni et Etats-Unis l’opinion se regroupe autour de deux forces
politiques principales qui se disputent le pouvoir et l’exercent alternativement.
En Royaume-Uni : le Parti conservateur (Conservative Party) de droite à centre-
droite, conservateur et le Parti travailliste (Labour Party), de centre-gauche à
gauche, traditionnellement syndicaliste et social-démocrate.
Aux Etats-Unis : Parti Républicain (Republican Party qui représente le libéralisme
classique et le conservatisme fiscal et social : Centre droit/ Droite (Ronald Reagan
Donald Trump) et Parti Démocrate qui représente le libéralisme moderne, Centre
à Centre gauche (Bill Clinton, Obama, Joe Biden).
Deuxième cas : En France et en Italie par contre souvent l’opinion se disperse entre
plusieurs formations politiques amenées de ce fait à se coaliser pour gouverner.
Ces deux situations ont de réels impacts sur le fonctionnement des institutions politiques,
à savoir dans le premier cas, les électeurs sont en mesure de choisir le chef réel de l’exécutif,
alors que dans le second cas, sauf élection présidentielle, cette désignation revient aux
états-majors des partis.
Dans ces pays, il n’y a pas une véritable compétition politique ce qui explique leur
système institutionnel et ses déformations :
Soit qu’aucune opposition crédible ne puisse se constituer face à un parti
dominant soutenu par des dirigeants en place comme c’est le cas dans la plupart
des Etats africains. Exemples : Egypte, le Gabon…
Soit qu’un multipartisme désordonné et changeant ne parvienne pas à régulariser
la dévolution du pouvoir, comme le cas de certains pays en Amérique latine qui
33
ont connu l’émergence de divers régimes autoritaires, oligarchiques, populistes
et militaires. Malgré l’effondrement de ces régimes autoritaires , à l’exception
du Chili, les pays latino-américains n’ont pas réussi à construire des institutions
politiques assez fortes.
Dans ces pays il arrive que les autorités prévues par la Constitution soient de pures fictions et que
le siège du pouvoir se situe dans les organes dirigeants du parti unique.Comme le cas en Russie
et en Algérie où le FLN a été le parti unique au pouvoir, seulement avec les événements
d'octobre 1988, une réforme constitutionnelle en 1989 a ouvert le système politique vers le
multipartisme.
Hormis les partis politiques se trouve d’autres forces organisées ayant une emprise sur les
institutions et leur fonctionnement et qui interagissent dans leur action. Il s’agit de tous les
corps intermédiaires et groupements d’intérêt qui encadrent les citoyens dans leurs
activités professionnelles et soutiennent leurs revendications auprès des pouvoirs publics. Ce
sont d'une part, les syndicats de salariés qui défendent les intérêts du monde de travail,
et d’autre part, les organisations patronales représentant les employeurs.
Les partenaires sociaux négocient et signent des accords ou peuvent être consultés par
le gouvernement dans les domaines du droit du travail (conditions de travail, formation,
etc.), du chômage ou de la retraite. Ils peuvent prendre des décisions de façon autonome,
mais les pouvoirs publics peuvent aussi prendre part au processus de décision. Par exemple
le gouvernement fixe le montant du Smic après avoir consulté les partenaires sociaux.
Le rôle des partenaires sociaux s’est beaucoup accru depuis que l’Etat est devenu
le grand distributeur de services et d’avantages sociaux. Ainsi, dans la plupart des pays du
monde, les politiques sociales connaissent depuis deux décennies des évolutions
importantes.
Parmi les partenaires sociaux on trouve également les représentants de la société civile
comme les associations et les Organisations Non Gouvernementales (ONG). Ces organismes
et groupements sont nombreux, vu qu’ils pourraient englober tout ce qui n’est pas pouvoirs
publics ou militaires ou partis politiques.
De nos jours, l’action associative, sociale et humanitaire passe souvent par
l’intermédiaire des ONG locales, nationales ou internationales. Ces ONG contribuent à
remplir le vide créé par l’absence ou la faiblesse de l’intervention de l’Etat dans certains
domaines. Toutefois, comme pour les partis politiques, cette société civile joue un rôle
plus influent que d’autres, selon les pays et leurs régimes politiques.
