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SEMESTRE 3
ANNEE UNIVERSITAIRE 2020-2021
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SYSTÈMES POLITIQUES CONTEMPORAINS
Présentation
Après une introduction consacrée à la définition du concept du système
politique et à la l’analyse des critères de classification, ce cours est destiné à
présenter un aperçu des principaux régimes politiques actuels et leurs
fondements.
L’accent sera mis sur les caractéristiques et les traits distinctifs des systèmes
politiques contemporains du point de vue de l’organisation des institutions
politiques, de leurs relations et de leurs interactions avec les sociétés.
Ce cours expliquera aussi les notions essentielles de : La politique, Le politique,
système politique, régime politique, Pouvoir, Etat, Nation et présentera les
différents types de régimes politiques : l’autocratie ou monarchie, la
république, la démocratie, l’oligarchie (aristocratie), la féodalité, le
despotisme (absolutisme), la dictature. Ceci sera à travers l’examen de
certaines règles et pratiques résultant de l’histoire, de la philosophie, de la
sociologie, de l’anthropologie et du droit.
Ce cours abordera aussi les enjeux du changement, de l’évolution et de la
consolidation des régimes politiques et offrira un panorama comparatif de
différentes formes de gouvernements de quelques pays ayant une place
importante dans le monde, soit parce qu’ils ont inspiré certains modèles
typologiques, soit parce qu'ils présentent certaines particularités (France,
Allemagne, Etats-Unis, Royaume-Uni, Russie). A travers l’étude de ces
différentes formes de gouvernements le cours abordera les régimes libéraux
fondés sur la pluralité des opinions et des partis (régimes parlementaires,
présidentiels et mixtes), et les régimes socialistes qui sont marqués par un parti
unique qui exerce l’essentiel des pouvoirs.
Le cours sera ainsi organisé en deux parties :
o La première en guise d’introduction, sera consacrée dans un premier
temps, à la présentation de quelques concepts et notions utiles pour
l’étude des régimes politiques.
En second lieu, elle traitera des classifications des régimes politiques sur
la base de critères juridiques et politiques.
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Objectif du cours
Ce cours n’a pas la prétention de traiter à fond chacun des systèmes
présentés, mais il a pour objectif de donner des éléments de compréhension
aux étudiants afin de :
o Se familiariser avec les concepts et les principes de la science politique.
o Identifier les éléments caractéristiques qui permettent de classer les
divers types des systèmes politiques.
o Comprendre le fonctionnement et la logique des activités
institutionnelles.
o Développer les capacités d’analyse des problèmes politiques.
o Développer la réflexion et l’esprit critique chez les étudiants (es).
Méthodes pédagogiques
Le cours se fera essentiellement en cours magistral à partir des exposés qui
seront donnés par le professeur chaque semaine. Il sera complété par les
questions et interventions des étudiants (es) débattues dans le cadre du cours
et par des travaux de recherches.
Méthodes d'évaluation
Les étudiants (es) seront appelés à faire état de leur connaissance des régimes
politiques contemporains dans le cadre d'un examen écrit. L'examen vise à
vérifier la maîtrise par l'étudiant (e) des notions et concepts étudiés au cours.
Les questions seront principalement des questions de réflexion.
Cet examen final pourra être composé de questions à choix multiples, de
questions à développement, d’analyse de documents ou d’une combinaison
des trois.
Les étudiants (es) seront également amenés à présenter un travail de
recherche de 10 pages maximum. Ce travail devra être effectué en équipe.
Les thèmes généraux de ce travail se rapporteront sur la description de
certains régimes politiques contemporains (Fondement et fonctionnement).
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Introduction générale
Il est pédagogiquement et scientifiquement, nécessaire de situer les systèmes
politiques contemporains dans leurs contextes historique et sociologique pour
mieux les interpréter. Ainsi nous commençons ce cours par une analyse
sommaire et simplifiée de certaines notions ayant trait avec la science
politique et qui interpellent la curiosité de chaque étudiant(e) et, plus
généralement, tout citoyen qui tente de comprendre comment sont
organisées la société politique et la société civile dans laquelle il vit.
Elle n'est pas née avec Platon (427-348 av. J.C), Thomas Hobbes (1588-1679) ou
Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) elle est une discipline contemporaine,
apparue au début du XXème siècle dans le sillage des grandes sciences
sociales.
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Son origine remonte au début de l’organisation de la société en système
hiérarchique par le biais duquel certains individus acquièrent du pouvoir par
rapport aux autres.
L’utilisation du terme est devenue populaire avec le philosophe grec Aristote
(384-322 av J.C). Dans la Grèce antique, le mot politique désigne les affaires
de la cité, et par extension, l’art de gérer la cité. Ainsi, pour Aristote, la politique
est définie comme la plus haute de toutes les disciplines, elle est la « science
souveraine entre toutes ».
Aussi, « La Politique » en grec ancien : Πολιτικά est une œuvre d’Aristote en huit
livres, dans lesquels les diverses questions que pose la vie d'une cité-État ont
été étudiées et analysées, notamment l'origine et le fonctionnement des
différents régimes politiques de son époque, pour définir le meilleur d'entre eux,
qui doit donner naissance à la Cité idéale.
Selon Platon, la politique est une technique qui ne peut être exercée que par
ceux qui possèdent un véritable savoir. Pour lui, contrairement à Aristote,
l'homme n'est pas un animal politique fait pour vivre dans une cité : « Tout
homme est pour tout homme un ennemi et en est un pour lui-même (Lois), Aussi
le rôle de la politique consiste pour lui à créer l'unité à travers la vertu et
l'éducation.
La notion récente de la politique concerne, plus particulièrement, les activités
qui pivotent autour du pouvoir par représentation qui est le pouvoir légitime
dans nos sociétés. Cela suppose une série de conditions notamment
l’existence de partis, liberté d’expression…
Elle peut également designer méthode de gouvernement (politique libérale,
autoritaire…) et la manière de gouverner un Etat ou de mener les relations
avec d’autres Etats. Selon Jacques Rancière, La politique renvoie à toutes les
actions politiques.
❑ Notions du « système »
C’est chez le philosophe anglais Thomas Hobbes (1588- 1679,) le fondateur de
la science politique, que le terme de système entre pour la première fois, de
manière «systématique» et non occasionnelle dans le vocabulaire de la théorie
politique.
On peut définir un système comme un ensemble d’éléments liés entre eux par
des relations telles que si l’une d’elle est modifiée, les autres le sont également
et par conséquent, tout l’ensemble est transformé. Ainsi, « à la différence d’un
agrégat, un système tire son organisation d’une finalité ».
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En effet, tout en ayant la même forme institutionnelle, les systèmes politiques
peuvent se distinguer en fonction de la pratique, de l'exercice du pouvoir
(Démocratie, totalitarisme par exemple).
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❑ Différence entre régime politique et système politique
Le système est l'un des modes d'organisations (Démocratique, totalitaire… etc)
et le régime est l'organisation du pouvoir pour une entité spécifique, comme
un État par exemple.
Un régime politique est défini par des textes (Constitution, lois
constitutionnelles). Le système politique est la façon dont ces textes sont
interprétés et mis en œuvre par la classe politique.
V- Notion de la constitution
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Section I- Définition du pouvoir politique
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économique et sociale, marquée par le rapport entre modes de productions
successifs et rapports de production, mais aussi politique.
La violence légitime, c'est la violence qui est reconnue par tous comme
légitime, vue qu’elle est nécessaire au bon fonctionnement de la
communauté. Notons toutefois que l’exercice de cette violence a des limites.
L’Etat ne peut utiliser la violence que dans des cas bien précis, comme pour
rétablir l’ordre par exemple.
Par « violence », il ne s'agit pas que d'agression physique, mais aussi et surtout
de « violence symbolique » qui est plus efficace dans la mesure où elle est
subtile et invisible.
Pour le sociologue français Pierre Bourdieu (1930 – 2002) « la violence
symbolique est cette coercition qui ne s’institue que par l’intermédiaire de
l’adhésion que le dominé ne peut manquer d’accorder au dominant (donc à
la domination) lorsqu’il ne dispose, pour le penser et pour se penser ou, mieux,
pour penser sa relation avec lui, que d’instruments qu’il a en commun avec
lui ».