34
Premièrement : Le rôle des partenaires sociaux dans les pays du Nord
Le rôle et l’influence des partenaires sociaux dans ces pays est assez faible vu leur
système politique, souvent instable et autoritaire et où le pouvoir s’exerce le plus souvent
par une caste militaire. Alors que ces pays doivent faire face au défi de l’amélioration
de l’efficacité de leurs systèmes de protection sociale, notamment en matière de
réduction de la pauvreté.
35
En conclusion, si le XXème siècle reste marqué par le totalitarisme, (nazisme et le fascisme),
il connaitra toutefois, dans les dernières décennies la chute de nombreux régimes
autoritaires et la victoire presque généralisée de la démocratie (1989 la chute du Mur
de Berlin et 1991 la chute de l’URSS). Le XXème siècle ne peut se vanter d’avoir inventé
cette forme de gouvernance qui trouve ses racines dans la Grèce antique, ni les
principes libéraux sur lesquels elle s’appuie (théorisés au XIXème siècle), mais, il est celui
qui aura fait triompher ces doctrines.
Certes, tous les Etats ne sont pas démocratiques, mais la quasi-totalité des dirigeants se
déclarent légitimement auprès de leurs concitoyens.
PARTIE II-
FORMES ET MODALITES DE GESTION ETATIQUE
SECTION I- L’ETAT-PROVIDENCE
L’Etat-providence est un système fondé sur la solidarité entre les différentes classes sociales
et la recherche de la justice sociale et dans lequel on accorde un rôle plus important à
l’Etat dans les domaines économiques et sociaux afin d’établir cette solidarité et de
gérer les risques liés à la vie en société, comme la maladie, la pauvreté, la vieillesse,
l'emploi, la famille.
Historiquement, l’Etat-providence a été créé dans une situation de crise et son
développement provenait de la nécessité de répondre aux besoins de la population
dans un contexte de changement historique important, notamment lors de la révolution
industrielle. Celle-ci connaissait des effets destructifs détruisant les modes de production
de la société qui se fondait sur la famille, l’Eglise et les coopérations.
Toujours, dans une perspective historique on distingue trois modèles importants de l’Etat-
providence.
Le modèle bismarckien voit le jour en Allemagne avec le Chancelier Otto Von Bismarck
(1815-1898) qui a mis en place un système d’assurance sociale(accident de travail, maladie
et vieillesse) pour les démunies et les travailleurs. Ce système avait pour objectif d’éviter la
propagation des idées révolutionnaire dans la classe ouvrière et de faire face à la
montée du socialisme. Socialisme pour lequel le Chancelier Bismarck s’opposait
farouchement.
Le modèle bismarckien donne un nouveau rôle à l’Etat. Ce modèle se répand sur toute
l’Europe de 1870 à 1935.
Ce modèle prendra forme au début des années 1930 après la grande crise de1929, mais
36
ce n’est que suite à la seconde guerre mondiale qu’il se concrétisera. Le modèle nait en
1942 en Angleterre avec le rapport du Lord William Beveridge (1879-1963). Celui-ci
développe la notion de l’état de bien- être et vient de proposer l’idée de la protection
universelle pour tous les citoyens, financée par l’impôt et pas seulement pour les
démunies et les travailleurs.
Le modèle beveridgien s'est développé au Royaume-Uni, aux Etats-Unis et dans les pays
scandinaves afin d'éviter l'implosion du capitalisme, par l'instauration d'un système de
redistribution des richesses vers les plus pauvres.
La mise en place, en France, d’un Etat-providence s’est concrétisée par la création d’un
système de sécurité sociale centralisé, généralisé et global. CeModèle a été initié par le
juriste Pierre Laroque (1907-1997).
Le modèle français est une combinaison des deux précédents (Ordonnances du 4 et du
19 octobre 1945).
Le système français de protection sociale conjugue aujourd'hui les dimensions d’assistance
et d’assurance sociales, afin de garantir contre les "risques" vieillesse, maladie, chômage
et famille.
Les Etats-providence et les économies occidentales ont fonctionné ensemble jusqu’à la
crise économique que connaitra l’Europe occidentale à la fin des années 1970. On
passera alors d’une situation d’acceptation de l’Etat-providence, comme condition
nécessaire et facilitatrice au développement économique, à une contestation car le
chômage empêchait les rentrées de cotisations et remettait en cause le financement
de la structure de l’assurance sociale.
Toutefois avec la crise sanitaire et économique qu’a connu le monde ces trois dernières
années ce système va connaitre un nouveau souffle
I- L'interventionnisme politique
L'interventionnisme politique est la tendance d'un Etat à intervenir politiquement ou
militairement dans les affaires d'un autre Etat.
Exemple : L’interventionnisme des Etats-Unis en Amérique du Sud.
Dans le domaine international, l'interventionnisme est la théorie selon laquelle des Etats tiers
ou des organisations internationales, ONU par exemple, doivent intervenir militairement dans
des conflits entre deux Etats ou au sein d'un même Etat.
37
de l’Etat et imposer leurs règles chaque fois que cela leur paraît nécessaire pour protéger
les intérêts des citoyens ou développer des secteurs d'activité qu'ils considèrent comme
stratégiques ou prioritaires. L'interventionnisme économique peut prendre plusieurs formes :
o État-Providence avec la redistribution des richesses et des revenus ;
o Politique industrielle ;
o Aide à l'investissement ou à la création d'entreprises ;
o Protectionnisme défensif « barrières à l'importation » ou offensif « subventions
à l'exportation ».
L’Etat gendarme désigne une forme de l’Etat qui a été longtemps en vigueur dans le Monde.
Il désigne une forme de l'Etat qui limite ses interventions aux fonctions régaliennes.
Pour Max Weber (1864-1920), l'Etat revendique le « monopole de la violence légitime ».
Ses prérogatives fondamentales sont celles où l'usage de la violence est présenté
comme justifié. Dans la pratique, cela veut dire que, pour Max Weber, l’Etat limite ses actions
seulement aux domaines où la violence est justifiée. Cette violence serait justifiée dans
les trois domaines suivants :
o L’armée et la diplomatie (pour la défense du territoire) ;
o La police (pour le maintien de l’ordre) ;
o La justice.
Pour les libéraux classiques l’action de l’Etat doit se limiter à ces trois domaines de
compétences. Cependant avec les problèmes engendrés par le capitalisme aveugle ,
notamment la crise financière, l’Etat a dû se réinventer et se transformer en Etat-
providence. La même chose s’est produite avec la crise sanitaire.
L’Etat unitaire c’est un Etat dans lequel il existe un seul centre de pouvoir, c'est à dire l’unité
du pouvoir de décision. Il se caractérise par la simplicité de sa structure incarnée dans un
seul gouvernement pour tous les citoyens et que les règles de droit sont édictées par un
seul Parlement. Du point de vue juridique, il n'existe qu'uneseule personne morale de droit
public : l'Etat avec un seul chef d’Etat et une seule constitution.
Cette forme juridique d’Etat est la plus répandue dans le monde. En France par exemple
l’article 1er de la Constitution parle d’une République indivisible.
Cependant il existe des différences entre les Etats unitaires selon qu’ils sont centralisés ou
décentralisés. Les différentes relations qui s’exercent entre l’Etat et les collectivités territoriales
déterminent, selon leur degré de rapprochement, la forme juridique d’un Etat, en fonction
des compétences attribuées aux collectivités et de la nature des contrôles effectués par le
pouvoir central.
L’Etat unitaire dispose de deux moyens pour remédier à une centralisation poussée à
l’excès :
III- L’Etat unitaire déconcentré
Cette forme correspond à la volonté de l’Etat de rapprocher la prise de décision des
réalités locales, tout en conservant le contrôle sur le décideur qui reste un représentant de
l’Etat central. Dans ce type d'Etat, l’autorité centrale dispose d’un grand pouvoir sur le
territoire national. Le transfert de compétences administratives du pouvoir central à
l’échelle locale ici, est vers des agents nommé par le pouvoir central lui-même et qui lui
sont strictement soumis et non pas à des conseils locaux élus par les citoyens.
La déconcentration correspond donc à un découpage du territoire en circonscriptions
administratives où sont nommés, les représentants de l'Etat, par exemple « préfets » en France,
« Walis et gouverneurs » au Maroc, qui disposent de compétences et de pouvoirs au nom
de l'Etat.
Ainsi, le pouvoir est en partie délégué aux autorités déconcentrées, qui sont des relais
périphériques destinés à faire appliquer les grandes orientations politiques aux instances
hiérarchiquement inférieures.