Pour le philosophe anglais Thomas Hobbes (1588 -1679) « L'Homme est un loup
pour l'Homme » : Le pouvoir politique permet donc de distribuer plus ou moins
équitablement les droits et devoirs entre les citoyens. Et cela passe par
l'acceptation collective d'une autorité qui exerce cette violence légitime, c'est
à dire cette possibilité de fixer des limites à ceux qui dépassent les règles et
empiètent sur la liberté d'autrui.
2- Le monopole de la contrainte
Le pouvoir est contraignant. Toutefois cette contrainte matérielle sert, non pas
à fonder le pouvoir, mais à le maintenir.
3- Le monopole de l’autorité
Le pouvoir nécessite une double relation : commandement et obéissance.
C’est pourquoi on distingue les gouvernants (à qui le pouvoir est dévolu) qui
commandent des gouvernés qui obéissent.
4- Le monopole de la globalité
L’autorité du pouvoir politique s’applique à tous et peut porter sur tous les
domaines (économie, social, enseignement, …), c’est ce qui permet de le
distinguer d’autres phénomènes d’autorité.
Puisque le pouvoir politique concerne tout le monde, les désaccords sont réels
ce qui peut entraîner des conflits et une explosion de la société. Le but de ce
pouvoir politique est donc d’obtenir la cohésion sociale, l’Etat doit donc
s’assurer que la société fasse corps.
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occident. Ainsi, des institutions politiques sont nées pour définir la place des
citoyens ainsi que les rapports entre les différentes institutions.
Limiter le pouvoir politique, c’est donc fixer les limites à la capacité que l’on
reconnait aux gouvernants d’organiser la société.
Dans beaucoup de cas, la sphère de l'influence du pouvoir politique n'est pas
contenue dans un seul Etat et on parle alors de puissance internationale.
L’État est à la fois une réalité historique et une construction théorique d’où la
difficulté de sa définition. Ains, plusieurs définitions de l’Etat sont possibles selon
les idéologies de chaque philosophe, sociologue, politologue et le contexte
historique et géographique.
I- Définition
L’État possède une signification : organisationnelle, sociologique, politique, et
juridique & institutionnelle.
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1- Sur le plan organisationnel
L’Etat est défini comme une forme d'organisation que la société utilise pour
s'orienter et se gérer. L'Etat désigne également un ensemble de personnes qui
acceptent de s'imposer un ordre sous certaines conditions.
Notons que le concept d’Etat recouvre chez le philosophe allemand Hegel
(1770 - 1831), la société politiquement organisée tout entière, et comprend
dans sa constitution aussi bien la famille et la société civile, que les institutions
que l’on a coutume aujourd’hui de désigner sous le nom d’Etat.
Aussi, dans ses Contributions à la théorie générale de l’Etat (1921), le
juriste français Carré de Malberg définit l’Etat comme une « communauté
d’hommes, fixée sur un territoire propre et possédant une organisation d’où
résulte pour le groupe envisagé dans ses rapports avec ses membres une
puissance suprême d’action, de commandement et de coercition ». Il souligne
ainsi la double acception de la notion, où l’Etat correspond :
o D’une part, à un mode d’organisation sociale territorialement défini ;
o D’autre part, à un ensemble d’institutions caractérisées par la
détention du monopole de l’édiction de la règle de droit et de
l’emploi de la force publique.
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autres penseurs politiques se sont tournés vers le concept juridique d'accord
contractuel fondé sur le consentement mutuel.
Cette théorie du contrat social, qui est empruntée au domaine juridique,
trouve son fondement dans une idéologie individualiste et utilitariste de la
nature humaine.
Les théories du contrat social se différencient selon leur conception de l’état
de nature et leur analyse des deux contrats.
❑ Les différentes théories du Contrat social
La théorie du contrat social formulée par Hobbes dans son livre le Léviathan en
1651, traite l'Etat comme puissance artificielle, toute puissante, créée par
l’homme pour sa propre défense.
Les deux caractéristiques du contrat selon Hobbes sont :
o Le fait que la soumission doit être totale ;
o Le fait que le maître lui-même ne soit pas lié par ce contrat (son
pouvoir est absolu).
Soumission totale d’une part et pouvoir absolu d’autre part sont les conditions
d’un état civil, c’est-à-dire d’un état de paix. En effet, la simple possibilité d’un
recours entraînerait le retour à la lutte de chacun contre chacun.
Le contrat social qui fonde l’état de société est un contrat de soumission.
Hobbes refuse de distinguer l’association et la soumission. Pour lui, la seule
façon de s’unir, c’est de se soumettre à un tiers.
La seule chose que Hobbes exige des citoyens, c’est l’obéissance. Mais en
contrepartie, les citoyens gagnent la sécurité et le respect de leurs biens.
La théorie de John Locke
Le philosophe anglais John Locke ( 1632 - 1704) qui est un des premiers penseurs
du libéralisme, dans ses trois Essais sur le gouvernement civil, expose une version
nouvelle de la doctrine contractuelle de l’état. Le contrat social est au cœur
de sa pensée politique. Ainsi pour lui l’état de nature est l’état dans lequel les
hommes vivent ensemble sans soumission à une autorité supérieure commune.
Contrairement à l’état de nature chez Hobbes, les hommes ne sont pas en lutte
perpétuelle car il existe une loi naturelle qui oblige au respect des autres (sa
liberté). Ainsi, les hommes sont alors mus par l’exigence de respect de la loi de
nature par les autres, et par leur propre conservation.
Contrairement également à Hobbes, Locke pense que nul
gouvernement légitime (c’est-à-dire librement consenti) ne saurait être un
gouvernement absolu.
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La théorie de Locke porte en germe les principes de la démocratie libérale du
XIXème siècle :
o Le pouvoir du souverain est aussi grand mais pas plus que ne le requiert
l’efficacité par rapport à la promotion du bien public, c’est-à-dire la
protection des droits naturels des individus.
Rousseau sera fortement influencé par la philosophie politique de Locke. Ils ont
les mêmes préoccupations et leurs deux théories du contrat social reposent sur
le même postulat : l’harmonie naturelle des volontés et des intérêts des
individus. Ce postulat indémontrable est celui de l’individualisme libéral et de
la démocratie.
Locke et Rousseau ne s’accordent pas cependant sur leur conception du
contrat lui-même, c’est-à-dire sur les moyens à mettre en œuvre pour atteindre
leur idéal politique.
Pour Rousseau, comme nous l’avons déjà mentionné en étudiant l’exercice du
pouvoir, les hommes décident de se réunir pour former un Etat par un accord :
un contrat social. Ils cherchent quelle est la volonté de cet ensemble dans
lequel ils entendent vivre. Ils abandonnent une part de liberté pour les céder à
l'Etat.
Toutes les théories du contrat social avant Rousseau, qu’elles soient absolutistes
(Hobbes) ou libérales (Locke), reposent sur l’aliénation totale ou partielle de
l’individu. Or, pour Rousseau, le problème est d’abord et avant tout de
préserver la liberté.
Enfin, pour ces théories de contrat social il n'existe aucune trace de tels
accords et cet acte de volonté ne s'est pas passé. Toutefois cette idée de
contrat social est forte. Ce mythe que l'Etat est là pour assurer l'intérêt général
et mettre en œuvre la volonté générale est celui sur lequel nous vivons
aujourd’hui.
❑ La théorie du conflit
Il existe diverses théories classiques sur l’origine des conflits, notamment celle
d’Aristote sur les injustices sociales en lien avec la théorie d’Abraham Maslow
des besoins humains et celle de la lutte des classes sociales de Karl Marx.
Selon la théorie du conflit la société fonctionne de manière antagoniste du fait
que chaque participant et ses groupes d'individus luttent pour optimiser leurs
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avantages ou pour faire reconnaître des valeurs et revendiquer le droit à un
statut ou à un pouvoir. Ceci contribue aux changements sociaux comme les
évolutions politiques ou les révolutions.