Dans cette forme d’Etat, les autres autorités déconcentrées ne peuvent aller au-delà
des attributions octroyées par les instances centrales et de leur territoire d'application.
La mise en place d’autorités déconcentrées permet à l'Etat d'être plus efficace à l’échelon
local. Il est en effet plus aisé d’agir directement au sein d’une localité que d’œuvrer au
seul niveau de l’Etat sans être en lien direct avec les problèmes locaux.
Dans ce type d’Etat unitaire, on se trouve souvent dans une situation limite : l’Etat régional
ou autonome.
Des pays comme la France et la Grande Bretagne dont l’unification remonte à loin sont
structurés sur ce mode d’une centralisation atténuée par l’existence de collectivité
territoriale d’autant moins dangereuse pour la cohésion nationale qu’elles sont plus
nombreuses.
Mais on trouve aussi les Etats où la survivance des particularismes provinciaux à créer des
collectivités plus autonomes et dotées dans leurs ressort d’un véritable pouvoir législatif et
financier. C’est le cas de :
o L’Italie qui comprend, outre six régions à statut spécial dont la Sicile et laSardaigne,
quinze régions à statut ordinaire qui n’ont été mises en place qu’après l’adoption
de la loi du 16 mai 1970, mais possèdent des attributions législatives et des
ressources financières non négligeables. Selon une réforme adoptée par le Parlement
italien le 16 novembre 2005, l'Italie se dirigerait vers un Etat fédéral car un pouvoir
exclusif serait donné aux régions en matière de santé, d'éducation et de police
locale.
o La Belgique qui depuis les réformes constitutionnelles de 1970, 1980, 1989, 1993 est
divisée :
En deux communautés : l’une flamande, l’autre française dotées de conseils
compétents dans des matières comme la culture, la langue, la formation scolaire
Et trois Régions : Flandre, Wallonie et Bruxelles-Capitale auxquelles l’Etat a
délégué certaines de ces compétences en matière de logement et
d’urbanisme, de travaux publics et d’aménagement portuaire, de politique
économique.
Entre 1970 et 1993, le pays a évolué vers une structure fédérale. Aujourd’hui, le
pouvoir de décision n'appartient plus exclusivement au Gouvernement fédéral
et au Parlement fédéral. L'administration du pays est maintenant assurée par
diverses instances qui exercent de manière autonome leurs compétences.
L'article premier de la Constitution belge déclare : « La Belgique est un État
fédéral qui se compose des communautés et des régions ».
Un Etat fédéral est un Etat souverain, composé de plusieurs entités autonomes dotées
de leur propre gouvernement, nommées Etats fédérés. Le statut de ces entités est
généralement garanti par la constitution.
Les Etats fédérés disposent d’attributions administratives et juridictionnelles. Ils ont leurs propres
lois et leur propre constitution, cependant participent à l'exercice de l'Etat fédéral
(législation, participation au pouvoir exécutif, etc). Aussi, ils ne disposent pas du droit de
sécession et leur liberté constitutionnelle et législative est limitée car leurs lois et
Constitutions doivent respecter la constitution de l’Etat fédéral.
Dans les régimes démocratiques, les citoyens expriment et font connaître leur
volonté, les gouvernants transforment ces aspirations en actes. Ainsi, la
démocratie suppose une organisation qui soit à la fois :
o Réceptive pour enregistrer les mutations de l’opinion et en faire une synthèse ;
o Efficace pour faire passer rapidement dans la réalité les aspirations du
gouvernés.
De ce fait, pour répondre à sa finalité démocratique, le pouvoir doit être en même
temps :
o Ouvert sur la société : c’est essentiellement la vocation du Parlement ;
o Capable par sa puissance propre et son dynamisme d’imposer à cette
société des règles et une ligne de conduite : c’est le rôle du
gouvernement.
Agencement relativement complexe et qui soulève une série de questions :
o Qui conçoit cet agencement et l’impose ?
o Ensuite quels éléments comporte-t-il ?
41
o Enfin comment ces rouages s’articulent entre eux ?
La constitution est la loi fondamentale d'un Etat qui définit les droits et les libertés des
citoyens ainsi que l'organisation et la séparation des pouvoirs. Elle précise le
fonctionnement des différentes institutions qui composent l'Etat : Conseil constitutionnel,
Parlement, Gouvernement, Administration.
La constitution peut être écrite ou coutumière dite coutume constitutionnelle, comme elle
peut être souple ou rigide.
La constitution écrite
Dans cette forme de constitution les règles relatives au gouvernement de l’Etat sont
rassemblées dans un document solennel. Parmi les avantages de la constitution écrite :
La clarté liée à la précision du texte ;
La constitution écrite garantie les droits individuels et les mis à l’abri des
empiétements de la puissance publique ;
La constitution écrite ne pourra être révisée que par un organe destiné pour cette
fonction et par une procédure définie pour l’effectuer.
Les constitutions écrites, ont souvent permis à leurs initiateurs de décrire la nature, le
fonctionnement du régime politique et la légitimité du pouvoir politique. Cela dépend
des périodes, des idéologies, du degré de description qu'on veut donner à ce document
solennel. Ce qui explique une grande variété de constitutions selon leur portée.
C’est donc un cadre, une procédure qu’impose aux gouvernants la constitution et non
une ligne de conduite déterminée.
Constitution souple
Une constitution est dite « souple » lorsque sa révision peut être opérée par une loi
ordinaire. Ainsi une loi postérieure modifie une loi antérieure. Aussi, il n'y a pas de contrôle de
constitutionnalité.
Constitution rigide
Une constitution est dite rigide lorsque sa révision ne peut être réalisée par une loi
ordinaire « qui n'est pas votée dans les conditions exigées pour réviser la Constitution ».
Par conséquent la Constitution rigide a une valeur juridique supérieure à celle des lois
ordinaires. Il correspond à ce modèle :
La Constitution des Etats-Unis d’Amérique du 17 septembre 1787.
Les Constitutions françaises du 3 septembre 1791, 22 août 1795. La Constitution
française de 1791 est la première Constitution écrite en Europe.
La plupart des Constitutions que se sont données les démocraties modernes.
Les révolutions libérales de 1830 et 1848 en France et en Europe : Une époque qui
a connu l’apparition du régime parlementaire et l'affirmation du rôle du parlement
et le triomphe du principe démocratique « affirmation du suffrage universel ».
La première guerre mondiale : Parmi ses effets un bouleversement des Etats avec
une nouvelle carte politique, par exemple l'effondrement des empires centraux
donnant naissance à la république de Weimar en Allemagne et puis une série de
régimes parlementaires en Europe centrale « Autriche, Pologne, Tchécoslovaquie
», avec un regard plus moderne et l'apparition du parlementarisme
rationalisé.
43
La révolution russe de 1917 qui a donné des présupposés idéologiques très
différents de l'idéologie libérale sur laquelle fonctionne le reste de l'Europe.
La seconde guerre mondiale : Là aussi, une carte politique nouvelle, des régimes
emportés par la guerre et la défaite :
- Les pays où se manifeste l'effondrement des régimes fascistes et qui
reviennent à un parlementarisme classique (Italie et Allemagne).
- La France de la 4ème République qui ressemble à la 3ème République.
- Le Japon qui opte pour un régime parlementaire.
- Les pays avec une prise de pouvoir des partis communistes, (construction sur
le modèle communiste).
Le grand mouvement de décolonisation : les Etats nouveaux nés dans les années
1960, et notamment en Afrique. Là on importe surtout les Constitutions des anciens
empires colonisateurs.
Pour l’élaboration de la Constitution, on se tourne vers le peuple qui est appelé à jeter les
bases d’un édifice institutionnel nouveau en exerçant ce que on appelle le pouvoir
constituant originaire. Il existe trois procédés qui consistent à associer le peuple à
l’établissement de la Constitution :
Le premier procédé :
Le peuple est sollicité pour donner son avis sur un texte rédigé à l’avance. C’est le
procédé du plébiscite constituant.
Dans cette modalité, la participation des citoyens est assez illusoire, d’abord le
peuple est tenu à l’écart de l’élaboration même de la constitution. Ensuite son
vote est quasiment forcé dans la mesure où il ne lui est pas laissé d’autre choix
que d’approuver en bloc ou de prendre le risque d’un vide constitutionnel
prolongé.