Cette théorie est la plupart du temps appliquée en vue d'expliquer le conflit
entre les classes sociales, la lutte des classes du prolétariat contre la
bourgeoisie ainsi que, pour les idéologies, capitalisme contre socialisme. La
théorie essaie de réfuter le fonctionnalisme.
La théorie marxiste de la lutte des classes sociales
Comme nous l’avons déjà évoqué en étudiant la notion de l’exercice du
pouvoir, Marx fonde la société et donc la vie humaine sur l’économie. En tant
que théorie de la vie humaine, le matérialisme dialectique affirme que le
fondement de tout développement dans la société est la contradiction dans
la production. La plus importante des contradictions de ce type est la lutte
entre les classes dans la société. Ainsi, comme nous l’avons déjà vu chez Marx
l’Etat est un instrument au service des classes exploiteuses en vue de maintenir
leur domination. Il est l’instrument d’oppression.
Hegel quant à lui soutient que l’Etat naît du conflit et qu’il est à son tour le
théâtre et la source de nombreux conflits virtuels. Pour lui, le conflit est géniteur
et organisateur des choses.
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5- l’Etat en droit international
I- Le territoire
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L'article 2 alinéa 4 de la Charte des Nations unies insiste sur le respect par les
Etats-tiers et par les gouvernants de l'intégrité de tout territoire national et de
ses frontières.
Les frontières naturelles sont par exemple un segment de fleuve, de rivière ou
d'une montagne.
Les frontières artificielles sont déterminées par un traité qui en fixe les limites. En
règle générale, la délimitation des frontières est négociée dans le cadre d'une
commission mixte rassemblant toutes les parties en cause.
Le territoire joue un rôle fondamental : il contribue à fixer la population en
favorisant l'idée de Nation et détermine le titre et le cadre de compétence de
l'Etat. Rôle essentiel car les autorités publiques doivent disposer de la plénitude
des compétences pour imposer des obligations aux individus et faire respecter
le droit.
II- La population
La population d'un Etat se présente comme une collectivité humaine. Cet
ensemble doit être également délimité par une appartenance (la nationalité)
et un contenu exprimé en termes de droits et devoirs : Tous
les individus présents sur le territoire d'un Etat sont soumis au même ordre
juridique, nationaux et étrangers.
Remarque :
Le sens du mot peuple varie selon le contexte.
Il désigne à la fois :
o Un «ensemble des individus constituant une nation, vivant sur un
même territoire et soumis aux même lois aux mêmes institutions
politiques ».
Ici, le peuple est déterminé par la Nation qu'il constitue, le territoire qu'il
occupe et la soumission aux mêmes règles de droit. C'est la vision la plus
restreinte du peuple.
1- Notion de la Nation
Remarque :
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Si l’Etat renvoie à une forme juridique et institutionnelle d’organisation politique,
la Nation renvoie au peuple d’un territoire.
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Un Etat-Nation est un concept qui juxtapose une notion d’ordre identitaire, la
Nation (c’est-à-dire des individus qui se considèrent liés entre eux) et une
notion d’ordre juridique, l’Etat (en tant qu‘organisation politique).
III- Le gouvernement
Le troisième élément constitutif d'un Etat est son gouvernement qui est une
organisation politique qui bénéficie de la puissance publique, de la capacité
de commander et de se faire obéir.
Ce troisième élément constitutif de l’Etat, vu son importance et son rôle
prédominant dans l’exercice de tout pouvoir politique fera l’objet d’une étude
ultérieurement plus détaillée.
Sur le plan juridique, « l'État peut être considéré comme l'ensemble des
pouvoirs d'autorité et de contrainte collective que la nation possède sur les
citoyens et les individus en vue de faire prévaloir ce qu'on appelle l'intérêt
général, et avec une nuance éthique le bien public ou le bien commun ».
Selon Max Weber pour qu’une organisation puisse être qualifiée d’Etat, il ne
suffit pas qu’elle exerce la coercition mais qu’elle en ait le monopole sur un
territoire donné. Dans Économie et société, il entend par Etat « une entreprise
politique à caractère institutionnel lorsque et tant que sa direction
administrative revendique avec succès, dans l’application de ses règlements,
le monopole de la contrainte physique légitime sur un territoire donné. »
Il s’agit d’un procédé qui consiste à faire d’un groupement un sujet de droit.
Par cet artifice, l’Etat acquiert la capacité et les moyens de représenter la
nation dans la vie juridique et d’assurer ses intérêts permanents.
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Création humaine, l’Etat apparaît comme une entité et, en terme juridiques,
une institution, une personne morale, détachée de la personne physique des
gouvernants.
Par l’institutionnalisation de l’Etat on a voulu créer un support stable,
permanent, abstrait « On meurt et l’Etat demeure » sur lequel repose le pouvoir.
Le pouvoir est institutionnalisé c’est-à-dire dissocier de la personne de ceux qui
commandent et confié à l’Etat. « L’Etat c’est le pouvoir institutionnalisé ».
Par conséquent c’est de l’Etat que les gouvernants reçoivent leurs
compétences et c’est en son nom qu’ils les exercent. Le pouvoir est attaché à
leur fonction, non à leur être. Ainsi l’Etat, symbole de la communauté nationale,
qui survit à ses membres et titulaire du pouvoir politique, dont les gouvernants
ne sont que les dépositaires provisoires et les agents d’exercice.
La continuité donc de l’Etat est assurée. Le problème reste la définition des
règles d'attribution du pouvoir. Ces règles une fois définies sont en quelques
sortes les premières règles de droit, elles sont générales et impersonnelles. Le
pouvoir, ou en tout cas son attribution, s'organise dans l'Etat. « On a construit
l’Etat est doté de qualités morales ».
Ainsi l’Etat a la capacité, d’agir au nom de la collectivité et il devient un sujet
de pouvoirs et de droits, doué d’une vie propre et indépendante des volontés
individuelles de tous ses membres. En cela il constitue une unité distincte des
gouvernants eux-mêmes, c'est-à-dire une personne collective ;
Aussi, cet être juridique survit aussi bien à ses dirigeants qu’aux générations qui
se succèdent. L’Etat est en effet permanent en ce sens que les changements
qui surviennent dans sa composition ou sa direction n’affectent pas son
existence ni la durée de ses décisions. C’est cette continuité qui explique :
Que les lois votées par une assemblée, les actes administratifs édictés
par un gouvernement, les traités conclus avec une puissance
étrangère survivent aux régimes qui en ont pris l’initiative ;
1- Notion de la Souveraineté
La souveraineté (dérivé de « souverain », du latin médiéval superus, de super,
« dessus », fin XII siècle désigne l'exercice du pouvoir sur une zone
géographique et sur la population qui l'occupe. Mais cette notion de
souveraineté a pour la première fois été introduite par Aristote dans
sa Politique, dans les livres III et IV où il étudie le fonctionnement de l’État dans
les différents régimes politiques.
Le concept apparaît ensuite chez Jean Bodin dans Les Six Livres de la
République (1576), où il s’inspire de l’ouvrage d’Aristote.
Chez Jean Bodin, la souveraineté sert de pilier à l'analyse de l'Etat : «La
souveraineté est la puissance absolue et perpétuelle d’une République (…)
c'est-à-dire la plus grande puissance de commander » Absolue et perpétuelle,
la souveraineté l'est avant tout parce qu'elle «n'est limitée ni en puissance ni en
charge à un certain temps ».
❑ Confusion de la souveraineté de droit divin et de la souveraineté
Royale
b) Souveraineté royale
Dans un régime monarchique, la souveraineté appartient au Roi. Dans ce type
de régime, le peuple conserve un pouvoir d'expression (voir dans l'Histoire de
France la tradition des États généraux.
La définition retenue aujourd'hui en droit est celle énoncée par le juriste
français Louis-Érasme LE FUR (1870-1943), à la fin du XIXème siècle : « La
souveraineté est la qualité de l'État de n'être obligé ou déterminé que par sa
propre volonté, dans les limites du principe supérieur du droit, et
conformément au but collectif qu'il est appelé à réaliser ».
Cette définition retient deux critères :
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o Premier critère :
l'État souverain n'agit que selon sa propre volonté, c'est le corollaire du droit à
l'autodétermination (droit des peuples à disposer d'eux-mêmes).
o Deuxième critère :
Cette volonté ne peut se manifester qu'à l'intérieur des règles du droit
international coutumier ou conventionnel, lequel comprend le droit produit par
des organisations internationales à caractère universel (l’ONU par exemple et
les institutions spécialisées) et régional (l'Union européenne par exemple).
Le politologue américain, Stephen Krasner, limite les dimensions de la
souveraineté aux questions d'autorité et de contrôle. Cependant, cette
position reste contestable.
Pour le juriste et constitutionnaliste français Raymond Carré de Malberg (1861-
1935), l’Etat est souverain signifie «qu’il détient une puissance qui ne relève
d’aucun autre pouvoir et qui ne peut être égalée par aucun autre pouvoir ».
La souveraineté de l’Etat est donc la négation de toute entrave ou
subordination. Pour lui «la souveraineté est la somme des droits de puissance
active, soit intérieur, soit extérieur » Elle se confond avec la puissance étatique.
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o Les finances : monnaie, collecte des impôts, et contrôle des marchés
financiers.
o L’instruction ;
o La santé ;
o Les politiques sociales : logements, sécurité sociale, cohésion
sociale, emploi : prise en charge du risque chômage, des accidents de
travail… (à noter qu'en France, par une particularité historique, une
grande partie du risque chômage est prise en charge par les partenaires
sociaux) ;
o L'environnement : installations classées, catastrophes naturelles…
o La culture : c'est un point sensible pour quelques pays ; la France défend
le principe de l'exception culturelle, tandis que les États-Unis souhaitent
répandre l'American way of life.
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puissance, l’Etat se limite lui-même, il se soumet librement à des règles
dans l’exercice du pouvoir.
Le système de l’autolimitation de l’Etat peut se déployer dans le cadre de
l’œuvre législative d’un système parlementaire. L’autolimitation se trouve dans
le principe de la souveraineté nationale. La Nation auteur de la constitution
originaire est seule souveraine. Les autres pouvoirs créés par elle étant de
simples organes de l’Etat, c’est-à-dire des pouvoirs institués par la constitution
et limité par elle.
Enfin, la question de la souveraineté qui définit l'exercice du pouvoir permet
aussi de catégoriser les gouvernements selon le système politique : qui
gouverne ? Selon quelle organisation ?
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L'Etat regroupe les trois pouvoirs : le législatif, l'exécutif et le judiciaire. Pour
chacun de ces pouvoirs, il existe une institution unique et indépendante des
autres, responsable de sa propre organisation et contrôle. Parmi ces
institutions le Gouvernement qui représente le pouvoir exécutif.
L’Etat est administré par des gouvernants élus et des fonctionnaires
gouvernants (Jacques Lagroye), c’est-à-dire que l’Etat est à la fois administratif
et politique, avec une division sociale du travail (Émile Durkheim).
En général, l’Etat est composé de ce qui constitue pour John Locke, le
gouvernement civil (le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif), de la justice
(le pouvoir judiciaire) et de tout un appareil militaire et administratif : forces de
polices et administration.
Pour rappel, l’Etat ne s’identifie pas aux dirigeants qui le représentent
momentanément, il ne se confond pas davantage avec la forme du
gouvernement, c'est-à-dire la manière dont le pouvoir s’exerce pratiquement.
Ainsi, tout Etat possède un appareil dirigeant, mais dont l’organisation peut
varier dans le temps et indépendamment de sa structure fondamentale.
▪ Des formes de gouvernement différentes peuvent ainsi se succéder au
sein d’un même pays et dans un cadre étatique inchangé.
▪ A l’inverse un même type de gouvernement peut exister dans les Etats
de formes différentes.
Le régime parlementaire, par exemple, dont on trouve des applications aussi
bien dans des pays centralisés (GB, Japon, France) que dans des Etats
fédéraux (USA Canada, Allemagne). Ce qui explique la diversité des situations
d’une nation à l’autre.
Car par mode de Gouvernement il faut entendre :
o Non seulement la façon dont les citoyens sont associés à la
désignation des dirigeants et aux choix des grandes orientations
politiques ;
o Mais également la manière dont les pouvoirs sont répartis entre les
différents organes institués.
Ainsi, pour analyser un régime politique (Gouvernement) on s’intéresse : aux
fondements du pouvoir :
o De qui émane l'autorité des gouvernants « principe de la légitimité » ?
o Au choix des gouvernants : Comment ont-ils été sélectionnés « principe
de la représentativité » ?
o A la répartition des pouvoirs : quels sont les rapports entre les trois
pouvoirs « l'indépendance » ?
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o Au contrôle des pouvoirs : Quelles sont les limites imposées aux
gouvernants ?
Rappelons que l’Etat est une institution d’institutions en interaction permanente
dont chacune a une culture distincte, L’État n'est donc pas un, ni unifié. Il est
un espace où se développent et où coexistent des cultures et
des logiques institutionnelles quelquefois différentes.
Rappelons que L’Etat est une organisation qui exerce toujours deux fonctions :
o Une fonction de commandement : ordonner ou interdire à toute la
population ou à des personnes déterminées de faire telle ou telle chose,
o Une fonction d’arbitrage : régler les conflits entre individus ou entre
groupes au sein de la société. Elles correspondent aux pouvoirs exécutif
et judiciaire.
En résumé, la distinction entre ces deux termes est : l'État est le « tout », le
Gouvernement est une partie de ce dernier.
a) La monarchie :
C’est un mode de gouvernement qui concentre le pouvoir dans les mains d’un
seul et peut de ce fait dégénérer en tyrannie ou despotisme, c’est-à-dire,
verser dans l’arbitraire.
La Tyrannie : Pouvoir arbitraire et absolu d'un souverain, d'une personne ou d'un
groupe de personnes détenant l'autorité suprême, caractérisé par un
gouvernement d'oppression, d'injustice et de terreur. (Tyrannie féodale,
militaire, révolutionnaire).
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b) L’oligarchie :
C’est un mode de gouvernement où l’autorité se trouve soit partagée entre
plusieurs individus (dyarchie, triumvirat, décemvirat), soit réservée à un groupe
restreint (classe sociale ou caste militaire).
Dyarchie : Gouvernement simultané de deux rois, deux chefs, deux pouvoirs.
Dans les Etats modernes, forme de gouvernement où les compétences du
pouvoir exécutif définies par la Constitution sont réparties entre deux personnes
dont l'une a prééminence sur l'autre.
Triumvirat : est un terme qui à l'origine désignait une fonction de la magistrature
romaine composée de trois hommes. Ensuite il fut utilisé pour décrire l'alliance
secrète ou publique de trois personnalités (politiques ou militaires) de poids
égaux qui s'unissent pour diriger (on retrouve cette notion dans le terme russe
de troïka).
Décemvirat : (Antiquité) Période de temps pendant laquelle Rome fut soumise
à l’autorité décemvirale.
Si les détenteurs des droits politiques sont les meilleurs ou les plus courageux, il
s’agit d’une véritable aristocratie. Si ce sont les plus riches, le système devient
une ploutocratie.
c) La démocratie :
Un mode de gouvernement où c’est l’ensemble du peuple qui possède le
pouvoir souverain et l’exerce directement en s’assemblant sur l’Agora pour
décider des affaires de la cité.
30
Mais malgré les garanties qu’elle offre, cette forme supérieure de
gouvernement peut ainsi se corrompre s’il est fait appel aux passions
collectives plus qu’à la réflexion des citoyens. On tombe alors dans la
démagogie qui consiste à flatter l’opinion au lieu de rechercher l’intérêt
commun.
a) République :
31
c) Le despotisme :
Montesquieu englobe dans le despotisme les divers régimes où le pouvoir
s’exerce sans freins ni règles, que cet arbitraire résulte des caprices d’un
homme ou de la volonté dominatrice de tous.