Le second procédé :
Il est demandé au peuple d’élire une assemblée constituante pour élaborer la
Constitution. C’est le système de la convention.
Une assemblée constituante prend la forme d'une assemblée de représentants
d'un pays qui a pour mission de rédiger ou d'adopter une constitution ou une
modification de celle-ci.
Dans le cas où l'assemblée constituante n'est chargée que de la rédaction d'un
projet, celui-ci est entériné par le détenteur du pouvoir ou par référendum.
Suivant les circonstances, les membres de cette assemblée peuvent avoir
44
d'autres fonctions institutionnelles ou avoir été désignés expressément pour cette
mission.
L’assemblée constituante peut aussi être auto-proclamée, notamment lors
d'une crise, guerre civile, coup d'Etat, invasion. Elle peut aussi détenir ses pouvoirs en
vertu de la précédente constitution, dans ce cas, on parle plutôt de révision
constitutionnelle.
Le troisième procédé :
Il résulte d’une combinaison des deux techniques. C’est la formule du référendum
constituant. Ce système s’efforce de combiner :
Le système d’élaboration du projet constitutionnel par une assemblée élue ;
Et la consultation directe du peuple qui intervient en finale pour ratifier l’œuvre
accomplie par les représentants de la Nation.
Ce troisième procédé est le moyen le plus démocratique car il permet au
peuple de :
- Participer par l’intermédiaire de ses représentants à l’élaboration de la
constitution ;
- Et de se prononcer ensuite en connaissance de cause grâce aux débats
publics de l’assemblée, sur le projet qui lui est soumis endernier ressort.
o La procédure du plébiscite
Le peuple ici n'exerce la souveraineté qu'en apparence. On va lui demander de
valider le coup d’état ou d'approuver telle ou telle réforme constitutionnelle.
o En France
En France, la procédure de révision de la constitution de 1958 est prévue par la constitution
elle-même en son article 89. Dernière modification est celle du 1 juillet 2020.
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L’initiative de la révision revient :
Soit au Président de la République sur proposition du Premier ministre : Il s’agit
ici de projet de révision.
Soit aux membres du Parlement : il s’agit dans ce cas d’une proposition
de révision.
Dans les deux cas de la révision de la constitution :
Le texte de la révision doit être voté par l’Assemblée nationale et par le
Sénat.
La révision doit ensuite être obligatoirement approuvée par référendum
lorsqu'il s’agit d’une proposition de révision constitutionnelle.
b) Les interdictions et limitations
3- Le contrôle de la constitutionnalité
Le contrôle constitutionnel est un contrôle juridictionnel. Il est destiné à assurer que les normes de
droit : lois, règlements, traités, respectent bien la constitution qui est placée au sommet de la
hiérarchie des normes.
Ce contrôle est une procédure dont le but est de garantir la suprématie de la
constitution en annulant tout acte qui lui serait contraire.
Quel que soit son mode de réalisation, la portée d’un système de contrôle de la
constitutionnalité peut varier aussi avec l’étendue ou la nature du droit applicable.
o Si les règles à respecter se limitent aux dispositions concernant l’agencement
technique des pouvoirs, le contrôle de la constitutionnalité des lois sera
purement formel et se limitera à la vérification de procédures constitutionnelles.
Six constitutions se sont succédées de 1962 à 2011. En 1908, avant le protectorat français, un
projet constitutionnel non officiel a vu le jour sous le règne de Moulay Abdelaziz.
46
La première constitution a été adoptée sous Hassan II par référendum le 7 juillet1962. Depuis, le
pays a connu cinq autres constitutions adoptées par référendum : toujours sous Hassan
II, en 1970 et 1972, puis en 1992 et 1996, et enfin sous Sa Majesté Mohammed VI en 2011.
L'initiative de la révision de la constitution appartient : au Roi, à la Chambre des
Représentants et à la Chambre des Conseillers.
Le Roi peut soumettre directement au référendum le projet de révision dont il prend
l’initiative (Article 104).
b) Le contrôle de la constitutionnalité
C’est dans le cadre de la première constitution de 1962 que fut créée au sein de la Cour
suprême, une nouvelle Chambre, la Chambre constitutionnelle chargée du contrôle de la
constitutionnalité des lois. Elle avait exercé ses compétences pendant une trentaine
d'années.