Au critère quantitatif retenu par les grecs vient donc s’ajouter un autre
élément : le caractère modéré ou non de l’exercice de l’autorité. Comme si
pour Montesquieu, l’essentiel était moins d’associer le plus grand à la direction
des affaires publiques que de limiter le pouvoir et de le séparer pour mieux
préserver la liberté.
❑ Troisièmement : Le quatre modes de gouvernement selon Les données
Modernes
Ainsi, ce mode de gouvernement dans lequel le pouvoir est exercé par des
personnes élues et est typiquement opposé au monarchie héréditaire, n'est
pas toujours synonyme de démocratie.
La République est en 2020 la forme de régime politique la plus répandue : sur
197 pays, 151 sont des républiques.
32
o Différentes formes de républiques :
c) La démocratie :
Ce troisième mode de gouvernement : la démocratie a connu un réel essor,
mais il a changé sinon de finalité, du moins de dimension, de sorte que son
organisation est devenue beaucoup plus complexe et soulève des problèmes
d’une toute autre nature.
la démocratie dans le cadre de la cité antique elle pouvait, en effet, s’exercer
directement, mais à l’échelle des Etats modernes, ce gouvernement du peuple
par lui-même n’est évidemment plus possible et dans la gestion quotidienne
des affaires publiques, un relais du système représentatif s’impose comme une
donnée incontournable.
33
A partir de ce moment, il ne suffit pas de faire participer le peuple aux choix
de ses délégués, il faut aussi lui permettre d’influencer et de contrôler leur
action si l’on ne veut pas qu’il soit dessaisi de son pouvoir souverain.
Autrement dit, les démocraties de masse d’aujourd’hui supposent toute une
série de mécanismes pour que les gouvernés restent vraiment associés à
l’élaboration et aux changements d’orientation de la politique du pays.
d) Le despotisme :
Ce quatrième mode de gouvernement : le despotisme s’est également
diversifié et a pris des formes plus subtiles que la tyrannie élémentaire décrites
par les anciens.
Les dictatures modernes ont, en effet, empruntée aux régimes démocratiques
certains de leurs instruments, en particulier le suffrage universel, pour les
détourner au profit soit d’un pouvoir personnel, soit de la domination d’une
équipe dirigeante exclusive.
o Celles des autocraties dans lesquelles l’ordre juridique est créé par
un seul individu ou un groupe exclusif et en dehors de ceux qui
auront à s’y soumettre.
34
o Le rôle joué par le facteur idéologique dans la formation et le
fonctionnement des systèmes politiques au niveau de leurs
instituions qu’infrastructure institutions et leurs techniques.
35
Section V- L’exercice du régime politique
Dans le monde actuel, pour caractériser un système gouvernemental, les
seules données juridiques, malgré leur importance, ne suffisent plus. Cela
revient à deux raisons :
o Premièrement le nombre des Constitutions de façade, (volontairement
inappliquées) s’est multiplié.
Les partis politiques constituent une force politique car ils influencent la marche
des pouvoirs publics dans la mesure où ils constituent les premiers relais entre
l’appareil de l’Etat et les électeurs.
Engendrées par les processus de démocratisation, l'extension de l'électorat et
de l'éligibilité, les partis politiques sont un des principaux acteurs de la
compétition politique. Toutefois la configuration de ces derniers varie
beaucoup d’un pays à l’autre en tenant compte des mentalités, des traditions
culturelles et d’autres particularités nationales.
36
Deux situations qui ne sont pas sans incidence sur le fonctionnement des
institutions puisque dans le premier cas, les électeurs sont en mesure de choisir
le chef réel de l’exécutif, alors que dans le second, et sauf élection
présidentielle, cette désignation revient aux états-majors des partis.
❑ Deuxièmement dans les pays émergeants
C’est au contraire l’absence d’une véritable compétition politique qui
explique le système institutionnel et ses déformations :
o Soit qu’aucune opposition crédible ne puisse se constituer face à un
parti dominant soutenu par des dirigeants en place comme c’est le cas
dans la plupart des Etats africains comme le cas en Egypte, le Gabon…
37
Ainsi, dans la plupart des pays du monde, les politiques sociales connaissent
depuis deux décennies des évolutions importantes.
❑ Dans les pays du nord
Le contexte de mondialisation économique, et d’intégration communautaire
pour les pays de l’UE, a remis en question les politiques sociales nationales
développées durant la période de l’après-guerre et associées aux institutions
de protection sociale. Réforme des retraites, de l’assurance maladie et des
régimes d’indemnisation du chômage, réorientation des politiques de
l’emploi…
❑ Dans les pays du sud ou émergents
Ces pays doivent faire face au défi de l’amélioration de l’efficacité de leurs
systèmes de protection sociale, notamment en matière de réduction de la
pauvreté.
Parmi les partenaires sociaux nous pouvons également citer d’autre
organismes et groupements représentant la société civile comme les
associations et les ONG. L’Etat moderne est fort connecté à la société civile.
Au XXIème siècle Jurgen Habermas avance que la société civile forme une
sphère publique lieu d’engagement extra-institutionnels autonome de l’Etat et
en interaction avec lui.
38
c) Le consensus social et ses enjeux
Le consensus social est un accord et consentement du plus grand nombre, de
l’opinion publique. Mais ces forces nouvelles avec lesquelles désormais les
pouvoirs publics sont bien obligés de compter ne perturbent pas de la même
façon le jeu des institutions selon qu’elles contestent ou non les bases de la
société. Elles jouent un rôle plutôt régulateur.
2- L’influence des structures économiques dans le fonctionnement
des Régimes politiques
Elles ont aussi leur part dans la physionomie des régimes politiques dont elles
expliquent certains traits. Il n’existe pas de corrélation absolue entre les
systèmes de propriété des moyens de production et les formes de
gouvernements.
Dans une économie capitaliste la dispersion des centres de décision entre de
multiples firmes privées favorisent le pluralisme là où dans une économie
collectiviste l’appropriation publique de toutes les entreprises incite à la
concentration des pouvoirs.
Mais il ne manque pas de régimes autoritaires coexistant avec une structure
purement capitaliste et parfois même établis en réaction contre un glissement
vers le socialisme, comme le cas des dictatures sud-américaines.
On observe en revanche une correspondance plus générale entre le niveau
de développement économique et la nature du régime politique :
o Les démocraties pluralistes s’étant épanouies dans les nations riches et
hautement industrialisées de l’occident.
o Alors que le pouvoir personnel et militaires se sont répandus dans les pays
les plus pauvres ou économiquement les plus en retard.
40
on peut avancer que durant chacune de ces périodes, l’Etat a pu exister, mais
sous des formes et des articulations différentes.
2- L’Etat médiéval
Vers la fin du Xe siècle il s’est développé un système féodal aujourd’hui appelé
par la majorité des historiens et sociologues « Ordre seigneurial », issu du
morcellement du pouvoir royal.
a) Définition de la féodalité
La société du Moyen Age est fondée sur des liens entre le seigneur et son
vassal. En échange de sa fidélité absolue, le seigneur accorde à son vassal un
fief ainsi qu'une protection en toutes circonstances. En retour, le vassal doit à
son seigneur une aide militaire, consistant à défendre le château, les intérêts
et les possessions de celui-ci.
Les seigneurs, quant à eux, se placent volontiers sous l'autorité de l'Eglise pour
avoir plus d'emprise sur leurs sujets.
c) Caractéristiques de la féodalité
41
La dynamique du système féodal est celle d’une concurrence brutale entre
seigneurs qui s’engagent dans des luttes pour s’emparer de nouvelles terres et
agrandir leur territoire.
La société féodale est par définition instable :
42
Cette lecture évoque également la distinction faite par Saint Augustin, (354-
430 au IVème siècle), entre la cité des hommes et la cité de Dieu auquel tout
homme appartient indissolublement.
La pensée chrétienne aurait ainsi sa source dans des textes originels qui
inciteraient à dissocier deux appartenances, deux sphères (du temporel et du
spirituel).