47
A l'occasion de la révision de la constitution en 1992, un Conseil constitutionnel a vu le jour
avec des attributions élargies. Pour la première fois, à la différence de la Chambre
constitutionnelle, le Conseil constitutionnel est reconnu compétent pour statuer sur la
constitutionnalité des lois (ordinaires) à côté des lois organiques et des règlements
parlementaires.
La constitution de 1996, tout en consolidant les acquis de celle de 1992, a apporté des
changements en faisant passer la composition du Conseil de 9 à 12 membres et en portant
leur mandat de 6 à 9 ans.
Avec la nouvelle Constitution de 2011, une Cour constitutionnelle fut créée. Elle vient
remplacer le Conseil constitutionnel. Sa mission principale se porte sur le contrôle de la
régularité des élections nationales et référendums, et aussi sur les attributions qui lui sont
dévolues par les articles de la constitution et les dispositions des lois organiques.
« Compétente pour connaitre l’inconstitutionnalité soulevée au cours d’un procès,
lorsqu’il est soutenu par l’une des parties que la loi dont dépend l’issue du litige porte atteinte
aux droits et libertés garantis par la Constitution ». (Article 133).
La séparation des pouvoirs (exécutif, législatif et judiciaire) est un principe, une théorie
et un concept constitutionnel, fondamental des démocraties représentatives, selon
lequel les trois grandes fonctions de l’Etat sont chacune exercée par une instance bien
distincte, de manière à éviter le despotisme et garantir la liberté de tous les individus.
Ce principe est au fondement de toutes les constitutions libérales, écrites ou non écrites.
C’est notamment le cas de la constitution française de 1958, qui a repris dans son
préambule, l’article 16 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.
La séparation des pouvoirs a été reprise et théorisée par Montesquieu qui a élaboré son
système après avoir observé le système britannique au court de la moitié du XVIII-ème siècle.
Pour Montesquieu afin d’éviter le despotisme, la monarchie doit être modérée. Cette
modération s'opère par la présence d'intermédiaires ayant une troisième puissance, la
puissance judiciaire, indépendante des deux autres (exécutive et législative).
Pour Montesquieu il est nécessaire que les trois pouvoirs (législatif, exécutif et judiciaire)soient
exercés séparément, car : « lorsque, dans la même personne, la puissance législative
est réunie à la puissance exécutive, il n’y a point de liberté. De même qu’il n’y a point
de liberté si la puissance du juge n’est pas séparée de la puissance législative et de la
puissance exécutive ».
Pour Montesquieu, la limitation du pouvoir se fait par le pouvoir : « pour qu’on ne puisse abuser
du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ». (L’esprit
des lois -1748).
Ainsi pour lui, le Parlement devait s’occuper du pouvoir législatif, le chef d’Etat du pouvoir
exécutif, et les juridictions du pouvoir judiciaire.
Comme John Locke, Montesquieu d’une part, n'admet pas une séparation, mais une
simple distinction ou distribution des pouvoirs entre les puissances, et d’autre part, il ne
concevait pas une séparation absolue entre ces trois pouvoirs, qui devaient fonctionner
ensemble. Par conséquent, Montesquieu ne préconise pas une séparation des pouvoirs
totale mais une séparation des pouvoirs limitée, que la doctrine qualifiera par la suite de
séparation souple des pouvoirs.
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dictature. Cette dépendance n'est pas réciproque, puisqu'il ne recommande en
aucun cas que le législatif soit dépendant de l'exécutif.
Les institutions des Etats-Unis sont le plus souvent définies comme un système où la séparation des
pouvoirs est très stricte. Le Président n’est pas responsable devant le pouvoir législatif.
Le pouvoir législatif aux Etats-Unis (Congrès américain) est totalement indépendant du
pouvoir exécutif puisque le Président n’est pas élu par le Congrès américain (Sénat &
Chambre des représentants). Le Président ne dispose donc pas du pouvoir de dissoudre la
Chambre des Représentants.
Seule la justice peut être amenée à trancher des différends entre le pouvoir exécutif et le
pouvoir législatif.