Cette première lecture sera critiquée du fait que l’argument des origines est
peu convaincant. Le christianisme paraît bien ignorer la dissociation du
religieux et du politique dans nombre de ses formes historiques, qu’il s’agisse
de la tradition orthodoxe orientale ou encore du puritanisme protestant. Ce
qu’il fait expliquer, le fait qu’un modèle de dissociation des ordres d’activité ait
fini par s’imposer comme modèle dominant entre le XIII et le XVI è siècle.
Lecture 2 : La concurrence de deux sphères :
43
1- Distinction de l’activité politique des autres activités
La reconnaissance d’un champ d’activité spécialisées, désigné comme
politique et distingué d’autres champs d’activités spécifiques (économiques,
culturelles et religieux).
Chapitre I- L’Etat-Providence
L’État providence est un système dans lequel on accorde un rôle plus important
à l’Etat dans les domaines économiques et sociaux. Jouant un rôle dans
l’intérêt des citoyens l’Etat providence va reconnaitre sa responsabilité dans la
gestion des risques liés à la vie en société, comme la maladie, l'indigence, la
pauvreté, la vieillesse, l'emploi, la famille.
Il fournit ainsi aux citoyens l’accès à des services essentielles autrefois
marchandés, à redistribuer les richesses entre les différentes sphères
composantes de la société afin d’établir une solidarité au sein de la
population.
Historiquement, l’Etat-providence a été créé dans une situation de crise et son
développement provenait de la nécessité de répondre aux besoins de la
population dans un contexte de changement historique important,
notamment lors de la révolution industrielle. Celle-ci connaissait des effets
destructifs détruisant ainsi les modes de production de la société qui se fondait
sur la famille, l’Eglise et les coopérations.
Autrement dit les organisations telles que, par exemple, l’Eglise ne font plus
appel à leur fonction de support auprès des citoyens en difficultés. De ce fait,
44
la société collective par le biais de l’Etat s’est vue obligée de prendre en
charge ceux qui ne pouvaient subvenir à leurs propres besoins.
L'Etat-Providence est fondé sur la solidarité entre les différentes classes sociales
et la recherche de la justice sociale.
Toujours, dans une perspective historique on distingue trois modèles importants
de l’Etat-providence.
Ce modèle prendra forme au début des années 1930 après la grande crise de
1929, mais ce n’est que suite à la seconde guerre mondiale qu’il se
concrétisera. Le modèle nait en 1942 en Angleterre avec le rapport du Lord
William Beveridge (1879-1963). Celui-ci développe la notion de l’état de bien-
être et vient de proposer l’idée de la protection universelle pour tous les
citoyens, financée par l’impôt et pas seulement pour les démunies et les
travailleurs
L’Etat-Providence, sous le nom de « Welfare State », s'est développé au
Royaume-Uni, aux Etats-Unis et dans les pays scandinaves afin d'éviter
l'implosion du capitalisme, par l'instauration d'un système de redistribution des
richesses vers les plus pauvres.
Les économistes keynésiens présentent l'Etat-Providence comme un système
efficace car l'augmentation des revenus des plus démunis se traduit
automatiquement par une augmentation équivalente de la consommation et
donc de la demande, facteur de croissance engendrant un cercle vertueux.
45
Le système français de protection sociale conjugue aujourd'hui les dimensions
d’assistance et d’assurance sociales, afin de garantir contre les "risques"
vieillesse, maladie, chômage et famille.
46
développement de l'ultra libéralisme et après la chute de l'URSS.
L’interventionnisme économique est en net recul depuis la fin du XXème siècle.
Remarque :
Que ce soit en économie ou en politique, l'interventionnisme est directement
lié à l'existence même de l’Etat, qui se définit par une forme minimale de
gouvernement. La doctrine interventionniste va cependant plus loin en
préconisant une action publique au-delà de celle nécessaire pour assurer son
existence a minima. Si l’Etat possède des fonctions régaliennes basiques, ou le
« monopole de la violence légitime », toute action additionnelle peut être
considérée comme une forme d'interventionnisme.
L'interventionnisme est donc une doctrine normative, qui dépend de la
conception minimale que l'on a de l’Etat.
L’Etat gendarme désigne une forme de l’Etat qui a été longtemps en vigueur
dans le monde. Il désigne une forme de l'Etat qui limite ses interventions aux
fonctions régaliennes. Pour le sociologue Max Weber (1864-1920), l'Etat
revendique le « monopole de la violence légitime ». Ses prérogatives
fondamentales sont celles où l'usage de la violence est présenté comme
justifié.
Dans la pratique, cela veut dire que, pour Max Weber, l’Etat limite ses actions
seulement aux domaines où la violence est justifiée. Cette violence serait
justifiée dans seulement trois domaines :
o L’armée et la diplomatie (pour la défense du territoire)
o La police (pour le maintien de l’ordre)
o La justice
Ces trois fonctions sont aussi connues sous le nom de fonctions régaliennes.
Pour les libéraux classiques l’action de l’Etat doit se limiter à ces trois domaines
de compétences. Cependant avec les problèmes engendrés par le
47
capitalisme à outrance, l’Etat a dû se réinventer et se transformer en Etat-
providence.
Au cours de la première moitié du XXème siècle, avec l'avènement de l'Etat
moderne, celui-ci étend ses domaines d'intervention à l'économie et au social.
C'est la transition de l'Etat gendarme à l'Etat-Providence.
Le positionnement minimal de l'Etat sur ses fonctions régaliennes est défendu
par les libéraux de l'école classique et néo-classique et les libertariens
monarchistes.
48
1- L’Etat unitaire déconcentré
Cette démultiplication des tâches n’affecte pas l’unité de l’Etat dans la mesure
où ces collectivités locales :
✓ Demeurent sous la tutelle des autorités centrales ;
✓ Voient leurs compétences définies sans garantie de durée par le
législateur ordinaire.
Dans ce type d’Etat unitaire il est à souligner que souvent on se trouve dans
une situation limite : l’Etat régional ou autonome.
49
Des pays comme la France et la Grande Bretagne dont l’unification remonte
à loin sont ainsi structurées sur ce mode d’une centralisation atténuée par
l’existence de collectivité territoriale d’autant moins dangereuse pour la
cohésion nationale qu’elles sont plus nombreuses.
Mais on trouve aussi les Etats où la survivance des particularismes provinciaux
à créer des collectivités plus autonomes et dotées dans leurs ressort d’un
véritable pouvoir législatif et financier. C’est le cas de :
o l’Italie qui comprend, outre six régions à statut spécial dont la Sicile et la
Sardaigne, quinze régions à statut ordinaire qui n’ont été mises en place
qu’après l’adoption de la loi du 16 mai 1970, mais possèdent des
attributions législatives et des ressources financières non négligeables.
Selon une réforme définitivement adoptée par le Parlement italien le 16
novembre 2005, l'Italie se dirigerait vers un Etat fédéral car un pouvoir
exclusif serait donné aux régions en matière de santé, d'école et de
police locale.
Dans tous ces cas on reste cependant encore dans le cadre unitaire dès lors
que les collectivités en question ne sont pas associées sur un pied d’égalité à
l’élaboration des décisions nationales comme le sont les Etats membres d’une
fédération.
Dans les régimes démocratiques, les citoyens expriment et font connaître leur
volonté, les dirigeants transforment ces aspirations en actes. Du côté des
gouvernants, la démocratie suppose une organisation qui soit à la fois :
51
o Suffisamment réceptive pour enregistrer les infléchissements de l’opinion
et en faire une synthèse ;
o Assez efficace pour faire passer rapidement dans la réalité les aspirations
du gouvernés.
Ainsi le pouvoir pour répondre à sa finalité démocratique doit-il être en même
temps :
o Ouvert sur la société : c’est essentiellement la vocation du Parlement ;
o Capable par sa puissance propre et son dynamisme d’imposer à cette
société des règles et une ligne de conduite : c’est le rôle du
gouvernement.
52
2- L’aspect formel de la Constitution
On oppose généralement les Constitutions écrites aux Constitutions dites
coutumières.
a) Forme : la coutume constitutionnelle
Dans cette forme l’organisation et le fonctionnement, pour un pays donné, des
pouvoirs publics résultent de pratiques, de traditions et de règles coutumières
consacrées par l’usage et considérées comme ayant force juridique.
Ces règles coutumières reposent sur la répétition, sans interruption et pour une
longue durée, sous l’existence d’un très large consensus.
Dans le passé, en l’absence de textes, il n’y avait pas de règles qui s’imposaient
au pouvoir. L’organisation de la société, le statut des institutions étaient fixés
par la coutume ce qui fait de la Constitution coutumière une source potentielle
du droit constitutionnel.
La coutume constitutionnelle a seulement une définition matérielle, (Exemple :
Constitution du Royaume de la France). La plupart des monarchies étaient
régies par le droit coutumier. Aujourd’hui les coutumes constitutionnelles sont
rares, car elles ont généralement fait l'objet d'un texte de loi ou sont devenues
des principes de Common Law. André Tremblay donne l'exemple des
privilèges des parlementaires en droit anglais. Elle est omniprésente dans le
système politique britannique qui n'est pas un pays de droit écrit.
La coutume constitutionnelle est un système souple et par nature évolutif.
b) Forme écrite
❑ Constitution souple
Dans le cas d'une Constitution souple il y a le critère matériel « des textes relatifs
à l'exercice du pouvoir », mais il n'y a pas de critère formel : ces textes sont
votés comme les autres et ont la même valeur juridique que la loi ordinaire et
peuvent être modifiés par la loi ordinaire.
53
Une Constitution est donc dite « souple » lorsqu’aucune condition spéciale
n’est mise à la révision et que cette dernière peut être opérée par une loi
ordinaire. Et une loi qui contredit la Constitution est en réalité une loi qui modifie
la Constitution. Dans cette phase, il n'y a pas de contrôle de constitutionnalité
possible. Ainsi une loi postérieure modifie une loi antérieure.
❑ Constitution rigide
Dans une Constitution rigide par contre la loi doit la respecter et une loi
ordinaire « qui n'est pas votée dans les conditions exigées pour réviser la
Constitution » ne saurait la modifier. La Constitution rigide a, par conséquent,
une valeur juridique supérieure à celle des lois ordinaires.
o Correspondent à ce modèle la Constitution des Etats-Unis d’Amérique
du 17 septembre 1787. L’établissement de la constitution aux USA est
passée par deux étape :
- Etape 1 : chaque Etat à sa propre constitution écrite.
- Etape 2 : à partir de 1787 la constitution fédérale de PHILADELPHIE.
54
o Le second avantage est l’exigence de la sécurité juridique. Les
citoyens ont des garantis contre le risque d’arbitraire.
o Le troisième avantage elle ne pourra être révisée que par un
organe destiné pour cette fonction et par une procédure définie
pour l’effectuer.
55
3- Le contenu de la Constitution : code des pouvoirs publics et
chartes des libertés
Considérées dans leur objet, les Constitutions n’ont pas non plus la même
portée :
o Certaines répondent à leur finalité première et ce en encadrant
l’activité de la puissance publique et en soumettant la compétition
politique à une règle du jeu suivant de procédures de désignation et des
mécanismes de prises de décisions.
o Préciser les formes et les mécanismes selon lesquels seront prises les
décisions applicables à tous les administrés.
Exemple :
a) Elaboration
57
le ministère est l'émanation des Chambres et « le roi règne mais ne
gouverne pas ».
58
La disparition des dictatures issues de la seconde guerre mondiale :
o Le second procédé :
Il est demandé au peuple d’élire une assemblée constituante pour
élaborer la Constitution. C’est le système de la convention.
59
Exemples d’Assemble constituante : Constitutions françaises de 1791,
1875, 1946 et 1848.
o Le troisième procédé :
Il résulte d’une combinaison des deux techniques. C’est la formule du
Référendum constituant. Ce système s’efforce de combiner :
63
au profit d'un chef de gouvernement issu obligatoirement de la
majorité parlementaire..
Avec la nouvelle Constitution de 2011, une Cour constitutionnelle fut créée. Elle
vient remplacer le Conseil constitutionnel.
Sa mission principale se porte sur le contrôle de la régularité des élections
nationales et référendums, et aussi sur les attributions qui lui sont dévolues par
les articles de la Constitution et les dispositions des lois organiques (Article 133)
« compétente pour connaitre l’inconstitutionnalité soulevée au cours d’un
procès, lorsqu’il est soutenu par l’une des parties que la loi dont dépend l’issue
du litige porte atteinte aux droits et libertés garantis par la Constitution».
65
et constate que dans tous les Etats, il existe trois pouvoirs ou fonctions essentiels.
Selon lui, l’Etat contient trois grands pouvoirs :
o Le pouvoir législatif qui crée les lois ;
o le pouvoir exécutif qui veille à l'exécution des lois ;
o le pouvoir fédératif qui mène les relations internationales, en particulier
le pouvoir de faire la guerre, conclure des traités, établir des relations
diplomatiques (il s'agit dans la Constitution française ou dans les
monarchies constitutionnelles du domaine réservé du chef de l'État). Il
qualifie ce pouvoir de « naturel »
.
En se basant sur le modèle du régime présent en Grande-Bretagne au XVIIème
siècle qui représentait une monarchie modérée, au sein de laquelle le pouvoir
royal n’était pas entièrement libre, limité et en collaboration avec le Parlement,
Jean Locke a d’abord considéré que le pouvoir exécutif, et le pouvoir législatif
devaient être dirigés par des organes bien distincts, de manière à éviter le
despotisme. Comme il était l'un des premiers théoriciens du contrat social, Il
avait plaidé pour une monarchie qu'il qualifie de « contractuelle » (ou
« constitutionnelle » au sens anglo-saxon.
Toutefois, pour éviter tout désordre en cas d’opposition, il était plus pour une
séparation modérée (non absolue), entre les deux pouvoirs. Ainsi il a précisé
qu’il devait y avoir une hiérarchie entre ces deux pouvoirs : le pouvoir législatif
doit avoir plus de poids que le pouvoir exécutif.
L'un des principaux axes également de son œuvre est une réflexion sur les
moyens étatiques pour établir la liberté des citoyens, en particulier les libertés
économiques. Pour lui, la liberté ne peut exister que grâce à la conjonction de
deux facteurs.
o Si la monarchie est limitée par l'obligation du respect de certains droits
constitutionnellement reconnus (respect du contrat social) ;
o Et si le parlement exerce ses pouvoirs
La doctrine de John Locke a été élaborée plus sur d'une distribution plutôt
qu'une véritable séparation des pouvoirs.
66
Par conséquent, Montesquieu ne préconise pas une séparation des pouvoirs
totale mais une séparation des pouvoirs limitée (que la doctrine qualifiera par
la suite de séparation souple des pouvoirs).
67
o Il pose à la base le principe de non-cumul des options : « Dans un régime
politique donné, il faut une fonction et une fonction seulement par
organe ». Par conséquent il faut distribuer les pouvoirs à différents
organes, pour que les pouvoirs des uns limitent les pouvoirs des autres. Sa
théorie fait référence un équilibre entre les institutions.
Dans un régime présidentiel comme celui des Etats Unis est de tous les pays qui
se sont inspirés de ce modèle américain comme les pays d’Amérique Centrale
et du Sud, la séparation des pouvoirs constitue une garantie en faveur de la
stabilité politique des gouvernements.
Aux Etats Unis par exemple cette garantie de stabilité est assurée pour une
période de quatre ans et parfois même pour une période de huit ans si le
même président est réélu pour un deuxième mandat de quatre ans même si
69
la partie politique dont le président est issu se trouve minoritaire au sein du
congrès.
Toutefois, ce même principe de la séparation des pouvoirs peut comporter des
risques de blocage et d’inefficacité dans l’hypothèse où la politique du
Président des Etats-Unis est mise en échec par le congrès, ce cas s’est présenté
à l’époque de la présidence Klinton (1992-2000) qui appartenait aux parties
démocrates alors que le congrès des Etats-Unis était dominé par la partie
républicaine dans laquelle il était majoritaire.