Aux Etats Unis il n’existe qu’une responsabilité pénale du Président américain qui peut être
en jeu par une procédure particulière. Dans l’histoire des Etat -Unis il y a eu deux cas lors de
deux affaires :
La 1ère celle de Watergate : Le scandale du Watergate est une affaire d’espionnage
politique qui aboutit, en 1974, à la démission de Richard Nixon, alors Président des Etats-
Unis.
La 2-ème celle de Monika LEVENSKY à laquelle a été confronté Bill Clinton au cours de son
second mandat à la présidence des Etats-Unis.
Dans un régime présidentiel comme celui des Etats-Unis est de tous les pays qui se sont inspirés
de ce modèle américain comme les pays d’Amérique Centrale et du Sud, la séparation des
pouvoirs constitue une garantie en faveur de la stabilité politique des gouvernements.
Toutefois, ce même principe de la séparation des pouvoirs peut comporter des risques de
blocage et d’inefficacité dans l’hypothèse où la politique du Président des Etats-Unis est
mise en échec par le congrès. Ce cas s’est présenté sous la présidence de Bill Clinton.
Dans toutes les démocraties, l’Etat est organisé conformément au schéma qu’avait
recommandé Montesquieu dans « L’esprit des lois » (1748) et qui consiste à répartir les
attributs de la souveraineté entre trois autorités distinctes :
La puissance législative réservée à un corps de représentants choisis par le peuple ;
La puissance exécutrice déléguée à une ou quelques personnes
(gouvernement) ;
La puissance de juger confiée à des magistrats indépendants, mais astreints
à appliquer strictement la loi.
Mais si l’ensemble de ce système a été conservé, ses éléments ont subi certaines
modifications sous l’effet conjugué de l’universalisation du suffrage et de l’accroissement
du rôle de l’Etat dans les sociétés modernes. On a ainsi assisté à quelques glissements
d’attributions, de sorte que sous des appellations inchangées chacun des pouvoirs décrit
par Montesquieu recouvre aujourd’hui une réalité sensiblement différente.
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devenir avec la complexité croissante de la société le ressort de toute l’action de l’Etat.
Il existe trois grands types d’organisation du pouvoir exécutif d’inspiration très différent
Dans cette formule, la plus simple, la direction de l’Etat est dévolue à une seule personne,
le Président qui cumule les fonctions de représentation et de gestion. C’est le cas des Etats-
Unis dont la Constitution déclare : « le pouvoir exécutif sera confié à un président des Etats-Unis
d’Amérique » (Article 2,section 1).
Dans les Etats ayant gardé la monarchie, on a adopté une structure bicéphale de
l’exécutif. Le bicéphalisme caractérise un pouvoir exécutif dont les compétences sont
partagées entre le chef de l'Etat (Roi ou Reine) et le chef de gouvernement sans préjuger
de l'importance respective de l'un ou de l'autre.
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b) La relation entre les pouvoirs
Il existe trois sortes de relations entre les pouvoirs :
La relation entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif.
La relation entre le pouvoir législatif et le pouvoir juridique.
La relation entre le pouvoir exécutif et le pouvoir juridique.
Les liens entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif sont de trois types :
o Premier type : S’il y a une relation d’indépendance cela donne lieu à un régime
présidentiel : c’est un régime ayant adopté une séparation stricte des
pouvoirs.
Dans ce régime le Parlement et l’exécutif sont séparés, théoriquement sans
prise l’une sur l’autre. Exemple : Les Etats-Unis.
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Pour le régime français et marocain
Par contre en France et au Maroc, il existe une indépendance directe entre le Parlement et
le juge. Le Parlement n’intervient pas dans l’application des lois, mais c’est au juge de
trancher. Il est libre dans son application des lois.
o Le bicaméralisme
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o Le bicaméralisme fédéral :
Il est lié à la structure même de l’Etat et à la nécessité de trouver un équilibre
entre les intérêts de la fédération toute entière et ceux de ces collectivités
composantes.
Exemples : Le Sénat aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, le Conseil en
Suisse.
o L e bicaméralisme politique :
Ainsi dénommé parce que dans les Etats unitaires l’existence d’une
Chambre haute répond généralement à une inspiration d’ordre politique,
en l’occurrence au souci de tempérer l’orientation progressiste de la
Chambre basse.
La durée du mandat
La périodicité moyenne : la plupart des démocraties occidentales renouvellent leur
assemblée populaire tous les 4 ans ou 3 ans.
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