70
III- Structure de la séparation des pouvoirs dans les démocraties
Modernes
71
de Gouvernement, sans préjuger de l'importance respective de l'un ou
de l'autre.
o L’exécutif dualiste :
o L’exécutif collégial :
Il s’agit de la réunion de plusieurs personnes en un comité ou directoire
chargé indivisément de la responsabilité du Gouvernement. C’est une
formule difficile à pratiquer, le seul pays qui y a réussi depuis longtemps
est la Suisse où le pouvoir exécutif est confié à un conseil fédéral de 7
membres élus pour 4 ans par les deux Chambres et dont le Président
change chaque année.
b) La réalité : la personnalisation du pouvoir
Quel que soit son mode d’organisation constitutionnel, la puissance exécutive
tend aujourd’hui à se personnaliser, c’est-à-dire à se concentrer sur une
individualité.
Il s’agit là d’un phénomène général et qui est lié à un ensemble de facteurs :
73
dernière. C’est-à-dire savoir si le juge suit tout ce qui se trouve dans la
constitution ou pas.
A s’en tenir aux apparences, les Parlements semblent avoir été moins affectés
par les transformations de la société car ils ont conservé la même organisation
et un statut privilégié. En réalité, ils ont perdu avec l’importance accrue des
facteurs économiques la maîtrise des évènements et leur rôle n’est plus aussi
actif.
74
❑ Permanence des structures
L’élargissement du droit de suffrage a incontestablement modifié la
physionomie des parlements en améliorant leur représentativité et en les
ouvrant plus largement aux courants populaires.
o Le bicaméralisme :
Dans bon nombre de régimes constitutionnels, le Parlement est
encore divisé en deux chambres, ce mode d’organisation peut
prendre plusieurs formes qui ne correspondent ni aux mêmes réalités,
ni aux mêmes préoccupations.
o Le bicaméralisme fédéral : Il est lié à la structure même de l’Etat et à la
nécessité de trouver un équilibre entre les intérêts de la fédération toute
entière et ceux de ces collectivités composantes.
Exemples : Le Sénat aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, le Conseil
de l’Etat en Suisse.
o Le bicaméralisme politique : ainsi dénommé parce que dans les Etats
unitaires l’existence d’une chambre haute répond généralement à une
inspiration d’ordre politique, en l’occurrence au souci de tempérer
l’orientation progressiste de la chambre basse.
❑ La durée du mandat
o La périodicité moyenne : la plupart des démocraties occidentales
renouvellent leur assemblée populaire tous les 4 ans ou 3 ans.
75
o La deuxième fonction du Parlement s’accompagne d’un pouvoir de
contrôle effectif sur l’exécutif.
▪ Le système des commissions d’enquête tel qu’il est pratiqué aux Etats-
Unis, avec les « auditions » parfois télévisés constitue un mode de
contrôle très influent et même très redouté des hauts fonctionnaires ;
Les élections au Maroc sont tenues à un niveau national pour la législature. Les
395 membres de la Chambre des Représentants, qui constitue la Chambre
basse du parlement marocain, sont élus pour cinq ans au suffrage universel
direct, au scrutin de liste à la proportionnelle.
La Constitution de 2011 a maintenu la chambre haute, recréée par la
Constitution de 1996. Elle est élue au suffrage indirect, représentant les groupes
sociaux intermédiaires entre l'État et les individus. Avec un effectif resserré et
un mandat ramené de 9 à 6 ans.
la Chambre des conseillers bénéficie de l’extension du domaine législatif et
dispose également d’importantes compétences en matière de contrôle du
Gouvernement. En contrepartie, la Chambre des conseillers peut être dissoute,
alors qu’elle perd le pouvoir de censurer le gouvernement.
Chambre des conseillers est composée par 120 membres élus au suffrage
universel indirect pour 6 ans, renouvelables par tiers tous les deux ans.
72 membres représentant les collectivités territoriales, élus au
niveau des régions du Royaume.
20 membres élus, dans chaque région, par un seul collège
électoral composé de l'ensemble des élus des chambres
professionnelles suivantes existant dans la région concernée :
chambres d'agriculture, chambres de commerce, d'industrie et
de services, chambres d'artisanat et chambres des pêches
maritimes.
8 membres élus, dans chaque région, par un collège électoral
composé des élus des organisations professionnelles des
employeurs les plus représentatives.
76
20 membres élus, au niveau national, par un collège électoral
composé des représentants des salariés.
77
La constitution et l'exercice des activités des partis au Maroc sont libres, dans
le respect de la Constitution et de la loi. Il ne peut y avoir de parti unique.
Les partis politiques ne peuvent être fondés sur une base religieuse, linguistique,
ethnique ou régionale ou d'une manière générale, sur toute
base discriminatoire ou contraire aux Droits de l'homme. Ils ne peuvent avoir
pour but de porter atteinte à la religion musulmane, au régime monarchique,
aux principes constitutionnels, aux fondements démocratiques ou à l'unité
nationale et l'intégrité territoriale du Royaume.
……………………………………………………………………………………………………………………………………………
❖ Ouvrages de référence
▪ Alain Touraine, Un nouveau paradigme. Pour comprendre le monde
aujourd’hui, Paris, Fayard, 2005.
▪ Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique (tomes 1 e t2),
Paris, Flammarion, 1981.
▪ Anne-Marie Le Gloannec, L’État de l’Allemagne. Paris : La Découverte.
1995.
▪ Bernard Gaudillère, Le régime politique italien. Paris : PUF, 1999.
▪ Bertrand Badie, Les deux Etats. Pouvoir et société en Occident et en terre
d’Islam, Paris, Fayard, 1997.
▪ Guy Gosselin et Marcel Filion, Régimes politiques et sociétés dans le
monde, Québec, Presses de l’Université Laval 2017.
▪ Hervé Kempf, L'Oligarchie, ça suffit, vive la démocratie, Paris, Edition
Sirey, 2011.
▪ Jacques Leruez, Les institutions du Royaume-Uni - Paris : La
Documentation française, 1999.
▪ Jacques Rancière, Moments politiques - Interventions 1977-2009, La
Fabrique Editions.
▪ Jean-Claude Colliard, Les régimes parlementaires contemporains, Paris,
Presses de la FNSP, 1978.
▪ Jean-Louis Quermonne, Les régimes politiques occidentaux, Paris -
Éditions du Seuil, 2006.
▪ Léon Duguit, Leçon du droit public général, Edition de Bocard, Paris,
1926.
▪ Maurice Duverger, Introduction à la politique, Gallimard, 1964),
▪ Maurice Duverger, Les partis politiques, Paris, Seuil, 1992.
▪ Olivier Duhamel, Les démocraties, Paris, Seuil, 1995.
▪ Paul Leroy, Régimes politiques du monde contemporain (tomes 1 et 2),
Presses Universitaires de Grenoble, 2006.
▪ Philippe Braud, La démocratie politique, Paris - Edition du Seuil, 2003.
▪ Philippe Braud, Penser l’Etat, Paris - Edition du Seuil, 2004
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▪ Raymond Aron, Démocratie et totalitarisme, Paris, Galimard 1965.
▪ Thomas Hobbes, Leviathan, or the Matter, Forme, and Power of a
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1651 (première éd. Latine, 1668).
▪ Yves Mény, Le système politique français - Paris : Montchrestien, 1999.
▪ Yves Mény, Politique comparée. Les démocraties : Etats-Unis, France,
Grande-Bretagne, Italie, RFA - Paris - Montchrestien, 2001.
▪ Yves Mény, Idéologies, partis politiques et groupes sociaux. Etudes
réunies pour Georges Lavau, Paris, Presses de la Fondation nationale des
sciences politiques.
❖ Webographie
▪ http://europa.eu.int/abc/governments/index_fr.htm#members
(Accès, à partir de cette adresse, aux sites gouvernementaux des États
membres de l’Union européenne).
▪ http://www.electioorld.org/partylinks.htm
(Les élections dans le monde).
▪ http://.www.politicalresources.net.
(Liste des sites web politiques à travers le monde).
▪ http://www.ipu.org/french/parlweb.htm
(Site des parlements nationaux).
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